- il y a 9 heures
Les informés de franceinfo du samedi 23 novembre 2025
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00:00Et ravi de vous retrouver pour les informés, 20 minutes pour décrypter toute l'actualité politique
00:14et pas que de ce dimanche et de la semaine qui arrive avec vous Mathilde Thiraud, bonjour.
00:19Bonjour Adrien.
00:19Et je salue nos deux informés, bonjour Richard Verli,
00:23Bonjour.
00:23Éditorialiste au quotidien suisse Blic et je salue également Dorian Dreuil, bonjour.
00:27Bonjour, vous êtes directeur des études de l'Institut Bonafidé, membre de l'Observatoire de la vie politique à la Fondation Jean Jaurès.
00:34Notre premier thème et on en a parlé ce matin évidemment sur France Info, Mathilde nous amène autour de l'actualité internationale, l'Ukraine bien sûr.
00:42Et comment l'Europe va tenter de peser sur l'élaboration de ce plan américain de paix en Ukraine ?
00:50Oui, plan de paix américain favorable aux Russes, concocté, vous l'avez dit, dans le dos des Européens.
00:55On a vu la réaction plus que mitigée d'Emmanuel Macron hier.
00:59Alors aujourd'hui ça se passe à Genève, les Britanniques, les Allemands et les Français ont réussi à s'inviter au pourparler entre Américains et Ukrainiens.
01:08Intense activité diplomatique donc, branle bas de combat en Europe, même si c'est Donald Trump qui mène la danse, qui impose son tempo.
01:15Et c'est dans ce contexte très troublé, Adrien, que le réarmement se met en place en Europe et en France.
01:21Ce matin, la tribune dimanche révèle qu'Emmanuel Macron pourrait s'exprimer dès cette semaine sur son projet de service national volontaire.
01:30Et c'est un projet dont on a parlé ce matin avec sa ministre déléguée aux armées, Alice Ruffaut.
01:36Elle était notre invitée sur ce plateau.
01:37Oui, je confirme qu'il y a des travaux en ce sens.
01:40Vous avez parlé de volontariat, je pense que c'est effectivement un mot-clé.
01:45Il y a une volonté d'engagement.
01:46Deux, il y a différentes formes d'engagement.
01:47Une de nos très grandes forces, en Europe et en France en particulier,
01:50c'est qu'on a une jeunesse qui a des compétences technologiques,
01:53qui a des compétences qui doivent absolument pouvoir trouver un cadre pour notre défense.
01:58Voilà, avec beaucoup de prudence pour le moment,
02:00mais dispositif qui pourrait quand même concerner 50 000 jeunes d'ici à 2035.
02:04Alors, on va rentrer dans le détail, on va évoquer ce sujet de forme de service militaire non obligatoire
02:10qui ne dit pas vraiment son nom.
02:12On va en parler.
02:13D'abord, l'actualité, effectivement, du moment.
02:15Je commence avec vous, Richard Verly.
02:16C'est la manière dont les Européens tentent de s'inviter à la table des négociations.
02:20On a l'impression que les Européens passent leur temps à s'inviter à la table des négociations
02:25avec les Etats-Unis, notamment.
02:27Bon, la chorégraphie, elle est assez classique.
02:29C'est celle, au fond, qui a eu lieu au mois d'août, vous vous souvenez.
02:33Mais, Donald Trump prend compte Vladimir Poutine.
02:36Et ensuite, les Européens se ruent, cette fois, à Washington pour lui dire
02:39il ne faut pas faire comme ça, etc.
02:41Là, c'est pareil.
02:42Donald Trump présente un plan de paix, ou en tout cas 28 points.
02:45Et les Européens essayent de recoller les morceaux, en quelque sorte.
02:49Alors, cela dit, moi, je ne le prendrai pas si dramatiquement.
02:52Je crois que que l'initiative revienne à Donald Trump,
02:55sachant que les Etats-Unis sont les premiers soutiens militaires à l'Ukraine
02:59et que, surtout, leur aide militaire est indispensable en matière de renseignement,
03:03en matière d'équipement, ça ne me choque pas.
03:07Le point central, c'est dans quelle mesure Donald Trump est-il prêt à bouger à travers ses négociateurs ?
03:11Il a dit cette nuit que ce n'était pas sa dernière proposition,
03:14dit en des termes presque de négociateur financier.
03:18Alors, il y a une méthode, qui est la méthode Trump,
03:20l'ultimatum Thanksgiving, ultimatum très américain, s'il en est,
03:24parce que Thanksgiving, on ne le fête pas en Europe, c'est le moins qu'on puisse dire.
03:27Après, on va voir, je pense que ce qui est intéressant maintenant,
03:30c'est est-ce que les Européens vont taper du poing sur la table,
03:34vont formuler des lignes rouges,
03:36ou est-ce qu'ils vont s'accommoder de la situation ?
03:38Moi, je fais un parallèle, parce que ça se passe à Genève, ça se passe en Suisse.
03:41Vous savez, il y a eu un long processus, très long processus,
03:45qui était celui des négociations sur les Balkans.
03:47Vous vous souvenez, fin de la guerre de Yougoslavie, dans les années 90,
03:50ça avait duré très longtemps.
03:52Je me demande si on n'est pas à la veille d'un processus de ce type,
03:55à savoir une longue phase de négociation qui va s'étirer,
03:59pendant que sur le terrain, des combats continuent.
04:01J'espère que ce ne sera pas le cas.
04:02C'est vrai, Dorian De Reuil, que c'est ce que nous disait ce matin
04:04la ministre déléguée aux armées, Alice Ruffoy.
04:06Elle nous disait, ne croyez pas que ça n'avance pas.
04:09Parce que, je lui faisais la réflexion, je disais,
04:10on a l'impression, ce que décrivait Richard Verly,
04:12qu'il y a Donald Trump qui avance quelque chose,
04:14les Européens qui viennent en lui disant,
04:17ce n'est pas comme ça qu'il faut faire, donc Donald Trump change d'avis.
04:19Puis, finalement, il parle à Vladimir Poutine,
04:20il change à nouveau d'avis, etc.
04:23Et ça n'en finit pas.
04:24Ça avance quand même, en réalité, à vos yeux ?
04:27Oui, ça avance, c'est dans ce qu'on appelle de la diplomatie de couloir.
04:30C'est-à-dire, d'une manière, il y a différentes formes de négociations diplomatiques.
04:35Il y a celle qui s'affiche parce qu'il y a des messages à envoyer ou à faire passer,
04:40et celle qui s'affiche moins pour garantir que les discussions avancent entre les différents partis.
04:45Mais tout ça est assez symptomatique de quelque chose qu'on peut observer depuis 2 à 3 ans, par ailleurs.
04:51C'est une forme de dérèglement des instances multilatérales
04:54ou de l'échec d'une forme de multilatéralisme sur l'espace géopolitique
04:59à, justement, coordonner les différents partis pris à une négociation.
05:03Et on l'a vu avec le G20 ou avec toutes ces différentes instances
05:07qui peinent, aujourd'hui, à se coordonner
05:10ou à montrer de la coordination entre les différents acteurs.
05:13Et tout ça est aussi beaucoup du fait de Donald Trump
05:16qui a remis une forme de brutalité bilatérale
05:18ou en tout cas une forme de mainmise sur des négociations d'État à État
05:22en privilégiant cette forme-là de discussion
05:25versus d'autres enceintes internationales
05:27qui avaient jusque-là porté ce qu'on appelle le multilatéralisme,
05:31c'est-à-dire des institutions internationales formelles ou informelles.
05:35Des formats, comme on se souvient, le format de Minsk, Normandie.
05:38Ou le format de Normandie, qui avait été poussé par le président de la République, Emmanuel Macron.
05:43Et donc on a, comme ça, cette nouvelle méthode qui s'installe,
05:46qui est ce que Giuliano d'Ampoli appelle l'heure des prédateurs.
05:49C'est-à-dire cette espèce de violence ou de puissance bilatérale d'État à État
05:55versus d'autres formats où, et c'est plutôt dans la tradition européenne notamment,
06:00de créer des formats qui permettent du collectif, qui permettent de la coordination,
06:04qui permettent aux discussions de se faire avant d'aller sur le devant de la scène.
06:07Quand même Richard Verli, je rappelle que vous êtes correspondant pour un quotidien suisse à Paris
06:11et aujourd'hui ça se passe dans une des villes symboles justement du multilatéralisme,
06:17c'est Genève.
06:18Pour quelle raison ?
06:20Alors pour trois raisons à mon avis.
06:21D'abord, il ne faut jamais oublier cette raison, c'est la logistique.
06:25C'est simple, à Genève tout peut s'organiser très vite.
06:28Tous les pays, je veux dire la France, le Royaume-Uni, ont des représentations permanentes
06:32avec des diplomates qui peuvent être mobilisés immédiatement
06:35et des diplomates, j'allais dire, de première qualité, c'est pas négatif pour les autres,
06:38mais à Genève on en voit en général des gens très solides
06:41et donc évidemment vous mobilisez très vite une task force pour des négociations
06:45et les Suisses se chargent de la mettre en place dans une forme de confidentialité
06:49qui est assez helvétique.
06:50Ça c'est la première raison.
06:51La deuxième raison, c'est qu'il y a aussi l'habitude diplomatique et la connaissance.
06:56La capacité de la Suisse, si les négociations devaient être compliquées,
06:59non pas à intervenir parce qu'elle n'interviendra pas,
07:02mais à faire en sorte que les choses se passent bien,
07:05à parfois isoler des délégations, parler à d'autres.
07:08Ça c'est un savoir-faire, il se trouve que la Suisse l'a.
07:10Et la Suisse par ailleurs connaît très bien le dossier ukrainien
07:12puisqu'elle avait, rappelez-vous, en 2024,
07:14hébergé une conférence sur la reconstruction et sur la paix en Ukraine
07:17à laquelle la Russie ne participait pas.
07:20Ça se passait au Burgenstock en Suisse centrale
07:22et j'ai relu le menu de cette conférence
07:25et c'est au fond exactement ce qui est posé aujourd'hui.
07:28On parlait garantie de sécurité, on parlait reconstruction,
07:31on parlait armée ukrainienne.
07:33Donc vous voyez au fond les dossiers, je ne vais pas dire les dossiers sont en Suisse,
07:37mais ils sont en tout cas dans un tiroir à Genève.
07:39Et voilà Mathilde aussi qui pose la question de notre attitude à nous,
07:43citoyens face à la guerre,
07:45attitude qui a été questionnée cette semaine
07:48par les propos du chef d'état-major des armées
07:51et qui a tenté de clore la polémique.
07:53Oui, c'est vrai que ces propos sur « accepter de perdre nos enfants »
07:58ont fait beaucoup réagir.
08:00Tôt les politiques avec énormément de réactions
08:02de la part de la France Insoumise,
08:04du Rassemblement National, des communistes
08:05et le gouvernement qui a été quand même obligé
08:08quand même de corriger.
08:09Parce que vous avez eu la porte-parole du gouvernement,
08:11Maud Brejon, qui a atténué les propos.
08:14Emmanuel Macron qui lui aussi s'est exprimé hier
08:16pour apporter son soutien au chef d'état-major des armées.
08:18Mais c'est vrai que c'est peu commun
08:21d'avoir le plus haut gradé militaire français
08:24qui soit à ce point dans la communication.
08:27Il était aussi hier soir sur un plateau de télévision.
08:29Alors il y a la nécessaire pédagogie
08:31parce que c'est vrai que sur la réalité de la menace,
08:34c'est tout à fait son rôle que d'informer, que d'alerter.
08:38Et c'est vrai que sur le fond,
08:39finalement, il n'a pas dit autre chose
08:41que ce que répètent Emmanuel Macron
08:43et ses ministres des armées successifs
08:46sur la réalité de ce qui peut éventuellement se passer.
08:49Et c'est dans ce contexte,
08:50vous le disiez au début de l'émission, Mathilde,
08:52qu'on commence à s'interroger
08:54et qu'Emmanuel Macron envisagerait de s'exprimer
08:57sur la question d'un possible service militaire volontaire
09:01d'Orient-Andreuil.
09:03Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une attente dans la société
09:06pour que, voilà, d'un certain nombre de jeunes
09:09retournent prendre les armes d'une certaine façon ?
09:12L'attente, il me semble qu'elle est plus du côté
09:14de la société militaire ou société politique,
09:18avec un besoin de renforcer les corps réservistes notamment.
09:22Et elle peut rencontrer, sur une partie de la société,
09:25une forme d'envie d'agir, d'engagement.
09:28Et donc, reste à voir comment va se préciser ce dispositif.
09:31Est-ce que c'est la version très militariste, peut-être,
09:34du SNU, du service national universel,
09:36qui était plutôt en voie d'extinction
09:39ces dernières semaines, ces derniers mois ?
09:42Et surtout, dans quelle manière ça va être encadré
09:46sur la question du volontariat ?
09:47Parce que ça me semble être le mot-clé de ce dispositif.
09:51C'est un dispositif qui est basé sur le volontariat
09:54de chacune et de chacun.
09:56On va vouloir s'engager sur une période déterminée ou autre.
10:00Et c'est ça qui fait toute la différence, je pense,
10:02avec les dispositifs qu'on avait connus
10:03avant qu'ils soient supprimés par Jacques Chirac,
10:05qui me semble en 1995, du précédent service militaire obligatoire.
10:11Et reste à savoir aussi, dans la pédagogie
10:13qui sera faite sur ce dispositif,
10:14comment est-ce que cet engagement civique
10:16dans la société civile se traduit aujourd'hui
10:19avec les enjeux d'une armée professionnelle
10:21et de tout le discours qui a existé ces dernières années
10:24autour de la professionnalisation du corps militaire
10:25et donc de l'enjeu.
10:27C'est une des raisons de suppression
10:28du précédent service militaire.
10:29Un tout dernier mot sur le sujet, Richard Verly.
10:31On n'est pas les seuls en Europe à songer à ça,
10:35à songer à remettre une forme de service militaire.
10:37Oui, les Suédois, par exemple,
10:38la ministre Alice Truffaut l'évoquait tout à l'heure.
10:41Je pense que c'est un sujet européen.
10:43Vous savez qu'en Suisse, on n'a pas gardé l'armée de conscription.
10:46Je crois qu'il y a une attente,
10:48mais paradoxalement, je me demande
10:49si l'attente, elle est du côté des jeunes.
10:51Il y a une attente de la société.
10:53Il y a une attente des générations plus âgées
10:55qui regrettent le service militaire,
10:57qui estiment qu'il y aurait une cohésion nationale
10:59forgée à cette occasion.
11:00La jeunesse, c'est autre chose,
11:02mais de toute manière, on a compris
11:03que la vraie question, ce sera celle du coût
11:05et de la capacité de mettre en œuvre un tel projet.
11:07On parle du budget.
11:08Vous restez tous les deux avec nous.
11:10On parle du budget dans quelques secondes.
11:11D'abord, l'essentiel de l'actualité.
11:1210h moins 10, Diane Ferchit.
11:15Attention, Verglas, dans le massif central,
11:18deux départements du centre de la France
11:19sont toujours en vigilance orange.
11:20Neige et Verglas ce matin,
11:21le Cantal et le Puy-Dôme,
11:23les autres, pour les autres,
11:24vigilance levée,
11:26y compris en Ile-de-France,
11:27où la neige est tombée cette nuit
11:281 à 4 centimètres en moyenne.
11:31Plus on sera nombreux,
11:32moins ce sera possible de nous faire taire
11:34les mots hier d'Amin Kessassi à Marseille
11:36lors de la marche blanche,
11:37organisée en hommage à son frère assassiné.
11:40Plus de 6 000 personnes étaient présentes.
11:42Amin Kessassi se bat contre les narcotrafiquants.
11:44Les enquêteurs envisagent la piste
11:46du crime d'avertissement.
11:47Le plan de règlement du conflit en Ukraine
11:51vient bien des Etats-Unis.
11:52C'est ce qu'assure Washington,
11:54alors que des sénateurs américains
11:55affirment que ce plan correspond simplement
11:57aux exigences de la Russie.
11:59Émissaires américains, ukrainiens et européens
12:02sont réunis à Genève aujourd'hui
12:03pour en discuter.
12:05Au Brésil, l'ancien président,
12:06Jair Bolsonaro,
12:07reconnaît avoir utilisé un fer à souder
12:10pour ouvrir son bracelet électronique.
12:12Il est désormais en détention provisoire.
12:14En septembre dernier,
12:15Jair Bolsonaro a été condamné à 27 ans de prison
12:18pour tentative de coup d'Etat.
12:22France Info
12:23Les informés
12:26Adrien Beck
12:28Mathilde Sirot
12:29Toujours avec Richard Verly,
12:32éditorialiste au quotidien
12:33Blic et Dorian Dreuil,
12:34membre de l'Observatoire de la vie politique
12:37à la Fondation Jean Jaurès.
12:38Mathilde Sirot,
12:39notre deuxième sujet,
12:40c'est le budget rejeté.
12:42On en a parlé hier matin.
12:43Est-ce l'échec de la stratégie Lecornu ?
12:46Plus de 100 heures de discussion Adrien
12:49et on ne voit toujours pas très bien
12:51comment est-ce qu'on peut avoir encore
12:53dans les temps
12:54un budget d'ici la fin de l'année,
12:56en tout cas un budget voté.
12:59C'est vrai que Sébastien Lecornu
13:00a permis que cette discussion parlementaire
13:02puisse se tenir.
13:04Mais là,
13:04le gouvernement n'a pas vraiment de plan
13:07en fait de sortie,
13:08si je puis dire.
13:09Alors on entend parler de part et d'autre
13:11de l'hémicycle d'un retour du 49-3.
13:13On entend parler éventuellement d'ordonnances
13:16et le gouvernement a préparé les esprits
13:18cette semaine au scénario d'une loi spéciale.
13:22Qu'est-ce que ça implique Adrien ?
13:23Ça implique finalement que le budget de 2025
13:26serait provisoirement reconduit
13:28et qu'on repartirait à la rentrée de 2026 en janvier
13:32sur un nouvel examen du budget ?
13:33Sur un nouvel examen du budget.
13:35Donc on n'en sort pas.
13:36Et je dirais,
13:37jamais l'incertitude,
13:38à la fois sur le calendrier,
13:40mais aussi sur le contenu de ce budget
13:42a été aussi prégnant.
13:44Là, on le sait,
13:45le budget est parti au Sénat,
13:47mais plus ça va,
13:48et plus finalement les marges de manœuvre
13:50du gouvernement se réduisent
13:51sur cet examen budgétaire.
13:53Dorian Dreuil,
13:54est-ce que vous partagez
13:55le constat pas très rassurant
13:57de Mathilde Sirot ?
13:58C'est-à-dire qu'on ne sait plus
13:59complètement où on va là ?
14:01Non, alors,
14:01on sait comment la navette va se passer.
14:04Ça, ça va.
14:04En termes de procédure parlementaire,
14:06la copie qui est envoyée au Sénat,
14:09qui va commencer à discuter
14:11de jeudi normalement de cette semaine,
14:13est la version initiale du gouvernement.
14:16Et donc après,
14:17il y aura une CMP,
14:18la commission mixte paritaire
14:20composée de 7 députés et 7 sénateurs,
14:22qui doit trouver un texte
14:23de compromis ou décompromis.
14:25Faute d'accord,
14:26après chaque chambre
14:26va réexaminer encore le texte.
14:30Donc ça,
14:30c'est les seules certitudes qu'on a.
14:32Restera,
14:33après savoir si l'article 49 alinéa 3
14:35est activé par le gouvernement
14:36malgré qu'il ait pris l'engagement
14:37de ne pas le faire,
14:38et si effectivement
14:39il y a l'option loi spéciale
14:40qui va s'accorder.
14:42Tout ça dans un moment
14:43où il y a une difficulté
14:44à trouver une majorité,
14:45bon ça c'est pas nouveau,
14:46mais la deuxième difficulté
14:47qui va s'ajouter,
14:50c'est qu'on rentre
14:51dans le Money Time.
14:52Oui, c'est ça.
14:53Plus les jours passent
14:54et plus on aura cette difficulté
14:55à trouver de la sérénité
14:57pour discuter du texte.
14:58Donc on est toujours
14:59dans ce moment
15:00un peu à la recherche
15:00du compromis perdu
15:01dont on entend parler
15:02depuis des mois.
15:05Je serais peut-être
15:05un peu optimiste,
15:07j'aurais un regard optimiste
15:08à dire que ces 125 heures
15:09de débat
15:10sont utiles
15:11pour notre vitalité démocratique,
15:14pour le débat public.
15:15Ça permet de montrer aussi
15:17bien que la démocratie
15:18parlementaire fonctionne
15:19et ça nous montre aussi
15:20que la démocratie parlementaire,
15:21c'est un apprentissage
15:23qu'on est en train
15:23de l'apprendre
15:24peut-être de la manière
15:25un peu la plus difficile
15:26mais qu'il faut avoir
15:29aussi foi
15:29dans ce processus
15:30de démocratisation
15:31de nos institutions.
15:33Ça se passe très bien
15:33dans tous les autres pays
15:34autour de nous,
15:35notamment les régimes
15:36parlementaires européens.
15:37Il n'y a pas de raison
15:37qu'on n'arrive pas
15:38à trouver un texte
15:39de compromis.
15:40Richard Verli,
15:40là-dessus,
15:41c'est quand même
15:42l'échec de la méthode
15:44Lecornu,
15:44c'est l'échec
15:45de l'ensemble
15:45des parlementaires
15:46comme le dit
15:46Dorian Dreuil
15:47qui finalement
15:47n'aurait peut-être
15:48pas complètement
15:49la maturité encore
15:51pour arriver
15:51à trouver un accord.
15:53C'est surtout,
15:54et ça,
15:54ça me frappe,
15:55l'absence de cohérence.
15:57À partir du moment
15:58où un certain nombre
15:59de partis,
15:59et on les connaît,
16:01forment une coalition
16:02non dite
16:03pour ne pas retourner
16:04aux urnes,
16:04parce que c'est quand même
16:05de ça dont il s'agit,
16:06de la droite traditionnelle
16:08aux macronistes
16:08en passant par les socialistes.
16:10La logique
16:11d'un pays parlementaire
16:12serait qu'ils aient
16:13un point d'arrivée.
16:15Entre-temps,
16:16il y a des postures,
16:16il y a des amendements,
16:18il y a des envies,
16:19il y a des frustrations,
16:20mais on a un point d'arrivée
16:21pour aboutir
16:23à un budget.
16:23Mais il n'y a pas eu
16:24de travail peut-être
16:24sur ce point d'arrivée.
16:25Moi, ce qui me frappe,
16:26et c'est là quand même
16:27une différence
16:27avec d'autres pays,
16:29c'est qu'on ne voit pas
16:30le point d'arrivée.
16:31On a l'impression
16:31que finalement,
16:32les uns et les autres
16:33ne se sont pas parlés
16:34et les uns et les autres
16:35continuent d'être,
16:36j'allais dire,
16:37en désaccord fondamental
16:39sur la nature même
16:40du budget.
16:41Donc là,
16:41il y a un problème quand même.
16:43Comment voulez-vous
16:44que les Français comprennent
16:45que ces partis
16:46sont prêts
16:47à travailler ensemble
16:48alors qu'ils démontrent
16:49au quotidien
16:49qu'ils ne le sont pas ?
16:51Et moi,
16:51je pense que si c'est ça
16:52qui va être exposé
16:54dans les jours à venir,
16:55plus on se rapproche
16:56du délai,
16:57beaucoup de Français se diront
16:58finalement,
16:59c'était quand même
16:59nettement mieux
17:00quand on avait
17:00la logique majoritaire.
17:02On était alignés,
17:03le Parlement était
17:03au garde à vous,
17:04où ça fonctionnait
17:04nettement mieux.
17:05Un dernier mot d'Orient Roy ?
17:06La séquence budgétaire comptable,
17:07ce que dit Richard
17:08est très vrai,
17:08c'est que le risque
17:09derrière tout ça
17:10pour les mois et années
17:10qui viennent
17:11et notamment vis-à-vis
17:12des prochaines échéances,
17:13c'est de jeter un peu
17:14le bain avec l'eau du bain
17:14et de montrer l'échec
17:15d'une forme de démocratie
17:16parlementaire,
17:17l'échec de recherche
17:18du compromis,
17:19d'un débat apaisé
17:19qui derrière
17:20va nourrir
17:21d'une certaine manière
17:22des pulsions
17:22ou tentations autocratiques
17:24qui existent
17:25dans la société
17:26et dans le paysage politique
17:28à dire effectivement
17:29puisque tout ça
17:34c'est tout le danger
17:34du débat démocratique
17:36pour les mois à venir.
17:36Merci à vous
17:38Dorian Dreuil,
17:38directeur des études
17:39de l'Institut Bonafi,
17:40des membres
17:40de l'Observatoire
17:41de la vie politique
17:42à la Fondation Jean Jaurès.
17:43Merci Richard Verly,
17:45on peut vous lire
17:46dans le quotidien suisse Blic
17:48et merci bien sûr
17:48Mathilde Siro.
17:50Voilà pour les informés
17:52qui reviennent
17:52demain matin à 9h.
17:54Très bonne journée
17:54sur France Info.
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