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Lio sort ce vendredi un nouvel album, neuf mois après avoir perdu son fils Diego, en grande détresse psychologique, qui s'est immolé par le feu. Lio, l'artiste, la mère, la militante, est l'invitée de Marc-Olivier Fogiel ce vendredi dans RTL Matin.
Regardez Face à Fogiel du 21 novembre 2025.
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00:00Bougez plus, RTL Matin, Thomas Soto
00:03Il est 8h18 et revoilà Lio dans Face à Fogiel ce matin.
00:09Ça fait longtemps qu'on ne l'avait pas entendu Lio, elle revient avec un nouvel album
00:12et aussi quelques cicatrices de la vie, des blessures qu'elle n'éluge pas.
00:16Lio est donc votre invité, Marc-Olivier Fogiel.
00:18Bonjour Lio.
00:19Bonjour Marco.
00:20Vous revenez avec un nouvel album à votre image, solaire, lumineux, pas un cri de douleur,
00:25pas sombre, pourtant quelques mois après une épreuve très difficile pour un parent,
00:30le deuil d'un enfant.
00:32Comment vous allez aujourd'hui ?
00:33Je fais aller, on va dire, de toute façon c'est une question aussi de faire du temps un ami, un allié.
00:39Il faut que le temps puisse passer d'une manière vivante, on va dire.
00:44Et l'album il permet ça ?
00:45Il permet ça, oui.
00:46Que le temps finalement devienne un ami, chanter, ça vous permet de renaître d'une certaine manière ou de ne pas sombrer ?
00:52Chanter, oui.
00:53Danser, oui.
00:54Tout ce qui est comme ça, ce rapport-là à la vie.
00:58Et puis avoir eu la chance de travailler avec des autrices qui ont résonné très très fort.
01:05J'ai beaucoup partagé sur cet album avec ma famille et surtout mes enfants.
01:09Beaucoup avec Diego qui était très intéressé.
01:12Et donc j'échangeais les démos avec lui.
01:14Et donc j'avais un retour constant de Diego.
01:18Vous voulez dire que là ce matin il n'est pas loin ?
01:20Ah il est là ?
01:21Il vous porte, il vous pousse, il vous accompagne.
01:23Il me porte énormément.
01:25Il nous porte tous en fait énormément parce qu'il reste très présent en nous.
01:30Enfin moi j'ai toujours six enfants.
01:31C'est comme ça, il est là.
01:33L'album aujourd'hui il s'appelle Géoïde, Party in the Sky.
01:35Géoïde c'est aussi Diego dans l'autre sens.
01:37Il ne s'appelait pas comme ça quand Diego était encore vivant j'imagine l'album.
01:40Mais il ne s'appelait rien du tout.
01:42J'avais plein d'idées.
01:44En fait à un moment donné je m'étais arrêtée sur Boléavoras.
01:49Ce sont des femmes qui dansent.
01:51Une danse argentine avec des fouets qui ont un bout en cuir.
01:55D'accord.
01:55Et le Boléavor était une arme au départ.
01:58Et moi ça me fascine toujours comment un objet de mort porté par les hommes devient un objet de résistance et de danse quand ça devient féminin.
02:07Avec toute la puissance.
02:07Et quand tout d'un coup il n'y avait plus trop de sens.
02:12C'est inimaginable ce qui est arrivé.
02:14C'est inimaginable de perdre un enfant.
02:17Et surtout dans ces conditions là.
02:19Je le rappelle, il s'est immolé par le feu.
02:21Parce qu'il était en grande détresse psychologique.
02:23Il était en très grande détresse et moi je pense que c'était le degré de sa souffrance.
02:27Et vous savez ça pose des questions parce que je pense que la santé mentale des jeunes gens mérite qu'on s'y arrête considérablement.
02:34Il y a un problème énorme.
02:36Et ça ce sera mon prochain combat.
02:39Il y a eu le combat, on va y venir, pour lutter contre les féminicides, la liberté des femmes, votre parcours, vous l'avez raconté, le viol, la femme battue que vous avez été.
02:49Le prochain combat c'est la santé mentale.
02:50Oui, je continuerai pour les autres causes à être présente.
02:53Mais là-dessus, ça me demande un peu de temps de réflexion.
02:57Mais pour revenir à quelque chose de plus joyeux, Diego il adorait certaines chansons du disque.
03:02Notamment celle-là, l'amour de même.
03:04Exactement.
03:13Il aimait celle-là et puis il y avait une chanson écrite par Louane.
03:18Oui.
03:18Amoureuse solo.
03:21Je suis heureuse et sa peau en amoureux de son sol.
03:25Il aimait aussi beaucoup sa peau.
03:27Et de fille en aiguille.
03:28C'était fort pour moi parce que, pour moi ça a été le moment où je me suis dit, voilà, je ne sais plus par quel bout prendre tout ça.
03:39Et comment ne pas lâcher tout le monde alors que j'ai tellement besoin de temps pour réagir à tout ça.
03:47Et je me suis dit, la meilleure façon c'est de danser avec lui.
03:51Et donc vous dansez avec lui.
03:52Et je danse avec lui.
03:53Et tout le monde danse avec lui.
03:54Et vous arrive de sombrer sans lui ?
03:56Non, je sombre toute seule.
03:59Je sombre toute seule et j'ai sombré bien des fois dans ma vie.
04:02Mais ça, c'est la vie même.
04:04De toute façon, le rendez-vous qu'il ne faut pas manquer pour réussir les autres, c'est avec soi-même.
04:10Et là vous en êtes tout avec vous-même.
04:12On vous a vu dans ce fameux documentaire.
04:13Vous parliez d'une industrie musicale très dure où les filles sont en danger.
04:17Vous parlez de vos autrices.
04:19On sent que d'une certaine manière, le système masculin, il vous a trop oppressé.
04:24Aujourd'hui, vous êtes en combat contre ce système.
04:26Il est oppressant pour toutes les femmes et il est oppressant tout court.
04:30Et bien sûr que ça nous empêche de respirer correctement.
04:34Donc oui, on veut qu'ils se cassent.
04:35On veut les mettre à distance.
04:36On veut renverser la table.
04:38Pas tous.
04:38Parce que c'est peut-être le danger que d'une certaine manière...
04:42Alors, on va regarder Marco.
04:43Lio, Vanda, on sent ce combat.
04:46Et on ne voit pas où vous êtes passé.
04:47Mais on a l'impression que vous êtes parti très loin dans l'autre sens.
04:49Non, non, personne part trop loin.
04:51C'est vous qui êtes parti trop loin dans le mauvais sens.
04:54Et nous, on est juste resté là à essayer de se protéger.
04:57Quand on dit les hommes violent, c'est le cas.
05:01C'est-à-dire que 80 et 12, 13, 14% des viols sont commis par des hommes.
05:06Ça veut dire qu'il y a un système qui permet ça.
05:09Et ce système va trop loin.
05:10Mais vous qui êtes maman, vous aviez ce garçon Diego.
05:13Mais je vous recommande de la chanson de Marguerite.
05:16Elle a des frères qu'elle aime et elle adore aussi son père.
05:19Je l'adore.
05:19Donc ça n'empêche pas.
05:20Nous, les meufs.
05:21Mais elle préfère les filles, les femmes, les meufs.
05:22Mais ça veut dire que votre univers aujourd'hui, c'est un univers de filles, de meufs.
05:25Parce que je veux de la douceur, Marco.
05:27Mais vos enfants et des garçons...
05:28Mes enfants me donnent de la douceur.
05:30Mais ils sont l'incarnation de cette époque-là aussi, non ?
05:32De quelle époque ?
05:33De l'époque masculiniste.
05:35Comment vous les élevez là-dedans ?
05:36Comment ils se situent par rapport à ça ?
05:38Comment ils se situent dans votre combat ?
05:39Ils se situent à leur endroit.
05:41Et on en parle à O'Leur.
05:43Et je ne peux pas parler en leur nom.
05:45Mais ça ne m'empêche pas de pouvoir analyser.
05:47Et je trouve que c'est un faux combat de vouloir faire attention à...
05:51Alors que de l'autre côté, on crève toutes.
05:53Franchement, je ne peux pas entendre ça.
05:54Et ça veut dire que mardi, c'est la journée internationale de lutte contre les violences et aux femmes.
05:58Pour vous, concrètement, il y a urgence.
06:00Toujours.
06:00Oui, absolument.
06:01Il y a une urgence absolue.
06:03Mais vous parlez de faillite de l'État, par exemple, dans les violences et aux femmes ?
06:05Oui, absolument.
06:06De faillite de la justice par rapport à la réalité quotidienne.
06:10des enfants qui subissent l'inceste, les violences sexuelles et leurs mères.
06:15Il faudrait faire quoi ? Vous vous portez la voix ?
06:17Il faut appliquer les lois.
06:18Et elles ne sont pas appliquées aujourd'hui ?
06:19Non.
06:19Elles ne sont pas appliquées.
06:21Le viol est un crime et c'est quand même le seul crime où on s'acharne sur les victimes.
06:25Ça n'arrive dans aucun autre système criminel.
06:28Donc, il faut arrêter ça.
06:29C'est une double violence.
06:31Je trouve que vous devriez...
06:31Mais vous avez vu, par exemple, le procès Mazan.
06:33Le procès Mazan, Gisèle Pellicot.
06:34Il y a eu une espèce de prise de conscience sur cette soumission chimique.
06:37Ces hommes ont tous été condamnés.
06:39Vous n'avez pas l'impression que les choses évoluent, d'une certaine manière ?
06:42Dans le bon sens des choses ?
06:43Vous savez, le système a besoin d'alibi.
06:45Ce procès-là est un excellent alibi pour le système.
06:48Ah, mais vous voyez, en fait...
06:49Non, non, en fait, on oublie que s'il a eu ce retentissement,
06:52c'est parce que Mme Pellicot a dit
06:54« Je ne veux pas de huis clos ».
06:55Et c'est encore elle qui a porté cette charge.
06:57Moi, je ne suis pas extrémiste.
07:00Le système l'est.
07:01C'est des défaillances tellement fortes...
07:03Une Lyo toujours en colère, qui est au micro d'Hertel,
07:05avec ce bel album solaire qui parle d'autre chose, mais qui...
07:08Mais je ne suis pas qu'en colère.
07:10Vous êtes quoi d'autre ?
07:11Je suis aussi cet album, je suis toutes ces femmes.
07:14Toutes les femmes de ta vie, enfin réunies.
07:18Et puis ta meilleure ennemie.
07:22Mais il y a Lorena, par exemple.
07:23Et il y a Lorena, mais c'est un vrai fait divers.
07:25C'est une référence à l'américaine Lorena Bobbitt,
07:27qui avait sectionné le sexe de son mari
07:29après des années de viol et de violence.
07:39On vous entend une forme de légèreté,
07:41mais elle a sectionné le sexe de son mari.
07:43Oui, lui, il l'a violé à plusieurs reprises.
07:45Il a tabassé grave.
07:47Et en plus, lui, après, il s'est fait recoudre son petit bout
07:50et il est devenu acteur porno.
07:52C'est quand même extraordinaire.
07:53Alors qu'elle, elle s'est fait juste toute petite,
07:56parce que ça a été un vrai traumatisme pour elle.
07:59Vous portez toujours la voix de ces femmes,
08:01fortement, en musique, légèrement.
08:03Vous avez porté...
08:04Parce que je suis une femme et que je porte ma voix.
08:06Je sais bien.
08:07Et peut-être parce que vous ne l'avez pas assez fait avant.
08:10Vous n'avez jamais vraiment accepté ce système,
08:12mais l'image de Lolita a existé malgré vous, d'une certaine manière.
08:14Oui, j'étais d'accord, mais à mon insu,
08:16à l'insu de mon plein gré.
08:17L'autre fois, vous avez parlé très fortement,
08:19et c'était à contre-courance, évidemment,
08:21quand vous avez défendu votre amie Marie Trintignant,
08:23puisqu'à l'époque, on ne parlait pas de féminicide,
08:24vous avez été la première à le faire.
08:26Ça vous a coûté cher.
08:27Quand vous voyez que pendant l'été,
08:28finalement, ce documentaire a permis
08:30qu'après la mort de la femme de Bertrand Cantat,
08:33une enquête soit réouverte,
08:34parce que finalement, on se demande
08:35si elle n'a pas subi des violences de la part de Bertrand Cantat.
08:37Il y a une forme de quoi ?
08:38De fierté à avoir permis ça,
08:40parce que finalement, il n'y aura peut-être pas d'impunité ?
08:43Je suis fière de rien.
08:45Ce n'est pas un mot qui me...
08:46Quel mot vous employez, alors ?
08:48Je suis heureuse de ça.
08:51Surtout, je bénis les femmes
08:54qui ont réussi à finir ce documentaire,
08:56parce que je sais les pressions qu'elles ont subies.
08:58Je les ai reçues aussi,
08:59donc je connais et je trouve ça formidable.
09:01Je vois cette chaîne,
09:02et c'est ça qui me réjouit.
09:04J'ai vu le retentissement.
09:05Le retentissement, en tout cas, il est concret.
09:07Cette justice dont on parlait tout à l'heure,
09:08elle rouvre une enquête,
09:09et on se demande si Christina Raddy,
09:11finalement, s'est réellement suicidée,
09:12ou si Bertrand Cantat a créé les conditions.
09:14Pour ça, on verra ce que la justice dit.
09:15En tout cas, l'enquête est rouverte.
09:17Ça, c'est très bien.
09:18À titre personnel, ça me réconforte un peu,
09:21parce que Christina Raddy a tenté de m'alerter.
09:25Elle est venue me retrouver
09:26à la fin d'un concert à Bordeaux,
09:29un peu avant sa mort,
09:30pour me parler des violences qu'elle subissait,
09:32et je n'ai pas su l'aider.
09:34Donc oui, je suis contente de ça.
09:36Pour terminer, Lyo,
09:37Géoid, Party in the Sky, ça sert aujourd'hui.
09:39S'il faut terminer avec une chanson de Lyo,
09:41c'est laquelle ?
09:42On va la mettre maintenant.
09:42Une de l'album, alors, de Filles en aiguille.
09:44Allez, de Filles en aiguille, pourquoi ?
09:46Pour Dieu.
09:46C'est la dernière chanson qu'il a écoutée avec moi,
09:49la veille de partir.
09:50On l'écoute, de Filles en aiguille ?
09:51Moi, je serais très heureuse.
09:52De Filles en aiguille,
09:56j'y crois.
09:58Deux rêves en défi,
09:59j'ai cousu ma vie sur moi.
10:02Voilà, donc.
10:03J'en ai des défis,
10:05les deux points de croix.
10:07De Filles en aiguille,
10:09dans l'album.
10:10C'est ça.
10:10Pour Diego, donc.
10:11Pour Diego, la première et la dernière chanson,
10:13c'était ses deux préférées.
10:15Et voilà.
10:17Ben voilà.
10:17Merci, Lio.
10:19Merci.
10:25Formidable, Lio réagit.
10:27Seb, qui est un ancien DJ d'une boîte
10:28qui s'appelle le Number One.
10:29Il nous l'écrit au 64 novembre,
10:30mais il ne nous dit pas où c'est le Number One.
10:32Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:33Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:33Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:34Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:34Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:35Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:36Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:37Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:38Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:39Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:40Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:41Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:42Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:43Il nous dit pas où c'est le Number One.
10:44Il nous dit pas où c'est le Number One.
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