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  • il y a 2 heures
Chaque dimanche, Anne Seften et Mathieu Coache vous accompagnent de 14h à 16h dans BFM Week-end.

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00:00:0014h30 sur BFM TV, soyez les bienvenus dans BFM Weekend, nous sommes ensemble, vous le savez, jusqu'à 16h.
00:00:06A la une, ce drame tout d'abord. Dans le Gard, deux adolescents de 15 ans ont trouvé la mort hier en début de soirée,
00:00:12percutée par une voiture sur une route départementale à Saint-Bresse, commune Limitrof avec l'Ardèche.
00:00:17Le père d'une des victimes, qui s'est rapidement rendu sur place, a été lui aussi percuté par un autre véhicule.
00:00:23On ne connaît pas encore les circonstances de cet accident.
00:00:26C'est une décision qui, bien que légale, choque aujourd'hui.
00:00:30L'un des 100 détenus les plus dangereux de France vient d'être autorisé à sortir temporairement, demain, de prison pour trouver du travail.
00:00:38Un narcotrafiquant transféré l'été dernier dans le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Veil et s'est évadé d'un autre établissement en 2014.
00:00:46J'espère vraiment qu'il y aura un résultat.
00:00:49La réaction de Volodymyr Zelensky aux réunions qui se tiennent à Genève, celle entre les Ukrainiens et Européens, qui s'est terminée peu avant 13h.
00:00:58Une délégation ukrainienne est en ce moment avec les Américains.
00:01:01Le chancelier allemand, lui, se dit sceptique quant à un accord d'ici jeudi, date de l'ultimatum de Donald Trump, sur ce fameux plan de paix.
00:01:07Le président turc s'entretiendra, lui, demain avec Vladimir Poutine.
00:01:11Soyez les bienvenus.
00:01:13Et avant de vous faire vivre le rassemblement de Fabien Roussel du côté de Marseille, ce drame qui s'est déroulé hier en début de soirée dans le Gard.
00:01:28Deux adolescents de 15 ans qui marchaient au bord d'une route départementale à Saint-Bresse, une commune limitrophe avec l'Ardèche, ont été mortellement fauchées.
00:01:36Le père d'une des victimes, qui s'est rapidement rendue sur place, a lui été aussi percuté par un autre véhicule. Il a été hospitalisé.
00:01:42Les précisions sur place pour BFM TV de Donovan Dozon avec Justine Barraud.
00:01:47Sur cette route départementale à à peine un kilomètre du centre du village de Saint-Bresse, ici dans le Gard, on retrouve les stigmates du drame.
00:01:57L'accident s'est passé samedi soir aux alentours de 18h40.
00:02:01Sur ces images, Donovan Dozon, des débris de voitures, du sang et le marquage laissé par les enquêteurs nous laissent entrevoir le terrible accident, selon les informations du parquet.
00:02:11En charge de l'enquête, deux adolescents de 15 ans, un garçon et une fille en couple ont été mortellement percutés par un véhicule conduit par un jeune homme de 24 ans.
00:02:21Le drame malheureusement continue car, entendant le choc, le père du garçon va pour leur porter secours.
00:02:28Il traverse la route quelques instants plus tard et se fait, lui aussi, percuté par un autre véhicule.
00:02:34Il est actuellement pris en charge par le centre hospitalier d'Alès.
00:02:38Son pronostic vital n'est pas engagé.
00:02:41La piste privilégiée par les enquêteurs est accidentelle.
00:02:46Les tests d'alcoolémie et de stupéfiants des deux conducteurs des deux véhicules sont négatifs.
00:02:52Ici, la route est plutôt fréquentée.
00:02:55Le soir de l'accident, l'obscurité des lieux et une potentielle vitesse excessive du conducteur pourraient expliquer ce qu'il s'est passé.
00:03:03Pour le premier accident, le conducteur de 24 ans a été placé en garde à vue pour homicide routier.
00:03:09Le deuxième, impliqué dans l'accident avec le père, a pu rentrer chez lui.
00:03:14Il est auditionné ce dimanche par les gendarmes.
00:03:17Les véhicules ont été saisis pour être expertisés.
00:03:21Le village est marqué par ce drame.
00:03:23Une minute de silence est organisée cet après-midi en mémoire des victimes.
00:03:28A la une également ce dimanche, un mélange de colère et de sidération chez les syndicats pénitentiaires.
00:03:33L'un des 100 détenus les plus dangereux de France vient d'être autorisé par la justice à sortir de prison demain pour trouver du travail.
00:03:39Permission très temporaire accordée à ce baron de la drogue en Seine-Saint-Denis.
00:03:43Il avait été transféré cet été dans le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieille.
00:03:47Un homme qui s'était pourtant évadé d'un autre établissement en 2014.
00:03:50Pierre-Olivier Dantan.
00:03:51Il est considéré comme un baron du trafic de stupéfiants et pourtant une permission de sortie lui a été accordée demain afin de trouver un emploi.
00:04:02Cet homme âgé de 52 ans, aujourd'hui incarcéré à la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieille,
00:04:08est d'abord condamné en 2012 à 8 ans de prison pour association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants.
00:04:14En juin 2014, il parvient à s'évader à l'aide d'un commando armé.
00:04:19Profitant d'une visite médicale à l'hôpital, il est retrouvé puis interpellé quelques jours plus tard.
00:04:25Cette permission de sortie a pourtant reçu un avis défavorable de l'administration pénitentiaire et du parquet.
00:04:32Les syndicats contestent la décision.
00:04:34Au niveau sécuritaire, c'est une catastrophe parce que vous avez un détenu qui va sortir puis re-rentrer à l'établissement
00:04:41et puis peut-être qu'on ne sait pas, peut-être qu'il va aller faire les courses pour les autres.
00:04:44Peut-être qu'il y a des informations qui vont fuiter.
00:04:47Toutes les mesures mises en place pour sécuriser la société, pour sécuriser les personnels autour de la gestion de ces étudiants-là tombent à l'eau.
00:04:57Libérable en 2029, l'homme espère obtenir un aménagement de peine.
00:05:01Et on en parle avec vous, Loïc Besson du service politique de BFM TV.
00:05:04Bonjour à vous, cet homme sortira demain au surlendemain d'une manifestation importante à Marseille.
00:05:09Il y a comme un décalage avec la parole publique, la lutte contre le narcotrafic.
00:05:13Et notamment Gérald Darmanin qui a beaucoup misé sur ce régime carcéral.
00:05:17C'est vrai que ça tombe au plus mauvais moment, au moment où l'on parle beaucoup bien sûr de Marseille,
00:05:20avec ce crime terrible contre le petit frère d'un jeune engagé justement contre le fléau du narcotrafic.
00:05:26Et quand on s'interroge, on s'interroge aussi beaucoup sur la capacité ou pas de l'État à gagner ce bras de fer.
00:05:33D'ailleurs, de manière générale, l'État se félicite au moins que le nombre d'homicides liés au narcotrafic est baissé.
00:05:38En revanche, il souligne que les barons qui posent problème, eux, ont pris énormément de pouvoir
00:05:43et ont donc désormais une capacité à commanditer des assassinats.
00:05:47C'est d'ailleurs là-dessus qu'a capitalisé Gérald Darmanin ces derniers mois au ministère de la Justice avec la loi narcotrafic.
00:05:53Cette semaine encore, il était aux Émirats arabes unis pour demander l'extradition de narcotrafiquants qui se trouvent là-bas.
00:06:00Une quinzaine de narcotrafiquants français.
00:06:02Et puis, il y a bien sûr eu le lancement de ces prisons haute sécurité pour emprisonner réellement, si je puis dire,
00:06:08les 100 narcotrafiquants les plus dangereux du pays.
00:06:11Ceux qui sont censés être quelque chose de vraiment hermétique.
00:06:15Alors forcément, là, ça tombe mal.
00:06:17On apprend qu'ils peuvent sortir et que tout ça se fait légalement.
00:06:20Ce n'est pas du tout une évasion et ça montre que cette stratégie finalement de Gérald Darmanin est loin d'être gagnée.
00:06:26C'est quand même un camouflet pour lui.
00:06:28Ça montre aussi les limites de l'exercice qui était de la communication.
00:06:31Pour l'instant, c'est vrai qu'il y a eu beaucoup de recours des prisonniers ou leurs familles
00:06:35qui estimaient que ça bafouait leurs droits.
00:06:39Pour l'instant, les recours avaient toujours été rejetés par la justice.
00:06:41C'est donc la première fois que la justice inflige un camouflet au ministre de la Justice.
00:06:47D'ailleurs, quand on interroge Gérald Darmanin, pas de commentaire évidemment.
00:06:51Il ne peut pas commenter une décision de justice.
00:06:53Mais évidemment, politiquement, ça fait mal.
00:06:55D'ailleurs, son ex-collègue, l'ex-ministre de l'Intérieur, qui était encore place Beauvau il n'y a pas longtemps,
00:06:59Bruno Retailleau, parle d'une aberration ce matin.
00:07:02Seule la France et l'Italie ont un juge d'application des peines.
00:07:05Il faudra supprimer ce dispositif qui trop souvent désespère les victimes et révolte les Français.
00:07:10Donc, Bruno Retailleau qui charge directement le fonctionnement de la justice, finalement,
00:07:17il appelle à supprimer carrément le juge d'application des peines.
00:07:22Jordan Bardella avait, lui, réagi dès hier, sans aller si loin.
00:07:25Il faut peut-être d'ailleurs y voir un lien de cause à effet.
00:07:27Mais il demandait aux parlementaires français de peut-être se poser la question
00:07:32et réfléchir à faire évoluer ce système.
00:07:34Merci, Loïc. Vous restez avec moi puisque dans un instant, on aura les yeux rivés vers Marseille.
00:07:38Marseille où, au milieu des débats budgétaires et à quelques mois des municipales,
00:07:42le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, est à Marseille.
00:07:47Il a rendu d'ailleurs hommage hier à Médic et Sassi.
00:07:50On se souviendra aussi de ses mots assez forts sur le narcotrafic.
00:07:55Il vient présenter cet après-midi son pacte d'avenir, dit-il, pour la France.
00:08:00Eh bien, regardez, il arrive, Fabien Roussel.
00:08:02Fabien Roussel va arriver dans quelques minutes.
00:08:05Loïc Besson, c'est vrai que le mot d'ordre, c'est mobiliser, mobiliser pour faire gagner,
00:08:08dit-il, la justice sociale, la justice fiscale et la paix.
00:08:11Il a eu des mots très durs aussi ces derniers temps, quand il a été interviewé,
00:08:15sur les mots du fameux chef d'état-major des armées aujourd'hui.
00:08:20Et nul doute qu'il devrait d'ailleurs y revenir aujourd'hui.
00:08:23On n'envoie pas nos enfants se faire tuer.
00:08:26C'est un peu le message que va faire passer Fabien Roussel dans son discours.
00:08:29Il va y revenir longuement, évidemment, sur cette polémique.
00:08:32Il reviendra aussi sur ce qu'il s'est passé à Marseille.
00:08:36Donc, cette vague d'émotions, ce choc après le meurtre de ce jeune Mehdi Kessassi,
00:08:43petit frère d'un associatif engagé, justement, écologiste aussi politiquement,
00:08:49mais engagé contre le narcotrafic.
00:08:51Il va bientôt, bien sûr, revenir sur ce choc en appelant à responsabiliser les consommateurs.
00:08:57Il faut savoir que chacun a du sang sur les mains quand on consomme de la drogue.
00:09:00C'est le message qu'il veut faire passer.
00:09:02Il va aussi appeler à mener une vraie politique de santé publique contre les addictions.
00:09:07Ça a beaucoup été reproché, notamment dans la réunion organisée cette semaine
00:09:09par le président Emmanuel Macron à l'Elysée pour faire un point sur la lutte contre le narcotrafic.
00:09:14Le fait qu'il n'y ait pas le ministre de la Santé à cette réunion.
00:09:20Et puis, appeler aussi à mobiliser davantage les forces de l'ordre, à soutenir la police.
00:09:24Et ça, c'est quand même une particularité des communistes à gauche,
00:09:27bien loin des insoumis qui appellent à désarmer la police, et en particulier la police municipale.
00:09:34Fabien Roussel veut marquer sa différence là-dessus, en marquant et en soulignant son soutien à la police.
00:09:39Et c'est vrai que c'est quelque chose qu'on a vu changer ces derniers jours.
00:09:41On a vu hier ce rassemblement à Marseille avec l'intégralité de la classe politique représentée,
00:09:46du rassemblement national à la France insoumise.
00:09:49Et c'est vrai qu'il y a eu un changement, je ne sais pas s'il faut parler de bascule,
00:09:52mais en tout cas, dans les discours à l'époque, il y avait toujours ce clivage et ces débats.
00:09:56Est-ce qu'il faut plus de sécurité ? Est-ce qu'il faut plus de services publics,
00:09:59de services sociaux à Marseille et dans ces quartiers nord, dans ces quartiers dissensibles ?
00:10:05Là, clairement, ce qu'on sent, c'est que plus personne ne remet en cause l'utilité,
00:10:11l'intérêt essentiel des forces de l'ordre dans ces quartiers.
00:10:15Dans un moment où finalement, tout le monde a pris peur et on voit bien qu'on a quand même passé un cap.
00:10:21Alors l'enquête fera toute la lumière, mais on voit bien sûr que désormais,
00:10:25certains peuvent mettre des contrats sur la tête d'une potentielle victime qui n'a rien à voir là-dedans,
00:10:31commanditer potentiellement un assassinat.
00:10:33Et c'est vrai que ça, ça a quand même fait bouger les choses dans les discours,
00:10:35on le voit bien, y compris à gauche.
00:10:36C'est ce que me disait Jean-Marie Godard hier sur notre plateau.
00:10:39Vous étiez avec moi quand il disait que la dernière fois qu'on avait vu ça,
00:10:41c'était pour le juge Michel.
00:10:42Il y a très longtemps, on avait mis un contrat sur sa tête.
00:10:45Fabien Roussel qui réclame aussi le renfort, dit-il, de 60 000 agents de la fonction publique
00:10:48pour lutter contre le narcotrafic.
00:10:50On vous fera vivre ce discours dans quelques minutes de Fabien Roussel.
00:10:53Mais avant cela, si vous avez des enfants, ce qui va suivre va vous intéresser.
00:10:57La Convention citoyenne sur les temps de l'enfant s'est mise d'accord sur les 20 mesures
00:11:01qui vont être proposées au gouvernement pour améliorer les rythmes scolaires.
00:11:05Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles sont explosives.
00:11:07Entre début des cours à 9h et retour à la semaine de 5 jours.
00:11:11Les précisions de notre spécialiste éducation, Véronique Fèvre.
00:11:14C'est un big bang de l'organisation de la semaine et de la journée
00:11:19que proposent les membres de la Convention citoyenne.
00:11:22Des membres qui ont entendu les experts au cours des 6 derniers mois
00:11:25et dressent le portrait d'une jeunesse française qui est fatiguée,
00:11:29sous pression, qui ne comprend pas toujours le sens des apprentissages à l'école.
00:11:33Alors elle propose de tout changer ou presque.
00:11:35Fini la semaine de 4 jours à l'école, au collège et au lycée.
00:11:39Ils placent à une semaine de 5 jours en continu.
00:11:41Mais attention, ces journées seraient allégées.
00:11:44Par exemple, les cours ne commenceraient qu'à 9h au collège et au lycée
00:11:47pour respecter le temps physiologique des adolescents.
00:11:51Ils se couchent souvent plus tard à cause de l'hormone,
00:11:53la mélatonine qui est produite en décalé.
00:11:56Et en général, à 8h, ils ne sont pas assez attentifs.
00:11:59Donc des cours qui commencent à 9h.
00:12:01des cours aussi réduits de 45 minutes au lieu de 55 minutes aujourd'hui,
00:12:05là encore, pour respecter les pics d'attention.
00:12:09Enfin, les journées seraient réorganisées avec des cours théoriques le matin
00:12:12et des cours pratiques ou des activités sportives ou culturelles jusqu'à 15h30.
00:12:18Et ensuite, ils reviendraient aux communes de proposer des activités gratuites.
00:12:24Sur les vacances, en revanche, les membres de la convention n'ont pas réussi
00:12:27à se mettre d'accord. Pas touche aux 16 semaines de vacances.
00:12:30Donc, on n'aurait pas pu toucher aux grandes vacances
00:12:33à cause notamment des périodes de canicule qui touchent régulièrement la France.
00:12:38Enfin, se pose la question de la faisabilité et du coût de ces mesures.
00:12:43Mais là, les membres de la convention bottent en touche.
00:12:46L'un d'eux me confiait qu'il fallait voir cette proposition,
00:12:51ces propositions comme un investissement pour l'avenir plutôt que comme des dépenses.
00:12:55Vous connaissez sûrement cette plateforme, Doctolib.
00:12:59Elle permet de prendre facilement un rendez-vous avec votre professionnel de santé.
00:13:02Et bien sûr, ce même modèle dans l'Oise a été appliqué.
00:13:05Vous allez le voir, un artisan chauffagiste et son associé ont décidé de lancer une application
00:13:09pour les artisans. En cas de problème, vous pouvez faire appel à un professionnel
00:13:13en seulement quelques clics, comme nous l'expliquent Willem Gué et Adrien Spiteri.
00:13:18Monsieur, bonjour. Nicolas, société de panage en chantier. Arnaud.
00:13:21Arnaud a fait appel en urgence à un plombier pour réparer sa chasse d'eau.
00:13:25Ok, on va aller voir. Merci beaucoup.
00:13:29Pour le faire venir, il a pris rendez-vous sur une application qui met en relation particulier artisan.
00:13:35L'avantage, c'est qu'on a le choix directement sur quel service on a besoin.
00:13:39Donc là, par exemple, aujourd'hui, j'ai eu besoin de faire intervenir un plombier.
00:13:43Donc j'ai sélectionné la partie plomberie.
00:13:45Nicolas est lui aussi inscrit sur la plateforme qui visiblement lui facilite son quotidien.
00:13:49C'est largement rentable vis-à-vis du gain de temps qu'on a et de la prise de rendez-vous facile pour les clients.
00:13:55Il débourse tout de même 49 euros par mois pour y être référencé.
00:14:00L'application a été lancée dans les Hauts-de-France par ce plombier chauffagiste de formation.
00:14:05C'est un mix entre les pages jaunes pour le particulier, car c'est un annuaire d'artisans en local,
00:14:12grâce à la géolocalisation. Et grâce à la prise de rendez-vous, c'est le docte libre de l'artisanat.
00:14:15Le cofondateur assure que le profil de tous les artisans est vérifié.
00:14:20Son but désormais, se déployer au niveau national.
00:14:24Allez, place maintenant dans quelques minutes au meeting de Fabien Roussel.
00:14:28Fabien Roussel qu'on voit arriver, Loïc, qui tient à nouveau un meeting.
00:14:31Il en avait tenu un il n'y a pas très longtemps. On est à Marseille.
00:14:33Oui, exactement, au Parc Châneau à Marseille.
00:14:36Fabien Roussel qui arrive sur scène.
00:14:38C'est le week-end des meetings à gauche.
00:14:40Il y aura aussi plus tard cet après-midi Jean-Luc Mélenchon qu'on pourra suivre sur BFM TV.
00:14:44Il s'agit aussi quand même de lancer la campagne des municipales.
00:14:47Avec, même si personne ne le dit ainsi, une guerre.
00:14:49Forcément, une concurrence à gauche en tout cas.
00:14:51D'ailleurs, Fabien Roussel devrait en avoir un mot.
00:14:54Lui, appelé au rassemblement face à ceux qui veulent diviser la gauche.
00:14:59On le voit par exemple à Paris.
00:15:00Sophia Chikirou qui a été intronisée officiellement candidate de la France insoumise.
00:15:04Qui ne sera donc pas dans l'union de la gauche.
00:15:08Et qui dit, chez nos confrères du Parisien, qu'il faut que le prochain maire de Paris ne soit absolument pas socialiste.
00:15:15C'est clairement cette guerre qui se joue.
00:15:16Comme on le voit à l'Assemblée nationale face aux socialistes cette fois.
00:15:21Et les insoumis qui font tout pour que les accords topés entre le gouvernement et l'EPS n'aillent pas au bout.
00:15:28Fabien Roussel veut aussi peser dans cette guerre, dans cette guéguerre politique.
00:15:35Mais bien sûr, dans un instant, il va aussi parler des sujets qui concernent, des sujets qui inquiètent.
00:15:40Notamment, les déclarations du chef d'état-major des armées qui a dit cette semaine qu'il fallait être prêt à perdre vos enfants.
00:15:46Écoutons Fabien Roussel.
00:15:46Merci à Marseille d'être venu en ombre aujourd'hui.
00:15:50Merci à vous.
00:15:52Merci et permettez-moi d'aller droit au but dès mes premiers mots.
00:16:01Car l'heure est particulièrement grave.
00:16:04La France est sidérée.
00:16:08Le peuple français est encore sous le choc.
00:16:10Sous le choc de mots prononcés par le chef d'état-major des armées.
00:16:16Des mots qui glacent le sang et qui tiennent en une phrase.
00:16:22Vous devez être prêt à perdre vos enfants.
00:16:26Sous le choc aussi d'un meurtre et du sang qui a coulé ici à Marseille.
00:16:34Dans un combat inégal entre des trafiquants de drogue et une jeunesse qui aspire à vivre libre et heureuse.
00:16:48D'un côté, un général qui nous demande de préparer nos enfants à mourir.
00:16:52Et de l'autre, nos enfants.
00:16:56La chair de nos chers, la prunelle de nos yeux.
00:16:59Attaqués, massacrés, ici dans nos quartiers.
00:17:03Par des trafiquants qui ont les mains libres.
00:17:06Face à un état en déliquescence, désarmé.
00:17:11D'un côté, un président de la République complètement déconnecté.
00:17:14Qui veut nous préparer à la guerre.
00:17:16Et de l'autre, le même.
00:17:18Qui nous laisse seuls.
00:17:21Face aux bandits et aux truands.
00:17:25En ces heures.
00:17:26Applaudissements.
00:17:29En ces heures douloureuses que nous vivons à Marseille,
00:17:36je tiens à dire avec force et avec gravité
00:17:38que nous ne cèderons ni à la peur,
00:17:44ni aux menaces d'où qu'elles viennent.
00:17:48Machiavel a écrit avec justesse
00:17:50« Celui qui contrôle la peur des gens
00:17:54devient le maître de leurs âmes ».
00:17:59Ici à Marseille, nous le disons,
00:18:02nous n'avons pas peur.
00:18:04Nous n'avons pas de maître.
00:18:06Et nous voulons rester libres.
00:18:07Libres de nos choix.
00:18:09Libres en République.
00:18:11Libres pour dire
00:18:12que nous ne voulons perdre aucun de nos enfants,
00:18:15ni ici,
00:18:16ni à l'étranger.
00:18:17Applaudissements.
00:18:26Or,
00:18:27malheureusement,
00:18:28à Paris,
00:18:29comme à Berlin,
00:18:30ils présentent la guerre comme inévitable.
00:18:33Et leur slogan
00:18:34se résume à
00:18:36« Si tu veux la paix,
00:18:38prépare la guerre ».
00:18:39Non.
00:18:42Non.
00:18:44Mes chers concitoyens,
00:18:45mes chères concitoyennes,
00:18:47quand on veut la paix,
00:18:49on prépare la paix.
00:18:51On prépare la paix,
00:18:52jamais la guerre.
00:18:53La paix comme une volonté politique,
00:18:55comme un choix de société.
00:18:57La paix comme une unique volonté
00:18:59qu'un État doit afficher
00:19:01quand il veut protéger son peuple,
00:19:03quand il aime son peuple.
00:19:05Et aujourd'hui,
00:19:06à Marseille,
00:19:07nous voulons prendre rendez-vous
00:19:10avec l'histoire
00:19:11et dire
00:19:13clairement
00:19:15que nous ne voulons pas
00:19:16d'une troisième guerre mondiale
00:19:18alimentée par des nationalismes,
00:19:22alimentée par des chefs d'État
00:19:24en manque d'autorité,
00:19:26alimentée par des impérialismes puissants.
00:19:29Et nous affirmons avec force
00:19:31que nous sommes autant
00:19:33opposés aux nationalistes Poutines
00:19:36qu'à ceux qui voudraient nous faire entrer en guerre
00:19:38contre le peuple russe.
00:19:40Depuis trois ans,
00:19:53depuis trois ans
00:19:54qu'il y a eu l'invasion
00:19:56par la Russie de l'Ukraine,
00:19:58depuis cette agression
00:20:00insupportable
00:20:01que d'ailleurs nous avons dénoncée
00:20:04à l'unisson de toute la nation,
00:20:06depuis trois ans,
00:20:11les discours guerriers
00:20:12contre Moscou,
00:20:13comme ils disent,
00:20:15se multiplient aussi
00:20:16et alimentent
00:20:18une escalade dangereuse.
00:20:21À la télévision,
00:20:23à la radio,
00:20:24sur les réseaux sociaux,
00:20:26la guerre s'impose
00:20:27comme un refrain sordide,
00:20:29sans chercher des causes
00:20:30jamais profondes
00:20:32de ce conflit,
00:20:34sans jamais chercher
00:20:35les moyens d'y remédier.
00:20:37Ils parlent même sans trembler
00:20:39d'économies de guerre
00:20:40et ils imposent
00:20:42des sacrifices
00:20:43au peuple d'Europe,
00:20:45au peuple français.
00:20:46Ils nous demandent
00:20:47d'accepter
00:20:47des prix de l'énergie
00:20:49qui flambent,
00:20:50des prix des matières premières
00:20:51qui explosent
00:20:52et des politiques d'austérité
00:20:54pour pouvoir doubler
00:20:55le budget des armées
00:20:56au détriment de celui
00:20:58de nos écoles
00:20:58et de nos hôpitaux.
00:21:01Nous disons non,
00:21:02non à cette économie de guerre
00:21:05qui abîment
00:21:06les peuples
00:21:07et la République.
00:21:13Nous disons non
00:21:14aussi parce que
00:21:16notre mémoire,
00:21:17elle ne nous fait pas défaut.
00:21:20Parce que dans chaque village
00:21:21et dans chaque ville
00:21:22de France,
00:21:24les monuments aux morts
00:21:25rappellent
00:21:26le prix du sang.
00:21:28Pas une seule
00:21:30de nos 35 000 communes
00:21:31n'a été épargnée.
00:21:3320 millions de morts
00:21:35entre 1914
00:21:36et 1918.
00:21:3860 millions de vies
00:21:39brisées
00:21:40lors de la Seconde Guerre mondiale.
00:21:43Alors oui,
00:21:44nous ne voulons pas
00:21:45de Troisième Guerre mondiale.
00:21:47Nous voulons que la paix
00:21:48soit érigée
00:21:49en volonté politique
00:21:50d'un État
00:21:51qui doit protéger
00:21:52son peuple.
00:21:54Un État
00:21:54qui doit
00:21:55emmener son peuple
00:21:57vers la paix
00:21:57et ne jamais choisir
00:21:59la guerre.
00:22:00Jamais.
00:22:06Et à ceux
00:22:07qui déjà
00:22:09nous accusent
00:22:12d'être des pacifistes
00:22:14naïfs
00:22:15ou d'être
00:22:16dans le déni.
00:22:19Je le précise
00:22:20au cas où.
00:22:22La défense nationale
00:22:23pour les communistes,
00:22:25la défense nationale
00:22:26la souveraineté
00:22:28de la France
00:22:28sont non négociables.
00:22:30Oui,
00:22:30nous avons besoin
00:22:31d'une armée.
00:22:33Oui,
00:22:33nous avons besoin
00:22:34d'hommes et de femmes
00:22:35qui s'engagent
00:22:36pour la défense
00:22:37de la nation.
00:22:38Nous avons besoin
00:22:39d'hommes et de femmes
00:22:40prêts à défendre
00:22:40la patrie.
00:22:41Et nous-mêmes,
00:22:43notre parti,
00:22:44a su prendre
00:22:45les armes
00:22:45quand la patrie
00:22:46était en danger.
00:22:48Les communistes français
00:22:49sont entrés
00:22:50dans la clandestinité.
00:22:53Ils ont combattu
00:22:53l'occupant nazi
00:22:55quand d'autres
00:22:56ont fait le choix
00:22:57de collaborer
00:22:57avec lui.
00:22:59Oui,
00:23:01à cette époque,
00:23:03chacun a choisi
00:23:04son camp.
00:23:05Et le nôtre
00:23:06fut celui
00:23:06de la résistance,
00:23:08de l'honneur,
00:23:08de la liberté,
00:23:09de la république
00:23:10contre la haine,
00:23:11contre le racisme
00:23:12et contre l'antisémitisme.
00:23:14Le journal
00:23:23La Marseillaise
00:23:23que je salue
00:23:24est né
00:23:25de ces combats
00:23:26pour la patrie,
00:23:27pour la défense
00:23:28de la république
00:23:28contre la tyrannie.
00:23:30Et c'est pourquoi
00:23:31ce discours
00:23:33à Marseille
00:23:34est pour moi
00:23:34important.
00:23:36Parce que
00:23:36en cet après-midi,
00:23:38je souhaite appeler
00:23:39à l'union
00:23:39et au rassemblement
00:23:41de toutes celles
00:23:41et ceux
00:23:42qui veulent
00:23:42hisser haut
00:23:43le drapeau
00:23:44de la paix
00:23:45à côté
00:23:46de celui
00:23:46de la république.
00:23:48Le drapeau rouge
00:23:48du mouvement ouvrier
00:23:50à côté
00:23:50du drapeau
00:23:51bleu-blanc-rouge
00:23:52de la révolution
00:23:53française
00:23:54et de Valmy.
00:24:05Et en ce dimanche
00:24:06à Marseille,
00:24:08je veux devant vous
00:24:09faire un serment.
00:24:12Jamais,
00:24:12jamais nous n'accepterons
00:24:14que la France
00:24:15participe
00:24:16à cette escalade
00:24:17guerrière.
00:24:18Jamais nous ne voterons
00:24:19de crédit militaire
00:24:20et les pleins pouvoirs
00:24:22à des dirigeants
00:24:23prêts à envoyer
00:24:23nos enfants
00:24:24se faire tuer
00:24:25pour des guerres
00:24:26qui ne sont pas
00:24:27les nôtres.
00:24:28Jamais.
00:24:28et au contraire
00:24:42de cela
00:24:42nous appelons la France
00:24:47à prendre la tête
00:24:48d'une large coalition
00:24:50de pays
00:24:51en étant ferme
00:24:53sur le respect
00:24:53des principes
00:24:54du droit international
00:24:55et avec la farouche
00:24:58volonté
00:24:59de tout mettre
00:24:59en oeuvre
00:25:00pour négocier
00:25:01avec l'Ukraine
00:25:03et avec la Russie
00:25:04une paix juste
00:25:05et durable
00:25:06en Europe
00:25:07garantissant la sécurité
00:25:09pour tous
00:25:10pour tous les peuples
00:25:11d'Europe
00:25:12de l'Atlantique
00:25:13à l'oral
00:25:14à l'oral
00:25:15et il ne s'agit
00:25:16pour nous
00:25:17ni de bomber
00:25:19le torse
00:25:20face à Poutine
00:25:21ni de ramper
00:25:23devant lui
00:25:23mais bien de mettre
00:25:25à l'ordre du jour
00:25:26un cessez-le-feu
00:25:27et la fin de la guerre
00:25:29avec des garanties
00:25:30de sécurité
00:25:31pour tout le monde
00:25:32pour tous les peuples
00:25:34parce que ce sont
00:25:35les peuples d'Europe
00:25:36qui vivent ici
00:25:37et c'est au peuple
00:25:38d'Europe
00:25:38d'imposer la paix
00:25:39ici.
00:25:40Et pour mener
00:25:47ce combat
00:25:48je sais que nous
00:25:50pourrons compter
00:25:50sur le monde
00:25:51du travail
00:25:51et je veux saluer
00:25:54cet après-midi
00:25:56en votre nom
00:25:57nos amis
00:25:59du port de Marseille
00:26:00qui ont ouvert
00:26:01cet après-midi
00:26:02et qui se sont exprimés
00:26:04juste avant moi
00:26:05parce que
00:26:07il y a des travailleurs
00:26:10et parmi eux
00:26:12des dockers
00:26:13qui fidèles
00:26:14à leur tradition
00:26:15internationaliste
00:26:16et pacifiste
00:26:17qui continuent
00:26:20comme ils l'ont fait
00:26:20pendant la guerre
00:26:21du Vietnam
00:26:22d'empêcher
00:26:23les livraisons d'armes
00:26:24aux Etats
00:26:24qui se rendent coupables
00:26:25de crimes
00:26:26contre l'humanité
00:26:27et mènent
00:26:28des politiques
00:26:29génocidaires
00:26:30c'est l'honneur
00:26:31de la classe ouvrière
00:26:32c'est l'honneur
00:26:34de la classe ouvrière
00:26:35vous avez tout notre soutien
00:26:43bravo pour avoir
00:26:44empêché la livraison
00:26:45d'armes
00:26:46au gouvernement
00:26:46israélien
00:26:47et je rappelle
00:26:48tout notre soutien
00:26:49au combat
00:26:49pour la paix
00:26:50en Palestine
00:26:51et face à la guerre
00:26:52qui sévit encore
00:26:53en Palestine
00:26:54soyons nombreux
00:26:55le 29 novembre
00:26:57prochain
00:26:58pour soutenir
00:26:59nos frères
00:27:00et exiger
00:27:01la libération
00:27:02de Marouane Bargouti
00:27:03libérez
00:27:04Marouane Bargouti
00:27:06liberté
00:27:09pour le peuple
00:27:10palestinien
00:27:11avec un Etat
00:27:12de Palestine
00:27:13aux côtés
00:27:13de l'Etat
00:27:14d'Israël
00:27:15libérez
00:27:15Marouane
00:27:19libérez
00:27:19Marouane
00:27:20libérez
00:27:21Marouane
00:27:22libérez
00:27:22Marouane
00:27:23libérez
00:27:24Marouane
00:27:25libérez
00:27:26Marouane
00:27:27libérez
00:27:28Marouane
00:27:29cette rencontre
00:27:33d'aujourd'hui
00:27:33je souhaitais
00:27:36que cela soit
00:27:37une rencontre
00:27:38pour la paix
00:27:39pour le travail
00:27:41mais aussi
00:27:42pour la jeunesse
00:27:43ce combat
00:27:45pour la paix
00:27:46le travail
00:27:47pour la jeunesse
00:27:48il est dans nos gènes
00:27:50nous en sommes fiers
00:27:52et si nous refusons
00:27:54de toutes nos forces
00:27:55les injonctions
00:27:56du général Mandon
00:27:57c'est non seulement
00:27:58parce que
00:27:59nous refusons
00:28:00de préparer
00:28:01nos enfants
00:28:01à mourir
00:28:02mais surtout
00:28:04parce que
00:28:05nous voulons
00:28:05tout simplement
00:28:06qu'ils vivent
00:28:07qu'ils vivent
00:28:08bien
00:28:08qu'ils vivent
00:28:09heureux
00:28:10tournés vers l'avenir
00:28:11nous voulons
00:28:12que nos enfants
00:28:13s'épanouissent
00:28:15au sein d'une société
00:28:16qui les respecte
00:28:18qui leur permette
00:28:19de se cultiver
00:28:20de se former
00:28:22de voyager
00:28:22de s'émanciper
00:28:23tout en servant
00:28:24leur pays
00:28:25nous voulons
00:28:26qu'ils découvrent
00:28:27non pas la haine
00:28:28et l'horreur
00:28:28des champs de bataille
00:28:29mais l'amitié
00:28:30entre les peuples
00:28:31la fraternité
00:28:33l'égalité
00:28:34l'amour
00:28:35de la république
00:28:36l'amour
00:28:37tout court
00:28:38et quoi de plus beau
00:28:39que d'entendre
00:28:39un enfant
00:28:40pendant que je donne
00:28:41ses paroles
00:28:42merci à lui
00:28:44nous voulons
00:28:51que nos enfants
00:28:53aient envie
00:28:54de faire eux-mêmes
00:28:56des enfants
00:28:56d'avoir confiance
00:28:58en l'avenir
00:28:59d'aimer la république
00:29:01pour notre jeunesse
00:29:03nous ne voulons
00:29:03ni la guerre
00:29:04et ni la violence
00:29:07des trafics
00:29:08en drogue
00:29:08alors je voulais
00:29:10ici
00:29:11saluer avec vous
00:29:12l'engagement
00:29:13Damine Kessassi
00:29:14qui a toujours
00:29:16le courage
00:29:17de tenir tête
00:29:18à ses trafiquants
00:29:19de drogue
00:29:19alors que deux
00:29:20de ses frères
00:29:21ont été tués
00:29:22par eux
00:29:23et nous étions
00:29:34hier
00:29:36nombreux
00:29:37aux côtés
00:29:38de la famille
00:29:39Damine
00:29:40de sa maman
00:29:42du peuple
00:29:43de Marseille
00:29:44de Benoît Payan
00:29:46son maire
00:29:46de Jérémy Bacchi
00:29:47de ses élus
00:29:48tous ensemble
00:29:50pour dire
00:29:51avec eux
00:29:52justice
00:29:53pour Mehdi
00:29:54plus d'égalité
00:29:56moins de criminalité
00:29:58voilà quel est
00:29:59leur slogan
00:29:59voilà quel est
00:30:00leur combat
00:30:01que nous nous approprions
00:30:02pleinement
00:30:03tellement il est juste
00:30:05justice
00:30:17pour Mehdi
00:30:18et plus d'égalité
00:30:22moins de criminalité
00:30:24ce slogan doit devenir
00:30:25une volonté commune
00:30:28pour combattre
00:30:28ce qui est devenu
00:30:29désormais
00:30:30un fléau
00:30:31un fléau
00:30:32qui gangrène
00:30:33les cités nord
00:30:34de Marseille
00:30:35comme celle
00:30:35des autres villes
00:30:36de France
00:30:36à Grenoble
00:30:37Nîmes
00:30:38Lyon
00:30:38Paris
00:30:38et sa banlieue
00:30:39et même
00:30:40nos campagnes
00:30:41n'échappent plus
00:30:42à cette calamité
00:30:43oui le pays
00:30:45doit se mobiliser
00:30:46tout entier
00:30:47savoir engager
00:30:48le fer
00:30:49contre le narcotrafic
00:30:50voilà une guerre
00:30:52que nous sommes
00:30:53prêts à mener
00:30:54et sans transiger
00:30:55et cette guerre là
00:30:57elle n'est pas
00:30:58perdue
00:30:59et je n'accepterai
00:31:00jamais que l'on dise
00:31:01qu'elle est perdue
00:31:02en revanche
00:31:03il faut la mener
00:31:04et ne pas céder
00:31:05un pouce de terrain
00:31:06à ces truands
00:31:07à ces bandits
00:31:08à ces criminels
00:31:10cela doit être
00:31:11un combat
00:31:11de toute la république
00:31:13que nous devons mener
00:31:13tous ensemble
00:31:14et dans la diversité
00:31:16de nos opinions
00:31:16ne leur cédons pas
00:31:18un pouce de terrain
00:31:19voilà la guerre
00:31:20que nous voulons mener
00:31:21ici à l'intérieur
00:31:23et oui c'est possible
00:31:29oui c'est possible
00:31:31oui c'est possible
00:31:32oui c'est possible
00:31:33de responsabiliser
00:31:34des consommateurs
00:31:35qui alimentent
00:31:36ces trafics
00:31:37en leur rappelant
00:31:38que chaque gramme
00:31:40de cocaïne
00:31:40chaque barrette
00:31:41de shit
00:31:42est tachée du sang
00:31:43de ceux qui meurent
00:31:44sous les balles
00:31:45des trafiquants
00:31:46il est possible
00:31:47de mener des politiques
00:31:48de santé publique
00:31:49efficaces
00:31:49qui s'attaquent
00:31:51réellement
00:31:51aux problèmes
00:31:51d'addiction
00:31:52dans notre pays
00:31:53il est possible
00:31:55et même indispensable
00:31:57d'embaucher
00:31:5860 000 agents
00:32:00de police
00:32:00enquêteurs
00:32:01douaniers
00:32:02pour mener
00:32:03ce combat
00:32:04sans merci
00:32:04j'en avais fait
00:32:13un thème de campagne
00:32:14pendant les présidentielles
00:32:16de 2022
00:32:17j'avais été critiqué
00:32:19par d'autres forces
00:32:20de gauche
00:32:20pour avoir mis
00:32:21ce thème
00:32:22dans la campagne
00:32:23regardez comme
00:32:23il est d'actualité
00:32:24mais le problème
00:32:26n'est pas à gauche
00:32:27c'est la droite
00:32:29sous Nicolas Sarkozy
00:32:30qui a supprimé
00:32:3115 000 postes
00:32:32de policiers
00:32:336 000 douaniers
00:32:34et ils viennent
00:32:35tous les jours
00:32:36nous donner des leçons
00:32:37et je leur dis
00:32:41à tous ces ministres
00:32:43qui paradent
00:32:44à la télévision
00:32:45avec des larmes
00:32:46de crocodile
00:32:46ce ne sont pas
00:32:49quelques millions
00:32:49d'euros
00:32:50en plus
00:32:51qu'il faut
00:32:51au ministère
00:32:52de l'intérieur
00:32:53et de la justice
00:32:53c'est 2 milliards
00:32:555 d'euros
00:32:56de crédit
00:32:56supplémentaire
00:32:57dont nous avons besoin
00:32:58pour embaucher
00:32:59ces 60 000 agents
00:33:01pour former
00:33:02pour faire en sorte
00:33:04qu'il y ait plus
00:33:04de douaniers
00:33:05plus de gardiens
00:33:06de la paix
00:33:06plus de magistrats
00:33:08dans la république
00:33:09c'est 2 milliards 5
00:33:10que nous voulons
00:33:11et dès maintenant
00:33:12voilà ce que nous exigeons
00:33:13de la république
00:33:14et j'en profite
00:33:23et j'en profite
00:33:25pour dire
00:33:26que nous apportons
00:33:28tout notre soutien
00:33:29aux enquêteurs
00:33:31aux forces de l'ordre
00:33:33aux magistrats
00:33:34qui se battent
00:33:35contre cette mafia
00:33:36avec si peu de moyens
00:33:37et nous
00:33:38jamais nous ne dirons
00:33:40tout le monde
00:33:40déteste la police
00:33:41nous nous les soutenons
00:33:43et nous voulons
00:33:44des gardiens de la paix
00:33:45au service du peuple
00:33:46pour le peuple
00:33:48et avec le peuple
00:33:49parce que la police
00:34:01et la justice
00:34:02sont des services publics
00:34:05et malheureusement
00:34:07ils ne sont pas les seuls
00:34:08à souffrir
00:34:09c'est pourquoi
00:34:10nous disons
00:34:11qu'il faut faire revenir
00:34:12tous les services publics
00:34:14qui reculent
00:34:15dans ces quartiers
00:34:16où vivent
00:34:16des centaines
00:34:17de milliers de familles
00:34:18l'école
00:34:19la santé
00:34:20les transports publics
00:34:22la culture
00:34:23le sport
00:34:24la vie associative
00:34:25c'est la vie tout court
00:34:26et c'est cela
00:34:27que nous voulons voir
00:34:28grandir
00:34:29et prospérer
00:34:29dans ces quartiers
00:34:31et dans nos communes
00:34:32voilà pour ces propos
00:34:40de Fabien Roussel
00:34:40en direct de Marseille
00:34:42et Loïc Besson
00:34:43on l'a bien compris
00:34:44les propos du chef
00:34:45d'état-major des armées
00:34:46Fabien Mandon
00:34:47ce soir
00:34:48ne passe pas du tout
00:34:49auprès de Fabien Roussel
00:34:50j'ai noté cette petite phrase
00:34:51jamais nous n'accepterons
00:34:52que la France participe
00:34:53à cette escalade guerrière
00:34:54a-t-il dit
00:34:55exactement
00:34:55c'est là-dessus
00:34:56qu'il a voulu largement
00:34:57commencer son meeting
00:34:58ce meeting de la paix
00:34:59comme les communistes
00:35:00l'ont surnommé
00:35:01Fabien Roussel
00:35:02qui se montre assez dur
00:35:03à l'encontre du président
00:35:05de la République
00:35:06totalement déconnecté
00:35:07d'un côté
00:35:08qui veut nous préparer
00:35:09à la guerre
00:35:10donc en référence
00:35:10aux propos du chef
00:35:11d'état-major
00:35:12des armées
00:35:13qui ont beaucoup fait parler
00:35:14et de l'autre
00:35:14ce même président
00:35:15qui nous laisse seul
00:35:16face aux bandits
00:35:17et aux truands
00:35:18ça c'est en référence
00:35:19bien sûr
00:35:19au drame et au choc
00:35:20à Marseille
00:35:21où se déroule
00:35:21ce meeting
00:35:22au parc Châneau
00:35:24en effet
00:35:25cette déclaration
00:35:25jamais nous n'accepterons
00:35:27que la France participe
00:35:27à cette escalade guerrière
00:35:28jamais nous ne voterons
00:35:29des crédits militaires
00:35:30et les pleins pouvoirs
00:35:31à des dirigeants
00:35:31prêts à envoyer
00:35:32nos enfants se faire tuer
00:35:34pour une guerre
00:35:34qui n'est pas la nôtre
00:35:35ça c'est quelque chose
00:35:36qu'on entend beaucoup
00:35:37à gauche
00:35:38honnêtement
00:35:38il faut le nuancer
00:35:39cette guerre
00:35:40qui n'est pas la nôtre
00:35:40on connait la menace russe
00:35:42l'idée de dire
00:35:42on se désarme
00:35:43on ne vaut plus de crédit
00:35:44on sait où ça peut nous mener
00:35:45Merci beaucoup Loïc
00:35:47pour ces précisions
00:35:48tout de suite
00:35:49place à votre document
00:35:50Ligne Rouge
00:35:51et alors que la nouvelle campagne
00:36:06des restos du coeur
00:36:06a démarré mardi dernier
00:36:07BFM TV
00:36:08consacre cet après-midi
00:36:10un nouvel épisode
00:36:11de sa collection
00:36:11de portraits d'artistes
00:36:12confidentiels
00:36:13à Jean-Jacques Goldman
00:36:14un artiste complet
00:36:16aux 30 millions d'albums
00:36:17qui a quitté la scène
00:36:18il y a maintenant 20 ans
00:36:19mais qui reste la personnalité
00:36:21préférée des français
00:36:22un document Ligne Rouge
00:36:23signé Marie Pérobe
00:36:24Étienne Grelay
00:36:25et Simon Terassier
00:36:26Les gens ont toujours
00:36:41dans leur histoire
00:36:42une chanson de Jean-Jacques
00:36:43qui les ramène à quelque chose
00:36:44je pense que c'est ça
00:36:49qui fait la force
00:36:50des chansons de Jean-Jacques
00:36:50que toutes les chansons
00:36:52on leur donne des émotions
00:36:53il peut y avoir des gens
00:36:57qui pleurent
00:36:58des gens qui dansent
00:36:58des gens qui chantent
00:37:00il se passe plein de choses
00:37:01c'est vraiment
00:37:01l'incenseur émotionnel
00:37:02on est un peu là comme pour
00:37:19on est un peu là comme pour
00:37:31donner un film aux gens
00:37:32donc on essaie de rappeler
00:37:33aux gens un maximum
00:37:34d'images, de sons, de sensations
00:37:36de l'époque des concerts
00:37:39de Jean-Jacques Goldman
00:37:40donc j'ai envie de dire
00:37:44tant mieux
00:37:44s'il y a quelque chose
00:37:45qui fait penser physiquement
00:37:46à Jean-Jacques évidemment
00:37:47on remarque avec les gens
00:37:58qui sont en manque de Jean-Jacques
00:37:59on le ressent dans les concerts
00:38:00ils connaissent tout par coeur
00:38:01même les phases B
00:38:01c'est juste magique
00:38:06comme un temps d'enfant
00:38:07jamais porté
00:38:08une ferveur populaire intacte
00:38:18alors que Jean-Jacques Goldman
00:38:20a quitté la scène
00:38:22il y a 20 ans
00:38:22pourquoi chacune de ces chansons
00:38:30est-elle un tube indélébile
00:38:31dans nos mémoires
00:38:32comment après 10 ans de galère
00:38:42le petit banlieusard timide
00:38:43est-il devenu une icône
00:38:45et pourquoi a-t-il fini par s'effacer
00:38:50derrière les autres
00:38:51le petit banlieusard timide
00:38:54c'est la scène
00:38:56où j'ai pu voir
00:38:56la scène
00:38:57le petit banlieusard timide
00:38:58et la scène
00:38:58la scène
00:39:30Je suis un scandale parce que je n'ai jamais rêvé d'être chanteur.
00:39:36Mes parents, ma famille ont été tous étonnés de me voir devenir chanteur parce que je n'en avais jamais parlé.
00:39:41Puis en plus, j'y pensais moi pas du tout. Ils savaient que j'adorais la musique, j'en faisais sans arrêt.
00:39:50Mais je n'ai vraiment jamais rêvé de faire une carrière.
00:39:53Jean-Jacques Goldman, c'est pas quelqu'un qui a eu du succès tout de suite, ça a pris du temps, mais c'était quelqu'un d'intelligent.
00:40:07Jean-Jacques Goldman, c'est l'histoire d'une persévérance folle, en fait, parce que rien ne le prédestine à devenir la star qu'il sera.
00:40:14Et tu cherches une image, et tu cherches un endroit où je dérive parfois.
00:40:22Ses parents, ce sont des immigrés juifs polonais et allemands qui trouvent refuge en France après les pogroms des années 30.
00:40:29Et en fait, il est élevé dans un milieu très modeste, très aimant et très politisé.
00:40:33– Parents juifs communistes, petits commerçants à Montrouge, exemple absolu d'intégration.
00:40:41Le père d'abord étant l'héros de la guerre, il est médaillé pour ça.
00:40:44Et l'obsession des Goldman, c'est de devenir les meilleurs français possibles.
00:40:49Ils ont choisi la France parce que c'est le pays des droits de l'homme, parce que c'est là qu'on dit heureux comme un juif en France.
00:40:56– Pour mes parents, un de leurs challenges fondamentaux, c'était d'avoir des enfants très bien intégrés à la société française.
00:41:06Et parmi ces signes d'intégration, le fait de faire de la musique faisait partie de ça.
00:41:19Ils jouent du violon, du piano et de la guitare.
00:41:26Au lycée, avec des camarades, puis avec un groupe plus pro, les Phalanstères.
00:41:35– Dans ces pays soleils de sable et de pierre.
00:41:41– Donc ça, c'est un de nos concerts mythiques, on va dire, au Golfe de Rouault.
00:41:47Jean-Jacques avec sa Gibson SG.
00:41:49– Donc on a fait du Johnny Winter, on faisait du Santana, on faisait du Hendrix, on faisait du Tennis After.
00:41:57On faisait tout.
00:41:58Mais on avait un bon public qui nous aimait parce qu'il y avait de l'énergie.
00:42:02Ça, on dégageait de l'énergie.
00:42:03Ça, c'était de Jean-Jacques, Christ, tout ça.
00:42:05Ça, c'était devant la scène, ça y allait.
00:42:10C'est l'époque des tournées en province le week-end.
00:42:13Les salles des fêtes, le camion avec les copains.
00:42:17Jean-Jacques Goldman est un musicien dans l'âme, mais il reste précautionneux et ne veut pas prendre de risque.
00:42:22Jean-Jacques Goldman, c'est un prudent, c'est un pragmatique.
00:42:28Il ne mise pas tout sur la musique, il ne met pas tous ses œufs dans le même panier.
00:42:31En fait, il a ses groupes en parallèle, mais il fait une école de commerce, il fait les decks à Lille.
00:42:36Et puis après, il revient à Montrouge et il reprend quand même le magasin de sport de ses parents.
00:42:40Il devient un vendeur de chaussures.
00:42:42Il va être obligé de s'accrocher là parce qu'il sait, parce qu'il a fait une école de commerce qu'il faut de l'argent pour vivre.
00:42:50En plus, il est papa, dès 75.
00:42:52Il est marié avec Catherine, il faut que l'argent rentre, il faut faire bouffer la famille.
00:42:57Donc il fait les chansons vraiment en plus, au cas où, et il n'y croit pas trop.
00:43:04En 1975, le père de famille Rocker perce timidement avec un slow d'été.
00:43:09Il sort un tube éphémère avec son nouveau groupe, Taifong.
00:43:21Mais il a un désir inassouvi, il veut chanter en français.
00:43:29Il va être en fait frappé sur le fait que on peut chanter cette musique qu'il aime en français
00:43:38en voyant un concert de Léo Ferré.
00:43:41C'est probablement là qu'il a son premier choc artistique avec la chanson française.
00:43:45Il se dit que peut-être en fait sa suite de carrière doit se passer en français.
00:43:49Puis finalement, il finit par s'en persuadé et il a raison.
00:43:51Il se dit, mais finalement, on peut écrire cette musique en français.
00:43:55C'est encore un secret, un trésor en fou.
00:44:02Mais dans l'intimité de sa chambre, avant les années 80, il a déjà composé une partie de son répertoire
00:44:08qui fera de lui une star.
00:44:10Il était toujours un petit peu énigmatique, même pour nous.
00:44:17Il restait sur scène dans un coin avec sa guitare et il chantonnait comme ça des trucs en français.
00:44:24Et pour lui, dans l'indifférence, comme ça.
00:44:26Et en fait, je me suis aperçu plus tard que c'était déjà ses propres compositions.
00:44:30Il voyait plus loin que nous.
00:44:31Il voyait toujours plus loin.
00:44:32Il faisait toujours quelque chose de plus.
00:44:35Au fond, je ne sais pas s'il a très envie de devenir chanteur à ce moment-là.
00:44:39Au début, il a plutôt envie d'écrire pour les autres.
00:44:41Et donc, il envoie des chansons pour des artistes.
00:44:43Et il y a une nana qui fait une espèce de télé-crochet.
00:44:46Je suis tombée à pic, t'as l'écoulé à pic.
00:44:49Tout était fait tout noir.
00:44:52C'était un jour bizarre, un jour où les matins ont des couleurs le soir.
00:44:57Et Marc Lombroseau, jeune éditeur qui est à l'affût de type à produire,
00:45:02entend cette femme, mais surtout, il entend la chanson.
00:45:04Et il se renseigne sur l'auteur-compositeur de cette chanson.
00:45:08Et puis, coup de bol, paf, il tombe sur Gullman.
00:45:10Samedi après-midi, je n'avais rien à faire.
00:45:12Je regarde une émission de télévision et je vois une chanteuse, j'ai oublié le nom,
00:45:17qui chantait une chanson qui s'appelait « Rock an in blues ».
00:45:20Et cette chanson m'a beaucoup, beaucoup plus.
00:45:24J'ai fait un rock an in, assis sur mes genoux, couvrir à ton canada.
00:45:29Donc, j'ai attendu la fin du générique et j'ai noté le nom, Jean-Jacques Gullman.
00:45:33Mais après, comment le trouver ?
00:45:35Je suis rentré dans mon bureau et par terre, je vois un disque qui est écrit Jean-Jacques Gullman.
00:45:38Donc, je vois la secrétaire, je dis, est-ce que tu le connais, celui-là ?
00:45:41Elle m'a dit « Je n'ai jamais vu, mais j'ai entendu mon téléphone ».
00:45:44Jean-Jacques Gullman a trouvé sa bonne étoile.
00:45:49L'infatigable Marc Lombroseau va faire la tournée des maisons de disques, des labels de l'époque, avec ses cassettes sous le bras.
00:45:58Comme un bateau des rives, sans but et sans ma fille.
00:46:03Je leur faisais écouter Jean-Jacques et en général, c'était « Oui, mais non ».
00:46:09Des fois, c'était brutal.
00:46:12Genre, c'est de la merde, quoi.
00:46:14Mais ça a été non pendant longtemps.
00:46:16Et c'est « Veste sur Veste », c'est « Costard sur Costard ».
00:46:20Il faut oublier qu'avant 1984, il n'y a que trois chaînes en France.
00:46:23Canal+, ce n'est pas la première, deuxième, troisième chaîne.
00:46:26C'est tout.
00:46:27Donc, pour faire émerger quelqu'un sans Internet, avec trois chaînes et quatre agneaux périphériques, c'était très compliqué.
00:46:42Ça n'intéressait pas grand monde.
00:46:44Évidemment, chaque fois que je présentais les chansons, je les chantais sur les maquettes.
00:46:50Et un jour, une maison de disques les a entendues chanter par moi et m'ont demandé si ça m'intéressait de le faire moi-même.
00:46:56Il est signé quasiment en catimini par un directeur commercial, même pas un directeur artistique,
00:47:03qui dit à Marc Lombroso « Ouais, on va le prendre, on va faire un essai ».
00:47:06Et ils sont très surpris d'ailleurs que ça marche.
00:47:09Il suffira d'un signe
00:47:11Un matin
00:47:14La chanson « Il suffira d'un signe » le fait sortir de l'ombre.
00:47:20La radio RTL la passe en boucle.
00:47:23Et Jean-Jacques Goldman commence alors une épopée en province.
00:47:26Ici, à Chartres, dans l'émission « Les petits papiers de Noël ».
00:47:29Il ne faut pas se tromper sur Goldman.
00:47:42N'allez surtout pas croire qu'il n'a pas d'ambition.
00:47:44Et donc, il va fabriquer le début de sa légende.
00:47:49C'est-à-dire, c'est un mec sympa, c'est un mec plutôt réservé.
00:47:53Il va aller faire un tour de France de tout ce qu'il faut faire quand on est un artiste.
00:47:56Il accepte toutes les télés locales, des mois de promo dans des foires ou des supermarchés.
00:48:08Il va arriver avec sa petite cravate en cuir à la télé, avec sa petite veste et puis un jean.
00:48:20Ça, ça n'existait pas dans les années 70.
00:48:22Donc, il va inventer un personnage, peut-être parce qu'il a cette intelligence, ce recul.
00:48:29Il y a eu une émission qui change tout.
00:48:31C'est Champs-Elysées, en fait.
00:48:35Champs-Elysées, c'est quand même sa faille, sa défait les stars.
00:48:37C'est Michel Drucker, aux manettes.
00:48:40C'est le samedi soir, il y a des millions de téléspectateurs qui regardent.
00:48:43Et là, Jean-Jacques Goldman est invité pour la première fois à Champs-Elysées, en 82.
00:48:48C'est un, comment disons, c'est un fils de la chanson française et du rock'n'roll.
00:48:52Monsieur Jean-Jacques Goldman.
00:48:58Champs-Elysées, catastrophe.
00:49:01Problème, problème, problème.
00:49:03Oui, il faut revenir sur moi.
00:49:04Dans ces cas-là, je suis habitué.
00:49:05L'autre jour, c'est avec Isabelle Depardieu.
00:49:06Vous savez, je suis là.
00:49:09Au moment où il lance la chanson, la bande playback par pas.
00:49:14Et Jean-Jacques Edbout au milieu des gens.
00:49:15Enfin, il y a un espèce de petit moment de malaise.
00:49:18Alors, attendez.
00:49:19Je refais mon annonce parce que le pauvre, il est dans ses petits souliers.
00:49:22C'est un des jeunes de l'émission.
00:49:23Vous ne l'avez pas souvent vu le samedi soir à la télévision.
00:49:26Et ça tombe sur l'œil, il y a un problème technique.
00:49:27Alors, on va lui faire un triomphe.
00:49:28Jean-Jacques Goldman.
00:49:29C'était ça, sa force à Jean-Jacques.
00:49:39Il plantait son regard dans la caméra.
00:49:42Et tout d'un coup, tous les téléspectateurs étaient attirés vers l'écran.
00:49:45On n'a pas assez parlé du charisme de Jean-Jacques Goldman.
00:49:50C'est un mec hyper charismatique.
00:49:51Goldman, c'est déjà une musique très contemporaine.
00:50:15C'est une musique générationnelle.
00:50:17Et puis, il y a les textes qui tiennent déjà très bien la route.
00:50:25Et puis, le choix des mots.
00:50:26C'est un environnement.
00:50:27C'est une ambiance.
00:50:38Jean-Jacques Goldman, il va incarner la décennie 80.
00:50:41Il va exploser.
00:50:42Il va devenir une star totale.
00:50:43Mais il va devenir le héros de toute une génération par son talent, bien sûr.
00:50:48Mais surtout parce qu'il sent son époque, en fait.
00:50:50Il colle à son époque.
00:50:51La musique est comme...
00:50:56Graver les cordes jusqu'à saigner.
00:51:07Clouer les portes sans prisonner.
00:51:12On était bombardés.
00:51:14Il y avait du Jean-Jacques partout.
00:51:15C'était vraiment...
00:51:16Si on remet ça à l'époque actuelle, il n'y a pas l'équivalent à l'époque actuelle.
00:51:20C'était que ça.
00:51:21On arrumait la radio, c'était que Jean-Jacques.
00:51:22Il y avait le top 50, c'était que Jean-Jacques.
00:51:24C'était que ça, que ça, que ça.
00:51:26J'ai beau me dire...
00:51:29Je partais à l'école, j'avais le white man sur les oreilles.
00:51:32Je revenais de l'école, toujours pareil.
00:51:34Et les cassettes, j'ai dû les acheter, je ne sais pas, 10, 20 fois chacune.
00:51:37Tellement les bons n'en pétaient à force d'écouter les cassettes.
00:51:40Quoi que je fasse, où que je sois, rien ne t'efface, je pense à toi.
00:51:54La machine à capter, Gullman, s'est mis en marche.
00:51:56On est à la naissance des radios libres.
00:51:58La France est en train de changer profondément.
00:52:00Lui va être l'homme de la bascule sur ces années 80 de la variété française.
00:52:05Son truc, c'est le rock FM.
00:52:06Et c'est ça qui va plaire aux radios libres.
00:52:09Il y a un concours de circonstances.
00:52:11Les radios libres naissent en 81.
00:52:1340 radios bricolées ou plus sophistiquées
00:52:16fonctionnent actuellement sur le territoire.
00:52:18Une soixantaine sont en réserve.
00:52:19Toutes ces petites radios locales qui vont soutenir
00:52:22et Jean-Jacques Gullman et plein de chanteurs comme ça.
00:52:2594 FM, Arc-en-Ciel, la station numéro 1 de la métropole.
00:52:298 parades des radios libres du Nord-Pas-de-Calais, selon un sondage effectué.
00:52:33Les radios libres vont être l'étincelle qui manquait à sa carrière.
00:52:36Il touche un public plus large, provincial, jeune, avide de nouvelles musiques.
00:52:44Qu'est-ce qui vous plaît dans ces radios libres ?
00:52:46Beaucoup de musique et peu de barata.
00:52:48Invité de Côté Cœur ce soir, Jean-Jacques Gullman, vous l'attendiez tous.
00:52:58On vous l'a suffisamment rabâché sur les andes de Radio Belfort.
00:53:02Jean-Jacques, bonjour.
00:53:03Bonsoir.
00:53:04Pour une première, entre guillemets, tournée, c'est quand même très fort.
00:53:07Moi, j'aurais fait 90 concerts à la fin de fin mai.
00:53:10« Comme toi, comme toi, comme toi, comme toi. Comme toi que je regarde toi. Comme toi qui n'aurai vraiment à quoi. Comme toi, comme toi, comme toi, comme toi. »
00:53:34Les Français l'ont écouté à la radio et se sont dit « Tiens, c'est une chanson française où on comprend les mots, parce que c'est en français, c'est pas en anglais.
00:53:44Et c'est aussi quelque chose qui nous donne la pêche. »
00:53:48Donc, Jean-Jacques Gullman s'est dit « Moi, j'arrive après le disco. Je fais pas du disco, mais il faut quand même, il suffira d'un signe que ça donne envie aux gens d'avoir la patate. »
00:53:58Jean-Jacques Gullman surgit aussi au même moment que les émissions musicales, qui cartonnent alors à la télévision.
00:54:05« Il est dans toutes ces émissions sur TV6 qui est en train de se créer, sur La 5, Chine d'Éric, etc. »
00:54:12« Salut, on va se retrouver tous les dimanches comme ça, de 14h20 à 15h15. »
00:54:17« Il arrive avec quelque chose qui, si on doit le référencer, est totalement différent de ce que font les autres. »
00:54:23« Il a déjà une culture de gospel, etc. qu'on va ensuite voir grimper dans sa carrière, parce que ses sources musicales vont donner un spectre incroyable à la musique de Gullman. »
00:54:38Le Top 50, émission de hit parade qui classe les meilleures ventes de 45 tours, vient sacrer le chanteur.
00:54:45« Bonsoir, j'espère que vous allez bien. Nous sommes ensemble pour la révélation du nouveau Top 50. »
00:54:49« Et c'est déjà le 311e classement des 50 meilleures ventes de 45 tours, d'après, bien sûr, les enquêtes de Nietzsche. »
00:54:54« C'est vrai que Gullman en avait envie de le programmer parce que, finalement, dans le panorama de chansons françaises, ça nous permettait de sortir un peu des standards habituels. »
00:55:02« Il a aussi cette chance-là, comme Renaud, comme Cabrel ou comme Balavoine aussi, cette génération-là, d'avoir des programmateurs de radio et des animateurs de radio
00:55:11qui avaient besoin de prendre un petit peu d'oxygène et ces artistes-là nous ont amenés. »
00:55:15« C'est ta chance, le cadeau de ta naissance, il y a tant d'envie, tant de rêves qui naissent d'une vraie souffrance. »
00:55:32Pendant toute la décennie 80, chaque album de Jean-Jacques Gullman est un nouveau record.
00:55:37900 000 ventes en 82, 1 million en 84, 1 million d'eux en 85 et jusqu'à 2,2 millions en 1987.
00:55:50« Voilà, c'est le premier orthographe que vous ayez de lui ? »
00:55:54« Non, c'est pas le premier, mais ça me fait toujours autant d'effets. »
00:55:57« Vous êtes content de rentrer à La Réunion ? Ça faisait combien de temps que vous n'êtes pas venu ? »
00:56:00« Ça faisait 3 ans presque. »
00:56:02« Qu'est-ce que vous apportez pour les spectateurs réunionnais ? »
00:56:05« Des nouvelles chansons et de la musique, voilà. »
00:56:07« Monsieur Jean-Jacques Gullman. »
00:56:11« Gullman va devenir extrêmement populaire parce que ses textes, sa sensibilité va vraiment coller à l'ère du temps. »
00:56:23« Cette ère du temps extrêmement positive, cette ère du temps où tout est possible en fait. »
00:56:30« Jean-Jacques dit dans ce texte que quand il dit à coup de livre, je franchirai tous ces murs, en faisant des études, en travaillant, etc. »
00:56:46« On peut s'en sortir. »
00:56:50« Entre l'ignorance et la violence et l'ennui. »
00:56:54« C'est l'espoir en fait. »
00:56:56« Je me le promets. »
00:56:59« Et s'il le faut, j'emploierai des moyens légaux. »
00:57:03« C'était un message, ça nous donnait la force d'avancer, de passer les années, de devenir adultes. »
00:57:10« Envole-moi, envole-moi, envole-moi, envole-moi. »
00:57:16« Loin de cette fatalité qui colle à ma peau. »
00:57:21« Envole-moi, envole-moi. »
00:57:25« Envie ma tête, donc on dit ton autre mot. »
00:57:29« Envole-moi. »
00:57:31Jean-Jacques Goldman, il incarne l'esprit des années 80, l'esprit des années Mitterrand, même s'il est plus rocardien que Mitterrandiste.
00:57:41« Je te donne, je te donne toutes mes différences qui sont autant de chances. »
00:57:45« Ça peut résumer les années 80. »
00:57:47« Je te donne mes notes, je te donne mes mots. »
00:57:50« Quand ta voix les emporte à ton propre tempo. »
00:57:54« C'est des années d'ouverture à la diversité. »
00:57:58« C'est les années SOS Racisme, les années de l'ouverture, de manière générale, de l'ouverture au monde. »
00:58:05« Je te donne toutes mes différences. »
00:58:09« Tous ces défauts qui sont autant de chances. »
00:58:13« On ne sait jamais les standards des gens bien commis. »
00:58:17« Je te donne ce que j'ai, ce que je veux. »
00:58:24« C'est sur la route de la tournée, en 83, qui m'a fait écouter la maquette de « Je te donne. »
00:58:31« Je veux que tu écris une partie en anglais, tu vas la chanter en duo avec moi. »
00:58:36« Et ça raconte notre histoire. »
00:58:38« Elle raconte que peu importe d'où on vient, peu importe la couleur de la peau, on peut s'entendre, avoir les mêmes envies et avancer ensemble. »
00:58:57« C'est du premier degré. »
00:58:59« C'est-à-dire, t'es noir, t'es blanc, t'es black, t'es beurre, t'es juif, t'es arabe. »
00:59:04« T'es mon pote, je te donne ce que j'ai. »
00:59:06« C'est l'époque où on a tous, moi je l'avais, cette main jaune ne touche pas à mon pote. »
00:59:10« Un cortège baptisé drapeau blanc pour protester contre les crimes racistes de Saint-Florentin et Rohan est parmi le millier de manifestants rassemblés des personnalités du spectacle. »
00:59:20« C'est Harlem Désir, dont on a envie que ce soit notre grand frère ou notre pote. C'est Jean-Jacques Guelman qu'on trouve formidable. »
00:59:27« C'est vraiment un peintre de la société, un peintre de l'histoire. Pas pour rien qu'il avait fait des études en sociologie. Il ne faut pas oublier qu'en plus de l'EDEC, il a fait de la sociologie. »
00:59:39« Et ça, ça se ressent dans ses chansons, ce côté sociologique, c'est-à-dire qu'il essaye de comprendre les êtres humains. »
00:59:46« C'était un professeur, un simple professeur, qui pensait que sa voix était un grand trésor. »
00:59:52« Il changeait la vie », c'est une chanson magnifique. Moi, je me souviens que mon programmateur sur un ramcet me propose « Il changeait la vie ».
00:59:59Donc j'écoute les paroles de « Il changeait la vie » et je me dis « Mais c'est magnifique, une chanson pour parler d'un prof. »
01:00:05« Et surtout les réminiscences qu'on a quand on est môme et qu'on est en classe et qu'on se moque un peu du prof,
01:00:11sans réaliser que ce prof, il va nous apprendre plein de choses et qu'il va changer notre vie. »
01:00:15« C'est un photographe, Goldman. C'est un auteur. C'est quelqu'un qui est complètement dans son époque ou dans son temps.
01:00:28Sincèrement, Goldman, chaque fois que je l'ai vu, il avait un journal entre les mains. Il avait toujours un canard entre les mains. »
01:00:34« Vous avez quel journal ? »
01:00:35« L'équipe. Et souvent Libération aussi. »
01:00:40« La méthode était un petit carnet dans lequel il notait tout ce qui l'interpellait. »
01:00:54« Je me souviens exactement d'un déjeuner sur le toit de RTL. »
01:00:59« Une des personnes qui travaillait pour RTL, je ne sais pas comment le sujet est venu, elle me dit « Ben non, je ne vais pas me marier. J'ai envie d'avoir un enfant, mais je ne vais pas me marier. »
01:01:11« Je la ferai tout seul. »
01:01:14« Voilà. Et Jean-Jacques avait son petit carnet. »
01:01:18« Et c'est devenu une chanson. »
01:01:21« Elle a fait un bébé tout seul. »
01:01:27« Elle a fait un bébé tout seul. »
01:01:31« C'était dans ses années un peu fort, lui papa n'était plus à la mort. »
01:01:37« Où elle a fait un bébé tout seul. »
01:01:43Jean-Jacques Goldman est au firmament.
01:01:46Populaire, adulé par ses fans, la presse jeune l'encens.
01:01:51« Ok Podium, top 50 magazine. »
01:01:54« Mais les journaux dits sérieux, plus intellectuels, vont le démolir. »
01:02:00« La gauche détestait Jean-Jacques Goldman. »
01:02:02« Je crois qu'on a défoncé Goldman parce qu'il a eu du succès. »
01:02:04« D'une part parce que sa musique n'est pas originale, elle est empruntée au rock anglais, au rock américain. »
01:02:11« Et ça sera un reproche à l'époque. »
01:02:13« Aussi parce que beaucoup de ses paroles seront considérées comme des paroles un peu, entre guillemets, faciles, peut-être un peu même marketées en fonction d'un certain public, avec des chansons qui ciblent un certain public. »
01:02:28« Il va très vite énerver des tas de gens qui pensent qu'il y a la variée toche et la bonne chanson. »
01:02:35« Eux, ces intellectuels de la chanson, préfèrent les Maxime Le Forestier. »
01:02:40« Plein de journaux vont le massacrer. »
01:02:42« Si bien qu'il va acheter une page de pub, je crois, dans l'Ibée, qui n'était pas tendre avec lui non plus, pour justement publier, non pas un droit de réponse, mais publier toutes les critiques les pires qu'il a reçues. »
01:03:00« Le navrant Jean-Jacques Goldman maintient ses dates de décembre. Préparer les chaloupes. »
01:03:10« On dirait un balavoine quelque peu enrhumé, avec une batterie obsédante qui vous dévisse la tête. »
01:03:16« Jean-Jacques Goldman est vraiment nul. L'art de faire du plein avec du vide. »
01:03:22« En fait, Jean-Jacques Goldman, ce qu'il fait, c'est qu'il va rassembler tous les articles qui disent des horreurs sur lui. »
01:03:29« Collez. »
01:03:30« Et à la main ensuite pour le public, il va rajouter « Merci d'avoir jugé par vous-même. »
01:03:36« Il y a des choses qu'on peut faire. »
01:03:41« Il y a tout ce qu'on doit faire. »
01:03:43« Cette notoriété le ronge. »
01:03:45« Il y a tout ce qu'on doit faire. »
01:03:48« L'idole n'est pas très à l'aise dans le costume de superstar. »
01:03:54« Les vies qui nous attirent. »
01:03:58« Le virin et le coup. »
01:04:01« J'ai toujours eu l'impression que lui n'avait pas le sentiment d'être à sa place. »
01:04:05« Moi, ce que j'ai ressenti, c'est que le poids de la célébrité, c'est peut-être un peu trop lourd. »
01:04:12« J'ai une vie vraiment extrêmement banale, un peu comme tout le monde, qui va chercher son journal le matin. »
01:04:21« Alors, vous n'êtes pas une star. »
01:04:22« Une star, ça jette les télévisions par la fenêtre. »
01:04:25« Ça porte des amis de lumière absolument incroyables. »
01:04:29« C'est comme les baleines, les stars, c'est en voie de disparition. »
01:04:34« C'est quelqu'un qui est une anti-star tout en étant pour le public. »
01:04:38« Mieux qu'une star, c'est une icône. »
01:04:40« Pour le public français, c'est saint Jean-Jacques Goldman. »
01:04:43« Je crois au contraire que, éventuellement, ce qui peut plaire, c'est justement ce côté pas strass, différent, etc. »
01:04:51« Peut-être que les gens sont attachés aux chansons parce qu'elles leur ressemblent et parce que je leur ressemble et que je ne suis pas différent. »
01:04:58« Une aversion pour le show-off, une simplicité qu'il érige en art de vivre. »
01:05:08« Même son look ne paye pas de mime. »
01:05:13« Childéric se souvient d'un déjeuner avec lui alors qu'il l'attend dans un restaurant. »
01:05:19« Un début de janvier. »
01:05:21« À un moment, la porte s'ouvre de cette grande brasserie du boulevard Saint-Germain. »
01:05:25« Et on voit immédiatement un des serveurs qui s'avance pour dire, il n'y a pas de place, monsieur. »
01:05:31« Parce qu'en fait, qu'est-ce qui arrive en face ? »
01:05:33« Un mec avec une vieille parka, des baskets, et c'était Goldman qui était en dessous. »
01:05:38« Et Jean-Jacques enlève la capuche et là, le serveur a une réaction dont Jean-Jacques ne se souvient sûrement pas. »
01:05:44« Mais qui a été genre, excusez-moi monsieur, je ne vous avais pas reconnu. »
01:05:49« Marcher dans la rue sur les Champs-Elysées avec Goldman, personne ne le reconnaît en fait. »
01:05:53« C'est-à-dire, il a une casquette, il baisse un peu la tête, il a une allure tout à fait... »
01:05:58« Si vous l'êtes reconnu, vous mettez des lunettes au soleil, vous mettez un blouson de cuir et vous levez la tête et vous faites le malin, vous avez deux gardes du corps. »
01:06:04« Lui, pas du tout. Vraiment, il n'y a pas de frime, quoi. »
01:06:19Avec ses fans aussi, il ne veut pas apparaître déconnecté, prétentieux.
01:06:26Pendant des années, il va répondre à chaque lettre en personne.
01:06:30« C'est l'écriture de Jean-Jacques. C'est vraiment lui qui écrit l'adresse sur l'enveloppe. Il fait tout. »
01:06:41« Là, c'est un courrier très personnel où il m'explique les raisons pour lesquelles son papa a quitté la Pologne. »
01:06:51« Donc il répond de manière très intime. »
01:06:53« Oui, ça, c'est très intime, ce courrier-là. Ça n'a rien à voir avec sa carrière. »
01:06:58« C'est énorme d'avoir des courriers de Jean-Jacques. »
01:07:05« Il se livre sur tout, sauf sur un sujet. »
01:07:13« Son demi-frère aîné, Pierre Goldman. »
01:07:18« Militant d'extrême-gauche exalté, condamné pour le meurtre de deux pharmaciennes, puis acquitté. »
01:07:26« Demain, autre exemple de justice difficile, Pierre Goldman, rejugé. »
01:07:32Après des années de prison et de tumulte, il sera assassiné en 1979.
01:07:36Jean-Jacques Goldman n'en parle quasiment jamais.
01:07:40« Pas précisément, c'est probablement quelqu'un qui a compté comme tous les gens qui te sont proches ou qui sont de ta famille compte. »
01:08:08« Parce que tu les connais, parce que tu passes du temps avec, parce que tu essaies de les comprendre, parce que tu vis leur paradoxe, leur mystère. »
01:08:20« Et Pierre, c'est un mystère. »
01:08:30« Idole anti-star et pudique. »
01:08:34« Il déteste tellement être en haut de l'affiche qu'en 1991, il va prendre une décision atypique. »
01:08:42« À la surprise générale, il met de côté sa carrière solo. »
01:08:46« Ça m'a pris par surprise quand j'étais qu'un gamin. »
01:08:52« Non mais quel artiste, au bout de dix ans de carrière au sommet, va se dire, tiens, je vais monter un trio avec des gens qui sont quand même moins connus que lui. »
01:08:58« C'est lui la star de ce trio. »
01:09:00« Mais lui, non, il ne va pas tirer la couverture à lui. »
01:09:02« En fait, lui, ce qu'il veut, c'est la partager. »
01:09:04« Quand il crée le trio, ce n'est pas Jean-Jacques Goldman and Friends. »
01:09:10« C'est Frédrix, Goldman, Jones, dans l'ordre alphabétique. »
01:09:14« Ça veut déjà tout dire. »
01:09:16« Ça s'applique rock'n'roll »
01:09:21« Moi, j'ai rien compris, sauf que c'était ma vie. »
01:09:32« Tu comprends rien et que ça s'applique. »
01:09:35Il choisit son guitariste et ami de toujours Michael Jones.
01:09:39Et va avoir l'idée de faire appel à la choriste qui partage leur tournée.
01:09:42« Jean-Jacques dit à Carole, voilà, je monte un groupe avec Mickaël, on dirait que ce soit toi avec nous. »
01:09:50« Là, Carole l'a fait. »
01:09:53« Elle était complètement paralysée. »
01:09:58« Pendant quelques secondes, c'était trop drôle à voir. »
01:10:01« Et là, genre, big sourire. »
01:10:04« C'est comme ça que ça s'est fait. »
01:10:07« Lui, qui d'habitude remplit des zénithes, fait une tournée des campagnes dans de toutes petites salles. »
01:10:22« Et partage tout avec ses partenaires. »
01:10:39« J'ai été touchée, personnellement, parce que moi, je me suis dit, il a pensé à nous. Il a pensé à des choses. On parle de quoi on est entre nous. »
01:10:49« Il a pensé à dire ça. »
01:10:57« Et moi, alors ? »
01:10:58« Ces chansons, elles ont été vraiment écrites autour, non seulement de leur voix, mais aussi de leur personnalité. »
01:11:04« Il y a des mots qui n'auraient pas été les mêmes s'ils avaient été chantés par quelqu'un d'autre. »
01:11:09« Si j'étais né en 17 à l'Eidenstatt, sous les rimes d'un chant d'opère, aurais-je été meilleur pour tenir que ces gens ? »
01:11:25« Si j'avais éclaté l'Eidenstatt, sous les rimes d'opère, aurais-je été meilleur pour tenir que ces gens ? »
01:11:29« Ce que dit de Goldman cette chanson, c'est une de ses plus grandes qualités, qu'est l'empathie. »
01:11:35« Il prend Carole Frédéric, il dit « Si j'étais né blanche en Afrique du Sud. »
01:11:40« Si j'étais né blanche et riche, j'adorais mes peurs »
01:11:45« Entre le pouvoir et la peur »
01:11:50« En réjoltant de ses cris portés par le vent »
01:11:55« Et moi, Jean-Jean Goldman, juif, qu'est-ce que j'aurais fait si j'étais né élevé dans la haine des années 20 en Allemagne ? »
01:12:04« On ne saura jamais ce qu'on a vraiment dans nos ventes »
01:12:10« Cacher derrière nos apparences »
01:12:17« Si on avait été ces gens-là à ce moment-là, est-ce qu'on aurait été des lâches ? Est-ce qu'on aurait été des traîtres ? »
01:12:24« Ou est-ce qu'on aurait eu le courage d'être ce qu'on est ? »
01:12:28« La grande intelligence de Goldman, c'est ça, c'est de se mettre dans l'empathie. »
01:12:33« Et cette chanson, c'est un chef-d'œuvre pour ça. »
01:12:36« J'ai beaucoup écrit pour les autres, sollicité les autres, et j'adore faire ça. J'adore écrire des chansons pour des bons chanteurs. »
01:12:51« Je te promets le sel au baiser de ma bouche. Je te promets le miel à ma main qui te touche. »
01:13:00« Il y a un terme anglais que je trouve magnifique, c'est « song maker » qui n'existe pas chez nous. »
01:13:06« Feseur de chansons, mais c'est tout à fait ça, je me sens tout à fait un song maker. »
01:13:10« Il voulait être un Pygmalion, écrire pour les autres, changer la qualité de la musique de son époque, justement, à la fois en écrivant pour ses contemporains, aussi parfois en réalisant leurs enregistrements, comme il l'a fait notamment pour l'album Gang de Johnny Hallyday. »
01:13:29« On me donne à l'obscurité, puis la lumière. »
01:13:35« On me donne à la fin, à la soif, puis un festin. »
01:13:39« L'envie, c'est un costard sur mesure, destiné à Johnny Hallyday. »
01:13:49« On me donne à la peine, pour que j'aime ton vie. »
01:13:53« Évidemment, l'envie, c'est une espèce d'animal, là, comme ça, qui ne recherche que le désir, et qui se regonfle comme une espèce de soleil dès que l'envie lui revient. »
01:14:11« En battre le désir, et la bonne envie, j'ai oublié les rêves et les merveilles. »
01:14:18« La force de Goldman, c'est d'être capable de comprendre vraiment les chanteurs et de coller à leur personnalité la plus profonde. »
01:14:24« Envie, envie. »
01:14:28« Ce qui dégage immédiatement, c'est un mal-être. Il est très timide, quoi. Donc on sent qu'il n'est pas à l'aise. Et moi, je trouve, ce qui dégage aussi, c'est la violence. »
01:14:40C'est un être violent. Dans ses sentiments, dans ce qu'il ressent, cette violence est autour de lui.
01:14:54Jean-Jacques Goldman se met au service de plusieurs interprètes stars des années 90.
01:15:01Yann Folli, Florent Pagny, il écrit souvent sous pseudonyme.
01:15:06Il me dit que je suis bête.
01:15:09Pour Patricia Cass, sous la plume de Sam Brouski.
01:15:22Je savais que si je mettais mon nom, les médias n'auraient parlé que de ça.
01:15:27Donc ce pseudonyme m'a permis de gagner les premiers six mois où ils ont parlé de Patricia Cass, du travail qu'elle avait fait.
01:15:33Et pas uniquement du côté anecdotique, c'est-à-dire qu'il y avait un chanteur à succès qui lui avait fait une chanson.
01:15:39Jean-Jacques Goldman aime les grandes voix.
01:15:45Et il y en a une qui le fascine depuis toujours.
01:15:50Parmi les grandes voix, il y en a une qui est la plus grande du monde, qui est celle de Céline Dion.
01:15:54Il la repère sur une chanson un peu fleur bleue.
01:16:00Elle a vraiment 13, 14 ans.
01:16:02C'était sur ce titre, je ne sais pas si vous vous souvenez, d'amour et d'amitié.
01:16:04Je lève de ses bras, oui mais je ne sais pas comment l'élever.
01:16:14Il en parlait tout le temps.
01:16:16Mais la voix qu'elle a, il était profondément ému par sa voix.
01:16:21Il va faire un truc dingue, mais qui est tellement de lui.
01:16:32Comme un enquêteur qui veut savoir et percer la personnalité de quelqu'un, il va rentrer dans Céline, dans le personnage de Céline.
01:16:39Je me suis procuré tout ce qui avait été écrit sur elle, tous les interviews qu'elle avait pu faire.
01:16:45Et à force, on arrive à mieux distinguer quel personnage elle est, quelles sont les choses qui la touchent, qu'est-ce qu'elle va pouvoir défendre.
01:16:55Jean-Jacques, qui lui a ce talent-là, m'a bien sentie, puis il m'a écrit des choses et j'ai fait face à mes émotions.
01:17:02Ça, c'est des beaux cadeaux.
01:17:03Il va alors écrire pour elle l'album francophone le plus vendu de tous les temps.
01:17:10J'ai cherché ton âme, dans les froids, dans les flammes, je te jetterai des sortes, pour que tu m'aimes encore.
01:17:21Je trouverai des langages, pour chanter tes louanges.
01:17:26Goldman, il a bien pigé un truc, c'est que la grande histoire de la vie de Céline, c'est René.
01:17:31Céline, écoute cette chanson, comprend que c'est une très grande chanson, comprend très vite de quoi ça parle, tombe en larmes, et l'accord est pris que Jean-Jacques va faire l'album.
01:17:46Là où il est hyper fort, c'est que quand vous avez une aussi grande voix que celle de Céline Dion, vous êtes capable de tout faire, les « waouh ».
01:17:55Et lui, il lui fait chanter, il lui dit « il faut que tu chantes comme si tu avais un bébé dans les bras, pour ne pas le réveiller ».
01:18:01La leçon de Jean-Jacques Goldman, c'était « arrête de faire ta performance ».
01:18:17« Ça, tu le fais en anglais, mais nous, en France, c'est pas ça. Porte les mots, et si c'est pas la voix tout là-haut, si c'est que le souffle, ça sera magique aussi. »
01:18:29Jean-Jacques Goldman est minutieux. Il aime tout caler au millimètre et tout contrôler. C'est sa marque de fabrique.
01:18:54« Il est très, très sérieux dans son travail, quoi. Voilà. Il est très méticuleux. Avec les musiciens, on essayait vraiment d'obtenir tout ce qu'on avait préparé chez lui. C'était le modèle, quoi. »
01:19:10« Donc tu me voyais Pénard, à temps, mais tu me voyais Pénard, et tout le monde s'acrémitait pour moi. »
01:19:15Avec les Restos du Chœur, auxquels il participe depuis 1986, là aussi, il orchestre tout.
01:19:20« Et lui, il fait... Là, il n'y a plus rien. »
01:19:26Il va être le parrain, le boss des Restos du Chœur. Il va les porter.
01:19:34Il va piloter la tournée des Enfoirés pendant 30 ans.
01:19:37C'est lui qui va réunir les artistes. C'est lui qui va choisir le répertoire. C'est lui qui va décider, d'ailleurs, d'en faire un peu une espèce de colonie de vacances.
01:19:49Et c'est toujours son obsession de « on parle à tout le monde. On parle à l'ensemble du public. On n'est pas élitiste. »
01:19:58« Ouais, attends, excuse-moi, j'ai pas le temps, toi, là. »
01:20:01Un chanteur devenu, année après année, la personnalité préférée des Français, alors qu'il a pourtant décidé de disparaître.
01:20:13En 2004, il donne son dernier concert.
01:20:1612 ans plus tard, il finit même par quitter les Restos du Chœur.
01:20:29« Il n'a pas fermé la porte. Il a pris sa retraite, comme tout le monde le fait. »
01:20:35On en a parlé une fois ensemble. Il m'avait dit « j'arrive plus à chanter. J'arrive plus à chanter. J'ai même pas une guitare à la maison. »
01:20:43Il m'avait dit « si un jour je dois refaire quelque chose, c'est juste pour montrer à mes filles ce que j'ai fait et qui je suis. »
01:20:53Il vit avec sa deuxième femme et ses trois filles entre Londres et Marseille.
01:20:59Je crois qu'il avait envie de s'occuper de ses filles aussi.
01:21:00Et puis il avait envie d'anonymat.
01:21:04Tout ce qu'on n'est pas en train de lui filer, d'ailleurs. C'est dégueulasse.
01:21:07Parfois, par petites touches, il réapparaît.
01:21:17Céline Dion réussit à le convaincre alors que son mari René se bat contre un cancer.
01:21:22Un souffle, une erreur.
01:21:25Je me suis permise de lui faire un petit coup de fil en lui disant « écoute Jean-Jacques, je veux pas abuser. Je sais que t'as tout écrit pour moi. J'en suis super reconnaissante. »
01:21:36Mais ce qu'on vit en ce moment est tellement important.
01:21:40On m'a gentiment appelé en l'ayant écouté pour me dire qu'elle les avait touchés et qu'il l'avait reçues comme moi je l'ai écrites.
01:21:51Est-ce qu'il peut revenir ? Oui. Est-ce qu'il a envie de revenir ? Je sais pas.
01:22:16Il continue à écrire très discrètement pour les uns et les autres. Vraiment, il n'en fait jamais la publicité.
01:22:24Et puis surtout, il reste le chanteur le plus diffusé en radio aujourd'hui. 90 fois par jour. C'est quand même énorme.
01:22:32Et c'est ce qui fait qu'il est finalement toujours très présent, toujours là.
01:22:34C'est sûr qu'il a chanté une chanson pour chacun d'entre nous. J'ai vachement d'émotion de parler de cette époque parce qu'on se rend compte aujourd'hui que c'est un bout de notre vie qui est passé.
01:22:49Voilà, qu'on ne retrouvera pas tout ça.
01:22:51Puisque tu peux
01:22:54Sous-titrage Société Radio-Canada
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