- il y a 6 semaines
Les clefs d'une vie - Thomas Le Douarnec
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-10-20##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous ne vivez que pour le théâtre.
00:08Vous avez touché à tous les genres avec une passion qui demeure intacte
00:12après plus de 30 ans de scène.
00:14Vous êtes un homme de bonne compagnie,
00:16celle que vous avez réunie, votre petite famille du spectacle.
00:19Bonjour Thomas Le Douarec.
00:21Bonjour Jacques.
00:21Alors c'est vrai qu'on connaît vos spectacles,
00:23on vous connaît moins parce que vous n'êtes pas toujours très médiatisé,
00:26sans doute par manque de temps.
00:27Là, on va évoquer tout à l'heure votre nouveau spectacle
00:30qui est au Studio Riberto,
00:32mais le principe des clés d'une vie,
00:34c'est de raconter votre parcours à travers des dates clés.
00:37Et votre parcours est important.
00:39Donc on va démarrer avec une date,
00:41une date qui est importante pour vous,
00:42dans votre souvenir, le 1er octobre 1983,
00:46vous découvrez ce spectacle.
00:48Eh bien mais c'est au mieux !
00:50Tu l'aimes, dis-le lui !
00:52Cyrano Le Bergerac avec Jacques Weber à Mogador.
00:55Et ça, je crois que c'est le premier grand choc de votre vie,
00:58Thomas Le Douarec.
00:59Ah oui, c'est lui qui m'a donné envie de faire du théâtre.
01:01Enfin c'est Cyrano et Jacques Weber.
01:03Il était exceptionnel dans Cyrano, Jacques Weber.
01:06Et je l'ai croisé d'ailleurs,
01:08je l'ai rencontré à plusieurs reprises,
01:09et on a failli travailler ensemble sur un projet.
01:12C'est quelqu'un qui m'a toujours fasciné,
01:14que j'ai toujours un plaisir énorme de le revoir sur scène.
01:17Et j'adorerais faire avec lui le Roi Lyre de Shakespeare.
01:22Je trouve que ce serait un merveilleux Roi Lyre.
01:24Il a cette dimension.
01:25Et votre souvenir d'enfance,
01:26où vous avez 12 ou 13 ans,
01:28c'est un carrosse tiré par de vrais chevaux sur le plateau.
01:31Oui, la mise en scène était de Jérôme Savary.
01:34Et quelque part,
01:35il a certainement, il m'a influencé par la suite,
01:39parce que c'est peut-être ça qui m'a donné envie de faire ce métier.
01:42Je ne sais pas, en tout cas,
01:43parce que je n'avais peut-être pas envie.
01:44Pour le moment, je n'y pensais pas à la mise en scène.
01:46Je devais avoir 13 ou 14 ans quand j'ai vu le spectacle.
01:49Mais effectivement, j'avais été fasciné
01:50parce qu'il avait réussi un tour de force.
01:54Savary, c'est qu'il avait réussi à mettre des chevaux sur scène.
01:56Il avait vraiment le carrosse qui roulait sur scène.
01:59Il y avait un tapis roulant.
02:00Et le cheval courait.
02:03Moi, j'avais un souvenir de plusieurs chevaux.
02:05Mais je pense qu'il n'y en avait qu'un seul.
02:07Mais il courait sur un tapis roulant.
02:09Et c'était impressionnant.
02:10Mais Savary était impressionnant dans son travail.
02:12Il faut savoir qu'à une époque,
02:13il montait quatre spectacles en même temps.
02:15un à Paris, un à Perpignan, un en Allemagne.
02:18Et puis, il y avait Mogador le soir.
02:20Donc, il partait le matin à Perpignan.
02:22Il allait ensuite en Allemagne.
02:23Il revenait le soir saluer à Paris et à Mogador.
02:25Et je crois qu'un jour, il ne s'est trompé
02:27que dans le prénom d'un assistant.
02:29C'est absolument hallucinant de travailler comme ça.
02:32Alors, il se trouve qu'à l'époque,
02:33vous découvrez le théâtre au théâtre de la Huchette.
02:36Car vous avez vécu au-dessus du théâtre de la Huchette
02:38dans vos jeunes années, Thomas Ladourec.
02:40Tout à fait, exactement.
02:41C'est vrai, quand je monte à Paris pour la première fois
02:44de ma province diépoise, ma province normande,
02:47ma maman devait refaire des études.
02:49Et on se retrouve rue de la Huchette
02:52dans un appartement juste au-dessus du théâtre
02:54qui appartenait à un dessinateur
02:56qui s'appelle Tommy Ungerer.
02:58Oui, bien sûr.
02:59Tommy Ungerer qui était un des grands dessinateurs
03:01du New York Times.
03:02Et qui a travaillé aussi à l'Express en France.
03:04Et qui a travaillé aussi, qui avait écrit une magnifique,
03:06qui avait illustré en fait les trois brigands.
03:08Je ne sais pas si vous connaissez ce...
03:10C'est presque un roman pictural.
03:12Les trois brigands qui est plus pour le jeune public.
03:15Et Tommy Ungerer nous avait accueillis dans son appartement
03:16qui était magnifique.
03:17Et le premier contact avec une troupe de théâtre,
03:19c'était celle de la Huchette.
03:21Et j'avais vu un spectacle.
03:22Il nous avait invités,
03:22parce que moi je l'ai croisé tous les soirs
03:24en rentrant chez moi,
03:26en rentrant de l'école.
03:27Et il m'invitait régulièrement dans les loges.
03:29Et il m'avait invité,
03:30je me souviendrai toujours d'un spectacle
03:33qu'il avait fait, un spectacle sur Jacques Prévert.
03:35Et j'avais adoré cette première rencontre.
03:41C'était Parole, je crois,
03:42qui était au départ un recueil de 95 poèmes
03:45sans ponctuation, forme et longueur.
03:48Voilà.
03:48Et j'avais un très beau souvenir
03:49d'un poème de Jacques Prévert,
03:51enfin d'un des poèmes de Parole,
03:53qui était magnifiquement mis en scène.
03:55C'était avec des alimettes.
03:57Et ils allumaient une alimette à chaque fois
03:59pour découvrir une partie de son corps.
04:02Et c'était assez, voilà,
04:03c'est un très beau souvenir que j'ai du spectacle.
04:05Alors le souvenir aussi de votre enfance en Normandie,
04:07puisque vous avez grandi en Normandie en partie,
04:10c'est le jazz avec un saxophone.
04:12Et oui, et ce qui est drôle,
04:13c'est que la vie est ainsi faite.
04:15Ce matin, j'ai joué du jazz,
04:17enfin j'ai joué du jazz,
04:17j'ai joué du saxophone ce matin
04:19avant de venir à cette émission.
04:22Et le sax,
04:23la musique a été ma première passion,
04:25ma première grande passion.
04:26et le jazz en partie.
04:29D'ailleurs, le spectacle que je vais jouer
04:31à partir du 23 octobre,
04:32je joue un pianiste de jazz.
04:34Donc la musique a toujours fait partie de ma vie.
04:37Et je pense que j'aurais pas pu en faire mon métier,
04:41parce que je suis peut-être pas assez doué pour cela,
04:44mais en tout cas pour en vivre.
04:46Mais en tout cas,
04:46j'ai toujours eu cette immense passion pour la musique,
04:49pour moi, qui est l'art absolu.
04:50Et je crois que la découverte du théâtre sur scène
04:53de Thomas Douarec,
04:54c'est à l'école pour un spectacle
04:55qui s'appelait Caviar ou Lentille.
04:57Oui, c'était mon...
04:59J'étais au lycée Corneille, à Rouen,
05:01et Mme Alliot, ma professeure de français,
05:04nous avait initiés au théâtre.
05:07On avait monté cette pièce
05:08qui est totalement inconnue d'un auteur italien
05:11qui s'appelle Caviar ou Lentille.
05:13Et je jouais avec Valérie Bonneton.
05:15Il y avait Valérie Bonneton dans ma classe.
05:17Qui débutait aussi, oui.
05:18Qui débutait, on était en seconde,
05:19donc on était vraiment...
05:20On connaissait, on ne l'avait jamais fait du théâtre.
05:23Mais en tout cas, c'est mon premier contact avec un plateau.
05:25Et je crois que vous jouiez quelqu'un
05:26qui remplit les poches de son smoking
05:28pour nourrir sa famille.
05:30Exactement.
05:30Et ça existe, parce que moi, je me souviens,
05:32dans mes jeunes années de journalisme,
05:33d'une dame qui arrivait dans les cocktails parisiens
05:35où on entrait sans problème,
05:37avec un sac réfrigéré.
05:38Elle prenait les petits fours qu'elle mettait dans son sac
05:40et elle se nourrissait de ça.
05:42Moi, j'ai travaillé comme...
05:43Mon premier travail, quand je suis monté à Paris,
05:45en faisant mes études de théâtre,
05:47c'était...
05:48J'étais contrôleur au théâtre de la ville.
05:50Et il y avait des pots à chaque première
05:51et à chaque dernière.
05:53Et on était habitués, nous, en tant que contrôleurs,
05:54parce qu'on savait qu'il y avait toujours
05:55ce qu'on appelait les picasiettes, en fait.
05:57Il y avait toujours des gens qui arrivaient,
05:59qui réussissaient à passer.
06:01Et on finissait par les laisser passer,
06:03parce qu'en fait, ils venaient manger
06:04lors des cocktails.
06:06Et ça, c'est un truc, oui, je l'ai appris, oui.
06:09Alors ensuite, je crois que vous allez au Havre.
06:11Dans une pension, l'Institut catholique, Saint-Vincent,
06:14parce que vous avez la scène infernale.
06:15Et là, ça va être votre second choc pour le théâtre,
06:17je crois, avec un surveillant.
06:20Oui, il était surveillant quand je suis arrivé.
06:23C'était à Saint-Jean, l'institution catholique
06:26Saint-Joseph-du-Havre, chez les Jésuites.
06:28Et Joël était un surveillant.
06:30Il avait déjà fait du théâtre.
06:32Il avait monté un atelier et je suis arrivé.
06:34Moi, fort de mon expérience au lycée Corneuil,
06:37avec Kaviar ou Lanty, je me suis dit,
06:38allez, je me lance.
06:39Et j'ai frappé à la porte de l'atelier théâtre.
06:42Et puis, je n'en suis jamais ressorti.
06:44Et ça a été une formidable rencontre avec Joël,
06:46puisqu'on a monté ensemble une dizaine de spectacles.
06:48Je l'ai assisté.
06:50Il était également musicien.
06:51J'avais monté un ciné-club avec lui,
06:53un groupe de jazz.
06:54Et on a fait même des stages de théâtre ensemble.
06:57Avec, à l'époque, il y avait Claude Amiel,
06:59le théâtre du corps,
07:00qui était installé au Havre
07:01et qui faisait des stages d'expression corporelle en Suisse.
07:05Moi, j'ai des souvenirs extraordinaires avec Joël.
07:07Et c'est vraiment lui qui m'a mis le pied à l'étrier.
07:09Voilà.
07:09Et à l'époque, il y a un film qui vous a marqué, je crois.
07:11C'est Sailor et Lula de David Lynch.
07:13Oui.
07:13Almedore au Festival de Cannes en 90.
07:15Oui, oui.
07:15Ça a été, pour moi, le premier choc esthétique,
07:18le premier choc artistique.
07:19Tout d'un coup, c'est ça qui...
07:22Je pense que ça a été un des moteurs...
07:24Ce qui m'a poussé à faire de la mise en scène,
07:27c'est en partie Sailor et Lula.
07:29Tout d'un coup, ça me paraissait évident.
07:30Je trouvais qu'on pouvait raconter des choses
07:33avec tellement de fantaisie.
07:38C'était fascinant ce qu'il avait réussi à faire avec Sailor et Lula.
07:42Parce que c'était à la fois populaire.
07:44C'est ça que j'ai toujours été fasciné par des choses
07:45qui peuvent être à la fois extrêmement pointues.
07:48Il savait exactement où il allait
07:50et en même temps, il arrivait à toucher le plus grand nombre.
07:53C'est ça qui m'avait fasciné dans Sailor et Lula.
07:54Parce que tout le monde peut accéder à ce film.
07:57J'en suis persuadé.
07:58Alors, il se trouve aussi qu'au départ,
08:00Thomas Le Douaret,
08:00que votre but, ce n'est pas le théâtre,
08:02c'est un loisir.
08:03Vous allez préparer Sciences Po
08:04et puis une rencontre au cours Florent va tout changer.
08:08Oui, alors, je pense que je n'osais pas...
08:12Mon éducation, mes parents,
08:13rien ne me poussait à faire du théâtre.
08:15C'était impossible pour moi d'imaginer
08:16qu'on pouvait en faire un métier.
08:17Donc, au départ, j'étais effectivement
08:20prédestiné à faire de la politique.
08:23Mais comme j'avais fait beaucoup,
08:24beaucoup de théâtre au lycée,
08:26je me suis dit,
08:27cet été, je vais faire à la fois
08:29un stage à l'école Florent
08:31et puis un stage prépa,
08:33IPSup, Sciences Po.
08:35Et là-dessus,
08:36lors de ce stage chez Florent,
08:38je tombe sur Francis Huster,
08:39qui avait pris en main
08:43les jeunes stagiaires
08:44et il y avait une jeune femme
08:46que j'ai rencontrée
08:46qui a été après ma femme
08:48dont je suis tombé éperdument amoureux
08:51et qui a été aussi décisive
08:53dans ma décision après de faire du théâtre.
08:55Et Huster m'a beaucoup aidé
08:56parce que cette jeune comédienne
08:59était également déjà à l'école
09:01en seconde année
09:01et Huster m'avait proposé
09:03à la fin du stage
09:03de rentrer directement en seconde année,
09:05ce qui a fini par me décider.
09:07Mais ça a été 8 mois de cauchemar
09:09parce qu'on ne vous distribuait nulle part
09:11à l'époque, Thomas Deloarec.
09:12Non, j'ai un mauvais souvenir
09:13cette première année à Florent
09:16puisque c'était Michel Arfaux,
09:17mon premier professeur à l'école
09:18et alors de mon premier passage sur scène,
09:22elle m'a dit des choses
09:24qui m'ont vraiment traumatisé
09:27et je n'ai pas réussi
09:29après ce premier passage
09:31à remonter sur scène
09:32j'ai mis 6 mois avant de remonter sur scène.
09:34Mais c'était une horreur,
09:35elle ne croyait pas en vous ?
09:36Non, voilà, c'est ça,
09:37elle m'avait blessé.
09:39Je pense que j'étais encore un jeune adulte
09:42qui sortait à peine de l'adolescence
09:45et ses premiers mots
09:47m'ont blessé profondément.
09:49Elle m'avait dit quelque chose
09:50comme un espèce de romantico à la con,
09:53un truc comme ça
09:54qui m'avait vraiment blessé.
09:55J'étais plein, moi,
09:56plein encore d'enthousiasme et de rêve
09:57et à ce moment-là,
09:59elle a brisé une partie de moi.
10:00Mais après,
10:01ça m'a permis de rebondir autrement
10:03parce que l'acteur s'est eu
10:06pendant un moment
10:06et c'est ça qui m'a peut-être permis
10:09d'attaquer la mise en scène.
10:11Oui, parce que justement,
10:11le hasard ou le destin a fait
10:13que vous avez rattrapé de justesse
10:15un guiterie qui devait être monté
10:16pour les étudiants de deuxième année.
10:18Exactement.
10:19En fait, comme personne ne m'avait vu sur scène
10:22pendant toute l'année,
10:23je n'étais pas considéré
10:25comme un des stars de cours.
10:28J'avais un seul atelier d'élèves
10:30qui m'avait accepté.
10:31J'avais un tout petit rôle.
10:32C'était un ami qui s'appelait David Caris
10:34qui voulait monter ça.
10:35Et puis, au bout de 15 répétitions,
10:37il me dit, je ne peux pas,
10:38je n'y arriverai pas.
10:39Mais moi, je n'ai rien d'autre.
10:41Donc là, j'ai proposé
10:42à tous mes camarades,
10:43j'ai dit, écoutez,
10:44David, il jette l'éponge,
10:47mais moi, je vais le monter,
10:48je vais le mettre en scène.
10:49Et ça a été le premier déclic
10:51avec la mise en scène.
10:52Voilà, ça a été non seulement
10:54un déclic pour moi,
10:54mais pour les autres.
10:55Et j'ai trouvé mon métier,
10:56ma voix,
10:58et ce qui fait que je suis
10:59devant vous aujourd'hui.
11:00Voilà.
11:01Eh bien, ça, c'est la première partie.
11:02On va évoquer la seconde
11:03avec une autre date,
11:05le 9 décembre 1994.
11:07A tout de suite sur Sud Radio
11:08avec Thomas Ledoiret.
11:10Sud Radio,
11:11les clés d'une vie,
11:12Jacques Pessis.
11:13Sud Radio,
11:13les clés d'une vie,
11:14mon invité Thomas Ledoiret.
11:16Nous parlerons tout à l'heure
11:17de ce qui reste en un amour,
11:18une pièce que vous mettez en scène
11:20et que vous jouez
11:20au studio Hiberto.
11:22On en revient à votre parcours
11:23débuté par hasard,
11:25en Normandie,
11:26puis au cours Florent.
11:27Et puis, le 9 décembre 1994,
11:30c'est votre première télé.
11:32Vous êtes dans Midi-Normandie.
11:34Il y a un reportage
11:35de 3 minutes 40
11:35sur les sorcières de Salem.
11:37Vous assurez la mise en scène,
11:38vous jouez dedans à Paris,
11:40mais vous avez tenu
11:41à passer à la télévision
11:42en Normandie
11:42car c'est votre région.
11:44Vous vous en souvenez ?
11:45Non, je ne me souviens
11:46absolument pas.
11:47Non, c'était
11:47les sorcières de Salem
11:49qui a l'aventure extraordinaire.
11:50C'était Barbara Schultz
11:52qui jouait le rôle d'Abigail.
11:53Elle débutait.
11:54Elle débutait.
11:55C'était sa première pièce
11:56au théâtre.
11:57Il y avait Grégoire Bonnet
11:58qui jouait le juge
11:59d'Anne Force.
12:00Et puis,
12:01Gilles Nicolo,
12:02Juliette Méniac,
12:04Walter Auton,
12:04il y avait toute mon équipe,
12:05toute ma compagnie,
12:06tous les gens
12:07avec qui j'ai fait du théâtre
12:08après pendant des années.
12:09Malheureusement,
12:10après,
12:10la vie nous a séparés.
12:11La vie fait son œuvre
12:14toute seule.
12:15Et puis,
12:16les gens,
12:16on se quitte un peu
12:18de vue.
12:19Puis après,
12:21le métier est ainsi fait.
12:22Mais en tout cas,
12:23oui,
12:23ça a été le premier
12:25grand succès
12:25de la compagnie.
12:26Et en même temps,
12:27vous avez eu beaucoup de mal
12:28d'obtenir les droits
12:29parce qu'ils étaient bloqués.
12:30Vous vous êtes battus
12:31dans Malodraque
12:32pour les récupérer.
12:33C'est une histoire terrible.
12:34C'était en fait
12:34les droits
12:35Martha Andras.
12:37J'avais rencontré
12:37Martha Andras
12:38qui était un grand agent
12:39littéraire à l'époque.
12:40Mais malheureusement,
12:41au moment,
12:41elle me donne les droits.
12:43Elle veut me donner
12:43les droits.
12:44Elle meurt.
12:46C'est comme ça.
12:47Mais comme elle avait
12:48déjà fait la démarche,
12:50je me suis retrouvé
12:50abandonné seul,
12:51donc sans agent.
12:53Et donc,
12:54je m'adresse directement
12:55aux ayants droits,
12:56à l'agent américain
12:58d'Arthur Miller.
12:59Donc,
12:59j'appelle directement
13:00l'agent américain
13:01qui me donne les droits
13:02en anglais,
13:03en anglais,
13:03en américain.
13:05Mais il fallait absolument
13:06que je trouve
13:06un agent
13:08qui puisse me représenter
13:09en France.
13:10Et là,
13:11il y a une assistante,
13:12une ex-assistante
13:13de Martha Andras
13:14qui s'appelait
13:14Suzanne Sarki
13:15à l'époque,
13:15qui se propose
13:16de s'occuper
13:18des droits.
13:20Et Suzanne,
13:20qui est devenue
13:21maintenant
13:21une grande agente
13:22littéraire,
13:24m'aide à ce niveau-là.
13:26Mais ce qu'elle ne savait pas,
13:28c'est qu'en fait,
13:28au moment où
13:29elle me donne les droits.
13:30Elle n'a pas voulu
13:30passer par la SAC
13:31des erreurs monumentales
13:33de sa part,
13:34puisque moi,
13:35j'ai obtenu les droits
13:36d'Arthur Miller.
13:37Mais ce que je ne savais pas,
13:38c'est qu'elle avait signé
13:38un contrat d'exclusivité
13:40avec Marcel Aimé.
13:41Qui était l'adaptateur.
13:43Qui était l'adaptateur.
13:43En fait,
13:44à l'époque,
13:44il était le premier
13:45à avoir adapté
13:46Les sorcières de Salem.
13:47Mais après,
13:48Jean-Paul Sartre,
13:49on avait fait une adaptation
13:50pour le cinéma.
13:51Et Arthur Miller
13:52avait tellement détesté
13:54l'adaptation de Jean-Paul Sartre
13:55qu'il avait interdit
13:56d'autres adaptations
13:58qu'uniquement
13:59celles de Marcel Aimé.
14:00Donc le seul moyen
14:01de jouer la pièce,
14:01c'était de jouer
14:01celle de l'adaptation
14:03de Marcel Aimé.
14:03Mais je ne le savais pas.
14:04Parce que je n'étais pas
14:05passé par la SACD.
14:06Donc je commence à jouer.
14:08Et là, tout d'un coup,
14:08on me dit,
14:09mais vous ne pouvez pas jouer.
14:11Vous n'avez pas les droits.
14:11Alors que j'avais payé
14:13très cher des droits.
14:14Et voilà,
14:15c'était une histoire.
14:15Après, on a été procès
14:16en procès.
14:18J'ai fini par gagner.
14:20Voilà.
14:21Il faut savoir
14:21que les sorcières de Salem,
14:22au départ,
14:23c'est une pièce de théâtre
14:24en France
14:25par Simone Signoret
14:26et Yves Montand.
14:27Et ils en ont fait un film.
14:34C'est vrai que ce film
14:35a marqué aussi
14:36l'histoire du cinéma.
14:37Signoret Montand.
14:38Raymond Rouleau.
14:39Réalisé par Raymond Rouleau.
14:40Et d'ailleurs,
14:41c'est à la suite de ça
14:41qu'ils ont entendu parler
14:42d'Arthur Miller
14:44qui les ont rencontrés
14:45ensuite aux Etats-Unis.
14:46Ah oui,
14:46c'est une histoire incroyable.
14:47Où ils venaient d'épouser
14:48Marilyn Monroe.
14:49Exactement.
14:49On connaît la suite.
14:50On connaît la suite.
14:51Alors, il se trouve que
14:51ce spectacle,
14:52vous l'avez créé
14:53dans une petite salle,
14:54le Centre Matisse,
14:55et vous avez fait
14:56la réouverture
14:57d'un théâtre mythique
14:58qui était le Trianon.
15:00Oui.
15:00Alors, ce n'était pas
15:01avec les sorcières de Salem
15:01que j'avais réouvert le Trianon.
15:03C'était avec
15:03Dommage qu'elle soit une putain
15:04de John Ford
15:06qui est un contemporain
15:07de Shakespeare.
15:08Mais on a repris
15:10effectivement
15:10les sorcières de Salem
15:11au Trianon
15:11et ça a été
15:11une aventure incroyable
15:13parce que c'était
15:13un théâtre de mille places.
15:14Vous le connaissez.
15:15Il est 80 boulevard
15:16Rochechoir.
15:16Il existe toujours.
15:18Il a été rénové depuis que...
15:19Parce que moi,
15:20à l'époque,
15:20quand je réouvre le Trianon,
15:22c'était un cinéma
15:23de banlieue.
15:24Enfin, c'était un cinéma
15:25de banlieue.
15:25Non, on était dans Paris
15:27mais il n'y avait
15:28que des séries Z.
15:29Il y avait Jean-Claude Van Damme
15:30de midi à minuit.
15:31C'est qu'on répétait
15:32de minuit
15:33entre minuit
15:35et midi.
15:36C'est fou, hein ?
15:36C'était une histoire...
15:37Et le directeur du cinéma
15:39m'a dit
15:40écoute, allez-y,
15:41vous pouvez répéter.
15:42Il a fallu qu'on balaye.
15:44On a balayé,
15:45il y avait 30 centimètres
15:46de poussière.
15:47Mais j'ai démarré
15:48grâce à cet homme
15:49qui s'appelait
15:49Guy Lévy-Balanzi
15:50qui vient de mourir.
15:51D'ailleurs,
15:51je lui rends hommage.
15:52Il est mort là
15:53il y a deux mois.
15:54Et c'est lui
15:55qui m'a donné
15:55ma première chance
15:57et qui m'a ouvert
15:58les portes du Trianon
15:58et j'y ai monté
15:59beaucoup de spectacles.
16:00Oui, et ce lieu
16:01aujourd'hui
16:01est une salle de concert
16:02où se produisent des groupes.
16:04Et au départ,
16:05dans les années 20,
16:05c'était déjà un théâtre
16:06et le directeur,
16:08c'était le père
16:09de Jacqueline Joubert.
16:10Ah !
16:11Qui s'appelait Pierre.
16:12Elle s'appelait Jacqueline Pierre
16:13au départ.
16:14Je ne savais pas.
16:15Merci.
16:15Il se trouve que
16:16cette compagnie,
16:18vous avez dit
16:18de la créer
16:19parce qu'il n'y avait
16:19pas d'autre solution
16:20au départ
16:20quand vous avez commencé
16:21à faire du théâtre.
16:24J'étais un comédien
16:28qui ne travaillait pas
16:29donc il fallait que je vive,
16:30il fallait bien que je vive
16:31d'une manière ou d'une autre.
16:32Donc, je n'avais pas le choix.
16:34En fait, il fallait...
16:35Puis même,
16:35puis même,
16:37l'idée, l'envie de compagnie,
16:39ça a toujours été
16:40mon moteur principal.
16:42J'ai toujours rêvé
16:42de troupe,
16:43d'une vie de troupe.
16:44D'ailleurs,
16:44je crois que vous avez vu
16:45Ariane Mouchkine,
16:46ça vous a marqué ?
16:47Ah oui, moi j'ai grandi
16:49avec le Théâtre du Soleil.
16:51J'ai vu tous les spectacles
16:52d'Ariane Mouchkine
16:53et du Théâtre du Soleil
16:54et on y allait avec
16:54Joël Pagier,
16:55mon premier prof de théâtre
16:57et on allait voir
16:58tous ces spectacles.
16:59Je l'avais rencontré
17:00à plusieurs reprises
17:00et donc non,
17:02mon rêve de théâtre,
17:03c'était un rêve de troupe.
17:04Je rêvais de monter
17:05des spectacles
17:06où on pouvait être
17:0730, 40, voilà.
17:09J'ai aimé
17:10Dommage qu'elle soit une putain,
17:12on était 30,
17:12les sorcières de Salem
17:13on était 22.
17:14Ce qui m'a toujours fait vibrer,
17:16c'est la vie de troupe.
17:17Mais en même temps,
17:18créer une compagnie,
17:19ce n'est pas facile.
17:19Il faut que beaucoup d'autres
17:20vous suivent
17:21et acceptent de jouer le jeu,
17:22Thomas Lodouarec.
17:23Oui,
17:23alors quand tu es jeune,
17:25tout va bien.
17:26Après,
17:26ça devient plus compliqué
17:26en vieillissant
17:27parce qu'on a tous besoin
17:28à un moment donné.
17:29Au départ,
17:29on peut vivre d'amour
17:31et d'eau fraîche
17:31mais à un moment donné,
17:32il faut gagner sa vie
17:33et c'était ça
17:35qui a été...
17:38C'est là où tout d'un coup,
17:39on perd des gens
17:40au bord de la route.
17:42Il y en a des gens
17:42qui restent au bord de la route
17:43parce qu'ils ne peuvent pas,
17:45qu'ils ne trouvent pas
17:46un moyen de survivre
17:48en fait en faisant du théâtre.
17:49Oui,
17:49mais en général,
17:50une compagnie,
17:51c'est un genre.
17:52Là,
17:52vous avez touché
17:52à tous les gens,
17:53la comédie,
17:53le théâtre,
17:54le cirque,
17:55le musical.
17:55Tout y est passé,
17:56Thomas Le Douarec.
17:57Ce n'est pas si fréquent.
17:58Je n'aimais pas me répéter.
18:00J'avais beaucoup de mal à...
18:01Une fois que j'avais fait
18:02quelque chose qui fonctionnait,
18:03je n'avais pas envie
18:04de le refaire.
18:05Ça,
18:05ça a toujours été
18:05ma ligne directrice.
18:08Et donc,
18:09quand je faisais un succès,
18:10parce que le premier succès,
18:12le premier grand succès
18:13de la compagnie,
18:13c'était le dindon.
18:14J'avais fait une adaptation
18:15très personnelle
18:15du dindon de Georges Fedot.
18:17Ça nous avait permis de vivre,
18:19de commencer à gagner
18:20bien notre vie.
18:20et on m'a proposé tout de suite
18:22de refaire un Fedot.
18:23Mais voilà,
18:24je n'avais pas envie
18:25de refaire
18:27ce que j'avais déjà fait.
18:28Donc,
18:28je suis parti à nouveau
18:29dans une autre aventure.
18:30Ça,
18:31ça a toujours été...
18:32Voilà,
18:33j'avais envie de...
18:35Il y a quelque chose
18:35en moi d'ogre.
18:37Je suis un peu un ogre.
18:38J'ai besoin de découvrir
18:39plein de choses différentes.
18:41Voilà,
18:41et c'était ça
18:42qui me faisait permettre
18:42de continuer à apprendre.
18:44J'ai toujours eu besoin d'apprendre.
18:45Et la première pièce
18:46que vous avez signée,
18:48c'était sur le dos
18:49d'un éléphant.
18:49C'est une des premières pièces
18:50de la compagnie aussi.
18:52Oui,
18:53c'est la première pièce
18:53que j'ai signée
18:54en tant qu'auteur.
18:55Et ça a été
18:55la première pièce
18:56que...
18:58Ou d'ailleurs,
18:58j'ai eu un attaché de prêt
18:59qui s'appelait
18:59Pierre Cordier.
19:02Avant ?
19:03Pierre,
19:03tu m'avais rencontré avant.
19:04Ça,
19:04c'est encore plus beau.
19:05Mais en tout cas,
19:06on avait démarré
19:08avec Pierre Cordier
19:09cette pièce
19:10sur le dos d'un éléphant.
19:10On avait joué
19:11dans un petit théâtre
19:12qui s'appelle
19:12le bateau théâtre
19:13La mare au diable.
19:14Et dans ce bateau théâtre,
19:15il y avait un autre spectacle
19:16qui s'appelait
19:17Le roman d'un tricheur
19:19avec Jean-Laurent Cochet.
19:20Et Pierre,
19:21à ce moment-là,
19:21rencontre Jean-Laurent Cochet.
19:23Et ce spectacle
19:24a été à tel succès
19:26qu'ils sont allés jouer
19:27au Théâtre Montparnasse.
19:28Et après,
19:29Pierre n'a pas quitté
19:29le Théâtre Montparnasse
19:30pendant des années.
19:31Voilà.
19:31Et vous,
19:32jouer sur un bateau,
19:33c'était assez courant
19:35à l'époque.
19:35Ce n'est plus le cas aujourd'hui
19:36parce qu'il y avait
19:37des bateaux.
19:38Le Nez Rouge,
19:38par exemple,
19:39qui est le plus ancien
19:39bateau théâtre navigant,
19:41a été construit en 1931.
19:42C'est resté un théâtre
19:43mais c'est le seul aujourd'hui.
19:44Il n'y a plus de bateau théâtre.
19:45Oui,
19:46à l'époque,
19:46il y en avait quelques-uns.
19:48Il y avait même
19:49des bateaux théâtre.
19:50Il y avait un bateau théâtre
19:51de magie aussi.
19:53Là,
19:53il reste encore des trucs
19:54plus café théâtre,
19:56plus one man.
19:57Mais c'est l'idéal
19:57pour démarrer
19:58parce que...
19:59Ça nous permettait,
20:00oui,
20:00c'est là,
20:01c'est un laboratoire.
20:02Ces petits lieux
20:03étaient des laboratoires.
20:03Là,
20:04c'était sous le pont des Arts.
20:05C'était magnifique.
20:07Et c'était
20:08mon tout premier producteur.
20:09Il s'appelait Henri Stenelus
20:12et il nous payait,
20:14je ne sais pas pour quelle raison,
20:15il nous payait en liquide
20:17dans des enveloppes Kraft.
20:20Et un jour,
20:21il s'est bien...
20:22Je ne sais pas,
20:22je pense qu'il avait...
20:23Il s'imaginait qu'avec le théâtre,
20:24il pouvait peut-être blanchir l'argent.
20:26Ce qui était extraordinaire
20:27parce que finalement,
20:28il s'est rendu compte
20:29que ça ne marchait pas,
20:30que ce n'était pas assez rentable.
20:32Du jour au lendemain,
20:32il a disparu.
20:34Et Pierre et moi,
20:34on est partis à sa recherche.
20:37Pierre Cordier et moi-même.
20:38Et on a découvert
20:38que c'était un brigand.
20:41Et en fait,
20:42on a perdu
20:43notre premier producteur,
20:44notre seul producteur.
20:45Et après,
20:46on a continué
20:47grâce au directeur du théâtre
20:48qui s'appelait
20:48Henri Lazareni,
20:50qui est mort aussi.
20:51Tous ces gens-là sont morts,
20:52c'est drôle ce que j'en parle,
20:52mais ils sont tous morts.
20:53Vous êtes toujours y 20 aujourd'hui.
20:54Et surtout,
20:55vous avez une habitude,
20:56c'est de jouer les spectacles
20:57dans plusieurs lieux.
20:57Par exemple,
20:58le portrait de Dorian Gray
20:59qui était une de vos premières pièces,
21:00vous l'avez joué
21:01dans trois ou quatre lieux différents.
21:03Il faut le courage,
21:04il faut persister,
21:05il faut l'insister.
21:06C'est par nécessité
21:08parce qu'à l'époque,
21:09on n'avait pas les moyens
21:09comme on avait très peu de moyens,
21:11c'est qu'on ne pouvait pas
21:11faire de publicité.
21:12Donc,
21:12le seul moyen
21:13de faire parler de nous,
21:15c'était la persévérance.
21:17C'était,
21:17il fallait revenir au combat
21:18jusqu'à ce qu'on entende
21:20parler de nous.
21:21Donc,
21:21c'était notre communication à nous,
21:24c'était la durée.
21:25Voilà.
21:25Eh bien,
21:25nous aussi,
21:26c'est la durée
21:27puisque ça fait quand même
21:2710 ans que les clés d'une vie existent.
21:30Et on va continuer
21:31à évoquer votre parcours
21:32à travers une autre date,
21:33le 9 septembre 2011.
21:35À tout de suite
21:36sur Sud Radio
21:37avec Thomas Ledoarec.
21:39Sud Radio,
21:40les clés d'une vie,
21:41Jacques Pessis.
21:42Sud Radio,
21:42les clés d'une vie,
21:43mon invité Thomas Ledoarec,
21:45comédien,
21:45metteur en scène,
21:46directeur de compagnie,
21:47directeur de théâtre,
21:48enfin,
21:48toutes les activités possibles
21:49et imaginables par passion.
21:51On a évoqué vos débuts.
21:53Et puis,
21:53il y a une date importante
21:54dans votre vie,
21:55le 9 septembre 2011.
21:57C'est la première d'un spectacle
21:59lié à une rencontre
22:00avec cet homme.
22:01Comme disait Unamuno,
22:02un grand auteur espagnol,
22:03Miguel de Unamuno,
22:04j'ai le sentiment tragique
22:06de la vie.
22:06Voilà.
22:07René de Ovaldias.
22:08René de Ovaldias,
22:09beaucoup contient
22:10dans votre vie,
22:11Thomas Ledoarec.
22:12René,
22:12ça a été un ami,
22:14c'était plus qu'un ami,
22:15c'était un maître
22:16et à la fois un complice.
22:19Alors,
22:19c'était beaucoup plus tôt,
22:21j'ai connu René,
22:22c'était en 98.
22:24J'avais monté
22:24déjà une première version
22:25du Vent
22:26dans les branches
22:26de Sassafra
22:27au théâtre du Ranelag
22:28avec Maurice Barrier.
22:29Tout à fait.
22:30Là,
22:31c'est aussi
22:31au Ranelag
22:32et c'est la pièce
22:33qui a été jouée
22:34au départ
22:35par Michel Simon
22:35et ensuite
22:36par Jean Marais.
22:37Exactement,
22:38tout à fait.
22:39Et Du Vent
22:39dans les branches
22:40de Sassafra
22:40qui était le grand succès
22:41d'Obaldias
22:42et j'avais créé
22:43une première fois
22:43en 98
22:44et en 2011,
22:46on le remonte
22:46avec Patrick Préjean
22:47cette fois-ci.
22:48Tout à fait.
22:50Et donc,
22:50cette rencontre
22:51avec Obaldias,
22:51c'est important
22:52parce qu'il est le symbole
22:54d'une culture théâtrale
22:56que vous vénérez.
22:56Oui,
22:58c'est l'amour des mots,
22:59c'est l'humour,
23:02c'est quelqu'un
23:02qui peut être
23:03à la fois drôle
23:05et intelligent,
23:06c'est l'élégance,
23:08c'est un monde
23:09qui a malheureusement
23:10un petit peu disparu.
23:12Avec lui,
23:13c'est parti
23:14tout un pan
23:16de la culture française
23:18que je vénérais,
23:18oui,
23:19que je vénère encore
23:19d'ailleurs.
23:20Mais j'ai eu la chance
23:22de monter
23:22cinq spectacles
23:23avec lui,
23:24il a écrit une pièce
23:24pour moi,
23:25pour la compagnie
23:26et oui,
23:26c'était des souvenirs
23:28extraordinaires.
23:29Oui,
23:29parce qu'il nous a quittés
23:29à 103 ans,
23:30je l'avais reçu
23:31dans les clés d'une vie
23:32pour ses 100 ans
23:32et ça reste aujourd'hui
23:35l'un des auteurs français
23:36les plus joués dans le monde
23:37mais on ne le sait pas assez
23:38parce qu'il ne le disait pas,
23:40il restait très modeste.
23:41Oui,
23:42et après,
23:42il était très malheureux
23:44de ne pas être plus monté
23:45en France
23:45par les grands noms
23:47du théâtre
23:48parce qu'il a malheureusement
23:50beaucoup souffert,
23:52j'étais un des seuls
23:53à le monter
23:53à l'époque
23:55et il était extrêmement,
23:58énormément monté
23:58par les amateurs
23:59mais très peu
24:00par les professionnels.
24:02Alors que dans le reste du monde
24:03il était monté régulièrement.
24:04Alors qu'il a toujours été monté
24:05mais tout le monde pensait
24:06à ce qui était extraordinaire
24:07avec René Debalier
24:07quand je parlais de lui,
24:09quand je disais
24:09que je montais une pièce de ballet,
24:10tout le monde pensait
24:11qu'il était mort.
24:11Oui,
24:12mais moi je le croisais,
24:13il avait 97 ans
24:14et il faisait croire à tout le monde
24:15qu'il avait 104 ans.
24:16C'était son grand jeu
24:17et c'était un homme
24:18d'une modestie totale
24:19qui avait plein de choses
24:21à raconter
24:21et qui avait une force incroyable
24:23à 90 ans.
24:24Moi je le croisais,
24:25il habitait près du théâtre de Paris,
24:27il avait son vélo
24:27bien avant tout le monde,
24:29il avait un cinquième étage
24:30à Champs d'ascenseur
24:31et ça ne posait aucun problème.
24:33C'est ce qu'il a maintenu
24:34en forme jusqu'à 103 ans.
24:36Alors il se trouve
24:37qu'il a aussi monté,
24:39vous avez monté cette pièce
24:39au Ranelag
24:40et le Ranelag
24:41a été un théâtre
24:42cher à votre cœur
24:43Thomas Le Douarec.
24:45Ah oui,
24:45c'est un théâtre
24:47que j'ai beaucoup fréquenté,
24:49que je fréquente encore,
24:50j'y joue là toujours,
24:51depuis des années,
24:52j'y joue le portrait
24:52de Dorian Gray
24:53d'Oscar Wilde
24:54qui se joue en permanence
24:56au théâtre du Ranelag.
24:57J'y ai monté
24:58plus d'une vingtaine
24:59de spectacles au Ranelag.
25:00Donc oui,
25:01j'ai commencé en 91 au Ranelag
25:02et je suis toujours là
25:04aujourd'hui en 2026.
25:06Et dans les années 50-60,
25:07ça a été le studio
25:09de Radio Luxembourg
25:10où on venait enregistrer
25:11les pièces de théâtre
25:12et les feuilletons
25:13de Zapimax.
25:14Ça se passait
25:14dans la salle du Ranelag
25:16tous les jours.
25:17Je ne savais pas.
25:18Alors il se trouve
25:18que vous avez fait
25:19beaucoup de spectacles
25:20mais vous avez aussi été
25:21l'un des pionniers
25:22de la lecture spectacle,
25:23Thomas Le Douarec.
25:24Aujourd'hui,
25:24beaucoup de gens le font.
25:25Vous l'avez fait
25:26un peu avant tout le monde
25:27avec Judith Mag,
25:27Francis Lalanne
25:28et quelques autres.
25:29Ça,
25:30je l'avais fait
25:30pour René.
25:32On l'avait monté
25:33avec René de Baldia
25:34un festival au Baldia.
25:36C'était avec Stéphanie Tesson,
25:38Marie-Hélène Briand
25:38et Catherine Develay
25:40qui était à l'époque
25:42directrice du Ranelag.
25:43Maintenant,
25:44c'est Benjamin Dumas
25:45et Bénédicte Dubois
25:46qui dirigent
25:46cette magnifique maison
25:48Renaissance flamande
25:51tout en bois.
25:51C'est un très beau théâtre,
25:52un des plus beaux théâtres
25:53de Paris.
25:54Et à l'époque,
25:54on avait fait
25:54un festival au Baldia
25:55et donc on avait voulu
25:56aborder toutes les pièces
25:58de René.
25:59Donc on ne pouvait pas
25:59tout monter.
26:00Donc on a fait
26:01des lectures spectacles
26:02et Judith Magre
26:03qui est aussi ma cousine.
26:05Il faut savoir
26:05qu'elle est ma cousine.
26:06Qui est toujours en scène
26:07à 98 ans.
26:08Et qui est toujours là,
26:08qui est toujours sur scène
26:09et qui est formidable
26:11et qui avait
26:11beaucoup donné de sa personne
26:13et qui avait effectivement
26:14joué le jeu
26:15et avait lu
26:15certaines pièces de René
26:17qu'on ne pouvait pas monter.
26:18Oui, mais c'est devenu
26:19presque une mode.
26:20Alors certains lisent
26:20parce que les comédiens
26:21sont paresseux,
26:23ils lisent des textes
26:23parce qu'ils ne les apprennent pas.
26:25Ce n'est pas si facile
26:26que ça la lecture spectacle
26:27Thomas Le Douarec.
26:29Non, alors moi,
26:29ce n'est pas
26:30quelque chose
26:31qui me fascine
26:32plus que ça.
26:34Je trouve que
26:35le théâtre n'est pas fait
26:36pour être lu,
26:37il est fait pour être joué,
26:39incarné même.
26:40Donc, non,
26:40ça n'a pas été...
26:41Quand je l'ai fait,
26:42c'est vraiment parce que...
26:45Pour le plaisir
26:45d'entendre un texte,
26:46le faire entendre.
26:48Voilà, c'est juste
26:48le faire entendre.
26:48Mais il y a un festival
26:49à Grignan chaque année
26:50de lecture
26:51qui fonctionne très bien
26:52et ça permet à d'autres
26:52spectacles de vivre ensuite.
26:54C'est vrai.
26:55Il y a un spectacle
26:55dans lequel vous avez
26:56innové totalement,
26:58Thomas Le Douarec,
26:58c'est l'adaptation
26:59du Cid en flamenco.
27:01Et ça,
27:01il fallait le faire.
27:03Ça, ça a été
27:03un magnifique succès,
27:04oui, de la compagnie.
27:05Ça a été une très belle aventure.
27:07On l'avait créée
27:07au Théâtre de la Madeleine
27:09en 1998
27:10et après,
27:11on l'a jouée
27:12au Théâtre Marigny,
27:13au Théâtre Antoine,
27:15au Donou,
27:15au Ranelag.
27:16Et pourquoi avoir fait ça ?
27:18À chaque fois
27:21quand tu mets en scène
27:23un spectacle,
27:23d'abord,
27:24tu cherches
27:25à y amener,
27:27toi,
27:27ta petite pierre.
27:29Et du coup,
27:30quand j'ai commencé
27:32à ouvrir le livre,
27:32je me suis rendu compte
27:33que toute l'action
27:33se passait à Séville.
27:35Et moi,
27:35Séville,
27:35pour moi,
27:36c'est l'Andalousie,
27:37c'est le flamenco,
27:38c'est la toromachie.
27:40C'était tout...
27:41Ça a évoqué pour moi
27:42plein de choses
27:43et j'ai voulu mettre
27:44toute cette imagerie
27:46de l'Andalousie
27:49dans ce spectacle.
27:50Et c'est ça
27:50qui m'a donné envie
27:51de faire venir
27:52des danseurs,
27:53des musiciens flamenco
27:53et d'inviter la toromachie
27:55et cette danse,
27:57cette musique
27:58dans ce spectacle.
27:59Et ça a été effectivement
28:00une magnifique rencontre.
28:02Ça a tout de suite fonctionné
28:03et ça a eu un succès incroyable.
28:05Et on me le demande encore
28:06aujourd'hui.
28:07En plus,
28:08vous êtes parti
28:08de la première version
28:09du CID de 1636
28:11qu'on connaît peu
28:12parce que Corneille
28:12a réécrit le CID
28:13plusieurs fois.
28:14Oui,
28:15c'est toujours un peu éloigné
28:16de cette version
28:17où il avait 30 ans
28:18qui est une version
28:19beaucoup plus vivante,
28:21beaucoup plus dynamique,
28:22beaucoup plus...
28:23Il a voulu en fait
28:24après petit à petit
28:25rentrer dans les dogmes,
28:28dans la règle
28:30des trois unités,
28:30unité de temps,
28:31de lieu et d'action
28:32qui était imposée
28:34à l'époque
28:34par Richelieu.
28:35Donc il a voulu un peu
28:36s'élisser avec le temps.
28:38Mais à la première création,
28:41c'était bouillonnant le CID.
28:42Et j'ai voulu retrouver
28:43cette énergie-là,
28:44ce bouillonnement.
28:45Et ce qui vous a aussi inspiré,
28:46c'est le temps des spectacles
28:48que vous découvriez
28:49quand vous étiez ouvreur
28:50au Théâtre de la Ville,
28:51où il y avait plein de ballets
28:52qui vous ont marqué
28:53et qui sont peut-être
28:54aussi à l'origine de tout ça,
28:55Thomas Lodorec.
28:57Oui,
28:57j'ai travaillé quatre ans
28:58comme ouvreur
28:58au Théâtre de la Ville.
28:59C'était sous la direction
29:00de Gérard Violette
29:01et c'était pour le plus grand théâtre
29:04au niveau de la danse contemporaine.
29:06J'ai découvert Pina Baud,
29:07j'ai découvert tellement de chorégraphes,
29:11Bouvier, Obadia,
29:13Caroline Carlson,
29:15des gens qui m'ont marqué,
29:16que j'ai rencontré,
29:17que j'ai eu la chance,
29:18avec qui j'ai sympathisé.
29:20Et c'est des gens
29:20qui m'ont marqué,
29:22qui m'ont influencé
29:23au niveau de la mise en scène,
29:24presque plus que
29:25certains metteurs en scène de théâtre.
29:27Et puis alors,
29:28dans votre palmarès,
29:30il y a deux spectacles étonnants
29:32sur les Monty Python
29:33et ça,
29:34on imagine mal
29:34le style des Monty Python
29:36monté par le même homme.
29:38J'ai toujours aimé
29:39les Monty Python,
29:40c'est un humour
29:41tellement incroyable,
29:45c'est eux
29:46qui ont développé
29:48ils ont apporté quelque chose
29:52à la télévision
29:53qu'après ils ont été copiés,
29:55tellement copiés
29:56et leurs sketchs télévisés
29:57sont fabuleux.
29:58Moi j'étais parti
29:59du Monty Python Flying Circus
30:02qui était des sketchs
30:03pour la télé,
30:04faits pour la télé,
30:05que j'ai adaptés
30:05pour le théâtre
30:06et on a fait trois spectacles
30:07qu'on a joués également
30:08après en Irlande,
30:09en Angleterre
30:10et qu'on avait comme parrain
30:13Terry Gilliam,
30:14Terry Jones
30:14et Michael Palin.
30:15Il se trouve que
30:16effectivement c'était
30:16une série de télévision
30:17entre 70 et 74
30:19qui a été pour les Anglais
30:21une révolution aussi forte
30:22que les Beatles
30:23dans la chanson
30:24parce qu'ils ont inventé
30:25une nouvelle forme d'humour
30:26qui était l'humour absurde
30:27et moi je me souviens
30:28du premier film
30:29tiré de ces émissions
30:31qui s'appelait
30:32Patakès
30:32qui est sorti
30:33dans les salles de cinéma
30:34dans les années 70.
30:36Je crois qu'on était
30:37dix dans la salle
30:37à rire,
30:38à se tordre de rire
30:39parce que personne
30:39ne comprenait au départ.
30:40Ça a mis un certain temps
30:41à s'installer.
30:42Oui,
30:43mais c'était absolument
30:44un travail phénoménal
30:45de les adapter en français
30:47parce que cet humour
30:48est tellement loin
30:49d'une autre
30:49mais j'ai adoré faire ça.
30:51Et Terry Gilliam
30:52qui est donc
30:52le maître du genre
30:54et vous l'avez rencontré.
30:56Ah oui,
30:56mais plusieurs fois
30:57on en a travaillé ensemble.
30:58Il a été vraiment
30:59le plus présent
31:00de tous les Montipitons
31:01et il nous a emmenés
31:03en Angleterre.
31:03On a joué à Londres
31:04pendant deux mois
31:05ce spectacle
31:05en français
31:07surtitré en anglais.
31:09Ça c'était incroyable.
31:11Enfin,
31:11c'était un pied de nez
31:12ça les faisait rire
31:13en fait
31:13de faire venir
31:14des Français
31:14pour jouer les Montipitons
31:15parce qu'ils n'avaient jamais
31:16donné les droits
31:16à personne d'autre
31:17qu'à nous.
31:18Alors ce qui est étonnant aussi
31:19c'est que Terry Gilliam
31:19a travaillé pour un journal français
31:21pilote
31:22car il était très ami
31:23avec René Goscinny
31:24et il avait le même point commun
31:26la même passion
31:28pour un journal
31:28qui s'appelait Mad.
31:30Oui,
31:30quand on avait créé
31:31le spectacle
31:31c'était au Palais des Glaces
31:32la toute première version
31:34des Montipitons.
31:35Il était aussi très ami
31:36Terry Gilliam
31:36avec Albert Dupontel
31:38et qui était venu
31:38en fait
31:39on avait passé la soirée
31:39ça a été une soirée
31:41la première
31:42des Montipitons à Paris
31:43ça a été
31:44on a fini à 8h du matin
31:46c'était incroyable.
31:48Alors il y a aussi
31:49quelqu'un qui vous doit beaucoup
31:51Thomas Lodorex
31:52c'est Paul de Wondre
31:52avec Les Hommes Viennent de Mars
31:54et Les Femmes Viennent de Vénus
31:56que j'ai reçu d'ailleurs
31:56dans l'émission
31:57vous avez
31:58vous avez mis en scène
32:00ce spectacle
32:00qui est devenu culte.
32:02Oui,
32:03ça va bientôt faire
32:03cette année
32:04ça va faire la 20ème année
32:05qu'on travaille
32:06Paul et moi
32:06sur ce spectacle
32:07on joue à partir du
32:0916 octobre
32:10à Bobineau
32:11du jeudi, vendredi, samedi
32:13et dimanche
32:14à 19h
32:15donc je vous encourage
32:16à aller le voir
32:16surtout que c'est une nouvelle version
32:17c'est une
32:18une version 2.0
32:21on a réécrit le texte
32:23pour le remettre
32:24au goût du jour
32:25et donc ça fera 20 ans
32:27Paul et moi
32:27qu'on travaille sur le couple
32:28enfin sur
32:29les relations hommes-femmes
32:30oui donc ça a été
32:31une aventure extraordinaire
32:32j'ai jamais
32:32je crois qu'on a jamais
32:34enfin lui et moi
32:35on a tout fait
32:37on a fait toutes les salles
32:38on a joué aux Zéniths de Paris
32:39on a joué à All Olympia
32:41au Casino de Paris
32:43on a fait tous les Zéniths de France
32:45enfin c'était une histoire extraordinaire
32:47et comment vous êtes arrivé là-dedans ?
32:50par hasard
32:51parce qu'au départ
32:51il avait
32:52il avait jamais fait de théâtre
32:54on s'était rencontré
32:57à Marseille
32:58dans un tout petit
32:58café théâtre
33:00et
33:00et ensuite
33:03au départ j'avais dit non
33:04ça m'intéresse pas du tout
33:05et je l'avais suivi
33:06dans un séminaire pour les couples
33:08qui donnait des séminaires
33:08pour les couples
33:09j'étais venu donc à l'époque
33:10avec Michel
33:11qui était
33:12mon épouse
33:13et je me suis laissé
33:14prendre au jeu
33:15j'ai dit mais attends
33:16autant sur scène
33:17t'es pas
33:17c'est pas encore ça
33:19mais là
33:19ce que tu nous fais faire
33:21nous les couples
33:22tu vois
33:22il y a vraiment un truc à trouver
33:23un truc à développer
33:24donc on s'y est mis
33:25on a travaillé
33:26on a écrit ensemble
33:27un spectacle
33:28qui a été
33:28cet incroyable succès
33:30que sont les hommes
33:31viennent de Marseille
33:32les femmes de Ville
33:32vous l'expliquez ce succès ?
33:34non
33:34on n'avait aucune idée au départ
33:35quand on l'a écrit
33:37quand on l'a joué la première fois
33:38on l'a créé à Bruxelles
33:40au BAO
33:41qui s'appelait
33:41le Bouche à Oreille
33:42qui était un tout petit théâtre
33:42de 100 places
33:43et 6 mois après
33:45on jouait à Forêt Nationale
33:47qui est à Bruxelles
33:48c'est là où
33:49a joué les Rolling Stones
33:51qui fait 7000 places
33:51on a fait 7000 personnes
33:53à Forêt Nationale
33:546 mois après la première
33:55au BAO
33:56c'est un truc
33:56je n'ai jamais vécu un truc pareil
33:58jamais
33:58c'est fou
33:59alors vous avez dit à vos débuts
34:00que vos 3 premiers spectacles
34:02étaient les plus importants
34:03et qu'après
34:03on ne pouvait pas se renouveler
34:05ce n'est pas le cas
34:06vous vous renouvelez sans arrêt
34:07Thomas Le Douarec
34:08j'essaye toujours
34:09de me renouveler
34:11de me réinventer
34:12surtout d'apprendre
34:13parce que
34:14là j'ai monté récemment
34:16un spectacle sur les mathématiques
34:17je n'étais pas très doué
34:20en mathématiques
34:20j'ai gardé un très mauvais souvenir
34:23des mathématiques
34:25lors de ma scolarité
34:26et là quand tout d'un coup
34:27quelqu'un me propose
34:28de faire un spectacle sur les mathématiques
34:29c'est un tel défi pour moi
34:30j'adore relever les défis
34:33c'est ça qui est un moteur
34:34dans ma vie
34:35c'est d'apprendre
34:36encore apprendre
34:37toujours apprendre
34:38nous on va en apprendre
34:39un peu plus sur vous
34:40dans quelques instants
34:41en évoquant la date
34:42du 23 octobre 2025
34:44à tout de suite
34:44sur Sud Radio
34:45avec Thomas Le Douarec
34:46Sud Radio
34:48les clés d'une vie
34:49Jacques Pessis
34:50Sud Radio
34:50les clés d'une vie
34:51mon invité
34:52Thomas Le Douarec
34:53on a évoqué votre parcours
34:55avec tout ce que vous avez monté
34:56et qui est assez hallucinant
34:58et puis le 23 octobre 2025
35:00une nouvelle aventure
35:01au studio Hiberto
35:03vous jouez
35:04Ce qui reste dans l'amour
35:05alors c'est une histoire
35:06après une rupture
35:08un an après la rupture
35:10d'un couple
35:10ils se retrouvent
35:11c'est à peu près ça au départ
35:12c'est le point de départ
35:13oui c'est le point de départ
35:14alors c'est une pièce
35:15de Carlotta Clerici
35:16c'est elle aussi
35:17qui nous met en scène
35:18je ne mets pas en scène
35:19vous jouez dedans
35:20je ne fais que l'acteur
35:21et ça c'est un bonheur
35:22pour moi c'est une récréation
35:24de ne pouvoir faire que l'acteur
35:25et j'ai joué
35:27j'ai la chance
35:27d'avoir comme partenaire
35:28Caroline Devim
35:29et c'est très important
35:31parce que c'est vraiment
35:33une pièce d'acteur
35:34c'est avant tout
35:34c'est ce que raconte
35:35ce couple
35:36qui va se retrouver
35:38un an après cette rupture
35:39douloureuse
35:40ils ont très mal vécu
35:41l'un et l'autre
35:42et elle débarque
35:43elle, Alice
35:44jouée par Caroline
35:45débarque en pleine nuit
35:46à 3h du matin
35:47et demande des contres
35:50dit pourquoi
35:50pourquoi je n'ai pas
35:51de nouvelles de toi
35:52pourquoi on s'est quitté
35:54comme ça
35:54pourquoi
35:55qu'est-ce qu'il reste
35:56de cet amour
35:56qu'est-ce qu'il reste
35:57de cet amour
35:57cet amour incroyable
35:58qu'on a vécu ensemble
35:59et je ne vais pas en dire plus
36:01parce que
36:02il va se passer
36:03cette nuit
36:04elle va être assez incroyable
36:05et à la fin de cette nuit
36:07ça s'arrête
36:09et la deuxième partie
36:11de la pièce
36:12c'est un an après cette nuit
36:13cette fameuse nuit
36:15cette fois-ci
36:16c'est Hugo
36:16qui revient
36:17chez Alice
36:17frappé à sa porte
36:20et c'est un peu
36:22une pièce écrite en miroir
36:23donc les rôles
36:25sont un peu inversés
36:26et on découvre à la fois
36:27c'est en ça
36:28qu'on va se retrouver
36:30à un moment donné
36:30dans le personnage de Hugo
36:31que je joue
36:32et à un moment donné
36:32on va se retrouver
36:33dans le personnage de Alice
36:34qui est joué par Caroline
36:35donc ça veut dire
36:36que tout le monde
36:36peut se retrouver
36:37dans ce couple
36:38avec des moments
36:39qu'il a vécu
36:40exactement
36:40oui oui
36:41et c'est vraiment
36:42on essaye d'être
36:43le plus sincère possible
36:44le plus vrai possible
36:45moi j'y ai mis
36:47tout ce que
36:47tout ce que j'avais
36:49tout ce que j'ai appris
36:50de la vie
36:50en couple
36:51tout ce que j'ai appris
36:52de la vie
36:52en général d'ailleurs
36:53on vient toujours
36:55quand on est comédien
36:56on vient avec ses propres bagages
36:57et Caroline pareil
36:58donc on
36:59et on a fait un travail
37:00avec Carlotta
37:01extrêmement
37:02de spéléologie
37:04on va dire
37:04c'est quand on est allé
37:05à la recherche
37:05de nos émotions
37:07de tout ce qui nous
37:08ce qui nous a fabriqué
37:09nous en tant qu'hommes
37:10et en tant que femmes
37:11enfin en tout cas
37:12ce qui nous a
37:13tout ce qui nous a permis
37:15de
37:15comment on a pu aimer
37:17comment
37:17ce qu'il reste
37:18de tous ces amours
37:19qu'on a pu traverser
37:20dans la vie
37:21et puis c'est une pièce universelle
37:22puisque
37:23vous expliquez
37:23vous expliquez
37:25ou vous réfléchissez
37:25à comment conjuguer
37:27amour, liberté
37:28et réalisation de soi
37:29c'est un sujet universel
37:31c'est universel
37:31et puis je pense que
37:32ça devient de plus en plus
37:33difficile de s'aimer aujourd'hui
37:34les hommes et les femmes
37:36pour s'aimer aujourd'hui
37:37la société évolue
37:40à une telle vitesse
37:41avec
37:41aujourd'hui
37:42avec les réseaux sociaux
37:43avec
37:43les gens se renferment
37:45sur eux-mêmes
37:46et ça devient de plus en plus
37:47difficile d'aller vers l'autre
37:48et puis c'est un univers
37:50que vous connaissez bien
37:51puisque votre personnage
37:52est musicien
37:53et que la femme
37:54est comédienne
37:55oui exactement
37:56mais on essaie
37:59de se rapprocher
38:00le plus possible
38:00de nous
38:01parce que c'est vrai
38:02que la matière première
38:03c'est avant tout
38:04de l'acteur
38:06c'est son parcours
38:07c'est ses propres émotions
38:09et puis Carlotta
38:09nous a écrit
38:11cette pièce
38:11en pensant à nous
38:12c'est ça aussi
38:13qui fait la particularité
38:14de ce spectacle
38:15oui parce que
38:16c'est une aventure de famille
38:17Carlotta Clerici
38:18c'est une scénariste italienne
38:20qui vit en France
38:20aujourd'hui
38:21et avec qui
38:22vous avez déjà travaillé
38:23on avait déjà écrit
38:24un scénario ensemble
38:25pour le cinéma
38:25qui s'appelle
38:26le saut de l'ange
38:27elle avait écrit une pièce
38:28qui s'appelle
38:29l'envol
38:29qui est magnifique
38:30magnifique pièce
38:31que je vous encourage
38:32de découvrir
38:33et on a fait un scénario
38:34et qui est en voie de développement
38:36donc qui
38:37j'espère un jour
38:38verra le jour
38:39et puis
38:39Caroline Levisme
38:41il faut savoir
38:41qu'elle a débuté
38:42dans la compagnie
38:42Roger Elouré
38:43ceux qui ont vu
38:44les émissions de Jean-Pierre Foucault
38:46les années de tube
38:46l'ont vu pendant 4 ans
38:47chanter dans cette émission
38:49elle a été dans
38:50les 10 commandements
38:50et surtout
38:51je crois que c'est
38:52le 10ème spectacle
38:53que vous jouez avec elle
38:54oui oui
38:55elle fait partie de la compagnie
38:56elle fait partie
38:57de toutes mes aventures
38:59c'est une artiste
39:00rare
39:02parce que complète
39:04il y a peu d'artistes comme elle
39:06qui ont la capacité
39:07de
39:07elle est chanteuse
39:08danseuse
39:09comédienne
39:10et musicienne
39:11elle a tous les talents
39:12c'est même
39:13ça en devient
39:14ça donne envie
39:16on aimerait pouvoir
39:17être comme elle
39:18mais on avait commencé
39:19sur Mike
39:20j'avais monté
39:21une comédie musicale
39:22sur Mike Brandt
39:23qui était au théâtre comédia
39:24et pourquoi justement
39:25cette comédie musicale
39:26sur Mike Brandt ?
39:27oh j'adore cette époque
39:28j'adore les années 70
39:29et en particulier
39:31Mike Brandt
39:31qui est une étoile filante
39:32qui a traversé
39:34le paysage
39:35du showbiz
39:36à une vitesse
39:39à la vitesse de l'éclair
39:39sa vie n'a duré
39:41en fait ça n'a duré
39:42que 4 ans
39:434 années incroyables
39:45où à chaque fois
39:46il flirte
39:48tous les
39:49les charts
39:51il est à la une
39:53de toutes les
39:54les magazines
39:55c'était un personnage
39:56extraordinaire
39:57et puis il meurt
39:58voilà
39:58donc c'est un
39:59c'est un destin fabuleux
40:01ça commence à Auschwitz
40:02et ça finit
40:03il s'envole
40:05il saute par la fenêtre
40:07donc c'est un destin incroyable
40:08et d'ailleurs sa mort
40:10reste un mystère
40:11il y a plein d'hypothèses
40:12depuis quelques temps
40:12qui circulent
40:13est-ce qu'il s'est suicidé
40:15ou est-ce qu'on l'a suicidé ?
40:16la question est posée
40:17aujourd'hui par sa famille
40:18tout à fait
40:19mais après
40:19et donc Caroline Devy
40:21m'incarnait dans ce spectacle
40:22d'Alida
40:23qui elle aussi
40:24a connu un destin tragique
40:24qui a aussi
40:25un destin très tragique
40:26et donc vous avez repéré
40:28et vous avez ensuite
40:29continué à travailler avec elle
40:31oui j'ai eu
40:31un vrai coup de coeur
40:33pour cette artiste
40:33et on a commencé
40:34ensuite à travailler
40:36une pièce
40:36on a fait une communie musicale
40:38sur le portrait de Dorian Gray
40:39qui s'appelait Dorian Gray
40:40et après on a fait surtout
40:41un spectacle
40:41qui raconte sa vie
40:42Caroline découvre
40:44à l'âge de 8 ans
40:45qu'elle a un père afro-américain
40:47donc elle découvre
40:48qu'elle est noire
40:49en fait à 8 ans
40:50qu'elle a du sang noir
40:51alors qu'elle est blonde
40:51aux yeux bleus
40:52donc c'est une histoire incroyable
40:53qu'on raconte dans un spectacle
40:54qui s'appelle
40:54Le jour où je suis devenue
40:55chanteuse black
40:56qu'on a écrit
40:56qu'on a co-écrit ensemble
40:57et qui se joue encore aujourd'hui
40:59alors ce qui est étonnant aussi
41:00c'est que tous vos spectacles
41:01ont une particularité
41:03et depuis des années
41:04Thomas Ladourec
41:05ils sont créés à Avignon
41:06c'est le cas
41:07de Ce qui reste un amour
41:08de tous les spectacles
41:10que vous avez créés
41:11il y a toujours
41:12ce lien avec Avignon
41:13Oui j'ai fait mon premier
41:15Festival d'Avignon
41:16en 1991
41:17donc ça fait plus de 35 ans
41:18que je fais le festival
41:19tous les ans
41:20et j'en ai quasiment
41:22pas raté un seul
41:22et j'ai cette passion
41:25j'aime ce festival
41:26c'est à la fois la jungle
41:28c'est une foire
41:30c'est un laboratoire
41:32c'est là où on peut
41:33tout démarrer
41:34toutes les aventures
41:34on est au contact direct
41:37avec le public
41:38qui sont souvent des passionnés
41:39c'est très rare
41:40de pouvoir s'arrêter
41:40dans la rue
41:41il n'y a pas un jour
41:41quand je fais le Festival d'Avignon
41:43où je ne m'arrête pas
41:43dans la rue
41:44pour parler avec les spectateurs
41:45ils me connaissent tous
41:46je retrouve mon public
41:49Oui mais en même temps
41:50c'est un risque financier
41:52c'est épuisant
41:53il faut tracter tous les jours
41:55il y a de plus en plus de monde
41:56c'est pas facile
41:57Oui mais il y a quelque chose
41:59que je retrouve
42:01cet esprit de troupe
42:02qui a été mon moteur
42:04pour moi
42:04le théâtre
42:05c'est toujours
42:05cette vie en communauté
42:07et puis
42:07il y a une dimension physique
42:09c'est vrai que
42:10vous parliez Jacques
42:11de la difficulté
42:12de faire le Festival
42:13parce qu'il y a aussi
42:13c'est tous les jours
42:15il y a cette chaleur
42:17il faut tracter
42:19il faut se battre
42:20c'est une espèce de bataille
42:20il y a quelque chose
42:21cette dimension physique
42:22me plaît en fait
42:23dans le théâtre
42:23j'aime ce défi physique
42:26d'aller au
42:27puis d'aller convaincre
42:28les spectateurs
42:29de les retrouver
42:30voilà
42:31j'adore le Festival
42:32et j'ai un théâtre
42:33je co-dirige
42:35le Théâtre des Lucioles
42:36depuis 2020
42:36Théâtre des Lucioles
42:38qui en plus
42:39bat tous les records
42:40cette année
42:40on avait plus de 37 000
42:4138 000 spectateurs
42:43on a fait 15 spectacles
42:45qui ont été complets
42:46pendant 2 jours
42:48tous les spectacles
42:49étaient complets
42:49donc c'est une aventure
42:50que je vous conseille
42:53d'aller à Avignon
42:54aller faire le Festival
42:55beaucoup de gens
42:56y vont chaque année
42:56il y en a même
42:57de plus en plus
42:58alors ce qui reste
42:59dans l'amour
42:59justement
43:00vous l'avez créé
43:01à Avignon
43:01parce que c'est aussi
43:02une façon
43:03de roder un spectacle
43:04avant de le jouer ailleurs
43:06alors moi j'aime pas dire roder
43:07parce que
43:08roder à Avignon
43:09c'est impossible
43:10parce que tous les parisiens
43:11sont à Avignon
43:12les journalistes
43:14sont à Avignon
43:14donc non
43:15on rôde pas à Avignon
43:16mais en tout cas
43:16ça nous donne
43:17si vraiment le spectacle
43:18trouve son public
43:19si vraiment
43:20il y a un bouche-oreille
43:22qui se crée
43:23c'est que tout d'un coup
43:23peut-être
43:24la possibilité de Paris
43:25est envisageable
43:27ça nous donne peut-être
43:30l'espoir
43:30d'aller jouer après à Paris
43:31ce qui est étonnant
43:32avec vous
43:33Thomas Lodorex
43:34c'est que vous avez monté
43:34un nombre
43:35incalculable de spectacle
43:37et finalement
43:37vous êtes assez peu
43:38médiatisé
43:39on vous entend aujourd'hui
43:40sur cette radio
43:41mais c'est pas si fréquent
43:42alors ça a été toujours
43:44ma carrière a toujours
43:45été en dents de scie
43:46il y a des succès
43:49incroyables
43:51des moments où j'ai été
43:52ultra médiatisé
43:53j'aurais peut-être
43:54j'aurais préféré
43:55l'être moins
43:56quand je mets en scène
43:57Bernard Tapie
43:58dans
43:58Vol le Tchine
43:59et Coucou
43:59ça a été incroyable
44:00ça a été
44:01presque trop
44:03et puis
44:05il y a des moments
44:05où effectivement
44:06je fais un travail
44:06d'artisan
44:07donc j'ai toujours
44:09travaillé avec ma compagnie
44:10finalement
44:11j'ai peu travaillé
44:13avec les vedettes
44:14j'ai toujours été
44:14assez mal à l'aise
44:16en fait
44:16de travailler
44:16avec des vedettes
44:19j'ai toujours été
44:20plus à l'aise
44:20avec ma troupe
44:22avec des comédiens
44:23de ma troupe
44:24et donc c'est vrai
44:25que j'ai toujours été
44:25un artisan
44:26donc
44:26les gens de théâtre
44:29me connaissent
44:29mais après
44:30le grand public
44:30ne me connaissent pas forcément
44:32mais ça ne m'empêche pas
44:34de vivre de ce métier
44:35depuis toujours
44:36et d'en vivre bien
44:38oui
44:38mais en même temps
44:39ne pas travailler
44:40avec les stars
44:41certains disent
44:42ça ne va pas marcher
44:43ce qui est faux
44:43non c'est faux
44:45c'est faux
44:45d'ailleurs
44:45la preuve
44:47la preuve vivante
44:49en est Alexis Michalik
44:51qui n'a jamais travaillé
44:52avec une seule vedette
44:53et qui
44:53qui a réussi
44:55à faire
44:55à faire vivre
44:56son nom
44:57sans vedette
44:58et il fut
44:58sous une époque
44:59où effectivement
45:00une Jacqueline Maillan
45:01remplissait la salle
45:02pendant trois ans
45:02aujourd'hui
45:03une star
45:04du cinéma
45:05fait de théâtre
45:0690 jours
45:07donc ce n'est pas suffisant
45:08non et puis
45:09c'est très rare
45:10en fait
45:10malheureusement
45:11les directeurs de théâtre
45:12continuent à penser
45:13que la vedette
45:15est leur salut
45:15alors que c'est faux
45:16puisqu'on découvre
45:17en fait que
45:17tous les grands succès
45:18au théâtre
45:19souvent ce ne sont pas
45:20des vedettes
45:21qui les ont apportés
45:22et vous êtes d'autant
45:22plus courageux
45:23que votre compagnie
45:24vous n'avez jamais reçu
45:25malgré vos demandes
45:27la moindre subvention
45:28non jamais
45:29j'ai demandé
45:30pendant dix ans
45:30des subventions
45:31et malheureusement
45:33il y a eu un obstacle
45:33parce qu'à l'époque
45:34la DRAC
45:35j'étais ma compagnie
45:37parisienne
45:38donc elle se situe
45:39dans le 19ème à Paris
45:40et j'avais un référent
45:43qui était Yves Chevalier
45:44qui est à la retraite
45:46maintenant
45:46et il se reconnaîtra
45:48et qui en fait
45:49m'a toujours bloqué
45:50la route
45:50et il détestait
45:52mon travail
45:53il me disait
45:54à chaque fois
45:55que je le voyais
45:55il me disait
45:56mais tu n'as pas besoin
45:57de subventions
45:58tes spectacles marchent
45:59c'était le succès
46:01et tu as toujours
46:02rencontré le succès
46:03donc pourquoi tu demanderais
46:04des subventions
46:04ça a toujours été sa réponse
46:05vous avez fait
46:0530 000 représentations
46:07dans dix pays différents
46:08je ne sais plus
46:10j'aurais plus à compter
46:11mais là
46:12j'ai les spectacles
46:14j'ai la chance
46:14de jouer les spectacles
46:15pendant des années
46:16c'est ça qui a fait aussi
46:17ma force
46:18c'est que ne serait-ce
46:19que le portrait
46:19d'Oriane Gray
46:20je le mets en scène
46:22je l'ai adapté
46:23mais je le joue
46:23et j'en ai fait
46:24plus de 1200 représentations
46:26du portrait
46:26et à chaque fois
46:27que vous gagnez de l'argent
46:28vous le réinvestissez
46:29dans votre compagnie
46:30tout à fait
46:31alors quand je dis
46:33que je n'ai jamais été
46:34subventionné
46:34c'est vrai
46:35je n'ai jamais touché
46:36aucune subvention
46:36mais c'est un peu faux
46:38parce que indirectement
46:39je vis des dates de tournée
46:41quand on monte un spectacle
46:43on le tourne en province
46:45et les gens
46:46qui nous achètent le spectacle
46:47sont souvent des municipalités
46:49et avec de l'argent public
46:50donc en fait
46:51indirectement
46:52c'est l'argent public
46:53qui me fait vivre
46:55et qui fait vivre ma compagnie
46:56alors il y a aussi
46:57un peu de cinéma
46:57je crois que vous avez tourné
46:58avec Lelouch
46:59c'est l'un des plus célèbres
47:00avec lesquels vous avez tourné
47:01avec Didier Bourdon aussi
47:02oui
47:03j'ai tourné avec Les Inconnus
47:05j'avais un petit rôle
47:07je jouais à un photographe
47:08de mode
47:08dans
47:09je ne me souviens plus
47:12c'était
47:12sur
47:13c'était Les Inconnus
47:14qui arrêtaient de fumer
47:15je ne sais plus comment
47:16ça s'appelait
47:16le pari
47:17le pari
47:17le pari
47:17c'est ça
47:18et Lelouch
47:18j'ai travaillé deux fois
47:20avec Lelouch
47:20une première fois
47:23c'était
47:23je jouais l'avocat
47:24de Fanny Ardent
47:25dans Roman de Gare
47:27et ensuite
47:29alors ce n'était pas Lelouch
47:30qui réalisait
47:31c'était Bernard Werber
47:32c'était
47:34Nos Amis Létériens
47:35mais c'était en fait
47:37finalement Lelouch
47:38qui produisait
47:39et qui a fini
47:40par réaliser le film
47:41qui a terminé
47:42la réalisation du film
47:43parce que
47:44en tant que producteur
47:45il avait décidé
47:46que ce serait mieux ainsi
47:47alors il se trouve aussi
47:48qu'il y a un documentaire
47:49L'Histoire de la médecine
47:50qui est le dernier documentaire
47:52réalisé par Igor Barère
47:53qui a été
47:54pionnier de la télévision
47:55dans les émissions médicales
47:56réalisateur de
47:565 colonnes à la une
47:57et vous avez été
47:58la voix de ce film
47:59oui
48:00j'avais rencontré
48:01Igor Barère
48:01j'avais
48:02ça m'avait beaucoup touché
48:05parce que c'était
48:05il connaissait mon père
48:07mon père est
48:08chirurgien
48:10ma famille en fait
48:11c'est pour ça
48:12que d'ailleurs
48:13je n'étais pas prédestiné
48:13à faire du théâtre
48:14parce que
48:15je suis issu
48:15d'une famille de médecins
48:16que ce soit du côté
48:18de ma mère
48:18comme du côté
48:18de mon père
48:19et je suis un vilain
48:22petit canard
48:22j'aurais jamais dû
48:23faire du théâtre
48:24mais voilà
48:25c'est comme ça
48:25c'est peut-être la seule chose
48:26que vous avez raté
48:27la ville a voulu
48:29autre chose de moi
48:30mais en tout cas
48:32voilà
48:32donc Igor Barère
48:33pour moi
48:33c'était un homme
48:34passionné de médecine
48:35passionné de santé
48:36et qui a fait beaucoup
48:38d'ailleurs pour la santé
48:38à la radio
48:39et à la télévision
48:40et vous êtes aussi
48:41un passionné
48:42et on va le découvrir
48:43à Héberto
48:43avec ceux qui restent
48:45dans l'amour
48:45je précise que c'est du
48:46mercredi au samedi
48:47à 21h
48:48le dimanche à 16h
48:49avant d'autres projets
48:50parce que vous n'allez pas
48:51dimanche à 17h
48:52à 17h
48:52du jeudi au samedi
48:54à 19h
48:54le dimanche à 17h
48:55et c'est vraiment
48:57une autopsie
48:58des relations amoureuses
48:59et bien
49:00on va s'y précipiter
49:01avec amour
49:02si j'ose dire
49:03et puis continuer ainsi
49:04Thomas Lodorek
49:05à vivre cette passion
49:06et merci Jacques
49:06de m'avoir invité
49:07avec joie
49:07les clés d'une vie
49:08c'est terminé
49:09pour aujourd'hui
49:09on se retrouve bientôt
49:10restez fidèles
49:11à l'écoute de Sud Radio
49:12Sous-titrage Société Radio
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