00:03Il est 17h16 et à l'instant Gilbert Collard nous a rejoint dans ce studio l'ancien député du Rassemblement National et ex-avocat.
00:14Sabrina Medjeber, Christophe Bordet, Gérard Carré, Ougotier-Lebrette et Olivier Guenegg sont avec nous.
00:18Bonjour M. Collard.
00:19Bonjour M. Collard.
00:20J'imagine que vous vous réjouissez de cette libération mais vous portez peut-être une lecture politique de ce qui vient de se passer.
00:27Plutôt germanique.
00:28Ces dernières heures. On va attendre peut-être.
00:31Non, non, il n'y a pas de peut-être. Il est envoyé pour soin en Allemagne.
00:37Donc on passe pour des cons.
00:39Excusez-moi d'avoir un langage peu diplomatique.
00:42Ça le mérite d'être clair.
00:43Ça le mérite d'être clair.
00:44Vraiment, non mais on a pris des...
00:48Bon, tant mieux qu'il soit là.
00:49Ben oui, quand même, réjouissons-nous d'abord.
00:52Bien sûr, mais quand même.
00:54Quand on pense que la puissance d'une diplomatie d'un pays se mesure à son influence.
01:00C'est toute l'histoire de la diplomatie ça.
01:03Et qu'ils nous foutent ce coup de pompe dans le cul monumental.
01:08Monumental.
01:09C'est pas un coup d'éventail là.
01:10Je rappelle quand même que tout le conflit avec l'Algérie est parti d'un coup d'éventail.
01:14C'est pas un coup d'éventail, c'est un coup de pompe.
01:17Et en plus, il l'envoie en Allemagne pour qu'il se fasse soigner en Allemagne.
01:23Moi, je suis heureux, je suis ravi.
01:26Bon, un écrivain libéré de cette dictature.
01:30Mais quand même, notre diplomatie, Pascal.
01:32Contre diplomatie.
01:33Alors, vous dites notre diplomatie, je vais me faire l'avocat du diable.
01:37Ce diable n'a pas d'avocat.
01:38C'est-à-dire que l'Algérie nous déteste.
01:40Bon, l'Algérie se sert d'une certaine manière de la France comme d'une grande victimaire.
01:45L'Algérie fait de la communication d'une certaine manière interne vis-à-vis de son peuple
01:48par rapport au rapport qu'elle entretient avec nous.
01:51Donc, qu'est-ce que vous voulez faire si l'Algérie n'entre pas en relation avec nous,
01:57sauf, effectivement, à avoir un bras de fer total et prendre des sanctions importantes.
02:03C'est la seule manière. Là, on n'est plus dans la diplomatie.
02:05Mais on casse le bras.
02:06Voilà, exactement.
02:07On casse le bras.
02:07Mais on n'a pas voulu le faire.
02:08Moi, je vous garantis que...
02:09On n'a pas voulu le faire.
02:10Voilà, on n'a pas voulu le faire.
02:12Et je trouve que c'est très dommage, parce que c'est l'effet général de notre diplomatie au plan international.
02:20Je ne sais pas ce que nos amis vont penser autour de la table,
02:23mais la France n'a plus aucune autorité diplomatique.
02:27Plus aucune, mais plus aucune.
02:29Et l'Algérie a poussé la perfidie jusqu'à attendre que le président allemand demande la grâce pour l'accorder,
02:40alors que nous la demandons depuis des mois et des mois.
02:41Alors, sans doute, le président allemand, nous disait Arnaud Benedetti, a-t-il demandé la grâce parce qu'il savait qu'il l'aurait.
02:47Et sans doute, y a-t-il eu des tractations entre les deux pays.
02:51Et peut-être y a-t-il eu un rapport de force, d'ailleurs, entre l'Allemagne sur l'Algérie pour des intérêts que je ne connais pas.
02:56Je crois vraiment, enfin bon, moi je ne suis pas versé dans la diplomatie germano-algérienne,
03:02mais il n'y a pas, en fond, des questions économiques qui justifieraient que l'Algérie fasse un geste intéressé.
03:11Non, il y a l'occasion diplomatique de montrer au peuple algérien, voilà, donc c'est de la propagande interne, on est d'accord,
03:20que la diplomatie française ne compte pas, que la France ne compte pas, qu'elle n'est bonne qu'à payer, qu'elle n'est bonne qu'à soigner,
03:27qu'elle n'est bonne qu'à respecter des accords léonins.
03:30Voilà, c'est tout, c'est l'état de la France.
03:32C'est le règne des Français qu'au cul, voilà.
03:35Christophe Bordet, Gautier Lebrecht et Gérard Carreroux, si vous avez une réaction...
03:40Non, je suis d'accord.
03:41Vous ne l'avez pas dit comme ça, évidemment, parce que vous êtes tout nu, donc ce poète est mieux élevé.
03:45Vous dites, vous avez le mérite, Maître Collard, vous avez le mérite de dire tout haut ce que nous pensions tout bas depuis le début de cette émission,
03:54mais on se dit, attendons, ce pauvre homme n'est pas encore arrivé, on ne sait pas dans quel état physique on va le trouver,
04:01c'est peut-être un peu tôt pour commencer la polémique, mais vous avez mis sur la table et vous avez raison.
04:07C'est tout ? Vous avez totalement raison ?
04:10Oui, oui. Bon, je pense qu'ils sont suffisamment malins pour faire en sorte, étant donné qu'il va arriver dans un hôpital allemand,
04:17pour être en bonne santé. Parce qu'ils ne vont pas prendre le risque d'avoir une médication.
04:22Il a un cancer, donc déjà il ne peut pas être censé.
04:23Ça fait partie des interrogations.
04:26J'espère qu'il sera en bonne santé.
04:29C'est vrai qu'aujourd'hui on est très heureux parce qu'on récupère Boalem Sansal.
04:33Pensez à Christophe Glez qui reste quand même otage du régime algérien, parce qu'on a un autre otage.
04:38Donc malgré ce deal entre l'Allemagne et l'Algérie, on n'a pas réussi à récupérer les deux Français.
04:45Mais on clôt une année de camouflet.
04:50C'est-à-dire, je rappelle plusieurs épisodes, Jean-Noël Barraud, optimiste, part en Algérie,
04:55pensant ramener Boalem Sansal avec le Falcon de la République.
04:59Il y a un communiqué commun la veille de ce déplacement entre Emmanuel Macron et M. Théboune.
05:03Il y a le retour à la normale des 250 000 visas que la France donne chaque année aux Algériens.
05:10Malgré ça, camouflet, Jean-Noël Barraud ne rentre qu'avec lui-même dans le Falcon.
05:15Une fois qu'il est allé voir M. Théboune qui lui a serré la main, qu'il a fait les photos officielles.
05:21Deuxième camouflet, la France n'expulse personne, ne fait pas respecter les OQTF.
05:26Les OQTF, évidemment, le deuxième camouflet, c'est Doualem qui, à peine, a-t-il mis un pied en Algérie.
05:32Cet influenceur pro-algérien qui venait mettre le boxon en France sur les réseaux sociaux,
05:37il repart en France puisque l'Algérie ne reprend absolument personne.
05:42Et qu'est-ce qu'on a appris il y a quelques semaines ?
05:43Que la France avait augmenté de 1 000 les visas pour les étudiants algériens.
05:48Donc on sort quand même de cette année qui a été une succession de camouflet.
05:53J'oublie même un épisode, la France n'expulse personne, c'est l'Algérie qui a expulsé des dignitaires français
05:58présents à l'ambassade de France en Algérie.
06:00Et donc là, la France s'est réveillée et a dit qu'il faut peut-être en expulser quelques-uns.
06:03Dans les déplacements, il faut quand même le rappeler, les déplacements consulaires et ecclésiastiques
06:08des ressortissants français sont surveillés.
06:11On ne va pas d'un point à un autre sans autorisation.
06:13Alors on lira évidemment la presse demain matin, mais par un jeu assez pervers
06:17pour appuyer sur la droite ou sur ce que certains appellent l'extrême droite
06:23et notamment M. Retailleau et Mme Le Pen, certains souligneront que le retrait précisément
06:29de M. Retailleau de l'intérieur a permis la libération de Boilem sans salle.
06:35Et ça sera une manière de sauver, entre guillemets, Emmanuel Macron.
06:38Et de reprendre le narratif algérien au passage.
06:40Mais vous verrez cela demain.
06:41Sauf que personne ne croira ça.
06:43Je ne savais pas que Retailleau était chancelier.
06:46Mais je vous assure, certains, cette lecture permettra d'ailleurs à Emmanuel Macron
06:51entre guillemets de se sauver par une alliance effectivement de cette presse de gauche
06:55qui fustigera et qui n'aura pas de moi assez sévère sur Bruno Retailleau
07:00et qui trouvera dans l'occasion, dans la sortie de Boilem sans salle,
07:05une manière d'expliquer que M. Retailleau ne faisait pas ce qu'il fallait faire avec l'Algérie.
07:09Je vous l'annonce parce que ça serait une lecture possible dans la presse de demain.
07:12Alors vraiment, si...
07:14Mais vous verrez, déjà, j'ai la découverte.
07:16Mais bien sûr, ils nous ont habitués à tout, on a tout vu.
07:19Mais c'est le but de l'Algérie.
07:21C'est évidemment le but de l'Algérie de reprendre ce narratif.
07:23Ce sont les vidéos utiles de la propagande algérienne
07:26avec tout ce qu'elle a de funeste.
07:29Bon, ça ne veut pas dire que tous les Algériens sont à la solde de cette propagande, évidemment.
07:33Le FLN, c'est la propagande du FLN.
07:34On est en plein dans un travail de propagande du FLN.
07:38Absolument.
07:38Absolument, on retrouve exactement les mêmes méthodes.
07:42Mais alors moi, ce que je trouve extraordinaire,
07:45c'est la dimension, et là j'ai du mal à comprendre franchement,
07:49masochiste de notre diplomatie.
07:53Plus on est maltraité, plus on se fait maltraiter.
07:57Cette France, quand même, qui nous a appris
07:59à être une certaine idée de la France, quoi.
08:02Bon, on vient de là, quoi, quand même.
08:04Et là, on est fait...
08:06Mais aujourd'hui, on est les paillassons de l'Algérie.
08:08On est le paillasson, oui, oui, oui.
08:10Et j'en veux, moi, j'en veux vraiment à tous ces hommes politiques
08:12qui ont accepté de laisser humilier le visage de la France, quoi.
08:16Mais oui, mais ce n'est pas nouveau, évidemment.
08:20Et c'est vrai que la diplomatie...
08:21Ça durera, donc le système, ça ne va dire rien, se le maintiendra.
08:24Qui intervient régulièrement sur notre antenne,
08:26souligne la diplomatie française,
08:28combien elle est en péril avec Emmanuel Macron,
08:31quasiment sur tous les dossiers.
08:32Mais regardez ce qui s'est passé en Afrique.
08:34En Afrique...
08:35On a tout perdu, hein.
08:36On a tout perdu, quand même, en quelques mois.
Écris le tout premier commentaire