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Emma Villard, avocate de Cécile Kohler et Jacques Paris, et Pierre Cochard, ambassadeur de France en Iran, sont les invités de Marc-Olivier Fogiel
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il y a 3 jours
Regardez Face à Fogiel du 05 novembre 2025.
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00:00
RTL Matin, Thomas Soto
00:02
Il est 8h17, face à Fogial, l'interview de Marc-Olivier Fogial après 1277 jours de détention en Iran.
00:12
Les deux Français ex-otages désormais, Jacques Paris et Cécile Collère, ont donc été libérés de l'effroyable prison d'Evine.
00:17
Pour en parler Marc-Olivier, deux invités ce matin, Pierre Cochard, l'ambassadeur de France en Iran,
00:23
qui se trouve en direct aux côtés des ex-otages, et Maître Emma Villard, ici en studio.
00:27
Emma Villard, avocate des deux Français de leur famille.
00:30
Bonjour Maître Villard.
00:31
Bonjour.
00:31
Merci d'être là ce matin sur RTL, on sera en ligne dans un instant avec l'ambassadeur.
00:35
J'imagine ce matin, pour vous, c'est un immense soulagement.
00:39
C'est effectivement un soulagement immense de savoir que Cécile Collère et Jacques Paris ont été remis aux autorités françaises,
00:47
qu'ils sont maintenant au sein de l'ambassade française à Téhéran.
00:51
C'est un soulagement parce qu'on le sait que maintenant, ils ne sont plus dans des conditions de détention terribles.
00:58
Mais est-ce que vous dites qu'ils sont libres ?
00:59
Thomas posait la question tout à l'heure au ministre.
01:01
Est-ce que vous, ce matin, vous employez le mot « libres » ?
01:04
Ils ont été remis aux autorités françaises.
01:07
Maintenant, il n'y a pas de liberté qui ne soit pas absolue.
01:11
Entendons-nous bien, ils ont été certes remis aux autorités françaises.
01:16
Maintenant, ils ne sont pas libres de leur mouvement.
01:18
Ils peuvent sortir de l'ambassade ? Thomas m'a demandé tout à l'heure à Jean-Noël Barraud.
01:22
Ils peuvent sortir de l'ambassade, par exemple ?
01:23
Ils sont libres de leur mouvement au sein de l'ambassade.
01:26
Maintenant, ils ne peuvent pas rentrer en France.
01:29
Ils ne peuvent pas serrer leurs proches dans leurs bras.
01:32
Cela fait maintenant 1 277 jours qu'ils ont été arrêtés par les autorités iraniennes
01:39
et qu'ils n'ont pas pu voir leur famille.
01:41
Leur famille ? Vous étiez au plus proche d'eux, j'imagine, hier soir ?
01:44
Nous avons été en contact avec eux, oui.
01:47
Quelle était leur réaction ?
01:48
Évidemment, un immense soulagement, une joie immense de savoir que leurs proches sont maintenant en sécurité,
01:56
qu'ils ne sont pas libres, mais en sécurité.
01:58
Évidemment, ils attendent de pouvoir les revoir en France.
02:03
Quand vous dites qu'ils attendent en France, ça veut dire qu'ils n'envisagent pas, eux,
02:05
de partir pour Téhéran, par exemple, pour aller les serrer dans leurs bras là-bas, à l'ambassade ?
02:10
Pour l'instant, la question ne s'est pas posée.
02:12
L'heure était vraiment au soulagement.
02:17
Surtout, la question s'est posée de l'état de santé de Cécile et Jacques.
02:21
Ils sont concentrés sur cela.
02:24
La question se posera peut-être dans quelques jours, mais pour l'instant, ce n'est pas le cas.
02:28
L'état de santé, vous pouvez nous en dire quoi ce matin, maître ?
02:31
Alors, on l'a su par l'ambassadeur qu'ils sont sains et saufs, ils sont en sécurité au sein de l'ambassade.
02:39
Mais d'un point de vue moral, on imagine que ça doit être terrible.
02:42
Là, ils sont dans une phase un peu quoi ? Euphorique.
02:44
Il faut rappeler qu'ils ont été séparés.
02:47
Donc là, ils se sont retrouvés.
02:49
On peut dire qu'aujourd'hui, ils sont dans quel état d'esprit ?
02:53
Alors, ce qu'on sait, on le sait par ricochet.
02:55
Nous n'avons pas été en contact direct avec Cécile et Jacques.
03:00
En revanche, nous savons qu'ils vont bien.
03:09
Ils n'ont pas encore pu voir de médecin.
03:12
Maintenant, pendant 1277 jours, ils ont vécu l'enfer dans des conditions qui relèvent de la torture.
03:18
De la torture ?
03:18
De la torture, effectivement.
03:20
Quand on est à l'isolement pendant plus de 100 jours, sans pouvoir parler à sa famille,
03:25
dans une cellule minuscule, avec de la lumière artificielle allumée 24h sur 24...
03:31
Ils dormaient à même le sol ?
03:32
Ils dormaient sur des couvertures à même le sol, oui.
03:34
Ah oui, on peut parler de torture, donc.
03:37
Et ce n'est pas que les avocats qui qualifient ces conditions de détention de la torture.
03:42
C'est vraiment les juridictions internationales qui qualifient les conditions de détention de Cécile et Jacques de torture.
03:48
Vous entendiez Jean-Noël Barraud qui dit on continue la négociation.
03:51
La négociation, pour vous, maître, vous pensez que ça va être des heures, des jours, des mois ?
03:56
On ne sait pas.
03:58
Rien du tout.
03:59
Tout ce qu'on sait, c'est...
03:59
Lui, on comprend bien qu'il ne peut pas le dire, mais vous, vous avez plus de liberté de parole.
04:03
Vous pensez qu'on est vers la fin, qu'ils vont revenir en France dans quelques jours ou dans quelques mois ?
04:08
Nous ne savons pas, comme le Président de la République et le ministre des Affaires étrangères l'ont dit.
04:13
C'est une première étape.
04:15
La remise aux autorités françaises est une première étape.
04:19
Nous attendons avec impatience la seconde que nous espérons très rapide,
04:24
ce qui est le retour en France de Cécile et Jacques.
04:27
Maintenant, nous sommes à 200% derrière les autorités françaises
04:30
que nous savons extrêmement mobilisées sur la question,
04:33
qui font tout leur possible pour obtenir le retour le plus rapidement possible de Cécile et Jacques.
04:38
On parle d'un échange avec la ressortissante iranienne Madhye Esfandriari.
04:43
Elle a été libérée fin octobre après avoir été détenue en France
04:46
pour apologie de terrorisme sur les réseaux sociaux.
04:49
La réalité, c'est ça.
04:50
C'est qu'il y a un échange avec cette ressortissante iranienne.
04:54
Alors, elle n'a pas été libérée.
04:56
Elle est sous contrôle judiciaire.
04:58
Son procès aura lieu en janvier.
05:00
Maintenant, on ne sait pas.
05:01
On ne sait pas quels sont les teneurs des négociations
05:04
entre la République islamique d'Iran et la France.
05:08
En revanche, tout ce que nous savons,
05:10
c'est que l'État français négocie actuellement
05:13
et fait tout son possible avec le gouvernement iranien,
05:16
qui est un gouvernement autoritaire.
05:17
On part à Téhéran tout de suite.
05:19
Merci, Maître.
05:20
Bonjour, Pierre Cochard.
05:22
Merci d'être en ligne avec nous, monsieur l'ambassadeur.
05:25
Bonjour.
05:27
C'est vous qui êtes au plus près de Cécile et Jacques.
05:30
Comment ils vont ce matin ?
05:33
Écoutez, on a passé la soirée avec eux.
05:36
Je les ai retrouvés ce matin.
05:38
Ils sont en bonne santé.
05:39
Je les avais vus il y a quelques jours dans d'autres conditions,
05:43
dans le cadre d'une visite consulaire que j'avais pu leur faire
05:45
à la prison des vignes et il y avait de quoi être inquiets
05:48
sur leur détresse et sur leur état psychologique.
05:53
Là, on a retrouvé Jacques et Cécile d'abord extrêmement soulagés.
05:59
Quels ont été leurs premiers mots ?
06:00
Puisque vous avez été les récupérés à la prison, vous-même.
06:02
Quels ont été leurs premiers mots ?
06:04
Leurs premiers mots, c'est de satisfaction, de remerciement.
06:11
Et puis très vite, on est allés dans la voiture pour aller à l'ambassade
06:15
et on a beaucoup parlé, ils ont beaucoup parlé
06:17
parce qu'il y a aussi l'envie pour eux de parler,
06:21
de raconter ce qu'ils ont vécu pendant ces trois ans et demi
06:24
pendant lesquels ils n'ont pas pu échanger en fait,
06:27
sauf pendant les courtes vies de consulaires
06:29
ou les courts entretiens avec leur famille.
06:31
Donc ils se sont beaucoup parlé tous les deux.
06:33
J'imagine qu'ils se sont pris dans les bras.
06:35
L'émotion devait être immense.
06:36
Bien sûr.
06:38
Bien sûr.
06:39
On s'est pris dans les bras d'ailleurs, tous.
06:41
et c'était un grand moment d'émotion effectivement
06:44
qui nous a tous réjouis, bien sûr.
06:49
Ils ont craqué, on imagine.
06:50
Est-ce qu'ils ont craqué ?
06:51
Est-ce qu'ils se sont effondrés ?
06:54
À la sortie, vous voulez dire, de prison ?
06:56
Oui, et entre la sortie de prison et maintenant ?
06:59
Non, non, non, non, non, non, non, non, pour l'instant,
07:02
ils sont toutes, encore une fois,
07:04
toutes dans le soulagement d'en avoir fini.
07:07
Bien sûr, ils vont être examinés dès cet après-midi
07:11
par des médecins et une équipe qui vient de France
07:14
pour s'assurer que tout va bien,
07:17
mais mon impression n'est pas du tout celle de personnes
07:20
qui ont craqué.
07:22
Au contraire, ils ont tenu bon.
07:23
Ils le mesurent complètement maintenant.
07:26
Ça a été une épreuve pour eux de tenir bon
07:28
pendant aussi longtemps.
07:30
Dans le dîner, hier soir, ça a même été léger.
07:32
Il y a eu des moments drôles ?
07:35
Absolument, absolument.
07:37
Non, non, c'est pour ça que tous ces signaux-là
07:40
sont rassurants sur leur état de santé physique
07:44
et morale.
07:47
Oui, oui, bien sûr, c'était un moment de détente,
07:49
un moment agréable avec eux.
07:50
Ils vous ont raconté quoi ?
07:51
Ils ont pu, bien sûr, avant même,
07:54
ils ont pu parler avec leur famille, bien sûr,
07:55
avant tout, une fois rentrés à l'ambassade.
07:59
Ils vous ont raconté la captivité ?
08:04
Écoutez, ils nous ont raconté des moments
08:06
qui les ont marqués, bien sûr.
08:09
Des moments d'incertitude jusqu'à la dernière minute
08:12
puisqu'ils n'étaient pas sûrs d'être libérés
08:15
jusqu'à quelques minutes avant de l'être.
08:17
Donc tout ça est en effet assez difficile à supporter.
08:20
Mais ils l'ont raconté avec une forme de détachement.
08:24
J'espère qu'ils vont pouvoir assumer cette expérience
08:30
par la suite.
08:32
Mais encore une fois, ils vont être suivis de très près
08:34
par nos équipes.
08:35
Ils vous ont demandé de passer un message aux Français ?
08:39
Oui, absolument.
08:40
Ils nous ont demandé, parce qu'ils ont été informés,
08:43
nous-mêmes les avons informés lors des visites consulaires
08:45
du fait qu'il y avait une mobilisation en France
08:46
de leur famille, de soutien venu de toute la France,
08:50
d'anciens prisonniers.
08:51
Donc ils m'ont demandé de leur dire
08:55
que ça avait été pour eux essentiel pour tenir bon,
08:59
de savoir qu'il y avait cette mobilisation en France.
09:02
Ils ont parlé à l'instant avec le Président de la République.
09:04
Vous étiez à leur côté.
09:07
Ça a été comment ce moment ?
09:10
Ça a été très émouvant pour eux
09:12
et pour le Président aussi, bien sûr.
09:14
Ils ont remercié le Président pour son engagement
09:16
au cours des mois précédents.
09:20
Continue pour obtenir cette libération.
09:21
Alors, je n'ai pas assisté à l'intégralité de la conversation,
09:25
mais seulement au début pour vous rejoindre.
09:27
Mais il y a eu beaucoup d'émotions
09:28
et beaucoup aussi d'échanges, bien sûr sur la suite aussi.
09:32
Ils se posent des questions, c'est normal.
09:35
Mais aussi, voilà.
09:37
Et le Président a été rassurant pour la suite avec eux ?
09:40
Monsieur l'Ambassadeur, le Président a été rassurant pour la suite.
09:43
Je sais bien qu'on ne peut pas rentrer dans les tractations
09:45
au risque de les faire rater.
09:48
Mais est-ce qu'il a été rassurant ?
09:51
Je pense que oui.
09:54
Il leur a dit qu'on était entièrement mobilisés
09:56
pour obtenir leur retour rapide en France
09:59
après cette première étape par l'Ambassade
10:02
qui était quand même notre priorité,
10:04
de les faire sortir de prison.
10:06
Et il a dit qu'ils continueraient ces contacts.
10:09
Et d'ailleurs, il va y avoir un contact très prochainement,
10:12
sans doute avec les autorités iraniennes.
10:15
Pour terminer, monsieur l'Ambassadeur,
10:16
la vie à l'Ambassade, maintenant, comment elle va se passer
10:18
le temps qu'ils reviennent en France le plus tôt possible ?
10:20
Il y a cette incertitude.
10:22
Ça va se passer comment, maintenant, la vie à l'Ambassade ?
10:25
Écoutez, ils sont installés avec nous dans l'enceinte de l'Ambassade.
10:30
Il y a de quoi prendre l'air, de quoi voir le ciel bleu,
10:34
ce qui n'était pas le cas pour eux pendant trois ans et demi.
10:36
Et puis, on va être avec eux et les entourer,
10:39
répondre à ce qu'ils n'ont pas pu faire pendant trois ans et demi,
10:42
c'est-à-dire lire, parler à leur famille,
10:46
faire des mathématiques, puisque c'est la passion de Jacques.
10:49
Donc, on va s'organiser pour que ce soit un séjour,
10:52
d'abord le plus court possible,
10:54
mais qu'il soit agréable pour eux.
10:56
Les familles envisagent de venir, si ça durait ?
11:01
Je ne connais pas leurs intentions.
11:03
Ce ne serait pas nécessairement mon conseil,
11:05
mais en tout cas, elles vont pouvoir échanger
11:08
vraiment très librement à partir de l'Ambassade
11:12
dès cet après-midi.
11:15
Merci d'avoir été en ligne de Téhéran.
11:17
Vous serez très fort pour nous, Cécile et Jacques,
11:21
pour les auditeurs d'RTL, pour la rédaction d'RTL.
11:24
Merci, monsieur l'ambassadeur, d'avoir été en ligne.
11:26
Merci, maître Villard, d'être venu ce matin, ici.
11:29
Merci à vous.
11:29
Merci.
11:29
Merci.
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