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  • il y a 1 jour
Ce mardi 18 novembre, Frédéric Simottel a reçu Émilie Sidiqian, directrice générale de Salesforce France, Stéphan Hadinger, directeur, responsable technologique chez Amazon Web Services, Habib Messaoudi, Country Practice Leader, Applications, Data & AI chez Kyndryl, Youssef El Manssouri, PDG de Sesterce, Philippe Cassoulat, cofondateur et directeur général du groupe Talan, ainsi que Florian Douetteau, CEO de Dataiku, dans l'émission Tech&Co Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission le samedi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business présente Tech & Co-Business, le magazine de l'accélération digitale.
00:10Frédéric Simotel.
00:12Bonjour, bienvenue dans Tech & Co-Business, nous sommes au stade Vélodrome de Marseille
00:18dans le cadre du forum AIM Artificial Intelligence Marseille,
00:22un événement organisé par la tribune et BFM Business qui regroupe la crème de tout ce qui se fait
00:27en intelligence artificielle, des institutionnels, des startups, des entreprises témoins
00:32et bien entendu des fournisseurs.
00:34Nous en aurons plusieurs, plutôt américains le premier plateau.
00:38Avec Salesforce, AWS et Kindry, on parlera justement des défis de l'IA en entreprise,
00:42les doutes et comment il faut passer, puis on parlera évidemment d'IA agentique.
00:45On enchaînera, on parlera, tiens, c'est un peu plus haut qu'à Marseille,
00:48ça se déroule à Valence dans la Drôme, un data center E-Clixel, celui de Sesters.
00:53Si vous suivez BFM Business, Tech & Co-Business,
00:55vous savez qu'on suit depuis un moment cet entrepreneur Youssef El Mansouri
00:59et il sera accompagné de Philippe Cassoula, le directeur général de talent.
01:02Et là, on remontera un peu dans les couches, on parlera intégration.
01:04Et on terminera avec l'une de nos belles pépites IA françaises,
01:08belles pépites, ce sont quand même 1300 personnes aujourd'hui,
01:10c'est Dataiku et son CEO Florian Dueto.
01:14Allez, restez avec nous, on est ensemble pendant une heure sur BFM Business.
01:18Tech & Co-Business sur BFM Business.
01:21Allez, on se retrouve pour cette première partie Tech & Co-Business,
01:26les défis de l'IA en entreprise avec nos invités.
01:28Je vous les présente tout de suite.
01:29Émilie Sidikan, bonjour.
01:30Bonjour.
01:31Émilie, merci d'être avec nous.
01:32Directrice générale de Salesforce France.
01:34Stéphane Haddinger, bonjour Stéphane.
01:36Bonjour Frédéric.
01:37Merci d'être avec nous.
01:38Directeur de la technologie chez AWS.
01:40Et Habib Besaoudi, bonjour.
01:42Habib, merci d'être avec nous.
01:43Vous êtes vice-président chez Kindrill en charge de l'IA.
01:46Donc un plateau, vous voyez, on est à Marseille en France,
01:48mais un plateau très acteur américain mais acteur mondiaux.
01:51Et on va en parler dans un instant.
01:53Ma première question sur les défis de l'IA en entreprise.
01:56On sait que beaucoup d'entreprises ont lancé des pilotes IA.
02:00Alors souvent des cas simples, des chatbots, des copilotes bureautiques,
02:03certaines automatisations de process.
02:06Et pourtant, on entend un peu cette petite musique.
02:09Elle doute sur le retour sur l'investissement.
02:11Émilie, vous êtes au cœur des procès des entreprises.
02:14Vous avez fait pas mal d'annonces sur l'IA, l'IA agentique.
02:17On en parlera, c'était Dreamforce, le grand événement de Salesforce en octobre dernier à San Francisco.
02:22Et on reparlera d'IA agentique.
02:24Mais vous comprenez un peu ces doutes des entreprises ?
02:27Qu'elles aient du mal encore à mesurer les gains de productivité
02:30de leurs applications qu'elles mettent en place ?
02:33Alors effectivement, je pense que je peux comprendre ces doutes.
02:35Et après, je pense qu'il faut avoir une analyse qui soit suffisamment fine
02:38pour comprendre d'où vient ce gap entre la valeur réelle et la valeur perçue de l'IA.
02:44Le premier point, c'est qu'en fait, les cycles d'innovation sont majeurs.
02:48Et donc, il y a aujourd'hui une distinction entre l'innovation technologique qui va très très vite.
02:53Si je prends notre cas, Agentforce, on a été les premiers à lancer une plateforme agentique
02:57pour gérer des agents dans le monde de l'entreprise.
03:00Et bien en fait, sur les 12 derniers mois, on parle de 4 versions.
03:03Vous imaginez 4 versions en 12 derniers mois ?
03:06Et à côté de ça, il y a quoi ?
03:08Il y a effectivement le temps de digestion, le temps d'adoption nécessaire
03:12à comprendre comment ces technologies peuvent être efficaces et impacter la réinvention de l'entreprise.
03:17On a un décalage entre le rythme de l'innovation et le rythme d'adoption des entreprises.
03:20Exactement.
03:21Et du coup, quand vous parlez de cette perception qui est souvent une perception marché,
03:25moi, je fais quand même la distinction entre deux choses.
03:28C'est les grandes entreprises qui souvent ont un point de divergence entre une dette technique,
03:35entre une complexité, entre une gouvernance, entre finalement un modèle d'affaires sur du multipays, du multilangue.
03:42Donc, il y a une vraie complexité à comprendre pour pouvoir identifier au mieux d'où la valeur peut venir.
03:48Et puis, les PME-PMI.
03:50Et en fait, étonnamment, nous, ce qu'on a constaté, c'est que la valeur actuelle,
03:56si je prends sur les 12 derniers mois, on a à peu près 12 000 clients au niveau mondial,
04:00500 en France qui sont en production sur la plateforme Agent Force.
04:05Ils avancent.
04:06Donc, ça veut dire qu'ils avancent et qu'ils sont à l'échelle.
04:08Et c'est pas sur des chatbots ? On va plus loin que des chatbots.
04:10Ah non, là, on n'est pas sur des chatbots. On est sur deux typologies.
04:13On est sur des agents qui sont au service de salariés
04:16et des agents qui sont aussi mis en autonomie pour avoir une activité 24 heures sur 24
04:22pour pouvoir améliorer la productivité de l'entreprise.
04:25Il y a vraiment les deux modes.
04:26Il y a le mode pour améliorer mon quotidien en tant que collaborateur
04:29et le mode d'extension de l'activité.
04:31Et bien, en fait, quand je prends, finalement, j'aime bien être avec des chiffres,
04:35quand je prends ce qui est en train de se passer sur le marché français,
04:37vous avez deux tiers des mises en production qui sont à l'échelle où ?
04:41Sur les PME-PMI.
04:42Et ça, c'est contre-intuitif.
04:44Et bien souvent, elles sont non cotées.
04:46Parce qu'ils ont des process plus rapides à mettre en œuvre ?
04:49Non, ils ont une complexité, effectivement, technologique qui est plus facile à appréhender.
04:55Ils ont sauté les étapes.
04:56Non, ils n'ont pas le choix.
04:57Parce que quand on parle, par exemple, d'un service client,
05:00je citais par exemple un Fairmob ou autre,
05:02vous avez des milliers de cas de réclamation à traiter
05:05et souvent, vous avez deux, trois personnes derrière.
05:07Donc, vous avez, en fait, une injonction contradictoire
05:10entre une activité qui doit tourner et un effectif humain qui reste limité.
05:15Et donc ça, les PME et PME l'ont bien compris
05:17et pour le coup, ils y adhèrent très vite.
05:19Et c'est là où on a une seconde catégorie.
05:22Ce sont plutôt les grandes entreprises qui y vont.
05:24Certes, qui ont lancé des pilotes, mais qui se doivent de réfléchir correctement
05:28sur quel cas d'usage, quel est le focus à donner
05:31et comment trouver les bonnes données.
05:34Parce que quand on parle d'IA, ce n'est pas tant l'IA.
05:37Je pense que c'était ça, surtout la déception.
05:39Ce n'était pas de dire quel est le bon modèle.
05:41C'était de se dire quel est le bon cas d'usage
05:43et sur quelles données, comment je vais réinventer le processus de l'entreprise.
05:48avec des données qui sont un peu partagées partout.
05:50Beaucoup d'acteurs, il faut gérer tout ça.
05:52Stéphane, à travers AWS, vous observez des milliers de projets d'IA dans le cloud.
05:57Je reste sur ces doutes des projets IA.
06:00On sait qu'il y a de gros investissements dans l'infrastructure.
06:03C'est souvent ce que je dis quand on parle de bulles par rapport à l'an 2000.
06:08Aujourd'hui, s'il y a une bulle, si elle éclate la bulle,
06:11il y aura eu moins ces avancées dans les infrastructures.
06:14Mais est-ce que justement les entreprises ont elles aussi du mal à,
06:18on parlait de rythme d'adoption, à intégrer tout ça dans leur système existant ?
06:23On voit beaucoup de cas d'usage très réussis en entreprise.
06:27Avec une évolution, effectivement, Émilie en parlait.
06:292023, c'était plutôt les chatbots pour les collaborateurs.
06:332024, beaucoup de projets autour de la recherche documentaire.
06:36Ce qui était le cas d'Arkema sur la recherche de brevets, de Safran, Aircraft et Nacelle
06:41pour des documents de maintenance.
06:43Et avec des ROI qui sont absolument spectaculaires.
06:45Et 2025, je poussais à chaque fois les clients pour dire comment innover,
06:50comment aller plus loin dans les processus clients.
06:52Et là, c'est vraiment l'avènement de l'agentique.
06:54On en reparlera un petit peu tout à l'heure.
06:56Mais ça reste de la conduite du changement chez les entreprises.
07:01Donc ça veut dire, première chose, il faut former.
07:05Et il faut former tout le monde en entreprise.
07:07Pas uniquement les départements informatiques.
07:09Mais vraiment, y compris les métiers.
07:11Et on s'en rend compte, en fait, on en discutait l'autre fois sur un plateau
07:14avec Arkema, avec Jean-Claude Lévy.
07:16En fait, tous les métiers reviennent auprès de la direction générale
07:19avec des cas d'usage.
07:20Et ils veulent se transformer.
07:22Mais ça reste des projets dans lesquels la data est importante.
07:24On a un adage, c'est pas de data, pas de chocolat.
07:27Donc la data de qualité, c'est important.
07:30C'est important.
07:31Et la conduite du changement, c'est important.
07:33Et la formation.
07:34Habib, justement, votre métier, c'est d'intégrer toutes ces technologies
07:39dans des environnements plutôt complexes.
07:41Alors qu'est-ce qui bloque, selon vous, pour passer dans une transformation réelle ?
07:45D'abord, vous avez tout à fait raison sur le constat.
07:47Sachez qu'on a voulu factualiser où étaient nos clients,
07:50où étaient les organisations dans, justement, cette adoption de l'IA.
07:54Et donc, on a posé la question récemment, il y a quelques semaines,
07:56à 3700 dirigeants dans 21 pays qui opèrent dans 8 industries différentes.
08:01Le résultat est tout à fait disponible sur le Kindrill Readiness Report.
08:05Et on a le même son de cloche.
08:06C'est-à-dire qu'on a 61% des leaders.
08:08Qu'est-ce qu'ils nous disent ?
08:09Ils nous disent, on a la pression pour montrer un ROI tangible
08:14suite aux différents investissements que nous avons faits.
08:16Ça, c'est une première chose.
08:17Et deuxièmement, ils nous disent, 72%, c'est pas rien,
08:20on a plus de pilotes à faire émerger que de forces de frappe.
08:24Alors, suivant les cas, ça peut être une limitation liée aux compétences,
08:28ou alors une limitation qui est liée aux fondations technologiques,
08:31à la dette technologique.
08:32Émilie en parlait tout à l'heure.
08:34Moi, je pense que notre métier chez Kindrill, d'abord,
08:37c'est de concevoir, de moderniser et de gérer les systèmes critiques des clients à grande échelle.
08:40Nous avons été notre propre customer zero.
08:43Ce qui fait qu'aujourd'hui, on accompagne les clients...
08:45Kindrill, c'est la set spin-off des IBM.
08:47Vous êtes encore un grand groupe, c'est 90 000 personnes.
08:5190 000 personnes.
08:52Nous servons dans le monde 4 000 clients.
08:54En France, on est 4 000 à servir le marché français.
08:56On travaille pour 300 clients en France.
08:58Donc, on a un footprint important.
09:00Et on accompagne aujourd'hui les clients, d'abord en connaissance de cause,
09:03parce qu'on nous a déjà expérimenté pour nous-mêmes,
09:05mais aussi en leur mettant à disposition des accélérateurs technologiques
09:09qui sont notre propriété intellectuelle.
09:11Par exemple, sur la gestion des agents, on en parlera certainement tout à l'heure,
09:14ou alors sur la gestion de la production avec Kindrill Bridge, notre plateforme,
09:18qui a fait partie des lauréats du sommet de l'IA qui s'est déroulé à Paris il y a quelques mois.
09:23Alors, on reviendra sur l'IA gentil, ce sera notre troisième partie.
09:26Deuxième question, petit tour de table avec vous.
09:29Et encore plus intéressant, c'est pour ça que je notais un peu le côté,
09:32vous êtes les patrons français de grandes entités américaines.
09:36Aujourd'hui, on parle beaucoup de souveraineté.
09:39C'est une petite musique et puis ça y est, elle est montée.
09:41Ça devient un critère de choix.
09:43Comment ça se passe aujourd'hui, Stéphane ?
09:45Alors, je sais qu'AWS est en train de travailler sur un grand projet en Allemagne
09:50qui va en faire de l'Europe une région vraiment autonome.
09:54Enfin, c'est les promesses qui sont données en tout cas.
09:57C'est un grand investissement, c'est 7,8 milliards d'euros d'investissement.
10:01Et c'est donc une région, un cloud européen fait par des Européens pour des Européens.
10:07Donc, ça veut dire que tout est situé au sein de l'Union Européenne.
10:10Toutes les personnes qui opèrent sont exclusivement des citoyens de l'Union Européenne
10:16et il n'y a aucune dépendance avec quoi que ce soit en dehors de l'Union Européenne.
10:19Il n'y a en particulier aucune dépendance avec les États-Unis.
10:23Et ça, c'est une demande de plus en plus forte de nos clients
10:26d'avoir à la fois le niveau de protection des données
10:29qu'ils ont déjà avec AWS et avec des technologies comme Nitro
10:32qui permettent d'assurer que personne d'autre que les clients
10:35ne sont techniquement capables d'accéder aux données
10:38indépendamment des lois ou des contextes juridiques.
10:41Donc, il n'y a vraiment que les clients qui ont accès aux données.
10:43Ça s'appelle du confidential computing.
10:45Et par ailleurs aussi d'avoir cette indépendance opérationnelle par rapport au reste.
10:49Et nous avons, vous l'avez vu, nous avons recruté Stéphane Israël.
10:52Oui.
10:53Donc, l'ancien directeur général de Ryan Espace
10:55qui prend la responsabilité de cet ensemble.
10:58Mais je dirais, avant tout, la souveraineté de nos clients,
11:01c'est d'abord le choix des meilleures technologies.
11:03Et toute l'histoire d'AWS depuis 19 ans que nous existons,
11:06c'est de démocratiser la technologie pour permettre à tout type d'entreprise,
11:10d'une start-up unipersonnelle jusqu'au K40, d'avoir accès à la même technologie.
11:15Et l'IA et l'IA générative, c'est la même histoire.
11:18C'est aujourd'hui, j'ai compté avant de venir, c'est 249 modèles disponibles dans Amazon Bedrock
11:24de 34 fournisseurs différents.
11:26Alors, bien sûr, quand on dit ça, il y a un choix.
11:28Donc, ça veut dire aussi, il faut s'appuyer sur des experts, sur des partenaires comme Kinrill.
11:32Et c'est aussi un réseau de plus de 300 partenaires en France pour accompagner nos clients français,
11:37dont 20 d'ailleurs qui ont la compétence IA générative, qui est vraiment le niveau le plus élevé.
11:43Et je dirais, c'est vraiment de là.
11:45Donc, la protection des données, le choix, avoir des solutions qui coûtent le moins cher possible
11:50pour être compatibles avec le cas d'usage.
11:52Et ça, ça permet à nos clients d'avoir le meilleur de la technologie.
11:56Justement, Habib, je reste sur cette question souveraineté.
11:59Vous entendez, effectivement, c'est plus une petite musique.
12:02Aujourd'hui, c'est vraiment, comme on le disait, un critère de choix.
12:04C'est une véritable tendance.
12:05C'est absolument une véritable tendance.
12:06On a 65% de nos clients qui nous disent, nous avons adapté notre stratégie cloud, notre stratégie data,
12:12pour tenir compte de la souveraineté, pour tenir compte de contexte géopolitique.
12:16Donc, c'est une véritable tendance.
12:18Quitte à siloter, si vous avez les clients internationaux,
12:20ils silotent une partie plutôt américaine, enfin continent américain, continent asiatique et puis Europe.
12:27Absolument.
12:28Et on observe même 30% d'investissements en plus sur les sujets de cloud
12:32pour se tenir compte de ces sujets et pour tenir ces transformations.
12:35Un exemple très, très concret, Frédéric, que je pourrais donner,
12:37c'est un gouvernement que nous avons accompagné dans son adoption de l'IA agentique.
12:42Alors, les cas d'usage sont extrêmement concrets.
12:44La gestion du trafic urbain, la surveillance sanitaire préventive,
12:47la lutte en tri-fraude, les chatbots à destination des citoyens.
12:50Et eux, leur croyance justement, c'était que pour tenir pleinement,
12:54tirer pleinement profit des opportunités offertes par l'Agentique,
12:57il fallait complètement migrer sur le cloud.
12:59Et nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on les a aidés pour déployer une intelligence centrale sur le cloud,
13:04un orchestrateur, un cerveau des opérations,
13:06qui interagit avec des agents locaux dans les data centers souverains du client.
13:10Et on arrive comme ça, avec du Zero Trust, à allier automatisation à grande échelle,
13:15mais surtout, surtout, souveraineté des sécurités de données.
13:17Et alors, si on monte dans les couches, on arrive à la partie applicative, Émilie.
13:21Et les clients européens, cette demande, comment elle se traduit auprès d'un Salesforce aujourd'hui ?
13:26Cette demande de souveraineté, d'indépendance au moins de ces propres données ?
13:30Oui, alors je pense qu'il n'y a pas une approche unique,
13:32puisqu'on le voit bien d'ailleurs avec les acteurs qui sont autour de la table.
13:35Il y a des approches qui sont dédiées sur la partie infrastructure, d'autres qui sont sur la partie plutôt pass,
13:40d'autres sur la partie software as a service.
13:43Donc on voit en fait que les demandes de certification, les protections de données,
13:48même le réglementaire européen vient travailler différentes couches technologiques.
13:55Donc il n'y a pas une approche.
13:57Et c'est pour ça que j'aime bien rappeler qu'il n'y a pas une logique vraiment d'opposition.
14:00Ce que les clients souhaitent, c'est effectivement avoir un écosystème
14:03où ils se sentent libres de leur choix.
14:05Et donc c'est ce qu'on a fait, c'est que quand vous sélectionnez une suite d'outils comme Salesforce
14:09qui est spécialisée sur la gestion de la relation client et qui est spécialisée pour l'entreprise.
14:14On n'est pas sur du social media ou sur des problématiques par exemple de gestion de contenu ou autre.
14:19En fait quand vous faites ça, le client souhaite quoi ?
14:21Il souhaite avoir la liberté de pouvoir choisir son modèle de LLM, son modèle d'IA,
14:26la liberté de pouvoir choisir par exemple son stockage de données,
14:29la liberté de pouvoir enrichir ses données avec une cartographie applicative
14:34qui est bien plus large qu'un Salesforce.
14:36Et c'est ce qu'on a fait.
14:37Ça veut dire qu'aujourd'hui, typiquement un Salesforce peut tourner sur une offre AWS demain
14:41qui sera positionnée en Allemagne et qui répondra aux exigences européennes.
14:45Ça veut dire que vous pouvez très bien choisir un modèle de LLM, OpenAI, Cloud ou Amistral.
14:52Ça veut dire que vous pouvez éventuellement venir travailler des cas d'usage à partir d'un Salesforce
14:58mais en venant travailler des cas d'usage qui touchent à la finance, à l'ARH, à la gestion de stock.
15:03Et c'est bien ça en fait qu'on essaie de faire, c'est d'avoir cette logique d'open source.
15:07Et je pense que c'est ça en fait la principale demande des clients, c'est qu'on leur laisse le choix.
15:12Alors justement, on a parlé des doutes que les entreprises ont autour de ces défis de l'IA en entreprise.
15:18Aspect souveraineté.
15:19Et je reviens sur cet IA agentique dont tout le monde parle aujourd'hui.
15:22Nous replonges il y a quelques semaines au Dreamforce, qui est vraiment l'événement majeur.
15:29C'est des dizaines de milliers de personnes qui sont là, à la fois des partenaires, à la fois des clients à San Francisco.
15:34Alors il y avait des affiches qui fleuraient un peu partout.
15:36Volkswagen est une entreprise agentique.
15:38PepsiCo est une entreprise agentique.
15:40Des services clients automatisés.
15:41L'Oréal est une entreprise agentique.
15:43ADECO est une entreprise agentique.
15:45Alors où en est-on aujourd'hui de cet IA agentique ?
15:47Parce qu'on entend beaucoup de choses.
15:48Entre ce qui est vraiment de l'agentique, ce qui est de l'automatisation.
15:51Alors on a une conviction qui est forte.
15:53Et pourquoi est-ce qu'on a effectivement une thématique ?
15:55Parce que moi j'ai dit souvent, l'IA générative, donc elle nous assiste dans notre travail.
15:58Mais l'IA agentique, c'est celle qui va transformer nos process.
16:01C'est comme ça que je définis en quelques mots.
16:03Exactement. Et c'est là, il faut bien faire la distinction entre finalement un chatbot qui nous permet de poser des questions, puis on a une réponse.
16:11Et puis finalement, la notion d'agent virtuel, un collaborateur virtuel qui vient augmenter le travail au quotidien d'un collaborateur humain, donc faciliter sa tâche.
16:20Mais également pouvoir prendre le relais pour étendre des horaires de travail en 24 heures sur 24.
16:25Ça a été le cas par exemple avec ADECO, qui a été aussi entreprise agentique, dans ce concept-là de dire, il ne faut pas juste prendre une technologie et puis la copier-coller sur, je travaille de cette manière aujourd'hui.
16:35Non, c'est là où ça ne marche pas.
16:37Et c'est là où il n'y a pas de valeur, pour revenir au point numéro 1.
16:40La vraie valeur, c'est quand on repense le modèle de l'entreprise dans sa globalité, qu'on prend par exemple, dans le cas d'ADECO, les process de recrutement,
16:47les process de matching entre une demande et puis une offre avec ses clients et qu'on se dit, qu'est-ce que je vais donner dans la main d'un agent virtuel
16:55et qu'est-ce que je vais garder au niveau de mes agences, par exemple ADECO.
17:00Et c'est cette réinvention-là qui amène de la valeur et quel que soit d'ailleurs le choix, elle se fait systématiquement sous le contrôle et la supervision des équipes et des collaborateurs d'un ADECO ou d'un client.
17:13La place de la main au cœur de tout cela.
17:16Stéphane, justement sur la partie architecture, comment elle s'intègre un peu cette vague agentique AI ?
17:23Alors c'est déjà le choix des bons outils, toujours dans cette idée de démocratisation de la technologie.
17:28Nous avons sorti il y a quelques semaines, quelques mois, Agent Core qui est justement cet outil qui permet d'héberger, de développer et d'héberger les agents
17:36et de pouvoir les exécuter en ce qu'on appelle en serverless, donc vraiment en payant à l'usage.
17:41Est-ce que c'est une autre façon de consommer encore du cloud ?
17:46C'est encore une autre façon de consommer effectivement avec une marketplace d'ailleurs que nous voulons d'ouvrir pour permettre à des partenaires également de proposer des agents prêts à l'usage.
17:55Et en fait ça change fondamentalement potentiellement beaucoup de choses dans les processus d'entreprise.
18:01Et on souhaite aller plus loin que finalement le RPA augmenté.
18:05Ce n'est pas juste une nouvelle manière d'automatiser les processus.
18:08Les robots d'automatisation, d'envoi de mails, de traitement de factures...
18:11Alors ils le font très bien les agents.
18:13Mais je dirais, si je veux prendre une image, la grande différence par rapport à du RPA classique ou des outils classiques, c'est que...
18:19Vous savez, la grande angoisse des utilisateurs, c'est l'erreur informatique.
18:22Oui.
18:23Quand on essaie d'utiliser un outil et en fait il y a un message d'erreur et ça ne marche pas.
18:26La vraie valeur ou une des vraies valeurs des agents, c'est que l'agent ne va pas s'arrêter à la première erreur.
18:31L'agent va essayer de persévérer, va lire la documentation, va regarder les logs...
18:35Et en fait le ferait comme un être humain pour aller finalement accomplir sa tâche mais de manière beaucoup plus profonde.
18:41Un domaine où on voit des gains absolument spectaculaires, c'est déjà le développement logiciel.
18:47Alors on a aussi sorti une offre qui s'appelle Kiro cet été pour faire du développement logiciel mais pas à tout va.
18:53C'est vraiment basé sur des spécifications et sur une méthodologie.
18:57Et pour donner juste un chiffre, on l'a utilisé en interne chez AWS pour redévelopper un composant qu'on devait de toute façon redévelopper pour des raisons de scalabilité.
19:06Et ça nous a permis de faire en deux fois et demi plus vite et pour un coût qui est divisé par 16.
19:13Et là je parle vraiment, je parle pas d'un POC, je parle de cotes qui vont en production avec les standards de qualité et de sécurité d'AWS.
19:20Donc c'est une première étape qui est absolument spectaculaire.
19:23Et pour terminer sur d'autres agents que j'adore qui sont donc la société Lovable, la start-up suédoise,
19:30qui permet là vraiment à des non spécialistes de créer des sites web, de créer des applications mobiles pour quelques dizaines ou quelques centaines d'euros.
19:38Donc on voit cet effet de quelque part d'effondrement de la barrière à l'entrée de l'écriture du logiciel.
19:44Et pour nous, ça ouvre des perspectives qui sont absolument fabuleuses.
19:49Habib, vous travaillez beaucoup dans les systèmes critiques avec Kim Drill, énergie, transport, industrie.
19:53Est-ce que là aussi, cette vague agentique, est-ce que ça peut, c'est un peu plus compliqué à la faire rentrer dans ces systèmes ?
20:01Est-ce qu'on se dit, voilà, on a un risque opérationnel quand même qui peut être un risque opérationnel supplémentaire, je vais m'appeler comme ça ?
20:08Ce qui est certain, c'est que le changement de paradigme que l'on observe avec l'agent antique vient avec son lot de responsabilités.
20:14On est passé de workflow IA dont on définissait, nous, humains, l'ensemble des étapes, step by step.
20:20Et à un moment, vous allez interagir avec des systèmes d'IA génératives.
20:24Donc, si je fais un parallèle de musique, Frédéric, si vous m'autorisez cette comparaison, là, on est dans la musique classique.
20:29La partition est connue à l'avance, les steps sont connus à l'avance et à un moment ou à un autre, on aura de l'IA générative.
20:34Donc, on est dans un environnement maîtrisé.
20:36Quand on passe à l'agent antique, on n'est plus du tout dans la musique classique, on est dans le jazz avec son lot d'improvisation.
20:43On est sur des agents qui sont capables d'observer leur environnement, mais pas que.
20:47Ils sont capables de raisonner pour atteindre un but, et ils sont capables d'entreprendre des actions vers ce but.
20:52D'improviser aussi.
20:53Absolument.
20:54Et alors, pourquoi je dis ça ? Parce que ça vient avec son autre responsabilité.
20:58Si nous ne définissons plus le step by step, ça veut dire que c'est à nous de définir les conditions d'action et les champs d'action de ces agents
21:05pour qu'ils interagissent dans un environnement qui est maîtrisé.
21:08Et donc, c'est ça l'impératif supplémentaire dans les systèmes critiques et sur lequel on accompagne nos clients.
21:15On a des cas très concrets en ce moment dans le secteur public, dans l'automobile, dans le retail et dans la banque qui nous occupent au quotidien.
21:21Et pour nous, c'est un vrai sujet concret et on pense que c'est une tendance qui est vraiment là pour rester.
21:26On est ici à l'AIM, donc événement organisé par La Tribune et BFM Business, donc Artificial Intelligence Marseille,
21:33d'où cette présence au stade Vélodrome que certains d'entre vous ont certainement reconnu.
21:38Moi, j'entends beaucoup ça dans les différentes tableaux rondes, les conférences qu'il y a ici.
21:44On manque de gens, on manque de gens formés.
21:47Émilie, comment vous accompagnez justement parce qu'on le disait tout à l'heure, rythme d'innovation, ça va très vite, rythme d'adoption d'entreprise, ça va moins vite.
21:55Mais du coup, oui, c'est aussi au monde amant, aux fournisseurs d'accompagner ces entreprises à leur montée en puissance.
22:04Alors déjà, je pense qu'il faut revenir sur un point, c'est que c'était une telle révolution, non pas technologique mais industrielle,
22:10que le sujet, il est porté par les comités de direction.
22:13Et parce que c'est porté par les comités de direction, si je prends même par exemple nous en tant que clients zéro finalement,
22:19on a 80 000 salariés, le comité de direction a décidé de dire on se doit de former tout le monde.
22:26C'est-à-dire qu'il y a deux jours obligatoires, tous les mois de formation, quelles que soient les populations.
22:30Et là, on ne fait même pas la distinction entre du col blanc, du col bleu ou autre, c'est pour tous les métiers.
22:36Et ça, c'est important parce que ça participe à l'attractivité de l'entreprise, ça participe au développement de l'employabilité des salariés.
22:43Et donc, vous voyez, je pense qu'on n'en parle pas suffisamment, c'est un sujet managérial au plus haut niveau.
22:49Ce n'est pas un sujet, ce n'est plus un sujet ou ce n'est pas que un sujet de DSI.
22:53En plus, il y a cette partie technique, organisation, mais il y a cette partie crainte de perte d'emploi aussi, il ne faut pas l'oublier.
22:59Et c'est bien parce que c'est un sujet de comité de direction qu'à un moment donné, on réinvente, et c'est pour ça qu'on parle d'entreprise agentique,
23:06on réinvente le modèle d'affaires de l'entreprise et qu'on se doit dans cette réinvention de réimaginer le pacte social qu'il y a entre la productivité et la compétitivité de l'entreprise d'un côté et l'employabilité des salariés de l'autre.
23:21Parce qu'on ne vient pas copier-coller sur un process, on vient redéfinir comment on va l'effectuer.
23:27Parce qu'on a pu croire à une époque, on s'est dit, tiens, je vais m'automatiser, on tombe dans le RTA.
23:32Voilà, c'était, je fais mon schéma de process, j'automatise ce que je peux, et puis le reste...
23:37Là, c'est beaucoup plus profond que ça.
23:39Et si je reviens par exemple à l'histoire d'ADECO, pourquoi j'aime beaucoup cette histoire, c'est que finalement, intuitivement parlant,
23:44on pourrait se dire, ah bah tiens, l'IA, on perd de l'emploi, ça perd des jobs, donc un ADECO, vous pourriez dire, il disparaît.
23:50Parce que c'est un business model qui est autour de l'emploi.
23:52Ben pas du tout. Justement, ils ont pris le choix au niveau du comité de direction de dire, mais et si on réinventait l'entreprise dans sa globalité ?
24:00Et donc du coup, ça veut dire quoi ?
24:02Ça veut dire qu'ils opèrent pour 10 millions d'entreprises au niveau mondial, quel que soit les continents.
24:06Ils ont 900 millions de descriptions de fiches de poste.
24:09Donc, s'il y a bien une entreprise qui est capable finalement de voir en temps réel l'évolution de la demande,
24:15et comment en fait l'équation se fait entre des agents digitaux et des agents humains, ben c'est bien eux.
24:24Et c'est pour ça en fait qu'on a fait ce partenariat avec eux, pour non seulement les transformer de l'intérieur
24:29et faire en sorte d'offrir une force agentique, quels que soient les postes.
24:34Et là, on n'est pas que sur du service client, on n'est pas que sur du marketing, on est aussi sur des techniciens,
24:39et on n'en parle pas suffisamment, la gestion des stocks.
24:41Aujourd'hui, tout ça, vous pouvez venir aussi le faciliter dans le travail au quotidien.
24:45Et en même temps, c'est de repenser le service rendu sur le marché.
24:48Et ça, honnêtement, c'est ce qui est en train de s'opérer, quelles que soient les industries,
24:53que ce soit le retail, la santé, les banques, l'assurance.
24:56Il y a des cas assez incroyables qui commencent à être à l'échelle.
25:01Donc le passage, vous voyez, le temps d'inertie qu'on évoquait au démarrage en disant,
25:07tient finalement la valeur.
25:08Je pense qu'on est en train vraiment de découvrir, d'ici cette fin d'année,
25:12des passages à l'échelle qui sont significatifs sur les entreprises de plus de 1000 salariés.
25:17Ça veut dire, Habib, qu'il faut préparer les collaborateurs à collaborer, à travailler avec ces IA.
25:24Après, il y a à la fois que des humains et des agents IA quelque part.
25:27Absolument. Je suis tout à fait d'accord avec ce que Emilie vient de présenter.
25:30Et nos clients nous le confirment.
25:3287% de nos clients pensent que l'IA va avoir un impact fondamental sur les rôles et les responsabilités.
25:38Plus de la moitié nous disent avoir des préoccupations sur les compétences de leurs employés.
25:42Et d'ailleurs, on a même 43% qui nous disent,
25:45mes employés qui ne sont pas techniques utilisent l'IA au moins une fois par semaine.
25:49Donc, ma conviction, c'est que l'avenir, il va appartenir à ceux qui vont pouvoir avoir une pensée critique avec les modèles,
25:56pouvoir décider avec les modèles, mais pas uniquement ça, exécuter avec les modèles.
25:59Et nous, on a fait le choix de former l'ensemble des collaborateurs de Kindry de France sur les sujets d'IA.
26:04Et ensuite, on a capitalisé sur cette expérience en tant que customer zéro pour aider les entreprises.
26:09Absolument. Par exemple, le comité stratégique d'une banque.
26:11Par exemple, les grands utilisateurs d'un acteur de l'énergie.
26:13L'ensemble des salariés d'un acteur du logiciel,
26:16qui n'est pas une entreprise qui a du mal à prendre le virage.
26:19Ils sont à l'avant-garde de cette transformation.
26:21Donc l'esquête, c'est un sujet absolument fondamental.
26:23Stéphane, avec AWF, vous formez déjà des millions de développeurs à travers tous vos programmes.
26:27C'est AI-READY.
26:29Il y en a plusieurs.
26:32AI-READY, c'est 2 millions de personnes formées à l'IA dans le monde d'ici 2026.
26:36Voilà, c'est celui qui était le plus important.
26:38Mais pour la France, nous avons déjà formé 200 000 personnes depuis 2017,
26:41mais notre ambition, c'est d'en former 600 000 de plus.
26:44Et on est dans le rythme ?
26:45Ce sera mon dernier tour de table. On est dans le rythme, la France ?
26:48On est dans le rythme.
26:49Plus de 600 cours qui sont disponibles, dont 200 en français.
26:53Et voilà, je ne vais pas être très original avec mes confrères,
26:56trois conseils, c'est formation, formation et formation.
26:58Oui.
26:59Dernier mot.
27:00Émilie, est-ce que quand on est patronne d'une activité française,
27:06d'un grand acteur mondial américain,
27:08comment on voit l'Europe aujourd'hui ?
27:10On est plutôt dynamique.
27:11Je crois que ce qui ressortait de Dreamforce,
27:13c'était que finalement les français n'étaient pas ridicules,
27:15les témoins français.
27:16Attendez, je représente la France aujourd'hui.
27:18Donc vous voyez, j'avais droit au but.
27:20Regardez, on est à Marseille.
27:21Donc non, la France fait partie du top 5 mondial,
27:24juste pour la petite anecdote.
27:26Quand je prends même les grands programmes d'innovation
27:28et le taux d'adoption qui est réalisé sur ce que vous avez vu à Dreamforce,
27:33vous avez plein de grands noms français également.
27:35Des boîtes mondiales, mais qui viennent de la France.
27:38Et on a effectivement une couleur industrielle,
27:40notamment sur le retail, sur le transport, sur la santé.
27:44On a des grands noms mondiaux qui résonnent
27:46et qui vont vite et qui avancent très vite.
27:49Et donc je pense qu'on a tout pour réussir en France,
27:53on a tout pour réussir en Europe, mais il ne faut pas créer les oppositions.
27:56Il faut savoir justement, au contraire, souligner en ce moment,
28:02essayons de s'unir plutôt que de se diviser.
28:05Et bien, merci à tous les trois.
28:07Émilie Sidikian, directrice générale de Salesforce France,
28:10Stéphane Haddinger, directeur de la technologie chez AWS,
28:13Abime Messaoudi, vice-président Kindrill
28:15et en charge de l'IA justement chez Kindrill.
28:17Merci d'avoir été avec nous dans ce cadre assez prestigieux du Europe.
28:20J'en tiendrai, c'est vrai que c'est la devise de l'Olympique de Marseille,
28:24c'est droit au but.
28:25Et oui, c'est ce qu'il faut faire avec cette IA et cette IA agentique.
28:28BFM Business présente Tech & Co-Business,
28:35le magazine de l'accélération digitale.
28:38Frédéric Simotel.
28:40Allez, on enchaîne sur cette deuxième partie de Tech & Co-Business.
28:44On est depuis le stade Vélodrome à Marseille.
28:46Pourquoi Marseille ? Parce que c'est l'AIM, Artificial Intelligence Marseille,
28:50un grand forum organisé par la Tribune et BFM Business avec tout un tas d'experts.
28:54Et justement, on en a deux ici à côté de nous.
28:57Youssef Elmansouri, que vous connaissez bien.
28:59On commence à le voir.
29:00Voilà, ça figure un peu chez BFM Business, CEO de Sesters.
29:03Bonjour.
29:04Enchanté.
29:05Youssef, merci d'être avec nous.
29:06Donc, on va parler Data Center.
29:08Vous l'avez bien compris si vous suivez l'actualité de Sesters et de Youssef.
29:12Et puis, avec nous également, Philippe Cassoula.
29:14Bonjour.
29:15Philippe, merci d'être avec nous.
29:16Directeur général de Talent.
29:18Alors, vous savez quoi ? On a fait une petite connexion.
29:20Figurez-vous que Talent, donc 7000 personnes aujourd'hui.
29:23Absolument.
29:24ESN, cabinet de conseil auprès des entreprises.
29:27A racheté, a fait plusieurs acquisitions.
29:29A acheté Micropole Univers il y a quelques...
29:32Il y a un an et demi.
29:33Un an et demi.
29:34Et premier stage de Youssef, c'était chez Micropole.
29:36Voilà.
29:37Exactement.
29:38Voilà, on a bouclé.
29:39C'était pour la petite anecdote.
29:40Allez, démarrons Youssef.
29:41C'est Sesters qui en 2018 a débuté comme un prestataire de service de calcul pour le minage de crypto-monnaies.
29:46Et puis, il va construire d'ici à 2030 7 datacenters capables d'héberger des racks de 150 kW.
29:51Vous savez qu'aujourd'hui, on calcule la puissance des datacenters plutôt à l'énergie qu'ils vont consommer.
29:57Donc, c'est vraiment un méga center, un datacenter XXL.
30:01On en est où du programme aujourd'hui, Youssef ?
30:04Alors, le programme qu'on a aujourd'hui se consolide à l'international.
30:08Donc, on a de la chance aujourd'hui d'avoir un programme qui est un programme européen,
30:12mais aussi avec un programme asiatique et un programme américain aujourd'hui.
30:16Sur le programme européen, qui est le programme genèse en fait de Sesters 1,
30:20qui nous permet aujourd'hui de nous propulser à l'international,
30:23on avait annoncé l'année dernière le centre de données qu'on est en train de construire sur Valence.
30:29Oui, pas loin d'ici, enfin un peu plus haut qu'ici, dans la Drôme.
30:31Exactement, dans la Drôme.
30:32Et c'est un programme qui avait commencé avec une première étape qui va être validée fin de minute 6 de 8 MW.
30:38Oui.
30:39Une seconde étape sur laquelle on a atterri à peu près autour des 40 MW.
30:43Et aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir annoncer que ce programme-là va évoluer,
30:47puisqu'on a eu l'autorisation de le monter jusqu'à 80 MW maintenant.
30:51Et on est sous discussion pour même essayer d'aller chercher les 500 MW d'ici 2030.
30:58Et on va retrouver qui dans ce data center justement ?
31:01Alors je sais qu'il y a déjà des partenariats avec le CNRS, Mistral AI.
31:04Alors oui, on a plusieurs partenaires sur le data center.
31:09Première chose importante pour nous, ça va être aussi de venir consolider le cloud de Sesters.
31:14Aujourd'hui, on a une offre cloud sur laquelle on va servir aujourd'hui des milliers de clients.
31:19Et donc on va venir créer une région...
31:21Là, tout secteur.
31:22Tout secteur, c'est assez agnostique en fait.
31:24On peut venir chercher la puissance de calcul pour créer du token en fait pour nos applications sur le cloud de Sesters.
31:29Donc on va venir consolider la région européenne justement sur ce data center de balance.
31:33Sachant qu'on a aussi une région aujourd'hui chez nos partenaires Equinix à Paris avec les derniers modèles de puces.
31:42Et finalement aujourd'hui, c'est aussi un programme qui se développe européen avec les partenaires dont on a parlé ici,
31:47qui sont des programmes universitaires, mais aussi avec différentes entreprises aujourd'hui qui sont prêtes à avancer avec nous sur ce programme là.
31:54Et donc, c'est un des grands spécialistes finalement en Europe des infrastructures à base de GPU Nvidia aujourd'hui Sesters, on peut le dire ?
32:02Exactement.
32:03Oui.
32:04Juste un mot sur cet aspect, autre aspect aussi, on en a parlé tout à l'heure dans la première partie de cette émission.
32:10L'aspect souveraineté, ça joue en la faveur de Sesters en ce moment, c'était une petite musique.
32:14Aujourd'hui, c'est une vraie tendance parmi les entreprises avec qui vous travaillez.
32:19Aujourd'hui, c'est capital.
32:20Je pense que le monde dans lequel on est rentré depuis 2-3 ans, c'est un monde qui, d'une certaine façon, s'est un peu fragmenté.
32:25Et c'est vrai que le sujet de souveraineté qui était un sujet, qu'on se le dise, un peu marketing jusqu'à maintenant,
32:29devait un sujet aujourd'hui d'intérêt national.
32:32Donc, c'était aujourd'hui en rayon international, mais on prend le poids de l'importance de la souveraineté en France.
32:37Et c'est pour ça qu'on vient délivrer des certificats dès maintenant, des certificats SOCTU à l'étranger,
32:43mais aussi des certificats HDS et CnumCloud en France, permettant d'avoir une traçabilité sur les données
32:49et de permettre d'avoir un acteur français qui crée des data centers français pour stocker la donnée française.
32:54Philippe Cassoula, directeur général de talent, vous êtes dans les couches un peu plus hautes que la partie infrastructure.
33:02Mais justement, en quoi c'est important pour un acteur comme vous et les clients avec lesquels vous travaillez
33:07de savoir que derrière, des infrastructures européennes se mettent solidement en place ?
33:12C'est important parce que tout ce que l'on va faire dans la couche applicative doit s'appuyer sur une infrastructure stable, responsive,
33:19c'est-à-dire qui va pouvoir répondre en temps et en heure à ces applications qui vont solliciter beaucoup de données.
33:25Tout ça, on parle de cet or noir, mais elle est là, la donnée, elle doit être accessible, elle doit être accessible rapidement,
33:31elle doit être accessible dans des environnements sécurisés.
33:34De qualité aussi.
33:35De qualité, je ne vais pas revenir à la souveraineté, mais tu as raison Youssef, c'est quand même un sujet qui est passé du marketing à une réalité.
33:41Et donc, nous, on est là pour pouvoir finalement nourrir tout ce qui va pouvoir être hébergé dans ces infrastructures
33:47et le nourrir d'une façon intelligente, d'une façon appropriée à ce qu'attendent les entreprises.
33:52C'est pour ça que nous, on a un conseil de bout en bout qui va très en amont chercher l'origine de la transformation grâce à l'IA,
34:01pouvoir aller capter la data et les algorithmes qui vont rendre cette data intelligente et pouvoir aller la chercher dans les socles ERP
34:12qui vont bien parce que l'entreprise, elle a ses propres systèmes et outils qui va nourrir cette donnée
34:18pour en faire quelque chose qui va amener de la valeur dans l'entreprise.
34:21Et c'est notre métier, ce conseil de bout en bout qui va permettre à l'entreprise non seulement d'avoir un ROI,
34:27un ROI, on parle beaucoup de ROI, des projets IA, mais d'en tirer de la valeur.
34:31Il y a des ROI qui sont immédiats et c'est le nouveau taylorisme, c'est-à-dire qu'on va découper un process,
34:37on va se dire celui-là, il est tout à fait éligible à devenir un agent IA qui va discuter avec un autre agent IA.
34:42Et là, on peut penser à un ROI sur ses mises en œuvre qui vont solliciter ces infrastructures.
34:49Et puis ensuite, il y a la transfo de l'entreprise qui nécessite avoir une approche un peu plus disruptive.
34:55C'est là où peut-être les entreprises aujourd'hui, quand on entend les doutes qu'ont les entreprises sur l'IA,
34:59c'est qu'elles ne se rendent pas compte. Parfois, on se dit juste, tiens, c'est des process que j'avais un peu numérisés,
35:04je vais un peu les automatiser, ça y est, j'y suis. En fait, pas du tout. On doit transformer ces process.
35:09Si on n'a fait qu'automatiser, on n'a pas gagné grand-chose. Ok, on va gagner un peu de productivité, etc.
35:14Mais en fait, cette IA doit être transformante. Elle doit révolutionner les métiers de l'entreprise.
35:20Elle a une capacité à aller très loin. Alors, ça nécessite d'abord d'avoir un accompagnement très métier.
35:25Il faut comprendre le métier, comprendre l'environnement, comment il va évoluer.
35:30Et je vais vous dire, on s'est déjà appliqué à nous, à Talon. Nos métiers vont être disruptés par l'IA.
35:35Nos métiers, que ce soit du conseil, que ce soit de la technologie, que ce soit du coding...
35:39Il faut continuer à embaucher des jeunes, rassurez-moi, parce que nous avons entendu beaucoup ça.
35:42Alors, on a du mal à embaucher des jeunes parce que l'IA va les remplacer.
35:45Et merci pour cette question. Alors, pourquoi on doit continuer, et c'est fondamental, d'embaucher des jeunes ?
35:51Parce que, même si effectivement, dans les tâches de coding, vraiment de production de code,
35:57l'IA amène un gain de productivité énorme, mais tant mieux parce qu'on va plus vite
36:02et on peut passer plus de temps à spécifier, à comprendre, à tester.
36:06Parce que, attention, il y a des environnements qui sont plus ou moins stables.
36:09Bref, tant mieux. Mais par rapport à cela, on a besoin de capacités qui sont IA natives.
36:16On a besoin d'avoir des consultants qui sont nés avec cette vague de l'IA,
36:21qui comprennent mieux que tous comment se l'approprier,
36:25comment faire en sorte que d'autres se l'approprient autour de soi.
36:28Et donc, on a besoin de cette jeunesse.
36:30Parce que, comme on a eu des digitales natifs il y a une dizaine d'années,
36:34maintenant, on a des IA natives.
36:35Et c'est super important pour mieux comprendre, mieux appréhender l'impact de la technologie
36:40dans la transformation des métiers de nos clients.
36:42Et puis, notre génération, nous, on est des IA migrants.
36:44Voilà.
36:45Oui, mais sachant qu'on l'adopte très bien, il y a malgré tout.
36:48On le voit bien.
36:50Aujourd'hui, je reviens sur cette partie infrastructure.
36:52Youssef, on voit les gros investissements des gens américains.
36:56Microsoft qui va...
36:57Alors, ils disent 10 milliards.
36:59Les chiffres sont toujours impressionnants.
37:00Après, on se rend compte que c'est sur plusieurs années, etc.
37:03Mais en tout cas, Microsoft Portugal, AWS en Allemagne, Google en Allemagne.
37:09On est heureux parce qu'on se dit que l'Europe est une terre de data center.
37:13La France, pourquoi ces géants américains viennent peut-être moins en ce moment ?
37:18Que connaît ton analyse ?
37:20Alors, je pense qu'il y a plusieurs choses.
37:23Déjà, peut-être que c'est moins présent maintenant, mais on voit dans les tuyaux des projets LLM de ces géants-là
37:30qui vont venir être entraînés en France les prochaines années.
37:32D'accord.
37:33Si on prend le programme Fast Track qui a été annoncé l'année dernière au niveau de Tous France,
37:37on se rend compte que c'est quand même des projets qui vont arriver à maturité plutôt en 2028.
37:40Donc, je sais que sur ces projets-là, on va avoir des géants américains qui vont venir s'y accoler.
37:45Donc aujourd'hui, j'ai envie de vous dire, le vrai sujet, c'est qu'on n'a pas encore les infrastructures
37:49qui sont sorties en France pour venir accueillir ces projets-là.
37:52Mais il y a de la demande de ces géants-là sur ces différents projets.
37:55Il ne faut pas s'affoler, il ne faut pas chercher à épiloguer dans ce domaine-là.
37:59Moi, c'est toujours la partie énergétique qui me fait un peu peur.
38:02On a beau dire en France, on a nos centrales nucléaires qui produisent beaucoup.
38:05Mais justement, quand on fait des data centers XXL, est-ce qu'on a cette crainte ?
38:10Comment on gère ce besoin qu'il va y avoir de plus en plus d'énergie dans les années à venir ?
38:17Que l'on soit clair, le prochain goulot d'étranglement sur la partie IA, c'est l'énergie.
38:23De manière assez mécanique puisque finalement, faire grandir à l'échelle, faire scaler de la data,
38:29faire scaler même du compute, c'est beaucoup plus simple que faire scaler l'énergie.
38:33Demain, créer une centrale solaire, créer une centrale nucléaire, c'est des programmes sur 5, 10, 15, 20 ans.
38:39Quand on nous parle de 500 mégawatts, une centrale nucléaire, c'est 1 gigawatt.
38:44Une tranche nucléaire, c'est exactement ça.
38:47La chance qu'on a en France, quoi qu'il arrive, c'est qu'aujourd'hui, on hérite finalement d'un tissu énergétique qui est très poussé.
38:54Aujourd'hui, on estime qu'il y a à peu près 5 gigawatts de disponibles sur le territoire national.
38:58On a l'un des réseaux de distribution les plus poussés au monde aujourd'hui avec tous les travaux que RTE ont pu amener.
39:08Donc, on a quand même une infrastructure d'énergie qui est mature et qui permettra d'alimenter ces centres de données-là.
39:15Et on est assez conscient et assez lucide que sur les 2-3 prochaines années, la France pourra totalement tirer son épingle du jeu.
39:21Nous, Valence, c'est un site qui est quand même conséquent.
39:25Mais on le prend quand même comme un site aujourd'hui où on va faire plutôt nos armes sur l'Europe.
39:29Un site pilote un peu, s'il est important.
39:31Voilà, plutôt pilote pour aller chercher ensuite des projets beaucoup plus conséquents en France, notamment sur ce qu'on appelle des gigafactories.
39:39Mais moi, en tout cas, personnellement, et chez CESTERS, on est assez confiants de l'avantage de la France sur cette partie infrastructure.
39:45D'accord, donc suffisamment d'extrusion.
39:47En tout cas, voilà, on reste confiant à travers ces annonces.
39:51Les Américains, ils continueront à grossir, mais les Français aussi.
39:55Justement, Philippe Cassoulot, quand on entend cette...
39:58Moi, j'aime bien, culture d'ingénieur, j'aime bien avoir les pieds bien ancrés.
40:02Aujourd'hui, vos clients, qu'est-ce qu'ils recherchent ?
40:08On parlait souveraineté tout à l'heure.
40:10On voit qu'il y a quand même la vitesse d'innovation, le rythme d'innovation.
40:15Parfois, je parle de l'IA.
40:17Le rythme d'innovation, il a du mal à se caler sur le rythme d'adoption en entreprise.
40:22Comment vous essayez de résoudre ça ?
40:25Je pense que 50% de la réussite du projet, c'est l'accompagnement post-projet.
40:30C'est le fait de lui faire une place à table à cette IA.
40:34Et notamment chez nos grands clients.
40:37Concevoir est une chose, adopter en être une autre.
40:40Et pour que de la conception à l'adoption, il y ait quand même un chemin qui soit réaliste
40:46et pas incantatoire ou pas imposé, il faut que cette IA, elle soit compréhensible.
40:53Il faut qu'elle dise ce qu'elle fasse.
40:55Il faut que chacun se dise, je sais pourquoi l'algorithme, il m'a donné cette réponse.
40:59Et je sais qu'il est plus puissant que moi, mais je sais comment il l'a fait.
41:02Et donc il y a une partie pour accompagner ces projets d'IA qui est une partie assez pédagogique
41:08et qui va consister à accompagner ensuite les utilisateurs pour qu'ils comprennent bien
41:12quelle était la logique sous-tendue, sous-jacente derrière cette IA et qu'ils se l'approprient pleinement.
41:18Parce que c'est vrai que derrière cette IA, il y a un côté magique.
41:21On le voit, on l'utilise au quotidien pour même des tâches bureautiques assez basiques de recherche.
41:27Mais on est toujours surpris par les réponses.
41:29C'est surprenant parce qu'il y a une capacité de calcul, une rapidité de calcul,
41:35qui permet d'aller chercher dans tout le web des centaines de milliers d'informations dans moins d'une seconde.
41:42Donc on est surpris par ça.
41:44Après, quelque part, l'algorithmie, ça reste de l'algorithmie et de la statistique un petit peu pour les LLM.
41:49C'est-à-dire qu'on n'invente rien.
41:51Et j'étais récemment avec une influenceuse qui me disait qu'elle rêvait de faire son appli IA d'influenceuse.
41:59Et je lui ai dit comment mettre dans l'algorithme le goût.
42:04Et grâce à Dieu, on a encore des choses qui nous appartiennent et que l'humain détiendra toujours.
42:09C'est le goût, c'est le sens, mais c'est fondamental.
42:11Alors, on peut s'approcher, on peut se dire qu'une influenceuse de la mode,
42:15elle va pouvoir rattacher un sac à main par son goût à un haut et à une jupe.
42:21Mais quelque part, qu'est-ce que pourra faire l'IA avec toute sa puissance ?
42:25Aller balayer le web pour dire toutes les images que j'ai trouvées.
42:28Et donc, ça ne va pas être créatif, ça sera moins créatif que son propre goût.
42:32Et après, on peut l'éduquer avec du renforcement, comme on dit, des techniques d'IA pour faire quelque chose de bien.
42:37Mais c'est là quand même qu'on peut se rassurer.
42:40L'humain reste fondamental et dans l'adoption et même très en amont pour concevoir ses applications d'IA.
42:47Ça complète, évidemment, ça vient s'appuyer sur ces grandes infrastructures.
42:52Un dernier mot là-dessus, justement, on parlait d'entraînement d'IA, on parlait des modèles plutôt d'inférence.
42:59Est-ce que ça, il va y avoir une convergence un peu quand on prépare les data centers du futur ?
43:06On se dit voilà, on va continuer à entraîner, mais finalement l'inférence va aussi se rapprocher un petit peu ?
43:12Clairement.
43:13Parler les besoins entre les deux.
43:14Nous, sur la maturité du marché qu'on suit depuis 3-4 ans aujourd'hui, on se rend compte que les premières infrastructures qu'on nous demandait,
43:20c'était avant tout des infrastructures d'entraînement.
43:23Puis, on est passé sur plutôt des points edge d'inférence.
43:27Et aujourd'hui, c'est vrai que ce qu'on nous demandait de dessiner, c'est des infrastructures qui sont assez hybrides.
43:31Donc, en fait, on a tout l'aspect réseau de l'inférence.
43:34Donc, on a des énormes montagnes de réseaux.
43:37Et derrière, on a très puissance de calculs d'un entraînement.
43:40Et donc, on a des infrastructures hybrides aujourd'hui qui naissent comme des zones cloud
43:45dans les nouvelles infrastructures qui sont construites, qui servent à la fois pour l'inférence et pour l'entraînement.
43:52de ces grands LLM.
43:55– Bien, merci à tous les deux de nous avoir éclairés à la fois sur la partie infrastructure,
43:59puis la partie plus haute sur les applications, l'intégration de cette IA.
44:04IA dont on parle beaucoup ici à Marseille depuis le forum IEM, Artificial Intelligence de Marseille,
44:10organisé par la tribune et BFM Business.
44:12Merci Youssef Al-Mansouri, CEO de Sesters.
44:14On vous laisse partir aux Etats-Unis, revenir en France et en tout cas en suivre vos sujets de près.
44:18Et Philippe Cassoula, directeur général de talent, merci de nous avoir fait l'amitié d'être avec nous.
44:22On retrouve d'ailleurs dans les hors-série de BFM Business, on retrouvera Mehdi Ouas qui sera avec nous
44:27pour parler d'IA et de santé parce que là aussi il y a beaucoup à dire.
44:30– Allez, on se retrouve tout de suite avec nos derniers invités, Florian Dueto, le patron de Dataiku.
44:37– Tech & Co Business, l'invité.
44:41– Allez, dernière partie de cette émission Tech & Co Business depuis l'IEM, l'Artificial Intelligence, Marseille.
44:47Grand événement sur l'IA organisé par la tribune et BFM Business avec beaucoup d'experts,
44:52beaucoup de belles start-up, de licornes et justement on en a une avec nous.
44:56Florian Dueto, bonjour. – Bonjour.
44:58– Merci d'être avec nous, CEO de Dataiku.
45:00Alors Dataiku c'est à la fois une licorne et un vétéran de l'IA
45:02parce que quand on dit fondé en 2013, ça fait déjà une douzaine d'années.
45:07Aujourd'hui à la vitesse à laquelle cela va, ça fait déjà pas mal d'années sur le secteur.
45:11Gros succès de Dataiku aujourd'hui, on déplace largement les 300 millions de dollars de chiffre d'affaires.
45:16Juste pour ceux qui connaissent l'entreprise, connaissent pas forcément deux, trois projets significatifs de Dataiku pour bien comprendre ce métier ?
45:25– Dataiku c'est une entreprise qui permet à tout le monde dans l'entreprise de créer des projets d'IA par soi-même.
45:33Et donc c'est une entreprise dans laquelle un directeur financier ou quelqu'un qui s'occupe de gérer les taxes va pouvoir fabriquer ses propres modèles pour comprendre comment les choses vont se passer.
45:44Quelqu'un sur une chaîne de fabrication va pouvoir comprendre mieux ses données et optimiser son travail au jour le jour.
45:51En fait c'est l'IA qui descend dans les métiers Dataiku et on a des clients aussi différents que BNP, Michelin ou LVMH, des grandes entreprises qui utilisent Dataiku en fait partout dans le monde et qui se transforment entre guillemets de l'intérieur.
46:05– Donc le plus long dans l'intégration c'est justement de bien identifier les datas, de bien identifier ce qu'on veut puis ensuite c'est aux clients quelque part de se débrouiller une fois que Dataiku, les experts Dataiku lui ont mis le pied à l'étrier, c'est ça l'idée ?
46:18– Oui parce que moi je crois fondamentalement en la valeur de l'expertise, c'est-à-dire chacun d'entre nous en fait connaît son métier, je crois.
46:25– Oui, a priori.
46:27– Et la valeur en fait de la data est nulle, elle a une valeur certes mais la vraie valeur en fait c'est quand on combine la data avec l'expertise de quelqu'un qui comprend son métier et qui va comprendre comment mieux utiliser cette donnée, comment mieux utiliser tous ces modèles d'intelligence artificielle pour construire quelque chose qui a de la valeur.
46:42– En ce moment la chose que nos utilisateurs créent c'est des agents, donc ils utilisent leur expertise pour comprendre comment combiner la donnée qui est un peu partout dans l'entreprise,
46:53leur expertise qui est comment les choses doivent se faire et ces modèles d'intelligence artificielle et donc ça peut être Mistral, ça peut être OpenAI, ça peut être Anthropic,
47:00tous ces noms qui sont maintenant bien connus pour créer des agents qui vont leur permettre d'augmenter leur métier.
47:05– Alors aujourd'hui Dataiku 1300 personnes, je l'ai dit plus de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires, ça veut dire une présence à l'international,
47:13est-ce que vous voyez Florent Duoto un niveau de maturité différent entre des clients que vous avez aux Etats-Unis, en Angleterre, en France ou ailleurs en Europe
47:25ou est-ce que dans la France, l'Europe, on est bien dans le mouvement ?
47:28– Oui je la vois, je la vois parce que je l'ai vu dans les différentes vagues de data ou d'IA où à chaque fois il y avait quelques mois,
47:36quelques années finalement d'avance entre notamment les Etats-Unis et l'Europe dans le mode et la vitesse de la mise en place de ces investissements.
47:44C'était le cas il y a 5 ou 10 ans sur les premières vagues de mise en place de la data et en ce moment sur l'IA,
47:49en effet je vois aux Etats-Unis une appétence, une appétence d'achat, une appétence d'investissement, des montants d'investissement qui sont juste plus importants.
47:57Pourquoi ? C'est parce que je pense qu'aux Etats-Unis il y a une capacité à prendre des risques mais aussi une compréhension des technologies d'IA
48:02qui est plus pointue par les dirigeants.
48:05– Ils sont peut-être plus prêts aussi à transformer leur process alors que nous on met un peu plus de temps à les transformer, c'est un peu ça aussi ?
48:13– C'est un peu ça aussi et c'est parce que l'enjeu pour les entreprises en effet c'est de créer des agences
48:18et de parler avec des chatbots comme on dit mais plus largement c'est de transformer plus en profondeur
48:23tous ces process critiques dans l'entreprise et qui nécessitent des coûts faramineux.
48:29C'est pas juste en effet de fournir un chatbot à tout le monde pour trouver comment payer ses notes de frais,
48:35il s'agit plus largement que ça.
48:37Si je suis une banque comment est-ce que je peux décider d'accepter, d'accompagner, d'embarquer de nouveaux clients plus rapidement
48:44sans avoir un process administratif faramineux, si je suis un grand industriel comment est-ce que je peux piloter ma production,
48:51comprendre comment optimiser commandes sans avoir 300 personnes qui échangent des classeurs Excel
48:57ou si je suis une grande pharma comment est-ce que je peux manipuler et lancer des études cliniques à l'échelle
49:02sans y dépenser des milliards dedans.
49:04C'est ça qui explique un peu pourquoi on entend parfois ce refrain des entreprises qui doutent sur le héroïsme
49:12parce que finalement elles n'acceptent pas, c'est toujours complexe, on a déjà ces process
49:16mais elles ne transforment pas assez vite leurs process, il y a un peu de ça ?
49:21Et alors il ne faut pas juger parce que c'est complexe, on est en train de parler de la plus grande transformation du travail
49:25de notre vie à chacun d'entre nous, en tout cas moi, et je pense qu'en fait on va voir une transformation du travail
49:33dans les 5 ou 10 ans sur lesquels on est encore un peu naïf, quand on fabrique des agents en 2025
49:39c'est un peu comme quand on fabriquait des sites web en 1995, on était très naïf à l'époque
49:44on fabriquait des sites web en se disant qu'on allait gagner de l'argent
49:47alors qu'on n'avait pas encore compris que blog post ou e-commerce étaient des mots qui existaient
49:51ou qu'est-ce que ça voulait dire ? Et c'est un peu le monde de l'IA aujourd'hui
49:56et je pense que du coup ce que ça veut dire pour les entreprises c'est qu'il y a une ambition à avoir
50:01et une confiance à avoir en elle-même et cette confiance pour moi elle doit venir de la capacité de leurs employés
50:07à adopter ces technologies d'IA pour augmenter et automatiser leur propre travail
50:12ça c'est cette notion fondamentale, il ne s'agit pas juste d'aller chercher les meilleurs consultants de la planète
50:17et d'espérer, il s'agit de comprendre comment son entreprise va pouvoir se transformer
50:23Alors Florian, aujourd'hui on est dans un secteur, l'IA, où les valorisations explosent
50:27enfin on a plein d'exemples, mais on sent que la rentabilité reste un défi
50:32est-ce que justement on n'est pas en train de finalement, alors je ne parle pas de bulle
50:36mais de plutôt avoir un retour au réalisme un peu
50:40ce qu'il faut faire c'est aider les clients à transformer leur process
50:45et c'est comme ça que ça va générer du chiffre d'affaires ?
50:48Je pense qu'il y a un retour au réalisme qui va arriver très vite
50:51parce qu'en effet il y a eu une vague d'investissement d'IA qui était dans l'infrastructure
50:55après on en parlait, c'est-à-dire la capacité, qui existe encore, de la capacité à faire tourner ces modèles
51:00ensuite cette infrastructure s'est déplacée dans des dépenses des entreprises
51:06pour s'engager auprès de différents fournisseurs pour consommer ces fameux tokens
51:11c'est-à-dire cette capacité à utiliser les LLM pour nouveaux projets
51:14mais alors maintenant il faut développer ces projets, il faut trouver de la valeur
51:18et en effet ce n'est pas juste en ayant un chatbot d'entreprise qu'on va dépenser des millions en tokens
51:23pas du tout, pas du tout
51:24mais par contre il faut être capable de mener à bien ces grands projets de transformation
51:28qui vont amener le ROI qui fait qu'ensuite on ne réfléchira plus au coût de l'IA
51:34on réfléchira plutôt à quelle vitesse on peut continuer à l'adopter
51:36Je veux savoir, qu'est-ce que ça change aussi ?
51:39J'ai lu quelque part, vous disiez, la nouvelle frontière selon Dataiku
51:45c'est de passer de l'IA générative à l'IA agentique
51:47qu'est-ce que ça change au sein de la conception de la plateforme Dataiku ?
51:52Qu'est-ce que vous avez fait évoluer sur cette plateforme pour basculer vers cette...
51:55déjà l'IA générative parce que vous étiez là avant
51:57même si vous l'utilisez depuis plus longtemps que nous, grand public
52:00mais pour basculer vers cet IA agentique ?
52:03On a rajouté dans la dernière année dans notre plateforme
52:05tout ce qu'il faut pour pouvoir créer des agents simplement dans la plateforme
52:08et encore une fois l'idée c'était de permettre à tout à chacun dans l'entreprise
52:11de pouvoir le faire par soi-même
52:12tout en ayant une forme de contrôle
52:14parce que la notion de confiance ou la notion de contrôle est importante en agentique
52:17parce qu'en fait par défaut ça ne marche pas
52:19Oh là là !
52:21En effet, l'agentique ça ne marche pas par défaut
52:23il faut tester, il faut vérifier, il faut contrôler
52:25le modèle va pouvoir changer d'avis et ça je pense qu'on le sait tous
52:27puisqu'on utilise tous le chat GPT au quotidien
52:30et on voit bien que parfois il ne fonctionne pas du tout
52:32Il bifurque un peu
52:34Et en effet, il ne s'agit pas juste en plus d'avoir des LLM
52:38il s'agit de le combiner avec ses process et sa donnée d'entreprise
52:41Une banque ne va pas se mettre à octroyer des crédits
52:43en demandant un chat GPT si le client a l'air gentil
52:45Il faut mettre en place des vrais processus et des vrais contrôles
52:48pour s'est vrai automatiser mais le faire dans un cadre raisonnable pour l'entreprise
52:52Ce qui a fait le succès aussi de Dataiku, c'est que vous avez, dès le départ
52:55été un des premiers à défendre une IA centrée sur la gouvernance, la transparence
53:00c'est un peu ce que vous dites là aujourd'hui
53:01ça, ça fait partie aussi, aujourd'hui c'est un critère clé
53:03enfin ce sont des critères clés
53:04Et c'est un critère clé pour les entreprises qui se transforment
53:07mais en particulier pour les plus grandes entreprises
53:08C'est pas juste pour les secteurs dits régulés
53:11c'est-à-dire par exemple
53:12les grandes entreprises pharmaceutiques
53:15ou la santé
53:16ou la finance ont effectivement besoin
53:18de transparence et de confiance parce que c'est au cœur de leur proposition de valeur
53:22mais quand on applique l'IA par exemple dans le secteur industriel
53:24les problématiques de qualité sur les objets créés
53:28ou les problématiques de risque sur les chaînes de fabrication
53:30font qu'on est aussi très prudent quand on utilise l'IA
53:33l'IA ne peut pas se tromper
53:34et donc plus une entreprise est grande
53:36plus cette notion de gouvernance et de confiance est importante dans la mise en place de l'IA
53:39Et bien merci Florian Dueto d'être venu nous parler de Dataiku
53:43voilà, belle entreprise française
53:46je ne sais pas s'il faut continuer à dire licorne ou start-up
53:48on a en tout cas une belle entreprise française
53:501300 personnes déjà pour une entreprise créée il y a tout juste 12 ans
53:53et qui accompagne justement les entreprises à se transformer avec l'IA
53:58merci d'avoir été avec nous
53:59merci de nous avoir suivis à l'AIM au stade Vélodrome de Marseille
54:02c'est pour ça que vous voyez ce stade derrière moi
54:05l'AIM c'est l'Artificial Intelligence Marseille
54:08l'événement organisé par la Tribune
54:10et BFM Business
54:11on se retrouve la semaine prochaine
54:12on sera sans doute là de retour en plateau
54:15excellente semaine sur BFM Business
54:16Tech & Co Business sur BFM Business
54:21BFM Business
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