- il y a 22 heures
Thomas Semah, fondateur et CEO de Yneuro, était l'invité de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne, ce lundi 10 novembre. Il s'est penché sur l'authentification par le cerveau grâce à Yneuro sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez-la en podcast.
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00:00Tech & Co, la quotidienne, la start-up.
00:05Thomas Sema nous a rejoint. Bonsoir Thomas.
00:07Bonsoir, merci pour l'accueil.
00:09Merci à vous, merci d'être là ce soir.
00:11Vous êtes fondateur et CEO de Ineuro.
00:14Alors, c'est une boîte qui a été fondée en 2019.
00:16Vous êtes vous-même ingénieur formé à Centrale Supélec, à l'ESPCI Paris.
00:21Vous êtes passé par le département de Neurosciences Cognitives à l'Université de Stanford.
00:25Et ce qui est intéressant, c'est que je parlais tout à l'heure de biométrie.
00:30Aujourd'hui, pour déverrouiller quoi que ce soit, on a plusieurs méthodes qui sont à notre disposition.
00:35Évidemment, les empreintes digitales.
00:38On a aussi, pour certains, la voix, qui peut être aussi, en tout cas, une clé d'accès.
00:45Il y a aussi les yeux. Enfin, il y a pas mal de choses.
00:48Et vous, vous travaillez sur l'empreinte neuronale, en quelque sorte.
00:54Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c'est ?
00:56Exactement. Alors, tout ce que vous avez décrit, que ce soit la reconnaissance faciale,
01:00l'empreinte digitale, le scan d'iris et de la rétine, ça fait partie de la préhistoire.
01:06Parce que dans le monde dans lequel on est, avec la Generative AI,
01:09on peut falsifier de l'image, de la vidéo, de la voix.
01:13Chez Ineuro...
01:14Excusez-moi, vous pensez qu'on pourra demain falsifier une pupille, un iris ?
01:19On pourra falsifier une empreinte digitale ?
01:23La voix, vous pensez ?
01:24C'est totalement possible.
01:26D'autant plus que c'est une donnée qui est visuelle, que l'on peut voir.
01:29Nous travaillons sur la donnée neuronale,
01:32donc sur quelque chose qui est caché, qu'on ne voit pas.
01:35Alors, comment ça marche ?
01:36Et qu'est-ce que vous pouvez faire aujourd'hui ?
01:39Alors, nous, en fait, on a créé une solution qui s'appelle NeuroID.
01:42L'objectif, c'est de remplacer toutes les biométries traditionnelles
01:47et qu'elles fassent partie véritablement de notre quotidien.
01:51On va évoluer du smartphone vers les lunettes connectées.
01:54Le Face ID a été pensé pour le smartphone,
01:57le NeuroID pour les lunettes connectées.
01:59Et on peut intégrer la technologie à la fois,
02:02soit dans des lunettes connectées,
02:04soit dans des écouteurs intra-auriculaires.
02:07Notre objectif, c'est que les générations de demain
02:10ne sachent plus ce qu'un mot de passe.
02:13Juste d'être reconnus en continu, c'est notre vision.
02:17On a été au-delà d'une vision,
02:18parce que, bien sûr, je suis loin d'être la seule personne de l'équipe.
02:22On a une belle équipe de 10 personnes,
02:24des ingénieurs surqualifiés.
02:27Et la technologie, aujourd'hui, a été testée sur 25 000 personnes
02:30et 30 produits qui vont aller sur le marché
02:34au cours des deux années et demie, trois années qui viennent.
02:37Parce que c'est un marché qui est monstrueux.
02:39Le marché de l'identité numérique sera de 133 milliards de dollars
02:42à horizon 2030.
02:44C'est une étude Market and Markets de 2024.
02:47Le marché de la neurotech en cybersécurité, 42 milliards.
02:51Il faut savoir qu'en 2024, 74% des entreprises françaises
02:54ont subi une cyberattaque par ransomware.
02:57Et rappelons-le, c'est des défauts de sécurité
03:00qui sont parfois tout bêtes.
03:02Vous parliez tout à l'heure de Face ID d'Apple,
03:05qui est quelque chose qui, justement, fait oublier l'identification.
03:09Et Apple a réussi ça, encore une fois, en termes d'ergonomie.
03:12Il suffit de regarder son téléphone pour qu'il se déverrouille.
03:15Vous pensez qu'aujourd'hui,
03:17ce déverrouillage biométrique est devenu obsolète ?
03:22Alors, pour la petite histoire,
03:23la personne d'origine de Face ID est l'un de nos business angels
03:26qui nous a rejoints.
03:27Donc, c'est une perche énorme que vous m'avez tendue.
03:30Mais globalement, dans le monde de demain...
03:32Ça prouve qu'il a confiance quand même en votre solution.
03:35Exactement.
03:36Et l'idée véritable, c'est que demain,
03:38il n'y ait plus d'action à réaliser.
03:41Prenons l'exemple de la reconnaissance faciale.
03:43Possible et logique,
03:44et ça marche extrêmement bien sur un téléphone.
03:47Mais comment allons-nous faire
03:49sur une paire de lunettes connectées ?
03:51C'est impossible.
03:53La reconnaissance faciale nécessite un appareil
03:55pour prendre une photo ou une vidéo.
03:58L'empreinte digitale nécessite de toucher une surface
04:00qui est beaucoup trop fine sur une paire de lunettes.
04:04Et le scan d'iris et de rétine,
04:06possible sur la réalité virtuelle,
04:08c'est ce qu'on voit dans le Vision Pro,
04:10mais impossible sur la réalité augmentée.
04:13D'où...
04:13On pourrait imaginer des capteurs
04:14qui vérifient en fait notre iris
04:16si c'est le bon lorsqu'on chausse les lunettes, non ?
04:19C'est peut-être dans le science-fiction
04:20ce que je raconte, mais...
04:22Alors, c'est une excellente analyse.
04:23Il faut savoir que prendre l'iris ou la rétine,
04:26c'est quelque chose de très coûteux
04:28pour les constructeurs.
04:29Les capteurs neuronaux, en réalité,
04:31sont beaucoup moins coûteux.
04:31D'accord.
04:32Et notamment, c'est-à-dire que l'iris
04:35peut être falsifié avec un modèle
04:36en trois dimensions
04:38pour se faire passer pour une autre personne.
04:41Thomas, expliquez-moi comment,
04:43en mettant une paire de lunettes
04:44avec des capteurs qui sont là,
04:45vous allez capter mes neurones
04:47et vous dire
04:47« Ah, ben ça, c'est bien les neurones de François Sorel
04:50et c'est pas celles de Thomas. »
04:51Eh bien, globalement,
04:52nous avons entraîné nos propres algorithmes
04:54qui sont capables, en fait,
04:55de transformer l'ensemble de ces données neuronales
04:58par des chaînes de traitement algorithmiques.
05:00Et on va concevoir une clé d'accès
05:02qui est unique et propre à chacun.
05:05Par exemple,
05:06vous portez votre paire de lunettes,
05:07on va matcher le neuro-ID actuel
05:10avec celui qui était stocké,
05:11et s'il y a un match,
05:13vous avez accès à votre espace personnel
05:15de la même façon que sur un smartphone
05:17pour accéder à vos applications favorites,
05:20accéder à votre portefeuille de crypto-monnaie,
05:22réaliser des transactions financières
05:24de la façon la plus simple possible.
05:25Avec un taux de sécurité
05:28qui est ?
05:30Bien supérieur aujourd'hui
05:32à la reconnaissance faciale.
05:33D'accord.
05:33Il faut savoir qu'on a été capable
05:35de bâtir cette solution
05:36avec une équipe de 10.
05:38On est actuellement en phase de levée de fonds.
05:40On a déposé aussi 5 brevets
05:41à l'international
05:42pour protéger l'innovation.
05:45Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
05:45on a de l'intérêt,
05:47que ce soit au Japon,
05:48aux États-Unis,
05:49en Corée du Sud.
05:50Et notre objectif,
05:50c'est bel et bien
05:51de déployer la solution
05:52sur le marché.
05:54Parce que si je comprends bien,
05:57lorsque je pose mes lunettes
05:59sur mon nez,
06:01et donc on peut imaginer
06:03que les branches touchent
06:04effectivement mes tempes,
06:05en tout cas une partie de ma tête,
06:07comment arrivez-vous à capter ?
06:09C'est quoi ?
06:09C'est des signaux électriques
06:11que vous arrivez à capter, c'est ça ?
06:13C'est exactement ça.
06:14Ce sont des fréquences.
06:15Et on a chacun une signature électrique
06:18qui est unique.
06:20Exactement.
06:21Maintenant,
06:21quelque chose qui est extrêmement intéressant.
06:23lorsqu'on prend la reconnaissance faciale,
06:25on va créer un modèle géométrique
06:27de visage.
06:28Mais visuellement,
06:29on peut voir ce modèle.
06:31La force de la signature neuronale,
06:33c'est qu'on travaille sur une donnée
06:34qui est cachée,
06:35qu'on ne voit pas.
06:37Et donc,
06:37l'algorithme va être capable
06:39d'extraire des patterns de reconnaissance
06:41qui sont uniques et propres à chacun,
06:43de façon à créer cette clé d'accès.
06:45Et lorsqu'on la reconnaît,
06:46on peut déverrouiller un téléphone,
06:48accéder à l'espace personnalisé
06:50de nos lunettes connectées,
06:52de notre téléviseur,
06:54peu importe.
06:54Et cette signature neuronale
06:56ne bouge pas tout au long de notre vie ?
06:58Alors,
06:58c'est une excellente question.
06:59En réalité,
06:59elle évolue dans le temps.
07:01Et c'est ce qui la rend
07:01d'autant plus intéressante.
07:03Oui,
07:03parce qu'elle est encore moins falsifiable.
07:06Enfin,
07:07oui,
07:07elle est moins falsifiable.
07:09Exactement.
07:10Alors,
07:11pour nos téléspectateurs,
07:12on va rester dans
07:13quelque chose d'extrêmement simple.
07:15Mais globalement,
07:15on a un neuro ID,
07:16une signature
07:17qui est unique et propre à chacun.
07:19Et en fait,
07:20on va créer des sous-signatures composites
07:22pour renchérir
07:23cette grande signature
07:24dans le temps.
07:25Globalement,
07:26lorsque l'utilisateur
07:27va porter ses lunettes connectées,
07:29on va améliorer
07:30cette signature en continu
07:31le matin,
07:32l'après-midi,
07:33le soir.
07:34À chaque fois qu'on va porter
07:35la lunette,
07:36la signature va s'améliorer.
07:38De la même façon
07:38que la reconnaissance faciale
07:40ou l'empreinte digitale.
07:40Oui,
07:40ça s'améliore aussi.
07:42Exactement.
07:42On a l'illusion
07:43qu'à chaque fois
07:44que la technologie
07:45va juger
07:46si je suis la bonne personne,
07:47en réalité,
07:48à chaque fois
07:48que l'on dépose un doigt
07:49sur l'empreinte digitale,
07:51on va améliorer
07:52la signature
07:53qui est stockée
07:54en temps réel.
07:55Vous en êtes où aujourd'hui
07:56avec ce concept ?
07:57Est-ce que ça fonctionne ?
07:58Est-ce que vous en êtes
08:00dans quelle phase
08:01de progression ?
08:02Alors aujourd'hui,
08:03nous,
08:03notre objectif,
08:04c'est d'accueillir
08:04les meilleurs ingénieurs,
08:06les meilleurs doctorants,
08:07les meilleurs post-doctorants
08:09dans le domaine
08:09des neurotechnologies,
08:11de l'intelligence artificielle
08:13et de la cybersécurité.
08:14C'est véritablement
08:16ce qui nous différencie
08:17d'une boîte
08:17de neurotechnologies
08:19traditionnelle.
08:21Notre objectif,
08:21la technologie a été testée
08:23sur 25 000 personnes,
08:24sur 30 produits différents
08:25et aujourd'hui,
08:26notre objectif,
08:27c'est de déployer
08:28la solution sur le marché.
08:30On discute à la fois
08:31avec des acteurs
08:32des consommateurs électroniques,
08:34de l'électronique grand public,
08:35notamment,
08:36on a été invité
08:36au CES
08:37en janvier prochain,
08:38à New Reap's
08:39en début décembre 2025,
08:41donc le mois prochain.
08:44La semaine prochaine,
08:45on est accompagné
08:46par Emmanuel Macron
08:47à Berlin
08:48pour présenter
08:49notre technologie
08:49à l'ensemble des ministres.
08:51Donc,
08:51on est sur une belle dynamique.
08:53C'est que le démarrage,
08:55on a de très grandes ambitions.
08:57On est une boîte française,
08:58mais notre ambition
08:59est à l'international.
09:01L'objectif,
09:01c'est de faire
09:02du NeuroID
09:02un standard
09:04d'authentification
09:05que chaque personne
09:06sur Terre
09:07ait son NeuroID.
09:08En revanche,
09:09il faut qu'il y ait
09:09un capteur
09:10qui touche notre tête.
09:10C'est très vrai,
09:11mais lorsqu'on regarde
09:12les données de marché,
09:13on va évoluer
09:14du smartphone
09:15vers des lunettes connectées.
09:16Oui, bien sûr,
09:17mais disons
09:17qu'on n'a aucune signature
09:18neuronale
09:19sur les doigts,
09:20par exemple.
09:20Exactement.
09:21Il n'y a pas
09:21l'impulsion électrique
09:22qui est limitée
09:23à la boîte crânienne.
09:24Exactement.
09:26Passionnant tout ça,
09:27et on se verra au CES.
09:28Avec grand plaisir.
09:29Voilà,
09:29vous nous expliquez
09:30un petit peu,
09:31mais c'est intéressant
09:32de voir
09:32est-ce que des boîtes
09:34qui vont sortir
09:34des lunettes connectées
09:35sont intéressées
09:36par votre technologie
09:37pour déverrouiller tout ça.
09:38Merci Thomas,
09:40vous êtes fondateur
09:41et CIO
09:42de e-neuro.
09:43de e-neuro.
09:44Sous-titrage Société Radio-Canada
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