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  • il y a 2 jours
Mercredi 22 octobre 2025, retrouvez Alexandra Dupont (Directrice générale, Raise) et Paul Cordahi (Directeur associé de l'expertise LBO, Weinberge Capital Partners) dans DEALMAKERS SHOW, une émission présentée par Mathieu Meffre.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue dans cette troisième édition du DealMakers Show pour la saison 2025-2026.
00:29Nous sommes ravis avec Tom Leffenberger de vous retrouver. Bonjour Tom, comment vas-tu ?
00:33Ça va très bien et vous ?
00:34Parfait, édition un peu spéciale ce matin puisque nous vous retrouvons dans le cadre de la troisième édition du dossier La Relève.
00:40Un dossier, je crois Tom, qui met en avant celles et ceux qui font le private equity d'aujourd'hui et de demain.
00:45C'est ça exactement.
00:46Et pour une troisième édition donc ?
00:47Exactement, depuis trois ans maintenant, la rédaction Décideur Corporate Finance sélectionne et met en avant la nouvelle garde du private equity qui bâtit les investissements de demain.
00:55Magnifique. Alors, on a trois des dix retenues cette année avec nous sur le plateau. Bonjour Alexandra Dupont.
01:02Bonjour.
01:02Merci beaucoup. Vous êtes directrice générale chez RAISE. On présente un petit peu le modèle de fonds que vous défendez qui a été créé il y a douzaines, quinzaines d'années.
01:10Exactement.
01:11Et qui est très intéressant dans le modèle. Paul Cordailly, bonjour.
01:15Bonjour.
01:15Vous êtes directeur associé au sein de Vinber, Vinber Capital Partners de BUSIP.
01:20Merci d'être avec nous. Donc fonds mid-market, LBO, avec une diversification, on en parlera.
01:26Paul Bazin.
01:27Bonjour.
01:28Bonjour Paul. Vous représentez aujourd'hui l'Eventure. Vous êtes partenaire au sein de Daphne.
01:33Exactement.
01:34Voilà, merci. Alors, une première question peut-être, puisque le but de ce dossier de la relève, c'est de mettre en avant celles et ceux qui feront le PE de demain.
01:43J'ai une première question peut-être beaucoup plus terre à terre. Comment le PE est-il venu à vous, ou le VC ? On commence peut-être par Alexandra.
01:51Avec plaisir. Merci beaucoup pour l'invitation. Moi, le PE est vraiment arrivé par hasard, parce que c'est vrai qu'en école, j'ai fait l'EDEC.
01:59J'en avais pas du tout entendu parler, et je me dirigeais plutôt vers un parcours en banque d'affaires.
02:06Et voilà, c'est complètement par hasard que j'ai été sollicitée pour rejoindre les équipes de 21 Invest, et ça a été le début d'une grande histoire d'amour,
02:13parce que c'est vrai que j'ai eu un coup de foot pour ce métier que je n'ai plus quitté depuis 2000 ans.
02:18Parfait. Et on salue du coup Gérard Pluviner.
02:21Exactement.
02:22Qui n'officie plus au sein de 21, mais qui, je crois, travaille avec vous, j'imagine, à l'époque.
02:26Oui, tout à fait. Et toute l'équipe avec qui, effectivement, je suis restée en très bon terme.
02:30Parfait. Paul ?
02:32Moi aussi, c'est un peu par hasard. En tout cas, ce n'est pas ce que je voulais faire, parce que j'ai commencé par un cursus d'ingénieur où on apprend à construire des choses,
02:38mais pas à les vendre. Donc, assez frustrant. J'ai voulu après partir apprendre à vendre ce qu'on construisait en école d'ingénieur, dans une école de commerce.
02:47Et après, comme 99% de mes promos, je voulais être entrepreneur. Et je me suis dit, pour apprendre le métier d'entrepreneur, il faut passer par un fonds d'aventure,
02:56parce que c'est là où on nous apprend ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.
02:59Et donc, j'ai fait un stage chez Daphne en 2016, au tout début. Et en fait, je me suis rendu compte que c'était là où je voulais être.
03:07Exactement.
03:07Donc, from intern to partner, en neuf ans.
03:11Exactement.
03:12Pas mal.
03:12Oui, pour l'instant.
03:15Voilà, on est bien dans le thème.
03:17Parfait. Paul, côté Cordailly, donc de côté Vinbert.
03:22Côté Vinbert. De mon côté, comme Alexandra, j'étais à l'EDEC avant Dauphine et on nous parlait assez peu du métier en école.
03:31Et donc, je me suis dirigé assez naturellement vers la banque sur les activités de financement de LBO.
03:37Plutôt des gros LBO.
03:39Et c'est dans ce cadre que j'ai découvert l'univers des fonds pour qui on travaille, pour financer leurs opérations.
03:45Et c'est ensuite à cette année naturellement que je me suis dirigé vers Vinbert Capital sur un segment mid-cap,
03:51qui n'était pas celui que je couvrais en banque, mais qui est, du moins au niveau junior, assez motivant, stimulant,
03:59parce qu'on est très vite exposé à des entrepreneurs en les accompagnant sur leurs projets de développement.
04:06Parfait.
04:07Et très vite, j'imagine, dans les roadshows pour les lever aussi.
04:10Ça, ça vient un peu plus tard, mais peut-être plus vite que dans un environnement large cap qui est plus institutionnel, plus structuré.
04:17Merci beaucoup.
04:19On reste avec vous, Paul.
04:20On se pose juste la question un petit peu de vos stratégies d'investissement,
04:23parce qu'on a parlé un tout petit peu de vous, de votre parcours, on y reviendra.
04:26Mais également, j'aimerais bien qu'on parle de vos structures.
04:28Donc, Paul, Vinbert Capital Partners, fondé par Serge Vinbert, fonds mid-market, avec, je le crois, un fonds récent qui a été élevé dans la partie defense.
04:38Donc, vous faites partie des acteurs qui se positionnent vraiment sur ce segment stratégique, mais également du mid-cap et de l'IMO.
04:44Absolument.
04:46Donc, on est une plateforme assez généraliste, avec en fil rouge l'equity.
04:53Et sur l'equity, on le décline dans différentes stratégies.
04:56Le LBO majoritaire, l'impact et le dernier venu, qui est effectivement un fonds dans la défense à sécurité.
05:02Et à côté de ça, on a l'immobilier.
05:04Sur la défense à sécurité, puisque vous en parlez, je précise qu'on a un des premiers fonds qui s'est positionné sur ce segment-là.
05:11Avant le début de tous les conflits, c'était vraiment une intuition, je sais pas, par capital, que ce marché allait se développer
05:18et allait avoir besoin de financements privés pour permettre à des PME de croître plus vite, de structurer et de se consolider,
05:28parce qu'on est dans des marchés très, très fragmentés.
05:29Tout le monde va dans la défense, mais il n'y a pas un sujet d'exit.
05:35Parce qu'investir, c'est d'abord réfléchir à l'exit.
05:37Et c'est vrai que le défense, vous êtes un tout petit peu plus ennuyé par la partie antitrust ou contrôle des investissements étrangers, ainsi de suite.
05:46C'est pas un enjeu quand même, quand on monte un fonds de défense, de gérer les exits ?
05:50Déjà, nous, ce qu'on voit, c'est qu'il y a eu des deals dans le secteur, avec des sorties très réussies.
05:57Ensuite, c'est aussi un marché qui se crée.
06:01Et donc, on est convaincu qu'en montrant l'exemple, on voit là, depuis quelques mois, de nombreux fonds se positionner sur ce segment,
06:10portés par l'investissement d'institutionnels.
06:13Donc, c'est un marché qui se crée, qui va devenir de plus en plus mature,
06:16et qui va aussi créer, ou en tout cas élargir les options d'exit à horizon 3-4 ans, certainement.
06:21On vous le souhaite, et on voit effectivement le nombre de véhicules se multiplier.
06:26Paul Bazin, Daphne, alors ?
06:29Daphne, nous, c'est du venture capital, c'est-à-dire qu'on arrive vraiment au tout début des projets.
06:35Donc, vraiment, de la phase d'idéation, quand les entrepreneurs ont l'idée et veulent se lancer,
06:40jusqu'à ce qu'on appelle la série A, au moment où ils ont un premier produit, une première traction,
06:46et qu'ils ont besoin d'argent pour accélérer la croissance.
06:48On investit, donc on est un fonds généraliste, on investit partout en Europe,
06:53des tickets entre 500 000 et 5-6 millions d'euros,
06:56dans les entrepreneurs qui ont vraiment envie de changer leur industrie,
07:01et dans des industries qui sont assez grosses,
07:02pour que chacun des dossiers dans lesquels on investit puisse rembourser nos fonds,
07:06qui font à peu près 200 millions d'euros.
07:08Donc, voilà, on voit un peu la trajectoire de croissance et de création de valeur
07:11qu'ils doivent avoir dans les 10 ans que durent nos fonds.
07:15Bon, on doit vous poser la question, Paul.
07:18C'est une stratégie très claire de dire, on doit investir dans des boîtes qui sont en capacité de rembourser le fonds.
07:22Ça fait bientôt 10 ans.
07:25Combien ont remboursé le fonds ?
07:27Après, on fonctionne avec des véhicules différents.
07:3110 ans, c'est le premier vintage.
07:33Sur le vintage 2016, il y en a deux.
07:35Donc, Back Market et Swile, qui aujourd'hui ont remboursé le fonds, plus que le fonds.
07:41Et sachant qu'il y en a d'autres qui ont encore un peu de potentiel, dans lesquels on croit encore.
07:44Mais dans notre modèle, s'il y en a une qui rembourse le fonds et le reste du portefeuille qui performe bien, ça fonctionne.
07:54Ça laisse rêveur, Alexandra.
07:55J'aimerais bien aussi avoir deux sociétés qui remboursent tout le fonds.
07:59Alors, vous, chez Raze, est-ce que vous pouvez nous parler de votre modèle dont on parle en introduction ?
08:03Oui, donc nous, on est un modèle qui est assez innovant, puisqu'on a voulu, dès le début, amener un peu de disruption dans le métier du capital investissement.
08:12Et donc, notre pari fou, c'était de conjuguer à la fois une plateforme d'investissement et une fondation interne pour soutenir à la fois les startups et les associations,
08:23en se disant que performance pouvait être conjuguée avec générosité.
08:27Donc, c'est vrai qu'en 2013, tout le monde nous a un petit peu pris pour des fous en disant, mais vous n'arriverez jamais à imposer ce modèle.
08:34Et puis, quand bien même vous y arriverez, vous ne pourrez jamais recruter des personnes talentueuses,
08:38parce que c'est bien connu dans ce métier, on ne s'intéresse qu'à l'argent, donc vous n'aurez jamais de bons professionnels.
08:44Et voilà, c'est vrai que quelques années après, alors je ne sais pas si on est des bons professionnels,
08:48en tout cas, on est assez fiers d'avoir réussi effectivement à créer le groupe.
08:53Aujourd'hui, on est donc une plateforme, un peu comme Weinberg, assez diversifiée,
08:58avec plusieurs stratégies d'investissement et au total 2 milliards sous gestion.
09:02Et on a notre fondation, dont on est très fiers, qui a déjà soutenu plus de 250 entrepreneurs,
09:10beaucoup d'associations également maintenant, et qui les aident à grandir.
09:13Et on est assez convaincus de l'utilité vraiment pour renforcer le tissu économique français.
09:19On le dit, cette fondation reçoit de l'argent, et votre pari fou, c'est ça qui avait fait, je pense,
09:27le plus stiquer vos confrères, c'est que c'est 50% du caride du fond.
09:31Donc, le caride qui est le modèle principal de rémunération des gens qui travaillent dans le private equity.
09:37Peut-être que d'ailleurs, on pourra l'expliquer très rapidement pour les gens qui nous regardent.
09:4050% du caride va dans la fondation.
09:42Oui, c'est énorme, mais en fait, c'est vrai qu'on s'était dit au moment de la création
09:47que si on demandait à nos investisseurs de, eux, faire des dons,
09:51ou si on venait baisser la performance financière de nos fonds pour notre fondation,
09:57on risquait de nouveau de rester dans la caricature de l'opposition entre performance et bienveillance,
10:02et que donc, effectivement, on ne serait pas capable vraiment de passer à l'échelle
10:06et d'attirer beaucoup de capitaux parce qu'on n'offrirait pas des rentabilités de marché attractives.
10:10Et donc, c'est vrai qu'on s'est dit, on va le faire vraiment sur la part d'intéressement de l'équipe
10:16et non pas au détriment de la performance versée aux investisseurs.
10:20Donc, c'est vrai que c'est en ça qu'on a un petit peu pris un pari faux.
10:24Bon, on reviendra sur les carides.
10:26Je laisserai peut-être Tom vous poser une question,
10:28puisque les présentations étant faites celles de vos fonds d'investissement également,
10:32je laisse la parole à Tom qui a, je crois, une question pour vous.
10:35Effectivement, dans la mesure du dossier qu'on a réalisé tous ensemble,
10:38on parle beaucoup d'un marché du PE qui semble, ou du VC qui semble grippé.
10:42Quelle vision vous en avez, vous, au quotidien,
10:44et dans quelle mesure vous pensez que ça peut aussi créer des opportunités ?
10:47Paul, par exemple.
10:50Moi, je n'ai vécu qu'un seul cycle.
10:53Finalement, c'était un cycle haussier, de hausse, de délevée très simple.
10:57Quand j'ai démarré chez Mabère Capital,
11:00le but du fonds de 3L s'est fait en six mois.
11:02Mais à l'époque, j'étais un peu naïf et je pensais que c'était tout à fait normal.
11:06Et c'est un marché qui a été porté par des valorisations qui n'ont fait qu'augmenter.
11:12Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on vit un cycle différent,
11:15où les levées sont plus compliquées.
11:16On a pas mal de sociétés de gestion qui ne vont pas atteindre leurs objectifs.
11:22Mais c'est aussi ce qui crée des opportunités.
11:25D'une part, parce qu'on se tourne vers de nouvelles classes d'investisseurs,
11:30typiquement l'investisseur privé,
11:32qu'on doit être en mesure d'adresser pour compenser d'autres
11:35qui soient un peu moins dynamiques en investissement.
11:40Ça, c'est la première chose.
11:42Deuxième chose, ça va sans doute accélérer la consolidation du marché sur un segment,
11:48d'autant qu'il y a pas mal d'enjeux de transmission dans certaines sociétés de gestion.
11:51Donc, ça doit pousser tout ce bon monde à unifier ses forces,
11:55comme on voit dans d'autres secteurs.
11:57On est dans un métier aussi où le temps est assez long
11:59et ces mouvements peuvent vraiment prendre plusieurs années.
12:04Parce que finalement, quand on a levé ou levé un peu moins que prévu,
12:08ça peut suffire pour survivre et attendre que l'horizon se dégage.
12:15Merci Paul.
12:15Et vous, Alexandra, c'est aussi une vision que vous partagez
12:17que ce paradigme actuel peut aussi créer des opportunités ?
12:20Oui, complètement.
12:21Parce que c'est vrai qu'on voit, c'est souvent dans les périodes quand même de bas de cycle
12:24qu'on peut faire des bons investissements.
12:26Alors après, c'est sûr que c'est plus facile pour les nouveaux investissements
12:28que pour les sociétés qui sont déjà en portefeuille.
12:31On est content d'acheter pas cher des nouveaux investissements.
12:33On est un peu moins content de vendre moins cher ceux qui sont déjà dans nos portefeuilles.
12:37Mais néanmoins, oui, je pense que c'est des périodes
12:39dans lesquelles il y a un certain nombre de cartes qui sont rebattues.
12:43Et forcément, ça peut attirer des opportunités.
12:47Après, c'est vrai que ce n'est pas toujours les périodes les plus faciles non plus quand même pour les équipes.
12:51Je pense surtout pour les toutes jeunes générations qui arrivent dans le marché de l'emploi
12:55et effectivement dans ce contexte qui est un petit peu plus difficile.
13:00Après, je pense que si on prend cinq minutes de recul,
13:01c'est quand même aussi dans ces moments-là où on crée de la valeur
13:04et on a une proposition de valeur intéressante pour les dirigeants.
13:08J'ai envie de dire que quand le marché est euphorique et que tout se passe bien,
13:11c'est intéressant de se tourner vers des fonds pour avoir peut-être plus d'argent.
13:14Mais en même temps, il y a probablement moins de valeur ajoutée à avoir un partenaire.
13:17Dans les périodes plus difficiles, on voit aussi toute la valeur ajoutée qu'on peut leur apporter.
13:24Et vous, Paul, ça amène aussi de la valeur ajoutée dans votre rôle auprès de vos participations ?
13:28Oui, ça c'est sûr.
13:30On doit se poser beaucoup plus de questions que quand l'argent est facile et pas cher
13:34parce que les entrepreneurs lèvent des tours successifs
13:39et il n'y a pas de vraies questions à se poser sur où est-ce qu'on doit amener le projet.
13:44Est-ce qu'il faut plutôt re-axer sur la rentabilité plutôt que de la croissance à tout prix ?
13:50Et ça, c'était les grosses questions de l'écosystème.
13:52Mais je voudrais juste revenir sur le fait que, en tout cas nous, dans le venture,
13:56notre industrie n'est pas grippée et même bien au contraire.
13:59On n'a jamais eu autant d'entrepreneurs avec beaucoup d'ambition qui lèvent de l'argent.
14:01C'est plus difficile de lever de l'argent pour nous auprès de nos investisseurs,
14:05mais il y a de l'argent dans l'écosystème.
14:08Et donc, on voit plutôt, après un cycle qui a été démesurément aussi,
14:13un retour à la rationalité sur les investissements
14:16où finalement, les entreprises, les startups qui ne devaient pas lever d'argent,
14:21qui levaient de l'argent dans les cinq dernières années, ne vont plus lever d'argent.
14:26Donc, c'est ce que je disais sur revenir sur un modèle rentable.
14:28Mais celles qui continuent à surperformer, elles, elles n'ont aucun problème pour aller trouver des nouveaux capitaux.
14:35Et il y a encore des tours de financement qui se font en deux semaines avec des fonds étrangers
14:38et qui supportent la croissance et l'ambition des projets.
14:42Plutôt un retour à la normale qu'une vraie crise.
14:44Oui, on récupère un peu de rationalité, ce qui n'est pas si mal quand derrière, il faut aussi en parler d'exit
14:50et réfléchir à qui peut acheter ce type d'asset.
14:54À la rédaction de Bismarck et de Decider Corporate Finance, on réfléchit beaucoup à ce que vous vivez depuis deux ans,
14:59qui effectivement change par rapport au cycle que tu évoquais, Paul, avant, que vous évoquiez, Paul, avant.
15:04Est-ce que le PE doit changer pour matcher avec des attentes LPE, matcher peut-être aussi avec autre chose que cette euphorie adolescente
15:13dans laquelle le marché se trouvait finalement depuis les années 60-70 ?
15:18En France, on a vu des acteurs émerger, mais le kick-off a vraiment commencé dans les années début 2000 avec ton arrivée,
15:25avec votre arrivée, ce qui coïncide naturellement, bien sûr.
15:28Mais voilà, est-ce que le modèle de partnership, qui est extrêmement intéressant à vivre, j'imagine,
15:36est-ce que ça doit laisser la place à un autre modèle, plus structuré, plus value-driven,
15:41plus avec des fonctions support, avec plus de travail, plus de value perceived, au-delà du TRI ?
15:47Est-ce que ça va être un passage obligé ? Est-ce que le PE doit mourir pour qu'on puisse dire « Vive le PE ? »
15:54Oui, je ne vous l'avais pas prévu sur ce sujet-là.
15:57On peut répondre, non ?
15:58Je peux y aller. C'est une très bonne question. En fait, il y a énormément de questions dans cette question.
16:06Alors, effectivement, de toute façon, il faut se démarquer.
16:08Encore une fois, je parle avec le prisme du venture qui est un peu différent du private equity au sens large.
16:15Mais nous, on a beaucoup de concurrence aussi de la part des fonds quand on investit.
16:19Et donc, il faut qu'on se démarque auprès des entrepreneurs d'un côté,
16:21et donc comment on apporte de la valeur, et auprès de nos investisseurs de l'autre,
16:26qui sont déjà surinvestis dans notre classe d'actifs, puisqu'on a des problèmes de liquidités dont on va peut-être parler.
16:34Et donc, il faut qu'on arrive à se démarquer avec un discours différent de comment on apporte de la valeur pour nos deux typologies de clients.
16:42Et ça, typiquement, j'en ai pas parlé en présentant Daphne, mais c'est quelque chose qu'on a fait dès 2016,
16:50en investissant plus de 50% de notre budget sur une plateforme, sur un produit,
16:54pour essayer de maximiser l'effet réseau, qui est finalement le cœur de notre valeur ajoutée.
16:59Merci, Paul.
17:01Non, mais moi, je rejoins effectivement ce que tu dis.
17:03Je pense qu'après, si on regarde au niveau du marché, c'est vrai qu'on sent qu'on est dans un métier qui est quand même plus sous tension.
17:10Il y a eu une croissance qui a été quand même assez effrénée ces dernières années,
17:13avec beaucoup de sociétés de gestion qui se sont développées.
17:17Et on voit effectivement qu'on arrive quand même dans une ère où il y a un petit peu plus de consolidation.
17:21Alors, il commence à y avoir pas mal de presse sur ce sujet, avec « mariez-vous », « mourrez », etc.
17:27Donc, on sent qu'on arrive un peu dans ces verbatims.
17:31Je pense que c'est probablement effectivement un passage qui sera probablement nécessaire,
17:36compte tenu de la croissance qu'il y a eu ces dernières années.
17:38Et après, finalement, quand on regarde par rapport à beaucoup d'autres marchés,
17:42c'est quand même quelque chose d'assez naturel.
17:44C'est vrai.
17:45Et donc, c'est vrai qu'on est sur un métier qui est par définition de long terme,
17:50puisqu'on gère des capitaux sur des fonds qui sont longs.
17:53Donc, ça ne peut pas être des mouvements très rapides.
17:54Il y a une résistance très forte dans nos métiers.
17:57Mais tendanciellement, c'est quand même assez normal que les plus faibles aussi se rapprochent des plus gros
18:03et qu'il y ait une consolidation.
18:04Et je pense qu'on n'y échappera pas.
18:05Non, mais moi, je vous rejoins tous les deux.
18:09C'est vrai qu'il y a ces deux facettes dans notre métier.
18:11Il y a vraiment le côté investisseur.
18:13Et de ce point de vue-là, on reste un produit d'épargne très attractif sur le long terme.
18:16On parle de long terme.
18:17Il ne faut pas reprendre les deux dernières années qui viennent de s'écouler.
18:20C'est vraiment sur 10, 15 ans, on a des rendements attractifs en pays,
18:25comparé à d'autres classes d'actifs.
18:27Donc, moi, je suis convaincu qu'on a encore de beaux jours devant nous.
18:30Et ensuite, côté entrepreneur, on a un rôle clé à jouer en France, comme dans d'autres pays en Europe,
18:36dans toute cette phase de succession, transmission d'entreprise qui va s'accélérer,
18:41puisque la fameuse génération de boomers qui a pas mal entrepris arrive à la retraite
18:47et doit trouver.
18:49On n'a pas toujours des solutions de succession en interne dans ces boîtes.
18:52Et donc, se tourne naturellement vers le private equity.
18:56Et donc, on apporte des solutions à ces enjeux de transmission.
19:01Et c'est le cas en France, c'est le cas en Italie.
19:03Et ça ne va faire que s'accélérer dans les prochaines années.
19:06Donc, c'est là où on a un rôle clé à jouer.
19:10Alors, à savoir si Reyes, Daphne et Wimbert seront consolidateurs de marché ou consolidés,
19:17nous vous souhaitons que la réponse sera en adéquation avec les enjeux de votre entreprise
19:21et les attentes des différents partenaires.
19:24Mais c'est vrai que ça pose aussi la question des moyens.
19:27Parce qu'une structure légère, parce que c'est quand même absolument fou
19:29d'arriver à avoir des FIS, des CARID, avec j'exagère à 20 personnes
19:34de pouvoir gérer un milliard AUM.
19:36C'est vrai que ne serait-ce que sur des FIS, ça permet déjà, a priori, d'avoir un modèle,
19:40sans même parler des CARID.
19:41Par contre, pour se donner les moyens, du coup, la structure...
19:44Donc ça, c'est un très bon côté.
19:46Le côté un peu plus challenging, c'est que vous avez peu de fonctions support,
19:48peu de structure, peu de capacité pour mettre 100 millions au titre du fonds,
19:54pas dans ses investissements, sur la table pour racheter.
19:57On parle en même temps de NAV financing, on parle de...
19:59On parle de... On voit... On salue Dominique Gaillard et Armen qui nous regardent certainement.
20:05On voit que des acteurs se consolident.
20:07Vous avez... Comment vous... Comment vous allez mettre en place...
20:11Enfin, si vous êtes à l'acquisition, je veux dire...
20:14Mais c'est quand même un changement de paradigme de se financer à hauteur de dizaines ou de centaines de millions d'euros
20:20pour soi-même, alors qu'on a l'habitude de faire du leverage finance dans les deals.
20:25C'est pas le même truc, quand même.
20:26Il va falloir s'appliquer à nous-mêmes ce qu'on conseille à nos dirigeants au quotidien.
20:30Donc... Non, mais c'est... Enfin, c'est ce que vous dites.
20:33Il y a quand même de plus en plus d'acteurs aussi, que ce soit côté structure indépendante ou côté banque,
20:39qui amènent des propositions de valeur pour les sociétés de gestion, pour se financer et pour grandir.
20:45On voit aussi qu'il y a de plus en plus d'investisseurs, qu'ils soient français ou internationaux,
20:49qui viennent effectivement mettre des GP steaks pour donner les moyens aux sociétés de gestion de grandir.
20:55Donc je pense que c'est toute cette mouvance qui est en place et qui permettra effectivement, voilà,
21:00d'amener des capitaux pour la consolidation et pas uniquement pour le...
21:04Tant que notre beau private equity français gardera des capitaux, des fonds un peu français, ce sera formidable.
21:09Tom, je vois que le temps file et je crois que vous aviez une question sur un deal particulièrement pour eux.
21:13C'est ça. Quel deal vous a le plus marqué au cours de votre longue carrière déjà maintenant ?
21:19Comment ça se met, même si vous incarnez bien sûr la relève ?
21:21Est-ce qu'il y a, si vous sortez un deal, un dossier que vous a particulièrement marqué ?
21:26Alors, pour ma part, c'est une opération qu'on vient de conclure.
21:30Juste avant l'été, dans l'expertise comptable.
21:36C'est un secteur à la mode.
21:39Là aussi, c'est une bonne illustration de ces enjeux de succession dans des marchés hyper fragmentés.
21:45Puisque là, c'est un entrepreneur qui est venu nous voir, expert comptable lui-même,
21:48qui a son cabinet et qui est convaincu qu'il y a une consolidation menée sur les cabinets de comptables
21:55qui font entre 2 et 10 millions de chiffres d'affaires,
21:57qui sont confrontés à plein de défis.
21:59On peut faire le parallèle avec le PIB, mais investir dans l'IT,
22:03recruter, digitaliser tout leur process.
22:08Et donc, il est venu nous voir pour trouver du financement
22:11pour pouvoir, à partir de son cabinet, consolider ce segment de marché.
22:16Les experts comptables, cette nouvelle filière buy and build.
22:20Après, les laboratoires d'analyse, la radiologie, les vétérinaires, les pharmacies, les CGP,
22:29qui évidemment ont beaucoup occupé les fonds, les experts comptables.
22:32Absolument.
22:32Mais c'est assez naturel, parce qu'il y a des raisons très importantes
22:39qui poussent ces experts comptables à trouver des solutions pour se rapprocher,
22:47investir ensemble, devenir plus attractifs et avoir une offre augmentée.
22:51Digitaliser aussi pour devenir une transforme digitale.
22:54Et là, c'est assez innovateur, parce qu'on est parti vraiment d'une société de taille petite,
22:59avec l'idée vraiment de consolider très vite ce segment de marché.
23:04Bravo Paul, et c'est courageux de dire que le deal de votre vie, c'est une entrée.
23:08C'est une entrée, on le saura dans quelques années.
23:12On revient le nom de la voix.
23:12C'est le groupe Souma, absolument.
23:13Le groupe Souma, donc c'est closé cet été.
23:15Merci beaucoup, et on le regardera l'année prochaine, avec plaisir.
23:18C'est super difficile comme question.
23:21Moi, je pense que j'ai dû faire une trentaine d'investissements depuis que je suis chez Daphne.
23:25Le plus facile serait de dire back market, mais j'étais jeune analyste quand on a fait le deal.
23:29Et donc, ce ne serait pas du tout le deal de ma vie.
23:34Et je pense que je vais plutôt vous parler d'Animage,
23:38qui est fondée par un entrepreneur que je connais depuis longtemps, Sixte,
23:44et qui est typiquement le genre de personne qu'on a envie de suivre,
23:48qui a une énergie débordante,
23:49et où quand on investit chez lui, vraiment au tout début, à la phase d'idéation,
23:53il nous embarque dans sa vision et on n'a qu'une envie, c'est de le suivre.
24:01Et donc, l'Animage, ils veulent révolutionner l'animation pour enfants
24:06et de se dire qu'aujourd'hui, tout le contenu pour l'animation pour enfants
24:10est fait par Disney aux États-Unis et qu'en fait, il y a plein de biais culturels
24:15et qu'on pourrait, en ouvrant et en prenant ce qui fonctionne localement,
24:19derrière, faire des franchises gigantesques qui peuvent ouvrir finalement culturellement
24:25toute la nouvelle génération.
24:28Et ça, avec une exécution, avec les outils d'aujourd'hui, avec de l'IA évidemment,
24:33permet d'aller beaucoup plus vite.
24:35Et en trois ans, là, aujourd'hui, ils ont cinq propriétaires intellectuelles
24:40déjà dans le portefeuille.
24:42C'est le cinquième média pour enfants au monde, premier en Europe.
24:47Voilà, donc vitesse incroyable d'exécution.
24:50Et qu'une envie, c'est de suivre cette équipe-là qui a une énergie débordante.
24:55Animage.
24:56Voilà.
24:57Merci.
24:59Pour ma part, je dirais Serenium.
25:01Alors, c'est vrai que ce n'est pas une question facile
25:03parce que dans chaque investissement, on met toujours un peu de nous-mêmes.
25:07Et effectivement, au fil des années, il y en a eu quelques-unes.
25:09Mais pourquoi Serenium ?
25:10Parce qu'en fait, c'est le premier investissement qu'on a fait chez Raise.
25:14Et donc, c'est vrai qu'il a une saveur particulière.
25:17Et d'autant que c'était un peu une course contre la monde
25:19parce qu'on avait fait une toute première augmentation de capital.
25:23On avait un peu d'argent, mais franchement pas beaucoup plus
25:25que ce qu'il nous fallait pour faire le ticket sur le deal.
25:28Donc, c'était quand même un petit peu rock'n'roll.
25:30Et en fait, on a bouclé le premier, le vrai gros premier closing,
25:35entre guillemets, du véhicule Raise Invest.
25:37Vraiment quelques jours avant le closing d'investissement de Serenium.
25:42On avait un peu les deux en même temps.
25:45Et c'est vrai que les dirigeants de Serenium,
25:47dans les services funéraires, nous ont fait confiance.
25:50Ce qui n'est pas forcément toujours évident.
25:54Quand vous arrivez, vous êtes une jeune équipe.
25:56Vous n'avez pas encore votre track personnel,
25:57mais vous n'avez pas de track collectif.
25:59Donc, je pense que ça nous a marqués.
26:02Et on était ravis de ça, puisque c'était une très belle aventure.
26:05C'est un investissement qui s'est très bien passé,
26:08dans lequel on a fait une très jolie performance
26:09et qu'on a revendu collectivement à un industriel trois ans après.
26:13Et on est resté très proche des dirigeants de Serenium,
26:16qui sont toujours proches de Raise aujourd'hui.
26:19Donc voilà, c'était une belle aventure.
26:21Une histoire qui ne nous laisse pas de marbre, Tom.
26:23Exactement.
26:24La dernière question, s'il vous plaît, il nous reste deux minutes.
26:28Justement, à titre personnel ou professionnel,
26:30quand on a parlé déjà du marché, de son état actuel
26:33et de votre vision des opportunités qu'elles peuvent créer,
26:36comment vous voyez le marché et votre situation
26:38dans un moyen ou long terme ?
26:41Écoute-moi, sur le moyen long terme,
26:44je me vois à peu près au même endroit.
26:46C'est vrai que chez Raise,
26:47on a eu une très jolie histoire de croissance jusqu'à maintenant.
26:50On vient de faire évoluer aussi notre gouvernance.
26:53Donc on a une nouvelle histoire,
26:55une nouvelle page qui se tourne,
26:57une nouvelle histoire à écrire.
26:58On a beaucoup d'ambition pour la suite.
27:00Et donc moi, je serais vraiment ravie
27:01d'être toujours là dans dix ans
27:03et d'avoir amené des nouvelles idées,
27:05des nouvelles innovations
27:06pour que le modèle de Raise continue à rayonner
27:08en France et à l'international.
27:11On salue Clara Guémard et Gonzague de Blinière
27:13qui ont effectivement fait un beau job de gouvernance.
27:18Et c'est vous qui avez les deux mains sur le volant maintenant
27:21avec les 80 personnes qui bossent chez Raise.
27:26Ça va vous surprendre, mais pareil.
27:29Non, non, mais blague à part,
27:32je pense que moi, ce que j'aime beaucoup aussi
27:35chez Daphne, c'est qu'on s'applique l'ambition
27:38qu'on a pour les fondateurs aussi.
27:41Et donc, qu'on veut continuer
27:42à avoir cet esprit entrepreneurial.
27:44Et on a plein d'idées d'évolution
27:46au même endroit,
27:48mais dans une maison qui ne ressemblera pas du tout
27:51à celle qu'il y a aujourd'hui,
27:52qui ne ressemble pas à celle qu'il y a dix ans,
27:53parce qu'il y a dix ans, elle n'existait pas.
27:56Et donc, il y a plein de...
27:57On est dans une industrie qui se consolide.
27:59On est dans une industrie qui évolue
28:01avec des typologies d'entrepreneurs
28:03qui changent radicalement aussi
28:05par rapport aux entrepreneurs
28:06qui faisaient des marketplaces et du SaaS
28:07il y a sept, huit ans.
28:10Et donc, voilà, c'est accompagner ces changements-là
28:12en changeant nous-mêmes,
28:13et qui, je trouve, très excitant.
28:15Et on vous suivra dans le TechLBO avec plaisir.
28:17Paul ?
28:18Tout pareil.
28:20Je me vais bien aussi au même endroit.
28:23C'est vraiment un métier qui est passionnant.
28:26Je pense que vous avez pu le sentir
28:27dans tous les témoignages aujourd'hui.
28:29et surtout avec plein de défis à relever.
28:33Et moi, je dirais toujours sur ce fil rouge
28:36de consolidation à échelle européenne.
28:40Donc, je me vois avec cette même casquette
28:41d'un assisteur, mais en ajoutant
28:42de nouvelles géographies.
28:44Chez à Mabert Capital,
28:45on a fait un premier deal en Suisse
28:47il y a un an.
28:49On s'intéresse de près à l'Italie,
28:51où il y a aussi un vieilleté très important de PME
28:53avec des enjeux de succession.
28:56Et donc, pouvoir jouer un rôle actif
28:57dans cette consolidation à échelle européenne,
29:00ce serait vraiment passionnant.
29:02On vous le souhaite.
29:03Merci infiniment à tous les trois.
29:04Merci à vous.
29:05Merci beaucoup.
29:05Merci Tom.
29:06Pour ma part, je vous remercie infiniment
29:09de nous avoir suivis pour ces 28 minutes.
29:11La suite de vos programmes sur Bsmart4Change
29:12dans un instant.
29:13Merci.
29:13Sous-titrage Société Radio-Canada
29:27Sous-titrage Société Radio-Canada
29:32Sous-titrage Société Radio-Canada
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