Chef d'Etat major des armées : «Des propos inutilement dramatisant et très politique pour un militaire» estime Alexandre Devecchio

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00:00C'est l'heure sur Europe 1 de retrouver l'édito d'Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro.

00:05Bonjour Alexandre.

00:05Bonjour Alexis.

00:06Rédacteur en chef au Figaro Magazine.

00:08Et ce matin, Alexandre, vous nous parlez du chef d'état-major des armées, Fabien Mandon,

00:12qui a récemment estimé que la France devait accepter de perdre ses enfants

00:16dans l'éventualité d'un conflit avec la Russie,

00:19des propos qui ont déclenché la polémique.

00:21Que vous inspire-t-il ?

00:23Comme beaucoup d'observateurs, j'ai jugé ces propos inutilement dramatisants

00:27et très politiques pour un militaire.

00:28Mais rappelons que Fabien Mandon est un grand soldat,

00:31un pilote de chasse ayant effectué 144 missions de guerre,

00:35ayant risqué sa vie pour la France.

00:37Il ne me partient donc pas de lui faire la leçon

00:40et sans doute est-il dans son rôle de chef d'état-major,

00:43conscient des menaces qui pèsent sur la France

00:44et soucieux de préparer les guerres de demain.

00:47En outre, ses propos ont le mérite de nous interroger sur la question du patriotisme.

00:52Sommes-nous toujours prêts à mourir pour la France ?

00:54Il nous oblige aussi à regarder les yeux dans les yeux,

00:57les forces et les faiblesses de notre pays.

01:00Qu'est-ce qui est le plus grave aujourd'hui pour la France ?

01:02La menace extérieure ou celle de notre propre effondrement intérieur ?

01:06Les deux sont-elles intimement liées ?

01:08Et parmi les réactions aux propos de Fabien Mandon,

01:11celle de l'ancien ministre Jean-Louis Borloo vous a,

01:14Alexandre, particulièrement interpellé.

01:16Oui Alexis, sur LCI, Jean-Louis Borloo a rappelé que malheureusement,

01:20des enfants, la France en perdait déjà,

01:23citant le petit Elias, la petite Philippine, le petit Mehdi.

01:26On aurait pu ajouter la petite Lola, ainsi que tous les morts du Bataclan,

01:30et bien d'autres encore.

01:32Jean-Louis Borloo a raison.

01:33En vérité, chacun le sait, ses enfants n'auraient jamais dû mourir.

01:37Leurs meurtres gratuits sont le fruit de l'ensauvagement de la société française

01:40et de l'impuissance de l'État.

01:42Impuissance face à la violence ordinaire,

01:44face à la montée de l'islamisme,

01:46face à l'immigration clandestine ou encore face au narcotrafic.

01:49Face à toutes ces menaces, la France apparaît ligotée

01:52par un État de droit dévoyé et des juridictions européennes

01:55dont le rôle est d'affaiblir les nations.

01:57Il faut ajouter à cela la cannibalisation de ses fonctions régaliennes

02:02par des dépenses inutiles et le fait que depuis trop longtemps,

02:05le principe d'autorité est décrié.

02:06Jean-Louis Borloo a ajouté,

02:08le problème c'est d'abord de faire nation.

02:11On est en train de ne plus être une nation.

02:13Partagez-vous Alexandre son avis.

02:15Oui, c'est le cœur du problème.

02:16Et le rapport sur la radicalisation des jeunes musulmans

02:19paru en début de semaine en témoigne.

02:21Il révèle en creux le délitement du sentiment national

02:24et l'archipélisation du pays.

02:26Des citoyens peuvent accepter de perdre leurs enfants pour la nation

02:29si celle-ci est encore un idéal qui les dépasse et les rassemble.

02:33Or, cela ne semble plus être tout à fait le cas aujourd'hui.

02:36Face à la menace russe et au désengagement américain,

02:39renforcer la souveraineté et les capacités militaires de la France

02:42est une nécessité vitale.

02:44De même que préparer les Français à l'hypothèse plus si lointaine d'une guerre.

02:49Mais il est illusoire de prétendre y parvenir

02:51sans une remise à plat de nos institutions

02:53et un profond réarmement moral.

02:55Nous ne pourrons pas affronter les menaces extérieures

02:57tant que l'on restera à ce point désarmé sur le plan intérieur.

03:01Merci Alexandre Devecchio.

03:03Merci beaucoup.

03:03C'était l'édito.

03:04Votre édito à retrouver bien sûr sur Europe1.fr.

03:08Je rappelle que vous êtes, Alexandre, le rédacteur en chef du Figaro Magazine.

03:12Merci beaucoup.

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