- il y a 10 heures
Regardez "On refait le monde" avec Fanny Lacroix, vice-présidente de l'association des maires ruraux de France et maire de Châtel-en-Trièves, Martial Foucault, politologue, professeur des universités à Sciences Po Paris et fondateur de l'Observatoire de la démocratie de proximité, et Karine Franclet, maire UDI d'Aubervilliers.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 18 novembre 2025.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 18 novembre 2025.
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00:00Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL avec Anne-Sophie Lapix.
00:08C'est peut-être le métier le plus difficile.
00:11Être maire en 2025, c'est faire face aux colères, parfois aux incivilités et à la violence.
00:17C'est devoir protéger, rassurer, trouver des solutions.
00:20Alors qu'on n'a pas forcément la main, c'est dur et pourtant, ils seront nombreux à se représenter.
00:25Près de 60% sont déjà en campagne.
00:28Qu'est-ce qui fait courir les maires ? Quels défis veulent-ils relever ?
00:32On en débat avec nos invités.
00:34Fanny Lacroix, vice-présidente de l'Association des maires ruraux de France et maire de Châtel-Entrieve en Isère depuis 2020.
00:41Bonsoir.
00:41Bonsoir.
00:42Karine Francklet, maire UDI d'Aubervilliers depuis peu.
00:47Non, depuis 2010, c'est 2020.
00:49Non, c'est parce que j'ai une mauvaise date, du coup j'ai l'air.
00:51Vous vous êtes retirée de vos fonctions à la suite d'un burn-out en février dernier.
00:55Puis vous êtes revenue quelques mois plus tard.
00:57Bonsoir.
00:58Karine Francklet.
00:59Et puis, Martial Foucault va nous rejoindre, politologue, professeur des universités à Sciences Po Paris
01:04et fondateur de l'Observatoire de la démocratie de proximité.
01:09Il a coordonné la nouvelle enquête du CEVIPOF avec l'AMF, l'Association des maires de France
01:13qui est réunie en ce moment au port de Versailles, sur l'état d'esprit des maires à quelques mois des municipales.
01:19Alors, d'abord, Fanny Lacroix et Karine Francklet, est-ce que vous y retournez ?
01:25D'abord vous, Fanny Lacroix.
01:26Oui, moi je vais y retourner, même si ça n'a pas toujours été très clair au cours de mon mandat.
01:32Je me suis posé cette question, mais là c'est vraiment l'enthousiasme de mes adjoints qui souhaitent continuer l'aventure et donc je vais les suivre.
01:40Il y a combien d'habitants dans votre ville ?
01:41500, 500.
01:43Et vous alors, Karine Francklet, puisque j'ai expliqué qu'il y avait eu peut-être des moments de maintenance qui a impliqué des réglages et maintenant la page est tournée.
01:55Mais la question...
01:57Vous y retournez alors ?
01:58Ce n'est pas le moment de répondre à cette...
02:00Ce n'est pas encore le moment.
02:01Ce n'est pas encore le moment de répondre à cette question parce qu'on a encore beaucoup d'enjeux.
02:05Oui.
02:06Et puis, j'y répondrai le moment venu.
02:08Parce que c'est quand même dans 4 mois là maintenant.
02:10C'est dans 4 mois, mais en tout cas, on est au travail.
02:12On a énormément d'enjeux, notamment sur des enjeux de sécurité.
02:18Donc, ce n'est pas la question qui me préoccupe le plus en ce moment.
02:22Et on va en parler, des enjeux de sécurité.
02:25Martial Foucault est arrivé.
02:26Bonsoir, merci de nous rejoindre.
02:28Je le disais, 58% des maires en place veulent se représenter.
02:33Ce n'est pas si mal.
02:35C'est même mieux qu'aux précédentes élections de 2019.
02:37Oui, c'est une vraie surprise.
02:39Parce qu'au fond, on a eu effectivement un mandat qui a été interrompu, jalonné de différentes crises.
02:47Et on aurait pu penser que la sinistrose s'était emparée des maires.
02:53Moi, je trouve qu'effectivement, derrière ce chiffre, au-delà du fait que plus on se rapproche d'une échéance électorale,
03:00les maires voient finalement tous les problèmes un petit peu derrière eux.
03:04Mais on a aussi, surtout, eu un mandat qui a conduit beaucoup de maires à ne pas pouvoir achever tous les projets
03:11sur lesquels ils s'étaient engagés en termes de promesses en 2020.
03:14Et beaucoup d'entre eux n'ont pas l'envie de rester pour rester,
03:19mais ont à cœur de vouloir réaliser l'ensemble des projets, petites ou grandes communes,
03:26sur lesquels les électeurs les ont élus.
03:29Finir le travail.
03:30Oui, finir le travail. C'est une vraie mission d'intérêt général.
03:35Et une mission, et beaucoup disent d'ailleurs, pour ceux qui ne veulent pas continuer,
03:38on a le sentiment d'avoir fait tout ce que l'on devait accomplir.
03:42Et on a rempli notre mission civique. Et maintenant, place aux autres.
03:46On est un peu surpris, parce qu'il y a eu énormément de démissions.
03:50Et ça a été même un phénomène lors de ce mandat.
03:56417 parents, en moyenne, c'était du jamais vu.
03:59Qu'est-ce qui s'est passé ?
04:02Alors, bon, effectivement, c'était plus de...
04:05Je l'ai conduite, et donc j'ai eu l'occasion de regarder un petit peu dans le détail
04:10ce que le ministère de l'Intérieur ne nous permettait pas de disposer.
04:13On avait un volume de démissions, mais on n'avait pas les causes de ces démissions.
04:18Moi, ce que j'observe, c'est que la première des causes, et ça peut paraître surprenant,
04:22ce sont des dissensions au sein des conseils municipaux.
04:25Tout simplement.
04:26Tout simplement.
04:26Et alors, à la fois tout simplement, mais démocratiquement, ça interroge.
04:30Oui, enfin, on se dit, c'est normal qu'il y ait une opposition dans un conseil municipal.
04:34Oui, alors parfois, les dissensions viennent de la majorité.
04:36C'est ça le problème, en fait.
04:37Voilà.
04:37Et là, en fait, c'est une mécanique redoutable qui se met en place.
04:41Ce sont un, deux, cinq, voire plus conseillers municipaux qui démissionnent,
04:45parce qu'ils expriment un désaccord profond avec des choix du maire.
04:49Le préfet est obligé de convoquer des élections anticipées.
04:54Et le maire se retrouve parfois opposé à ses anciens maires adjoints,
04:58mais aussi majorité conseillers municipaux.
05:02Et c'est une forme d'humiliation pour le maire de devoir repartir en campagne
05:06et être opposé à ses anciens colissiers.
05:09Garen Franclay, ça vous est arrivé, ça ?
05:11Parce que vous aviez l'air d'apprendre ce que disait Marcia.
05:13Alors, de dire que forcément, et peut-être dans des villes plus importantes,
05:20on a une opposition qui est sans doute plus marquée.
05:23Mais d'habitants de votre commune, au Berville.
05:25Un peu plus de 90 000.
05:26Et puis, voilà, au Berville, c'est un bastion historique communiste qui est passé.
05:34Moi, j'adore la façon dont on dit, c'est entre-mélanger.
05:37Enfin, à la fois des gens qui faisaient de la politique qui avaient envie aussi qu'Aubert Villiers change.
05:42Donc, on a une opposition qui est forcément virulente.
05:47Mais c'est le...
05:48Voilà, les conseils municipaux, c'est pas tendre.
05:52Mais ça, on s'y attend.
05:54Mais je pense, et moi je ne l'ai pas vécu,
05:57que si en plus de ça, vous avez des divisions au sein de votre majorité,
06:02ça doit être épouvantable.
06:04Alors, il y a les conseils municipaux qui sont un peu agités.
06:07Puis, il y a aussi un phénomène plus large,
06:10qui est celui du manque de respect pour les maires, les incivilités.
06:14Et même parfois, la grande violence qui frappe les maires.
06:19Fanny Lacroix, c'est quelque chose que vous avez connu,
06:22ou en tout cas que certains de vos camarades maires ont connu ?
06:26Alors, pas moi personnellement.
06:28Je trouve qu'on est encore sur une taille de commune.
06:31Moi, c'est un petit village, 500 habitants, mais 5 000 hectares.
06:34Et donc, il y a quand même une interconnaissance et du respect.
06:38Donc, moi, je n'ai pas connu ça sur mon mandat.
06:42Après, c'est vrai que ce sont des réalités
06:43qui sont relatées par certains de nos collègues
06:46au sein de l'association des maires ruraux de France.
06:48Mais je dirais que ce n'est pas ça qui fait la majeure partie
06:51des raisons qui poussent à la démission.
06:54Et à la MRF aussi, on a voulu mener une étude
06:57pour en savoir un peu plus sur les conditions d'exercice du mandat.
07:01Et c'est vrai que la première chose qui revient,
07:03ça va être la complexité administrative de la fonction,
07:06la difficulté vraiment technique.
07:08Et puis après, la deuxième raison,
07:11ça va être la difficulté à concilier sa vie familiale,
07:14sa vie professionnelle et sa vie politique.
07:17Selon votre enquête, Martial Foucault,
07:20les deux tiers des maires se disent victimes de violences ou d'incivilité.
07:24C'est pour ça que j'en parle.
07:25C'est énorme quand même, les deux tiers.
07:27Oui, effectivement.
07:29Et ça, c'est en progression au cours du mandat.
07:33Ça veut dire quoi ?
07:34Ça veut dire qu'au cours d'un mandat,
07:37vous n'avez que trois maires sur dix
07:38qui ne connaîtront aucun moment de tension
07:41dans une relation avec des citoyens de la commune
07:44ou parfois des citoyens qui n'appartiennent,
07:47ne résident pas dans la commune.
07:48Ça, c'est aussi un phénomène intéressant à observer.
07:52En revanche, je crois qu'il faut être très ferme
07:55sur l'idée qui pourrait être véhiculée,
08:00selon laquelle, au cours du mandat,
08:02on vient de le dire,
08:02il y a eu une hausse des démissions.
08:05Et au cours de ce mandat,
08:06on a eu une hausse des violences.
08:08Violences symboliques, comme on vient de le dire,
08:09et rarement, mais elles sont toujours de trop,
08:11violences physiques.
08:12Mais il n'y a aucune relation de cause à effet
08:15entre violences et démissions.
08:18Dans le travail,
08:20sur les 2200 démissions,
08:22à peine 40,
08:23et c'est déjà trop,
08:24je suis bien d'accord,
08:25mais 40 ont subi des violences
08:28et certaines sont très médiatisées.
08:30Oui, on se souvient notamment
08:31de l'attaque à la voiture bélier
08:32du maire d'Alaïl et Rose
08:34en juillet 2023.
08:36Il y a eu aussi l'incendie criminel
08:37du domicile du maire de Saint-Brévin-Lépin,
08:40Yannick Moraise, en mars 2023 aussi.
08:42Ce sont des événements traumatisants.
08:46Oui, vous avez...
08:49Karine Francklès.
08:50Karine Francklès.
08:51À la fois, c'est ambialant.
08:53Parce que oui, ça m'est arrivé
08:55pour une histoire de logement
08:58face à la détresse de personnes
09:00qui n'avaient pas de logement.
09:01Le m'est fait un peu bousculer,
09:03une fois dans le mandat,
09:05et une autre fois,
09:06on a brûlé ma voiture dans le parking.
09:08parce qu'on avait décidé
09:10de remettre des contrôles d'accès
09:12dans le parking municipal
09:15parce que c'était un peu rock'n'roll.
09:17C'est ma voiture privée
09:19qui a pris feu la première.
09:22Vous dites ça un peu,
09:23oui, bon, voilà, c'est comme ça.
09:24C'est très grave.
09:26Mais il y a aussi,
09:28dans le sens inverse,
09:30à travers...
09:31Maintenant, la page est tournée,
09:32j'en parle avec beaucoup de recul
09:33parce que c'est derrière moi
09:35et j'en ressors plus fort et grandie.
09:39C'est aussi quand j'ai décidé
09:42de me mettre en retrait
09:46une solidarité des habitants,
09:49des témoignages.
09:51On reçoit aussi beaucoup d'amour.
09:55Heureusement qu'il y a des...
09:56D'ailleurs, pourquoi on reste ?
09:59Pourquoi on se bat, en fait ?
10:00Qu'est-ce que c'est la motivation principale ?
10:03C'est de changer la vie des gens.
10:05Fanny Lacroix.
10:07Enfin, moi,
10:08je n'ai pas du tout prédestiné à être maire
10:10et c'est vrai que j'ai rencontré ce village
10:13en 2014,
10:14d'abord en tant que secrétaire de mairie.
10:16On a fait des choses extraordinaires
10:18dans un contexte de désertification rurale
10:20où on s'est remonté les manches collectivement
10:23et on a regagné des services de proximité,
10:26une qualité de vie,
10:28de vivre ensemble.
10:29Et puis après,
10:30cette dynamique collective
10:31m'a amenée sur cette si belle fonction.
10:34Et donc moi, déjà ça,
10:36je n'en reviens pas encore aujourd'hui.
10:38Je suis en gratitude vraiment absolue
10:39de cette confiance,
10:42de cette acceptation.
10:43Pour moi,
10:45il y a vraiment une forme d'adoption
10:46de cette population et de ce lieu.
10:49Et aussi,
10:49toutes les victoires partagées
10:51sur des petites choses du quotidien,
10:52sauver une école,
10:54regagner un commerce de proximité,
10:56ouvrir un restaurant,
10:57un salaud de coiffure,
10:58tout ça,
10:58c'est formidable.
11:00Changer la vie,
11:01l'amour,
11:02la confiance,
11:02voilà.
11:03Il y a aussi quelques motivations
11:04pour devenir maire.
11:06Alors,
11:06qu'est-ce qu'on demande d'abord à un maire ?
11:08On va le voir dans un instant.
11:09La tranquillité,
11:10la sécurité,
11:11c'est l'obsession des habitants
11:13dans les grandes villes
11:14comme dans les petites.
11:15Ce sera le principal enjeu de la campagne.
11:16Comment y répondre ?
11:17On en parle après le rappel des titres
11:18d'Alban Le Prun.
11:20Jusqu'à 20h,
11:21Anne-Sophie Lapix refait le monde
11:23sur RTL.
11:27RTL.
11:28Il est 19h30.
11:30Anne-Sophie Lapix.
11:31On refait le monde sur RTL.
11:33Le rappel des titres
11:34de l'actualité de ce mardi
11:36avec Alban Le Prince.
11:37Acheter de la cocaïne
11:38ou du cannabis,
11:39c'est être complice.
11:40Les mots,
11:41il y a quelques minutes
11:41depuis Berlin,
11:42d'Emmanuel Macron.
11:44Après l'assassinage
11:44jeudi dernier
11:45de Mehdi Kessassi,
11:46frère d'Amin Kessassi,
11:47militant écologiste
11:48engagé dans la lutte
11:49contre le narcotrafic,
11:51l'enquête,
11:51elle a été transférée
11:52ce soir à la Juridiction Nationale
11:54de lutte contre la criminalité organisée.
11:57Emmanuel Macron,
11:57qui se dit ce soir
11:58disponible
11:59pour échanger
11:59avec Abdelmajid Teboun,
12:01son homologue algérien,
12:02est ainsi avancé.
12:03La déclaration du président
12:05qui a reçu tout à l'heure
12:06l'écrivain franco-algérien
12:07Boilem Sansal
12:08de retour en France
12:10après avoir été gracié
12:11mercredi dernier
12:12par l'Algérie.
12:13Cinq personnes placées
12:14en garde à vue
12:15après le meurtre
12:15cet après-midi
12:16d'un homme à Cusset
12:17dans l'Allier,
12:18victime de plusieurs coups de couteau
12:19lors d'une altercation
12:21selon la procureure.
12:22Et puis il y aura
12:23toujours du perrier
12:24dans les rayons
12:24de nos supermarchés.
12:26Le tribunal de Nanterre
12:27autorise la poursuite
12:28de la commercialisation
12:29des bouteilles
12:30sous l'appellation
12:31eau minérale naturelle
12:32après le recours
12:33de l'UFC
12:34que choisir.
12:35L'association de consommateurs
12:36estimait que la micro-filtration
12:38utilisée par le groupe Nestlé
12:39faisait qu'elle ne pouvait plus
12:41prétendre à cette appellation.
12:43Merci Alban,
12:44on vous retrouve à 20h.
12:45A tout à l'heure.
12:46Anne-Sophie Lapix,
12:48on refait le monde
12:49jusqu'à 20h sur RTL.
12:51Il y a la drogue
12:52qui arrive désormais
12:52jusque dans les campagnes reculées,
12:54la peur des cambriolages,
12:56de la violence,
12:57la demande de sécurité
12:59de plus en plus forte
13:00et c'est vers les maires
13:01que se tournent
13:01les citoyens
13:02comme s'ils étaient
13:03ces maires
13:04les premiers flics
13:05non pas de France
13:06selon l'expression
13:07mais de leur ville.
13:08Comment peuvent-ils répondre
13:09à cette demande ?
13:10On en débat
13:11avec nos invités.
13:12Fanny Lacroix,
13:13vice-présidente
13:13de l'association
13:14des maires ruraux de France
13:15et maire de Châtel-Entrieve
13:17en Isère.
13:18Martial Foucault,
13:18politologue,
13:19professeur des universités
13:20à Sciences Po Paris
13:21et fondateur
13:22de l'Observatoire
13:23de la démocratie
13:24de proximité.
13:25Et Karine Francklet,
13:26maire UDI
13:26d'Aubervilliers
13:27depuis 2019,
13:29vous vous êtes donc
13:30retiré à un moment
13:31de vos fonctions
13:31et vous êtes revenu.
13:33D'abord,
13:33ce n'est pas une impression
13:34Martial Foucault,
13:35la demande de plus
13:36de sécurité,
13:37c'est la première motivation
13:39des électeurs
13:40aux prochaines municipales.
13:42Oui,
13:42alors,
13:43je vais nuancer,
13:46c'est-à-dire que
13:46vous avez raison
13:47sur le portrait
13:48qu'on peut dresser
13:49de la France
13:50et c'est en augmentation
13:51à la même période
13:53si on compare
13:54à 2019,
13:56quelques mois
13:56avant le scrutin
13:57de mars 2020.
14:00Mais de grandes différences
14:01apparaissent
14:01selon la taille
14:02de la commune
14:03et parfois
14:04des différences
14:04qui surprennent.
14:06Dans les très,
14:07très petites communes,
14:07on pourrait se dire
14:08que ce n'est pas
14:09le sujet prioritaire.
14:10Or,
14:11nous observons que
14:12dans les communes
14:12de moins de 500 habitants,
14:14la demande de tranquillité,
14:15qui n'est pas toujours
14:16exprimée,
14:17verbalisée comme
14:18demande de sécurité,
14:19mais demande de tranquillité,
14:21ce n'est pas tout à fait
14:21la même chose,
14:22elle est très,
14:23très forte.
14:23Et puis,
14:24on a un ventre mou
14:25dans les communes
14:25de 1 000 à 3 500 habitants
14:27où les enjeux
14:29de cadre de vie,
14:30transition écologique
14:31sont à égalité
14:32avec la demande
14:33de tranquillité.
14:34Et dans les très
14:35grandes métropoles,
14:36là,
14:37on voit une vraie demande
14:38de services publics,
14:40de proximité
14:41et une très forte demande
14:43également
14:44sur la question
14:45du cadre de vie.
14:47La sécurité
14:47fait jeu égal.
14:49Mais pourquoi ?
14:50Parce que dans les grandes métropoles,
14:51on voit bien que les moyens
14:52de sécurité
14:54ne sont pas comparables
14:55à ceux des plus petites communes.
14:57Et moi,
14:57je me souviens des débats
14:58depuis bientôt 20 ans
14:59pour les élections municipales
15:00où la sécurité,
15:02on est passé du sujet
15:04de la vidéosurveillance.
15:05Faut-il les caméras ?
15:06Pas de caméras ?
15:06Ville de gauche ?
15:07Ville de droite ?
15:08Et ensuite,
15:09des polices municipales ?
15:10Faut-il armer
15:11les polices municipales ?
15:12Débat entre la gauche ?
15:13Débat entre la droite ?
15:14Et aujourd'hui,
15:15dans cette campagne,
15:16ce sujet de tranquillité
15:17amène...
15:18Je sors de cette première journée
15:20du Salon des maires
15:21où beaucoup de maires se disent
15:22mais on pourrait aller
15:23un peu plus loin
15:24en termes de policiers municipaux.
15:26Même si nous n'avions
15:26qu'un seul policier municipal,
15:29eh bien,
15:29on pourrait contenter
15:30une partie de l'inquiétude
15:32exprimée par les Français.
15:34Alors,
15:34on va vérifier
15:35cette répartition
15:36que vous avez faite
15:37avec nos invités.
15:39Alors,
15:39Fanny Lacroix,
15:40vous qui êtes maire
15:40d'une petite ville rurale,
15:42est-ce qu'effectivement,
15:43c'est la tranquillité
15:44que recherchent avant tout
15:45les électeurs ?
15:46Oui,
15:47je crois que le terme est juste
15:48et la proximité
15:50avec cette notion
15:51de cadre de vie
15:52est tout à fait pertinente.
15:54C'est vrai que nous,
15:55c'est ce qui marque
15:56la demande des habitants.
15:59Les gens sont là
16:00dans un village
16:00qui est quand même
16:02assez reculé de la ville
16:03et il y a une volonté
16:04de vivre tranquillement,
16:07sans trop de nuisances,
16:08effectivement.
16:09Et donc,
16:10c'est vrai que cette question
16:12du conflit de voisinage,
16:13par exemple,
16:13peut résonner
16:14avec ce besoin
16:16de tranquillité
16:16et assez souvent,
16:17on va demander au maire
16:18de venir en médiation
16:19pour venir résoudre
16:21les problèmes de bruit
16:23le dimanche
16:23ou de chien qui aboie.
16:25Ça,
16:26c'est vraiment quelque chose.
16:27Ça,
16:27c'est le quotidien
16:28du maire rural.
16:29c'est ça.
16:30Et alors vous,
16:32Karine Franklin,
16:33est-ce qu'effectivement
16:34vous observez
16:34à la fois de demande
16:35de tranquillité
16:36mais aussi d'amélioration
16:37du cadre de vie,
16:39de la transition écologique ?
16:40Évidemment,
16:41la question de sécurité,
16:43elle est majeure.
16:44Elle était d'autant plus
16:46qu'au cours du mandat,
16:48on a créé, armé,
16:51une police municipale.
16:53Auparavant,
16:54elle n'était pas armée ?
16:54Alors...
16:55Elle n'existait pas ?
16:56Elle existait.
16:57Il devait y avoir
16:58huit agents
16:59qui n'étaient pas équipés.
17:02Au Berguet donc ?
17:03On sait que la moyenne
17:04c'est 1 pour 1 000.
17:06Aujourd'hui,
17:07on a une cinquantaine d'agents.
17:09On a mis en place
17:11plus de 300 caméras.
17:13On les a armés.
17:15Mais ce n'est pas encore suffisant
17:17parce qu'il ne faut quand même
17:18pas oublier plusieurs choses.
17:20On a déjà
17:22ces compétences régaliennes.
17:24Et là-dessus,
17:25on a besoin de l'État.
17:26Moi, j'aurais beau mettre
17:27des policiers municipaux
17:29en plus et toujours en plus,
17:30il y a aussi la question
17:31des frontières.
17:33Et d'ailleurs,
17:33en principe,
17:34la sécurité publique
17:35relève de l'État
17:36et non pas de la municipalité.
17:38Mais après,
17:38on est une police,
17:40la police municipale,
17:41moi,
17:42je la conçois
17:43comme une police
17:45de proximité
17:46qui est justement là
17:49parfois plus réactive,
17:53plus sur des sujets
17:55de tranquillité.
17:56Et puis,
17:56il y a aussi,
17:58je pense que quand on parle
17:59de sécurité,
18:00il y a aussi
18:01le vrai sujet de la sécurité
18:03et le sentiment
18:03d'insécurité.
18:05Et on peut l'observer
18:07dans une ville
18:07comme Aubervilliers
18:08ou quand vous vous baladez,
18:09quand vous avez,
18:11par exemple,
18:11le quartier
18:12très emblématique
18:13des Quatre Chemins
18:14où il y a
18:15des vendeurs
18:16sauvettes
18:17dans tous les sens.
18:19Et là,
18:20vous ne vous sentez pas
18:21en sécurité.
18:23Le même quartier
18:23où il y a une fête
18:26et il y a des habitants
18:28dans la rue
18:28et où la place
18:31de l'Amérique
18:31on a transformé
18:32en mettant
18:32des bars
18:34et des restos sympas.
18:35Et l'occupation
18:36de l'espace public
18:37de manière différente,
18:39elle contribue aussi
18:40au sentiment
18:41de sécurité.
18:41Mais est-ce que vous avez
18:42augmenté le budget
18:45de la sécurité ?
18:46Évidemment.
18:46Mais de combien ?
18:48Qu'est-ce que ça représente ?
18:49Là, en chiffres,
18:49on est passé
18:50de 8 agents
18:51à plus d'une cinquantaine.
18:55On a construit
18:56un poste de police
18:57municipal.
18:58C'est colossal.
18:59C'est colossal.
19:00Et proportionnellement
19:01dans le budget,
19:02ça représente ?
19:03Là, je n'ai pas
19:04la proportion
19:05en tête
19:06mais c'est un vrai effort
19:08parce que le budget
19:09des villes
19:09c'est aussi une question
19:10sur nos moyens d'agir
19:11en ce moment.
19:12C'est compliqué
19:14parce que tout augmente
19:15mais pas nos budgets.
19:16Et alors justement,
19:17quand vous augmentez
19:18considérablement
19:18le budget de la sécurité,
19:19qu'est-ce que vous diminuez ?
19:21C'est pour ça
19:22que je vous demande
19:22la proportion.
19:23C'est tout un équilibre
19:27aussi.
19:27Oui, mais il y a
19:27de quoi d'autre côté ?
19:30Ce sont des choix ?
19:30C'est quoi ?
19:32C'est la voirie ?
19:33C'est les associés ?
19:34On est sur des compétences
19:37qui ne sont pas municipales.
19:41Elles sont à l'agglo.
19:44Ça ne sera certainement pas
19:45la sécurité au détriment
19:46de la vie associative
19:47ni de la culture.
19:48C'est ce que j'allais vous demander.
19:49Parce que forcément,
19:50je vous parlais aussi
19:51du sentiment d'insécurité.
19:55Et quand on a des événements
19:56culturels dans la rue,
19:57quand on a des festivals,
19:59ça contribue aussi
20:00à ce cadre de vie.
20:03Martial Foucault,
20:04vous avez posé la question
20:04dans votre étude
20:05ce que favorisait,
20:08ce que privilégiaient
20:09les maires
20:10quand ils avaient
20:10un budget plus ou moins gros.
20:11Oui, non seulement
20:12auprès des maires,
20:13mais aussi en miroir
20:14auprès des Français.
20:15Et on a essayé
20:16de comparer
20:16dans deux situations.
20:18Celle où s'il y avait
20:19une baisse des recettes.
20:20Et c'est globalement
20:21la situation
20:22aujourd'hui
20:23des communes.
20:24Et puis une situation
20:25d'une augmentation
20:26des recettes.
20:28Donc soit on gère
20:28l'abondance,
20:29la prospérité,
20:30soit on doit gérer
20:31la rareté.
20:32Et quand on doit
20:33gérer la rareté,
20:34c'est très intéressant,
20:35c'est là où les Français
20:36et les maires
20:36divergent totalement.
20:38Les Français
20:39privilégient
20:40essentiellement
20:41le cadre de vie,
20:42la voirie.
20:43Il ne faut pas couper
20:44dans ses dépenses.
20:45En revanche,
20:46vous pouvez couper
20:47dans le sport,
20:48les associations,
20:49la culture.
20:50Et les maires disent
20:50une chose différente.
20:52Oui, on peut diminuer,
20:52mais beaucoup moins
20:54en proportion
20:55que ce que souhaiteraient
20:56les Français.
20:56Et je trouve
20:57que c'est très intéressant
20:57parce que les maires
20:59ont,
20:59d'une certaine manière,
21:01bien réalisées
21:02que, je reprends
21:03ces trois postes,
21:05culture,
21:05association,
21:06sport,
21:07c'est ce qui produit
21:08de la cohésion.
21:09C'est ce qui produit
21:10le fameux vivre ensemble.
21:11Et donc,
21:12même si l'arbitrage
21:13est compliqué
21:14pour un maire
21:15ou une maire,
21:17eh bien,
21:17on essaye
21:18de,
21:19non pas de saupoudrer,
21:20mais il faut essayer
21:21d'équilibrer
21:22et ne pas donner
21:22le sentiment
21:23qu'il y a
21:24un virage brutal
21:25sur lequel les citoyens
21:27n'ont pas été
21:27toujours consultés.
21:28Fanny Lacroix,
21:29est-ce que vous avez
21:30des caméras
21:31de vidéosurveillance ?
21:32Non, pas du tout.
21:33Pas du tout.
21:33Et vous n'en éprouvez pas
21:34le besoin ?
21:35Non, non,
21:35pas du tout.
21:36Vraiment...
21:37Je vous pose la question
21:38parce que ça arrive.
21:41Il y a eu un village
21:42comme Tonins
21:43dans le Lot-et-Garonne.
21:45Non, non,
21:45c'est pas un village.
21:469 130 habitants.
21:47Il a dépensé
21:48400 000 euros
21:48dans la vidéosurveillance.
21:50À Osgore,
21:51une ville balnéaire
21:52dans les Landes
21:52que je connais bien,
21:53il y a 100 caméras
21:54pour 3 700 habitants.
21:56Est-ce que ça vous étonne ?
21:58Ça vous choque
21:58qu'on investisse autant
21:59pour des caméras
22:00dans des villes
22:01de 3 000 habitants
22:02ou de moins de 10 000 habitants
22:03en tout cas ?
22:04Ça doit répondre
22:05à une réalité
22:06qui est bien différente
22:07de celle de Châtel-Entrieve
22:09et on ne vit pas
22:12ces événements.
22:14Et puis,
22:14je crois qu'il y a encore,
22:16malgré tout,
22:16dans tous les hameaux
22:17parce qu'on est un village
22:18qui est très dispersé.
22:19On a une vingtaine
22:20de hameaux
22:20sur Châtel-Entrieve.
22:22Encore ce truc-là
22:23de se dire qu'il y a le voisin
22:24qui va veiller
22:25sur notre propre maison.
22:27Et ça,
22:28ça peut paraître anecdotique
22:29mais c'est vraiment
22:30une spécificité
22:32des villages en France
22:34de pouvoir encore compter
22:35sur l'autre
22:36pour pouvoir vraiment
22:38avoir une action
22:39au sein d'un collectif
22:40plus global
22:41qui est celui du village.
22:42Et la lumière ?
22:43Parce qu'il y a quand même
22:44plein de villes
22:45et de villages
22:46et dans la ruralité notamment
22:47on a éteint les lumières
22:48pour faire des économies d'énergie.
22:50Est-ce que vous,
22:50vous l'avez éteinte
22:51et est-ce qu'on vous a demandé
22:52de la rallumer ?
22:52Alors,
22:53on s'était posé la question
22:54pendant un bon moment
22:55de se dire
22:55est-ce qu'on va pouvoir éteindre
22:57et quel va être l'impact
22:58dans la population
22:59et à un moment
23:00on s'est lancé
23:01on éteint aujourd'hui
23:02de minuit à 5h du matin
23:04et nous n'avons eu
23:04aucune remarque.
23:06C'est vrai.
23:07Voilà.
23:07C'est pas partout pareil.
23:09Non,
23:10les endroits...
23:11Et même au contraire,
23:12au contraire,
23:13les gens étaient contents
23:14de pouvoir,
23:14ils nous ont écrit des courriers
23:15comme quoi ils étaient contents
23:16de pouvoir observer le ciel
23:18et qu'il y ait une vie nocturne
23:20qui soit plus inaccessible.
23:22Mais après, il y a d'autres solutions.
23:23Moi, je vois sur le...
23:24On est bordé par un canal
23:28et finalement,
23:29les lumières,
23:31elles s'éteignent,
23:32mais avec les nouvelles technologies,
23:34etc.,
23:35elles s'allument quand on passe.
23:36Donc, il y a aussi des solutions
23:37à trouver.
23:38Mais nous,
23:38la question de la lumière
23:39dans certains quartiers,
23:40vous ne les laissez pas dans le noir.
23:41Mais je pense que nos réalités
23:43sont...
23:44Sont très différentes.
23:45Et c'était l'intérêt
23:46de vous inviter toutes les deux.
23:48Alors, si la demande
23:49de sécurité est forte,
23:50y répondre coûte cher.
23:52On a commencé à en parler.
23:53Et les communes estiment
23:54avoir de moins en moins
23:55les moyens d'agir,
23:56soit parce que les financements
23:57se réduisent,
23:58soit parce que le pouvoir
23:59est parfois ailleurs.
24:01On en parle dans un ensemble.
24:03Jusqu'à 20h,
24:04Anne-Sophie Lapix
24:05refait le monde sur RTL.
24:07Comment diriger une ville
24:17quand on n'a pas tout à fait
24:18le pouvoir ni les moyens ?
24:19Les maires sont-ils désarmés
24:21face aux attentes
24:22de leurs administrés ?
24:23C'est ce qu'ils ont l'air de dire.
24:25En tout cas,
24:25au Congrès des maires de France,
24:26on va essayer de comprendre
24:27ce qui leur manque.
24:29On en débat avec nos invités.
24:30Fanny Lacroix,
24:31vice-présidente de l'Association
24:32des maires bureaux de France
24:33et maire de Châtel-Entrière,
24:35en Isère.
24:36Martial Foucault,
24:37politologue,
24:37professeur des universités
24:38à Sciences Po Paris
24:39et fondateur de l'Observatoire
24:40de la démocratie
24:42et de proximité
24:43et qui vient de coordonner
24:44une enquête du Cévi-Pof
24:46avec l'Association
24:47des maires de France
24:48sur l'état d'esprit
24:49des maires
24:49à quelques mois
24:50des municipales.
24:51Et puis Karine Franklin,
24:52maire UDI
24:53d'Aubervilliers.
24:55D'abord,
24:55parlons des moyens financiers.
24:57Peut-être quelques mots
24:58du budget 2026
25:00qui met les communes
25:03à contribution.
25:03Alors,
25:03j'ai un chiffre global,
25:044,6 milliards
25:06d'efforts demandés
25:07aux collectivités.
25:09Les maires dénoncent
25:09une saignée budgétaire.
25:11Vous êtes d'accord
25:12avec ça, Karine Franklin ?
25:13Il faut qu'on fasse toujours plus
25:15parce qu'il y a aussi
25:15une augmentation des coûts
25:17avec moins.
25:18Et là,
25:18l'incertitude budgétaire
25:20dans laquelle nous sommes
25:21actuellement
25:21nous complique
25:24très largement
25:26les habitrages.
25:27Là,
25:27on navigue à vue.
25:28Et on a parlé aussi
25:30des différentes augmentations
25:32qu'il y a eu
25:33pendant le mandat.
25:34Moi,
25:35dans ma commune,
25:36c'est à peu près
25:37280 millions de budget.
25:38rien que l'augmentation
25:40des fluides,
25:41c'est 8 millions d'euros
25:42qui n'ont pas été compensés.
25:43Les fluides ?
25:44Le chauffage.
25:45Voilà,
25:46pardon.
25:47Donc,
25:48avec 8 millions d'euros,
25:51j'aurais pu faire
25:52tous les ans
25:534 cours
25:54Oasis
25:55parce qu'on fait des...
25:56On végétalise
25:57nos cours d'école
25:58de plus.
25:59Donc,
26:00on va faire toujours plus
26:01avec moins
26:02et ça devient
26:03très compliqué.
26:03Est-ce que la suppression
26:05de la taxe d'habitation
26:07a été,
26:08selon vous,
26:09une erreur ?
26:09Est-ce qu'elle a été
26:10totalement compensée
26:12dans vos villes ?
26:14Alors,
26:14Fanny Lacroix.
26:15Alors,
26:15il y a eu une compensation.
26:17Après,
26:18on verra comment
26:18elle évoluera dans le temps
26:19et c'est là où,
26:20nous,
26:20ça nous questionne.
26:21C'est sur la dynamique
26:22que ça peut empêcher.
26:25Mais surtout,
26:26aussi,
26:26le fait qu'on perd
26:27ce lien avec nos concitoyens
26:29aussi par cette imposition.
26:32Donc,
26:32nous,
26:32ça nous interpelle
26:33parce que
26:34ce lien,
26:36il est important aussi
26:37pour qu'on ne soit pas
26:38simplement en posture
26:39de consommation
26:39de services.
26:41Voilà.
26:42Martial Foucault,
26:42c'était une taxe importante
26:44et qui avait du sens
26:46pour les communes.
26:48Ah oui,
26:49mais je vous rejoins
26:50sur cette idée
26:51du lien de citoyenneté.
26:54Il y a trois niveaux
26:55et je ne vais pas être très long,
26:56mais il y a
26:57quand on donne
26:58de l'autonomie
26:59à une collectivité,
27:01ça veut dire
27:01qu'on accepte
27:02le principe
27:02que le maire
27:03est responsable
27:03de ses choix budgétaires,
27:05libre à lui
27:05de décider
27:06d'augmenter
27:07tel et tel type
27:08de dépenses
27:09ou de les réduire
27:09ou d'augmenter
27:10ou de baisser les impôts.
27:11Et ça,
27:12je pense que
27:12l'électeur
27:13a besoin
27:14d'avoir ces éléments
27:15lorsque vient le temps
27:16d'évaluer
27:17d'évaluer l'équipe
27:18municipale sortante.
27:19On le juge,
27:19on le récompense
27:20ou on le sanctionne.
27:22Deuxième élément,
27:23on a célébré
27:24il y a quelques années
27:24les 40 ans
27:25de la décentralisation
27:26en France
27:27et on découvre
27:28finalement un modèle
27:30auquel on n'avait
27:30peut-être pas suffisamment pensé.
27:33On est en train
27:33de créer
27:34la recentralisation
27:36dans la décentralisation.
27:37On n'a jamais autant
27:38recentralisé financièrement
27:40aujourd'hui
27:41les finances publiques locales.
27:43C'est-à-dire qu'il y a un État
27:44plutôt omnipotent
27:46et qui se dit
27:48omniscient
27:48et qui décide
27:49finalement ce qui est bon
27:50pour les communes
27:51en termes de recettes.
27:52Et ça,
27:53je pense que ce n'est pas
27:54compatible avec l'idée
27:55de décentralisation.
27:56Et puis,
27:56troisième élément,
27:57je vous rejoins,
27:58il y a des sujets
27:59très techniques,
28:00budgétaires.
28:01Je rappelle quand même
28:01que la dette
28:02des communes,
28:03c'est 800 euros
28:04par habitant
28:05pour les communes,
28:07c'est 50 000 euros
28:08pour l'État central.
28:10Donc,
28:10quand on demande
28:11un effort,
28:12il faut aussi
28:12avoir ces éléments
28:14à l'esprit.
28:16Mais le lien
28:16de citoyenneté,
28:17vous avez entièrement raison,
28:18ce qui produit
28:20de la cohésion,
28:21c'est à la fois
28:22la capacité
28:23de lever
28:25un impôt
28:26et donc
28:26d'assurer
28:27des services publics,
28:28c'est le consentement
28:29à l'impôt,
28:30il est assez fort
28:31en France,
28:32il est assez fort
28:32mais il est conditionné,
28:34c'est ce que disent
28:35finalement plusieurs enquêtes,
28:36si les citoyens
28:37ont accès
28:38à un service public.
28:39Et donc,
28:39quand on supprime
28:40la taxe professionnelle
28:41il y a fort longtemps,
28:42la taxe d'habitation
28:43il y a quelques années,
28:45on coupe le lien
28:46qui existe
28:48entre une communauté
28:49de vie
28:49et la contribution
28:50de chaque citoyen,
28:52et d'ailleurs,
28:52moi je pense
28:53qu'on devrait ouvrir
28:54ces débats,
28:55est-ce que chaque citoyen
28:56dans une commune
28:56doit au minimum
28:58contribuer
28:59à un euro,
29:00c'est symbolique,
29:01mais à un euro
29:02dans sa communauté de vie.
29:03Parce que sinon,
29:04on se retrouve
29:05et les maires
29:05sont exposés
29:06à des situations
29:06où des citoyens disent
29:07je suis contribuable
29:09donc j'ai le droit à.
29:10Mais en fait,
29:12peu d'entre eux
29:13sont contribuables
29:14désormais
29:14parce que les recettes
29:15locales
29:16ont été
29:17recentralisées.
29:18Karine Franclay,
29:18vous êtes d'accord ?
29:19Il aurait fallu
29:20maintenir ce lien
29:21et cet impôt ?
29:22Moi,
29:23je n'ai pas connu
29:23la période
29:25de la taxe d'habitation
29:26comme recette municipale.
29:29Ce qui est compliqué,
29:32pour moi,
29:33ce qui est compliqué,
29:33c'est quand on a
29:34nos budgets
29:35à gérer.
29:36On est victime
29:38de hausses
29:39qui sont conjoncturelles.
29:40Je vous parlais
29:41des fluides,
29:43mais évidemment,
29:44quand on est
29:44dans une grosse ville,
29:46l'augmentation
29:47du point d'indice
29:47du fonctionnaire
29:481,2%,
29:49on s'en réjouit,
29:51mais on ne nous donne
29:52pas de compensation
29:52en échange.
29:54Et donc,
29:54au bout d'un moment,
29:55on se retrouve
29:56à devoir serrer,
29:58visser,
29:59trouver des solutions
30:03et on n'a pas assez
30:06pour refaire
30:07tout ce qu'on pourrait
30:08et devrait faire.
30:09Et cela se rajoute aussi
30:11là dans,
30:14peut-être,
30:14c'est plus marquant
30:16dans des communes
30:18de taille
30:19comme Aubervillie,
30:20on est aussi
30:20sur une complexité
30:22du milieu administratif
30:24où, moi,
30:25la voirie,
30:26c'est mon agglo.
30:27Donc,
30:27si je veux faire remplacer
30:28un pot de lait,
30:29ça dépend de l'agglomération.
30:31Donc,
30:31des fois,
30:32pour les petites choses
30:32du quotidien,
30:33ça se complique.
30:36Il devrait y avoir
30:37moins de niveaux
30:38et plus de pouvoir aux maires.
30:38Ça devrait être
30:39beaucoup plus simple, oui.
30:40Et les maires
30:41devraient être plus favorisés
30:44par un ouvre-découpage.
30:45Vous pensez aussi,
30:46Fanny Lacroix ?
30:46Moi,
30:47je pense
30:48qu'on aurait
30:50tout à repositionner
30:51le maire
30:52dans sa fonction
30:53de cultivateur
30:54du lien
30:54avec le citoyen,
30:56justement.
30:58Et moi,
30:58c'est un peu la chance
30:59que j'ai eue
30:59dans mon village
31:00parce qu'on a abordé
31:02la question
31:03du manque de moyens
31:04et parfois,
31:05quelque part,
31:05ça peut nous obliger
31:06à faire un peu
31:07la politique autrement.
31:08Et nous,
31:08dans les villages,
31:09c'est ce qu'on a l'habitude
31:09de faire.
31:10C'est-à-dire qu'on va
31:10tous un peu contribuer
31:11parce que les services
31:13publics ne sont pas
31:14forcément là
31:15et donc,
31:15on va se remonter
31:16les manches collectivement
31:17pour faire des choses ensemble.
31:18Pour faire quoi,
31:18par exemple ?
31:18Pour animer
31:21les temps d'activité
31:22périscolaire,
31:23pour aller entretenir
31:24les sentiers,
31:26pour rénover
31:27les fours banales
31:28qui sont sur l'ensemble
31:29des hameaux du village.
31:30Tout ça,
31:30c'est les villageois
31:31qui se...
31:32Exactement.
31:34Et moi,
31:34je me suis dit,
31:35j'ai trouvé que c'était
31:36extraordinaire
31:37parce que je n'avais pas
31:37grandi dans cette culture-là
31:39et je me suis dit
31:40que c'est génial
31:40parce que déjà,
31:41on se sent faire partie
31:44d'une aventure collective
31:45et je crois qu'en fait,
31:45on en a besoin,
31:46ça rend heureux.
31:47Vous n'avez pas grandi
31:48dans cette culture-là
31:50parce que vous avez grandi
31:51dans une ville,
31:52dans une grande ville ?
31:52Moi,
31:53j'ai grandi à Annemasse,
31:54le quartier prioritaire
31:55de la ville.
31:55En plus,
31:56donc je n'étais pas du tout...
31:57Et j'ai découvert
31:58cette manière de vivre
31:59en milieu rural
32:01et dans ce village
32:02et je me suis dit,
32:02c'est génial
32:03parce que ça donne
32:03du sens à la vie de chacun.
32:05C'est génial
32:05parce que ça retisse
32:06du lien avec l'institution
32:07et de la confiance
32:08et c'est génial
32:09parce que du coup,
32:10ça donne des marges
32:11de manœuvre
32:11qui sont beaucoup plus importantes
32:14et moi,
32:15j'en arrive à me poser
32:16la question
32:16de comment on peut construire
32:17sur ces modèles
32:18en ruralité
32:19une société
32:19beaucoup plus contributive.
32:21Comment est-ce qu'on pourrait
32:22faire...
32:22Là, l'heure est dans le pré un peu.
32:23Comment est-ce qu'on peut faire
32:24en sorte que chacun
32:25se sente impliqué
32:26et fasse des choses concrètement
32:28parce que ce n'est pas uniquement
32:29aller à des réunions publiques
32:30si vous voulez.
32:31Là, c'est vraiment
32:31je me remonte les manches.
32:33Je sais mettre
32:34mon talent personnel
32:35au service
32:36d'une œuvre collective
32:37et je trouve que c'est formidable.
32:39Donc, je pense qu'il faudrait
32:40peut-être qu'on se pose
32:41la question un peu plus largement
32:42sur comment mettre ça en œuvre
32:44un peu partout.
32:45Martial Foucault,
32:46vous imaginez
32:46cette solidarité,
32:48cette contribution de chacun
32:49un peu comme on l'imagine
32:51dans un temps
32:52un peu reculé.
32:54Vous l'imaginez
32:55dans les villes
32:55et dans la conception
32:56de la citoyenneté ?
33:00Disons que s'il n'y a pas
33:01d'évolution rapide
33:03dans cette architecture
33:05administrative du pays,
33:08probablement que ces solutions,
33:10alors, elles sont liées
33:11à la taille de la commune
33:12parce qu'on voit que
33:13quand vous devez mobiliser
33:153-4 000 citoyens
33:17dans une plus grande commune,
33:19parfois, c'est difficile
33:20malgré tous les talents
33:21des équipes municipales.
33:24mais oui, moi, je trouve
33:26que c'est effectivement
33:27l'attachement des Français
33:28à la commune,
33:30il est très fort.
33:30Après, le pays,
33:33la France,
33:33c'est la commune,
33:34loin devant la région,
33:35le département, etc.
33:36Donc, il faut capitaliser
33:38sur cet attachement
33:39pour essayer de trouver
33:40des solutions citoyennes.
33:41Merci à tous les trois
33:42d'être venus débattre
33:44sur le plateau
33:45de RTL Soir.
33:47Demain, Thomas Soto
33:48recevra Benoît Payan,
33:49maire de Marseille.
33:50Quant à Marc-Olivier Fogiel,
33:52il accueillera Carlos Ghosn,
33:54l'ex-PDG de Renault-Nissan Mitsubishi
33:57et qui est renvoyé
33:58en correctionnel
33:59avec Rajed Adati
33:59pour corruption
34:00et trafic d'influence.
34:02Et dans un instant,
34:03on souffle
34:04les 25 bougies
34:05de Laurent Gérard
34:06sur RTL.
34:08Grande fête
34:08en direct
34:09du Grand Studio
34:10on l'entend,
34:11présenté par Eric Jean-Jean.
34:13Eric, tout est prêt ?
34:14Vous êtes bien installés,
34:14les garçons ?
34:15Oui, oui.
34:16Bonsoir, Anne-Sophie.
34:17On est installés
34:18dans le Grand Studio RTL.
34:19Vous les entendez ?
34:20Ça va, Laurent,
34:20pour les 25 ans ?
34:21Ben oui, impeccable.
34:24Anne-Sophie,
34:24vous venez de nous retrouver
34:25tout à l'heure ?
34:25Ben évidemment,
34:26je viens faire la fête,
34:27moi aussi,
34:27quand il y a une occasion.
34:29Merci, en tout cas,
34:30pour tout à l'heure.
34:31Merci beaucoup.
34:31Et on se retrouve
34:32dans 5 minutes.
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