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00:00On était également en direct avec Robert Ejnès, directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France.
00:06Merci d'être avec nous, M. Ejnès.
00:08Et si Europe en marche, si CNews fonctionne aussi, si le JDD marche, si ce groupe fonctionne,
00:14c'est parce que peut-être aussi on parle de sujets qui sont sous-traités dans les médias dits « mainstream ».
00:20C'est-à-dire qu'il y a une classe politique et une classe médiatique qui refusent de voir le réel
00:26et qui sous-traitent des sujets, peut-être par peur, peut-être par idéologie, vous allez me le dire dans un instant.
00:33Mais ce qui se passe en France est absolument saisissant.
00:36Écoutez attentivement parce que la semaine dernière, beaucoup de médias ont parlé de ces perturbations à la Philharmonie de Paris
00:44puisqu'il y avait l'orchestre israélien qui jouait et effectivement tous les médias en ont parlé.
00:52Mais qui a creusé un peu plus ?
00:54Quitte à aller un peu plus voir en profondeur si c'était un cas anecdotique
00:58ou si ce phénomène se multipliait
01:01et si aujourd'hui un artiste français, parce que juif, ne pouvait plus se représenter
01:08comme il le faisait avant le 7 octobre 2023.
01:13Que se passe-t-il en France pour qu'aujourd'hui il y ait des dates qui soient annulées
01:17parce qu'il y a un artiste qui est de confession juive ?
01:21Et la question qu'on se pose et que je vous pose, chers auditeurs,
01:25artistes français de confession juive, pourquoi tant de haine ?
01:29Écoutez attentivement le sujet de Michael Dos Santos.
01:32Je vous disais, moi je suis désespéré de voir à quel point les médias tournent la tête,
01:37tournent leur regard.
01:38Peut-être par peur, peut-être aussi par idéologie.
01:41Après les attentats du 7 octobre, Art Déco signe avec une agence de booking.
01:49Théo Aboukrat, de son vrai nom, décroche alors une série de concerts dont une scène partagée.
01:54Cinq jours avant, l'autre artiste se ravisse pour des motifs qualifiés de personnel.
01:58Ces personnes étaient incapables de fournir les propos qu'elles me reprochaient.
02:05Théo apprend par la suite qu'un hommage à son grand-père décédé,
02:08rescapé de la Shoah, lui est reproché.
02:11Une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, propriété d'un influenceur pro-israélien.
02:16Je suis juste tombé sur une vidéo qui récapitulait l'histoire des noms de famille Ashkenaz.
02:23L'artiste qui m'a boycotté et son manager ont présenté à mon équipe en disant
02:28« Voilà, il y a ce contenu-là qui pour nous, selon eux, n'est pas un appel à la paix ou peut être problématique. »
02:36Après l'annulation de cette date, l'agence de booking gronte également son contrat.
02:40Un boycott insidieux auquel a également été confronté David Konopniki.
02:45Ce guitariste a vu quatre salles parisiennes annuler ses concerts.
02:48« Je joue entre autres dans un groupe qui mélange le rock et la musique clésime.
02:52C'est de la musique d'origine juive.
02:54Dans une salle de concert, d'ailleurs, dans laquelle on a déjà joué,
02:58on m'expliquait que, tu comprends David, le clésime, c'est compliqué en ce moment.
03:01On ne fait plus de clésime à Paris.
03:03On m'a dit aussi, dans une autre salle,
03:05« Non, les Juifs, en ce moment, n'ont pas trop envie de faire de la musique avec ça.
03:09Et puis de toute façon, en plus, il faut que je mette quatre agents de sécurité pour ton concert,
03:13donc je ne peux pas le faire. »
03:14Ces derniers mois, d'autres artistes de confession juive ont été victimes d'appels au boycott plus direct.
03:19C'est le cas d'Amir ou encore des membres de l'Orchestre Philharmonique d'Israël,
03:23dont le concert a été récemment perturbé à Paris.
03:28Robert Ejnès, vous êtes directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France.
03:34Ces témoignages sont édifiants.
03:36On a pu entendre cet artiste dire,
03:38« Il y a des responsables de salles qui disent,
03:40« Pas trop envie de faire de la musique avec des Juifs. » »
03:43Il y avait un autre artiste à qui on a reproché d'avoir rendu hommage à son grand-père décédé
03:49et rescapé de la Shoah.
03:51Ça se passe en France.
03:53Et ma question, c'est pourquoi ce silence ?
03:55Pourquoi les médias, pourquoi les associations ne se soulèvent pas,
04:00n'alertent pas sur la situation ?
04:02C'est une bonne question, comme disent certains,
04:06« Il ne faut pas demander aux Juifs pourquoi il y a de l'antisémitisme,
04:08il faudrait demander aux antisémites. »
04:11Pourquoi ? Parce qu'on est en France actuellement dans une atmosphère d'antisémitisme qui est insupportable.
04:18Elle est organisée politiquement,
04:20notamment par les partis d'extrême-gauche, par LFI,
04:23et elle bordélise la situation actuellement en France,
04:27et la situation artistique, ce qui est totalement inacceptable.
04:31Inacceptable tant pour les Israéliens que par extension pour les artistes juifs,
04:36on l'a entendu.
04:37Ce qu'on a entendu est inacceptable dans un pays de droit,
04:40dans un pays démocratique,
04:41et effectivement, vous avez raison, Elliot,
04:43toute la France devrait se révolter contre ce genre de situation.
04:50Les actes antisémites ont augmenté,
04:53ils sont maintenant dans les milliers,
04:54on était à 1570 l'année dernière,
04:56tout nous indique qu'on sera encore cette année
04:59au-delà du millier d'actes antisémites,
05:03et simplement d'actes antisémites qui sont déclarés.
05:07On entend à l'école,
05:09on entend à l'université,
05:10on entend partout dans la société,
05:12des situations qui sont inquiétantes.
05:15Donc je crois que le gouvernement le sait,
05:18le gouvernement agit,
05:20on est dans un antisémitisme d'atmosphère,
05:23comment le combattre ?
05:24Je crois que,
05:24et votre question est bien posée,
05:26c'est aux associations,
05:28c'est au public,
05:28c'est à la France de réagir,
05:31ni aux juifs.
05:32Le gouvernement,
05:33vous dites,
05:33agit,
05:34pardonnez-moi,
05:35il y a des symboles,
05:36quand vous ne marchez pas
05:37pour lutter contre l'antisémitisme,
05:40quand vous ne prenez pas la parole
05:41pour dire, par exemple,
05:43on va faire de la lutte contre l'antisémitisme,
05:45la grande cause de la fin de ce quinquennat,
05:48et je vous assure que ces actes antisémites
05:51qui explosent depuis 2023,
05:54vont être réduits par deux ou trois,
05:55parce que la justice va intervenir
05:57de manière extrêmement rapide,
06:00puisque j'en fais une priorité,
06:01et extrêmement ferme.
06:03Je veux bien qu'on dise que le gouvernement agit,
06:05je ne dis pas que le gouvernement ne fait rien,
06:07je dis simplement qu'aujourd'hui,
06:09vous avez une forme d'impuissance
06:11qui fait que les actes antisémites
06:14continuent d'exploser,
06:15et ça va encore plus loin.
06:16Aujourd'hui, vous avez des artistes,
06:18vous parliez des artistes israéliens,
06:20là on parle de français de confession juive,
06:22qui, parce que français de confession juive,
06:26ne peuvent plus se produire
06:27comme ils se produisaient auparavant.
06:30On est en train de revivre des années
06:31que nous, notre génération,
06:32je suis née dans les années 90,
06:35Robert Eichnès.
06:36Moi j'ai grandi,
06:37jamais j'aurais pu imaginer
06:39vivre ça aujourd'hui.
06:42Qu'est-ce qui s'est passé
06:43pour qu'on tombe dans cet antisémitisme d'atmosphère,
06:46pour reprendre votre formule ?
06:47Au-delà de l'antisémitisme d'atmosphère,
06:49je vous rappelle qu'on a actuellement
06:50un parti politique qui fait de l'antisémitisme
06:53un programme électoral.
06:55Et ça c'est grave.
06:56Ça a commencé par mettre Gaza en avant
06:59dans toutes les communications,
07:02dans toutes les prises de parole,
07:03pour dire à cause de Gaza,
07:06à cause de Gaza,
07:06l'état génocidaire, etc.
07:08On est aujourd'hui dans une situation en France
07:11où, par extension,
07:13ce sont les juifs qui sont visés.
07:14Et ça c'est une responsabilité
07:17du Parlement,
07:18une responsabilité de la justice,
07:20parlons-en de la justice,
07:21puisque je rappelle quand même
07:22qu'en France la justice est indépendante,
07:24et qu'elle n'est pas suffisante
07:28dans les condamnations
07:29des actes antisémites.
07:31On vient de faire
07:32une enquête
07:33au CRIF,
07:35avec Ipsos,
07:36une enquête sur
07:37le regard des Français
07:40sur l'antisémitisme en France.
07:4160% des Français considèrent
07:44qu'aujourd'hui,
07:44il y a effectivement
07:45de l'antisémitisme,
07:46et surtout que la situation
07:47des Juifs est difficile
07:48dans notre pays.
07:50Ce qui est grave quand même.
07:52Parmi les Français,
07:5381% estiment
07:55qu'on ne lutte pas suffisamment
07:56efficacement contre l'antisémitisme.
07:59Et parmi eux,
07:59également,
08:0049% pensent qu'aujourd'hui,
08:02on n'en fait pas assez
08:02sur le plan politique.
08:05Donc oui,
08:06les Français sont
08:07conscients
08:08d'une situation
08:10que subissent
08:11les Français juifs.
08:11Alors,
08:12lorsque j'ai des représentants
08:13du CRIF
08:14ou d'autres associations
08:15qui luttent
08:16contre l'antisémitisme,
08:18j'évite d'aller
08:19sur le terrain politique,
08:21mais vous m'y emmenez.
08:22Puisque vous dites
08:22qu'il y a un parti,
08:23aujourd'hui,
08:24qui alimente
08:25cet antisémitisme
08:26d'atmosphère,
08:27ce sont vos mots,
08:28et vous avez dit
08:30que c'était
08:30la France insoumise.
08:31Vous ciblez d'ailleurs
08:32la justice,
08:33en disant,
08:34et à juste titre,
08:35on ne sait toujours pas
08:36si expliquer
08:37que le 7 octobre
08:38est un acte de résistance
08:39et pénalement répréhensible.
08:42On ne sait toujours pas
08:43si dire que le Hamas
08:45est un groupe de résistance,
08:47on ne sait toujours pas
08:48si c'est de l'apologie
08:49du terrorisme,
08:51vous avez entièrement raison.
08:52Mais le CRIF,
08:53vous parlez de responsabilité,
08:55aujourd'hui,
08:55mais quasiment
08:56sur un même pied d'égalité,
08:58la France insoumise
08:59et le Rassemblement national.
09:01Dites-moi si je me trompe,
09:02mais par exemple,
09:03le dîner annuel du CRIF,
09:05le Rassemblement national,
09:06n'est toujours pas invité.
09:08La question n'est pas là.
09:09La question est que le CRIF
09:10fait bien la différence.
09:11C'est important de savoir
09:11qui sont les adversaires
09:12des Français de confession juive
09:14et qui défendent
09:15les Français de confession juive.
09:16Certains sont des adversaires
09:17sur le plan politique,
09:18certains sont des ennemis
09:19parce que je pense
09:20qu'ils sont des ennemis
09:21de la République.
09:22Aujourd'hui,
09:24en important
09:25un conflit étranger
09:26et en attirant
09:27sur les Français juifs
09:28la vindicte populaire,
09:30prennent une responsabilité
09:33qui est grave.
09:34et ils doivent être condamnés.
09:36On l'a vu la semaine dernière
09:37puisque Raphaël Enthoven
09:39a été relaxé
09:40quand il a dit que...
09:43Les filles étaient passionnément antisémites.
09:44Passionnément antisémites
09:45et je crois que c'est
09:46dans le débat public.
09:47Là, la justice,
09:48effectivement,
09:48s'est prononcée du bon côté.
09:50Je crois qu'on a
09:50des actes antisémites
09:51suffisamment nombreux,
09:53des paroles antisémites
09:54suffisamment nombreuses
09:55pour que la justice
09:56s'en saisisse
09:57et donne un signal fort
09:58à notre pays
09:59pour dire
10:00on ne peut pas,
10:01et vous avez tout à fait raison,
10:02Elliot,
10:02on ne peut pas dire n'importe quoi,
10:03n'importe quand,
10:05surtout quand on a une écharpe
10:06et une responsabilité politique.
10:07Alors,
10:08à soyons le plus concret possible,
10:10Robert H. Ness,
10:10mais là,
10:11encore une fois,
10:11ce sont des questions
10:12que je ne pensais pas vous poser.
10:15La présidentielle arrive à grands pas
10:17et on voit
10:18dans tous les instituts de sondage
10:20qu'il y a la possibilité
10:22d'avoir un second tour
10:23Jean-Luc Mélenchon,
10:25Jordan Bardella
10:26ou Marine Le Pen.
10:28Vous faites quoi
10:29à ce moment-là ?
10:30D'abord,
10:30on n'y est pas.
10:31Oui.
10:31Vous savez que c'est notre politique.
10:32Vous vernez,
10:32c'est prévoir.
10:33Oui, bien sûr,
10:33mais notre voie est importante
10:36et dans notre réflexion,
10:38on est très prudent.
10:41Donc,
10:42on a,
10:42je vous l'ai dit,
10:43des adversaires,
10:44on a des ennemis
10:44qui sont des ennemis
10:46de la République
10:46parce que
10:47l'antisémitisme,
10:48vous le savez,
10:49commence par les Juifs,
10:50ne se termine jamais
10:50avec les Juifs
10:51et attaque le reste
10:52de la société
10:53et nous attirons sans arrêt
10:54la responsabilité
10:56des autorités
10:57sur le fait que
10:58s'attaquer aux Juifs
11:00et s'attaquer à la démocratie.
11:02Alors,
11:02ce que je vous propose,
11:03c'est qu'on quitte
11:04le terrain politique
11:04et qu'on aille vraiment
11:05sur ce que vivent aujourd'hui
11:07les Français de confession juive.
11:09La question
11:09qu'on se pose
11:10ce matin sur Europe 1
11:12dans Elliot de Valais-Vous,
11:13c'est
11:13pourquoi tant de haine ?
11:150, 1, 80, 20, 39, 21,
11:19évidemment,
11:20j'ai hâte d'avoir
11:20les réactions
11:21de Sébastien Ligné,
11:22d'Éric Revelle,
11:23mais aussi de vous entendre,
11:24quelle que soit
11:25votre confession,
11:26bien évidemment,
11:27parce qu'aujourd'hui,
11:28on parle de Français
11:29avant qu'il soit
11:30de confession juive.
11:31On parle de Français
11:32qui ont changé
11:33leur quotidien
11:34depuis le 7 octobre
11:36avec des artistes
11:37qu'ils ne peuvent plus
11:37se produire.
11:38Alors,
11:38on place la focale
11:40sur la Philharmonie,
11:41sur Amir,
11:42mais vous avez,
11:43excusez-moi,
11:43des grands tartuffes
11:44dans les associations.
11:45Moi,
11:45j'ai vraiment,
11:46depuis le début,
11:47sur Amir,
11:48les Restos du Coeur,
11:49ils sont aux abonnés absents.
11:51Il a écrit des chansons
11:52pour les Restos du Coeur,
11:53il a participé
11:53aux Restos du Coeur.
11:54C'est compliqué
11:55de faire un communiqué
11:56pour dire
11:56on soutient pleinement Amir.
11:58C'est dur à faire
11:59aujourd'hui dans notre société.
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