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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Toujours en compagnie d'Alexandre Malafaille et Jean-Michel Salvatore.
00:08Messieurs, on vient de l'entendre dans le journal permanent de Maëlle Laurence,
00:11qui s'apparente clairement à un nouveau dérapage et même à un scandale à l'université de Lyon 2.
00:18La LICRA a révélé l'affaire, elle pointe du doigt un de ses professeurs d'histoire de cette université
00:23pour avoir dressé une liste de génocidaires à boycotter.
00:27Alors il s'agit de 20 personnalités, ou presque de personnalités de confession juive,
00:33ou supposées de confession juive, dont l'identité a donc été diffusée sur les réseaux sociaux.
00:39Salvat de Yonatan Arfi, président du CRIF, à Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg,
00:44Michel Bougenard, Yael Goldman, Arthur l'animateur, toujours souvent les mêmes cibles
00:52pour ses partisans, j'oserais dire, de l'islamo-gauchisme.
00:56Alors le professeur ce soir réagit, Julien Théry, les petits fonctionnaires de la Hasbara,
01:03alors la Hasbara c'est en hébreu, c'est la communication publique de l'État d'Israël
01:07pour défendre ses positions à l'étranger, chasse en meute derrière la très mal nommée LICRA,
01:12en confondant bien sûr juifs et sionistes partisans du génocide en Palestine,
01:16confusion typiquement antisémite.
01:18Alors moi quand je vois ce genre de liste diffusée sur les réseaux sociaux,
01:22ça me donne un petit peu la nausée Jean-Michel Salvatore.
01:25En plus que ça, c'est glaçant, c'est une véritable infamie.
01:29Et là, il faudrait vraiment que le gouvernement ait une réaction extrêmement ferme,
01:34parce que là c'est mettre...
01:36On ne les a pas encore entendus, il y a quelques jours cette affaire,
01:38ministre de l'Enseignement supérieur, on ne l'a pas entendu.
01:40Mais c'est affolant, là c'est vraiment mettre une cible dans le dos
01:44d'intellectuels, d'acteurs, etc.
01:49On se demande où ça s'arrêtera.
01:52Et moi ça me rappelle, mais dans un niveau de gravité supérieur,
01:56ça me rappelle un petit peu le sondage qui avait été fait par des étudiants
02:01au Panthéon-Sorbonne, sur WhatsApp, sur le thème « Les Juifs pour ou contre ? »
02:06– Oui, et les mêmes qui ne condamnent pas d'ailleurs le 7 octobre,
02:10Panthéon-Sorbonne aussi.
02:11– Donc là, moi je pense que l'État doit avoir une réaction
02:14d'une très grande fermeté, parce que ça suffit.
02:18Je trouve que jusqu'à présent,
02:21l'État n'a pas toujours été à la hauteur de la situation.
02:24Quand on regarde un petit peu ce qui s'est passé depuis le 7 octobre,
02:27on a recensé 67 actes antisémites dans les universités françaises.
02:33Et pour l'instant, les réactions ont été finalement assez légères.
02:37C'est toujours le pas de vaguisme qui prévaut.
02:40Donc là, vraiment, je pense que là, on a atteint vraiment
02:43un stade qui est très grave, qui est très préoccupant
02:47et qui exige une réaction extrêmement ferme.
02:51– Alors l'université Lyon 2 s'est désolidarisée,
02:54on a envie de dire que c'est quand même un minimum.
02:55On attendrait, on l'espère, une sanction quand même assez énergique
03:00à l'endroit de cet enseignant, en plus enseignant d'histoire.
03:04Alors ça, ça inquiète un petit peu.
03:05Julien Théry, c'est son nom.
03:07Il y avait quand même eu aussi Alexandre Malafaille,
03:09vous vous souvenez, en fin mars, l'affaire Balanche.
03:13Ce professeur pris à partie, toujours à Lyon 2.
03:16Alors cette fois-ci, ça s'est inversé.
03:18C'est un enseignant qui est à la manœuvre.
03:20Mais enfin, c'est extrêmement choquant cette affaire.
03:23– Le terme génocidaire, il faut reprendre la définition.
03:26Ça désigne l'extermination physique intentionnelle,
03:28systématique et préméditée d'un groupe humain
03:30ou d'une partie d'un groupe humain en raison de ses origines.
03:32Voilà, donc les mots sont chargés, comme on dit.
03:34Un professeur d'histoire, je ne sais pas s'il est agrégé,
03:36j'espère que non, mais ça renforce encore la chose.
03:39Il ne peut pas dire ça.
03:40Les mots ont vraiment un sens, comme on dit.
03:43Donc derrière ça, il doit y avoir,
03:44à minima, deux types de traitements de cette affaire.
03:47Un traitement professionnel.
03:48L'université, même s'il y a un nid de gens
03:50qui sont assez d'accord entre eux sur une certaine relecture de l'histoire,
03:53ne peut pas rester inerte.
03:54Moi, je me souviens qu'il n'y a pas très longtemps,
03:55on avait pas mal polémiques,
03:56une enseignante qui avait perdu ses nerfs en classe,
03:58qui avait été suspendue de ses fonctions,
04:01derrière des sanctions au tribunal, etc.
04:04Donc là, je pense qu'un, il faut qu'il soit démis de ses fonctions,
04:06il ne peut pas enseigner.
04:07Quelqu'un qui a ce type de propos ne peut pas transmettre...
04:10Je n'ai pas l'impression que ça soit à l'ordre du jour.
04:11Non, mais c'est du pénal.
04:13Et après, le deuxième point, c'est qu'il doit y avoir,
04:15en effet, un traitement judiciaire.
04:16Alors, à défaut d'être du pénal, il n'y aura pas eu une sanction pénale.
04:18En tout cas, il y a un traitement qui est lié, effectivement,
04:21aux lois de la presse.
04:22En tout cas, il y a diffamation, c'est clair,
04:23ça peut passer par une sanction pénale,
04:25mais il doit y avoir un recours qui est fait contre ceux.
04:27Alors, il peut être fait par ceux qui sont dans la liste, en tout cas,
04:29parce qu'on ne peut pas laisser dire un truc pareil.
04:31Pour le coup, il y a un certain nombre de qualifications,
04:33normalement, qui sont réalisées,
04:35de lignes qui sont franchies.
04:36Voilà, c'est invraisemblable, mais il y a quelque chose qui...
04:38Alors là, ce n'était pas public comme affaire,
04:39mais vous voyez, peut-être qu'il va y avoir des réactions,
04:41parce que vous, au médiatisme...
04:42Ce n'est pas une opinion.
04:44Non, mais c'est dans un contexte,
04:45mais là, on désigne la vindicte,
04:46et quelque part, vous avez une forme d'incitation à la haine raciale.
04:48Oui, mais vous avez vu qu'il retourne la situation,
04:51ce prof, il dit les petits fonctionnaires de la Hasbara.
04:54En plus, bon, c'est...
04:54Ils s'enfoncent, je dirais.
04:55Quand j'entends ça, je trouve qu'ils s'enfoncent.
04:58La tonalité est terrible,
05:00mais c'est vrai que ce genre d'affaires,
05:03vous l'avez rappelé, Jean-Michel Salvatore,
05:04ne sont pas forcément inédites.
05:07Je crois que c'était avec vous, d'ailleurs, Alexandre Malafaille,
05:08on avait reçu Pierre Gentillet,
05:10qui est professeur de droit à l'université Panthéon-Sorbonne,
05:15qui était menacé, alors je ne sais pas où en est l'affaire,
05:17il faudrait s'y intéresser,
05:19d'exclusion, parce que des profs avaient demandé...
05:21Pardon, des élèves avaient demandé son exclusion
05:24parce qu'il était affilié au Rassemblement National.
05:27Alors là, pour le coup, on demande son exclusion à ce professeur.
05:30Oui, mais c'est vrai que pour les étudiants juifs de France,
05:32c'est tous les jours.
05:33Ça ne s'arrête pas, et il y a un sondage qui a été fait
05:35il n'y a pas très longtemps par l'IFOP
05:37et qui montre que 91% des étudiants juifs de France
05:41sont confrontés à des actes ou à des propos antisémites à la faculté.
05:46Et vous avez 45% de ces étudiants qui disent avoir été victimes d'injures,
05:51et il y en a 7% qui ont été agressés physiquement.
05:53Donc c'est dire la gravité du sujet,
05:56et donc, encore une fois, je pense que ça exige
05:58une réaction extrêmement ferme du gouvernement.
06:01– Surtout que, bon, pardon d'insister,
06:03mais génocidaires à boycotter, comme vous l'avez dit,
06:06les mots ont un sens.
06:07Mais en plus, en quoi, je ne sais pas moi,
06:09Arthur, Elie Corsia, Mathieu Laine, Bernard-Henri Lévy, Alain Minck
06:15sont des génocidaires ?
06:16Alors ça veut dire qu'en plus, on imagine que Julien Théry,
06:20ce professeur, n'est pas d'accord avec la politique de Benjamin Netanyahou.
06:24Bon, écoutez, il a le droit de ne pas être d'accord,
06:25ça ce n'est pas le sujet.
06:26Mais en quoi ces 20 personnalités
06:29qu'ils livrent en pâture sur les réseaux sociaux
06:33sont responsables d'un éventuel génocide ?
06:36Et en plus, cette qualification est totalement erronée.
06:38En quoi ils le sont ?
06:39Et c'est toujours pareil ?
06:40– Ils les livrent parce qu'ils font l'amalgame
06:42entre leur appartenance à la communauté juive
06:44et le fait qu'ils se passent en Israël.
06:46– Je voulais vous l'entendre dire.
06:47– C'est aussi simple que ça, c'est QFD, c'est triste à dire.
06:50Et là, on est face à des gens qui manipulent les faits,
06:53qui les retournent contre toute une série de populations.
06:56à dessein.
06:57Donc, on est bien au-delà de tout ce qu'on peut entendre jusque-là.
07:00Moi, je trouve en effet que c'est non seulement d'une vraie gravité,
07:03mais ça devrait nous faire réfléchir.
07:04On a aujourd'hui en France toute une série de gens
07:07qui enseignent et qui enseignent en particulier l'histoire,
07:09avec une relecteur de l'histoire qui pose un vrai problème.
07:12Je reviens à un autre propos, mais qui n'est pas très éloigné,
07:15parce que ce sont les mêmes qui brassent les mêmes idéologies.
07:17En fait, tous ceux qui pensent que l'histoire de France
07:19commence en 1789 et qu'il n'y a rien avant,
07:21font partie de cette même mouvance
07:23où à un moment donné, il faut réécrire,
07:25on efface le passé, on réinvente un narratif.
07:28Je me souviens d'Hervé Le Bras avec qui j'ai fait des débats,
07:29qui est un démographe connu.
07:31Pour Hervé Le Bras, voilà, ça commence en 1789.
07:33Et tout cela, effectivement, efface tout ça.
07:35Et donc, dans cette même logique de bien-pensance,
07:38regarde Israël avec, bien sûr,
07:40tous les yeux du malheur,
07:42en disant que c'est très vilain ce qui se passe là-bas.
07:43Et donc, de fait, on fait des amalgames.
07:45Et là, le problème, c'est que d'ailleurs,
07:46on joue avec des mots et des idées
07:47et on joue avec la vie des gens.
07:48Ça, c'est 20 là.
07:49Et en effet, il y a 20 personnes
07:50qui, tout d'un coup, aujourd'hui,
07:51sont jetées à la vindicte.
07:52Et avec, à un moment donné,
07:54des uns ou des autres
07:55qui peuvent être amenés à commettre l'inconsidéré.
07:58Vous imaginez, à l'inverse,
08:00si on rendait tous les musulmans responsables,
08:02je ne sais pas,
08:03des actes des djihadistes de novembre 2015.
08:07Enfin, c'est...
08:08Mais parce que c'est la même chose, en fait.
08:10C'est le même principe.
08:10Oui, mais c'est vrai que la répétition de tous ces actes
08:13crée ce que Keppel pourrait appeler
08:15cet antisémitisme d'atmosphère.
08:17Ce qui fait que, finalement,
08:20vous avez des gens qui sont devenus sans frein
08:22et qui tiennent des propos absolument hallucinants
08:26par pure idéologie.
08:29Et c'est vrai que cet amalgame permanent
08:31entre le fait d'être juif
08:33et le fait de soutenir Netanyahou
08:35est totalement insupportable.
08:36Enfin, bon...
08:37Et c'est vrai que ça continue, ça continue.
08:38Et la France insoumise est quand même
08:40à la manœuvre dans ces opérations.
08:42Ah oui, ça, ils mettent de l'huile sur le feu copieusement.
08:45Il y a des élections.
08:46Il y a des élections, forcément, ça motive.
08:48Il y a des élections, ça tient de l'huile sur le feu,
08:51et on se dérila.
08:54Sous-titrage Société Radio-Canada
08:54d'Ottawa.
08:54Sous-titrage Société Radio-Canada
08:55de l'H Wilson & hstorm Look
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