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  • il y a 1 jour
Les syndicats sont-ils convaincus par le geste de Sébastien Lecornu ce mercredi, notamment sur la retraite des femmes ? Alors qu'une nouvelle journée de mobilisation se tient ce jeudi, craignent-ils l'essoufflement du mouvement ? Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, est l'invitée de RTL Matin.
Regardez Face à Fogiel du 02 octobre 2025.

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Transcription
00:01RTL Matin, Thomas Soto
00:02Il est 8h18 face à Fogiel, l'interview de Marc-Olivier Fogiel en cette nouvelle journée de mobilisation.
00:10Vous recevez une femme qui sera en tête de cortège tout à l'heure, c'est la secrétaire générale de la CFDT, Marie-Lise Léon.
00:16Bonjour Marie-Lise Léon.
00:17Bonjour.
00:17On craint une femme mobilisation, vous craignez le pchit ?
00:21Non pas du tout, moi je pense que le monde du travail est très mobilisé sur la question du budget mais sur plein d'autres sujets.
00:27comme la question de l'emploi, la question de la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:34Moins de 10% de grévis chez les enseignants, trafic quasiment normal dans les métros, c'est pas la méthode couée ?
00:40Il y aura du monde dans les cortèges et je pense que ce qui est important aussi, moi en tant que responsable syndical, c'est d'offrir ce cadre d'expression.
00:48Mais justement ce cadre d'expression, il n'y a pas de gouvernement, il n'y a pas encore de budget, on peut se dire vu d'ici, mais à quoi ça sert ?
00:57Attendez, attendez au moins de vous énerver pour quelque chose.
01:01Ah non mais on ne s'y énerve pas pour rien, je vous rassure.
01:04Il y a des pistes qui ont été mises sur la table au mois de juillet, il y a quand même des axes qui ont été définis, des grandes lignes qui ont été définies par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu.
01:12Et il y a une chose qui n'est absolument pas claire et c'est le message de cet après-midi, c'est est-ce que le Premier ministre est prêt à faire en sorte que l'ensemble des efforts à faire soient justement répartis et partagés ?
01:26Et en fait, partage des efforts, c'est le mot d'ordre de cet après-midi pour la CMU.
01:31Mais je vais vous renvoyer la balle, vous avez peut-être entendu tout à l'heure l'excellente chronique de François Langlais sur la Grèce.
01:37Moi j'étais interpellé avec Thomas, aujourd'hui il manifeste, parce qu'ils vont pouvoir travailler de 8h à 21h, 37 jours par an.
01:4741h de travail hebdomadaire.
01:50Vous avez vu comment ils se sont redressés la Grèce ?
01:52Vous vous proposez quoi concrètement pour qu'on se redresse ? Parce qu'on voit bien sur contre quoi vous luttez, mais à l'inverse, qu'est-ce que vous proposez pour réduire ce déficit en fait ?
02:00On propose qu'il y ait un travail autour de la question des dépenses de l'État, on n'est pas contre le fait du tout de faire un certain nombre d'économies.
02:066 milliards il a proposé.
02:08Oui, mais le problème c'est qu'aujourd'hui on nous dit, on ne remplace pas un fonctionnaire sur trois qui part à la retraite.
02:13Ce n'est pas une solution, ce n'est pas une solution qui prend en compte la question du travail.
02:17Donc moi mon rôle d'organisation, de responsable d'organisation syndicale, c'est de dire que le travail est invisible, le travail est considéré comme une ligne budgétaire, comme les fonctionnaires, donc c'est de mettre en lumière.
02:29Mais travailler plus, Marc-Olivier Feugel, travailler plus, vous pouvez le faire par dérogation, par accord d'entreprise, par accord de branche.
02:35Aujourd'hui il n'y a pas de sujet de quantité de travail.
02:38On en est très loin.
02:38Le sujet aujourd'hui, si on veut parler de la question du travailler plus, c'est la question du travailler tous.
02:44Vous savez qu'on a un problème d'emploi des seniors, à partir de 50 ans, on vous explique que vous n'avez plus votre place dans les entreprises.
02:51Aujourd'hui la question de l'emploi des jeunes est aussi une grande difficulté.
02:55Ils ont de plus en plus de mal à s'insérer dans le monde du travail.
02:59Et donc quand je dis partage des efforts, ça veut dire partage des responsabilités.
03:02C'est-à-dire que nous on propose un certain nombre de choses, par exemple sur l'emploi des seniors, qu'ils puissent y avoir des véritables perspectives de carrière,
03:11un maintien dans l'emploi des seniors avec des différents dispositifs, la retraite progressive qu'on a obtenue,
03:18qui est valable pour tous les salariés, les agents des fonctions publiques dès 60 ans.
03:24Ça c'est des modalités concrètes de faire en sorte que tout le monde puisse travailler jusqu'à la fin de sa carrière sans être mis dehors comme un mal propre parce qu'on coûte trop cher.
03:33Je reviens à mon exemple de la Grèce.
03:35Vous avez vu l'Italie, vous avez vu l'Espagne.
03:38Elles se sont serrées la ceinture pour finalement sortir de la galère dans laquelle ils étaient.
03:44Vous avez entendu la Grèce, la croissance est de 2,5%, 4 fois la France.
03:48Il faut se serrer la ceinture.
03:50Ah mais j'ai jamais dit le contraire quand je dis partage des efforts.
03:53On ne vous entend pas sur serrer la ceinture.
03:54Non mais parce qu'aujourd'hui, toutes les propositions qui ont pu être mises sur la table,
03:59c'est uniquement demander aux membres du travail de faire des efforts sans se poser la question de la répartition équitable.
04:05Je comprends mais faites des efforts. Je voudrais vous entendre là-dessus.
04:07Je ne vous entends pas sur faites des efforts. Quel effort vous êtes prête à faire ?
04:11Une revue, on parle de la question des dépenses de l'État.
04:15Une revue des activités.
04:16Mais ça ce n'est pas vous qui faites des activités.
04:18Je pense que c'est l'État.
04:20Les salariés, vous défendez les salariés.
04:22Qui paye des impôts et qui fait fonctionner l'État, c'est quand même l'ensemble des concitoyens.
04:27Donc c'est juste l'État qui doit finalement...
04:29Non, non, non, mais c'est là qu'il ne faut pas être caricatural.
04:32Ce n'est pas l'un ou l'autre.
04:34L'ensemble des efforts doivent être répartis équitablement.
04:38Et l'ensemble des travailleurs sont tout à fait conscients qu'il y a un moment des efforts à faire.
04:43C'est là-dessus que je voudrais vous entendre, Marie-Lise Léon.
04:45Quel type d'efforts ?
04:47Oui, mais pour le coup, l'ensemble des efforts qui ont été demandés aujourd'hui
04:51sur les franchises médicales, la plus mauvaise indemnisation des arrêts de travail,
05:01aujourd'hui, on sait que ce sont des propositions qui ont été mises sur la table
05:05qui ne résoudent, qui ne vont pas résoudre le problème.
05:08Parce qu'en fait, s'il y a aujourd'hui plus d'arrêts de travail, nous on est prêts à regarder
05:11pourquoi il y a plus d'arrêts de travail.
05:13Mais ce n'est pas en mettant des jours de carence que ça va changer les choses,
05:16puisqu'on sait que plus on met des jours de carence, plus les arrêts s'allongent.
05:20Je vous promets, moi qui dirigez une entreprise,
05:22quand vous mettez des jours de carence et que vous ne payez pas aux salariés,
05:25je vous promets qu'il y en a moins de jours de travail.
05:26Oui, ça c'est votre exemple.
05:28Ah bah oui, c'est mon exemple.
05:29Mais du coup, et donc vous pouvez vous satisfaire que les gens ne s'arrêtent pas.
05:31Je ne vous dis pas ça, mais est-ce que par exemple le durcissement des conditions
05:34des réunions conventionnelles...
05:36Non mais c'est intéressant votre cas, de dire que des personnes qui sont malades,
05:38qui viennent quand même de...
05:39Ou qui sont mollement malades.
05:41Ah bah ouais, moi je ne connais pas des salariés mollement malades.
05:44Ça je vous promets, je vous reconnais.
05:44Vous devez avoir une entreprise très particulière.
05:46Non, non.
05:47Parce que quand vous avez des personnes qui sont malades,
05:49qui viennent travailler, que vous travaillez dans le soin,
05:51que vous êtes dans un EHPAD...
05:52Non mais bien sûr, je ne veux pas être écriteur naturel de l'autre côté.
05:56Le durcissement des conditions des ruptures...
05:57Non.
05:58Donc la question...
05:59Non, je vous dis qu'il y a peut-être du gras ici, là, et qu'il faut peut-être...
06:03Non mais quand je dis la revue d'activité, bah oui, c'est de regarder qui fait quoi,
06:07à quoi ça sert, est-ce que c'est prioritaire, etc.
06:09Le durcissement des conditions des ruptures conventionnelles.
06:12Ça c'est quelque chose...
06:13Alors, moi je suis intéressée, la façon dont vous présentez les choses,
06:16c'est de dire, oui, moi je pense qu'il y a aussi des abus du côté des ruptures conventionnelles.
06:20Mais les principaux abus, vous allez me dire...
06:22Chez l'employeur ?
06:23Bah, ils n'osent pas dire non à un salarié.
06:26Moi, je sais qu'il y a des exemples de salariés qui ont un boulot,
06:30qui le quittent pour un autre travail, et qui demandent une rupture conventionnelle.
06:34C'est pas fait pour ça.
06:34On démissionne et on va prendre un autre boulot.
06:37Et ce sont souvent des employeurs qui nous disent,
06:39bah, on ne refuse pas la rupture conventionnelle...
06:41Oui, parce que souvent il y a des congés, justement, maladie, qui s'accumulent derrière.
06:45Mais c'est comme ça, c'est la réalité, Marie-Vise Léon.
06:47Oui, mais ça, ça veut dire que c'est des employeurs qui n'assument pas leurs responsabilités.
06:50Et si chacun compte sur l'autre pour faire des efforts et assumer ses responsabilités,
06:55on ne s'en sortira pas.
06:56Les salariés qui, vous avez vu évidemment, les ouvriers qui sont à 54% qui votent RN,
07:00est-ce que c'est l'échec des syndicats, ça ?
07:03Alors, c'est une...
07:04Non, mais c'est une question qui se pose à tout le monde, mais pas qu'aux syndicats.
07:07Moi, je sais que dans les sympathisants CFDT, il y a une proportion bien moindre.
07:11Donc, je pense que le syndicalisme et le syndicalisme CFDT, c'est un rempart à la montée des idées d'extrême droite.
07:17Et un salarié CFDT qui vote RN, vous dites quoi ? Ça vous pose un sujet ?
07:21Ça me pose une question et du coup, moi, j'ai envie de... Je vais le voir.
07:25Je vais le voir et je vais discuter avec lui pour savoir pourquoi il pense que ça peut être une bonne idée,
07:30une solution de voter pour un parti qui ne prône que la stigmatisation, la division,
07:35y compris du monde du travail, en faisant le tri entre les Français et les non-Français.
07:39Et ils vous répondent parce qu'ils sont à l'écoute de nos préoccupations ?
07:42Oui, je dis, sauf que les réponses ne sont pas les bonnes.
07:45Les réponses ne sont pas les bonnes.
07:46Donc, on est tout à fait...
07:48Je pense que c'est important de pouvoir aller à la rencontre de ces personnes
07:52qui pensent que c'est une solution politique.
07:55Et donc, d'avoir un dialogue et de pouvoir essayer de les convaincre
07:58que ce n'est pas forcément compatible avec ce que nous, on porte en tant que CFDT.
08:02C'est Bastien Lecornu qui vous écrit hier et notamment qui est prêt à travailler sur la retraite des femmes.
08:06Vous propose d'ouvrir plusieurs autres dossiers.
08:08Financement de la protection sociale, réindustrialisation, conditions de travail,
08:11qualité de biotravail, renforcement du paritarisme, fonctionnement du marché du travail.
08:15Vous lui dites quoi ?
08:17Je lui dis qu'il est optimiste parce que ça veut dire qu'il se projette
08:20au-delà d'une semaine ou 15 jours.
08:23Et nous, c'est des sujets sur lesquels on est prêt à travailler.
08:25Oui, on est prêt à travailler.
08:26Parce que je pense que ce qui mine aussi aujourd'hui les citoyens et les citoyennes,
08:31c'est qu'ils ne voient pas de perspective.
08:33Tout le monde parle d'une semaine à l'autre de l'échéance à venir à quelques jours.
08:37Vous l'accompagnez.
08:38Et qu'on a besoin, je ne l'accompagne pas.
08:39Je suis prête à discuter avec d'autres organisations syndicales.
08:43Et puis moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce que les organisations patronales
08:46sont prêtes aussi à mettre sur la table.
08:48Quand vous discutez avec lui, ça se passe comment ?
08:50Vous avez entendu Marine Tondelier qui dit qu'avec François Bayrou,
08:53c'était malès TV dans le bureau.
08:55Là, c'était malès TV aussi pour vous quand vous parliez avec François Bayrou ?
08:58Avec François Bayrou, non. Après, ce n'est pas tout à fait le même style.
09:04Sébastien Lecornu a une vision assez claire de ce qu'il veut, de ce qu'il ne veut pas.
09:10Mais je pense qu'avant le discours de politique générale, on aura du mal à y voir clair.
09:14Et le 13 octobre, l'appel du MEDEF, ce sont eux les vrais insoumis, les patrons mal aimés ?
09:20C'est comme ça qu'ils se déclarent.
09:22Je suis assez surprise de cette nouvelle appellation.
09:26Ils ont le droit de se mobiliser.
09:28Qu'on veut finalement les plumer.
09:30Oui, je ne suis pas sûre qu'appeler à faire une manifestation comme ça,
09:36en disant qu'on est contre tout ce qui est sur la table,
09:38je ne suis pas sûre que ce soit très positif en termes de dialogue.
09:40Après, on verra si c'est une réussite.
09:44Bonne journée de mobilisation.
09:45Il y en aura une quatrième.
09:46Il y en a une qui n'était pas à l'appel des syndicats,
09:48deux à l'appel des syndicats, une quatrième.
09:49Je ne peux pas vous dire.
09:50On va voir comment cette journée se déroule.
09:52Et puis, je pense qu'il va être surtout important d'attendre le discours de politique général du Premier ministre.
09:57Votre dernier livre, S'engager chez Flammarion.
09:59Merci.
10:00Merci beaucoup.
10:00Merci Marie-Lise Léon.
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