Un simulateur pour comprendre ce que coûte réellement votre salaire

Sud Radio

Avec Fabrice Le Saché, Vice-président du Medef  —  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOffi...  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradiooff...  ▪️ Twitter :  https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos du Grand Matin Week-End  : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDSoOQuH74IIXMno3AffxfUT   ##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE_WK-2025-11-15##

Transcript

00:00Sud Radio, le grand matin week-end, 6h10, Maxime Liedot.

00:05Il est 7h45 sur Sud Radio et on vous explique ce matin un certain simulateur.

00:10Un simulateur de quoi ? De salaire, pour savoir en réalité combien vous devriez toucher.

00:14Ça concerne votre portefeuille et votre argent à la fin du mois.

00:17Bonjour Fabrice Le Sachet.

00:18Bonjour.

00:19Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.

00:20Vous êtes notamment vice-président du MEDEF et ça tombe bien,

00:23parce que c'est le MEDEF qui a décidé de mettre en place ce simulateur.

00:26Est-ce que vous pouvez nous expliquer simplement la démarche,

00:29l'idée qui était derrière lancer un tel simulateur ?

00:31C'était de dire, regardez en vrai tout ce qui part à l'État ?

00:34L'idée c'est que des salariés français puissent rentrer sur ce simulateur

00:38leur salaire qu'ils perçoivent en France

00:41et regarder ce que ça donnerait dans un autre grand pays européen,

00:44chez un voisin, en Allemagne, en Italie, en Espagne,

00:47pour se rendre compte que dans ces pays autour de nous,

00:50ils toucheraient beaucoup plus en net et les entreprises paieraient beaucoup moins.

00:55Et donc, il y a un différentiel qui est important entre la France et nos voisins.

00:59Et ce différentiel, il vient des cotisations, des cotisations sociales.

01:03Vous savez, entre ce que l'entreprise paie et ce que le salarié reçoit dans sa poche,

01:08il y a une énorme différence.

01:09C'est cette énorme différence entre le brut et le net.

01:11C'est les cotisations employeurs.

01:13Oui, mais le salarié se dit, il y a le brut qui voit sa fiche de paye,

01:16mais le coût total d'entreprise est encore plus élevé.

01:19Donc il y a ce que paient l'entreprise, les cotisations employeurs,

01:21et il y a les cotisations salariées.

01:23Et donc, ces cotisations sont très élevées

01:25parce qu'on met beaucoup, beaucoup de choses dans le sac à dos, sur le dos du travail.

01:31Et donc, le travail ne paye pas assez en France.

01:33Et il y a des problèmes de pouvoir d'achat qui ne sont pas liés qu'à ça.

01:37Mais ce qu'on dit, c'est qu'une partie des problèmes de pouvoir d'achat

01:40sont directement corrélés à ce niveau de cotisation qui est assez insupportable

01:45et qui est censée financer un certain nombre de prestations,

01:50que ce soit les retraites, l'assurance maladie, les cotisations familles.

01:55Et il y a des choses comme les cotisations familles qui ne relèvent pas réellement du monde du travail.

01:59On pourrait se poser la question, mais pourquoi on a ça sur le dos du travail ?

02:03Pourquoi ce n'est pas la solidarité nationale ?

02:04L'assurance maladie, c'est aussi quelque chose qui devrait relever de la solidarité nationale.

02:09Les accidents du travail et maladies professionnelles, évidemment, c'est le monde du travail.

02:12Mais on a mis, encore une fois, dans le sac à dos du travail, beaucoup de choses.

02:16Énormément de choses.

02:16Et quand on vous écoute, on réalise, et ça a été confirmé par un sondage récent,

02:20selon une enquête du CUB, l'on doit un collectif d'entreprises,

02:23que seulement 13% des salariés comprenaient leur fiche de paie.

02:27Et un autre chiffre tout aussi inquiétant, 20% affirment ne comprendre aucune des lignes.

02:31C'est-à-dire qu'en France, on a un véritable sujet avec ce qu'on gagne,

02:34parce qu'on ne sait pas ce que déverse, on va dire, comme salaire et comme frais l'entreprise,

02:39mais on ne comprend pas non plus pourquoi on touche aussi peu.

02:41C'est ça le fond du problème.

02:42Le fond du problème, déjà, c'est qu'il faut être champollion pour comprendre une fiche de salaire.

02:46Il est hiéroglyphe, c'est quand même assez magique.

02:49On a le don quand même en France de faire des choses,

02:51et franchement, les Français sont quand même suffisamment intelligents,

02:55donc généralement, ils comprennent bien,

02:56c'est qu'on fait des choses qui sont trop compliquées.

02:59Ce n'est pas eux qui sont bêtes, c'est des choses qui sont trop compliquées.

03:01Et donc, à force de rajouter des acronymes qui ne veulent rien dire,

03:07mais on sait pourquoi c'est fait, des acronymes qui ne veulent rien dire,

03:09comme on ne peut pas creuser puisqu'on ne comprend pas,

03:11comme ça, on est tranquille et on pompe de l'argent.

03:14Mais derrière tout ça, la réalité, c'est quoi ?

03:17C'est qu'on a une protection sociale à laquelle on est tous attachés, évidemment,

03:21une solidarité à laquelle on est tous attachés,

03:23mais derrière, une fois qu'on a dit ça,

03:25derrière ça, il y a des dérives de dépenses publiques,

03:28il y a une inefficience de la dépense publique,

03:31il y a des non-réformes.

03:33Bien sûr que, si on prend l'exemple des retraites,

03:36bien sûr qu'il y a des carrières longues,

03:37bien sûr qu'il y a de l'usure professionnelle,

03:39et tout ça est pris en compte déjà,

03:41et la réforme le prenait aussi en compte,

03:43mais suspendre par exemple la réforme des retraites,

03:46revenir à 62 ans alors que tous nos voisins vont vers 67 ans,

03:50ou sont à 67 ans,

03:52c'est évidemment alourdir encore les cotisations retraites pour les salariés.

03:56Quand on dit, oh mais on va aider telle catégorie de population,

04:00oui mais c'est tous les Français qui vont payer,

04:02et surtout tous les travailleurs qui vont payer.

04:04Et donc nous ce qu'on dit c'est,

04:05attention, attention, attention,

04:06il faut que le travail paye dans ce pays.

04:08Parce que nous on a beau augmenter les salaires,

04:10on a augmenté les salaires au-dessus de l'inflation depuis plusieurs années,

04:14au-dessus de l'inflation en moyenne,

04:15et vous vous rappelez quand le chômage a baissé,

04:16il y avait certaines professions qui étaient très recherchées,

04:18où les salaires ils augmentaient de 5, 6, 7% par an.

04:22Donc nous on fait notre job,

04:24mais le salarié lui, il a de plus en plus de mal à terminer ses fins de mois,

04:26donc c'est pas normal,

04:27et ça nous préoccupe beaucoup en tant qu'employeur,

04:30et donc voilà, nous on a un intérêt à ce que les gens puissent vivre de leur travail.

04:34Hier soir, je me suis amusé à tenter par exemple différents salaires sur ce fameux simulateur,

04:39on va dire que je suis parti sur le salaire net de 2000 euros par exemple en France,

04:43on s'aperçoit que l'entreprise elle va débourser plus de 3300 euros,

04:47on aperçoit combien on serait payé en Allemagne,

04:49combien on serait payé en Italie,

04:50la question est volontairement provocatrice,

04:52mais est-ce que ce n'est pas aussi ce simulateur ?

04:54Un encouragement pour tous les salariés qui hésitent déjà à partir peut-être dans un autre pays européen,

04:59à quitter la France, à se dire,

05:00ah ben attendez, si c'est pour toucher 300, 400, 500 balles de plus,

05:04est-ce que ce n'est pas cette fois-ci l'occasion de vraiment prendre son passeport et de traverser la frontière ?

05:07Bon, alors les frontaliers, ils le font déjà, je vous signale,

05:10quand vous êtes en Moselle, quand vous êtes au Rhin, quand vous êtes dans le Barin,

05:16quand vous êtes en Meurthe-et-Moselle, dans les Vosges, dans le Grand Est,

05:18vous êtes dans des régions frontalières, ils le font au Luxembourg, en Allemagne, en Suisse,

05:24et donc ce phénomène, il est déjà là.

05:26Mais je ne suis pas certain que quand vous êtes à Laval ou à Brest,

05:29vous alliez tous les jours à Sarbruc pour travailler.

05:33Donc si on est un peu plus sérieux, non, c'est surtout un électrochoc, un signal, un message,

05:38un cri d'alerte auprès de notre gouvernement et de nos élus,

05:42pour qu'ils comprennent qu'à un moment donné,

05:44on ne peut pas tout mettre sur le dos du travail dans ce pays.

05:46Il faut re-réfléchir à la façon dont on finance notre modèle de protection sociale.

05:51Et la façon de le faire, c'est de produire plus en France.

05:54Plus en France, on importe deux tiers de nos biens manufacturés.

05:57Si on veut qu'il y ait des recettes fiscales,

05:58des recettes fiscales, il faut qu'on produise en France.

06:00Et il faut qu'on produise des biens, des services à plus forte valeur ajoutée.

06:04Le but, ça devrait être de produire plus en France et de gagner plus en France.

06:08C'est ça le but.

06:09Et deux questions d'actualité, Fabrice Le Sachet,

06:11vous qui êtes vice-président du MEDEF,

06:13typiquement lié à ce monde de l'entreprise,

06:15est-ce que vous entendez aussi la petite musique qui monte de dire

06:17« Ah, je crois qu'on n'en peut plus d'entendre les patrons se plaindre,

06:21les patrons se plaindre »

06:22et les politiques qui disent en réalité

06:23« Mais si, le jour où on devra faire des efforts,

06:25c'est sur les patrons, c'est sur, en effet, les plus riches,

06:28c'est sur les plus fortunés. »

06:29Qu'est-ce que vous répondez à cette petite lassitude

06:32et sur cette impression parfois que les patrons,

06:34on les entend trop et ils ont un discours caricatural ?

06:36Qu'est-ce que vous leur répondez ?

06:37C'est une vaste blague.

06:38C'est une vaste blague.

06:39L'année dernière, il y a eu 15 milliards de plus d'impositions

06:42sur les entreprises.

06:43Sur les entreprises, 6 milliards sur les ménages,

06:45coups de bambou sur les deux,

06:46mais majoritairement sur les entreprises.

06:48Aujourd'hui, on en est à plus de 53 milliards cette année.

06:50On a le record de dépenses publiques,

06:52on devrait réduire la dépense publique.

06:53La seule façon qu'on a trouvé de ne pas le faire,

06:57c'est d'augmenter les taxes et impôts

06:58et de continuer à dépenser plus.

07:01Ce n'est pas les patrons, c'est les entreprises.

07:03Le problème, ce n'est pas les patrons, encore une fois.

07:06C'est de mettre des charges sur les entreprises.

07:08Parce que les entreprises, ce n'est pas que les patrons,

07:09c'est les salariés.

07:10Donc quand les entreprises vont aller mal,

07:12et on voit aujourd'hui le chômage,

07:13mais c'est évident, c'est évident.

07:16Il n'y a pas un auditeur qui nous écoute

07:18qui peut comprendre l'inverse.

07:19En septembre, 6 800 entreprises en faillite.

07:236 800, un record en septembre.

07:25Lorsque vous avez des grosses PME qui font des plans sociaux,

07:27lorsque vous avez le chômage qui remonte,

07:29tout le monde comprend qu'on ne peut pas s'en sortir.

07:30On a besoin d'un secteur privé quand même.

07:32Mais justement, à toutes ces politiques,

07:32est-ce que vous rejoindriez par exemple

07:34le prix Nobel d'économie qui disait

07:35il n'y a pas si longtemps que ça,

07:36mais en réalité, moi j'ai été auditionné

07:37devant les parlementaires.

07:39Ils ne comprennent rien en économie.

07:41Ils ont vraiment un niveau économique proche du nul.

07:42C'est ce que vous constatez aussi,

07:44vous qui êtes vice-président du MEDEF quand même.

07:45Je ne sais pas s'ils ont un niveau économique proche du nul,

07:47mais en tout cas, dans les choix qu'ils font aujourd'hui,

07:49ils ne favorisent pas les entreprises,

07:52ils ne favorisent pas le secteur marchand,

07:53le secteur privé.

07:54Et ce qui fait la richesse aux Etats-Unis et en Chine,

07:57c'est l'économie.

07:58Et c'est l'économie.

07:59Il faut le comprendre.

08:00Dernière question, mon cher Fabrice Le Sachet.

08:02Vous avez vu l'annonce du Premier ministre

08:04qui dit qu'en fait,

08:05il est peut-être temps de passer à une allocation sociale unique.

08:08Est-ce que le MEDEF y est favorable ?

08:09Je crois que c'est des réflexions qu'on a depuis toujours,

08:12d'avoir plus d'efficience dans la dépense sociale.

08:14Et donc, on regardera les détails,

08:15parce qu'aujourd'hui, il n'a qu'annoncé un mot clé,

08:17mais on n'a pas les détails.

08:18Donc, on regardera ça en temps voulu.

08:20Merci beaucoup, Fabrice Le Sachet,

08:21d'avoir été avec nous, vice-président du MEDEF.

08:23Et donc, pour ceux que ça intéresse,

08:24on va sur Internet, le simulateur, en effet,

08:26pour savoir combien vous devriez gagner réellement.

08:29Bon, n'y allez pas si vous n'êtes pas bien réveillé

08:31ou si vous êtes un peu déprimé,

08:32parce que ça risque de piquer.

08:33Il est 7h54 sur Sud Radio.

08:35Et dans un instant, vous avez la parole naturellement.

08:37Le téléphone sonne 0826 300 300

08:40pour réagir, nous interpeller

08:41et discuter avec votre café

08:43autour de la table du Grand Matin du Samedi

08:44sur Sud Radio.

08:45A tout de suite.

Catégorie

Transcription

Écris le tout premier commentaire

Recommandations