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  • il y a 4 jours
Les informés du matin de franceinfo, lundi 10 novembre 2025

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News
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00:00Bienvenue dans les informés, c'est parti pour une demi-heure de décryptage de l'actualité.
00:13Bonjour Renaud Délé.
00:14Bonjour Agathe.
00:14Deux sujets à la une ce matin.
00:16La COP30 qui s'ouvre au Brésil, peut-elle sauver l'accord de Paris ?
00:20Et puis la méthode, le cornu est-elle en train de faire ses preuves sur le budget de la Sécu à l'Assemblée ?
00:26Pour nous éclairer ce matin, nos informés, Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP.
00:31Bonjour Stéphanie.
00:32Bonjour.
00:32Guillaume Fariol, spécialiste environnement à France Info.
00:35Bonjour Guillaume.
00:36Bonjour.
00:36Et Fanny Guinochet, éditorialiste économie à France Info.
00:39Bonjour Fanny.
00:40On commence donc Renaud avec notre premier débat.
00:42Dix ans après la COP30, peut-elle sauver la mise en œuvre de l'accord de Paris ?
00:47Cette COP30 qui s'ouvre officiellement aujourd'hui à Belém, aux portes de l'Amazonie au Brésil.
00:53Et vous le disiez, c'était il y a près de dix ans, l'accord de Paris à l'occasion de la COP21,
00:59donc cette grand messe annuelle qui se penche au chevet de la planète.
01:03Cet accord avait été qualifié d'historique à l'époque.
01:07Rappelons qu'il faisait à limiter à la fin du siècle, en 2100, à 2 degrés,
01:12et même à 1,5 degré le réchauffement climatique par rapport à l'ère pré-industrielle.
01:18Cet accord avait été approuvé dans l'allégresse générale, dans l'enthousiasme.
01:24On nous propose d'ailleurs de rafraîchir un tout petit peu la mémoire.
01:26C'était le 12 décembre 2015, non pas à Paris d'ailleurs, mais au Bourget, à côté de Paris.
01:33Laurent Fabius, qui présidait cette COP, annonçait la signature de cet accord.
01:38J'invite maintenant la COP à adopter le projet de décision intitulé « Accord de Paris »
01:42qui figure dans le document.
01:44Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n'entends pas d'objection.
01:50L'accord de Paris pour le climat est accepté.
01:57Et on se souvient de Laurent Fabius frappant son bureau avec le petit marteau vert qu'il avait entre les mains.
02:04Sauf que dix ans après, la plupart des scientifiques disent que l'objectif de l'accord de Paris est d'ores et déjà hors d'atteinte.
02:10Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lui affirme qu'il est même sur le point de s'effondrer.
02:14Et voici ce que disait hier le président brésilien Lula à l'ouverture de la COP30.
02:22Nous voulons voir s'il est possible d'inaugurer une nouvelle phase de la COP axée sur la mise en œuvre.
02:28Assez parlé, il est temps de mettre en œuvre ce dont nous avons déjà discuté.
02:34Alors avec au menu de cette COP30 un certain nombre de sujets, certains extrêmement conflictuels,
02:39par exemple la sortie progressive des énergies fossiles, il y a aussi tout l'enjeu de l'aide des pays du Nord aux pays du Sud
02:45pour financer leur transition écologique.
02:47Et puis il y a un autre sujet au premier plan de cette COP30, c'est la bataille de la déforestation
02:52avec d'ailleurs la création d'un nouveau fonds visant à aider une soixantaine de pays
02:57à préserver au mieux les forêts tropicales indispensables justement à la planète.
03:03Et justement Guillaume Fariol, vous revenez tout juste d'un reportage au Brésil,
03:09vous êtes remonté à la source de cet enjeu parce que vous êtes rendu dans l'état du Paras
03:16où des champs ont remplacé les forêts, donc on est en plein cœur de ce thème de la déforestation.
03:22Racontez-nous, quelles conséquences, qu'est-ce que vous avez vu là-bas ?
03:24Alors je suis allé à Paragominas qui est une commune grande comme la Slovénie dans l'état du Paras
03:29et c'est près de Bélème à quelques centaines de kilomètres.
03:32Et c'est vrai que ce qui marque, on a beau, moi spécialiste environnement,
03:35parler de déforestation très régulièrement sur France Info,
03:38ce qui m'a marqué c'est l'étendue de ces champs de soja notamment et aussi de l'élevage à perte de vue.
03:44On parle de centaines de milliers d'hectares qui ont remplacé les forêts, la forêt tropicale,
03:50à tel point que la zone où je suis allé, le climat a changé parce qu'on sait que la forêt,
03:55elle régule le climat local, elle apporte de l'humidité, elle apporte de la fraîcheur.
03:58Eh bien le climat là-bas a changé, les saisons sèches sont plus sèches, il fait plus chaud.
04:02J'ai aussi vu les conséquences de la culture du soja, beaucoup de pesticides,
04:07c'est pas du tout régulé comme chez nous en France avec des conséquences très difficiles
04:11pour les peuples autochtones qui ont toujours vécu dans la forêt.
04:14On parle d'épandage de glyphosate par avion qui peuvent tomber sur la forêt,
04:18qui tuent les fruits, qui tuent les poissons aussi.
04:21Ce qui est important de comprendre c'est que oui la forêt c'est de la biodiversité,
04:24c'est une richesse exceptionnelle, ce sont aussi des peuples qui vivent
04:26et qui sont menacés dans leur survie.
04:28La forêt c'est aussi important pour le climat, c'est ce qu'on appelle un puits de carbone.
04:32La forêt elle capte du carbone, c'est le deuxième puits de carbone après l'océan.
04:35Donc tous ces enjeux en fait sont liés, c'est pour ça qu'on parle aussi de forêt à la COP
04:39où à la COP on va parler de réduire le réchauffement climatique,
04:43de le limiter au maximum.
04:44Eh bien la forêt dans ce combat c'est un très précieux allié.
04:47Et on parle de l'État qui reçoit cette COP, vous étiez au Brésil.
04:52Qu'est-ce qu'on peut attendre de cette COP, Fanny Guinochet,
04:55qui se déroule sans Donald Trump, sans Xi Jinping, le président chinois ?
04:59C'est ça la difficulté, c'est qu'on voit que l'enthousiasme est un peu retombé
05:01par rapport à, vous avez, on a vu un peu il y a une dizaine d'années,
05:07il y a dix ans l'enthousiasme autour de cet accord de Paris.
05:10On voit que non seulement les objectifs n'ont pas été atteints
05:12et que pour l'avenir, l'enthousiasme est un peu retombé
05:17parce que les interlocuteurs se soucient moins d'environnement
05:21que ceux d'il y a dix ans, largement.
05:23Certains ont séché même le rendez-vous.
05:25Et puis même, on le voit, moi je le vois du côté des entreprises,
05:28par exemple, elles ont fait des efforts pour la plupart,
05:31elles ont mis ça dans leurs objectifs.
05:34Et là, quand on regarde les grandes entreprises françaises
05:38qui sont plutôt, on peut toujours faire des efforts,
05:40mais elles sont plutôt vertueuses par rapport à d'autres entreprises de la planète.
05:45Bon, on voit bien qu'aujourd'hui, baisser leur empreinte carbone,
05:49ça n'est pas tout en haut, tout en haut des objectifs.
05:53Sachant que l'Europe, je parle sous votre contrôle Guillaume,
05:56mais l'Europe est plutôt bonne élève par rapport au reste du monde.
06:01Et donc, les entreprises françaises, et notamment les plus grands pollueurs,
06:05que ce soit des entreprises comme Arcelor, comme Total, etc.,
06:07elles disent, une fois de plus, on nous met des bâtons dans les roues,
06:12suivre ces objectifs de la COP et de baisser notre empreinte carbone,
06:16ce fait au prix de ce qu'on appelle la compétitivité.
06:19Oui, sachant qu'en Europe, vous dites que la France est plutôt bonne élève,
06:22il y a certains États européens qui réussissent aussi à mettre en œuvre les objectifs.
06:26Par exemple, l'Allemagne qui freine sur la fin des voitures thermiques
06:30programmées en 2035, la Norvège qui donne son feu vert à la prospection minière des fonds marins.
06:35Stéphanie Despierre, il y a cet enjeu là aussi.
06:37Les Européens n'arrivent même pas à parler d'une seule voie
06:40et à faire preuve de volontarisme sur ce sujet ?
06:42Non, c'est clair. En effet, l'Europe n'est pas trop mauvaise élève,
06:46mais il n'y a pas d'unité.
06:47On a l'Allemagne qui a freiné des quatre fers
06:49pour arrêter notamment ces centrales à charbon, etc.
06:51On a une montée aussi des gouvernements très à droite dans l'Est de l'Europe
06:57qui du coup, là aussi, freinent les quatre fers.
07:00On a la Norvège qui a du pétrole et qui veut l'utiliser.
07:04Tout ça en plus sur fond de guerre en Ukraine
07:06où la question de la dépendance énergétique à la Russie
07:10a posé des vrais problèmes à l'heure actuelle.
07:13Donc c'est vrai que niveau européen, il n'y a pas vraiment d'unité.
07:16Et l'Europe, on le disait, la Chine, je crois, c'est encore 30%,
07:20c'est à elle seule, 30% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
07:24Donc le poids de l'Europe est peu significatif,
07:27même si elle fait des efforts et elle a quand même du mal à les faire.
07:31Guillaume Ferriol ?
07:31En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a eu un moment climat.
07:342015, l'accord de Paris, les manifestations de la jeunesse avant 2020.
07:39En France, la loi climat et résilience après 2020.
07:42Et puis il y a eu la guerre en Ukraine, et puis il y a eu l'inflation.
07:45Et c'est vrai que ce qui est resté longtemps une priorité,
07:48peut-être aussi parce qu'électoralement, elle pouvait être rentable,
07:51ce qui est resté longtemps une priorité,
07:53est passé au deuxième, au troisième plan, peut-être même derrière ça.
07:57Et puis évidemment, on n'a pas parlé de Donald Trump,
07:59qui est de retour à la tête des États-Unis.
08:02Et au-delà de ne pas être un grand fan de la lutte contre le réchauffement climatique,
08:07il dit même que le réchauffement climatique est la plus grosse arnaque jamais imaginée.
08:11Il l'a dit à la tribune de l'ONU en septembre.
08:13Il est climato-sceptique. Et les États-Unis vont désormais jusqu'à saboter,
08:17je pense que le terme est correct, les négociations mondiales aujourd'hui pour le climat.
08:21Ça a été le cas il y a quelques semaines.
08:23Il s'agissait d'arracher un accord sur la décarbonation du transport maritime.
08:28Eh bien, les États-Unis ont fait capoter tout ça.
08:30Renaud Devy ?
08:31Si l'Union européenne, qui était jusqu'à présent plutôt le bon élève, recule aussi,
08:36ou se divise, et vous avez vu qu'il y a un certain nombre de cas,
08:38notamment cet enjeu qu'on voit monter, comme celui de la fin des voitures thermiques en 2035,
08:42on voit bien que c'est un enjeu qui est en train de monter dans les opinions
08:44et dans les intérêts électoraux des différents pays.
08:47C'est à cause de ce contexte, c'est-à-dire que c'est parce que les opinions elles-mêmes
08:51ont reflué sur cette thématique.
08:53Les dirigeants, on peut s'en désoler, ne sont pas toujours à l'avant-garde,
08:59ils n'incarnent pas forcément toujours l'avant-garde éclairée de l'opinion,
09:01ils ont parfois tendance à suivre ces circonvolutions et parfois ces reculs.
09:05Donc si jamais, on peut imaginer que si ça rapportait aujourd'hui, entre guillemets, électoralement,
09:09les dirigeants seraient peut-être plus à l'en sur la question environnementale
09:11et la lutte contre le réchauffement climatique.
09:13De ce point de vue-là, on voit qu'en dix ans, le climat, c'est le cas de le dire,
09:16a changé de façon considérable.
09:18Et puis, il y a cette offensive de Donald Trump, climato-sceptique,
09:21quasiment climato-négationniste, quand on décrypte ses propos,
09:27la plus grande arnaque du siècle, c'est donc très clairement qu'il n'y croit pas.
09:30Il le montre, les États-Unis sont sortis de l'accord de Paris
09:32et il continue de mener cette offensive et il fait des adeptes, en quelque sorte.
09:37C'est-à-dire qu'on voit que d'autres pays se rallient à ce grand vent-trumpiste.
09:40Et ça, ça provoque ce retour en arrière auquel on assiste en ce moment,
09:44avec un certain nombre d'enjeux lors de cette COP,
09:47qui payent aussi, qui subissent cette conséquence.
09:51J'insiste juste sur un point, c'est cette fameuse aide attendue
09:54par les pays du Sud de la part des pays du Nord
09:56pour financer leur transition écologique.
09:59Il y a un besoin massif, chiffré à peu près à 1300 milliards de dollars.
10:03Sauf que ça, par définition, ça ne peut fonctionner que si on restaure,
10:06ce qui est principalement d'ailleurs l'objectif de Donald Trump,
10:10que Donald Trump veut absolument abattre, il y arrive,
10:12ce qu'on appelle le multilatéralisme.
10:14Là, on a vraiment besoin d'une négociation multilatérale
10:16pour réussir à mettre en œuvre cet accord au niveau mondial
10:19pour que les pays du Nord contribuent à financer largement
10:22la transition écologique des pays du Sud.
10:24Et ça, c'est exactement ce que Donald Trump et ses affidés ne veulent pas.
10:28C'est ce multilatéralisme et de gros sous, Stéphanie.
10:31Il faut avoir les moyens d'aider les pays.
10:32C'est exactement ça le problème.
10:34Il y a dix ans, on avait des difficultés budgétaires,
10:37mais on n'était pas dans la situation actuelle.
10:38Et un certain nombre de pays, aujourd'hui, disent qu'on ne veut pas payer
10:42parce qu'on n'a pas les moyens.
10:43Voilà, et ça n'est pas notre priorité.
10:46Donc, il y a à la fois l'aspect politique que vient de rappeler Renaud Delis,
10:50mais du côté économique, vous avez un certain nombre d'acteurs politiques
10:54et économiques qui vous disent, oui, mais en fait, les milliards d'euros,
10:57aujourd'hui, vous voyez bien qu'on ne peut pas les mettre pour cette transition énergétique
11:04parce qu'on n'arrive déjà pas à boucler nos budgets.
11:08C'est aussi ça la question qui se pose, et elle est très pragmatique,
11:11mais malheureusement, c'est aussi ce qui fait que ces accords,
11:16ou en tout cas, on a de quoi être un peu pessimiste ce matin
11:18sur la poursuite de la transition énergétique.
11:23Et pourtant, Guillaume Farriol, maintenant, il n'y a plus un été ou un hiver
11:27sans qu'on constate le réchauffement climatique,
11:29ou en tout cas, le fait que le temps change, que les choses changent.
11:32On a vu encore, il y a quelques semaines, on a été stupéfaits par une tornade
11:36qui n'avait pas été prévue dans le Val-d'Oise.
11:38Est-ce que ça, ça fait aussi évoluer les mentalités ?
11:42Alors, ce dont j'ai l'impression, c'est qu'en fait, ce sont des prises de conscience,
11:47mais qui sont passagères.
11:48Je ne sais pas si vous vous souvenez de cet été 2022,
11:50les incendies dans le sud-ouest, les incendies jusqu'au Mont d'Arrée en Bretagne.
11:53Et là, moi, je me souviens de une dans la presse,
11:55l'été où tout a basculé, l'été de la prise de conscience,
11:58l'été du changement, la France qui suffoque.
12:00Bon, pendant l'été, on en a beaucoup parlé.
12:03Peut-être qu'une prise de conscience.
12:05Et puis, le quotidien revient, et puis on passe à autre chose.
12:09Et pourtant, vous le dites très bien, ce réchauffement climatique,
12:12on en parlait au futur avant, maintenant, on en parle au présent.
12:15On l'a vu il y a quelques semaines, cet ouragan de Mélissa en Jamaïque,
12:17tous les climatologues s'entendaient pour dire que c'était un vrai monstre météorologique
12:23qui ne sera que normal dans les décennies qui arrivent.
12:27Et en effet, ces conséquences, elles ont beau être là dans notre quotidien,
12:30les canicules en France, la montée du niveau des océans
12:32et énormément d'autres conséquences.
12:35ont peine à voir, c'est vrai, une réelle action.
12:38L'action, elle existe, mais tous les experts s'accordent à dire
12:41qu'elle n'est pas suffisante, même si elle existe.
12:43Attention, on ne fait pas rien.
12:44– Renaud Vélie.
12:44– Cette propension à avoir à courte vue, si j'ose dire,
12:47d'une bonne partie de l'opinion,
12:48à laquelle on peut d'ailleurs y compris participer
12:51dans nos comportements individuels,
12:53en fait, on la retrouve sur différents sujets.
12:56De toute façon, vous allez voir de faire transition avec le deuxième débat.
12:58Mais non, parce que s'il y a des choses qu'on peut prévoir aujourd'hui scientifiquement
13:01avec ce qu'on sait de l'évolution de la planète,
13:03c'est bien le réchauffement climatique, on voit bien cette courbe.
13:06Et il y a aussi des choses qu'on peut prévoir démographiquement,
13:08que ce soit en France ou ailleurs,
13:11d'ailleurs dans nos sociétés occidentales vieillissantes.
13:13Ça pose notamment la question des retraites.
13:14Et bien souvent, on voit aujourd'hui dans le débat politique
13:16que les responsables politiques préfèrent gérer le très court terme
13:21pour répondre aux attentes de l'opinion, aux attentes immédiates,
13:24plutôt que d'anticiper le long terme.
13:25Et justement, merci pour la transition dans un instant à compromis.
13:28Est-il possible sur le budget de la sécurité sociale ?
13:32Merci beaucoup, Guillaume Farriol, d'avoir intervenu spécialiste environnement de France Info.
13:37Mais tout de suite, il est 9h19 et c'est l'Info en une minute avec Maureen Suignard.
13:42Un policier a été grèvement blessé la nuit dernière,
13:45annonce ce matin du ministre de l'Intérieur.
13:47Il intervenait pour un cambriolage à Saint-Germain-de-Puis,
13:51dans le Cher, c'est près de Bourges.
13:52Le policier a été blessé par balle au bras.
13:54Ces jours ne sont pas en danger.
13:56L'audience doit débuter dans un quart d'heure.
13:58La cour d'appel de Paris se penche sur la demande de libération de Nicolas Sarkozy,
14:02l'ancien chef d'État placé depuis trois semaines en prison
14:05après sa condamnation à cinq ans de détention dans l'affaire libyenne.
14:09Nicolas Sarkozy a fait appel de cette condamnation.
14:12La menace terroriste est aujourd'hui plus complexe et plus atomisée,
14:16détaille ce matin le directeur de la DGSE,
14:18la Direction Générale de la Sécurité Intérieure.
14:20Il estime que le risque d'une attaque complexe, coordonnée et plus faible qu'il y a dix ans.
14:26Nous commémorons cette semaine les dix ans de l'attentat du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.
14:32Et puis de gros enjeux, mais sûrement pas de grandes décisions.
14:34La COP, la conférence de l'ONU sur le climat, débute aujourd'hui au Brésil,
14:38mais des pays très pollueurs n'en voient pas de représentants de haut niveau,
14:42notamment les États-Unis, la Chine et l'Inde.
14:43Les scientifiques estiment que la planète va forcément connaître un réchauffement d'au moins 1,5 degré.
14:50Les informés avec Stéphanie Despierres, journaliste politique à LCP,
15:04et Fanny Guinochet, éditorialiste économique à France Info.
15:07Renaud, on passe à notre deuxième débat.
15:10Le budget de la Sécu à l'Assemblée, Sébastien Lecornu peut-il arracher un compromis ?
15:14Ce débat sur le projet de vote de financement de la Sécurité sociale,
15:16qui fait une très légère pause, mais qui reprendra mercredi,
15:18mais qui doit s'achever d'ailleurs mercredi soir en première lecture à l'Assemblée nationale.
15:22Il a franchi déjà ce débat une étape capitale ce week-end,
15:26c'était l'adoption de la partie recette samedi soir,
15:29grâce au vote favorable du groupe socialiste,
15:31mais aussi d'ailleurs à l'abstention des groupes communistes et écologistes.
15:34C'est l'adoption de cette partie recette qui permet l'examen depuis samedi à soir,
15:38donc de la partie dépense.
15:41Et au cœur de cette partie dépense, il y a notamment la suspension de la réforme des retraites,
15:45que c'est concession majeure accordée par Sébastien Lecornu aux socialistes,
15:47qui viendra en débat donc mercredi.
15:50Est-ce qu'un compromis est possible ?
15:52Est-ce que cette politique des petits pas peut-être fructueuse ?
15:55Voici ce qu'on disait il y a quelques minutes sur ce plateau.
15:57Roland Lescure, le ministre de l'Économie et des Finances.
16:00J'espère qu'on aura un budget, une finée, qui permettra un vote,
16:04peut-être même pourquoi pas un vote positif des socialistes.
16:06Il y a des gens de bonne volonté qui cherchent à avancer.
16:08On a tous un rôle à jouer là-dedans,
16:10et j'essaye modestement de jouer le mien en rappelant le cadre.
16:13Mais oui, l'objectif, il est qu'on ait un budget voté pour la France,
16:17parce qu'au fond, ça concerne tout le monde.
16:20C'est possible de trouver un compromis sur le budget, Stéphanie,
16:23et que le budget soit voté ?
16:24Alors, il y a eu un signe positif sur le projet de loi de sécurité sociale,
16:28mais il ne faut pas en tirer une leçon globale,
16:31parce que le chemin est...
16:31Le signe positif, c'est le volet recettes qui a été adopté.
16:33Voilà, le volet recettes qui a été adopté,
16:34mais on en parlait, les écologistes et les communistes se sont abstenus,
16:37par exemple, parce qu'ils voulaient la suite de la discussion,
16:39et ils voulaient la discussion sur la réforme des retraites.
16:41Donc il y avait aussi une manière de s'abstenir pour laisser courir la discussion,
16:44qui n'est pas forcément une volonté de laisser passer le texte en soi.
16:48Donc là, il faut en tirer une leçon, mais minime.
16:51Et ensuite, le processus est encore très long.
16:53On va attaquer les dépenses et la suspension de la réforme mercredi.
16:56Ensuite, c'est le projet de budget qui reviendra.
16:58Pour l'instant, on n'a pas du tout fini la partie recettes.
17:01Là, on ne voit pour l'instant pas très bien comment elle peut être adoptée.
17:05Donc Sébastien Lecornu franchit une haie, mais le chemin est encore long.
17:09Est-ce qu'il a encore un peu de grains à moudre, le Premier ministre ?
17:13Fanny Guinochet, on sait qu'il avait fixé un objectif de 4, 7 et 5 % de déficit.
17:18On n'est pas encore à 5. Est-ce qu'il peut encore faire des concessions ?
17:20À chaque haie franchie, il laisse passer des milliards.
17:24Donc en fait, pour ce déficit de la sécurité sociale, qui est aujourd'hui estimé à 23 milliards d'euros,
17:31l'idée, c'était de le ramener au départ initialement à 17 milliards et quelques.
17:35Là, on est plutôt à plus de 20 milliards.
17:38Donc vous voyez, à chaque fois, ce sont des concessions que fait le gouvernement
17:42et qui peuvent, in fine, coûter cher.
17:48Sachant que dans ce budget de la sécurité sociale, il faut trouver...
17:51Les députés, il faut bien se rendre compte, ils votent sur...
17:54C'est vraiment des dépenses massives.
17:56C'est 700 milliards d'euros chaque année, les dépenses de la sécurité sociale
18:00dans lesquelles on met les retraites, on met les dépenses d'assurance maladie, etc.
18:05Et dans ce budget, il y a beaucoup d'irritants.
18:09Les franchises médicales qui sont doublées, effectivement, ça touche tout le monde.
18:13Les histoires de CSG, ça touche tout le monde.
18:16Dans ce budget, là, aujourd'hui, les radiologues sont en grève
18:19parce que l'idée, c'est d'augmenter, en tout cas, de baisser la diminution de...
18:23Enfin, de baisser un peu le...
18:25De taxer un peu plus les dépassements...
18:26Voilà, et du coup, il serait un peu perdant, même si la baisse de cette tarification,
18:32ce changement de tarification, serait fait sur plusieurs années.
18:35Bon, ben, vous avez 80% des radiologues, aujourd'hui, qui sont en grève.
18:38Il y a quelques temps, c'était les taxis, parce que là aussi,
18:40il était remis sur...
18:41Le gouvernement veut remettre à plat leur grille tarifaire.
18:44Donc, vous voyez, ça touche un certain nombre de catégories,
18:47mais, in fine, ça touche tous les Français.
18:49Le risque, c'est quoi, Renaud, dénier un tout petit budget,
18:52juste pour tenir jusqu'en 2027, où on se posera les vraies questions ?
18:55Comme ça, de toute façon, c'est le cas.
18:56Sur tous les sujets, il ne faut pas se voiler la face.
18:59Sur tous les sujets, qu'il s'agisse du projet de loi de la Sécurité sociale,
19:03du projet de loi de finances en tant que tel, du budget,
19:05et sur toutes les autres réformes, et par exemple, la réforme des retraites,
19:09tout est repoussé, de fait, à 2027.
19:11Le gouvernement Lecornu, il est là pour gérer, j'allais dire, la petite semaine,
19:15en tout cas pour que la France soit dotée d'un budget, et même de deux,
19:17puisqu'il faut que les deux textes budgétaires passent,
19:20et pour maintenir le navire gouvernemental à flot jusqu'à l'élection présidentielle.
19:25Et sur tous les sujets, il ne se passera rien d'important d'ici 2027.
19:27Et malgré cela, il ne sera pas voté, ce budget ?
19:29Ah, il ne faut pas dire ça, parce que je trouve que le débat est très intéressant,
19:33ce qui s'est passé ce week-end notamment,
19:35parce que les rôles s'éclaircient,
19:38c'est-à-dire que c'est derrière ce qui peut apparaître extrêmement obscur.
19:40On voit très bien maintenant les formations politiques qui ne veulent absolument pas d'un compromis,
19:46quel que soit le contenu de ce compromis,
19:48qui veulent absolument le blocage parce qu'elles espèrent une dissolution
19:52ou une accélération des échéances électorales.
19:55Donc ça, c'est les insoumis et le Rassemblement national.
19:58Cette coalition, elle fonctionne, si j'ose dire, vote par vote.
20:01Elle peut conduire d'ailleurs parfois à des positionnements des uns ou des autres assez contradictoires.
20:05Les insoumis, parfois, votent avec la droite pour être sûrs de bien repousser,
20:08en tout cas d'essayer de repousser tel ou tel amendement.
20:12Et puis on voit les forces qui, de façon extrêmement chaotique,
20:17K1, K1, qui sans aucune certitude, essayent d'avancer vers un compromis.
20:21C'est-à-dire que le bloc central, les socialistes, la droite,
20:27et aussi d'ailleurs parfois, on le voit, les écologistes, les communistes,
20:29puisque eux voulaient du débat sur la réforme des retraites.
20:31Le bloc de la raison, a dit le député Jean-Rémi Gagné.
20:33Oui, ce qui, à mon avis, ça va être une vraie erreur politique.
20:36Il ne faut jamais qualifier, justement, ceux qui avancent à un compromis du bloc de la raison.
20:39Ce n'est pas la phrase la plus jolie.
20:40Non, parce qu'évidemment, les autres ne sont pas du tout déraisonnables.
20:44C'est parfaitement légitime et raisonnable de la part des insoumis et du Rassemblement National
20:48d'avancer main dans la main pour provoquer le blocage.
20:50C'est leur intention.
20:51Stéphanie Despierre, un mot sur feu, le socle commun,
20:54cette espèce de coalition qui était au pouvoir.
20:56Elle n'a pas voté la même chose.
20:57Horizon et LR se sont abstenus sur la partie recette.
21:00Quand les socialistes volaient au secours de Sébastien Lecornu, qu'est-ce qui se passe ?
21:06Il se passe ce qui se passe depuis le début du budget.
21:09C'est-à-dire que même quand Sébastien Lecornu arrive à faire des compromis,
21:12parfois, il n'a pas les relais dans l'hémicycle pour porter et voter ses compromis.
21:15Mais même au sein de près, au sein de quand ?
21:17Sauf que c'est passé.
21:17Là, cette fois, c'est passé.
21:19Et ça arrange les socialistes, en fait.
21:20Et ça arrange les socialistes.
21:21Sauf que les socialistes ont quand même été obligés de voter pour.
21:22Ils auraient pu, dans un monde peut-être idéal, considérer que l'abstention suffirait à permettre de continuer le débat.
21:28Mais là, les Républicains et Horizon ne veulent pas voter sur le budget-là
21:32parce qu'ils considèrent pour l'instant qu'il y a trop de taxes, etc.
21:35Donc c'est ça qui est très compliqué.
21:36On le disait, tout va se jouer de jour en jour.
21:39À chaque petit moment, on verra si ce socle-là tient.
21:44Mais pour l'instant, l'enjeu pour Sébastien Lecornu, c'est de conquérir les socialistes sans perdre les Républicains.
21:50Et c'est là que c'est très compliqué.
21:52Et c'est pour ça que mercredi, ça va être une journée importante,
21:54parce qu'il y aura ce vote sur la suspension de la réforme des retraites.
21:57Et là, rien n'est gagné.
21:58Parce que même dans le bloc central, pour ne pas dire raisonnable ou de la raison,
22:02mais en tout cas, du côté d'un certain nombre de députés macronistes,
22:07vous avez des voix qui ne sont pas favorables à cette suspension.
22:11Sauf qu'il est probable que l'ERN ne vote pas contre la suspension.
22:15Ce que les Insoumis sont prêts à faire.
22:16Ils sont prêts à voter contre la suspension de la réforme des retraites.
22:18Et c'est ce qu'ils ont fait.
22:19Et le Premier ministre essaie de convaincre Renaissance,
22:22ensemble pour la réplique et macronistes, de s'abstenir.
22:24Vous suivrez ces débats passionnants sur France Info.
22:26Merci beaucoup Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP.
22:29Merci Fanny Guidochet, édite réaliste Économie à France Info.
22:32Merci Renaud, on se retrouve demain.
22:34Et vous retrouvez les informés ce soir à 20h avec Victor Maté.
22:37Merci.
22:38Merci.
22:39Merci.
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