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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:04Toujours en compagnie de Sébastien Ligné et Véronique Jacquier, on parlera dans quelques instants de l'audiovisuel public
00:10puisqu'il y a une grande commission devant les parlementaires où la direction de France Télé va devoir s'expliquer sur sa neutralité
00:17mais aussi sur ses finances, ce sera dans quelques instants, mais je voulais vous faire réagir aussi sur un tout autre sujet
00:22quand un baron de la drogue, évadé en 2014, détenu dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil,
00:29obtient une permission de sortie pour un entretien professionnel.
00:32Alors, ce n'est-vous bien que sa fin de peine est prévue pour 2029, ce n'est pas pour demain.
00:38Donc, il est tôt quand même l'entretien professionnel.
00:40Alors, ça a sidéré le personnel qu'il a fait savoir au grand public.
00:44Bonsoir David Lacroix.
00:46Bonsoir.
00:46Vous êtes secrétaire locale FO Justice Vendin-le-Vieil.
00:51Vous avez, entre autres, relayé cette information, parce que j'imagine que ça vous a choqué.
00:56Vous n'êtes pas les seuls.
00:57Alors, pour nos auditeurs, déjà, qui est ce détenu ?
01:02Puisque je crois que ce n'est pas n'importe quel détenu.
01:05Non, c'est un détenu qui est connu des services de police, au vu de son palmarès,
01:11de trafic de stupéfiants et d'autres méfaits, qui lui a valu plusieurs années de prison.
01:17Et on apprend qu'il est libère, enfin, nous savons qu'il est libère en 2029.
01:22Et donc, voilà, il sort demain en permission.
01:28Oui.
01:28Alors, demain en permission, alors, vous avez dit, connu pour des problèmes de narcotrafic,
01:34mais enfin, quand même sous un régime de sécurité strict.
01:36C'est un détenu particulièrement signalé.
01:40Absolument.
01:41Il fait partie des sortes détenus que l'administration a répertoriées pour sa doucheur cité et son pouvoir de nuisance.
01:50D'ailleurs, il s'en est servi pour sortir et se faire évader avec une équipe qui est venue le chercher lors d'une distraction médicale.
02:01En 2014.
02:01Donc, c'est pour ça que nous ne comprenons pas cette décision du juge d'application des peines.
02:07Oui, on vous comprend bien.
02:08En effet, c'est la chambre d'application des peines de Douai qui a pris cette décision,
02:13à l'encontre d'ailleurs, contre la décision du directeur de votre prison, me semble-t-il.
02:18C'est bien ça, David Lacroix ?
02:20Absolument. Notre direction locale a mis son veto à cette proposition de permission de sortir qui n'a pas été entendue par la JAPE et qui a pris la décision seule.
02:31Et aussi, parce que le parquet aussi avait fait aussi appel au vu du dossier.
02:36Mais bon, nous n'avons pas été entendus et nous sommes résolus à devoir laisser sortir demain.
02:41Donc, comment ça va se passer, David Lacroix ? Demain, il va sortir, mais j'imagine que c'est quand même encadré.
02:47Il va aller à son entretien professionnel ? Comment ça va se passer ?
02:50Non, ce ne sera pas encadré par un personnel pénitentiaire parce que c'est le processus normal dans ce type de sortie.
03:01Il faut savoir qu'un détenu, tout détenu étant à mi-peine, peut engager une procédure de libération conditionnelle et de réinsertion.
03:09Et donc, c'est dans ce cadre qu'il a fait valoir ses droits.
03:12Mais en aucun cas, il n'est encadré par un personnel ou des personnels de l'administration pénitentiaire.
03:17Il sera pris en charge, certainement, peut-être par son conseil d'assurance-approbation, un membre de sa famille ou son avocat.
03:22Bon, alors, attendez, parce que j'avoue que là, on est trois un petit peu émus sur eux dans ce studio.
03:26Donc, ça veut dire qu'il est condamné jusqu'en 2029, que là, il a une permission de sortie pour un entretien professionnel,
03:33donc trois ans avant l'échéance, qui ne sera pas encadré.
03:38Et de surcroît, il s'est déjà évadé en 2014. C'est ça que vous nous dites, David Lacroix.
03:42– Absolument, mais rappelez-vous le précédent et l'année dernière.
03:47Christophe Kider, à qui il restait 20 ans de prison à effectuer,
03:53l'a déjà pu accorder plusieurs permisons de sortir pour pouvoir passer des leçons de conduite,
03:57et il a fini par être sorti.
04:01Donc, ça choque le public, ça nous choque nous,
04:05parce que nous, nous nous mettons aussi à la place des victimes et des partis civils,
04:11en fait, les peines de prison n'ont plus aucun sens actuellement en France.
04:16– Et en plus, l'avocate du détenu vous a bien critiqué.
04:19Elle a dit que vous, syndicat, vous feriez meut de vous occuper des conditions de travail des surveillants
04:24au lieu de commenter des décisions de justice dont vous ne maîtrisez rien.
04:27Qu'est-ce que vous lui répondez, David Lacroix ?
04:30– Nous ne faisons rien, nous sommes aussi des membres du ministère de la Justice.
04:33Donc, tout le volet judiciaire aussi, nous le maîtrisons.
04:38Nous participons activement aux dossiers pénaux et à l'exécution des peines.
04:45Et donc, c'est pour ça que nous avons un avis consultatif dans ces décisions qui n'est pas subi.
04:50C'est pour ça qu'il faut reprendre, il faut que l'administration présidentielle reprenne la main
04:54sur le processus d'application des peines et ne plus laisser les juges d'application des peines
05:01en totale liberté et prendre ses décisions seules.
05:05– Merci beaucoup David Lacroix, secrétaire local FO, Justice de Vendin-le-Vieil,
05:10d'avoir été avec nous et bon courage pour demain.
05:12Finalement, vous n'aurez pas de travail puisque ce détenu pourra aller tranquillement
05:16passer son entretien professionnel.
05:18Je vois Véronique, Jacquier et Sébastien Ligné au bord de l'évanouissement.
05:22C'est vrai que c'est quand même insensé.
05:27Parce que je vous rappelle quand même que cette sortie, elle a lieu après la marche blanche
05:31pour la mort de Médie Kessassi, tué le 13 novembre après un crime d'avertissement.
05:40On a le sentiment que certains juges ne vivent pas sur la même planète que nous.
05:46C'est indécent comme mesure.
05:48– C'est indécent parce qu'en plus il y a quand même peut-être un principe de bon sens,
05:51je ne sais pas si je suis la seule à le partager,
05:54c'est que ce détenu qui est un narcotrafiquant,
05:57qui a quand même écopé de peines très lourdes,
06:00vous croyez vraiment qu'il a envie de se réinsérer pour aller gagner,
06:04je ne sais pas, pardonnez-moi, je donne un chiffre comme ça,
06:07le SMIC on va dire, alors qu'il a gagné des fortunes tous les mois,
06:11vous croyez vraiment, enfin moi franchement, je mets ma main à couper
06:14qu'il prépare une évasion, ce n'est pas possible.
06:17Demain, on parle souvent qu'il faut des lois d'exception
06:21pour gérer tout ce qui est narcotrafic, etc.
06:24– Mais il faut aussi des lois d'exception maintenant dans la prison,
06:27on a entendu ce qui vient d'être dit,
06:29les peines de prison n'ont plus aucun sens en France,
06:31la gestion des prisonniers n'a plus de sens,
06:34et bien là il faut aussi des lois d'exception.
06:34– Mais ça c'est le juge d'application des peines
06:36qui allait à l'encontre des décisions de tout le monde.
06:38– Mais il n'est pas question de penser la moindre réinsertion
06:41dans le monde du travail, dans le cadre de quelqu'un qui de toute façon
06:45n'a jamais travaillé depuis 20 ans et qui a gagné 100 000 euros par mois
06:49en faisant du narcotrafic, voilà.
06:52– Alors je précise que Gérald Darmanin a réagi,
06:54alors que c'est vrai qu'il précise qu'il respecte l'indépendance
06:58effectivement de la justice, mais il demande quand même
07:00la consolisation des règles encadrant l'exécution des peines
07:04pour des criminels les plus dangereux, ce qui était son cas à ce monsieur,
07:07à l'instar de ce qui a été fait pour le terrorisme.
07:09De plus en plus il y a cette petite musique, Sébastien Ligné.
07:12– Bien sûr, parce qu'il faut traiter le narcotrafic
07:15comme on a traité le terrorisme, et ce n'est pas un hasard d'ailleurs
07:18si le terme de narcoterrorisme est apparu dans la bouche
07:21de Gérald Darmanin et de Bruno Retailleau ces derniers mois,
07:24parce qu'en effet ce sont des comportements de plus en plus similaires
07:27qu'on retrouve.
07:29En réalité dans cette affaire on remarque tout l'échec du politique,
07:34parce que ce juge d'application des peines,
07:35évidemment que les juges, en tout cas une partie,
07:38sont gangrénés par une idéologie incarnée par le syndicat de la magistrature
07:42qui considère que la prison ne doit pas être un espace de restriction de liberté,
07:47mais un espace de réinsertion, etc.
07:49Mais le problème c'est que si on avait fait un droit français
07:52qui limitait au maximum la prise de décision d'un juge
07:56et que le juge avait le moins de liberté possible
07:59et qu'il devait suivre à la lettre un droit français
08:01qui était extrêmement strict et extrêmement clair en la matière,
08:04nous n'aurions pas ce genre de scénario.
08:07Le problème c'est qu'on a laissé le pouvoir à des juges
08:10avec un droit trop permissif, avec trop de zones grises
08:13et du coup les juges qui sont gangrénés par une certaine idéologie
08:17profitent de ces zones grises pour appliquer leur idéologie.
08:21Mais c'est de la faute du politique.
08:23Mais ce qui a été défait par le politique
08:24peut être remis en place par le politique.
08:27Et ça c'est la bonne nouvelle,
08:27c'est que si demain un ministre, un président
08:30avec de la volonté dit maintenant ça suffit,
08:32on peut le faire.
08:33C'est évident qu'il faut changer de logiciel de toute façon.
08:35C'est évident qu'il faut changer de logiciel de toute façon.
08:40C'est évident qu'il faut changer de logiciel de toute façon.
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