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  • il y a 3 jours

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00:00Benjamin Quamboulive, vous nous avez rejoint, vous êtes porte-parole d'Alternative Police CFDT,
00:05c'est un plaisir de vous avoir sur le plateau.
00:07Si on vous a demandé de venir, c'est que c'est très intéressant ce qui se passe depuis une semaine
00:14autour de cette émission de Radio Nova qui s'appelle La Dernière
00:19et de cette chronique dite humoristique de Pierre-Emmanuel Barré.
00:24Alors, pas grand monde le connaissait avant et peut-être que ça s'appelle la prime à l'outrance
00:30et c'est faire parler de soi, mettre la lumière en attaquant les policiers.
00:36Il s'est permis dimanche dernier, dans une chronique, je le répète, dite humoristique,
00:40de comparer Daesh à la police.
00:43C'est une séquence qui dure cinq minutes d'une violence inouïe
00:47où finalement, en l'écoutant, on se dit mais où est la frontière entre l'humour et le militantisme politique ?
00:54Des humoristes ont été condamnés précédemment, je pense par exemple à Dieudonné
00:59puisque la justice avait considéré qu'il n'était plus sur le terrain de l'humour
01:03lorsqu'il chantait « show ananas »
01:05mais qu'il était sur un terrain d'incitation à la haine, d'injure
01:09et il a été condamné en première instance et en appel.
01:13Il s'avère que Pierre-Emmanuel Barré est visé par une plainte,
01:17une plainte du ministre de l'Intérieur Laurent Nouniez
01:20qui qualifie d'inqualifiable justement les propos.
01:23Il dénonce des propos inqualifiables prononcés par cet humoriste.
01:28On aurait pu imaginer que Pierre-Emmanuel Barré allait présenter ses excuses.
01:32Bien au contraire, il se justifie, il persiste et signe sur les réseaux sociaux
01:36puisque Radio Nova défend la liberté d'expression après une plainte de Laurent Nouniez
01:41et il marque « Nova propre et sans bavure, entre parenthèses, ça change de la police ».
01:49Écoutez ce que disait ce fameux humoriste dimanche dernier.
01:52Non, ils vont pas se réveiller un matin et admettre que ces institutions sont structurellement brutales,
01:56racistes et déresponsabilisantes.
01:58Mon enquête ira plus vite.
01:59Des viols, des mutilations, des meurtres et des mecs qui se filment en train de faire tout ça en se marrant.
02:04En fait, la police et la gendarmerie, c'est Daesh avec la sécurité de l'emploi.
02:08Merci de m'avoir écouté.
02:09Et dans cette séquence qui dure cinq minutes, il parle du ministre de l'Intérieur comme d'une cuve à pisse.
02:17Pardonnez-moi de le dire ainsi, chers auditeurs, mais c'est comme ça que Pierre-Emmanuel Barré parle
02:21et du ministre de l'Intérieur et vous avez entendu donc de la police.
02:24Benjamin Cambouliv, porte-parole d'Alternative Police CFDT, vous lui répondez quoi ?
02:29C'est une honte de A à Z, tout son propos, que j'ai dû souffrir d'écouter en entier.
02:37C'est à vomir, bien sûr que ça a condamné.
02:39Bien sûr que ça a condamné, c'est quelqu'un qui fait son beurre en surfant sur cette haine de la police,
02:44mais bien plus largement, sur la haine de l'État, la haine propagée par des extrémistes de gauche
02:50qui sont entièrement acquis à sa cause.
02:52Dans la salle, on entend le haqab qui est crié assez distinctement.
02:57Alors haqab pour les auditeurs qui ne savent pas.
03:00Polkob, sur Bastard.
03:00Voilà, tous les policiers sont des bâtards.
03:02C'est ça, et ils comparent donc la police nationale à Daesh.
03:06Et ce que dit la personne qui partage le micro avec lui, c'est qu'il va se produire au Bataclan, ce monsieur.
03:11Et il compare la police nationale à Daesh.
03:14Donc ce qu'on peut se demander quand même, c'est est-ce qu'il y a possibilité de penser deux secondes aux victimes,
03:18de penser deux secondes à mes collègues intervenants,
03:20ou est-ce que vraiment on a un système qui nous contraint à nous coucher devant ce genre de personnes,
03:25ad vitam aeternal ?
03:26Ce n'est pas de la liberté d'expression qui permet absolument tout et n'importe quoi.
03:30Ce n'est pas de l'humour qu'il fait, ce n'est pas du sarcasme.
03:32Là, il est très clairement sur de la politique, sur des insultes, sur de la diffamation.
03:38Et encore une fois, ce n'est pas que la police qui est visée, c'est vraiment l'État.
03:42Parce que pour mémoire, les policiers sont des fonctionnaires.
03:44Donc si les policiers sont des violeurs, sont des violents, et qui sont recrutés par l'État,
03:49il nous explique simplement que c'est l'État qui est Daesh, puisqu'il nous recrute comme ça.
03:51Voilà. Donc son discours ne doit pas passer, devrait être sanctionné.
03:56Mais comment ça se passe concrètement ?
03:58Ça va dépendre de l'appréciation du magistrat.
04:01Mais dans tous les cas, la sanction sera faible, la sanction sera dérisoire.
04:05Vous avez deux cas de figure.
04:06Soit c'est un magistrat qui est très orienté politiquement,
04:08et qui va lui prêter le bouclier de la liberté d'expression,
04:11donc auquel cas le parquet va faire appel,
04:13ou alors il aura une sanction.
04:14Mais c'est quoi la sanction ? C'est un avertissement pénal probatoire ?
04:17C'est une amende ? C'est rien qui va l'affecter ?
04:18Oui, mais regardez par exemple Dieu donné aujourd'hui,
04:21il ne peut plus se produire dans des très grandes salles en France.
04:25Il a été marginalisé parce que condamné à plusieurs reprises,
04:29et notamment parce que la justice considérait que dans ses spectacles,
04:34il y avait cette incitation à la haine.
04:36Et donc aujourd'hui, vous avez des annulations de spectacles de Dieu donné,
04:40parce qu'il y a un risque de trouble à l'ordre public.
04:43Moi, ça va être très intéressant de voir ce qui va se passer effectivement sur le terrain judiciaire.
04:49C'est une question qui est essentielle, Sébastien Ligné.
04:52D'abord, vraiment depuis le début du week-end, je me suis posé la question,
04:55est-ce que c'est important d'en parler ?
04:57Parce que quand vous en parlez, vous faites la promotion en quelque sorte.
05:00Madame, personne ne connaissait.
05:01C'est sûr que les grandes salles de Dieu donné qu'il pouvait faire, lui ne les fera pas.
05:04En tous les cas, il allait se produire au Bataclan.
05:07Ce n'est pas non plus une salle, ce n'est pas une cave, le Bataclan.
05:10Il y a, je crois, 1500 personnes qui peuvent assister à un spectacle au Bataclan.
05:16Au-delà de ça, où est la frontière entre l'humour et le militantisme politique ?
05:24Moi, je trouve que la loi, elle est très bien faite aujourd'hui.
05:26Et je trouve qu'on a la vision de la liberté d'expression française et parfaite.
05:31C'est qu'il y a une limite. On n'est pas dans une liberté d'expression à l'américaine
05:34où vous pouvez absolument tout dire, tout faire.
05:36Vous pouvez faire, si vous voulez, une manifestation du Ku Klux Klan
05:39dans une rue américaine sous prétexte que c'est de l'humour et ça va passer.
05:42Nous, il y a un cadre. C'est-à-dire qu'il y a des limites, l'incitation à la haine,
05:46l'antisémitisme, qui sont très bien faites.
05:48Et quand certains dépassent les limites, ils sont condamnés.
05:51Là où je trouve ça insupportable, c'est un, de le faire la semaine
05:55ou à l'approche de la commémoration du 13 novembre.
05:58Ça, c'est insupportable. C'est une insulte hallucinante à tous les intervenants,
06:02les primo-intervenants qui ont dû attendre d'ailleurs pour certains 10 ans
06:05avant de recevoir la Légion d'honneur. Ça, c'est insupportable.
06:08Et le deuxième point, c'est la posture qu'il prend.
06:10C'est-à-dire que c'est cette fameuse humour de gauche qui se dit subversif.
06:15Si vous voyez ça, c'est le grand humour de gauche. On est subversif.
06:17Alors qu'en réalité, c'est tellement facile.
06:19C'est tellement facile dans ce pays de faire des blagues sur les policiers,
06:23sur les riches, sur les gens de droite, sur les catholiques.
06:26Voilà, c'est facile, c'est des cibles faciles.
06:28Le vrai humour subversif, mais ils ne le feront pas,
06:30ce serait de faire des blagues sur tout le monde.
06:32Ce serait de faire des blagues sur les musulmans.
06:34Ce serait de faire des blagues sur les transsexuels.
06:36Voilà, c'est ça l'humour subversif.
06:38C'est ça, un humour qui s'attaque à tout le monde.
06:40Et quand on s'attaque à tout le monde avec une certaine caricature,
06:44avec un certain degré d'humour, alors on ne s'attaque à personne.
06:46Parce que tout le monde en prend pour son grade.
06:48Et donc, il n'y a pas un sentiment de s'attaquer à une communauté.
06:51Et d'ailleurs, il se cache en disant, mais c'est l'esprit Charlie,
06:53c'est la satire, etc.
06:54Pardonnez-moi, si vous attaquez tout le monde,
06:57comme le fait Charlie Hebdo, parfois de manière très rude,
07:00là, d'accord, mais là, comme vous dites,
07:03il y a un terrain de chasse.
07:05C'est d'attaquer la police.
07:07Dans une séquence, vous l'avez très bien dit,
07:09on était à quelques jours des commémorations du 13 novembre 2015.
07:13Ça va vraiment m'intéresser d'avoir les auditeurs sur ce sujet
07:16et de savoir si eux aussi ont été choqués
07:18par cette chronique dite humoristique sur l'antenne de Radio Nova.
07:24Il y a un public, hein ?
07:25Il y a un public qui est de plus en plus nombreux chez Radio Nova.
07:29Monsieur Pigasse, le propriétaire qui assume de se lancer dans les médias
07:34en disant, moi, c'est une politique de gauche
07:38pour lutter contre l'extrême droite.
07:40C'est que les anciens de France Inter.
07:42Qu'il aille jusqu'au bout, qu'il invite désormais,
07:45puisque c'est la liberté d'expression qu'il défend à travers ça,
07:47qu'il invite Dieu Donné,
07:49qu'il lui fasse faire une chronique sur Radio Nova.
07:51Vous souhaitiez réagir, Benjamin Camboulivre ?
07:53Oui, ce que je voulais dire, c'est que pendant qu'on a un système
07:55qui n'arrive pas à contrer ce type de discours,
08:00la haine anti-police, elle se banalise encore et toujours plus
08:04parce que vous avez une incitation directe à rejeter l'autorité de l'État,
08:08à rejeter l'autorité de la police.
08:09Pourquoi les respecter, les policiers, quand ils sont décrits de la sorte ?
08:13Donc, il faudra arrêter de s'étonner,
08:15de voir que les refus d'obtempéries augmentent, par exemple,
08:17puisque l'autorité de la police n'a aucune pertinence.
08:20Et c'est même une caution morale, une de plus,
08:23donnée à ceux qui s'en prennent physiquement,
08:25aux forces de l'ordre.
08:25On vous explique que la police, c'est Daesh,
08:27donc c'est même bien de taper dessus.
08:29Et effectivement, le public, c'est le même.
08:30Non, mais cet humoriste, Pierre-Emmanuel Barré, a été soutenu par qui ?
08:35Par les soulèvements de la terre.
08:36Alors, les auditeurs se disent, qu'est-ce que c'est les soulèvements de la terre ?
08:39C'est une association militante, radicale, pro-écologie,
08:44qui, par exemple, était à Sainte-Soline.
08:46Qu'est-ce que c'est Sainte-Soline ?
08:47Sainte-Soline, c'est 66 gendarmes blessés en mars 2023.
08:52D'accord ?
08:52Et Sainte-Soline, c'est l'écoterrorisme,
08:54ce n'est pas mon expression,
08:56c'était l'expression du ministre de l'Intérieur à l'époque,
08:58Gérald Darmanin.
09:00La association qui a failli être dissoute, d'ailleurs.
09:01Bien sûr, mais vous voyez, le climat,
09:03il est soutenu par les soulèvements de la terre,
09:06en disant d'ailleurs,
09:06le tweet des soulèvements de la terre est passionnant,
09:08ils disent, tant mieux,
09:10cette chronique n'avait pas été suffisamment relayée.
09:14Merci à Laurent Nouniez de porter plainte,
09:16parce que vous lui donnez un second souffle.
09:18Éric Revelle, vous avez été patron de station de radio.
09:21Vous dites quoi, M. Pigasse, aujourd'hui ?
09:22Je lui dis qu'il va sans doute, j'espère,
09:26avoir l'ARCOM sur le dos aussi,
09:28l'autorité de régulation des médias,
09:29parce que là, c'est quand même, comme vous le dites,
09:31mais moi je vais plus loin,
09:32c'est une incitation,
09:33c'est une justification de l'incitation à la violence
09:35contre la police et contre les gendarmes.
09:37C'est ça en fait, parce que quand vous dites,
09:38alors il y a eu récemment des dérapages,
09:43des bévues policières,
09:45certains de vos collègues ont été accusés de viol.
09:47Mais globalement, globalement,
09:49si on n'avait pas la police,
09:50si on n'avait pas la gendarmerie aujourd'hui,
09:53dans quel état serait ce pays ?
09:55Dans quel état serait-il ?
09:56Donc M. Pigasse, qui assume d'être de gauche,
09:58il a le droit,
10:00mais est-ce qu'il soutient la déclaration de son chroniqueur ?
10:05Est-ce que l'ARCOM va se saisir de ce dérapage
10:08qui est une incitation à la violence
10:11contre la police et la gendarmerie dans ce pays ?
10:15C'est ça qui m'intéresse maintenant.
10:16Parce que comme vous l'avez dit,
10:18la justice, sans doute,
10:21suivant ceux qui vont regarder cette plainte,
10:25s'ils ont un biais idéologique,
10:27ils considéront que c'est de la liberté d'expression,
10:29quand on s'attaque de cette manière frontale,
10:31aux forces de l'ordre,
10:33en les comparant à Daesh,
10:34en les comparant à Daesh,
10:36avec ce type qui va se produire au Bataclan,
10:39quand on sait comment le raid,
10:41comment la BRI sont intervenues,
10:42comment la police nationale est intervenue
10:45pour éviter davantage de carnage,
10:47davantage de morts,
10:48écoutez, on ne peut être révolté.
10:50Et M. Paré, il a un problème,
10:52le premier numéro qu'il va appeler,
10:53il va appeler la police,
10:55donc c'est toujours pareil.
10:56Et qui sera à l'entrée du Bataclan
10:58pour protéger son concert,
11:00c'est évidemment les forces de l'ordre.
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