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  • il y a 10 heures
Regardez "On refait le monde" avec Hugo Amelin, correspondant de RTL à Marseille, Vincent Caure, député EPR des Français établis hors de France, rapporteur de la loi contre le narcotrafic, Laurent Lhardit, député PS des Bouches-du-Rhône, et Marie, représentante de l'ANPJ.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 19 novembre 2025.

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Transcription
00:00Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL avec Anne-Sophie Lapix.
00:08Je suis maire de Marseille et je n'ai pas les chiffres exacts du nombre de policiers à Marseille.
00:13J'avais une préfecture de police de plein exercice à Marseille depuis 12 ans.
00:17Quelqu'un a eu la bonne idée l'année dernière de supprimer à Marseille le préfet de police.
00:21Qui a supprimé ça ?
00:22C'était Bruno Rotaille.
00:23Je pense qu'il y a eu un relâchement sur la question du narcotrafic.
00:27L'accent a été mis autour de la poursuite permanente des personnes en situation irrégulière.
00:327500 au QTF délivrés à Marseille l'année dernière.
00:35C'est-à-dire que ce sont des chiffres qui ont explosé.
00:37Est-ce que vous savez combien d'heures et combien de policiers ça demande ?
00:40Je pense que la doctrine d'emploi des forces de l'ordre depuis un an n'a pas été la bonne.
00:46L'accusation est signée Benoît Payan au micro de Thomas Soto ce matin.
00:51Le maire de Marseille sous-entend que le gouvernement, plus précisément l'ancien ministre de l'Intérieur,
00:55Benoît Rotailleau, a priorisé la lutte contre l'immigration au détriment de la lutte contre le trafic de drogue.
01:02On va vérifier et on va essayer de comprendre qui mène réellement le combat contre le narcotrafic
01:07et si on a aujourd'hui toutes les armes nécessaires pour le mener.
01:12On en débat avec nos invités.
01:13Hugo Hamelin, notre correspondant à Marseille.
01:15Bonsoir.
01:16Bonsoir Anne-Sophie, bonsoir à tous.
01:17Vincent Corr, député EPR des Français établis hors de France et rapporteur de la loi contre le narcotrafic.
01:24Bonsoir.
01:24Bonsoir Anne-Sophie, la piste.
01:26Laurent Lardy, député PS des Bouches-du-Rhône,
01:29qui a interpellé hier le ministre de l'Intérieur aux questions au gouvernement sur le manque de moyens policiers à Marseille.
01:35Je ne sais pas s'il est en ligne ou s'il va arriver, mais je lui dis bonsoir.
01:37Je suis en ligne, je suis en ligne, bonsoir.
01:38Très bien, bonsoir.
01:40Et puis Marie, c'est un nom d'emprunt, je précise, qui représente l'Association Nationale de Police Judiciaire.
01:48D'abord, Hugo Hamelin, vous êtes à Marseille, vous êtes notre correspondant à Marseille.
01:53Est-ce que, selon vous, les forces de l'ordre ont mis l'accent sur la lutte contre l'immigration illégale depuis un an donc à Marseille ?
02:00Depuis l'arrivée du préfet Georges-François Leclerc, ça a été une évidence assez limpide sur ses toutes premières interventions,
02:07sur ses premières opérations.
02:10Effectivement, selon les directives du ministère de l'Intérieur, qui est son ministère de tutelle,
02:15le préfet des Bouches-du-Rhône de la région PACA a choisi de mettre l'accent sur la chasse aux immigrés clandestins,
02:22sur les toxicomanes dans le centre-ville de Marseille.
02:25On a délaissé les opérations XXL dans les quartiers nord qui allaient taper, on va dire, les points de deal,
02:33les trafiquants au portefeuille.
02:34Et effectivement, on a priorisé le centre-ville avec ses problèmes d'immigration.
02:38Ça a été franchement assumé par le préfet à l'époque,
02:42qui est donc resté dix mois en poste avant de devenir directeur de cabinet d'Emmanuel Macron.
02:48Marie, est-ce que vous confirmez que c'est une priorité nationale ?
02:51Est-ce que le ministère de l'Intérieur a demandé de traquer en priorité les clandestins ?
02:55Alors, nous, au niveau de l'Association nationale de la police judiciaire,
03:02on est plutôt axé sur la lutte contre le narcotrafic ou le blanchiment.
03:11Alors, moi, je parle au nom des services de police de tout le territoire national,
03:16et pas seulement de la situation de Marseille.
03:18Ça peut concerner tout le pays aussi, cette traque des immigrants clandestins.
03:24Alors, la traque des immigrants clandestins ne relève pas de la compétence de la police judiciaire.
03:29Moi, j'interviens au nom de cette filière judiciaire.
03:32En ce qui nous concerne, l'accent est mis depuis un certain temps
03:36sur la lutte contre le narcotrafic et sur la lutte contre la criminalité organisée.
03:42Vincent Corr, Bruno Payan parle de 7500 au QTF prononcé à Marseille.
03:51Il explique que ça demande beaucoup de moyens humains, beaucoup de temps.
03:55Est-ce que vous estimez que c'est beaucoup, peut-être beaucoup trop,
03:59et que c'est au détriment du reste ?
04:02D'abord, je pense qu'on ne se rend pas bien compte,
04:03mais les forces de l'ordre, les forces de sécurité intérieure,
04:05elles sont confrontées à une grande diversité de problèmes
04:08et à la lutte sur plusieurs fronts.
04:09L'immigration illégale et le séjour d'étrangers irréguliers,
04:12ça en fait partie, ils doivent continuer à lutter sur ce sujet.
04:15Et ils luttent, et ils luttent plus que jamais contre le narcotrafic.
04:18Ce qui a changé, ce qui change en ce moment,
04:20c'est qu'il y a une prise de conscience générale.
04:22Je pense qu'on va en parler, on a voté une loi cette année.
04:25Mais il y a des faits et il y a un moment actuellement,
04:29on s'intéresse de plus en plus à cette question
04:31parce qu'on voit qu'on est probablement à un point de bascule.
04:33Donc je pense qu'il n'y a pas de concurrence à faire entre tous ces sujets.
04:36Il faut simplement voir que les policiers de France,
04:40ils luttent et ils luttent à pied d'œuvre sur ces deux sujets.
04:43Laurent Lardy, il n'est plus socialiste, Benoît Payan,
04:47mais il l'a été pendant longtemps.
04:50Vous avez entendu, j'imagine, ses propos.
04:52Est-ce que vous pensez, vous aussi,
04:54qu'il y a un problème de choix entre deux fléaux à combattre ?
04:59Oui, il y a arbitrage.
05:01Je ne sais pas si l'un des deux est véritablement un fléau.
05:04Je pense que la réalité, c'est qu'il y a aujourd'hui une guerre
05:07à mener contre les narcotrafiquants.
05:09Je dis une guerre parce que c'est quand même quelque chose
05:11qui se déroule avec des armes et avec des morts,
05:15qu'on peut considérer quand même aujourd'hui,
05:17je l'ai dit encore hier,
05:19qu'on sait qu'aujourd'hui, le chiffre d'affaires du narcotrafic en France
05:22est évalué au minimum à 7 milliards d'euros.
05:25C'est la moitié du budget total de la police nationale
05:28et de ses 100 000 fonctionnaires.
05:30Donc, il faut prendre le problème à la hauteur
05:32de là où il se trouve aujourd'hui.
05:34Et je voudrais quand même dire une chose,
05:36c'est que c'est vrai que la prise de conscience est récente.
05:39En fait, quand vous regardez bien les choses,
05:41la commission d'enquête qui a été créée au Sénat
05:44sous l'égide du sénateur Durin,
05:46accompagnée d'ailleurs de quatre autres sénateurs des Bouches-du-Rhône,
05:49c'est cette commission d'enquête qui a fini par produire
05:54une proposition de loi,
05:55qui a ensuite été votée au Sénat
05:57et ensuite votée à l'Assemblée nationale.
05:58Je pense qu'effectivement, on va en parler.
06:01Oui, la prise de conscience est assez récente,
06:04mais si je prends un exemple,
06:05c'est celle de la création d'un parquet national
06:08spécialisé contre les narcotrafiques.
06:11C'est quelque chose que, par exemple,
06:13le maire de Marseille lui-même demande depuis 2021.
06:15Il regrette que ça n'arrive qu'en janvier prochain, d'ailleurs.
06:19Oui, ça ne va, effectivement.
06:21Bon, là, maintenant que la loi a été votée,
06:23il faut mettre les choses en route quand même.
06:25Mais c'est vrai que la prise de conscience est relativement récente
06:28et il faut bien dire qu'elle a été plus forte à Marseille.
06:32Si le maire de Marseille a porté cette demande en 2021,
06:35c'est bien parce qu'à l'époque,
06:36maintenant on sait que le phénomène s'est largement généralisé
06:39à l'ensemble du territoire français,
06:41parce qu'on voyait et on constatait des choses à Marseille
06:44qu'on ne constatait pas encore ailleurs.
06:45Il parle, Benoît Payan, de relâchement
06:49dans la lutte contre le narcotrafic depuis un an.
06:52C'est une accusation quand même assez grave.
06:54Est-ce que vous entendez ce qu'il dit ?
06:56Ah oui, moi je l'entends parce que ce sont les acteurs de terrain
06:59qui en parlent.
06:59Oui, et vous êtes député des Bouches-du-Rhône,
07:01donc vous pouvez aussi avoir un point de vue.
07:03Tout à fait, je suis député à Marseille,
07:05j'étais avant ça à la municipalité, j'étais allé en maire,
07:09je connais bien toute la vie, j'y suis né.
07:12Oui, on peut considérer aujourd'hui que l'évolution en plus des trafics,
07:15c'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est vrai que par exemple,
07:17parler de la lutte contre les points de deal,
07:19effectivement, on sait qu'on est déjà passé peut-être à une étape suivante,
07:22puisque les points de deal disparaissent aussi,
07:25pas simplement par l'action de la police,
07:27mais aussi par l'action des trafiquants eux-mêmes,
07:28qui font muter le marché sur ce qu'on appelle le Uber Sheet maintenant,
07:32c'est-à-dire le fait d'être livré à domicile,
07:34à ce moment-là, vous n'avez plus besoin de points de deal,
07:36puisque vous vous commandez par téléphone ce que vous voulez,
07:39et on vous le livre directement chez vous.
07:41Donc, c'est la puissance, l'intelligence, il faut bien le dire,
07:46et il faut le reconnaître, des narcotrafiquants,
07:48elle est là, et pour lutter contre elle,
07:52oui, il faut des moyens conséquents,
07:53et je pense que c'est autant le renforcement des moyens de police,
07:56d'enquête, et on le sait bien,
07:59votre invité sur le plateau le sait très bien,
08:01je sais qu'il a été très actif sur cette loi contre les narcotrafics,
08:04aujourd'hui, le grand problème pour Marseille,
08:07et pour la France de manière générale,
08:09c'est aussi d'être au savoir de pister à l'étranger ces trafiquants,
08:13parce que ceux qui sont les véritables commanditaires,
08:15ne sont jamais sur le territoire national.
08:18Alors, ce qu'on peut peut-être ajouter sur la police,
08:21pour nos auditeurs, c'est qu'il y a deux types de police,
08:23il y a la police judiciaire, qui est en civil,
08:25qui fait les enquêtes au long cours,
08:27et puis la police en tenue, qui est dans la rue,
08:29que vous voyez habillée en bleu.
08:32La police judiciaire, elle a besoin pour ces grosses opérations,
08:35ces démantèlements de points de deal,
08:37dans les grosses cités marseillaises,
08:39d'avoir l'appui de ces policiers en tenue,
08:41des CRS, de la BST, de toutes sortes d'unités.
08:44Et ces policiers en tenue,
08:47ils ont été orientés sur cette dernière année,
08:49et ça n'a pas tout changé non plus sur la stratégie,
08:52ils ont été orientés sur d'autres opérations,
08:54comme on l'a dit en centre-ville,
08:56plutôt de chasse aux EQTF ou aux clandestins.
09:00La police à Marseille, elle fait un énorme travail,
09:02mais le problème, ce n'est pas les Ubercheats,
09:03ce n'est pas la livraison à domicile,
09:05et que le trafic va muter.
09:06Le problème, ce sont les points de deal.
09:08C'est l'ancrage territorial des dealers,
09:10qui pose problème et qui provoque des fusillades.
09:13C'est-à-dire que sinon, les Ubercheats,
09:14c'est un problème sanitaire,
09:15mais pour le problème sécuritaire,
09:16c'est l'occupation du terrain,
09:18et la violence, la mainmise,
09:20que certains peuvent avoir sur les quartiers,
09:22qui est aujourd'hui le vrai problème.
09:24Et ces gens-là, on ne va plus les chercher
09:26sur la dernière année.
09:29Le ministre de l'Intérieur dit que c'est parce que
09:31la police mène des actions de plus en plus efficaces
09:34que les narcotrafiquants sont à cran.
09:37Vincent Corse, c'est une explication étrange.
09:41En fait, c'est parce que ça marche,
09:42la lutte contre le narcotrafic,
09:44qu'il y a eu ce meurtre d'avertissement ?
09:47Non, je ne serais pas sûr, mais le ministre a raison.
09:48Le ministre de l'Intérieur, Christian Nunez,
09:49quand il dit que ça réagit.
09:52Un narcotrafiquant, qu'est-ce qu'il cherche ?
09:53On l'a vu dans les travaux préparatoires de la loi
09:55qu'on a votée en avril dernier.
09:58Il cherche le calme, le calme social.
10:00Il a besoin de ça pour mener à bien ses trafics.
10:02Il n'a pas besoin qu'on s'intéresse à lui.
10:04Si aujourd'hui, ça réagit tant,
10:06peut-être s'il y a effectivement eu ce changement,
10:08ce meurtre d'intimidation avec le meurtre à Marseille
10:11du frère d'un militant antidrogue,
10:14c'est bien parce qu'on fait peur, je pense, aux narcotrafiquants
10:16que les choses bougent.
10:17Il y a des effectifs en plus.
10:18C'était mentionné à l'instant,
10:20à la fois dans le cadre de la lutte générale en France
10:22contre le narcotrafic,
10:23plus spécifiquement dans la cité fosséenne
10:25parce qu'il y a un engagement aussi du président de la République
10:27dans le cadre de Marseille en grand.
10:29Il y a des effectifs de policiers,
10:30des effectifs de magistrats en plus.
10:31Et c'est parce qu'en fait, il y a aussi cette présence-là
10:33qu'effectivement, on peut penser que
10:36s'il y a ces agissements des narcotrafiquants,
10:39c'est aussi parce qu'en fait, on commence à toucher,
10:41on leur fait mal,
10:41on commence à déranger le trafic très sérieusement.
10:44Mais il faudra voir à l'avenir ce qu'on peut faire en plus.
10:46Il y a encore des choses sur lesquelles
10:48on peut peut-être aller plus loin.
10:49On verra s'il faudra une loi narco d'un moment
10:50pour aller chercher l'argent là où il est,
10:52aller taper les trafics à l'étranger.
10:53C'est vrai, il y a aussi cette dimension-là
10:55qu'il faut aussi prendre en compte.
10:56Mais c'est bien parce que ce qui a été voté au Parlement cette année
11:00et ce qui a été décidé, affecté sur le terrain,
11:03porte ses fruits.
11:05Vincent Corr,
11:07quand il dit,
11:09le ministre,
11:11enfin, quand il dit, Benoît Payan, pardon,
11:13qu'on ait passé de 50 morts
11:14à une dizaine,
11:15ça veut dire qu'il valide aussi
11:17ses succès de cette loi,
11:20enfin, de cette action menée récemment.
11:23Mais il parle quand même d'un arrêt
11:25cette dernière année.
11:27Il n'y a que lui qui l'a observé
11:28ou vous partagez aussi ce constat ?
11:31Écoutez, moi, je ne suis pas le porte-parole
11:33de Bruno Retailleau.
11:34Ce que je vois surtout,
11:35et ça a été dit par mon collègue des Bouches-du-Rhône
11:36qui, lui, connaît aussi très bien la ville,
11:39c'est qu'il y a avant tout aujourd'hui
11:41une prise de conscience.
11:42Ce n'était pas le cas il y a plusieurs années.
11:44Ça a été le cas au printemps.
11:45Il y a eu un très large consensus.
11:47Au Sénat, l'unanimité,
11:48à l'Assemblée nationale,
11:49je tiens quand même à signaler
11:50qu'on votait contre ou se sont abstenus.
11:52Donc, on avance.
11:53Mais donc, comment dire ?
11:55Il y a un consensus très large,
11:56une prise de conscience
11:58pour faire plus et aller plus loin
11:59et mettre en fait à l'agenda
12:00et dire qu'il y a un risque.
12:01Moi, ce que je veux éviter,
12:03c'est que dans 5-10 ans,
12:04on puisse dire à l'étranger
12:05qu'il y a eu une francisation.
12:06En tout cas, un vrai piège
12:08de la mexicanisation.
12:09Oui, je ne sais pas si c'est le bon terme.
12:10En tout cas, ce que je veux éviter,
12:11c'est que d'autres puissent dire
12:12qu'il y a eu une francisation chez eux.
12:13Aujourd'hui, on est un peu à ce moment-là.
12:15On peut encore agir.
12:20Alors, ce qu'a voulu évoquer le maire,
12:22c'est aussi l'organisation de la lutte
12:25pour qu'elle soit le plus efficace possible.
12:26Qui décide aujourd'hui à Marseille ?
12:28Qui dirige la lutte contre le narcotrafic ?
12:30Et comment donc être le plus efficace possible ?
12:32On en parle après le rappel des titres
12:34de Alban Leprince.
12:36On refait le monde sur RTL.
12:39Avec Anne-Sophie Lapix.
12:41Économisons-la.
12:43RTL.
12:44Il est 19h30.
12:47Anne-Sophie Lapix.
12:48On refait le monde sur RTL.
12:50Le rappel des titres de l'actualité de ce mercredi
12:52avec vous, Alban Leprince.
12:53N'ayez pas peur face à la mafia.
12:55L'appel lancé ce soir par Benoît Payan,
12:58le maire de Marseille,
12:59avant la marche blanche organisée
13:01samedi après-midi en hommage à Mehdi Kessassi.
13:03Frère d'Amin Kessassi,
13:04militant engagé dans la lutte contre le narcotrafic,
13:07tué jeudi dernier.
13:08Ce soir, l'enquête progresse
13:10et la piste d'un assassinat commandité et privilégié.
13:13Une action jamais vue en France.
13:1512 fédérations et une centaine de marques
13:17attaquent Chine en justice.
13:18Elle l'accuse de concurrence déloyale
13:21et espère obtenir réparation des préjudices.
13:24Le géant chinois répond
13:25et évoque une tentative de boycott.
13:27Un poste de police mobile bientôt installé au Louvre,
13:30annonce ce soir de la directrice du musée,
13:32Laurence Descartes,
13:33qui était auditionnée à l'Assemblée,
13:35un mois après le spectaculaire vol de joyaux de la Couronne,
13:37qui n'ont toujours pas été retrouvés.
13:39Et puis l'épidémie de bronchiolite,
13:417 ans après l'Île-de-France.
13:42Elle touche maintenant la Normandie.
13:44C'est ce qu'assure Santé publique France,
13:46qui prévient que d'autres régions pourraient suivre,
13:49comme l'Auvergne-Rhône-Alpes,
13:50la Bretagne et les Hauts-de-France.
13:52Merci Alban, on vous retrouve à 20h.
13:53A tout à l'heure.
13:54Il y a les reproches du maire de Marseille
14:02et il y a les interrogations de Amine Kessassi.
14:06Dans une tribune parue dans Le Monde,
14:07il évoque les carences de l'État,
14:09les failles de la République,
14:11les territoires abandonnés.
14:13Il s'étonne également que sa famille
14:15n'ait pas été protégée comme lui l'était.
14:17Est-ce que l'État est négligent,
14:19défaillant, inconscient ?
14:21Est-ce qu'il ne fait pas tout ce qu'il devrait faire
14:23dans ce combat contre le narcotrafic ?
14:25On en débat avec nos invités,
14:27Hugo Hamelin, notre correspondant à Marseille,
14:29Vincent Corr, député EPR des Français
14:32établis hors de France
14:32et rapporteur de la loi contre le narcotrafic,
14:35Laurent Lardy, député PS des Bouches-du-Rhône
14:38et Marie, qui représente l'ANPJ,
14:40l'Association Nationale de Police Judiciaire.
14:43Est-ce que les moyens, tout simplement,
14:45sont suffisants aujourd'hui
14:47pour lutter contre le narcotrafic, Laurent Lardy ?
14:50Non.
14:54Vincent Corr le disait tout à l'heure,
14:56la loi qui a été votée au Parlement au mois de juin
15:00de lutte contre les narcotrafic,
15:03elle développe un certain nombre de choses
15:04qui sont très importantes sur le volet sécuritaire,
15:07sur le volet judiciaire.
15:09Aujourd'hui, il faut que les moyens soient à la hauteur.
15:11Moi, je ne peux pas laisser dire
15:12que les effectifs de la police nationale
15:13ont augmenté à Marseille.
15:14En fait, aujourd'hui, globalement,
15:16lorsqu'on fait la balance,
15:17il y a eu une baisse des effectifs de police depuis 2017,
15:20même s'ils ont réaugmenté récemment,
15:22ils avaient énormément baissé.
15:24Je pense que les derniers chiffres qu'on a,
15:25vous savez que le maire de Marseille a dit
15:27qu'on n'avait pas les chiffres précis.
15:29Aujourd'hui, c'était en 2023, c'était 4064,
15:32alors que nous étions en 2017
15:35à plus de 4200.
15:37Alors, on ne comprend pas,
15:38parce qu'avec Marseille en grand,
15:40il doit y avoir 300 policiers supplémentaires,
15:42des compagnies de séance.
15:42Oui, mais c'est des augmentations
15:44d'effectifs de police nationale
15:46qui ont fait suite à des baisses
15:48d'effectifs de police nationale
15:49qui ont été retirés
15:50du territoire de la ville de Marseille.
15:51Donc, la municipalité, elle,
15:53et il y a deux choses intéressantes
15:54qui sont passées.
15:55D'abord, la municipalité, elle,
15:57elle aura, entre 2020 et 2026,
16:01au début de l'année prochaine,
16:02elle aura doublé les effectifs
16:03de la police municipale.
16:04Alors, la police municipale, évidemment,
16:06ne travaille pas directement
16:07sur les narcotrafiques,
16:08mais on se rend bien compte
16:09que la collaboration
16:10entre la police nationale
16:11et la police municipale
16:12permet aussi d'alléger
16:13dans une assez large mesure
16:15les missions de la police nationale
16:16sur lesquelles la police municipale,
16:19une police municipale,
16:20peut effectivement se concentrer.
16:22Ça, c'est vraiment important.
16:24Et puis, on a eu, j'allais dire,
16:25la chance d'avoir l'expérience
16:27des Jeux olympiques l'année dernière
16:28dans laquelle la collaboration
16:30entre la police nationale
16:31et la police municipale
16:32est devenue aujourd'hui,
16:34et montrée en exemple
16:35ce qui s'est passé à Marseille,
16:36c'est-à-dire un niveau
16:37de coordination extrêmement élevé
16:38entre police nationale
16:39et police municipale,
16:41qui rend, je dirais,
16:42globalement, la mécanique
16:43effectivement plus efficace
16:46qu'elle ne pouvait l'être avant.
16:47Maintenant, oui,
16:48je pense qu'il manque
16:49encore des moyens.
16:50Je pense qu'il faut augmenter
16:52les moyens qui sont aujourd'hui
16:53dévolus spécifiquement
16:55à la lutte contre les narcotrafiques,
16:58parce que, eux, de leur côté,
16:59ils continuent à augmenter
17:00leur chiffre d'affaires,
17:01leurs moyens,
17:02et j'imagine qu'on aura
17:04l'occasion d'aborder
17:05la question de la corruption,
17:07par exemple,
17:08des menaces, etc.
17:09Ils ont de plus en plus
17:10de moyens de le faire.
17:12Avant, quelqu'un
17:12qui n'était pas quelqu'un
17:13que vous n'arrivez pas
17:14à corrompre pour 1 000 euros,
17:15quand vous lui en proposez 20 000,
17:17il y a peut-être un peu plus
17:17de candidats pour le faire.
17:19Donc, la richesse,
17:20la richesse immense
17:21des narcotrafiques
17:23est déterminante aussi
17:24dans cette guerre
17:26qui est menée aujourd'hui.
17:28Je pense encore,
17:28c'est David contre Goliath,
17:29on n'a vraiment pas les moyens
17:30de s'opposer à ces narcotrafiquants
17:33toujours plus riches,
17:34toujours plus nombreux,
17:35toujours plus forts ?
17:36Il y a deux questions.
17:37D'abord, il y a une question
17:38de moyens.
17:39Je ne vois pas au regard
17:40du drame qui s'est passé à Marseille.
17:41Je ne vais pas me lancer
17:42dans une bataille de chiffres.
17:43Ils sont un peu têtus,
17:44mais il y a eu des augmentations
17:45de magistrats, de policiers.
17:47Il y a eu des chiffres
17:47de la Cour des Comptes
17:48qui ont été assez têtus aussi.
17:50Il faut aussi continuer.
17:52Et là où je rejoins mon collègue,
17:53c'est que je pense
17:53qu'au regard des enjeux
17:54qui sont derrière
17:55de délinquance aussi,
17:56de prévention de santé,
17:58il faudra mettre
17:59plus de moyens demain,
18:00à la fois en matière policière
18:02et en matière de justice,
18:03à la fois de magistrats
18:04et dans la pénitentiaire.
18:05Après, au-delà de la question
18:07des moyens,
18:09il y a une question
18:09d'adaptation aux techniques
18:11des narcotrafiquants.
18:12Parce que la manière
18:12dont on faisait du trafic
18:13il y a 20 ans
18:14n'est plus celle
18:15avec laquelle il fonctionne.
18:16Ce ne sont pas les mêmes réseaux,
18:17ce ne sont pas les mêmes
18:18connexions à l'international.
18:19Ce ne sont pas, ne serait-ce,
18:20que les mêmes moyens
18:21de toucher les consommateurs
18:22avec les messageries cryptées,
18:23tout simplement.
18:24Et ce ne sera pas
18:24la même manière demain.
18:26Il y a aussi une adaptation,
18:27une montée en compétence
18:28de l'appareil État,
18:30des services de l'État,
18:31des policiers,
18:31des magistrats.
18:32Et là-dessus,
18:33la loi narcotrafic,
18:33elle y participe
18:34et il va falloir continuer
18:35dans cette direction.
18:37Amin Kessassi,
18:38quand même,
18:39Amin Kessassi,
18:40dans sa tribune au Monde,
18:41il parle d'un manque
18:42de services publics
18:43dans les quartiers populaires.
18:44Il parle d'un manque
18:46de soutien scolaire.
18:47Il parle d'un manque
18:48de transport en commun,
18:49une ghettoisation,
18:50tout simplement.
18:50Là, on est simplement
18:51en train de parler
18:52de policiers et de justice.
18:55Moi, j'ai le chef
18:55de la brigade des stups
18:56de Marseille
18:57qui m'a dit
18:57il y a quelques années
18:58mais le trafic de shit,
18:59il faut prendre une décision
19:00en France parce qu'en fait,
19:01on est en train de vider
19:02l'océan à la petite cuillère.
19:03Il y a un million
19:04de consommateurs quotidiens
19:05de cannabis en France.
19:06Il y a 5 millions
19:07de consommateurs français
19:09réguliers,
19:10on va dire,
19:11dans l'année.
19:12Et moi,
19:12ce qui me marque,
19:13c'est que personne ne parle
19:14du recrutement
19:15des jeunes adolescents
19:16par les narcotrafiquants.
19:17Là, on disait,
19:18on va leur donner
19:1820 000 euros.
19:19Le prix d'un règlement
19:21de compte à Marseille,
19:22il ne cesse de baisser.
19:23Vous avez 4 adolescents
19:24mineurs qui ont tiré
19:25sur un gendarme
19:26il y a 6 mois
19:26à Aix-en-Provence
19:27pour 5 000 euros chacun.
19:2920 000 euros à 4,
19:30ils ont mis 6 balles
19:31de kalachnikov
19:32dans les jambes
19:32d'un gendarme.
19:34Ce recrutement
19:35des jeunes adolescents,
19:36il y a des dispositifs
19:37qui existent
19:37mais qui sont trop
19:38faiblement dotés,
19:40clairement,
19:41avec des policiers,
19:42par exemple,
19:42qui font des formations
19:43dans les collèges
19:43mais ils doivent faire
19:4410 classes de collège
19:45dans l'année
19:45alors qu'il faudrait
19:46que ce soit 3 fois par an
19:47dans toutes les classes
19:48de collège de Marseille,
19:49par exemple.
19:49On va revenir,
19:50Hugo Hamelin,
19:51sur ce problème
19:54vous le citiez,
19:55Amine Kessassi,
19:56le frère de Mehdi Kessassi
19:58qui a été assassiné
19:59comme un avertissement.
20:01On va écouter
20:02la toute première réaction
20:04d'Amin Kessassi.
20:06On va l'entendre
20:06prendre la parole.
20:07Il était invité ce soir
20:08de ces Ce Soir,
20:10justement,
20:11émission présentée
20:11par Karim Rissouli
20:13et on va écouter
20:14un extrait
20:15de son intervention.
20:16Ce soir,
20:17je trouve la force
20:17de parler en deux sources.
20:19La première,
20:20ma maman,
20:20ma maman qui a déjà
20:21été meurtrie une première fois
20:23qui aujourd'hui
20:23a de nouveau
20:25le cœur arraché,
20:26le cœur brisé
20:27et qui m'a demandé
20:28pour mes frères
20:29de ne pas me taire
20:29et de garder
20:32la tête haute
20:32et surtout
20:33pourquoi je ne me tairais pas
20:35parce qu'aujourd'hui
20:36si je veux vivre,
20:37aujourd'hui si je veux
20:38survivre à ça,
20:39je ne dois pas me taire
20:40parce qu'aujourd'hui
20:41à toutes les personnes,
20:42à toutes les personnalités
20:43politiques,
20:44associatives,
20:45habitantes,
20:46habitants
20:46qui ont été touchés
20:47par cette histoire
20:48partout en France,
20:49je leur demande
20:49une seule chose aujourd'hui,
20:50c'est de parler.
20:51Levez-vous,
20:52battez-vous
20:53contre ce fléau,
20:54plus on sera de voix
20:55à porter ce combat,
20:56plus on sera de voix
20:57à être identifiés
20:59sur ce sujet
20:59et moins mes jours
21:00seront comptés.
21:02Une interview
21:02à retrouver ce soir
21:04donc sur France 5
21:05d'Amine Kessassi,
21:07Amine Kessassi
21:08qui appelle
21:09les Marseillais
21:10en fait,
21:10la population
21:11à se lever
21:11comme si
21:12c'était la population
21:13qui devait se saisir
21:15de ce fléau
21:16face à une certaine
21:18impuissance
21:18finalement
21:19des autorités ?
21:20D'abord,
21:22je veux juste rappeler
21:23quelque chose
21:23parce que là
21:23on parlait de ce drame
21:24qui a eu lieu
21:24dans un quartier à Marseille
21:25mais la question
21:26du narcotrafic
21:26elle concerne un peu
21:27toute la société
21:28il y a un Français sur dix
21:29qui est consommateur
21:30de drogue
21:31régulièrement
21:32donc à partir de là
21:33si vous voulez
21:34il n'y a pas
21:35que certaines villes
21:35que certains territoires
21:36ça concerne tout le monde
21:37du trafic par ailleurs
21:38il y en a dans toutes les villes
21:39même dans les villages
21:40dans les campagnes
21:41donc la prise de conscience
21:42elle est bien sûr
21:42elle doit être générale
21:45et oui ensuite
21:45concernant la marche
21:46ça rejoint aussi
21:47les mots
21:48du maire de Marseille
21:49c'est parce que l'on dérange
21:50c'est ce que je vous disais tout à l'heure
21:51le trafic
21:52c'est parce que des gens parlent
21:53c'est parce que des gens se mobilisent
21:54c'est parce que des gens
21:54empêchent que des points de deal
21:56se constituent
21:57en un endroit
21:58c'est parce qu'ils se mobilisent
21:58s'organisent
21:59c'est les associations
22:00c'est les forces de l'ordre
22:01mais c'est un ensemble d'acteurs
22:03et c'est par des actions
22:04comme la marche
22:05qui va être organisée
22:06qu'effectivement
22:07on empêche aussi
22:08la propagation des réseaux
22:09et par la prévention
22:10Hugo Hamelin le disait
22:11très très peu de prévention
22:13pourquoi ce point là
22:15est négligé ?
22:16alors je ne pense pas
22:16qu'il y ait très peu de prévention
22:17et je ne pense pas
22:18qu'il y ait moins de prévention
22:19que par le passé
22:22je rejoins entièrement
22:23votre journaliste à Marseille
22:25ça ne concerne pas
22:26que le volet policier
22:27et le volet répressif
22:29justice et pénitentiaire
22:30c'est l'ensemble
22:31des services de l'état
22:32aussi en matière sociale
22:34aussi en matière éducative
22:35et je pense qu'ils sont tous
22:36pleinement engagés
22:37et je pense que tous les ministères
22:39concernés ont en leur sein
22:41des circulaires
22:41ou en tout cas des documents
22:42qui invitent leurs services
22:44sur le terrain
22:44à se mobiliser
22:45à faire on va dire
22:47de la sensibilisation
22:48ou toute autre action
22:49qui permet de prévenir
22:51la progression du narcotrafic
22:52alors Amine Kessassi
22:54a mis en cause l'état
22:55en estimant qu'il fallait
22:57qu'il se mobilise davantage
22:59et puis ce matin
22:59donc Benoît Payan
23:01disait qu'il y avait eu
23:03un petit changement important
23:05l'an dernier
23:06c'est que le préfet de police
23:08de Marseille
23:08a été supprimé
23:10il avait été créé
23:11en 2012
23:12Hugo Hamelin
23:13vous pouvez nous rappeler
23:14quelles étaient
23:15ses attributions
23:17sa fonction
23:17oui justement
23:18c'était beaucoup plus large
23:20ça avait été créé
23:20par François Hollande
23:21avec donc tout un volet
23:24je me rappelle
23:24du premier préfet de police
23:25qui disait
23:26il faut qu'on réinvestisse
23:27les quartiers
23:27pas seulement en opération
23:28de police
23:29mais aussi en ramenant
23:30des services publics
23:31ça a surtout permis
23:32à la police
23:33de partager des informations
23:35entre les personnalités
23:37de la brigade
23:38anticriminalité
23:39de la police judiciaire
23:40de la brigade financière
23:41et d'avoir une attaque
23:42beaucoup plus conjointe
23:44envers les réseaux
23:45de trafiquants
23:46donc ça a fait ses preuves
23:47ils ont même développé
23:47une méthode proactive
23:49pour empêcher
23:50les règlements de compte
23:51et ils ont pu
23:51en empêcher en amont
23:53plusieurs
23:54donc ça avait bien fonctionné
23:56et ça a été une surprise
23:56pour beaucoup de Marseillais
23:59de voir ce poste
24:00de préfet de police
24:01supprimé
24:02il y a un an
24:03Marie vous représentez
24:05l'association nationale
24:06de police judiciaire
24:07cette suppression aussi
24:08vous pensez que c'est une erreur ?
24:11Alors il y a plein de choses
24:12très intéressantes
24:13qui ont été dites
24:14depuis le début du débat
24:16moi je voulais juste revenir
24:18sur l'histoire du relâchement
24:19il n'y a pas de relâchement
24:20je pense dans la lutte
24:21contre le narcotrafic
24:23le problème c'est que
24:24ce narcotrafic
24:25il explose
24:26à Marseille
24:27mais partout sur le territoire
24:28national
24:29dans des villes moyennes
24:31etc
24:32et d'un autre côté
24:34les moyens diminuent
24:36toutes les actions
24:38sont bonnes
24:38pour lutter
24:39contre le narcotrafic
24:41effectivement
24:41le démantèlement
24:43des points de deal
24:44en fait évidemment partie
24:46maintenant
24:47ce qui est important aussi
24:49ce sont les enquêtes
24:50au long cours
24:51pour démanteler
24:52les réseaux
24:52qui comme ça a été dit
24:54ce soir
24:55sont souvent menés
24:56par des personnes
24:58qui ne sont même plus
24:59en France
25:00et en ce qui concerne
25:02ces enquêtes au long cours
25:03aujourd'hui
25:03on manque cruellement
25:04d'enquêteurs
25:05partout sur le territoire national
25:07et pas seulement
25:08à Marseille
25:09doubler les effectifs
25:11de la police municipale
25:13c'est une bonne idée
25:13pour la sécurité du quotidien
25:15mais
25:16cette action
25:18aggrave
25:19le problème
25:19de la filière judiciaire
25:21parce que derrière
25:22il faut des enquêteurs
25:24il faut des enquêteurs
25:25qui puissent travailler
25:26avoir le temps
25:27de travailler
25:27on entend
25:29aujourd'hui
25:30parler d'un renfort
25:32de 2000 enquêteurs
25:331000 enquêteurs
25:34l'année prochaine
25:35et la suivante
25:36en réalité
25:38c'est
25:39au bas mot
25:3912 000 enquêteurs
25:41qui manquent
25:42en France
25:42pour qu'on ait
25:43un ratio
25:44enquêteurs
25:46et nombre de dossiers
25:48par enquêteurs
25:49qui soit acceptable
25:51et qui soit le même
25:52que celui de la gendarmerie nationale
25:5312 000 enquêteurs
25:55ça fait
25:55ça fait
25:55beaucoup effectivement
25:57beaucoup de monde
25:57à recruter
25:58est-ce qu'on est en train
25:58de perdre la bataille
25:59contre le narcotrafic
26:00à Marseille
26:01ou est-ce que
26:02malgré tout
26:03malgré le manque
26:04de bras
26:04on progresse
26:05on en parle après la pause
26:07jusqu'à 20h
26:09Anne-Sophie Lapix
26:10refait le monde
26:11sur RTL
26:12Anne-Sophie Lapix
26:15on refait le monde
26:16jusqu'à 20h
26:17sur RTL
26:18nous sommes engagés
26:19dans une guerre
26:20et le texte
26:21que nous avons fait
26:22voter
26:23que j'avais conçu
26:23au Sénat
26:24va donner à l'état
26:26notamment
26:26en copiant un peu
26:27ce qui a fonctionné
26:28contre le terrorisme
26:30avec un état-major
26:31avec un chef de file
26:32qui sera la police nationale
26:34la police judiciaire
26:35et bien je pense
26:37qu'on aura des résultats
26:37contre le blanchiment
26:38contre la corruption
26:39les techniques de renseignement
26:40mais il faut les mettre
26:41en oeuvre
26:42il est optimiste
26:44Bruno Retailleau
26:45l'ancien ministre
26:46de l'intérieur
26:46persuadé que la loi
26:48qu'il a défendue
26:49et fait adopter
26:50en juillet dernier
26:50donne des moyens
26:51de combattre le narco-banditisme
26:53on va voir ce que change
26:55cette loi
26:55et demander à nos invités
26:57si ça peut marcher
26:58nous sommes avec
26:59Hugo Hamelin
27:00notre correspondant à Marseille
27:01Vincent Corr
27:02député EPR des Français
27:04établi hors de France
27:05et rapporteur de la loi
27:06contre le narcotrafic
27:07Laurent Lardy
27:08député PS
27:09des Bouches-du-Rhône
27:10et Marie
27:10qui représente
27:11l'association nationale
27:12de police judiciaire
27:14Hugo Hamelin
27:14quels sont les nouveaux moyens
27:16offerts par cette loi
27:18de juillet 2024
27:19contre le narco-banditisme ?
27:21on pourrait rouler
27:21un peu plus vite
27:22c'est juste pour
27:23on va pas rouler
27:25un peu plus vite
27:25on va faire attention
27:27alors cette loi
27:28sur le narcotrafic
27:30elle a notamment
27:31permis de faire
27:32des injonctions
27:33d'interdiction de présence
27:34sur des points de deal
27:34c'est-à-dire une personne
27:35qui est présente
27:36sur un point de deal
27:36qui se fait arrêter
27:37si elle revient
27:38quelques mois plus tard
27:39et bien elle peut être
27:40arrêtée pour cette infraction
27:43qui n'existait pas
27:44il y a des expulsions
27:45de logements HLM
27:46pour les personnes
27:46qui sont soupçonnées
27:47fortement soupçonnées
27:48d'avoir participé au trafic
27:50il y a eu la création
27:51de cette prison
27:53aussi spécialisée
27:56voilà à peu près
27:57les grands points
27:59de cette loi
27:59on va revenir un peu
28:01sur ces différents points
28:02Vincent Cor
28:03il y a un parc
28:04qui est dédié
28:05qu'est-ce que ça change ?
28:06il n'existe pas encore
28:07la loi
28:08on l'a annoncé
28:09pour le 1er janvier
28:10vous avez raison Hugo
28:11de le préciser
28:12il y a une juridiction nationale
28:13qui existe
28:13ça s'appelle la Junalco
28:14et effectivement
28:14il fallait quelques mois
28:15pour qu'elle puisse se mettre en place
28:16le garde des Sceaux
28:16je pense doit faire
28:17l'installation
28:18de ce nouveau parquet national
28:20copié sur ce qui existe
28:21en matière de terrorisme
28:21et de criminalité financière
28:23tout début janvier
28:24donc c'est 6 mois
28:25c'est un peu le délin
28:25et copié ça veut dire quoi ?
28:27qu'est-ce qui marche ?
28:27en fait la loi
28:28contre le narcotrafic
28:29pour la faire très simple
28:30elle vise à donner à l'Etat
28:33des moyens nouveaux
28:33qu'il n'avait pas par le passé
28:35grosso modo
28:35à rattraper les narcotrafiquants
28:36dans la lutte
28:37puisque pour le coup
28:38il y a une véritable lutte
28:39et elle s'adresse à la fois
28:40au moment de l'enquête
28:41on va dire en amont
28:42ça c'est le parquet
28:43c'est avoir un endroit centralisé
28:44avec des gens
28:45qui en fait sont spécialisés
28:46de cette typologie d'enquête
28:47de ce type de délinquance
28:49elle vise aussi
28:50à donner plus de moyens
28:51on va dire
28:51pendant les enquêtes
28:53dans ce qui est offert
28:55à la police judiciaire
28:56et elle vise aussi
28:57effectivement
28:57à changer la donne
28:58après
28:59notamment en prison
29:00ça c'était
29:01la réforme portée
29:02par Gérald Darmanin
29:03garde des Sceaux
29:03avec ses prisons
29:04avec une sécurité renforcée
29:06pour ne pas avoir
29:07comme ce qui avait été le cas
29:07et ce qui avait été
29:08notamment dans le cadre
29:09de l'affaire Amra
29:10des gens
29:11des détenus
29:12narcotrafiquants
29:13ce qui paraît ubuesque
29:14mais depuis la prison
29:15avec leur téléphone
29:17exactement
29:17avec des moyens de communication
29:18mais en tout cas
29:18continuent à diriger
29:20des réseaux
29:20et parfois même
29:22encore plus grave
29:22à commanditer
29:23des assassinats
29:24le renseignement
29:26doit être mieux
29:27recoupé
29:28organisé
29:29entre les différents services
29:30le renseignement
29:31il est au coeur
29:32de la lutte
29:33ça fait partie
29:33des points
29:34on va dire
29:34de convergence
29:35dans l'analyse
29:35et dans la manière
29:36dont on doit combattre
29:37avec ce qui peut exister
29:38en matière de terrorisme
29:39il faut
29:40et ils le font déjà
29:41que l'ensemble
29:42des services d'enquête
29:43des services de police
29:44mais il y a aussi
29:45on n'en a pas parlé
29:46les douaniers
29:46par exemple
29:46qui jouent un rôle décisif
29:47dans les ports
29:48dans les aéroports
29:49que toutes ces
29:50toutes ces entités administratives
29:52qui ont des services
29:52de renseignement
29:53se parlent entre elles
29:54et cette loi
29:55elle participe aussi
29:56à faire
29:56à créer
29:57on va dire
29:57cette synergie
29:59entre tous les services
30:00concernés
30:01Laurent Lardy
30:02pour vous
30:02il y a tous les instruments
30:04utiles dans cette loi
30:05nécessaire
30:06oui oui tout à fait
30:08si vous voulez
30:09il faut regarder
30:09la réalité du quotidien
30:11c'est quoi
30:11ce sont le narcotrafic
30:13les enquêtes
30:13qui sont longues
30:14et très complexes
30:15qui nécessitent
30:16de la police judiciaire
30:17qui nécessitent
30:18du renseignement local
30:19qui sont spécialisés
30:21aussi dans la lutte
30:22contre le blanchiment
30:23tout ça
30:23ça demande effectivement
30:24des moyens conséquents
30:25il y a le volet judiciaire
30:26évidemment
30:27la saturation des tribunaux
30:28on la connait
30:30on a des délais
30:30de traitement
30:31des cas
30:32il y a aujourd'hui
30:33tout simplement
30:34un manque de greffiers
30:35et de magistrats
30:36et on a besoin
30:37d'outils supplémentaires
30:38pour lutter
30:39contre le blanchiment
30:40parce que là
30:41je pense que c'est
30:41peut-être le domaine
30:43dans lequel
30:43une fois qu'on a
30:44quelque part
30:45voté une loi
30:45d'autorisation
30:46à un certain nombre
30:47de choses
30:47que la police
30:48ne pouvait pas faire
30:48avant
30:49ou que la justice
30:49ne pouvait pas faire
30:50et qu'on a voté
30:51une sorte de loi
30:52aussi d'organisation générale
30:53il faut maintenant
30:54mettre les moyens
30:56derrière
30:56et puis il y a
30:57quand même un aspect
30:58et je crois que c'est
30:59très important
30:59de le souligner
31:00c'est qu'aujourd'hui
31:01sur le volet social
31:02préventif
31:03économique
31:04il faut bien constater
31:06qu'il y a
31:06dans les quartiers
31:08qui sont des quartiers
31:08je rappelle
31:09des prioritaires
31:10de la ville
31:10il y a des investissements
31:12de l'état
31:12dans ces quartiers
31:13il y a de moins en moins
31:15de services publics
31:16on le voit même
31:16nous on est en train
31:17d'examiner le budget
31:182026
31:19on a une réduction
31:20une réduction
31:22des crédits
31:24à destination
31:24de la politique
31:24de la ville
31:25donc il y a une forme
31:27et c'est là
31:27que je rejoins complètement
31:28le combat
31:29d'Amine Kessassi
31:30c'est qu'il y a une forme
31:30de désengagement
31:31il y a une forme
31:33d'abandon en fait
31:33de ces quartiers
31:34et de ces jeunes
31:35on leur propose en fait
31:36aucun avenir
31:37donc aujourd'hui
31:39quand ils sont face
31:39au narcotrafic
31:40ils ne sont pas simplement
31:41face au narcotrafic
31:42ils ne sont pas
31:42simplement des victimes
31:44ils sont aussi
31:44dragués par les narcotrafiquants
31:46donc la question
31:48elle est là
31:48elle est qu'à un moment
31:50on doit avoir
31:50sur le volet social
31:51et préventif
31:52quelque chose
31:52et je sais
31:53et ça a été très bien dit
31:55par mon collègue
31:55tout à l'heure
31:56on a cette volonté
31:57mais aujourd'hui
31:58et j'aimerais quand même
31:59vraiment le souligner
31:59on a un problème politique
32:01le problème politique
32:02il est que
32:02lorsque la loi arrive
32:03à l'Assemblée
32:04on a
32:04je dirais
32:05entre globalement
32:06le bloc central
32:07j'exclus
32:08LR
32:08et les deux
32:10les deux parties
32:11les ciotistes
32:12et le RN
32:14on a une volonté
32:15quand même
32:15de développer
32:16ce volet social
32:16et préventif
32:17et là
32:17on a un problème
32:18spécifique
32:18avec le Rassemblement
32:19National
32:20parce que le Rassemblement
32:21National
32:21est sur une doctrine
32:23dans laquelle
32:23il considère
32:25que les habitants
32:26de ces quartiers
32:26sont des coupables
32:27et pas des victimes
32:28et ça c'est extrêmement grave
32:29parce que
32:30non seulement
32:31c'est une doctrine
32:31bon c'est la doctrine
32:32du Front National
32:33elle est historique
32:34mais surtout
32:35elle nous empêche
32:37d'agir de manière efficace
32:38elle nous empêche
32:39parce que lorsqu'on dit
32:40que les habitants
32:41se lèvent
32:41contre les narcotrafiques
32:43oui les habitants
32:44se lèvent
32:44oui il manque encore
32:45dans la loi aujourd'hui
32:46quelque chose
32:47qui au-delà
32:48de protéger les témoins
32:49protège aussi les victimes
32:50protège véritablement
32:51les victimes
32:52permet
32:52non pas comme
32:53certains de vos collègues
32:54me l'ont dit encore
32:55il y a quelques jours
32:55après l'assassinat de Mehdi
32:58on dit
32:58mais finalement
32:59toutes nos sources
33:00ne veulent plus parler maintenant
33:01donc
33:02la question
33:04elle est là
33:05il faut s'intéresser
33:06aux habitants
33:07de ces quartiers
33:08parce que c'est eux
33:09les premières victimes
33:10et que le Rassemblement National
33:12se plante aujourd'hui
33:13en les désignant
33:14comme les premiers coupables
33:15Hugo Hamelin
33:17est-ce que
33:18le problème
33:19il est social
33:20pour vous ?
33:21ça fait partie
33:22de l'équation
33:22c'est pas la seule
33:23moi ça fait 10 ans
33:24que je couvre
33:25les affaires liées
33:26au narcotrafique
33:27à Marseille
33:28dans ces quartiers nord
33:29je vois pas de très
33:30grandes différences
33:31dans les discours politiques
33:33et médiatiques
33:34on va nous dire
33:35je peux déjà vous faire
33:35le discours de demain
33:36Laurent Nouniez
33:37bon il connait Marseille
33:38il a été préfet de police ici
33:39mais voilà
33:40on va faire la guerre à la drogue
33:41bon on va pas très loin
33:42on se demande toujours
33:43s'il n'y a pas assez de policiers
33:44mais personne se demande
33:45pourquoi les points de deal
33:46s'installent
33:47dans les cités
33:47qui concentrent le chômage
33:48la misère
33:49la discrimination
33:49à l'embauche
33:50il faut dire qu'il y a
33:5199% des jeunes
33:53de ces quartiers
33:54qui travaillent
33:55tout à fait légalement
33:56tout à fait normalement
33:57il ne faudrait pas
33:57non plus
33:58désigner ces cités
34:00comme responsables
34:01je donne juste un exemple
34:02pour terminer
34:03la paternelle
34:04ça a été l'épicentre
34:05de l'affrontement
34:06entre la DZ Mafia
34:07et le clan Yoda
34:08c'est ce qui a provoqué
34:0950 morts à Marseille
34:10il y a deux ans
34:11et bien les pouvoirs publics
34:12ont réussi
34:13à reprendre la cité
34:14il a fallu des enquêtes
34:15au long cours
34:15de la police judiciaire
34:16il a fallu
34:17que les CRS
34:18restent de longues mois
34:19en place
34:19mais il a fallu aussi
34:20créer une association
34:21il a fallu remettre
34:22un terrain de pétanque
34:23il a fallu permettre
34:24aux habitants
34:24d'investir de nouveau
34:26l'espace extérieur
34:27du quartier
34:27vous rigolez
34:28mais c'est ça
34:29qui a permis
34:30que les dealers
34:31ne reviennent pas
34:32et que les clients
34:33ne reviennent plus
34:34il a fallu mixer
34:35finalement
34:36les actions de la police
34:37et les actions sociales
34:38parce qu'on ne peut pas
34:39faire l'un sans l'autre
34:40il va encore ?
34:41écoutez moi je suis
34:42j'ai 32 ans
34:43je suis député
34:43depuis seulement un an
34:44mais quand je vois
34:45la situation
34:46je ne peux pas me dire
34:47et rester le matin
34:48on ne va pas
34:49donner des moyens
34:50à nos policiers
34:50et à la justice
34:51donc il faut faire les choses
34:53dans le bon ordre
34:53à Marseille
34:54il y a des records
34:56d'année en année
34:56en termes de nombre d'homicides
34:57on voit la situation
34:58les saisines de cocaïne
34:59qui se multiplient
34:59par 5 en 10 ans
35:01donc d'abord
35:02il fallait faire cette loi
35:03peut-être faudra-t-il
35:04une autre loi
35:04dans les prochaines années
35:05pour à nouveau s'adapter
35:06et bien sûr que dans l'équation
35:08il y a un volet politique
35:09de la ville
35:10il y a un volet social
35:10il y a un volet sociétal
35:11aussi il y a d'autres débats
35:12mais je pense qu'il faut juste
35:13que les choses aillent dans le bon ordre
35:14c'est d'abord on rétablit
35:15la tranquillité pour nos concitoyens
35:16et ensuite on voit
35:17comment améliorer la vie
35:19aussi des gens au quotidien
35:21en leur donnant des perspectives
35:22et notamment des perspectives économiques
35:23Merci beaucoup à vous tous
35:26alors j'allais dire
35:26d'être venu débattre
35:27merci à vous Vincent Corr
35:28d'être venu sur ce plateau
35:30et merci pour les coups de fil des autres
35:32en tout cas
35:33c'était très agréable
35:34de débattre ensemble
35:35Demain Thomas Soto recevra
35:37Amine Beniamina
35:38addictologue et psychiatre
35:39président de la Fédération Française d'Addictologie
35:41quant à Marc-Olivier Fogiel
35:43il accueillera l'amiral Nicolas Vaudjour
35:45chef d'état-major de la Marine Nationale
35:47il est l'heure de retrouver André Dusselier
35:49bonsoir André
35:50quelle histoire nous racontez-vous ce soir ?
35:52bonsoir Anne-Sophie
35:53ce soir je vais vous raconter
35:55l'histoire de Florence Artaud
35:57de ses triomphes en mer
35:59à sa disparition tragique
36:01à tout de suite sur RTL
36:03à tout de suite André
36:04RTL, votre radio
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