00:03La suite en 14h49 sur Europe 1, antisémitisme, concert perturbé, artiste menacé, mais que se passe-t-il ?
00:09On en parle avec vous, Eliott Deval, ce matin, notre invité aussi, Muriel Watnin-Melki, et vous, chers auditeurs, au 01 80 20 39 21.
00:18Je rappelle, Muriel Watnin-Melki, que vous êtes avocate pénaliste, que vous êtes présidente de l'organisation juive européenne.
00:24On était en direct avec Laurence Ferrari il y a quelques instants.
00:27Laurence, vous êtes toujours avec nous parce que vous étiez présente hier à la Philharmonie de Paris.
00:33Je rappelle que des manifestants pro-palestiniens ont perturbé ce jeudi soir le concert, un concert philharmonique.
00:39La culture a été mise en avant, bien évidemment.
00:42Ce concert a été interrompu hier soir à trois reprises et vous aviez quelque chose à préciser.
00:48Je voulais juste vous dire que ce que disait le public pendant cette perturbation, c'était ni « Vive Israël », ni « Abba les Palestiniens », c'est « Vive la musique ».
00:57Et tous les gens qui étaient dans cette salle disaient « On veut la musique », « On est venu pour la musique ».
01:01Et c'est pour ça que c'est un véritable sacrilège qui s'est passé hier.
01:04C'est d'empêcher des musiciens, tenter d'empêcher des musiciens de faire leur travail.
01:08Et c'était important de vous dire ce que criaient les gens dans la salle.
01:11Ils disaient « Vive la musique », « On veut la musique ».
01:13Merci de nous avoir rappelé, chère Laurence Ferrari.
01:17Vous êtes très nombreux au standard à vouloir réagir en direct sur Europe 1.
01:22On est ensemble jusqu'à 13h01, 80, 20, 39, 21.
01:26Non pas Christophe, bordé dans le studio d'Europe 1, mais Christophe, tout court.
01:30Ce n'est pas votre nom, tout court.
01:32Christophe, c'est votre prénom, cher Christophe.
01:34Et vous êtes en direct avec nous, cher Christophe.
01:37Bonjour, vous souhaitiez réagir ?
01:39Voilà, c'est ça. Les actions coup de poing, les artistes menacés, les concerts perturbés des manifestations pro-palestiniennes
01:46qui perturbent ce jeudi soir un concert du chef d'orchestre israélien, Loav Shani, à la Philharmonie de Paris.
01:53Moi, ce qui me choque, Christophe, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pourquoi je suis fou de rage ce matin ?
01:58C'est l'indifférence du monde artistique qui, soit par idéologie, soit par lâcheté,
02:04refuse de condamner ce qui se passe depuis des mois, refuse d'apporter son soutien à Amir,
02:09les Restos du Chœur.
02:11Ils étaient bien contents quand Amir écrivait l'hymne des Restos du Chœur il y a quelques années.
02:16Ils sont où, les Restos du Chœur, pour soutenir Amir ?
02:19Non, mais Elliot, merci de me recevoir.
02:22Je suis auparavant également d'accord avec Christophe, Christophe Bordet.
02:27Mais pour revenir, oui, vous savez, moi je suis comédien dans ma seconde vie.
02:31Évidemment, pourquoi ils ne réagissent pas ?
02:34Mais il y a beaucoup de comédiens, sûrement d'artistes, de chanteurs, de musiciens
02:37qui savent pertinemment, comme le dit Pascal, que s'ils l'ouvrent, ils vont se faire griller,
02:41pardon de le dire.
02:42Et moi, je voulais rebondir, je suis comme vous, je suis foudrage,
02:45mais qui sait qui attise, qui attise la haine ?
02:48Ce communiqué CGT, mais la CGT, mais en fait, la CGT, elle sert à quoi la base ?
02:53On défend les travailleurs.
02:55L'écologie, on défend l'écologie.
02:56Mais la Palestine, certes, il y a des soucis en Palestine,
02:59mais qu'est-ce que la Palestine a à avoir dans ce lieu ?
03:06De quoi se mêle ?
03:09C'est une petite, petite, petite minorité que représente la CGT.
03:13Moi, ce que je voudrais, c'est que vous invitiez un jour un de ces représentants syndicales.
03:19Mais c'est quoi votre dur ?
03:21Mais attendez, Christophe, pardonnez-moi, ils sont les bienvenus, les membres de la CGT.
03:26Vous savez, il y a quelque chose, ça s'appelle le boycott.
03:28Ils refusent, d'accord ?
03:29Évidemment.
03:30Donc, ils ne veulent pas venir parler.
03:31Mais restons, encore une fois, et je me tourne vers vous, Sébastien Ligné.
03:34Merci, Christophe.
03:36C'est ce monde de lâches, ce monde de pleutres, ce monde de lâches et de pleutres,
03:41qui refusent, c'est les premiers donneurs de leçons, le monde artistique,
03:44les premiers à expliquer quels sont les grands principes,
03:47quelles sont les grandes idées, la morale en permanence.
03:49En revanche, pour soutenir, condamner ce qui s'est passé hier,
03:53ou soutenir, on en parlera dans un instant, Amir,
03:55qui est victime d'un boycott depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois,
03:58chaque concert aujourd'hui, c'est ultra sécurisé, personne.
04:01Pour moi, il y a vraiment deux choses.
04:03Déjà, il y a en effet ceux qui se taisent, ça existe encore,
04:05mais il faut quand même rappeler aux gens que se taire aujourd'hui, c'est cautionné.
04:08C'est important, mais je trouve que depuis, notamment le 7 octobre,
04:11on a dépassé simplement l'indifférence et le silence.
04:14C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui un antisionisme,
04:16et derrière cet antisionisme, un antisémitisme,
04:18qui est revendiqué par les milieux culturels.
04:22Pardon, mais quand vous regardez notamment les cérémonies
04:24César, Molière, Cannes, le festival d'Avignon,
04:29vous avez des artistes qui se succèdent à la tribune
04:31et qui ont leurs petits mots pour dénoncer le gouvernement israélien,
04:36pour dénoncer parfois même l'existence du gouvernement israélien,
04:39et pour soutenir les Palestiniens.
04:42C'est systématique.
04:43Vous avez aux Etats-Unis, alors ce n'est pas totalement confirmé,
04:46mais vous avez certains médias américains.
04:47Aujourd'hui, des listes.
04:48On en arrive à ce niveau-là, donc c'est plus simplement le silence aujourd'hui.
04:52On peut bien évidemment condamner la politique de Benjamin Netanyahou.
04:57On peut évidemment apporter notre soutien à la population et Gazaoui.
05:01On peut aussi considérer qu'il faut une paix durable,
05:05mais c'est une évidence tout cela.
05:07Mais là, on est en train de cibler des artistes,
05:10parce que juifs, parce qu'israéliens,
05:13et on parlera dans un instant d'Amir saisissant.
05:15Amir, il a toujours chanté pour la paix.
05:17Mais aujourd'hui, Amir, on est en train de lui mettre une petite étiquette.
05:21Ah tiens, Amir, franco-israélien,
05:22donc il a fait son, il y a quelques années, une décennie, voire deux,
05:26il a fait son service militaire.
05:29C'est bon, alors on fait le lien.
05:30C'est un génocidaire, Amir.
05:35Voilà comment c'est présenté.
05:36Evelyne est en direct avec nous,
05:37et Evelyne était présente à la Philharmonie hier.
05:40Chère Evelyne, bonjour.
05:42Oui, bonjour, merci pour le nom de l'appel.
05:43Vous présentez, merci surtout de témoigner, Evelyne.
05:46Votre témoignage, il est essentiel.
05:47Racontez-nous ce que vous avez vécu.
05:51Tout d'abord, à l'arrivée,
05:52des forces de police très visibles à l'extérieur,
05:56un contrôle de sécurité léger, léger,
06:00ouvrez votre sac, et vaguement regardez,
06:04et bon, on s'installe.
06:05Le concert commence,
06:08et au bout d'un quart d'heure,
06:09la première interruption,
06:11avec des bruits, des sifflements,
06:15des cris,
06:16bon, voilà.
06:18Donc, l'orchestre s'arrête,
06:22premiers applaudissements pour qu'ils reprennent,
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