Libération de Boualem Sansal : «C'est une victoire», se réjouit Frédéric Petit

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00:00Europe 1 matin week-end, 6h-9h, Alexis Delafléchère.

00:06Et à 8h14, il est l'heure d'accueillir le deuxième invité actu d'Europe 1 matin week-end, Alexis Delafléchère.

00:11Vous recevez Frédéric Petit, député modem de la 7e circonscription des Français établies à l'étranger

00:16et membre du groupe d'amitié France-Ukraine.

00:18Bonjour Frédéric Petit.

00:19Bonjour, merci.

00:20Avec plaisir, on est très heureux de vous inviter.

00:22On va évidemment parler longuement de la récente attaque russe en Ukraine sur Kiev.

00:26Mais d'abord, monsieur le député, vous représentez une vaste circonscription

00:30qui regroupe 16 pays d'Europe centrale et des Balkans, parmi eux l'Allemagne.

00:34Les Allemands ont joué un rôle clé dans la libération de Boilem sans salle.

00:37Comment avez-vous vécu l'arrivée de l'écrivain franco-algérien à Berlin ?

00:41Avec beaucoup de soulagement.

00:43Évidemment, ne dites pas que l'Allemagne est un pays d'Europe centrale et des Balkans.

00:46La mutuelle Europa, ça fait longtemps que c'est fini quand même.

00:48Mais je crois que beaucoup de gens ont été surpris.

00:52Pour moi, c'est un signe de coopération diplomatique franco-allemande.

00:55C'est une victoire.

00:58Beaucoup de gens n'ont pas compris.

00:59Ils se sont dit qu'est-ce qui se passe ?

01:01Je pense qu'il y a eu dans les négociations qu'il a été plus facile pour l'autre côté de digérer son chèque.

01:08Ce n'est pas un échec de la diplomatie française ?

01:09Absolument pas.

01:10Ça devait être une manière de dire que c'était plus facile, je pense, en Algérie,

01:13de faire partir un avion pour l'Allemagne neutre que de faire partir un avion pour la France.

01:17Et comme nous avons une coopération qui marche bien,

01:20quoique beaucoup en racontent, ça s'est passé comme ça.

01:22C'est l'ambassadeur de France qui l'a reçu quand même.

01:24L'Allemagne, justement, et on en vient à notre sujet du jour,

01:27Monsieur le député, elle est très impliquée.

01:29Les Allemands sont très impliqués dans la défense de l'Ukraine

01:31et dénoncent d'ailleurs le mépris pour l'humanité de Vladimir Poutine.

01:35Pourquoi ?

01:35Parce que dans la nuit de jeudi à vendredi,

01:36une attaque russe à Kiev a fait 6 morts et de nombreux blessés.

01:40Volodymyr Zelensky évoque environ 430 drones et 18 missiles utilisés.

01:45Comment analysez-vous cette situation ?

01:48Et comment pourrions-nous continuer à faire pression sur Vladimir Poutine

01:52pour qu'enfin, il se mette à la table des négociations ?

01:56Alors, je ne sais pas comment on fait pression sur Vladimir Poutine.

01:58Je crois que c'est un très vaste sujet, l'impérialisme russe.

02:02Il est inarrêtable ?

02:03Il n'a pas envie de s'arrêter, c'est sûr.

02:06Vous savez, il y a un proverbe russe qui date de plusieurs siècles,

02:09depuis Catherine, qui dit que la Russie n'a pas de frontières,

02:11ou que la seule frontière de la Russie, c'est là où sont ses armées.

02:15Je vais revenir sur ce qui se passe en Ukraine,

02:17parce que je crois que c'est très important.

02:19D'abord, je vais faire ce petit aparté,

02:23parce que c'est aussi quelque chose qui court beaucoup sur l'Ukraine.

02:26Oui, l'Ukraine a arrêté,

02:28et Zelensky a licencié deux personnes pour corruption la semaine dernière.

02:33Tout à fait.

02:33Voilà, on vient de parler de Marseille.

02:35Sous pression aussi du président américain, d'une certaine manière.

02:38Non, sous pression d'une abu,

02:40c'est-à-dire l'organisme que l'Ukraine a mis en place,

02:43contrôlé par le Parlement.

02:45Moi, je serai en Ukraine,

02:46j'ai des collègues ukrainiens, des députés,

02:48et qui font leur job.

02:50Et j'ai vu un pays sortir de la corruption,

02:52moi, c'est la Pologne, en 20 ans.

02:53Un pays qui sort de la corruption

02:55avec deux grandes évolutions

02:57qui sont en train de se passer en Ukraine.

02:59La première, c'est les PME.

03:01Quand un pays ex-soviétique ou ex-centralisé

03:04sort des grandes entreprises nationales

03:06et s'appuie sur des PME,

03:09on sort de la corruption.

03:10Et la deuxième chose qui est fondamentale

03:11et dont on ne parle jamais en France,

03:12c'est la décentralisation.

03:15Il y a d'abord, je vous rappelle que c'est l'Ukraine

03:17qui a inventé les collectivités territoriales,

03:19ce sont les Cossacks.

03:19Les Cossacks ont été les premiers dans l'histoire

03:21à élire leurs chefs dans leurs villages.

03:23Et cette tradition qui est très profonde

03:25a débouché en 2016

03:27sur une réforme de la décentralisation

03:29qui est encore en cours.

03:30qui est encore en cours.

03:31C'est-à-dire qu'on crée des communautés de communes.

03:33Moi, je rencontre des petites...

03:34Je dis des petits mères,

03:35mais c'est surtout des femmes

03:36qui sont très fiers de me montrer

03:38que l'an dernier,

03:39elles ont fait leur centre de santé,

03:40qu'elles ont embauché la directrice

03:41du centre de santé

03:42parce qu'elles sont devenues,

03:44dans la tradition ukrainienne

03:46qui est beaucoup plus profonde

03:47qu'en France,

03:47dans le jacobinisme,

03:48elles sont devenues patronnes

03:50de leur circo.

03:51Et ça, c'est lutter contre la corruption.

03:54Et il est normal que petit à petit,

03:56c'est beaucoup plus rassurant

03:56de voir des gens condamnés...

03:57de guerre que le pays est...

03:59C'est ça qui est extraordinaire.

04:01C'est-à-dire qu'ils sont en guerre.

04:02Moi, j'ai fait...

04:02J'ai été invité,

04:03je serai sans doute invité

04:04dans quelques semaines

04:06puisque j'y retourne.

04:08J'ai été invité, par exemple,

04:09à la réunion mensuelle,

04:12mensuelle, pas annuelle,

04:13mensuelle,

04:14de toutes les radars régionales.

04:16Alors, on était dans un shelter,

04:17on était à Mico-Aïf,

04:18c'était un peu compliqué,

04:19mais...

04:19Et les gens se disputent

04:20parce que la majorité

04:22des élus régionaux

04:23et des romadas,

04:24comme ils disent,

04:25des collectivités territoriales,

04:26sont des opposants.

04:27Mais, des opposants

04:28qui disent,

04:29on est opposant,

04:29on discute,

04:30on avance

04:31et on gère nos affaires.

04:32Et en parallèle,

04:32on le dit,

04:33il y a évidemment

04:34cette guerre

04:35qui frappe de plein fouet

04:36les Ukrainiens.

04:37Vous parlez beaucoup

04:37de cette coalition,

04:38vous appelez ça

04:39Sky Shield,

04:40le bouclier du ciel

04:42en français

04:43pour protéger justement

04:44le ciel ukrainien

04:45contre drones et missiles.

04:46Je ne fais pas qu'en parler.

04:47Non.

04:47Je suis l'initiateur

04:49de la partie française.

04:50Est-ce que vous pouvez

04:51nous en dire un peu plus ?

04:51Sky Shield,

04:52c'est une revendication

04:56qui est d'ailleurs

04:56très très ancienne,

04:57qui a été reprise

04:58par les chats

04:59ukrainiennes

05:01que je salue d'ailleurs

05:02il y a deux ans

05:03et que moi,

05:04que je connaissais

05:05mais qui m'a été,

05:07que j'ai repris

05:07de manière très ferme

05:08il y a un an

05:09parce qu'il y a un an

05:10quand je suis passé en Ukraine

05:11et pour la première fois,

05:13j'ai senti que ça devenait

05:14très dur pour les civils.

05:15C'est-à-dire que

05:16vous avez parlé

05:17de l'agression

05:18et de ce que fait Poutine.

05:20Évidemment,

05:20il y a du mépris

05:21du humain

05:22mais il y a aussi...

05:22430 drones

05:23disait Volodymyr Zelensky.

05:25Ce n'était pas le pire.

05:2618 missiles.

05:26On en a eu 800.

05:27Mais ce que je veux dire

05:28c'est qu'il faut revenir,

05:29c'est quelque chose

05:30qu'on sait.

05:30C'est comme ça

05:31que font les Russes.

05:32Depuis Catherine,

05:33on a eu Idlib,

05:36on a eu Grozny

05:37il y a 20 ans.

05:38Je rase,

05:39j'écrase les civils

05:40et après je discute.

05:42On sait que c'est ce qu'il fait

05:43et c'est pour ça qu'il fait ça.

05:45C'est-à-dire

05:45mettre un tapis

05:47pour bombarder des villes,

05:49c'est une stratégie.

05:51Je finis juste

05:51sur la corruption

05:53parce qu'on a parlé

05:54de Marseille tout à l'heure.

05:56Un pays

05:57n'est pas corrompu

05:58parce qu'il y a des gens

05:59corrompus ou mafieux

06:01qui sont identifiés.

06:04C'est une lutte.

06:05C'est une lutte permanente

06:06et en France

06:06comme en Ukraine.

06:07En Ukraine,

06:08la lutte est en cours.

06:09En Ukraine,

06:09la lutte est en cours.

06:10C'est tout ce que je voulais dire

06:11sur la corruption.

06:11Volodymyr Zelensky

06:12sera à Paris.

06:13Lundi,

06:14reçu par le président

06:14de la République,

06:15Emmanuel Macron.

06:16Qu'attendez-vous

06:16de cette visite ?

06:17Je reviens sur Sky Shield

06:19parce que pour moi,

06:19Sky Shield,

06:20d'abord j'aime mieux

06:21le terme européen

06:22qui est Democracy Shield.

06:23Il faut protéger

06:24la démocratie.

06:25Qu'est-ce qu'on protège

06:25en Ukraine

06:26quand je dis

06:26il faut protéger

06:27le ciel ukrainien,

06:27il faut fermer le ciel ?

06:28On ne protège pas

06:29des gens qui se cachent,

06:30on ne protège pas

06:31des gens qui attendent

06:31que ça se passe.

06:33On protège,

06:33je l'ai dit tout à l'heure

06:34avec mes maires

06:36de petites communes,

06:37on protège des gens

06:38qui bossent.

06:39Qu'est-ce que la France

06:40peut faire concrètement ?

06:41Il y a une partie militaire,

06:44il y a des choses

06:44dont on peut parler

06:45qui sont assez techniques

06:46mais il y a une partie militaire,

06:47mais il y a pour moi

06:4880% c'est de la coopération civile,

06:50c'est le thème de lundi.

06:51Lundi,

06:51il faut y aller,

06:53il faut y aller,

06:54il faut que des petites communes

06:55envoient des experts

06:56pour aider ces maires,

06:57il faut que des entreprises,

06:59les joint ventures,

07:00il faut faire des joint ventures

07:02avec des Français

07:02pour aller plus vite

07:03sur les drones.

07:04C'est ça que demande Jelinski,

07:05il ne demande pas forcément

07:06des armes,

07:07il dit venez m'aider

07:08parce qu'on commence

07:10à avoir une quinzaine

07:12d'entreprises ukrainiennes

07:15qui sont en lien

07:16avec des joint ventures.

07:17Nous sommes en retard

07:18les Français

07:18parce que nous sommes

07:19un peu rigides

07:20dans notre administration,

07:21nous ne comprenons pas

07:22que l'organisation

07:24que nous avons en temps de paix

07:25comme puissance nucléaire

07:27c'est quelque chose

07:28de valable

07:28et qu'il faut maintenir,

07:30mais là il se passe des choses,

07:32ça ne veut pas dire

07:32qu'on va désengager l'État,

07:34mais ça veut dire

07:35qu'il faut que l'État

07:35travaille autrement,

07:36soit beaucoup plus habile,

07:38pour se mettre

07:39dans ce mouvement

07:40d'anti-drone.

07:41Merci monsieur le député,

07:42on suivra attention,

07:43avec beaucoup d'attention,

07:44la visite de Volody Merzelensky

07:45lundi à Paris,

07:46reçue par le Président

07:47de la République.

07:47Merci d'avoir été avec nous.

07:49Je vous en prie.

07:49Je vous rappelle que vous êtes

07:50député modem

07:50de la 7ème circonscription

07:51des Français établis à l'étranger.

07:53Vous représentez donc

07:54une vaste circonscription,

07:56je le disais au début,

07:56qui regroupe 16 pays

07:58d'Europe centrale

07:59et des Balkans.

07:59Merci d'avoir été avec nous.

08:00Je vous en prie, merci.

08:01Sous-titrage Société Radio-Canada

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