- il y a 2 jours
Regardez "On refait le monde" avec Mathieu Plane, économiste, directeur adjoint du département Analyse et prévision de l'OFCE, Stéphane Troussel, président PS de la région Seine-Saint-Denis, porte-parole du Parti socialiste, Martial You, éditorialiste économie sur RTL, et Pierre-Yves Bournazel, porte-parole de Horizons.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 15 octobre 2025.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 15 octobre 2025.
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00:00...prix les moins riches. Ce budget est-il juste ? Qui va payer ? Et dans quelle proportion ?
00:05On va le demander à nos invités.
00:07Martial You, éditorialiste économique sur RTL, bonsoir.
00:10Bonsoir.
00:10Mathieu Plan, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE, bonsoir.
00:15Stéphane Troussel, président de Seine-Saint-Denis, porte-parole du Parti Socialiste.
00:19Bonsoir.
00:20Et Pierre-Yves Bournazel, porte-parole du Parti Horizon.
00:23Bonsoir.
00:25On écoute d'abord Sébastien Lecornuier sur RTL.
00:27Des baisses d'impôts pour les petites et moyennes entreprises.
00:32Il y aura des hausses d'impôts ciblées et exceptionnelles pour certaines très grandes entreprises.
00:37Baisses d'impôts d'un côté, hausses de l'autre.
00:40Nous voulons aussi être vigilants au consentement à l'impôt.
00:44Bon, baisses d'un côté mais surtout hausses de l'autre.
00:46Pour beaucoup de Français, quand on leur demande ce qu'ils paient en impôts,
00:49ils pensent d'abord à l'impôt sur le revenu qui est prélevé en partie sur leur feuille de paie.
00:55Moins de la moitié des foyers le paient, c'est ça ?
00:57Et on paie des impôts à partir de quels revenus ?
01:01C'est à peu près 1500, un tout petit peu en dessous de 1500 euros net par mois.
01:07Alors dans le budget 2026, on ne touche à rien sur les barèmes.
01:11Alors qu'en principe, chaque année, on indexe ses seuils sur l'inflation.
01:15Et ça, ça change tout.
01:16Oui, ça change deux choses.
01:20C'est-à-dire que ceux qui vont avoir un salaire qui augmente du niveau de l'inflation,
01:24donc à peu près 1,3% l'an prochain, eux, par définition, ils vont décoller un tout petit peu plus
01:29et payer plus d'impôts, forcément, puisque les tranches et les barèmes ne bougent pas.
01:33Mais surtout, ça va faire rentrer à peu près 200 000 foyers qui, aujourd'hui, ne sont pas contribuables.
01:38Ils sont juste en dessous.
01:39Si jamais, eux, ils ont des rémunérations, et souvent, ce sont des rémunérations qui suivent l'inflation
01:44parce que ce sont parfois des emplois aidés, etc.,
01:46là, bien sûr, ils vont se retrouver imposables.
01:49Le gouvernement espère 1,9 milliard de cette hausse,
01:54mais ce ne sont pas les 200 000 nouveaux qui arrivent qui vont payer ces 1,9 milliard, Mathieu Plannes ?
01:59Non, effectivement, les 200 000 ou 300 000, ça dépend des modes de calcul,
02:04mais au fond, effectivement, ils vont contribuer un peu plus
02:07parce que forcément, ils vont payer des impôts.
02:08Alors qu'avant, il y avait des abattements, à ce niveau-là, ils n'en payaient pas.
02:11Donc, très peu, ils vont payer quelques...
02:12Voilà, mais en fait, c'est sur la masse globale.
02:15C'est-à-dire que, comme en général, les revenus, même les pensions de retraite,
02:18bon, il y a une année blanche, c'est un peu compliqué,
02:20mais les salaires, en général, évoluent pas à zéro et augmentent un peu,
02:24même si vous ne gagnez pas emploi d'achat parce que ça compense juste l'inflation,
02:26si vous n'augmentez pas les barèmes,
02:28implicitement, mécaniquement, vous avez payé plus d'impôts alors que vous n'êtes pas plus riches.
02:32Ça, le gel du barème, et donc, c'est un peu tout le monde va payer,
02:38à un peu plus de plusieurs centaines d'euros, ça dépend des foyers fiscaux.
02:42C'est pas totalement un dollar, c'est un peu moins de 2 milliards d'euros,
02:46et c'est réparti sur, je crois que c'est à peu près 17 millions de foyers fiscaux.
02:50Alors, moins de la moitié des foyers fiscaux, je le disais, supportent l'impôt sur le revenu,
02:55et vont le supporter donc encore un petit peu plus.
02:57Est-ce que ce sont les fameux Nicolas qui paye, qu'on a pu entendre parfois dans le débat,
03:02porté notamment plutôt par la droite, Pierre-Yves Bournoiselle,
03:06pas forcément Horizon, mais par la droite ?
03:08Écoutez, je pense que c'est pas facile de construire ce budget,
03:11donc je serais très modeste,
03:13mais je pense quand même qu'il doit y avoir une boussole.
03:16C'est ne pas augmenter les impôts de qui que ce soit,
03:18parce qu'on a des taux de prélèvement obligatoires déjà très élevés dans notre pays,
03:22il faut faire très attention à ne pas perdre en compétitivité pour nos entreprises,
03:25et faire attention à toucher aux ménages qui galèrent,
03:28et qui en ont marre de payer des impôts,
03:30face à un État qui ne se réforme pas.
03:32Et ce qui serait pas mal, c'est que l'État soit capable de se réformer.
03:36Ce qui serait bien, c'est qu'il y ait aussi des baisses de dépenses publiques.
03:39Ça serait bien de lutter contre les doublons, entre les administrations,
03:43l'administration centrale, l'administration déconcentrée, l'administration décentralisée.
03:48Il y a beaucoup d'économies à faire,
03:49et en tout cas, à Horizon, on va se battre pour cela dans le budget.
03:52C'est vrai qu'on annonce une hausse d'impôts de près de 2 milliards,
03:56alors qu'on se souvient qu'Emmanuel Macron, il avait promis, au contraire,
03:59de baisser de 2 milliards les impôts.
04:01Vous vous souvenez ? C'était il n'y a pas très longtemps, c'était il y a deux ans.
04:04Il faut garder une boussole,
04:06et la boussole, ça doit être de préserver la compétitivité de notre pays, de nos entreprises.
04:12Aujourd'hui, les carnets de commandes, ils sont bloqués,
04:15donc il faut faire très attention à l'attractivité,
04:17et puis les ménages, il faut les protéger dans leur diversité,
04:19et donc je pense qu'il vaut mieux aller vers une baisse de la dépense,
04:21il faut avoir ce courage-là.
04:22Stéphane Troussel, cette hausse de l'impôt sur le revenu,
04:25qui va rapporter 2 milliards, vous la rejetez ?
04:28Oui, bien évidemment.
04:29Le problème de ce budget, c'est qu'il est fondamentalement injuste,
04:34et donc pour reprendre l'expression, je crois, de la secrétaire nationale de la SLDT,
04:39c'est même le musée des horreurs, ce budget.
04:41Parce qu'entre les hausses d'impôts, en particulier pour les plus modestes,
04:45pour les catégories populaires,
04:47200 000 ou 300 000 foyers fiscaux qui rentreraient dans l'impôt sur le revenu,
04:51quant à l'autre bout de la pyramide des revenus et du patrimoine,
04:57le gouvernement ne taxe absolument pas ceux qui se sont enrichis depuis 8 ans
05:03dans des proportions inégalées.
05:06Et donc, dès la bataille parlementaire qui commence maintenant,
05:11c'est de faire renoncer le gouvernement et la droite et l'extrême droite
05:17de tout ce qu'il y a de plus injuste dans ce projet de loi de finances.
05:20On va évoquer l'autre côté des impôts des riches tout à l'heure.
05:24puisque l'on parle de l'impôt sur le revenu,
05:27il faut évoquer cette autre mesure du budget qui concerne les retraités.
05:31Il bénéficie d'un abattement forfaitaire acquis de 10%.
05:35D'ailleurs, qu'est-ce que c'est que cet abattement de 10% ?
05:37C'est pour frais, c'est ça ?
05:39Oui, alors c'est historique, qui est un abattement pour frais professionnels.
05:44Donc, pour les retraités, ça paraît un peu particulier.
05:46Mais ça permettait de rehausser un peu leur niveau de vie à l'époque.
05:51Mais c'est vrai que si vous faites le ménage sur les niches fiscales,
05:54c'est une des grosses niches fiscales, effectivement,
05:56et c'est près de 5 milliards.
05:57Alors là, elle ne va pas être supprimée, elle va être transformée.
06:00Alors, il faut expliquer, le système s'est remplacé par un forfait à 2 000 euros.
06:05Ça signifie, par exemple, que pour les retraités qui déclarent jusqu'à 20 000 euros,
06:082 000 euros, c'est 10%, donc ça ne change rien.
06:11Seuls ceux qui sont dessus sont perdants.
06:14Pas tout à fait.
06:14Vous avez, en gros, des gagnants et des perdants à cette mesure-là.
06:17Vous avez ceux qui, aujourd'hui, avaient des falqués en frais moins de 2 000 euros,
06:24ceux-là, ils peuvent aller jusqu'à 2 000 euros, puisque c'est le forfait.
06:27Donc, ils vont y gagner.
06:28Donc, vous avez à peu près un million et demi de retraités qui sont gagnants avec ce système-là.
06:32Et puis, de l'autre côté, tous ceux qui gagnent plus de...
06:36Pour donner un ordre d'idée précis à ceux qui nous écoutent,
06:38ceux qui gagnent plus de 1 666 euros net par mois de retraite,
06:43eux, ils sont au-dessus de ces 20 000 par an.
06:47Donc, ils vont, eux, y perdre.
06:48C'est-à-dire qu'ils ne pourront plus enlever que 2 000 euros.
06:50Donc, ceux-là, ils sont à peu près 1,4 million.
06:52Donc, vous voyez, c'est assez équilibré entre les deux.
06:54Et juste pour répondre peut-être par rapport à ce que disait, notamment, Pierre-Yves Bournazel tout à l'heure,
06:59c'est vrai que là, on se focalise, et c'est normal, sur les 14 milliards d'impôts supplémentaires.
07:03Enfin, on va sûrement en parler.
07:04Il y a aussi 17 milliards d'efforts demandés à l'État pour pouvoir faire des économies.
07:09Ils sont là aussi.
07:10Là aussi, c'est assez équilibré.
07:12C'est vrai qu'on va un petit peu se concentrer sur les impôts, mais on va les évoquer.
07:15Cette mesure-là sur les retraités, ça rapporte quand même 800 millions d'euros.
07:19C'est toujours dangereux de s'en prendre aux retraités électoralement, Pierre-Yves Bournazel ?
07:25Non, probablement.
07:26Mais les retraités vont voter, ça c'est vrai.
07:28Mais je crois qu'il faut avoir comme boussole l'intérêt général.
07:30Alors, s'attaquer à certaines niches, pourquoi pas ?
07:32Mais je dois dire que les retraités, vous savez, que vous avez cité là,
07:36leur vie n'est pas toujours évidente avec ses revenus.
07:39La vie est chère, elle est devenue très chère.
07:40On a subi quand même plusieurs chocs.
07:44L'augmentation des tarifs de l'énergie, la vie est chère.
07:47Ceux qui ont eu la chance de pouvoir investir ont des logements quand ils sont retraités, c'est vrai.
07:52Souvent, ils sont propriétaires.
07:54Mais enfin, on a travaillé toute sa vie, et donc je ne vois pas pourquoi on ferait la chasse aux retraités.
07:58Je pense qu'il faut plutôt aller chercher, encore une fois, dans des efforts faits sur l'État,
08:04sur toute cette puissance publique qui est trop bureaucratisée.
08:07Il y a une bureaucratisation trop importante en France.
08:10On le sait depuis longtemps, on pourrait se comparer avec d'autres pays autour de nous.
08:13Ne serait-ce que l'Allemagne, par exemple, il y a une bureaucratie moins importante.
08:16Et je pense qu'il faut privilégier la baisse de la dépense structurelle.
08:20Stéphane Troussel, c'est vrai que le niveau de vie des retraités est un petit peu supérieur à celui des actifs.
08:24C'est normal d'aller retirer quelques avantages aux retraités ?
08:28Mais c'est d'autant moins normal qu'à l'autre bout, encore une fois, dans ce budget...
08:33Vous n'allez pas me répondre ça à chaque fois !
08:35Évidemment !
08:35Écoutez, les ultra-riches, 95% de leur patrimoine n'est pas touché.
08:43Le gouvernement et le Premier ministre présentent une petite taxe sur les holdings.
08:50La réalité, c'est qu'en fait, il va éventuellement taxer les voitures de collection,
08:54leurs voitures de collection, mais il ne va pas toucher aux actions LVMH.
08:57Donc, encore une fois, depuis des années maintenant, ils se sont enrichis.
09:02Donc, quand est-ce que le gouvernement va mettre de la justice dans ce budget ?
09:06Je vous promets qu'on va y revenir, mais je voulais d'abord parler des impôts qui touchaient le plus de monde possible.
09:11Oui, mais comprenez que je vais vous faire la même réponse à chaque fois,
09:13parce que notre sujet, à nous, ce n'est pas de toucher l'impôt de monsieur et madame.
09:18Tout le monde !
09:20C'est de toucher à l'impôt de ceux qui n'en payent pas en proportion de leurs ressources.
09:25Écoutez, vous et moi, autour de cette table, je pense qu'on n'a pas de patrimoine supérieur à 100 millions.
09:31Bon, eh bien, nous sommes à peu près, comme la moyenne des Français,
09:35avec les impôts et les taxes, taxés à peu près aux alentours de 50%.
09:39Les ultra-riches, eux, le sont à 27%.
09:43Donc, voilà pourquoi nous allons reproposer dans ce budget la taxe.
09:46Et on va y revenir.
09:47Vous parliez, Martialiou, des économies aussi.
09:50C'est vrai que les retraités, il y a une mesure qui va les toucher dans les économies prévues par le budget.
09:55C'est la non-indexation de leur pension de retraite sur l'inflation.
09:58C'est ce qu'on appelle l'année blanche.
10:00Et ça aussi, ça va faire mal.
10:01Ben oui, ça va être...
10:03En fait, l'année blanche, elle va toucher aussi bien les retraités
10:07que les salaires dont on parlait au tout début,
10:09qu'un certain nombre d'allocations aussi.
10:12Alors, vous allez voir, on va beaucoup parler des APL
10:14parce qu'on en avait déjà beaucoup parlé au début du quinquennat,
10:17du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
10:19En gros, là, vous êtes retraités sur le budget de l'année prochaine.
10:24Vous êtes tapés deux fois.
10:25Vous êtes sur le forfait qui vous permet de retirer une partie des frais,
10:30les fameux 2000 euros dont on parlait tout à l'heure.
10:32Et puis, sur la pension de retraite.
10:34Alors, ils ont...
10:36Je veux dire, il y a le débat politique,
10:38et c'est normal entre Pierre-Yves Bournazel et Stéphane Troussel,
10:40mais il faut bien se mettre dans l'idée que c'est compliqué
10:43de faire un budget qui ne touche pas à peu près tout le monde.
10:48Et là, la philosophie, c'est de dire,
10:50quand on fait une année blanche,
10:52oui, c'est désagréable pour tout le monde,
10:53mais comme on n'a pas une énorme inflation en ce moment,
10:561,3%, c'est pas indolore, mais c'est pas...
10:59Ça fait moins mal.
11:00Ça vous met pas sur la paille.
11:02Et là, c'est vrai que les retraités,
11:03ils vont pas avoir cette indexation d'1,3% de leur pension de retraite.
11:07Mathieu Blan, avant la pause.
11:08Oui, juste pour dire, effectivement, redresser les comptes publics,
11:10c'est assez désagréable.
11:11Et que, forcément, à la fin,
11:13il y a un ménage ou une entreprise qui paye.
11:15Et quand vous voulez répartir un peu l'effort,
11:17il y a un peu tout le monde qui va payer.
11:18Et la question, c'est comment on répartit au mieux cet effort
11:20et comment on le comprend globalement, en fait.
11:23On va passer au crible, ces 14 milliards d'impôts.
11:26On va voir ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.
11:28Ce sera après le rappel des titres.
11:30Jusqu'à 20h, Anne-Sophie Lapix refait le monde sur RTL.
11:38RTL, il est 19h30.
11:41Anne-Sophie Lapix.
11:42On refait le monde sur RTL.
11:44Leur rappel de l'actualité de ce mercredi avec Alvan Leprince.
11:47Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
11:50Une peine de 30 ans de prison requise contre Cédric Jubilard,
11:53qui éclame toujours son innocence.
11:55C'est ce qu'ont demandé ce soir les avocats généraux.
11:58Il est jugé pour le meurtre de sa femme, Delphine.
12:00Le verdict est attendu vendredi.
12:02A la veille de l'examen des deux motions de censure déposées par le Rassemblement national
12:06et la France insoumise contre le gouvernement de Sébastien Lecornu,
12:09le Premier ministre qui a annoncé une suspension de la réforme des retraites le reconnaît.
12:14La proposition est en décalage avec ses propres convictions.
12:18De son côté, le FMI, le Fonds monétaire international,
12:21estime ce soir que les réformes budgétaires et fiscales menées par la France
12:25sont suffisantes pour stabiliser la dette publique d'ici à 2030.
12:30La France condamne ce soir les exécutions sommaires commises par le Hamas à Gaza.
12:34Le mouvement palestinien tue depuis le début du cessez-le-feu
12:37les civils qu'il considère comme des collaborateurs présumés.
12:40Notez aussi que les Nations Unies appellent Israël à ouvrir immédiatement
12:44tous les accès de Gaza à l'aide humanitaire.
12:46L'État hébreu s'apprête d'ailleurs à rouvrir le passage de Rafa
12:50entre l'Égypte et l'enclave.
12:52Merci Alban, on vous retrouve à 20h.
12:53A tout à l'heure.
12:55Anne-Sophie Lapix, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
13:00Un mot fiscaux, un mot locaux, un mot direct et un mot indirect.
13:06Un mot foncier, un mot rentier, un mot sur les grandes portugues.
13:09Ça parlera sans doute à une génération d'auditeurs.
13:13Les inconnus, vous les avez peut-être reconnus.
13:15C'est le rap sur les impôts.
13:18Je ne me souviens plus du titre exact.
13:20Mais en tout cas, ça a fait...
13:21Les frères qui rapent tout.
13:22Les frères qui rapent tout.
13:23Ça a animé bien des cours de récréation à une époque.
13:26Alors, on vient d'évoquer l'abattement des retraités.
13:30Ça fait partie des fameuses niches fiscales
13:31contre lesquelles le gouvernement part en guerre.
13:33Il voulait faire baisser de 5 milliards en tout.
13:35Mais derrière chaque niche, il y a un chien, à ton coutume de dire.
13:39Et derrière certaines, une meute de chien.
13:41On en parle avec nos invités.
13:43Martial You, éditorialiste économique sur RTL.
13:45Mathieu Plan, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE.
13:49Stéphane Troussel, président de Seine-Saint-Denis, porte-parole du Parti Socialiste.
13:52Et Pierre-Yves Bournazel, porte-parole d'Horizon.
13:56Alors, il y a la suppression du niche qui fait très très mal aujourd'hui.
13:59C'est celle de l'avantage fiscal accordé au biocarburant, l'éthanol à base de betterave,
14:06on rentre dans les tailles, et le baissant qui est à base de colza.
14:12Pourquoi c'est aussi explosif, Martial ?
14:15Pour moi, c'est de la graine de gilet jaune.
14:18C'est-à-dire qu'en gros, et c'est un peu le phénomène, on va dire, jour férié.
14:22Vous avez une mesure qui ne va pas rapporter des masses,
14:26mais qui va sans doute focaliser l'attention et l'animosité de beaucoup de Français.
14:31Pourquoi ? Parce que cette E85, c'est un carburant qui est énormément utilisé en région.
14:38Donc ça, c'est pour ça que je vous dis que ça rappelle vaguement les gilets jaunes.
14:41Il y a 400 000 véhicules qui roulent à l'E85 en France.
14:45Donc c'est beaucoup.
14:46Et ce qui m'inquiète un peu dans ce que disait Roland Lescure ce matin sur RTL,
14:50c'est que ce n'est pas si grave, c'est 1% du parc.
14:52Oui, mais c'est quand même 400 000 personnes.
14:54Et qu'est-ce qui est problématique dans cette mesure ?
14:58C'est que dans ces 400 000 véhicules,
15:00vous en avez, on va dire, à peu près les deux tiers,
15:03qui ont été équipés pour pouvoir faire de l'E85.
15:07C'est-à-dire que ce sont des conducteurs qui avaient une voiture, on va dire, normale,
15:10qui ont fait installer un petit boîtier qui coûte dans les 1 000 euros à peu près,
15:13pour pouvoir mettre de l'E85 dans leur carburant, dans leur réservoir.
15:17Et ceux-là, non seulement ils ont payé quand même une certaine somme,
15:21pour pouvoir rouler avec un carburant beaucoup moins cher,
15:24deux fois moins cher minimum que l'essence ou le diesel.
15:28Et aujourd'hui, on leur dit, là, on va vous en rajouter 15 centimes sur le litre.
15:32Donc il est à 72 centimes aujourd'hui, le litre de 85 à peu près,
15:36pour un litre d'essence classique qui doit être à 1,70 à peu près,
15:42vous voyez, à 1 sans plomb, 95.
15:44Donc là, on lui dit, hop, on va vous en rajouter 15 centimes cette année.
15:47Et puis, ça va durer trois ans comme ça.
15:48Ce qui fait que dans quatre ans, ce carburant n'est plus compétitif.
15:53Parce que vous consommez plus d'essence quand vous roulez à l'E85.
15:56Donc ça n'est plus compétitif.
15:57Donc là, vous êtes en train de prendre à rebours tout un pan de la population française.
16:01Et vous ajoutez à ça, et c'est pour ça qu'à mon avis, ça n'ira pas très loin,
16:04cette idée-là, ça va être combattu sans doute à l'Assemblée,
16:06vous ajoutez à ça tous les agriculteurs.
16:08Parce que là-dedans, vous avez effectivement des agriculteurs qui, un, roulent à l'E85,
16:12et les autres qui produisent le colza, les betteraves, qui permettent de faire ce carburant.
16:17Et eux, ils ont...
16:18120 000 producteurs qui...
16:19Voilà. Et là, eux, ils ont beaucoup d'argent à perdre dans cette histoire-là,
16:22parce qu'ils se sont mis sur ce carburant-là spécifiquement.
16:25Donc, vous voyez, ça fait quand même beaucoup de gens qui peuvent être en colère
16:28par rapport à cette mesure qui ne rapporte pas grand-chose.
16:29Mathieu Plannes, c'est l'abandon d'une fiscalité verte ?
16:32Oui, c'est un peu étonnant, parce que c'est vrai que c'est plutôt vu comme des carburants bio.
16:36Donc, ça crée plutôt des incitations, normalement, à consommer du bio.
16:39Et local, d'ailleurs.
16:39Du bio, en tout cas, dans le...
16:41Voilà. Et local versus, effectivement, des énergies fossiles.
16:47Donc, c'est vrai que ça...
16:47On voit que les niches fiscales, en fait, c'est un peu leur subtilité.
16:51C'est qu'elles vont impacter un certain nombre de ménages.
16:53C'est pas tous les ménages, mais concernant certains ménages.
16:55Alors là, effectivement, 400 000, c'est pas totalement négligeable,
16:58et qu'ils vont voir une hausse de leur fiscalité sur les carburants assez importante.
17:01Je pensais, effectivement, à d'autres niches fiscales.
17:03Par exemple, celle aussi des parents qui ont des enfants scolarisés.
17:07Ah bah oui, c'était la fréquente.
17:08Ah pardon, je vous ai...
17:09Non, non, c'est pas grave.
17:10C'est sûr qu'elle va faire plus de bruit que celle de la fiscalité sur les revenus,
17:14si vous avez touché le prix Nobel.
17:15Ça arrive un peu moins souvent.
17:17Et puis quand ça arrive, c'est pas très grave si vous êtes fiscalisé.
17:19Bon, bref, mais voilà.
17:20En fait, en réalité, et c'est un peu toujours la difficulté,
17:23c'est que vous avez 23 niches fiscales qui vont être concernées,
17:25alors même si on en a près de 500.
17:27Mais par contre, pour les gens concernés, ça a un impact.
17:30Alors effectivement, c'est pas toute la population,
17:32mais chaque groupe de population qui va être concernée
17:34risque de faire du bruit si c'est effectivement considéré comme injuste.
17:38Vous évoquez, moi, puisque vous avez commencé à l'évoquer,
17:40on va en parler, cette niche fiscale
17:42qui touche tous les parents, enfin pas tous les parents d'ailleurs,
17:464,5 millions de parents d'élèves,
17:48donc évidemment les moins favorisés.
17:5061 euros par enfant au collège, 153 euros au lycée,
17:54183 euros pour un étudiant,
17:56ce sont des réductions d'impôts.
18:00Pierre-Yves Bournazel,
18:01ça, cette économie-là, il fallait la faire ou il faut l'éviter ?
18:05Vous parlez d'économie, là, on en rend le dur.
18:07Mais les économies,
18:09notre préférence, c'est quand même que les économies soient
18:12faites sur le train de vie de l'État, si je veux dire.
18:15On a un État quand même très puissant en France,
18:17on a une bureaucratie très puissante,
18:18et je pense que c'est là qu'est le gisement.
18:21Je voudrais revenir deux secondes sur l'éthanol.
18:24À titre personnel, je suis contre
18:25cette suppression de niche.
18:28Pourquoi ? Parce que d'abord, je pense
18:29que c'est écologiquement irresponsable,
18:32puisque c'est quand même un progrès par rapport
18:33à d'autres formes de carburant, donc c'est quand même dommage
18:36de pénaliser ça.
18:37Et puis ensuite, on crée de l'instabilité, c'est-à-dire qu'on dit aux gens
18:40vous avez droit à cet avantage-là,
18:42donc les gens investissent, et après on leur dit
18:44l'année suivante, on arrête.
18:46Enfin, c'est pas on arrête, mais disons que
18:48l'avantage va être moindre.
18:50C'est pas bon, et il ne faut pas s'étonner
18:52après que les gens ne soient pas contents.
18:53Donc, encore une fois, si on pouvait faire des économies
18:55sur le train de vie de l'État, si on pouvait vraiment
18:57déburocratiser nos administrations,
18:59je pense qu'on ne toucherait pas aux niches fiscales,
19:02on ne toucherait pas aux impôts des Français,
19:03et on ne toucherait pas aux entreprises.
19:05Stéphane Troussel, il faut quand même toucher aux niches fiscales.
19:06C'est juste qu'on a du mal à trouver lesquelles.
19:09J'en ai retrouvé encore une qui va, je pense, vous faire hurler.
19:12C'est l'exemption
19:13d'impôts pour les arrêts liés aux affections de longue
19:16durée. L'ALD,
19:17ça représente 13 à 14 millions de personnes,
19:20ça rapporterait 600 à 700
19:21millions, mais évidemment le signal
19:23qu'on s'en prend en plus faible
19:25est là.
19:26Exactement. En fait, c'est tout le problème de la manière
19:29dont ce projet de budget a été construit.
19:32C'est que pour apprécier
19:33ces niches fiscales, éventuellement
19:35supprimés. Moi, je ne dis pas qu'il n'y en a pas
19:37quelques-unes sur lesquelles il faudrait regarder.
19:40Mais encore faut-il que ce gouvernement
19:42et une majorité
19:44au Parlement aient des boussoles
19:46pour les apprécier. Et donc, on voit
19:47bien que dans les
19:49trois exemples que vous citez,
19:51on a le sentiment qu'il n'y a aucune boussole.
19:54En tout cas, et nous la nôtre, pour les
19:55apprécier à chaque fois,
19:58ça sera d'examiner si c'est
20:00juste socialement et écologiquement.
20:02Et à l'évidence, les trois exemples
20:04que vous n'êtes cités, elles ne sont
20:05ni justes sur le plan écologique,
20:07ni justes sur le plan social.
20:09Et donc, voilà pourquoi, à chaque fois,
20:12dans le débat qui va venir, nous, nous aurons
20:14cette idée de justice
20:15à l'esprit. Et donc,
20:17j'ai un vrai désaccord avec
20:19Pierre-Yves Bournazel sur
20:21l'appréciation de ce projet de budget.
20:23Parce qu'encore une fois, nous, nous considérons
20:25qu'il y a les niches fiscales dont
20:27bénéficient les plus riches de ce pays.
20:30Celles-là, il faut les toucher,
20:32mais certainement pas les affections
20:34de longue durée, pas les malades
20:36qui ont des affections de longue durée.
20:38Et par ailleurs, sur la dépense
20:40publique, alors que l'école
20:42est en souffrance, alors que l'hôpital est
20:44en souffrance, il faudrait encore en rajouter
20:46dans les économies qu'on leur demande.
20:47Ce n'est pas acceptable. Je précise
20:50par ailleurs que, par exemple, dans le contre-budget
20:52que le Parti Socialiste a proposé
20:54cet été, nous nous considérons
20:57que, bien évidemment,
20:58qu'il faut maîtriser
21:00le déficit de notre pays
21:01et qu'aujourd'hui, on a un tas de niveaux aidés.
21:03Mais on pense que, par exemple,
21:05le retour à l'équilibre,
21:06il est beaucoup trop dur
21:08et qu'on doit pouvoir
21:09avoir une certaine marge.
21:11On l'a compris, tout le monde paie.
21:12On vient de voir que des millions
21:13de foyers fragiles vont souffrir
21:15des hausses d'impôts,
21:15mais que paient les plus riches ?
21:18Réponse après la pause.
21:192 milliards et demi d'euros,
21:31c'est ce que ça va rapporter
21:33l'année prochaine.
21:34La justice fiscale, c'est bien.
21:36Et d'ailleurs, on en a déjà
21:36beaucoup en France.
21:37La surenchère fiscale,
21:38il faut faire attention quand même.
21:40Donc, il faut qu'on trouve l'équilibre
21:41entre tout le monde
21:42doit faire des efforts
21:43et, évidemment,
21:44il faut que ça se fasse
21:45de manière équitable.
21:46Mais le matraquage fiscal,
21:47ça ne marche pas.
21:49Vous avez peut-être reconnu
21:50le nouveau ministre de l'économie,
21:52Roland Lescure,
21:53chez Thomas Soto,
21:54ce matin.
21:552 milliards et demi d'impôts,
21:57donc, en plus,
21:58pour les foyers les plus riches.
21:59On va voir ce que cela comprend,
22:01s'il suffit à rétablir
22:02la justice fiscale réclamée
22:03par de nombreux partis
22:04et par de nombreux Français.
22:05Et on va voir ce que cela va changer
22:06dans les semaines à venir
22:07avec nos invités.
22:09Martial You,
22:10éditorialiste économique sur RTL,
22:12Stéphane Troussel,
22:13président de Sennes-Saint-Denis,
22:16porte-parole du Parti Socialiste,
22:18Pierre-Yves Bournazel,
22:19porte-parole d'Horizon,
22:21et Mathieu Plann,
22:21directeur adjoint du département
22:23analyse et prévision de l'OFCE.
22:25Alors, 2 milliards et demi
22:26avec deux hausses d'impôts,
22:29une que l'on connaît déjà,
22:30c'est la contribution différentielle
22:32sur les hauts revenus.
22:33Qui la paye ?
22:34Par définition,
22:35les hauts revenus.
22:36Mais pour définir les hauts revenus,
22:37je n'ai plus en tête,
22:38c'est le seuil,
22:39je crois que c'était 250 000 euros
22:41pour un renseigneur
22:42et 600 000 euros pour un foyer.
22:44Mais pas tout le monde,
22:44ce n'était pas tous les foyers.
22:46Non, ce n'était pas tous les foyers.
22:46Pour l'optimisation fiscale, en gros ?
22:48Voilà, exactement,
22:49pour qu'il y ait un niveau
22:50d'impôt minimum, en fait.
22:52Ce qui revient un peu à augmenter,
22:53d'ailleurs, la fiscalité sur le capital,
22:54implicitement.
22:57Mais qui était une mesure
22:58qui avait été déjà prise
22:58dans le projet de loi de finances,
22:59enfin, dans la loi de finances
23:00pour 2025,
23:01et qui ne devait pas forcément
23:03être prolongée.
23:04Et donc, qui serait prolongée,
23:05un peu comme, d'ailleurs,
23:06on en parlera,
23:07mais la contribution aussi
23:08sur les grands groupes,
23:09mais qui est divisée par deux.
23:11On va en parler,
23:11la deuxième hausse d'impôts,
23:13c'est pour les très riches,
23:14elle touche les holdings.
23:16Marcia Liu,
23:17vous pouvez même nous expliquer.
23:19Je vais vous expliquer
23:20ce que j'en ai compris.
23:21Comment on fait ?
23:22Parce que c'est un petit peu technique.
23:23D'abord, il faut expliquer
23:23ce que c'est que ces holdings familiales
23:25dont on parle.
23:26C'est ça.
23:26On très riche.
23:27Une holding, finalement,
23:28il y en a beaucoup, beaucoup
23:29en France, des holdings, d'ailleurs.
23:31Bon, il n'y a pas que LVMH
23:33ou Airbus, si vous voulez.
23:34Une holding, c'est quoi ?
23:35C'est lorsque vous avez
23:36deux, trois entreprises
23:38qui sont en le giron
23:39d'une même famille,
23:41on crée une structure au-dessus
23:42qui chapote
23:43ces trois entreprises-là.
23:45C'est ça, la holding.
23:46Et donc ensuite,
23:47qu'est-ce qui se passe
23:47d'un point de vue comptable ?
23:48C'est que lorsque ces entreprises,
23:50on va en prendre trois
23:51pour que ce soit à peu près simple,
23:52les trois entreprises
23:53génèrent, on va le souhaiter,
23:55des bénéfices,
23:56les bénéfices, hop,
23:57remontent dans la holding.
23:59Et c'est beaucoup moins taxé
24:01lorsque c'est dans la holding
24:02pour les impôts.
24:03Mais ils ont quand même payé
24:04un impôt sur les sociétés avant.
24:05Mais il y a très peu
24:06de taxation derrière.
24:07Il n'y a pas de double taxation.
24:08Et donc là, l'idée,
24:10puisqu'on a écarté
24:11la taxe Zuckman
24:12qui était un peu
24:13sur cette partie-là,
24:15l'idée, c'est de dire
24:16lorsqu'il y a de l'argent
24:17qui remonte dans la holding,
24:18si cet argent n'est pas utilisé,
24:19c'est ce que j'en ai compris
24:20encore une fois,
24:21parce que ça peut être
24:21un peu plus sioux que ça.
24:23Mais bon,
24:24cet argent qui ne sert pas,
24:26là, on le taxe.
24:27S'il est réinjecté
24:28pour financer
24:29l'économie réelle,
24:31faire des acquisitions,
24:31on n'y touche pas.
24:32Mais s'il reste à dormir
24:34dans le portefeuille
24:35de la holding,
24:36là, on va le taxer.
24:37Voilà.
24:37Si la holding promet
24:39qu'elle va investir
24:40cet argent.
24:40Eh bien voilà,
24:41c'est là où on va tomber
24:41dans une espèce de faille,
24:43c'est-à-dire qu'il va y avoir
24:44ceux qui disent
24:44en toute bonne foi,
24:45mais nous,
24:45on met de l'argent de côté,
24:47mais c'est parce que derrière,
24:47on va investir,
24:48peut-être qu'on va acheter
24:49dans trois ans un concurrent,
24:50peut-être qu'on va mettre
24:51des nouvelles machines,
24:51donc on a besoin
24:52de faire de l'épargne.
24:54C'est certainement,
24:55ça existe certainement,
24:56et puis il y a aussi
24:56tous ceux
24:56qui utilisent
24:59cet argent
24:59pour reverser
25:00des dividendes
25:01aux différentes personnes
25:02de la famille
25:03et donc rémunérer
25:04en fait
25:05les chefs d'entreprise,
25:07mais pas avec
25:07la même fiscalité.
25:09Pierre-Yves Bournazel,
25:102 milliards et demi
25:11pour les très riches
25:12sur 14 milliards
25:14d'augmentation d'impôts,
25:15est-ce que le compte
25:16y est selon vous ?
25:18Écoutez,
25:18philosophiquement,
25:19comme Français
25:20de classe moyenne,
25:22je ne suis pas hostile
25:23comme ça par principe
25:24parce que les plus riches
25:25contribuent.
25:27Donc il y a une demande
25:27quand même
25:28des Français de justice
25:29et en même temps,
25:30on risque d'être
25:31impopulaire
25:32et de dire les choses
25:33telles que je le pense
25:34je pense qu'on a besoin
25:36d'être attractifs aussi,
25:37on a besoin de gens riches
25:38dans notre pays.
25:39Je préfère des riches
25:39en France
25:40que des riches en Allemagne,
25:42des riches à Milan.
25:42Même s'ils paient moins
25:43d'impôts proportionnellement
25:44que les moins riches ?
25:45Non, mais je suis pour
25:46la justice fiscale
25:46et je vous dis
25:47je ne suis pas choqué
25:47sur le principe.
25:49Je dis simplement
25:49qu'il faut qu'on ait
25:50une réflexion collective
25:51et la réflexion collective
25:52il faut aussi
25:53qu'il y ait des riches
25:54en France
25:54et que ces riches
25:55investissent.
25:56Donc l'argent dormant,
25:57oui,
25:58on peut évidemment
25:59le fiscaliser davantage,
26:02mais il faut aller
26:03vers aussi des gens riches
26:05qui investissent
26:06et il faut les encourager
26:07parce que les gens riches
26:08sont les bienvenus en France,
26:09il y en a trop
26:09qui sont partis,
26:10ça serait bien qu'ils reviennent
26:10plutôt que d'aller faire
26:12le bonheur de Milan,
26:13de Francfort
26:13ou de je ne sais pas où
26:14dans le monde.
26:15Donc c'est important
26:15aussi de le dire
26:16et donc oui,
26:18l'argent dormant,
26:19on doit le fiscaliser,
26:20on doit inciter les gens
26:22à investir,
26:23mais arrêtons aussi
26:24cette facilité,
26:25cette communauté de langage
26:26à dire
26:26c'est tellement facile
26:27parce que évidemment
26:28tous les français se disent
26:29les plus riches
26:30il faut qu'ils payent,
26:30bien sûr,
26:31mais la réalité c'est que
26:32derrière on a besoin aussi
26:33de riches qui investissent
26:34et qui créent l'emploi
26:35et qui l'attractivité économique
26:37et pour ça il faut être
26:38aussi incitatif,
26:39il faut avoir le courage
26:39aussi de le dire.
26:40Stéphane Roussel,
26:42la taxe Zuckmann
26:43qui a été évacuée,
26:44parce que c'était une demande
26:45du Parti Socialiste aussi,
26:47une des conditions posées
26:48pour la non-censure,
26:49finalement bon,
26:49elle a été écartée
26:50par Sébastien Lecornu
26:52et elle va revenir
26:53par la fenêtre,
26:54c'est ça que vous nous annoncez ?
26:55Bien évidemment,
26:56on va la proposer
26:57dans le cadre de ce débat
26:58parlementaire sur le budget
26:59et on verra finalement
27:00qui est avec les milliardaires
27:03ou qui est avec
27:03les classes populaires
27:04et donc ça sera
27:06assez simple finalement.
27:08Exactement pour un dispositif.
27:10La réalité du dispositif
27:12qui est proposé
27:12par le gouvernement,
27:13cette fameuse taxe
27:15sur les holdings,
27:16la réalité,
27:17c'est que c'est surtout
27:18une passoire fiscale
27:19taillée sur mesure
27:22pour Bernard Arnault.
27:23parce que quand on va
27:24rentrer dans le détail,
27:26on va voir qu'il y a
27:27tout un tas de mécanismes
27:28d'exonération
27:29qui évacuent finalement
27:32une taxation
27:32la plus juste possible
27:34de ces patrimoines.
27:36Là, quand même,
27:37ces dernières années,
27:39il y a des inégalités
27:40de revenus dans notre pays.
27:41Mais enfin,
27:41ce qui est la source
27:43principale des inégalités,
27:45l'augmentation des inégalités
27:46ces dernières années,
27:47c'est d'abord
27:47les inégalités de patrimoine.
27:49Et donc,
27:49si on veut remettre
27:51un peu de justice fiscale
27:52dans ce pays,
27:52oui, il faut taxer
27:54les patrimoines
27:55et les plus hauts patrimoines.
27:56Enfin, quand même,
27:57la taxe Zuckmann,
27:58c'est 2%
27:59sur 1800 foyers
28:02qui ont,
28:03je crois,
28:05qui ont, je crois,
28:06200 millions de patrimoines.
28:08200 millions de patrimoines.
28:10Voilà.
28:10Et donc,
28:11c'est à eux
28:12qu'on demandait
28:12un petit effort.
28:13On va encore discuter
28:14un peu de l'efficacité
28:15de la taxe Zuckmann.
28:16Ce sera juste après la pause.
28:19On refait le monde
28:20sur RTL.
28:21Avec Anne-Sophie Lapix.
28:23Le vélo.
28:25Anne-Sophie Lapix.
28:26On refait le monde
28:27jusqu'à 20 heures
28:27sur RTL.
28:29Et on continue
28:30d'examiner
28:31toutes ces taxes
28:32qui sont contenues
28:34dans le budget
28:352026
28:36avant son examen.
28:37On voit bien
28:37que ça va évoluer
28:38et on en discute
28:39avec Stéphane Troussel,
28:40président de Seine-Saint-Denis,
28:42porte-parole du Parti Socialiste.
28:43Pierre-Yves Bournazel,
28:44porte-parole d'Horizon.
28:46Martial You,
28:46éditorialiste économique
28:47sur RTL.
28:48Et Mathieu Plan,
28:49directeur adjoint
28:50du département
28:51analyse et prévision
28:52de l'OFCE.
28:53Mathieu Plan,
28:53on parlait de la taxe Zuckmann
28:55tout à l'heure
28:55et Stéphane Troussel
28:57expliquait qu'on ne pouvait pas
28:58être contre la taxe Zuckmann.
28:59Est-ce que c'est vrai ?
29:01Moi, à mon avis,
29:02c'est que c'est une mauvaise solution
29:04à un vrai problème.
29:05C'est-à-dire,
29:05le problème,
29:06et on en a parlé,
29:07c'est effectivement
29:07ce qu'on appelle
29:08la justice fiscale
29:09et est-ce qu'on est imposé
29:11à l'équivalent
29:11à peu près
29:12notre taux de prélèvement
29:13et est-ce qu'il est équivalent
29:13quel que soit le niveau de revenu ?
29:14Effectivement,
29:15plus vous montez
29:15dans l'échelle des trois revenus,
29:17plus il y a des revenus financiers,
29:18plus il y a de l'optimisation
29:18et moins ils sont taxés
29:19en relatif par rapport
29:20à ceux du travail.
29:21Et ça, c'est un problème
29:22à la fin.
29:23Et du coup,
29:24il faut trouver une solution.
29:24Par contre,
29:25la réponse de Zuckmann là-dessus,
29:27de dire effectivement
29:28qu'il faut s'attaquer
29:29aux biens professionnels
29:29en les mettant dedans
29:30et mettre 2%,
29:31on dit que ce n'est pas beaucoup
29:32mais en fait,
29:32c'est beaucoup 2%.
29:34Et en réalité,
29:35surtout parce qu'il y a
29:35une fluctuation
29:36de la valeur de ses actifs,
29:37est-ce que vous avez des bénéfices ?
29:38Et puis,
29:39si vous êtes le seul à le faire,
29:40c'est toujours ça,
29:40c'est le problème
29:40de la concurrence fiscale.
29:41Si vous n'avez pas réglé
29:42le problème de la concurrence fiscale,
29:43il y a toujours le risque
29:44que ces plus riches
29:45et milliardaires aillent ailleurs.
29:46Et c'est ce qu'ils font.
29:47Et peut-être d'un dernier point,
29:49ce qu'on ne dit pas,
29:50c'est qu'on dit
29:50que c'est 1800 foyers fiscaux
29:51mais la réalité,
29:52c'est que ça repose
29:52sur tous 10 foyers fiscaux.
29:54Donc,
29:54on n'a jamais vu
29:55une assiette fiscale
29:56qui dépend de 10 foyers fiscaux
29:57où on espère tirer 20 milliards.
29:59Moi, voilà,
29:59c'est juste qu'en pratique,
30:01je ne crois pas
30:01que ça marchera.
30:02Et donc,
30:02ça pose...
30:03Et d'ailleurs,
30:03Juckman, au début,
30:04avait proposé cette taxe
30:05à un niveau qui était
30:06beaucoup plus large.
30:06Il parlait même
30:07d'une taxe mondiale
30:08pour éviter l'optimisation.
30:09Et là, on dit
30:10qu'on doit éclairer le monde
30:11en le faisant au niveau de la France.
30:12Mais c'est quand même
30:12prendre beaucoup de risques,
30:13je pense.
30:14Merci.
30:14Et c'est important,
30:15je pense,
30:15de bien repréciser
30:16pourquoi est-ce qu'on a
30:17474 niches fiscales
30:21en France.
30:22C'est quand même
30:22une spécificité française.
30:24Pourquoi ?
30:25Parce qu'on est le pays
30:26qui a le plus fort taux
30:29de prélèvement d'impôts, quoi.
30:31Donc,
30:32comme on a énormément
30:33d'impôts prélevés,
30:35on mite tout ça
30:35de petites niches,
30:37de petits moyens
30:38de faire baisser l'impôt.
30:39La réalité d'un bon impôt,
30:41c'est que
30:42beaucoup de gens le paient
30:43et qu'il ne soit pas très élevé.
30:45C'est ça qui fonctionne correctement.
30:46Et on a donc
30:49Stéphane Troussel
30:50et moi j'en veux un peu
30:51à la période
30:52François Hollande
30:53parce que c'est à ce moment-là,
30:55sur ce quinquennat-là,
30:56qu'au moment du ras-le-bol fiscal,
30:57après avoir fait un effort
30:58violent sur les impôts,
31:00on s'est dit
31:00on va sortir une partie
31:02des Français
31:02de l'impôt
31:03sur le revenu.
31:05Et donc,
31:05à ce moment-là,
31:06vous avez eu
31:06moins de 50%
31:08des Français
31:09qui se sont retrouvés imposables.
31:10Et je pense que
31:11l'impôt,
31:12c'est un ciment républicain.
31:14Si vous avez
31:14moins d'un Français sur deux
31:15qui le paient,
31:16vous fissurez
31:17ce bloc
31:18qui est la République,
31:19qui est
31:20je paie des impôts,
31:21donc je veux un hôpital
31:22qui fonctionne,
31:23une école qui fonctionne,
31:24des routes
31:24qui soient bien faites.
31:26Et donc,
31:26c'est dangereux.
31:27Il vaut mieux avoir
31:28plus de gens
31:29qui paient l'impôt
31:30et à ce moment-là,
31:30en avoir moins à payer.
31:32Stéphane Troussel
31:33sur le consentement
31:34à l'impôt
31:35qui est menacé.
31:36Oui, mais enfin,
31:36il y a un autre principe
31:38qui va avec celui-là,
31:39c'est la progressivité
31:40de l'impôt.
31:40Et à force de mesures
31:42d'exonération
31:44dans tous les sens,
31:45à force de renoncer
31:47quand même
31:48à remettre de la justice
31:49sur la fiscalité
31:50du patrimoine,
31:51eh bien,
31:51la réalité de l'impôt
31:52en France,
31:52c'est qu'il n'est plus
31:53progressif.
31:54Vous venez de le dire,
31:55les foyers modestes,
31:58moyens,
31:59ont le sentiment
31:59et à juste titre
32:00de payer plus
32:01que ceux qui sont
32:03à l'autre bout
32:04de la chaîne.
32:06Et donc,
32:07oui,
32:07il faut revoir
32:08les exonérations.
32:09Peut-être,
32:10il faut revoir
32:10un certain nombre
32:11de ces niches fiscales,
32:12mais dans le but
32:13de la justice fiscale.
32:15Or,
32:15aujourd'hui,
32:16reconnaissez quand même
32:17qu'on a atteint
32:18des niveaux de prélèvement
32:19pour les plus riches
32:20qui sont inacceptables
32:21du point de vue
32:22de la justice
32:22et de la progressivité
32:24de l'impôt.
32:25Pierre-Yves Bournazel,
32:25il reste quelques secondes,
32:26voire le dernier mot.
32:28Je dirais que
32:29c'est très populaire
32:30de dire
32:30on va faire la taxe du Kman,
32:32on va taxer les plus riches
32:33et philosophiquement,
32:34encore une fois,
32:34ça ne me gêne pas
32:35parce que je vois l'idée.
32:37Mais simplement,
32:37les idées comme ça
32:38qui ont l'air
32:39les plus populaires
32:39ne sont pas les plus efficaces
32:40sur le plan économique
32:41et on a besoin
32:42d'attractivité
32:43et donc on a besoin
32:44d'investisseurs
32:44et donc on a besoin
32:45de gens qui ont de l'argent
32:46et qui investissent en France
32:47plutôt qu'à l'étranger.
32:49Merci beaucoup
32:50à vous quatre
32:51d'être venu débattre
32:53sur ce plateau.
32:55Je précise que
32:56demain,
32:57Thomas Soto recevra
32:58Florence Portelli,
32:59vice-présidente
33:00des Républicains.
33:01Quant à Marc-Olivier Fogiel,
33:02il accueillera
33:03Philippe Aguillon,
33:04prix Nobel d'économie 2025
33:06qui nous donnera
33:07son avis justement.
33:08Il n'y aura plus
33:09la niche fiscale.
33:10Exactement.
33:11Oui, il n'est pas.
33:12Il nous donnera
33:13tous les détails.
33:13Il est l'heure
33:14de retrouver
33:14André Dusselier.
33:16Bonsoir André.
33:17Quelle histoire extraordinaire
33:19allez-vous nous raconter ?
33:20Bonsoir Anne-Sophie.
33:21Alors ce soir,
33:23je vais vous raconter
33:23l'histoire de Charles Asdenbourg.
33:25De l'ombre des camarades
33:27au triomphe de la Lombra.
33:29A tout de suite
33:30sur RTL.
33:31Merci beaucoup
33:32André RTL.
33:34Il est presque 20h.
33:35Et là,
33:37il est bien sûr.
33:37Je vous rappelle la liste
33:42de la Lombra.
33:43La Lombra
33:45est très très très très
33:45à l'arrivée.
33:46Donc,
33:46je vais vous raconter
33:47ce jour.
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