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  • il y a 2 jours
🎙 Quel rapport les journalistes et producteurs de Radio France entretiennent-ils avec la langue française ?
Patricia Martin, productrice de l'émission "L'Heure Philo" sur France Inter nous parle de son rapport à la langue.

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Transcription
00:00Sans auditeurs, il n'y aurait pas de radio, il n'y aurait pas de France Inter, il n'y aurait pas de Radio France.
00:11Les deux à la fois, mais ce sont des sentinelles, les auditeurs.
00:16C'est un pouls de notre radio.
00:18D'ailleurs, sans auditeurs, il n'y aurait pas de radio, il n'y aurait pas de France Inter, il n'y aurait pas de Radio France.
00:23Alors évidemment, certains sont plus pointilleux que d'autres, ils sont vigilants,
00:27ils sont très à l'écoute, ils sont exigeants aussi, mais qui aime bien, châtie bien.
00:33Donc je trouve ça tout à fait normal qu'ils réagissent.
00:35Avant, évidemment, de mon temps, quand j'ai commencé, on écrivait, on envoyait sa lettre par courrier,
00:41ça mettait du temps à écrire, ça mettait du temps à arriver, etc.
00:45Et la réponse à repartir.
00:46Maintenant, avec Internet, c'est vrai qu'il y a une immédiateté qui est un peu folle, mais qui est aussi tout à fait géniale.
00:53Alors attention aux impulsions, d'un côté comme de l'autre.
00:56Attention quand on est auditeur et quelque chose vous énerve, de ne pas châtier trop fort celui qui est à l'antenne.
01:02Et attention quand on répond de ne pas se mettre trop en colère.
01:07C'est un impératif, je dirais, dans la vie en général.
01:10Moi, j'ai toujours respecté beaucoup la langue française,
01:13mais respecté au sens où je l'aime, où elle peut être tordue à dessein.
01:17Il ne s'agit pas de répondre à des principes particuliers.
01:20Mais ce n'est pas qu'à l'antenne, ce n'est d'abord pas que sur le service public, c'est partout.
01:26Les journalistes, c'est vrai, parlent quelquefois pas toujours comme j'aimerais.
01:31Moi-même, je fais probablement, je commets certainement beaucoup de fautes.
01:35Donc il faut faire gaffe, faisons gaffe, faisons gaffe ensemble.
01:39Les gros mots, alors j'en dis beaucoup dans la vie,
01:44c'est pour ça que vraiment, je m'interdis totalement d'en dire.
01:48Et puis il y a en fait aussi des expressions que je n'aime pas.
01:51Je n'aime pas quand on dit « il s'est fait virer » sur une antenne.
01:54Dans la vie, évidemment, on peut le dire.
01:55Non, il s'est fait renvoyer, il s'est fait écarter, il a été écarté.
01:59Mais pas « il s'est fait virer », ce n'est pas beau.
02:01Alors le problème, c'est que je suis comme M. Jourdain.
02:06J'ai probablement des tics, évidemment, mais je ne le sais pas.
02:09C'est aux auditeurs de les déceler.
02:11Évidemment, c'est facile de les repérer chez les autres.
02:14Quand on dit « voyez », quand on dit « résultat ».
02:18Alors quand on le dit trois fois dans une phrase, c'est un peu embêtant.
02:22Mais bon, ce n'est pas très grave non plus, on a tous des défauts.
02:24C'est plutôt ça nous rend humains.
02:26Mon mot préféré dans la langue française, parce qu'il veut dire plein de choses
02:32et qu'il est beau, qu'il sonne bien, c'est « en revanche ».
02:35Alors, il ne faut pas en mettre trop.
02:40Des anglicismes, c'est comme on ne met pas trop de sel,
02:42on ne met pas trop de poivre dans un bon plat.
02:44Mais il en faut forcément.
02:45J'ai travaillé longtemps avec Alain Rey, ici même, sur France Inter,
02:49qui était extrêmement, je dirais, permissif avec ça.
02:52C'est-à-dire que la langue, elle est le fruit d'un métissage,
02:55souvent des mots ont des origines étrangères qu'on ne connaît même plus
02:59tant qu'on a l'impression qu'ils ont toujours existé dans la langue.
03:02Maintenant, bon, c'est vrai que je dis plus volontiers courriel que mail,
03:06mais là, par exemple, je suis en train de bosser sur une masterclass.
03:09Eh bien, je dis masterclass sans aucun contexte.
03:15Est-ce que j'ai deux heures ? Non, probablement pas.
03:18Le mot radio, c'est une inséparable compagnie.
03:21Je l'écoute tout le temps.
03:22Je l'écoute beaucoup la nuit parce que je suis une grande insomniaque.
03:25Ce qui fait que je dors en compagnie de Fabrice Drouel ou de Mishka Asayas.
03:29C'est une consolation, quelquefois.
03:31C'est une ouverture sur le monde.
03:33C'est une ouverture d'esprit.
03:35C'est l'indispensable à vivre.
03:40Ah, les voix qui m'ont emportée.
03:41Oui, il y a celle de Jacques Chancel.
03:42Ce n'est pas très original de dire ça, mais j'étais étudiante.
03:45J'écoutais radioscopie tous les jours et j'adorais.
03:47Ensuite, Yvan Levaille.
03:48Ça me rappelle mes jeunes années ici.
03:50Et c'est une voix chaude, intelligente, vibrante que j'adore.
03:55Bernadette Chamonaz, avec qui j'ai travaillé, qui faisait le journal de la matinale.
04:00J'adore cette voix.
04:01J'adore son punch.
04:03Fabienne Synthès, c'est ma compagnie du soir, entre 18h et 20h.
04:07J'aime énormément Fabienne.
04:09Sous-titrage Société Radio-Canada
04:14Sous-titrage Société Radio-Canada

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