- il y a 2 semaines
Le groupe d’assurances britannique Hiscox dévoile un nouveau contrat baptisé « Collections Privées », conçu pour protéger un large éventail de biens d’art et d’objets de valeur. Ce produit unique s’adapte aux nouvelles pratiques des collectionneurs, dont les goûts sont devenus plus éclectiques. L’assureur constate en effet un enrichissement des patrimoines privés, mêlant œuvres d’art, design, mais aussi des pièces jusqu’ici traitées à part, comme les sneakers, sacs de luxe ou montres, nécessitant auparavant des expertises spécifiques.
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00:00L'assureur spécialisé britannique Iscox propose un nouveau produit pour assurer en un seul contrat tous les objets qui peuvent appartenir à une collection.
00:13On en parle tout de suite avec Julie Hugues. Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:17Vous êtes responsable marché de l'art et clientèle privée au sein d'Iscox.
00:21Merci de venir.
00:23Iscox, en plus cette année fête, c'est 30 ans.
00:25Tout à fait. Est-ce que vous pouvez nous dire, comment est-ce que vous décriveriez l'évolution de la manière de collectionner depuis qu'Iscox accompagne les collectionnaires ?
00:36Et j'imagine que ce nouveau produit accompagne une nouvelle manière de collectionner.
00:42Exactement. Alors nous, on a l'assureur qui a une existence antérieure à 30 ans.
00:45Ça fait quasiment un siècle, mais c'est vrai que ça fait 30 ans de présence en France.
00:49C'est donc 30 ans qu'on étudie, qu'on accompagne, qu'on observe les évolutions du marché, du marché de l'art et les habitudes de nos collectionneurs.
00:57Et on commence, ça faisait quelques temps déjà qu'on y travaillait, on commence à détecter des tendances qui étaient intéressantes et qu'on avait envie d'accompagner,
01:05parce qu'on a envie que le contrat soit toujours à la page, soit toujours dans l'innovation, et d'accompagner des collectionneurs qu'on voit émerger.
01:11Il y a vraiment une nouvelle génération de collectionneurs, alors on en parle souvent, la génération Z, la génération milléniale,
01:18mais qui arrive sur le marché, qui est de plus en plus riche, de plus en plus tôt,
01:22et qui a une manière de collectionner assez disruptive par rapport à tout ce qu'on a pu observer par le passé,
01:30et qu'on essaie d'adapter aujourd'hui avec ce nouveau produit.
01:32Et comme vous le disiez, c'est un produit vraiment tout-en-un, où l'idée c'est de la modularité.
01:38Et ça s'adapte à toutes les collections de la manière la plus simple et la plus lisible possible.
01:42Quand vous dites, du coup, une manière de collectionner qui est assez disruptive, c'est en quoi, du coup ?
01:49Alors, c'est parce que, justement, nous, dans notre ancien contrat, on avait l'habitude, par exemple, d'avoir prévu des sections pour la...
01:55Ça va être très traditionnel, pour les timbres, la porcelaine, le mobilier 18e, etc., qu'on a eu beaucoup par le passé.
02:01Aujourd'hui, c'est des segments qui sont plutôt en déclin sur le marché de l'art,
02:05qui ne trouvent plus vraiment preneur, à la différence de nouveaux objets qui sont devenus presque des objets de la culture populaire,
02:14mais qui sont passés, en fait, dans le domaine de la collection.
02:17Alors, évidemment, il y a les exemples classiques, les cartes Pokémon, les cartes magiques, les baskets, les vinyles,
02:25même des œuvres qui ont été créées par IA.
02:28On a aussi une nouveauté qui est plutôt liée aux collections d'entreprises,
02:32qui sont toutes les œuvres d'art en leasing, qui ont de plus en plus de succès,
02:38et qui avaient besoin d'un accompagnement spécifique.
02:42Mais parce que quand on a une collection, avant ce produit,
02:46quand on a une collection avec à la fois des sacs de luxe et des œuvres d'art,
02:51on ne pouvait pas avoir un contrat unique en tant que collectionneur ?
02:56Alors, on pouvait, mais c'était toujours du sur-mesure, et donc, je ne vais pas dire du bricolage,
03:02mais voilà, c'est des choses qu'on n'avait pas anticipées.
03:04Un sac de maroquinerie de luxe, on pouvait le couvrir, mais dans un contrat plutôt habitation,
03:10parce que c'était un objet qui se portait au quotidien, qu'il fallait garantir à l'extérieur.
03:16Aujourd'hui, maintenant, vous avez vu le succès du sac Birkin,
03:19qui s'est vendu à plus de 8 millions chez Sosbis.
03:21C'est des sacs qui sont mis sous cloche, qui sont préservés et conservés,
03:28qui sont plus portés et qui, du coup, sont complètement éligibles à ce type de contrat.
03:33Donc, c'est le contrat qui s'est adapté plutôt à l'objet que l'inverse.
03:38Et aussi, c'est parce que je pensais à ça en tant que nouvelle manière de collectionner.
03:43Est-ce que c'est parce que vous voyez aussi plus de diversité dans la collection,
03:46dans la mesure où il va y avoir des collectionneurs qui sont plus diversifiés
03:50et moins en silo, comme un collectionneur qui ne collectionnerait que du mobilier 18e ou quelque chose comme ça ?
03:58Les collections sont plus hétérogènes, vous remarquez ?
04:01Oui. Alors, après, il y a vraiment des axes de collection.
04:04Je disais, il y a des collectionneurs de Karpokémon, il y a des collectionneurs de vin et de whisky rares.
04:10Et l'idée, c'était de répondre à ces besoins spécifiques.
04:13Parce qu'une bouteille, par exemple, de whisky, ça se casse, ça se brise, ça fait du sinistre total.
04:19Il faut le prendre en compte. Il y a aussi un sujet de conservation de la bouteille qu'il faut pouvoir suivre
04:29et avoir les bonnes clauses, les bonnes garanties.
04:31Donc, en fait, c'est vraiment cette idée de prendre le pouls du marché et de s'adapter.
04:37Il y a aussi eu des choses qu'on a décidé de ne pas suivre.
04:41Typiquement, vous avez vu peut-être un peu la bulle sur les NFT au moment du Covid,
04:45qu'on a observé de manière assez précise pour voir comment ça allait évoluer.
04:50Et on avait pris la décision typiquement d'être très clair et de dire ça, on ne peut pas le couvrir.
04:55Ce n'est pas un dommage matériel, ce n'est pas un objet physique.
04:58Ça va au-delà de... Ou alors, il faut aller vers des gens qui sont...
05:00Vers un risque cyber, etc.
05:02Donc voilà, on s'est dit, nous, on sait faire du dommage matériel, du dommage physique à des œuvres physiques.
05:06Le NFT, c'est un objet qui est intangible.
05:08Et donc voilà, on s'est aussi dit, c'est le moment de clarifier le contrat,
05:11de dire que ces objets-là ne sont pas éligibles et de faire la part des choses.
05:15Et ce qui est rigolo, c'est que c'est vrai que la bulle a un peu éclaté aujourd'hui.
05:20Oui, c'est vrai qu'on en parle beaucoup moins.
05:21Voilà. Contrairement aux cartes Pokémon ou aux sneakers ou autres
05:27qui sont tous les objets de la culture populaire.
05:29Il y a aussi un grand regain au niveau des mémorabilia.
05:32Le sport, les maillots de foot, les chanteurs de variété.
05:40Donc là, la guitare de Taylor Swift qui a été vendue à 120 000.
05:43On a vu une vente des objets ayant appartenu à Freddie Mercury en 2023
05:49qui a fait plus de 40 millions en vente.
05:52Donc voilà, c'est ces tendances-là qu'on essaye de suivre et de répondre aux besoins.
05:59Et comment ça se passe du coup ?
06:00Alors si on veut se tourner vers vous pour assurer notre collection,
06:04est-ce qu'il va y avoir un professionnel qui va du coup analyser tous ces objets
06:08un à un et leurs spécificités ?
06:10Parce que c'est vrai qu'on ne peut pas tous les mêmes mettre dans un tableau.
06:14C'est vrai que ce soit un tableau contemporain ou un tableau ancien,
06:17peut-être que pour le coup, au niveau d'assurance, ça peut être pareil.
06:19Alors que là, il faut analyser la matière, l'exposition, etc.
06:25C'est ça. Alors nous, on se repose vraiment sur un réseau d'experts.
06:28On a des experts en interne, on a aussi des experts qui sont spécialisés dans leur domaine.
06:32Donc typiquement, en plus maintenant, chaque maison de vente va avoir ses experts
06:36en culture populaire, etc.
06:39Ça reste quand même le même principe d'assurance, c'est-à-dire qu'il faut un justificatif,
06:43donc une facture ou une expertise de ces objets-là pour pouvoir les assurer correctement à leur valeur.
06:48Le principe du contrat ne change pas, mais la matière, on va dire, évolue.
06:55Et l'étendue de la couverture proposée, c'est pour répondre à quel risque ?
07:01Alors, par contre, ça, c'est évidemment des basiques qu'on n'a pas voulu changer
07:05parce que ça marche très bien et parce que c'est le cœur de notre métier.
07:07Ça reste toujours de la garantie en tout risque sauf, c'est-à-dire que c'est un contrat très simple
07:11où tout ce qui n'est pas exclu est couvert, ce qui a le mérite d'être extrêmement concis
07:17à la lecture du contrat.
07:20Concrètement, ce que ça vient surtout couvrir, et c'est intéressant quand on est sur des objets un peu fragiles
07:25qui se déchirent, qui se cassent, c'est le dommage accidentel qui est couvert par défaut dans notre contrat
07:33qui représente trois quarts des sinistres et qui exclut dans tous les contrats d'habitation standard.
07:38Donc, c'est un vrai plus.
07:40Dans les tendances qu'on a observées aussi, on est très vigilants, on essaie de faire beaucoup de prévention là-dessus,
07:45c'est aussi le risque de vol qui est en totale augmentation.
07:50Alors, est-ce que c'est lié au contexte actuel, de crise actuelle ?
07:54On ne le sait pas, le cours de l'or n'a jamais été aussi haut,
07:56mais si vous avez un petit peu regardé l'actualité ces derniers temps, notamment dans les musées,
08:01il y a des vols à Limoges, à Cognac-Gé, à Paré-le-Monial,
08:06on a eu des vols d'objets précieux, donc de métaux précieux.
08:11De notre côté, nous, à notre niveau, on observe une tendance assez forte sur les bijoux et les montres,
08:17beaucoup de vols à l'arraché, des clients qui sont séquestrés chez eux jusqu'à ce qu'ils ouvrent le coffre-fort.
08:23Donc voilà, c'était des choses qu'on voyait moins souvent, qui étaient exceptionnelles, et qui là...
08:28À la saison actuelle avec le cours de l'or et ça va...
08:31Oui, je crains que ça...
08:33Alors, d'habitude, en plus, on ne fait pas beaucoup de prévention sur le vol,
08:36parce que les objets d'art ont toujours été épargnés,
08:38mais là, on se retrouve, voilà, cette année, avec quand même des vols de tableaux
08:42qu'on n'avait pas vus jusqu'alors, et qui sont une raison de plus pour nous,
08:47pour s'assurer, parce que ça devient extrêmement concret,
08:50et là, on ne parle plus de dommages partiels, un tableau qui tombe ou autre,
08:53qu'on parle de disparition totale de l'objet, avec des conséquences financières qui sont importantes.
09:00Vous parliez de leasing tout à l'heure.
09:01Oui.
09:01Ça, c'est peu commun d'intégrer les œuvres en leasing dans une couverture, dans une assurance ?
09:09Alors, dans le benchmark qu'on a fait, personne ne le met par défaut.
09:13Oui.
09:14Donc à chaque fois, ça, voilà, ça s'est supposé d'écrire, de rajouter, de venir...
09:18C'est moins fluide. Nous, on l'a mis par défaut pour l'ensemble des objets d'art,
09:23que ce soit, voilà, des collections de particuliers ou des collections d'entreprises,
09:28parce qu'il y a un intérêt fiscal qui est certain,
09:33et c'est vraiment une nouvelle manière, un peu à la manière dont on conserve aujourd'hui.
09:40On n'achète plus, on loue.
09:42Donc c'est vraiment un besoin, et on avait envie que ce soit ancré et écrit dans le contrat.
09:47Est-ce qu'on peut donner un exemple concret ?
09:50Je ne sais pas si vous avez déjà accompagné un jeune collectionneur dans ce nouveau produit.
09:57Est-ce que vous pouvez nous dire un cas un petit peu concret qui pourrait être récurrent ou fréquent ?
10:03Comment est-ce que lui se tourne vers vous ?
10:05Combien ça pourrait lui coûter exactement ?
10:08Et par quelle étape il doit passer ?
10:10Oui, alors on a lancé officiellement le 1er octobre,
10:13et on a déjà des contrats qui sont live depuis cette date.
10:18Le premier contrat qu'on a fait, c'est une Tourisque 20.
10:22Donc ça, c'est un collectionneur de vins qui avait besoin d'un contrat spécifique.
10:26Et pour vous donner un ordre de grandeur, ce contrat est accessible à partir de 500 euros de primes par an.
10:36Donc en général, on dit qu'il faut à peu près 100 ans pour être rentable,
10:42100 ans sans sinistre et sans payer de primes pour commencer à être rentable et à économiser de l'argent.
10:48Donc c'est des primes qui sont très accessibles.
10:50A l'inverse, on a des collectionneurs qui sont exceptionnels,
10:55avec des collections qui vont dépasser les 10, 20, 50 millions,
10:58où là, on est plutôt sur un investissement financier.
11:02Donc là, pour l'instant, les collectionneurs qu'on a vus,
11:04c'était des collections de vins.
11:08On a aussi beaucoup, parce que c'est lié aussi à la demande du marché,
11:12d'assurance pour les bijoux et les montres.
11:15Les gens ont vraiment besoin de cette garantie-là,
11:18en plus d'un contrat habitation qui n'est pas du tout adapté,
11:22pour pouvoir les porter tous les jours et être sereins.
11:25Oui, c'est ça, parce que là, c'est des assurances qui nous permettent de sortir avec les bijoux
11:30où ils ne sont pas forcément au club.
11:31Exactement. C'est vraiment un contrat qui s'adapte.
11:33Donc par exemple, une des autres spécificités qu'on n'a pas voulu changer,
11:36parce qu'elle est clé et que c'est notre marque de fabrique,
11:39c'est qu'on garantit en tout risque, mais aussi en tout lieu.
11:42Donc en monde entier, les objets d'art vont circuler,
11:45ils sont prêtés à une galerie, ils sont envoyés en restauration.
11:49Ça reste couvert.
11:50Et pour les bijoux et les montres, c'est pareil.
11:53C'est un peu plus sur mesure, parce que la prime serait trop chère
11:56si on mettait tout en monde entier, et on ne porte pas tous ces bijoux en même temps.
12:00Mais justement, on a des territorialités qui s'adaptent.
12:04Et on a la même logique, c'est une nouveauté qu'on a intégrée aussi,
12:06c'est que si le bijou est confié au bijoutier, à l'horloger, pour la révision,
12:11parce que ça fait partie de la vie du produit, c'est quand même garanti,
12:16même quand ce n'est pas chez le client.
12:18Merci beaucoup Julie Hugues.
12:20Je rappelle que vous êtes responsable de Marché de l'art et clientèle privée
12:22au sein du spécialiste, l'assureur spécialiste Iscox.
12:26Et merci à vous toutes et tous de nous avoir suivis.
12:29C'était Arrêt Marché.
12:30C'était Arrêt Marché.
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