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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h-21h, Guillaume Lariche.
00:04Avec mes éditorialistes, Nathan Devers et Raphaël Steinville.
00:07Messieurs, on vient d'avoir avec nous Valérie Boyer, sénatrice des Républicains des Bouches-du-Rhône.
00:13Je l'ai interrogé notamment sur l'entretien accordé par Bruno Retailleau au Figaro hier
00:21et qui revenait sur l'AME, l'aide médicale d'État qui coûte 1 milliard d'euros par an aux Français.
00:25Bruno Retailleau, lui c'est simple, il veut supprimer l'AME pour se concentrer sur les soins d'urgence.
00:29Pour le ministre de l'Intérieur, les frais de santé des clandestins sont totalement pris en charge,
00:33ce qui n'est pas le cas pour les Français.
00:35Est-ce que c'est une injustice pour Bruno Retailleau, Nathan Devers ?
00:39Oui, alors l'AME, tout le monde est d'accord là-dessus.
00:43Bruno Retailleau lui-même, d'un point de vue économique, c'est purement symbolique.
00:46Ce n'est pas du tout ça qui explique l'explosion du déficit.
00:50Ce n'est pas en la supprimant qu'on changerait quoi que ce soit par rapport au remboursement de la dette, etc.
00:56Donc, il s'agit de projeter une obsession, ou en tout cas un engagement,
01:02une crispation idéologique de Bruno Retailleau sur la question de l'AME.
01:07Alors l'AME, j'aimerais juste rappeler quand même deux choses.
01:10D'abord, ça a un intérêt médical évident, puisque même Bruno Retailleau veut réduire ça à l'aide d'urgence,
01:17mais l'aide médicale d'État permet aussi de limiter des risques d'épidémie, etc.
01:23Mais en dehors de ça, l'AME, c'est la marque de la France.
01:27C'est l'idée selon laquelle, dans notre pays,
01:30quand des citoyens peuvent avoir des droits spécifiques, le droit de voter, etc.,
01:33mais que n'importe quel être humain va avoir un certain nombre de droits qui sont inaliénables,
01:38et qu'on ne peut pas lui retirer de façon inconditionnelle.
01:41Et le droit d'être soigné est un droit élémentaire là-dedans.
01:45Ce que je veux dire par là, c'est que je suis frappé de voir certains,
01:49au nom de ce budget et de cette urgence économique,
01:52venir tout de suite prioriser sur leur obsession personnelle et leur obsession idéologique.
01:58A la limite, c'est son droit, mais qu'ils le fassent sans invoquer la raison économique,
02:02qu'ils disent « moi, je n'aime pas l'AME, je veux une France sans AME, budget ou pas budget,
02:06et qu'il y ait plus de transparence, de sincérité dans le débat public sur cette question-là. »
02:11Raphaël Saint-Ville, il faut garder l'AME ou au contraire l'enlever,
02:15comme le souhaite Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur ?
02:16En tout cas, poser la question de l'AME et de la réduction de son périmètre
02:22ne me semble pas totalement absurde,
02:25surtout lorsque l'on voit que, justement, le coût de l'AME a été multiplié par 10 depuis sa création.
02:33Et après, pour répondre à Nathan, parce que je pense que c'est important de le faire,
02:37moi je comprends et je salue l'humanisme que je connais de Nathan,
02:42mais je pense que c'est aussi une vision un peu éthérée du monde.
02:47Bien sûr qu'on peut se féliciter que la France soit un pays d'accueil, un pays généreux,
02:51mais lorsque cela se fait au détriment, et de ceux que l'on accueille,
02:56parce qu'on les accueille de plus en plus mal,
02:58et des Français qui sont généreux,
03:01mais qui aujourd'hui souffrent aussi de cette immigration qui n'est plus contrôlée, régulée,
03:06je pense que la question de mettre des freins à cette immigration et l'AME est malgré tout quelque chose d'attractif,
03:15je ne dis pas que c'est la principale raison qui fait que nombre de ces candidats à l'exil choisissent la France,
03:25mais en tout cas ça fait partie du package qui fait que la France est une destination
03:29vue comme une sorte de nouvelle Eldorado pour beaucoup,
03:33et c'est une image trompeuse. Et c'est pour ça que je vous dis que c'est une vision éthérée
03:37de vouloir toujours vanter les mérites d'une France accueillante,
03:41c'est une France qui ne sait plus accueillir,
03:43parce qu'elle n'a plus aussi les moyens d'accueillir bien les personnes qu'elle est censée accueillir.
03:47On attend de vers fois accueillir, oui, mais accueillir bien.
03:50Mais j'entends ce que vous dites, et vision éthérée,
03:53à la limite, si vous voulez, je peux dire oui,
03:55au sens où je pense que quand on aime la France,
03:57on n'aime pas n'importe quel pays.
04:00Ce qu'on aime quand on est patriote,
04:02ce n'est pas seulement un art de vivre, une gastronomie, etc.
04:05C'est la beauté.
04:07Bien sûr que c'est ça, et vous me connaissez,
04:09vous savez que ça fait partie des choses que j'aime en France,
04:11mais c'est aussi la beauté, et notamment sur la France,
04:13de se dire que la France n'est pas un pays comme les autres.
04:15Et la France est un pays qui incarne quelque chose précisément d'universel,
04:20qui parle au monde, et qui a une grandeur.
04:22Et je pense que ça fait partie de l'amour de la France,
04:25même si vous trouvez ça un peu éthéré,
04:27de se dire que n'importe où sur Terre,
04:29quand des gens voient notre pays,
04:30se disent, ce pays, il a des belles lois.
04:33Ce n'est pas une jungle,
04:34ce n'est pas un endroit où quand vous allez à l'hôpital,
04:36la première chose qu'on vous demande, c'est votre carte bleue.
04:38Ce n'est pas un endroit où on laisse crever des individus
04:42qui ont des cancers, des maladies graves,
04:45où on ne peut pas les soigner.
04:47C'est un pays qui incarne quelque chose qui correspond à son histoire.
04:50La France, et moi c'est la vraie opposition de fond
04:53que j'aurais par rapport à Bruno Retailleau,
04:55je pense que la France, ce n'est pas une coquille vide.
04:57Quand on parle en son nom,
04:59et au nom du patriotisme qu'elle inspire,
05:01on parle du pays qui a inventé
05:03l'idée de l'universalité des droits de l'homme.
05:06Ça fait partie de l'histoire de France.
05:07L'histoire de France, ce n'est pas que ça,
05:08mais c'est aussi ça,
05:09et c'est ce qui fait de la France une nation mondiale,
05:11c'est-à-dire qui a vocation à être un exemple
05:13pour toutes les nations du monde.
05:14Mais Nathan, j'entends ce que vous dites,
05:15mais à vouloir aider tout le monde,
05:17là on demande quand même aux Français aussi
05:18de faire un double effort, a priori,
05:20la franchise médicale va même passer de 50 à 100 euros.
05:22Donc vous voyez, tout le monde doit faire des efforts,
05:24on ne peut pas peut-être aider tout le monde, je ne sais pas.
05:25Non, mais aider tout le monde,
05:26je ne suis pas en train de vous dire
05:27qu'il faut aider tout le monde, n'importe comment.
05:30En revanche, dire que...
05:32Et d'ailleurs, ça fait partie de la vocation des médecins.
05:34Justement, les personnes qui viennent,
05:36peut-être qui sont clandestins,
05:37pourraient faire un effort.
05:39Sur l'explosion du budget de la France,
05:41la question de l'AME, elle est absolument minuscule.
05:43On pourrait voir, il y a énormément de sujets
05:45où on serait d'accord, d'ailleurs je pense,
05:47pour voir des économies
05:48qui seraient beaucoup plus significatives,
05:49beaucoup plus importantes,
05:51et qui n'abîmeraient pas l'image,
05:53la définition qu'on veut donner de notre pays.
05:54Alors moi, depuis deux jours où je traite ce sujet-là,
05:56à chaque fois, quand on dit, par exemple,
05:58est-ce que nos anciens présidents,
06:00nos anciens premiers ministres pourraient faire des efforts,
06:02ou d'autres corporations, à chaque fois,
06:03oui, mais c'est juste une part minime.
06:05Mais part minime, plus part minime, plus part minime,
06:06ça fait une grosse part.
06:07Donc, on parle que chacun doit faire un effort,
06:10là aussi, ça peut peut-être être une piste.
06:13Oui, mais...
06:14Ce qui a fait l'explosion du déficit
06:18et l'explosion de la dette,
06:20ce n'est ni l'AME,
06:21ni le salaire des anciens présidents,
06:23ni le nombre de gardes du corps des anciens présidents.
06:25Ah mais là, on n'en est plus là,
06:26on cherche de l'argent.
06:27Bien sûr, mais les causes de cette situation économique désastreuse,
06:32c'est un État qui est obèse sur beaucoup d'aspects,
06:36une bureaucratie dans des endroits à l'hôpital public,
06:40une bureaucratie qui est énorme.
06:41C'est vrai qu'on cherche plutôt les taxes que de faire des économies.
06:43Voilà, mais ça, vous voyez,
06:45moi, je veux bien qu'on discute de ça,
06:46et les sommes vont être tout de suite beaucoup plus élevées
06:48que les 12 000 euros de retraite d'un ancien président
06:51et qu'elle que je ne sais pas la somme exacte,
06:53ou le milliard d'euros annuel de l'AME.
06:55Et là, on peut vraiment faire des économies de façon,
06:57me semble-t-il, plus intéressante.
06:59Raphaël Steinville ?
07:00Bien sûr que je suis d'accord avec ce dernier point.
07:04Pour autant, la question du coût de l'immigration,
07:07on ne peut pas seulement la voir à travers le seul prisme de l'AME.
07:11Je crois que c'est Laurent Wauquiez qui est estimé
07:14que le coût de l'immigration sur lequel on pouvait faire des économies,
07:20notamment par le biais d'un certain nombre de restrictions,
07:24de prestations sociales qui sont aujourd'hui accordées
07:27de manière assez généreuse aux étrangers,
07:31légaux ou illégaux, ça se chiffre aux alentours de 5 milliards.
07:34Ce n'est pas rien.
07:35Je ne dis pas qu'il faille voir la question budgétaire
07:39uniquement par ce prisme-là,
07:40mais c'est important parce que pour nombre de Français
07:43qui, différemment de ceux qui vivent à Paris,
07:47dans des beaux quartiers,
07:49de ces professeurs de morale,
07:51de ceux qu'on appelle la gauche digicode,
07:53qui sont d'une générosité extrême
07:55et qui, par ailleurs, se préservent
07:57de ce monde qui, parfois, est incandescent,
08:02qui provoque de la violence,
08:05mais qui continue à nous expliquer
08:08qu'il faut toujours accueillir plus de monde,
08:09je pense que pour les autres,

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