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00:00Europe 1, Eliott Deval et vous.
00:0311h18 sur Europe 1 et si vous nous rejoignez à l'instant dans Eliott Deval et vous,
00:06on abordait dans cette première partie d'émission la plainte de Laurent Nouniez
00:09contre Pierre-Emmanuel Barré qui compare les forces de l'ordre à Daech sur Radio Nova.
00:14En studio avec nous pour en parler Alexandre Devecchio, bien sûr du Figaro,
00:18Georges Fenech, ancien magistrat et en ligne avec nous, bien sûr, toujours Jean-Christophe Couvy,
00:23secrétaire nationale, Unité Police.
00:24Et si vous nous rejoignez à 11h18 sur Europe 1, réécoutons donc Pierre-Emmanuel Barré,
00:31humoriste, ex-France Inter et désormais Radio Nova.
00:36Non, ils vont pas se réveiller un matin et admettre que ces institutions sont structurellement brutales,
00:39racistes et déresponsabilisantes. Mon enquête ira plus vite.
00:43Des viols, des mutilations, des meurtres et des mecs qui se filment en train de faire tout ça en se marrant.
00:47En fait, la police et la gendarmerie, c'est Daech avec la sécurité de l'emploi.
00:51Merci de m'avoir écouté.
00:52Je me tourne une nouvelle fois vers vous, Jean-Christophe Couvy.
00:58Je rappelle que vous êtes secrétaire nationale, Unité Police.
01:01Je me suis posé la question vraiment tout au long de la matinée,
01:04savoir si ça avait un sens de parler de cet homme que les Français, le grand public, ne connaît pas forcément.
01:11Et c'est la prime à l'outrance, c'est-à-dire que vous êtes en train d'injurier toute une profession,
01:17toute une institution et c'est en quelque sorte la publicité indirectement qu'on est en train de lui faire.
01:26Donc, est-ce que finalement, on ne tombe pas dans le piège tendu par Pierre-Emmanuel Barré ?
01:32Si piège, il y a bien sûr, Jean-Christophe Couvy.
01:35C'est sûr qu'on lui donne une tribune.
01:38En parlant de lui, on lui fait de la pub et c'est le buzz peut-être que lui recherche in fine.
01:42Donc, ça, on peut tomber dedans.
01:44Mais après, effectivement, on se cache toujours derrière l'humour.
01:49Il y a dix ans, effectivement, c'était Charlie.
01:51Tout le monde est dans la rue en disant, il y a la liberté d'expression, il faut qu'on garde cette liberté, etc.
01:55Sauf que là, on n'est plus dans la liberté d'expression classique, puisque c'est quand même une attaque.
02:00Donc, c'est un tract contre, effectivement, les forces de l'ordre.
02:04Et on ne peut pas se défendre, en fait.
02:05Il n'y a pas de contradictoire.
02:06Donc, sous forme d'humour, encore une fois, on dit tout et son contraire.
02:10Sauf que ça a toujours existé des humoristes qui critiquaient la police.
02:14Et nous-mêmes, je veux dire, on prenait ça aussi à la rigolade.
02:16Mais tout le monde n'est pas Coluche.
02:18Coluche, il avait la classe, il avait du talent.
02:20Or, il savait expliquer et narrer, justement, des choses sous forme de traits d'humour et qu'il faisait rigoler.
02:28Il y a des personnes qui n'aimaient pas forcément la police au début, mais vous voyez, qui cotisent.
02:32Renaud, par exemple, a toujours donné à Orphéopolis, les orphelins de la police.
02:36Gainsbourg allait passer tous ses réveillons, ses premiers lents, avec le commissariat au Halle,
02:42parce que les policiers avaient retrouvé son enfant qui était parti, qui avait disparu.
02:46Donc, vous voyez, tous ces hommes-là qui, des fois, publiquement, on pourrait dire qu'ils n'aiment pas la police.
02:51En fait, ils avaient cette classe.
02:53Aujourd'hui, on a une génération d'humoristes, entre guillemets, qui n'ont pas cette classe et ce talent.
02:59Voilà, donc, effectivement, c'est décevant parce que ça touche les familles de policiers.
03:05Je peux vous dire qu'on paye un lourd tribut dans les familles.
03:09Juste, la police, depuis le début de l'année, c'est 34 suicides.
03:12Voilà, on en est là.
03:13Tous les deux jours, il y a un policier qui est agresseur service.
03:17Et toutes les 90 minutes, il y a un policier qui est blessé en service.
03:20Voilà, ça, c'est les chiffres de la police, la réalité.
03:23Après, effectivement, prendre deux cas, trois cas et en faire une généralité,
03:28franchement, c'est déplacé.
03:30Surtout, quand on fait les dix ans du Bataclan et des attentats parisiens,
03:37je trouve que c'est vraiment très déplacé et ça n'arrive pas au bon moment.
03:40Et je traite de ce sujet ce matin dans Éliott de Vallée-Vous.
03:44On en parle ce matin.
03:45C'est aussi pour apporter le contradictoire et vous donner la parole,
03:50cher Jean-Christophe Couville.
03:52Je rappelle que vous êtes secrétaire nationale Unité.
03:54C'est un sujet qui est très important.
03:56Où est la frontière entre l'humour, le militantisme,
04:00entre la blague et l'injure,
04:02entre l'humour et l'incitation à la haine ?
04:06J'ai souvenir d'une décision en 2021, par exemple,
04:10de Dieudonné qui est condamné à 9000 euros d'amende en appel pour sa chanson « Shoah ».
04:15Il faisait une chanson en disant « Shoah ananas ».
04:19Donc, il a été condamné pour cette chanson.
04:24L'humoriste était jugé pour complicité d'un jure à caractère antisémite
04:27après la publication d'une vidéo et d'une chanson intitulée « C'est mon Shoah ».
04:33On est avec Rémi parce que c'est là aussi essentiel de prendre le pouls des auditeurs
04:38et de savoir ce qu'ils en pensent.
04:40Rémi, bonjour.
04:42Bonjour, bonjour à tous.
04:43Merci d'être en direct pour Elliot de Valevoo sur Europe 1.
04:48Merci à vous.
04:48J'imagine, est-ce que vous aviez entendu la séquence auparavant
04:52ou vous ne l'aviez pas entendue, cher Rémi ?
04:54Non, justement, je l'ai entendu pour la première fois quand vous en avez parlé tout à l'heure.
05:00C'est pour ça que j'ai pris directement mon téléphone pour appeler, pour réagir à ça.
05:05Et alors, vous en pensez quoi ? Est-ce que c'est une erreur d'en parler ?
05:07Est-ce que vous avez été choqué par les propos ?
05:09Est-ce que vous comprenez la décision du ministre de l'Intérieur de porter plainte ?
05:13Ah oui, je pense que...
05:16Enfin, j'ai été choqué par les propos.
05:19Je comprends la décision du ministre de porter plainte,
05:23mais il va falloir même aller plus loin que juste une plainte.
05:27Il va falloir sûrement revoir que...
05:30Peut-être que l'Arcôme se saisisse même de cette affaire.
05:33Parce qu'ils sont capables de fermer des chaînes qui ne leur font pas plaisir.
05:37Mais là, il va falloir peut-être penser à analyser les radios qui diffusent ce genre de propos,
05:41qui laissent diffuser ce genre de propos.
05:44Il va falloir peut-être aller fouiller un peu plus loin
05:47pour voir ce qui se passe réellement dans ce genre de médias.
05:50Donc, on comprend totalement l'idéologie et les idées qu'ils veulent diffuser à tout le monde.
05:56Et en même temps, ils ont un public, puisque c'est Radio Nova,
06:00c'est la radio d'un certain Mathieu Pigasse,
06:03qui est le premier à donner des leçons de morale,
06:06et qui lui-même explique que s'ils se mobilisent dans les médias,
06:11c'est pour lutter contre l'extrême droite.
06:13Et les scores sont très bons pour Radio Nova,
06:17qui, avec, comment s'appelle-t-il,
06:20celui qui avait comparé Benjamin Netanyahou à un nazi sans prépuce.
06:24Guillaume Meurice.
06:26Quelqu'un qui était peut-être non pas connu du grand public,
06:29et qui, à travers cette polémique,
06:31là aussi a capté une certaine audience,
06:35une mouvance peut-être plus radicale.
06:37Et ça a un public, la question c'est où est la limite ?
06:41Je pense que ça va être très intéressant de voir ce que va faire la justice.
06:45Alexandre Devecchio disait,
06:46certains, sur d'autres sujets,
06:48des personnalités de droite, de droite radicale,
06:51ont été très rapidement et fermement condamnés
06:54pour avoir tenu des propos sur les questions de sécurité,
06:56sur les questions d'immigration.
06:58Est-ce que là, aujourd'hui, on est face à un humoriste qui fait une blague,
07:02et seulement une blague,
07:03où est-ce que c'est allé trop loin, et c'est à la justice de le déterminer ?
07:07Et ça va être très intéressant de voir ce qu'il va se passer, Georges Fenech.
07:11Mais c'est...
07:11Voyez Rémi, par exemple.
07:12Rémi, il ne l'avait pas entendu.
07:13Je suis sûr que les centaines de milliers d'auditeurs
07:16qui nous écoutent sur Europe 1,
07:18ce matin,
07:19il n'y en a peut-être même pas 2, 3%
07:21qui avaient entendu parler de cet homme,
07:25Pierre-Emmanuel Barré,
07:27et également de sa déclaration.
07:30Non mais, Elliot,
07:30et je m'adresse évidemment à Alexandre,
07:32on est tous très, très attachés à la liberté d'expression,
07:36à la liberté de la presse,
07:37à la liberté de faire de l'humour,
07:40la liberté, elle est garantie par la Constitution,
07:43par la loi de 1881, etc.
07:45Mais, toute liberté,
07:46et celle-ci en particulier,
07:48elle a ses limites.
07:49Vous ne pouvez pas, par exemple,
07:50violer le secret d'instruction,
07:52au nom de la liberté de la presse.
07:53Vous ne pouvez pas violer le secret défense.
07:57Vous le faites des fois, oui, mais...
07:58On ne peut pas provoquer à la haine raciale,
08:03on ne peut pas...
08:04Vous voyez, il y a des limites
08:05qui sont des limites de l'ordre public,
08:07et vous ne pouvez pas diffamer,
08:08vous ne pouvez pas injurier.
08:10Là, c'est de l'injure publique,
08:11vis-à-vis d'un grand corps qui est la police.
08:13Donc, ça mérite condamnation.
08:15Le mot de la fin avec vous, Alexandre Devecchio.
08:17Non mais, que ça mérite condamnation,
08:18je vous rassure,
08:19je ne vais pas pleurer sur son sort.
08:20Moi, je pense qu'il mérite surtout
08:21un procès pour manque de talent,
08:23et surtout, ceux qui l'emploient
08:24méritent un procès,
08:25parce qu'il était employé avant Radio Nova
08:28par France Inter et par le service public.
08:30Mais là, vous faites la police de l'humour.
08:32Pardonnez-moi, Alexandre Devecchio.
08:33Il y a un petit problème, quoi.
08:34Non, je ne fais pas la police de l'humour
08:36parce que je pense qu'il n'est pas marrant,
08:37il est militant.
08:38Donc, c'est pour ça que je dis
08:39qu'il manque de talent.
08:40Un humoriste, ça doit faire rire.
08:43Avant tout, pour autant,
08:45je pense que s'il fallait faire des procès
08:46à toute la connerie du monde,
08:48on n'en finirait pas.
08:49Ah oui, mais si les députés
08:51allaient taxer la connerie,
08:52je peux vous dire qu'on serait très riches en France.
08:54Oui, exactement.
08:54Je pense que c'est bien
08:55qu'on lui fasse un procès médiatique,
08:56je pense que c'est bien qu'on en parle,
08:58qu'on voit ce qu'on diffuse
08:59sur certaines chaînes de radio,
09:01qu'on voit comment pensent
09:03certains humoristes militants
09:04qui étaient appointés
09:05par le service public.
09:06Ça, c'est très bien.
09:07Après, est-ce qu'il fallait faire
09:08un procès encombré,
09:09les tribunaux qui sont déjà
09:10encombrés pour ça ?
09:12Je ne suis pas sûr,
09:13surtout que ça risque de se retourner
09:14contre les vrais défenseurs
09:16de la liberté d'expression.
09:17Un grand merci, Rémi,
09:18d'avoir pris votre téléphone,
09:20réagi en direct.
09:21C'est ça aussi qui est plaisant
09:23dans cette émission,
09:24c'est que vous nous écoutez,
09:25vous avez bien compris,
09:26vous pouvez prendre votre téléphone,
09:27réagir en direct,
09:28et c'est vous qui donnez
09:29le tempo de cette émission.
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