Le rendez-vous était annoncé comme un moment historique de mobilisation citoyenne à Marseille. Amine Kessaci, jeune militant fondateur du collectif Conscience, frère de Mehdi exécuté sans doute en signe d'avertissement, avait lancé un appel fort aux habitants et à toute la France pour une marche de grande ampleur contre la violence et l’insécurité.
Invité sur plusieurs plateaux de télévision, notamment sur France 2, il avait affiché un objectif ambitieux : rassembler 100.000 personnes dans les rues de Marseille.
Une démonstration massive de solidarité qui devait marquer un tournant symbolique pour la ville, régulièrement touchée par des fusillades, des règlements de compte et des drames impliquant des jeunes.
Mais la réalité du terrain a été très différente. Selon les chiffres communiqués par la préfecture, seulement 6.200 personnes ont finalement participé à la marche.
Un chiffre très éloigné des attentes et qui a suscité de nombreuses réactions, notamment sur les réseaux sociaux où beaucoup ont parlé d’un échec de mobilisation. D’autres au contraire ont salué malgré tout l’initiative, estimant qu’il s’agissait d’un premier pas et qu’il fallait du temps pour fédérer massivement.
Pour Amine Kessaci, qui s’était exprimé avec force et émotion lors de ses prises de parole télévisées, ce rassemblement devait être l’occasion de montrer que Marseille refusait la fatalité et la violence. Il avait appelé à une union populaire, au-delà des clivages politiques, pour soutenir les familles touchées par les drames et alerter l’État sur l’urgence de la situation.
La faible participation pose désormais plusieurs questions : Le message n’a-t-il pas été entendu à la hauteur espérée ? La date n’était-elle pas adaptée ? Les Marseillais sont-ils lassés par les appels répétés aux mobilisations qui ne changent rien concrètement ? Sur le terrain, plusieurs élus et observateurs ont estimé que l’écart entre les attentes et la réalité pourrait fragiliser la crédibilité du mouvement. Certains évoquent même un revers stratégique, au moment où le sujet de la sécurité reste pourtant l’une des premières préoccupations des habitants de la région.
Reste à voir si Amine Kessaci une nouvelle action, ou si cette marche marquera un coup d’arrêt. Car au-delà des chiffres, la question de fond demeure : comment mobiliser réellement la population face à une violence qui continue de frapper ?
Écris le tout premier commentaire