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  • il y a 2 mois
Avec Serge Guérin, sociologue



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##L_AIR_DU_TEMPS-2025-08-09##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'air du temps, Serge Guérin.
00:05Bonjour Serge.
00:08Bonjour Serge Guérin.
00:10Bonjour Laurence.
00:12C'est compliqué aujourd'hui ce matin les téléphones.
00:15Serge Guérin, professeur à l'INSEC, grande école de Paris, auteur de l'essai « Si les vieux sauver la planète », c'est aux éditions Michelon.
00:23Aujourd'hui dans votre chronique estivale, mon cher Serge, vous vouliez parler des aidants.
00:27Des aidants d'aujourd'hui, des aidants de demain, des aidants qui sont d'ailleurs en majorité des aidantes,
00:34et des aidants qui ont besoin bien d'être aidés aussi à leur tour.
00:37Oui c'est ça. Des choses ont évolué, mais il faut quand même rappeler qu'aujourd'hui il y a entre 11 et 12 millions de personnes qui sont des aidants.
00:45C'est-à-dire des personnes qui bénévolement vont accompagner, aider un proche.
00:51Souvent c'est la famille, mais ça peut être aussi un ami, un voisin, et vont l'aider parce que ces personnes-là sont en grande difficulté.
00:57Alors ça peut être un enfant qui est touché par un handicap, ça peut être un compagnon ou une compagne qui est touché par une maladie chronique,
01:03ça peut être un parent ou une connaissance qui est touchée par le grand âge, qui est dans des difficultés cognitives par exemple.
01:10Il y a plein de situations, et il y a des millions et des millions de personnes, mais ce n'est pas une heure ou deux par semaine.
01:16Parfois c'est jusqu'à 20 heures par jour dans certains cas, mais en tout cas on va dire que c'est au moins 20 heures par semaine.
01:21Et ces gens-là, je dirais merci. Heureusement qu'ils sont là parce qu'ils font un job que dans une situation où la France, dans les difficultés et tout ça,
01:30eux continuent à accompagner un proche. Et s'ils n'étaient pas là, la vie de ce proche en question serait un enfer absolu.
01:37Oui, mais comme vous dites aussi d'ailleurs, sans la contribution de tous ces aidants, ces aidantes, Serge Guérin, notre système de santé qui est en ce moment quand même bien tendu ne tiendrait pas.
01:47Oui, tout à fait. Il y a quelques années, avec un groupe d'aidants, on a fait une sorte de calcul.
01:52Parce qu'à l'époque, c'était vraiment l'angle mort des solidarités et de la santé publique. C'est-à-dire que c'était les invisibles absolus.
01:58Et on les appelait souvent les aidants naturels.
02:00Les aidants naturels ?
02:01Oui. Donc si c'est naturel, il n'y a pas de raison de s'en occuper de cette manière.
02:06Et si c'est naturel, en effet, naturellement, c'était plutôt les femmes qui s'en préoccupaient.
02:10Et donc, à un moment donné, il y a eu une ministre, il y a une idée de l'année, qui s'appelle Michel Dolaunay,
02:15à qui il faut vraiment rendre hommage, parce qu'elle a porté un petit peu ça.
02:17Et on a pu, voilà, autour d'elle, la convaincre, et ainsi de suite, et travailler pour qu'il y ait une reconnaissance plus forte, tout à fait insuffisante.
02:23Mais n'empêche qu'on avait aussi calculé, mais de manière tout à fait arithmétique, très très simple.
02:28À l'époque, on comptait moins des dents. On comptait à peu près 8 millions des dents.
02:31On disait 20 heures par semaine, 19 euros de l'heure, on arrivait à des sommes astronomiques.
02:36Genre 168 milliards d'euros, si jamais on payait ces personnes.
02:39Évidemment, il ne s'agit pas de payer, mais n'empêche que de se rendre compte qu'elle remplace aussi des gens
02:43qui ne peuvent pas être là parce qu'il n'y a pas suffisamment de professionnels de l'accompagnement.
02:47Par ailleurs, c'est un coût monstrueux.
02:49Mais 168 milliards d'euros, c'est presque les deux tiers de toutes les dépenses de santé.
02:53Donc évidemment, ça serait très très compliqué de mettre cela sur la table.
02:56Ce n'est pas la question, mais n'empêche que de se rendre compte, à la fois humain, à la fois l'apport de ces personnes,
03:03et l'économiste, d'une certaine manière, il contribue à faire.
03:05Et puis dans les aidants, il y a les aidants.
03:07La moitié, à peu près, sont des gens qui sont à la retraite et qui souvent accompagnent un proche, un mari, une femme, une connaissance, ainsi de suite.
03:15Il y a des actifs, des salariés actifs.
03:17Et par ailleurs, l'autre moitié, c'est à peu près les salariés.
03:21Aujourd'hui, ce sont des gens qui ont parfois deux ou trois vies en même temps.
03:24Ils sont professionnels, ils ont leur travail, ils ont leur vie personnelle qu'ils essayent de sauvegarder.
03:28Et puis, ils ont ce job, cette fonction, ce rôle absolument essentiel.
03:33Alors, ça peut être, par exemple, dans les entreprises, aujourd'hui, il faut se rendre compte que l'âge moyen du démarrage de l'aidance, c'est 35 ans.
03:39Donc, ça peut être très, très jeune.
03:40Parce que c'est un enfant, malheureusement, qui est touché par un handicap ou que sais-je.
03:44Et donc, ces personnes-là doivent jongler.
03:46Et on ne se rend pas compte aussi.
03:48Alors, il y a des entreprises qui sont plus accompagnantes, on pourrait dire.
03:51Mais la plupart ne le sont pas beaucoup.
03:56Et puis, c'est complexe.
03:56Et puis, c'est la question des plannings.
03:58C'est la question avec le reste des équipes.
04:01Par exemple, si vous travaillez en équipe, ce n'est pas évident.
04:03Il y a plein de choses qui se passent.
04:05Et même, je dirais, dans les compétences, aujourd'hui, du manager,
04:07la compétence de comprendre qu'autour de moi, il peut y avoir dans mon équipe,
04:11quelqu'un qui est dans cette situation-là,
04:13fait partie, je trouve, vraiment de la qualité du manager.
04:16Et comment je fais, comment j'accompagne, comment je comprends,
04:19sans être, évidemment, rentrer trop dans l'intimité des personnes.
04:23Parce que tout le monde n'a pas nécessairement envie de raconter sa vie.
04:26Oui, mais justement, c'est ce que je voulais vous dire, Serge Garin.
04:28Il y a aussi beaucoup de gens qui, peut-être, n'osent pas trop le dire à leurs employeurs.
04:32Voilà, ça peut rester un sujet à la fois intime, tabou.
04:36Dans les entreprises, on est dans la culture de la performance.
04:38Donc, certains ne disent peut-être rien
04:41et ne profitent pas d'aménagement d'horaire, par exemple.
04:44Oui, il y a des gens qui ne se rendent pas compte de ce qu'ils font.
04:50Ils disent, ben non, c'est normal, je le fais, c'est tout ça.
04:52Les gens qui n'ont pas du tout envie de le dire,
04:54puisque c'est leur vie privée, ils ne veulent pas le faire connaître.
04:56Ou aussi parce qu'ils se disent, si on l'apprend,
04:58je n'aurai pas de promotion, je me mets peut-être en risque par rapport à mon emploi,
05:02on va me regarder un peu bizarrement.
05:03Donc, il y a aussi une gêne, parfois, par rapport à cela.
05:06Donc, il y a à la fois la méconnaissance et puis la gêne.
05:09Donc, tout ça peut jouer.
05:10Et puis, parfois, c'est un regard qui peut, de certains membres du reste de l'équipe,
05:13qui peut être parfois négatif.
05:15Les gens ne sont pas tous la bonté même.
05:18Donc, tout ça peut jouer aussi.
05:20Et donc, il y a des entreprises qui ont très bien compris,
05:21qui disent, ben, comment je fais, comment j'accompagne.
05:24Voilà, il y a des structures, je pense à des structures comme Responsage,
05:27qui sont là pour essayer de proposer aux entreprises de s'abonner à un système.
05:31Et donc, quand quelqu'un est aidant,
05:32ou quelqu'un, d'ailleurs, plus largement, est en grande fragilité,
05:35il a un numéro où discrètement il peut appeler quand il veut,
05:38et se faire aider par les assistantes sociales, par les choses comme ça.
05:40En plus, quand vous accompagnez les gens, quand vous les aidez,
05:43ben, finalement, ils sont aussi meilleurs dans leur emploi,
05:45puisqu'ils sont supplés, et ainsi de suite.
05:48Donc, ils vont être plus efficaces.
05:49Et par ailleurs, l'entreprise crée aussi une relation quand même beaucoup plus forte,
05:52parce que, tiens, c'est une boîte où on ne laisse pas tomber les gens, quoi.
05:55Vous voyez, donc, même en termes de marque employeur, comme on dit,
05:58de qualité, de cohésion et tout ça, c'est souvent plus efficace.
06:02Donc, finalement, les entreprises ont tout intérêt à le faire.
06:05Encore faut-il pouvoir le faire.
06:08Dernière petite question, rapidement.
06:10On a bien compris, enjeu aussi bien des entreprises et politiques publiques,
06:13d'autant que, dans cette société du vieillissement que vous ne cessez d'analyser, Serge Guérin,
06:17on sera tous amenés un jour ou l'autre à être soit aidant ou même aidé.
06:22Absolument.
06:22D'ailleurs, on estime que d'ici à 2030, au moins un salarié sur quatre sera dans cette situation-là.
06:28Et quand on regarde du côté des retraités, il y a à peu près un tiers aujourd'hui des retraités
06:33qui sont face à ce type de situation.
06:35Alors, à des niveaux différents, n'empêche que, vous voyez,
06:37donc, c'est vrai qu'il faut aussi le prendre en compte.
06:39Et la société de la longévité, elle devra aussi être une société de l'aidant, en ce moment de toute manière.
06:43Et de valoriser aussi, parce que, si on revient aux gens qui travaillent,
06:45mais aux autres aussi, c'est que, quand vous êtes un aidant,
06:48qu'est-ce que vous développez comme savoir nouveau ?
06:50Parce que vous êtes un vrai couteau suisse, quoi.
06:51Donc, finalement, on devrait aussi valoriser ces personnes,
06:54les gens qui ont, c'est extraordinaire, en termes de développement personnel,
06:58en termes de qualité humaine, mais aussi en termes d'apport.
07:01C'est un apport économique, c'est un apport humain.
07:03Et puis, ces gens-là, ils apprennent plein de trucs.
07:04D'ailleurs, j'ai rencontré plein de gens qui ont été par les aidants,
07:07et qui en ont pris passion, on pourrait dire, et qui en ont fait leur métier.
07:10Donc, il y a plein de choses à regarder derrière.
07:12Ce n'est pas seulement négatif, c'est aussi, comme souvent, il faut être nuancé.
07:15Il y a des éléments très rudes.
07:17Ça permet aussi à des gens d'inventer autre chose.
07:20Intarissable, Serge Guérin.
07:21Merci beaucoup.
07:24Et on va retrouver le week-end prochain pour l'air du temps.
07:27Merci.
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