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00:008h13, la grande interview CNews Europe 1 avec Charles Rodouel. Bonjour Charles Rodouel.
00:08Bonjour, merci pour votre invitation.
00:09Merci à vous d'être avec nous. Vous êtes député ensemble pour la République des Yvelines,
00:14membre de la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale.
00:17On va parler de tous les sujets évidemment. Je voulais commencer par l'Algérie,
00:21c'est un sujet que vous connaissez bien. Boilem Sansa est libre, il devrait arriver à Paris
00:24aujourd'hui ou demain. Il a quitté les geôles algériennes, l'Allemagne a joué les médiateurs,
00:29il est actuellement à Berlin et donc il va atterrir en France dans les prochaines heures,
00:33prochains jours. Est-ce que selon vous, il faut rapidement se réconcilier avec Alger ?
00:39Déjà, permettez-moi d'avoir une pensée évidemment émue pour Boilem Sansa et pour l'ensemble de ses proches.
00:44C'est une excellente nouvelle qu'il était gracié et enfin libéré des geôles de ce régime autoritaire.
00:50Je veux évidemment avoir une pensée aussi pour Christophe Gleize, qui est l'autre ressortissant français
00:55qui lui reste enfermé dans les geôles algériennes.
00:58Mais la libération de Boilem Sansa est une excellente nouvelle.
01:02C'est le signe aussi de l'amitié entre la France et l'Allemagne, entre nos deux pays,
01:08puisque dès le 6 août dernier, notre président avait appelé à deux choses.
01:13Un, à dénoncer les accords de 2013, notamment pour les visas diplomatiques pour les dignitaires algériens.
01:18Et deux, à renforcer la coopération entre pays européens vis-à-vis d'Alger,
01:23notamment pour libérer Boilem Sansa. C'est une bonne nouvelle.
01:26C'est le signe aussi de la faiblesse de notre diplomatie. On a eu besoin des Allemands pour libérer Boilem Sansa.
01:30En fait, j'ai envie de dire justement au contraire. C'est plutôt une bonne nouvelle que les autres pays européens,
01:35notamment l'Allemagne, s'alignent avec nous et que nous nous alignons avec eux,
01:38qu'on se coordonne pour libérer l'un de nos ressortissants.
01:41Moi, je considère que c'est plutôt une bonne nouvelle.
01:43Sur votre question avec Alger, la libération de Boilem Sansa n'est pas une fin.
01:48Ça doit être la première étape de la refonte totale de nos relations avec l'Algérie.
01:53Vous connaissez ma conviction. Je suis né en 1996.
01:57L'histoire lourde entre la France et l'Algérie est une histoire douloureuse.
02:01C'est une histoire passée. Il faut normaliser notre relation entre nos deux grands peuples.
02:05C'est la raison pour laquelle je confiens plus que jamais qu'il est temps de dénoncer les accords de 1968
02:11et de prévoir un nouveau cadre, un nouveau cadre alternatif juridique spécifique
02:17pour refonder la relation entre la France et l'Algérie.
02:20On va y venir. Mais Laurent Nunez, le nouveau ministre de l'Intérieur, pourrait se rendre à Alger rapidement.
02:25C'est la bonne stratégie selon vous ? Il faut aller rapidement à Alger ?
02:28Ou est-ce que vous regrettez la méthode forte, la méthode dure, qui était celle de Bruno Rotaillot ?
02:33Que vous connaissez bien, avec qui vous avez travaillé ?
02:34J'ai effectivement travaillé avec Bruno Rotaillot.
02:36Laurent Nunez a certainement beaucoup d'informations en tant que ministre de l'Intérieur,
02:41notamment sur la coopération sécuritaire antiterroriste, que je n'ai pas.
02:45Et modestement, à ma place de député, je considère, au vu des travaux qu'on a pu mener,
02:52qu'il est temps de normaliser notre relation et donc qu'il est temps de dénoncer les traités préférentiels
02:58qu'il existe entre nos deux pays.
03:00Cela n'empêche pas que la libération de Boalem Sansal est une très bonne nouvelle,
03:04dont l'exécutif, comme l'ensemble des Français, peuvent se féliciter.
03:08Ce doit être la première étape de la refonte de nos liens avec l'Algérie.
03:12En octobre dernier, vous avez donc publié un rapport parlementaire sur le coût exorbitant
03:16de l'exception migratoire algérienne, 2 milliards d'euros chaque année.
03:21Grâce à l'accord de 1968, il faut bien comprendre que les Algériens bénéficient de nombreux passe-droits,
03:27de nombreux traitements de faveur.
03:28Il faut tout revoir.
03:30En fait, moi, je considère qu'il faut refonder notre relation sur deux principes simples.
03:34Un citoyen franco-algérien doit être considéré en France comme un citoyen français comme un autre.
03:40Et un citoyen algérien, 100% algérien, doit être considéré comme un citoyen étranger comme un autre hors Europe.
03:47Il n'est pas normal que, des décennies après l'indépendance d'un grand pays comme l'Algérie,
03:52ces ressortissants bénéficient d'un traitement différencié en France.
03:57Je considère que ces ressortissants devraient être considérés comme un citoyen marocain,
04:01un citoyen guinéen, un citoyen japonais sur le territoire français.
04:05Et donc, c'est sur cette base-là qu'il faut refonder toute notre relation,
04:08notamment dans nos lois et dans nos codes,
04:11le code d'entrée et de séjour des étrangers du droit d'asile et le code de la sécurité sociale.
04:15Mais justement, en reprenant langue avec Alger,
04:18si tant est qu'on se réconcilie avec Alger dans les prochaines semaines, prochains mois,
04:23les chances de revoir cet accord de 68 ne s'éloignent pas ?
04:27En tout cas, c'est l'engagement qu'a pris Sébastien Lecornu.
04:29En tout cas, sous Emmanuel Macron, j'entends.
04:30Sébastien Lecornu a pris l'engagement de renégocier les accords de 68.
04:34Il a pris acte de la décision que l'Assemblée nationale a prise
04:37sur la proposition de résolution du RN de dénoncer les accords de 68.
04:42Une proposition que je n'ai pas votée parce que lorsqu'on la lit,
04:45je considère qu'elle était dangereuse parce qu'elle laissait un vide juridique terrible
04:50au détriment de la France.
04:51Mais Sébastien Lecornu a pris acte de cette décision de l'Assemblée nationale.
04:56Nous, ce à quoi nous appelons collectivement,
04:58ce n'est pas simplement de renégocier l'accord de 68,
05:01c'est de le dénoncer, de l'abroger et de définir un cadre juridique alternatif,
05:05très ferme, entre nos deux pays,
05:07pour permettre à un citoyen franco-algérien d'être considéré comme un citoyen français comme un autre
05:11et qu'un citoyen algérien, 100% algérien,
05:15soit considéré comme un citoyen étranger comme un autre en France.
05:18Charles Rodwell, invité de la grande interview, c'est News Europe 1.
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