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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Louis Alter du Figaro, avec Jean-Michel Salvatore pour commenter cette libération,
00:09cette grâce par le président Tebboune de l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal,
00:14qui est donc en direction dans un avion militaire de Berlin,
00:19où il recevra ensuite des soins en Allemagne.
00:22Écoutez dans la classe politique les différentes réactions,
00:25notamment celle de Marine Le Pen, la chef de file des députés RN.
00:28Elle estime que le bras de fer a joué dans la grâce de Boilem Sansal.
00:33Pendant un an, on n'a pas fait le bras de fer, en l'occurrence, et rien n'avait été obtenu.
00:39Peut-être que les récents durcissements ont permis cette libération, je veux le croire en tout cas.
00:46Quoi qu'il en soit, il n'est pas le temps, je crois, peut-être d'analyser ou de polémiquer sur ce sujet.
00:52Il est temps juste aujourd'hui de se réjouir.
00:53Voilà, on se réjouit.
00:55Et bon, voilà, la polémique, elle est venue par qui ?
00:57Elle est venue par le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui a exprimé le soulagement.
01:00Et puis aussi qui a, comment dirais-je, parlé du fruit de la méthode,
01:05faite de respect et de calme Louis aux alters.
01:09Et même Georges-Marc Benhamou, qui devrait être aujourd'hui, en tout cas,
01:13tout le moins uniquement dans le soulagement, dans l'empathie,
01:16dans le fait que c'est un moment extrêmement joyeux après d'un an d'emprisonnement,
01:20n'a pas manqué de remarquer qu'il y a un tacle à Retailleau.
01:24Marine Le Pen, sans défendre Bruno Retailleau, dit voilà, c'est aussi parce qu'on a été ferme avec l'Algérie.
01:29Oui, ce n'est pas toujours élégant d'employer ce genre de formule maintenant.
01:33D'ailleurs, Emmanuel Macron lui-même, en saluant la libération de Boël Sansam,
01:36en remerciant les présidents allemands et algériens,
01:39a lui aussi qualifié la méthode employée de calme.
01:43Et on comprend tout à fait le sous-entendu, qui est d'ailleurs à peine un sous-entendu,
01:48comme si le fait que Bruno Retailleau n'est pas lui seul, d'ailleurs,
01:52d'autres responsables politiques, assez peu à gauche, plus à droite,
01:57et parler du sort de Boël Sansam pendant sa décension,
02:01a permis à son sort, justement, de rester à l'agenda.
02:05C'est-à-dire que Boël Sansam, on aurait pu l'oublier,
02:07il aurait pu croupir dans sa jôle, l'opinion aurait pu l'oublier,
02:10les médias, les politiques auraient pu l'oublier,
02:12s'il n'y avait pas eu des émetteurs puissants
02:14qui a régulièrement rappelé déjà qu'il était prisonnier,
02:18expliqué que cette détention était arbitraire et n'avait aucun sens,
02:21et incité à la France à utiliser de moyens de pression
02:24pour obtenir sa libération.
02:26Donc, je crois qu'il n'y a pas une méthode qui a marché plus qu'une autre.
02:30Il fallait des gens qui alertent sur le sort de Boël Sansam
02:33et qui tiennent un discours ferme,
02:34et puis il fallait évidemment des diplomates,
02:36et je rappelle enfin que sa libération est passée par l'Allemagne.
02:39Boël Sansam ne va pas atterrir sur le sol français aujourd'hui,
02:42il ne sera pas accueilli par Emmanuel Macron,
02:45ni par Jean-Noël Barraud.
02:46Ni par Jean-Noël Barraud, c'est un pays tiers qui va l'accueillir,
02:50et ça s'est fait dans le cadre des bonnes relations
02:51entre le président Tebboune et le président allemand Steinmeier.
02:54Parce que le président Tebboune a besoin de soins en Allemagne,
03:00depuis le Covid, il s'est fait soigner plusieurs fois en Allemagne.
03:01Donc, c'est qu'une histoire de bras de fer.
03:04Jean-Michel Salvatore.
03:04Pour en revenir aux petites mesquineries,
03:06aux petites phrases franco-françaises,
03:08moi je suis quand même assez choqué de ce climat.
03:12Moi, il y a une petite phrase que j'ai trouvée un peu fort de café
03:14dans le communiqué d'Emmanuel Macron,
03:17quand il parle de la grande humanité du président Tebboune.
03:21Tebboune.
03:22Franchement, il faut quand même vraiment vouloir masquer la réalité.
03:27Bolem Sansal était un prisonnier politique.
03:29Il est resté un an en prison.
03:32Alors évidemment, le président Macron a essayé de le faire sortir.
03:36Il ne s'y est sans doute pas suffisamment bien pris.
03:39Il y a la médiation allemande qui a joué.
03:42Mais franchement, on a vraiment le sentiment que là,
03:44la France a été humiliée.
03:46Les Algériens ont véritablement voulu à la fois humilier
03:48et la France et Emmanuel Macron.
03:52Et je trouve en fait assez humiliant ce qui se passe en ce moment.
03:54C'est-à-dire, imaginez que Bolem Sansal se trouve dans un avion allemand,
03:59qu'il va atterrir sur un aéroport allemand,
04:03il va être hospitalisé chez des Allemands,
04:05alors qu'on n'a pas été capable finalement de le sortir de là.
04:08On n'est même pas représenté, on ne sera même pas représenté
04:11lorsque l'avion atterrira sur l'aéroport en Allemagne.
04:15Donc je trouve que tout ça est finalement assez calamiteux.
04:18Et dernière chose, on s'interroge un petit peu
04:21sur l'état de santé de Bolem Sansal.
04:24Pour l'instant, pas de nouvelles.
04:25En tout cas, on sait qu'Emmanuel Macron lui a parlé
04:27et on sait qu'il est dans un avion.
04:29Donc ça veut dire, on ne sait pas s'il est en chaise roulante,
04:31on ne sait pas s'il est sur un lit médicalisé,
04:33on ne sait pas s'il est assis sur une place
04:35avec un jus de fruits et un mélange salé.
04:39En tout cas, voilà, je plaisante,
04:41mais en même temps, la situation est comme ça,
04:43il faut un peu de légèreté.
04:44Regardez ce que dit l'Elysée.
04:46Ça c'est important par rapport à ce que vous venez de dire Jean-Michel.
04:50C'est un conseiller d'Emmanuel Macron
04:52qui a parlé à un journaliste
04:54au sujet de cette libération,
04:58puisque Emmanuel Macron aujourd'hui est à Toulouse.
05:02Voilà ce que dit à l'AFP ce conseiller d'Emmanuel Macron.
05:05Il est entre les États, comme dans la vie, douteux
05:08que l'on obtienne les meilleurs résultats
05:10en se fâchant avec les gens qu'on sollicite.
05:13Nous avons aussi des exigences très claires
05:15à l'égard de l'Algérie
05:16et le président n'a jamais été dans la naïveté
05:18à l'égard de l'Algérie.
05:20C'est la dépêche qui est intitulée
05:21« Le bras de fer ne fonctionne pas dans les relations
05:24avec d'autres États souverains comme l'Algérie ».
05:26Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:28Qu'est-ce qu'un conseiller de l'Elysée
05:29vient, pardonnez mon expression,
05:31vient foutre ici à répondre
05:33à des questions de la presse alors que son patron
05:35est à Toulouse avec les agriculteurs
05:37et à se mêler sur un dossier
05:39comme vous l'avez très justement dit
05:41Jean-Michel Salvatore
05:42où honnêtement la France a perdu sur ce dossier.
05:46C'est l'Allemagne qui a repris le dossier.
05:48De toute façon, dans les relations diplomatiques,
05:50bon évidemment la diplomatie c'est l'art de discuter,
05:54c'est l'art du compromis,
05:55c'est l'art de la négociation.
05:57Mais quand on a des interlocuteurs
05:59qui ne veulent pas discuter,
06:02il faut utiliser la manière forte
06:03et il faut quand même se rappeler
06:04de ce qu'est le régime algérien.
06:06Le régime algérien est un régime
06:08qui est finalement très calqué
06:10sur le régime de l'URSS,
06:12c'est-à-dire que ce sont des gens
06:13qui ne comprennent que le rapport de force.
06:15Et donc, s'imaginer...
06:15C'est un régime de militaires,
06:18ce sont des généraux.
06:19Le président Tebboune n'est que le porte-voix
06:21du régime des généraux en Algérie.
06:22C'est le problème d'ailleurs,
06:23parce qu'il faut savoir,
06:24la complexité pour la diplomatie française,
06:26dans l'affaire France-Salle,
06:27mais dans les dossiers à traiter avec l'Algérie
06:29en général,
06:30c'est la complexité et l'opacité
06:32de ce système militaro-politique algérien
06:35qui vit de la rente mémorielle
06:37héritée du FLN depuis l'indépendance,
06:41qui cherche à tenir une société
06:42qui n'en peut plus,
06:43parce que quand vous êtes un jeune algérien,
06:44aujourd'hui, vous n'avez aucune perspective,
06:46d'où l'immigration importante
06:47vers la France en premier lieu.
06:49Et donc, en effet,
06:50décrypter le jeu entre
06:52Abdémagid Tebboune,
06:54qui n'est pas l'élément
06:55le plus hostile du régime à la France,
06:56mais derrière lui,
06:57il y a des éléments extrêmement hostiles
06:59qui poussent à fond cette rente mémorielle,
07:01qui excitent la jeunesse,
07:02qui excitent des médias
07:04souvent aux ordres.
07:05Donc, en conséquence,
07:06c'est compliqué à aborder,
07:08et ce n'est pas parce que
07:08Boilem Sansa a été libéré,
07:09et évidemment,
07:10on s'en réjouit tous ici,
07:11et on continuera de s'en réjouir,
07:13que ça va d'un coup débloquer
07:15tous les contentieux franco-algériens.
07:17Justement,
07:18sur le pouvoir algérien,
07:19mais pas que.
07:20Le philosophe Michel Onfray
07:22estime que le pouvoir algérien
07:23est LFI,
07:24la guerre d'Algérie
07:25n'est pas terminée.
07:26Il était cet après-midi
07:27chez Pascal Praud sur Europe.
07:29C'est la guerre d'Algérie
07:29qui continue.
07:30Je pense que c'est une grande
07:31humiliation de la France.
07:32C'est fait pour.
07:33C'est vraiment fait pour.
07:34Donc, c'est un otage.
07:35Je rappelle quand même
07:36que Boilem Sansa
07:37jusqu'à tout de suite.
07:38Moi, j'attends sa vraie libération
07:39avec des vraies images, etc.
07:41Mais il a été pris en otage.
07:43Et la France dit
07:44qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ?
07:47On a décidé de vous détester
07:48depuis 1962.
07:49Et puis, ça va continuer.
07:50Ce n'est pas arrêté
07:51pour les gens de la France insoumise
07:52non plus.
07:53C'est eux qui continuent
07:54cette guerre des Gégés.
07:54La France est responsable
07:55et coupable de tout.
07:56Je rappelle que si M. Théboune
07:57a un Covid,
07:58pourquoi est-ce qu'il n'y a pas
07:59un seul hôpital
08:00qui soit susceptible
08:00de le soigner en Algérie ?
08:02C'est la faute à qui ?
08:03La France.
08:03Il a raison, Onfray.
08:04Il a raison, Onfray.
08:05C'est-à-dire que la France,
08:08quand on voit les communiqués
08:09de l'Elysée
08:09ou la déclaration
08:11de M. Lecornu,
08:12on a l'impression
08:13qu'on est dans une relation
08:17bilatérale classique
08:18entre pratiquement
08:19deux pays européens.
08:20Ça n'a rien à voir.
08:20Kamel Daoud,
08:21autre grand écrivain algérien,
08:23donne un grand entretien
08:24au Figaro
08:25qui est paru en ligne
08:26où il explique
08:29que lui,
08:30qui aime la France,
08:31dit qu'on lui fait payer
08:32en Algérie tous les jours
08:33le fait d'assumer
08:34aimer la France.
08:35Et il pointe,
08:36là où il est très courageux,
08:37il pointe
08:37cette nomenclature algérienne,
08:39donc ces cadres,
08:39ces notables,
08:40ces dirigeants
08:40qui vont se faire soigner en France,
08:42qui inscrivent leurs enfants
08:43dans des écoles françaises,
08:44bref,
08:44qui ont recours à la France
08:46pour leur santé,
08:47l'éducation,
08:48pour tout ce qu'en réalité
08:49ils n'arrivent pas
08:50à bénéficier en Algérie.
08:52Et il dit,
08:52mais j'ai fait comme eux,
08:53c'est-à-dire que moi
08:54j'aime la France
08:54parce que je sais aussi
08:55que son niveau de développement
08:57peut me procurer des choses
08:58qui n'existent pas en Algérie.
08:59Sauf que lui,
08:59Kamel Daoud,
09:00dit j'assume,
09:01j'assume de dire ça
09:02et par conséquent,
09:03il est détesté
09:03par toute une partie
09:04du système algérien
09:06et traité de traître
09:08et c'était aussi le cas
09:09de Boilem Sansal.
09:10Il a demandé,
09:10il est allé jusqu'à demander
09:11la nationalité française
09:12qu'il a obtenue
09:13et ces grands écrivains
09:14courageux
09:15qui assument de faire le pont
09:16entre deux pays
09:17qui ont un destin lié
09:18qu'on le veuille ou non
09:18sont traités comme des traîtres
09:20en Algérie
09:20parce qu'ils n'époussent pas
09:21le discours victimaire
09:22hérité du système
09:24et du FLN
09:25depuis l'indépendance.
09:26allez-y.
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