00:03Midi 18 sur Europe 1, bienvenue à vous si vous nous rejoignez.
00:06Et on continue d'aborder dans cette deuxième heure d'émission le cas Pierre-Emmanuel Barré,
00:10humoriste à Radio Nova, qui comparait la police à Daech et visé aujourd'hui par une plainte du ministre de l'Intérieur Laurent Nunez.
00:16Avec nous en studio Eliott pour en parler Sébastien Ligné, de valeurs actuelles Éric Revelle, journaliste,
00:21et Benjamin Cambouliv, porte-parole d'Alternative Police CFDT.
00:24Je rappelle la déclaration de Pierre-Emmanuel Barré et la fin de son sketch, je mets des guillemets bien évidemment à sketch,
00:31puisque la justice devra déterminer si c'est un humoriste, si c'est une blague ou si c'est le discours d'un militant politique,
00:40et donc qui est un discours qui incite à la haine, des viols, des mutilations, des meurtres et des mecs qui se filment en train de faire tout cela en se marrant.
00:49En fait, la police et la gendarmerie, c'est Daech avec la sécurité de l'emploi.
00:54Voilà comment a conclu Pierre-Emmanuel Barré et ses cinq minutes de chronique dans l'émission La Dernière.
01:00Je vous passe l'expression de cuve à pisse à propos du ministre de l'Intérieur Laurent Nunez,
01:07qui a décidé de porter plainte. Écoutez, Jean-Christophe Couvy, secrétaire nationale Unité.
01:12On s'est senti sali avec tous mes collègues, et dedans on insulte aussi le ministre de grosse cuve à pisse.
01:19Voilà, c'est cinq minutes de vomi anti-flic, donc maintenant il y a un nouveau terme, c'est la flicophobie,
01:25et du coup Radio Nova va se porter effectivement cette voix de flicophobie.
01:31Maintenant avec ces personnes-là, qui se cachent derrière l'humour,
01:34pour être en fait effectivement, balancer des gâteries, des militants ultra-gauche,
01:39parce que quand vous écoutez bien, en fait c'est la grande messe.
01:42C'est-à-dire que derrière c'est des standing ovations, on entend des « à cab », « à cab »,
01:46enfin réellement, voilà, c'est à écouter quand même.
01:52Moi, encore une fois, ces gens-là, le jour où ils vont devoir composer le 17,
01:57police secours, pour eux ou leur famille, ils vont avoir un problème.
02:01Je ne sais pas comment ils vont faire, et appeler leur « bourreau », entre guillemets, ils ne pourront pas.
02:05Alors j'espère et je leur souhaite de jamais avoir besoin d'appeler la police,
02:09et police secours, et le jour où ils le feront, ils auront une pensée pour nous,
02:12ils seront bien contents de nous trouver.
02:14Et je vous propose la réaction à présent de Plantul, dessinateur,
02:17qui était l'invité de France Info, puisque hier, c'était un sujet qui a été traité sur France Info.
02:22Je trouve que c'est formidable, ce qu'on ne peut pas voir dans les pays où il y a Daesh, justement,
02:27c'est qu'on ne peut pas rigoler de tout ça, et on ne peut pas parler de tous ces sujets.
02:32C'est pourquoi j'ai défendu l'esprit de Charlie Hebdo.
02:36L'esprit de Charlie Hebdo, c'est ça, c'est des déconneurs.
02:39Et à la fois, que les gens soient fâchés, moi-même, je ne suis pas au-dessus des lois,
02:42et des fois, je me souviens d'avoir reçu un huissier qui me disait
02:46« Monsieur Plantu, vous êtes mis en examen parce que vous avez fait un dessin qui n'a pas plu. »
02:50Et moi, je trouve que c'est normal de l'entendre.
02:54Et puis, il y a aussi pourquoi je suis menacé aussi,
02:57pourquoi je me balade avec des policiers que je remercie aussi.
03:00Et justement, il va sur ce terrain de remercier les forces de l'ordre.
03:04Lui, Plantu, il a proposé un dessin où il salue, il rend hommage aux forces de l'ordre
03:09dans ce contexte de la semaine des commémorations des 10 ans des attentats du 13 novembre 2015.
03:17Des auditeurs et des auditrices souhaitent réagir en direct sur cette thématique.
03:21On est en direct avec Caroline. Bonjour Caroline.
03:23– Bonjour Elliot, bonjour à toute équipe.
03:26Merci de m'accueillir sur notre antenne.
03:28– Mais vous êtes la bienvenue, chère Caroline.
03:29– Écoutez, moi, je trouve ça scandaleux quand j'entends tous ces propos de cet humoriste.
03:35Moi, je n'appelle même plus ça un humoriste.
03:38Moi-même, je suis artiste, je suis dans la musique.
03:41Je sais qu'on peut parler de tout avec tout le monde, comme le disait Pierre Desproches,
03:44mais là, ce n'est plus de l'humour Elliot.
03:46C'est incitation à la haine, incitation à la violence et c'est une humiliation pour les forces de l'ordre.
03:51Je suis scandalisée quand j'entends ça.
03:54– Et cette sensation que vous avez, je pense qu'elle est partagée par bon nombre de Français,
04:01des Français qui soutiennent évidemment majoritairement les forces de l'ordre.
04:05C'est le premier corps qui est soutenu avec l'armée, si je ne m'abuse, les policiers et les gendarmes.
04:11Mais Caroline, est-ce que ça dit aussi d'un climat ?
04:13Est-ce que ça témoigne d'un climat de haine anti-flics ?
04:16Et c'est facile aujourd'hui.
04:18Le courage n'est peut-être pas sur ce terrain-là d'aller attaquer les forces de l'ordre.
04:24– Non, et puis en plus, Elliot, il y a un sentiment d'impunité qui est complètement éhonté.
04:30Et on sait très bien que c'est un certain clivage avec la gauche.
04:36On ne va pas se mentir.
04:37Peut-être que je vais un peu trop loin dans mon analyse.
04:39Mais on sait très bien, Elliot, qu'il y a certains artistes qui sont, on va dire, plus violents que d'autres.
04:47Regardez ce qui s'est passé avec Amir, qui a été accusé à tort et qui n'a pas pu faire ses tournées.
04:53Donc, moi, je suis scandalisée.
04:55Dans le monde artistique, je trouve que ça part complètement ouvrir.
05:00Et en fait, chacun doit rester un peu à sa place.
05:02On ne doit pas tout mélanger, l'artistique, le politique.
05:06On est là, certes, pour un art, mais là, c'est au-delà de l'art.
05:11C'est vraiment une destruction massive, on va dire, intellectuelle.
05:16Non, mais ce qui est intéressant, Caroline, vous dites l'impunité.
05:19Pardonnez-moi, la justice s'est déjà prononcée auparavant.
05:21Il y a des jurisprudences.
05:22Ça va être très, très intéressant, puisque plainte, il y a eu.
05:25Et plainte a été déposée par le ministre de l'Intérieur.
05:28Je vous vois faire la moue, Sébastien Lillette.
05:31Le rabat-joua est renouvelé.
05:32Mais pas du tout, mais on a un précédent.
05:35On a un précédent.
05:35Guillaume Meurice, qui est d'ailleurs un des compères de M. Paré à Radio Nova.
05:40Là, Guillaume Meurice, sa plainte qui avait été déposée, la plainte à son encombre
05:44qui avait été déposée quand il avait comparé Benyamin Netanyahou à un nazi sans prépuce,
05:49cette plainte a été classée sans suite.
05:51Bien sûr de ça.
05:51Bien sûr, en effet.
05:52Alors, Guillaume Meurice a été licencié pour faute grave de France Inter.
05:57Et c'est pour ça, aujourd'hui, qu'il officie chez Radio Nova.
05:59Mais sa plainte n'a jamais donné de suite.
06:02Donc, attention.
06:03La part de Guillaume Meurice, après son sketch sur Benyamin Netanyahou,
06:06classée sans suite, fin octobre 2023 sur France Inter,
06:09l'humoriste avait qualifié le premier ministre israélien de sorte de nazi,
06:15mais sans prépuce.
06:16Et c'est effectivement une information qui a été tombée le 22 avril 2024.
06:21Je vous présente mes excuses, Sébastien Ligné.
06:24Et moi, j'ai juste une petite réflexion.
06:26Je pense que la grande différence, parce que là où je ne suis pas vraiment d'accord,
06:29c'est que les humoristes, ils peuvent aller très loin dans l'humour,
06:32dans l'humour noir, dans l'humour politique.
06:34On l'a vu, Coluge, Desproches, tout ça, ils pouvaient aller très très loin.
06:37Mais la grande différence, c'est qu'ils avaient du talent.
06:39Oui, mais non, moi je ne fais pas la police du talent.
06:41Excusez-moi, je ne suis pas là, je ne dirais jamais.
06:44M. Paris, ce n'est pas Coluche.
06:45Et ça se voit, l'art des provoquants, c'est un art.
06:49Le porte-parole d'Alternative Police que vous êtes.
06:52Sur ce point précis, c'est-à-dire qu'il y a aussi une nuance avec Coluche
06:54qui va prendre des sketchs imaginés.
06:58C'est des exemples abstraits, c'est pour faire une satire, c'est vrai,
07:02mais on parle de faits qui sont des faits de fiction.
07:05Là, ce n'est pas le cas.
07:06Là, ils prennent des affaires en cours, que ce soit des accusations de viol
07:08ou que ce soit Sainte-Soline.
07:09Ce sont des affaires en cours, c'est bien ciblé.
07:12Et c'est pour ça qu'on n'est pas dans le cadre de l'humour.
07:14Juste un mot sur Sainte-Soline, parce que la police est assimilée à Daesh,
07:17mais la gendarmerie est également bien ciblée avec Sainte-Soline.
07:20Les propos des collègues gendarmes qui sont enregistrés sur Sainte-Soline
07:25pour quand même recontextualiser un tout petit peu l'enfer que c'était
07:29et à quel point ces propos-là, ils sont issus de scènes de violences et d'urgence
07:35et après analyser à froid leur contexte complètement
07:39et ça vient servir toute cette soupe idéologisée.
07:43Bien sûr.
07:43Janine est en direct avec nous.
07:45Bonjour Janine.
07:46Oui, bonjour.
07:47Ravie de vous avoir en direct sur Europe 1, chère Janine.
07:50C'est gentil.
07:51Moi, je suis contente de vous écouter, même si parfois je ne suis pas tout à fait d'accord,
07:54mais je crois que c'est important que je le suis.
07:56Eh bien, tant mieux.
07:57Mais moi, j'aime justement la contradiction
07:59et l'idée, c'est d'avoir une parole plurielle et d'une parole libre.
08:03Donc, qu'est-ce que vous pensez, par exemple, de la polémique
08:06Pierre-Emmanuel Barré que personne ne connaissait ?
08:09Encore une fois, peut-être que l'erreur, c'est de lui faire un coup de pub XXL.
08:14C'est ce que je pense, parce que cet homme,
08:16je ne le connaissais pas, mais j'entends parler de lui.
08:19De toute façon, TF1 et d'autres alliés, je ne les écoute plus.
08:24J'écoute Europe 1, j'écoute CNews.
08:27Mais je voulais simplement dire aussi que...
08:29TF1 n'a rien à voir dans le coup, là.
08:31C'est Radio Nova.
08:32Oui, oui.
08:33Pardon, Radio Nova.
08:34Oui, mais le gars, il était bref.
08:36Il était sur France Inter avant.
08:38Voilà, France Inter.
08:39Je voulais simplement dire que c'est un appel à la haine,
08:43mais déjà, il nous décrit, je vous l'ai dit.
08:46Mais n'oublions pas non plus que les policiers sont souvent parents
08:49et leurs enfants doivent trembler quand ils savent que leurs parents
08:53doivent aller à tel endroit, à tel endroit.
08:56Parce que ces gens de l'ultra-gauche et de la gauche-gauche,
08:59ils n'en ont rien à faire.
09:01Puis ils tapent dessus, puis ils sont heureux.
09:02Alors, je vais dire que ça ne m'attendrait pas
09:07si, finalement, ils vont voter extra-droite.
09:10Ultra-droite, ils en ont marre de se faire taper dessus.
09:13Ils en ont marre de se faire brûler leur voiture
09:15quand ils vont sauver quelqu'un.
09:17Et quelqu'un a très bien dit chez vous
09:18que si jamais leur mère ou leur grand-mère était attaquée,
09:22ils seraient contents d'appeler la police
09:23pour chercher celui qui a tapé dessus.
09:26Je suis horrifiée.
09:28Eh bien, écoutez, Janine.
09:29J'ai 45 ans, j'ai horrifié.
09:31Je suis horrifiée des 15 dernières années en France.
09:35Cette liberté d'expression, elle est nocive.
09:39En tous les cas, justement, non.
09:42La liberté d'expression, il faut la protéger.
09:45Mais la liberté d'expression ne veut pas dire
09:47dire tout et n'importe quoi.
09:49Elle s'arrête là où commence celle des autres.
09:52Et des humoristes comme Pierre Desproches,
09:54des humoristes comme Coluche
09:56avaient, un, le sens de la formule.
09:58Et puis, surtout, ils avaient, justement,
10:00cette liberté d'expression chevillée au corps.
10:02Janine, vous avez entièrement raison.
10:04Et c'est l'occasion, évidemment, d'avoir eu une pensée
10:07pour Jean-Baptiste Salvin, commandant de police,
10:12mais également pour Jessica Schneider,
10:14fonctionnaire du ministère de l'Intérieur,
10:17ce couple qui a été tué par un terroriste islamiste
10:20liée à Daesh, le 13 juin 2016,
10:23sous les yeux de leurs enfants.
10:25Et vous avez raison de dire qu'aujourd'hui,
10:29les enfants doivent être terrorisés lorsqu'ils entendent
10:32ce qui peut se passer dans les médias,
10:34parfois dans les chansons,
10:36sous couvert d'un humour qui ne fait rire personne,
10:39quoique ils ont un public,
10:42peut-être de gauche,
10:44peut-être de gauche radicale.
10:45Mais voilà, je préfère avoir une pensée,
10:47et vous savez quoi ?
10:48En y réfléchissant, je me dis,
10:50j'ai peut-être fait une erreur de parler pendant 20 minutes
10:51de cet humouriste que personne ne connaît,
10:54et plutôt que de faire 20 minutes
10:55pour parler des policiers qui sont sur le terrain,
10:58qui donnent leur vie,
10:59et de parler des policiers qui ont été victimes
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