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00:00Générique
00:00Bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage de l'actualité.
00:09Bonjour Renaud Delis.
00:10Bonjour Agathe.
00:11Deux sujets à la une ce matin.
00:12Le narcotrafic va-t-il s'imposer comme le sujet des municipales ?
00:17Et puis comment réformer notre système d'aide sociale ?
00:20La location sociale unique, solution au mirage.
00:24Pour nous éclairer aujourd'hui nos informés,
00:26Alexandra Saviana, grand reporter à l'Express.
00:28Bonjour Alexandra.
00:29Bonjour.
00:29Gilles Bernstein, présentateur des 4 vérités tous les matins sur France 2.
00:32Bonjour Gilles.
00:33Bonjour Agathe.
00:34Et Paul Barcelone, journaliste politique au service politique de France Info.
00:38Bonjour Paul, je vais y arriver.
00:40On commence donc avec notre premier débat, Renaud.
00:42Le narcotrafic et Emmanuel Macron qui sonne la mobilisation.
00:46Il a réuni le chef de l'État hier à l'Élysée,
00:48les ministres du gouvernement qui sont concernés par ce dossier de la lutte contre le narcotrafic.
00:52Et puis les principaux acteurs aussi de la police, des services judiciaires engagés dans cette lutte.
00:58Rappelons que cette réunion survient quelques jours après l'assassinat la semaine dernière du petit frère Damien Kessassi,
01:05qui est un militant écologiste à Marseille engagé dans la lutte contre le narcotrafic.
01:11Les obsèques de la victime ont d'ailleurs eu lieu hier à Marseille.
01:14Dans ce cadre, dans ce contexte, l'exécutif assure vouloir mener une action durable pour lutter contre ce fléau.
01:23Et d'ailleurs, le chef de l'État a annoncé qu'il se rendrait, il a fait annoncer par le ministre de l'Intérieur,
01:27qu'il se rendrait à la mi-décembre à Marseille.
01:30Comment lutter contre le narco-banditisme aujourd'hui ?
01:33Voici ce qu'on a dit hier à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu,
01:37en soulignant le profil nouveau que prend cette délinquance.
01:44Aujourd'hui, on le sait très bien que ces réseaux sont beaucoup plus diffus,
01:47beaucoup plus nombreux, avec aussi malheureusement des acteurs de plus en plus jeunes,
01:53y compris des assassins qui peuvent avoir 14, 15 ou 16 ans.
01:58Et que face à cette mutation de l'adversaire, on doit évidemment à notre tour s'adapter.
02:04C'est le sens évidemment des moyens importants qui vont être encore alloués pour l'autorité judiciaire à Marseille.
02:10C'est ce que réclame Amin Kessassi, donc le frère de la victime.
02:13Dans une tribune au Monde ce matin, il dit qu'il ne se taira pas face à la menace.
02:18Rappelons qu'il vit désormais sous protection policière.
02:21Mais Amin Kessassi aussi interpelle les pouvoirs publics.
02:24Nous comptons nos morts, dit-il.
02:25Mais que fait l'État ?
02:27Amin Kessassi qui dit qu'il ne se taira pas, mais cet assassinat d'avertissement,
02:34comme dit le procureur, probablement d'avertissement.
02:37Est-ce qu'il est déjà en train de produire ses effets, Alexandra Saviana ?
02:40Est-ce qu'il y a une omerta qui peut se répandre ?
02:44La peur aussi, la terreur face à ce phénomène qui s'étend ?
02:48En tout cas, il suffit d'écouter les habitants des quartiers de Marseille
02:52pour voir qu'effectivement la peur se diffuse.
02:54Ce qui est frappant avec l'événement qui vient de se produire,
02:58c'est qu'on a l'impression d'une escalade assez inexorable,
03:03malgré les moyens mis en place.
03:06Je pense qu'il ne faut absolument pas relativiser ce qui est fait par la justice
03:11et par la police aujourd'hui en matière de lutte contre les stupéfiants.
03:14C'est en train de devenir une priorité et c'est très important.
03:17Mais force est de constater qu'on a l'impression de se retrouver un peu aux prémices
03:21de ce qu'avaient vécu les Pays-Bas il y a quelques années en arrière.
03:25Je regardais dès 2018, les policiers néerlandais disaient
03:28« On est face à un narco-État ».
03:30À l'époque, ça avait impressionné.
03:32On s'était demandé si effectivement c'était juste comme terme ou pas.
03:35Il y avait eu ensuite, après 2020, une tribune de politique néerlandais
03:39qui disait « On se retrouve de plus en plus face à des narco-États ».
03:43Là-bas, des personnalités ont été menacées.
03:45Des juges, des magistrats, des politiques.
03:49Donc la tentation de l'escalade est là.
03:51On pense aussi à l'Italie des années 70.
03:54Et donc tout ce que tentent de faire des militants comme Minkassassi aujourd'hui
03:59et les politiques, c'est de stopper cet engrenage.
04:04Et il va falloir mettre beaucoup, beaucoup de moyens.
04:07Parce que juste pour vous donner un chiffre,
04:09aujourd'hui, on connaît les grands têtes de réseau.
04:14On sait qu'il y a 50...
04:16C'était le Dimitri Zoulas, le chef de l'Office anti-stupéfiants,
04:20qui le disait en début d'année.
04:21Il y a à peu près 50 têtes de réseau en France.
04:25Elles sont en France.
04:27Ce qui gère le réseau français.
04:28Ce qui gère le réseau.
04:29Et il y en a une trentaine qui ont été interpellées dans les 4 dernières années.
04:33Donc on voit que l'effort est fait, mais qu'il n'est pas encore suffisant
04:36face à un trafic qui prend de plus en plus d'ampleur.
04:39Est-ce que l'État, le gouvernement, le président, est prêt à mettre plus de moyens, Paul ?
04:43Parce qu'il y a des moyens qui ont déjà été actés, mais qui ne sont même pas encore appliqués, non ?
04:47Oui, par exemple la loi narcotrafic, qui prévoit notamment la création du PNACO.
04:51C'est un parquet spécialisé contre la criminalité organisée,
04:54qui sera installé le 1er janvier prochain.
04:56La question des moyens, on sent bien qu'elle est centrale.
05:00Et hier, cette réunion à l'Élysée, réunion au sommet convoquée par Emmanuel Macron,
05:04elle n'a pas débouché sur de nouvelles annonces.
05:06Elle a permis à Laurent Nouniès de qualifier le crime d'avertissement,
05:09suite à l'assassinat, suite au meurtre de Médic et Sassi.
05:13Mais effectivement, la question, c'est celle de l'impuissance de l'exécutif,
05:17et a fortiori d'Emmanuel Macron et de Sébastien Lecornu,
05:20dans le moment politique qu'on connaît.
05:22D'où aussi l'appel, et on vient de l'entendre, de Sébastien Lecornu
05:25à une forme d'unité nationale, à la recherche de consensus.
05:29Il voudrait appliquer les moyens de la lutte contre le terrorisme
05:31à la lutte contre les narcotrafiques.
05:34Il essaye d'en faire un sujet de consensus dans la classe politique,
05:36au moins du point de vue des condamnations politiques.
05:38Mais on voit que ça renvoie l'exécutif à la question des moyens.
05:42Et ça renvoie la classe politique aussi à une division assez traditionnelle.
05:47D'un côté, ceux au sein de l'exécutif qui disent
05:50qu'il faut appliquer les moyens du terrorisme au narcotrafique,
05:54et ceux, notamment à gauche, qui disent
05:56« mais c'est aussi un sujet d'éducation et de prévention ».
06:00Gilles Bornstein, ça veut dire qu'on est un peu au milieu du guet ?
06:04Il n'y a pas de consensus, en tout cas, sur la réponse ?
06:07On est un peu au milieu du guet, mais j'ai l'impression
06:08que le consensus social est quand même un peu en train de bouger.
06:11C'est-à-dire que la personnalité des victimes étrangères au trafic,
06:15on l'a vu avec Ahmed Kessassi, de plus en plus jeune,
06:18on l'a vu avec le gamin qui lutte encore contre la mort à Grenoble de 12 ans,
06:21un gamin de 12 ans,
06:23la violence des gangs de narcotrafique fait que j'ai le sentiment
06:27que le consensus est un peu en train de bouger,
06:29et que même à gauche, les maires de gauche, les maires socialistes,
06:33les nombreux maires socialistes, ils sont aux prises avec le narcotrafique dans leur commune.
06:37Et ils voient bien que ça démantèle complètement le tissu social.
06:41Donc oui, j'ai entendu Manuel Bompard dire qu'il fallait arrêter le tour répressif sur la gauche.
06:46Je ne sens pas non plus une classe politique très en opposition sur la loi narcotrafique.
06:52vient d'une proposition sénatoriale LR socialiste.
06:56Elle avait été votée dans une très large majorité.
06:58Votée par le Rassemblement national.
07:00Elle a été votée par une très large majorité.
07:02Donc là, j'ai l'impression, on n'est pas sur la prévention des petits fumeurs de joint.
07:06On est vraiment sur quelque chose dont tout le monde a conscience que ça peut désagréger le tissu social.
07:11J'ai l'impression quand même qu'il y a quand même un relatif consensus politique,
07:16surtout qu'on n'est pas au début, parce que de ce qui a fuité de la réunion d'hier,
07:19là, c'était un meurtre d'avertissement.
07:21Ce dont l'État a peur, c'est que l'avertissement soit de plus en plus rare.
07:23Ce qui s'est passé aux Pays-Bas, ce qui s'est passé en Belgique, ce qui s'est passé en Italie,
07:28c'est des juges assassinés, c'est des journalistes qui enquêtent à qui on s'en prend,
07:32c'est les fonctions régaliennes de l'État, des inspecteurs, des douanes, etc.
07:36Ce dont on a peur à la tête de l'État, c'est que voilà, c'est que l'avertissement,
07:39comme ce sont des gangs qui sont sans limite, que l'avertissement soit de plus en plus large
07:44et qu'on essaye de plus en plus d'intimider le corps social,
07:48justement parce qu'il devient assez consensuel.
07:50C'est ça l'inquiétude, Alexandra ?
07:51Oui, parce que sur la question, je voulais y revenir, sur la question de la consommation.
07:55La consommation de cannabis, elle reste stable depuis 5 ans.
07:58En revanche, la consommation de cocaïne, elle a doublé.
08:03Et ça, c'est parce que le marché français est inondé par une production venue d'Amérique latine.
08:07Je pense que c'est important de le rappeler, on a une production en Amérique latine qui est passée de 2500 tonnes de cocaïne par an à 4000.
08:15Donc on a vraiment un État qui est confronté à un déluge de marchandises et un marché qui cherche à être de plus en plus saturé.
08:22Ce qui s'est passé, c'est que les cartels sud-américains ont été contactés par les cartels français depuis le début des années 2000.
08:29Et les cartels sud-américains voient la France, voient l'Europe comme une nouvelle opportunité de marché après avoir saturé le marché américain.
08:37Donc là, on n'en est encore qu'aux prémices, encore une fois.
08:40Et il faut stopper l'avalanche avant qu'elle ne déferle sur le continent.
08:45Et ça, c'est lié notamment à la mondialisation des trafics.
08:48C'est parce que si les cartels sud-américains ont moins de débouchés, si j'ose dire, aux États-Unis, en Amérique du Nord,
08:52parce que l'Amérique du Nord elle-même subit les ravages du fentanyl.
08:56Et c'est depuis que le fentanyl, dans lequel d'ailleurs Washington soupçonne,
08:59puisqu'une bonne partie de la production du fentanyl est notamment produite en Chine,
09:04donc il y a aussi un enjeu géopolitique entre Washington et Pékin de ce point de vue-là.
09:07Et c'est aussi depuis que les narcotrafiquants latino-américains ont moins de débouchés aux États-Unis
09:12parce qu'ils sont concurrencés par le fentanyl,
09:14que la production se déverse encore plus en Europe et en France tout particulièrement.
09:17Mais c'est là qu'on voit que depuis cette espèce, cette sorte de mondialisation du trafic de drogue en général,
09:27jusqu'à la question de la consommation,
09:30cette économie aujourd'hui ravage, gangrène et menace nos démocraties,
09:34a commencé aujourd'hui par la démocratie française.
09:36Et je ne suis pas aussi persuadé que ça qu'il y ait véritablement un consensus.
09:40Il y a un consensus pour condamner évidemment les assassinats, les crimes,
09:44et pour manifester son émotion bien légitime au regard de ce qui vient de se passer
09:47à Marseille.
09:48Et tout le monde l'a fait.
09:49Mais c'est vrai qu'à gauche, il y a aussi certains qui mettent l'accent
09:53sur la dimension sociétale du problème, qui est réelle bien sûr.
09:56Mais aussi, on l'a vu d'ailleurs hier, l'exécutif a pointé la question de la consommation.
10:00Emmanuel Macron a dit que consommer de la cocaïne,
10:03c'était être complice du financement des trafiquants.
10:05Laurent Nunez a incité sur ce point-là.
10:07Fabien Roussel aussi, le secrétaire national du Parti communiste,
10:09a dit lui, sur chaque barrette de chit ou chaque gramme de coke,
10:13il y a du sang, fin de citation.
10:14Bon, oui, mais ça, ça ne fait pas consensus à gauche, on le sait.
10:19En tout cas, pour l'éventuelle dépénalisation, par exemple, du cannabis
10:24ou d'autres drogues dites douces.
10:26Et je pense que sur ce débat-là, il y a potentiellement des réponses
10:29qui sont très différentes.
10:31Et juste, je note d'ailleurs que le soutien, évidemment,
10:34à Amine Kassassi a été unanime, et notamment de la part de sa famille politique,
10:38exprimée notamment encore hier par Cyrielle Châtelain,
10:40la patronne du groupe écologiste, mais que certaines figures de politique nationale
10:45sont plus discrètes.
10:46Marine Tondelier, elle a aussi manifesté son émotion,
10:48mais je trouve que globalement, l'ensemble des figures politiques
10:51devraient justement manifester cette union sacrée
10:56de façon sûrement plus spectaculaire, parce qu'on a atteint,
10:58on a franchi un nouveau stade avec ce qui vient de se passer à Marseille,
11:02et certaines figures politiques sont beaucoup plus bruyantes sur d'autres sujets.
11:05Paul Barcella.
11:05Pour compléter ce que dit Renaud, effectivement, le consensus s'arrête aussi
11:08quand on entend le Rassemblement national, et notamment Franck Alizio,
11:11qui est député RN, proche de Marine Le Pen,
11:13qui est même candidat pour le Rassemblement national à la mairie de Marseille,
11:16qui dit qu'il faut décréter l'état d'urgence dans la ville.
11:19L'état d'urgence, ce sont évidemment des mots forts,
11:20alors on a entendu hier l'exécutif dire qu'il faut dupliquer...
11:23Il le fait tous les trois mois, tous les trois mois, Franck Alizio.
11:24Toujours, et ce refrain va certainement revenir,
11:28alors qu'on est à quatre mois des élections municipales,
11:30et qu'il y a aussi beaucoup d'inquiétudes au-delà de la population,
11:32chez les élus locaux, et le thème des narcotrafics va devenir évidemment central
11:36dans la campagne des municipales.
11:39Deux choses sur la réponse d'Emmanuel Macron.
11:41D'abord, il appelle à dupliquer le modèle de la lutte contre le terrorisme,
11:46ce que je disais tout à l'heure, à la lutte contre les narcotrafics,
11:48sans parler jamais, ni Sébastien Lecornu d'ailleurs,
11:51hier à l'Assemblée de l'état d'urgence.
11:53Et le deuxième levier, entre guillemets,
11:56c'est l'appel à la responsabilité des consommateurs,
11:58où il dit acheter un peu de cocaïne et du cannabis,
12:01aujourd'hui, c'est être complice de ces trafics qui pourrissent la vie des quartiers,
12:05qui tuent des enfants.
12:06Voilà ce qu'a dit hier le chef de l'État en conférence de presse en Allemagne.
12:09Ce sujet pourrait s'imposer comme le sujet des municipales.
12:12Gilles, on sait que la sécurité est une des priorités des Français pour ces élections,
12:16et ça ne risque pas de faciliter le consensus, peut-être, non ?
12:18L'approche d'une élection.
12:19C'est certain que ça va compter,
12:20c'est certain que la sécurité en général, vous avez raison,
12:23et cette émergence, cette arrivée de ce problème du narcotrafic
12:27va être au cœur des élections municipales.
12:31C'est vrai que la politique n'est pas du ressort des maires,
12:35c'est assez compliqué pour un maire de décider ce qu'on fait.
12:39On a vu des maires de gauche, par exemple,
12:40je me souviens de Nathalie Apéret, maire socialiste de Rennes,
12:43qui n'est pas, qui est socialiste, socialiste,
12:46à un moment, demander l'aide de l'armée.
12:49Donc, d'accord, il n'y a pas un consensus absolu.
12:55Mais vous pensez que ça peut bouger ?
12:56Renaud a raison.
12:57Je pense quand même que ça a tendance à transcender
13:00un certain nombre de familles politiques, tant c'est violent.
13:05Dans un instant, on parle de l'allocation sociale unique
13:07que veut mettre en place le gouvernement.
13:09Qu'est-ce que ça signifie exactement ?
13:11Mais tout de suite, il est 9h19,
13:13et c'est l'Info en une minute avec Théo Méton et Gimbault.
13:15Le rapport de l'ONG flagrant déni sur l'IGPN
13:20est peu documenté avec des interprétations biaisées et militantes,
13:25estime sur France Info Stéphane Ardouin,
13:27le chef de la police des polices.
13:29Ce rapport dénonce une opacité des enquêtes
13:32et un manque d'indépendance.
13:34La défenseure des droits rappelle qu'un enfant n'est pas un adulte
13:37et doit bénéficier d'une justice adaptée.
13:40Elle déplore la volonté de répression au détriment de l'éducation.
13:44Selon Claire Edon, il n'y a pas d'augmentation d'effets commis par les mineurs,
13:49mais un rajeunissement de la délinquance.
13:51Des avions de chasse roumains déployés ce matin
13:54après une incursion de drones au-dessus de son territoire.
13:58Le survol de drones a duré 12 minutes.
14:00L'Ukraine fait par ailleurs état de 9 morts
14:03dans une frappe russe à l'ouest du pays.
14:05Des flammes géantes, un important incendie au Japon,
14:08dans la ville d'Oïta, sur l'île de Kyushu.
14:11170 bâtiments d'une zone résidentielle ont brûlé.
14:14Une personne est portée disparue.
14:18France Info
14:19Les informés, Renaud Delis, Agathe Lambret.
14:25Les informés avec Alexandra Saviana de l'Express,
14:30Gilles Bornstein pour France 2 et Paul Barcelone du service politique de France Info.
14:35On passe à notre deuxième sujet, Renaud.
14:37L'allocation sociale unique, c'est quoi ?
14:40Une solution ou un mirage ?
14:41Alors, c'est en tout cas, depuis quelques années, déjà un peu un serpent de mer.
14:44On entend un certain nombre de responsables politiques l'évoquer.
14:48Et c'est le Premier ministre en personne, Sébastien Lecornu,
14:50qui a annoncé, c'était vendredi, son intention de présenter un projet de loi,
14:53dit-il, dès le mois de décembre,
14:55pour créer donc cette allocation sociale unique.
14:58Alors, à quoi est-ce que ça pourrait ressembler ?
15:00Est-ce que ce serait un mode de réforme efficace de notre système d'aide sociale ?
15:04Et quelle est véritablement l'intention du gouvernement ?
15:06La réponse, il y a quelques minutes, sur votre plateau,
15:08de celui qui était votre invité, Jean-Pierre Farandou,
15:10le ministre du Travail et des Solidarités.
15:13Il y a un sujet aussi de simplification.
15:15Vous savez, il y a une quinzaine d'aides.
15:16Personne ne s'y retrouve, même pas l'État, à la limite.
15:19Il faut donc unifier les modes de calcul,
15:21raisonner par foyer, parce qu'on raisonne aujourd'hui à l'individu,
15:23mais en fait, c'est souvent par foyer qu'il faut raisonner,
15:25que la question de dire, le travail doit plus payer qu'un système d'aide...
15:28Mais vous connaissez beaucoup de gens qui ne travaillent pas
15:30et qui gagnent plus que des personnes qui travaillent ?
15:33Je ne sais pas bien vous répondre.
15:34On a devant nous beaucoup de travail de concertation
15:36pour finaliser ce projet de loi.
15:39Très bonne question.
15:41Qui ne travaille pas ?
15:44Il y en a peut-être en politique, d'ailleurs.
15:47En tout cas, pour revenir au sujet, on l'a compris,
15:50il y a effectivement un besoin de simplification,
15:52parce que les explications elles-mêmes du ministre
15:53ne sont pas forcément limpides.
15:55Alors à quoi ça pourrait correspondre,
15:56cette allocation sociale unique ?
15:59On évoque l'éventualité de regrouper plusieurs aides,
16:01comme la prime d'activité, le RSA,
16:02certaines aides de logement.
16:03Est-ce que c'est possible de regrouper ces aides diverses, d'une part ?
16:08Est-ce que ce serait effectivement plus simple ?
16:10Est-ce que c'est aussi un moyen peut-être caché
16:12de faire des économies pour la puissance publique ?
16:15Et puis tout simplement aussi, est-ce qu'il y aura une majorité
16:16à l'Assemblée nationale pour adopter une telle allocation
16:19dès le mois de décembre ?
16:20Lorsqu'elle viendra en débat, si le projet de loi est déposé au mois de décembre.
16:23Paul Barcelone, il y a un consensus sur ce sujet ?
16:25Je pense que c'est difficile à dire,
16:26parce qu'il n'y a pas de consensus sur grand-chose aujourd'hui.
16:28Même sur la question des narcotrafic, on n'était pas tous d'accord
16:31sur le sens du consensus.
16:33Déjà, rappeler le principe et la volonté du gouvernement,
16:36effectivement, créer une sorte de guichet unique
16:38avec RSA, prime d'activité, et les aides au logement.
16:42On a entendu Jean-Pierre Farandou,
16:44le ministre du Travail et des Solidarités,
16:46à votre micro dire,
16:47l'idée c'est quand même de simplifier,
16:49de donner un peu de lisibilité,
16:50et que les gens puissent s'y retrouver
16:52en ayant un seul guichet.
16:54Ce qui est une vieille volonté politique,
16:56Renaud parlait de serpents de mer,
16:57c'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron
16:59dès 2017.
17:01François Bayrou, Michel Barnier,
17:03les deux prédécesseurs de Sébastien Lecornu
17:05avaient déjà eu aussi cette idée-là.
17:07Donc oui, il y a la volonté probablement
17:08de faire des économies,
17:09de trouver un objet politique.
17:11Sébastien Lecornu a évoqué ce sujet vendredi
17:14devant les présidents de conseils départementaux.
17:16Donc il cherche des soutiens.
17:17Peut-être pour amadouer la droite,
17:19après avoir donné aussi beaucoup de gage à la gauche, non ?
17:21Parce que c'est une mesure forte pour la droite.
17:22Oui, peut-être, mais probablement.
17:24Effectivement, pour faire des économies,
17:26lutter contre la fraude,
17:27c'est aussi un des arguments du gouvernement,
17:28en disant, plus vous multipliez les guichets,
17:31plus la possibilité de passer entre les mailles du filet
17:33est grande.
17:34Donc il y a la volonté de trouver un objet politique,
17:37en tout cas de la part du gouvernement,
17:38dans un moment où c'est une souricière
17:41qui se dessine sur le budget de l'État
17:43et sur le budget de la sécurité sociale.
17:45Tout cela dans la perspective d'un vote
17:47qui devient de plus en plus hypothétique
17:49à l'Assemblée nationale.
17:50La volonté de la droite, avec cette mesure,
17:52Gilles Bornchen,
17:53s'est luttée contre l'assistanat.
17:54D'ailleurs, la droite veut plafonner
17:55le total de ces aides à 70% du SMIC.
17:59Jean-Pierre Farandou n'a pas répondu clairement
18:01sur ce point.
18:03Est-ce que ces aides seront plafonnées
18:06avec ce nouveau système ?
18:07Est-ce que les allocataires vont perdre de l'argent ?
18:10Ce qu'il n'a pas répondu,
18:12parce que je pense que ça n'est pas arbitré
18:13et que c'est effectivement un sujet compliqué.
18:16En tout cas, là, il y a une petite vision de gauche
18:20dans cette mesure et une grosse vision de droite.
18:21La petite vision de gauche, c'est de dire
18:22effectivement, chacun, comme il y aura une allocation unique,
18:26chacun y aura droit, il n'y aura pas besoin de la demander.
18:28Ça luttera contre la complexité
18:29qui fait que si vous avez du mal avec l'informatique,
18:32si vous avez honte d'aller la demander
18:33ou que sais-je, vous ne l'avez pas
18:35alors que vous y avez le droit.
18:36Tous les allocataires y auraient droit.
18:39Il y aurait moins de taux de non-recours.
18:41Il y aurait moins de taux de non-recours.
18:42Donc ça, c'est une diffusion des aides.
18:45Petite vision de gauche, la grosse vision de droite,
18:47c'est effectivement limiter à 70% du SMIC.
18:50C'est comme vous avez très justement posé la question,
18:53pour qu'il n'y ait pas de gens
18:54qui gagnent davantage d'argent sans travailler,
18:57qu'en travaillant.
18:58Ça, c'est effectivement un totem
18:59pour la droite et pour les républicains
19:01dont le gouvernement a besoin en ce moment
19:02pour faire voter le budget.
19:05Mais enfin, 70% du SMIC, ce n'est pas énorme.
19:07C'est compliqué de vivre avec 70% du SMIC.
19:11Il y a aussi un sujet financier,
19:13parce que si effectivement,
19:14tout le monde a accès à l'aide
19:19à laquelle il peut prétendre,
19:21ça coûte de l'argent à la collectivité locale.
19:24D'après Marie-Lise Léon, la patronne de la CFDT,
19:27ça pourrait coûter jusqu'à 2 milliards d'euros.
19:29Donc c'est une mesure d'économie demandée par la droite,
19:31mais qui, in fine, coûterait de l'argent
19:33que le gouvernement n'a pas.
19:34Alors, Alexandra Saviana,
19:35ce n'est pas simple à mettre en place non plus.
19:37On a un exemple notamment à l'étranger
19:39qui n'a pas vraiment fonctionné au Royaume-Uni.
19:41Le Royaume-Uni, voilà,
19:41où il y avait eu un désordre,
19:43un chaos administratif assez important.
19:45Et c'est justement ce qui avait empêché Paris
19:47de reprendre l'ASU
19:50et de la mettre en place très tôt,
19:52parce qu'il y a quand même un rapport
19:53qui paraît dès 2016,
19:55le rapport Cirug,
19:55qui veut justement fusionner 10 aides
19:59pour créer justement ce socle commun.
20:03Le problème, c'est que c'est extrêmement compliqué
20:05à mettre en place.
20:06Sur la question du consensus,
20:08justement, au début de l'été, en juillet,
20:10il y a eu deux députés,
20:11une députée PS et une députée Horizon,
20:14qui ont fait un audit flash
20:15où justement,
20:16elles préconisaient de mettre en place l'ASU.
20:18Donc, gauche et Horizon.
20:20Le problème, c'est que,
20:21dans leur description,
20:23c'est assez compliqué.
20:24Ils disent qu'il faut un socle commun
20:26complété par des modules spécifiques,
20:28logement, famille, handicap,
20:29calculé sur une base de ressources harmonisées.
20:31Donc, on comprend bien
20:35que ça va être extrêmement compliqué.
20:36Si on ne comprend pas ce qu'on veut faire,
20:37déjà, c'est mal parti.
20:39C'est une simplification plutôt complexe,
20:40effectivement, on le comprend
20:41en écoutant Alexandra Saviana.
20:42Et puis, vous disiez que Jean-Pierre Frandou
20:44n'avait pas répondu
20:45de façon extrêmement limpide
20:46à votre question
20:47pour savoir si certains allocataires
20:48pourraient perdre finalement
20:50de l'argent.
20:51Ce n'est pas très bon signe
20:52qu'il n'ait pas répondu très clairement,
20:54qu'il ne se soit pas engagé
20:55à ce que ce soit jamais le cas.
20:56Donc, on voit bien que cette mesure,
20:58l'enfer n'est souvent pas fait
20:59de bonnes intentions,
21:00que cette mesure dite de simplification
21:02qui pourrait apparaître
21:04comme relevant du bon sens,
21:05et on sait à quel point le bon sens
21:06est un argument
21:06qui souvent est brandi
21:07par les responsables politiques,
21:09pourrait finalement être très compliqué,
21:10un, à faire adopter
21:11et deux, à mettre en avant.
21:12Vous y croyez,
21:12la mise en œuvre de cette mesure, Renaud ?
21:13Vous en doutez beaucoup ?
21:15Je crois à tout,
21:15je crois même au père de l'âme.
21:18On verra si cette ASU voit le jour.
21:21Allocation sociale unique.
21:22Merci beaucoup, les informés.
21:23Merci Alexandra Saviana,
21:24grand reporter à l'Express.
21:25La une de l'Express cette semaine ?
21:27Madame Sansal,
21:28les révélations derrière sa libération.
21:30Merci beaucoup Gilles Bornstein,
21:32présentateur des 4 vérités
21:33tous les matins sur France 2.
21:35Merci Paul Barcelone,
21:36journaliste au service politique
21:37de France Info.
21:38Et merci Renaud.
21:39Et d'ailleurs, Noël approche.
21:40Merci Agathe.
21:41Et c'est super que Noël approche.
21:42C'est bon ça.
21:43J'ai hâte.
21:44Vous retrouvez les informés ce soir
21:45à 20h avec Victor Maté.
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