00:00C'était difficile de ne pas vous en parler, auditeurs de Sun Radio, de ce procès, bien sûr, qui a été en partie écrasé par l'actualité de l'autre procès important qui se tenait, celui, et on l'a bien vu, de Cédric Jubilard, mais en même temps, s'ouvrait un autre procès, celui de l'affaire Lola, c'était il y a quasiment trois ans.
00:21Bonjour Amoré Bucco.
00:23Bonjour Maxime.
00:23Merci beaucoup d'être avec nous ce matin, vous êtes journaliste à Valeurs Actuelles et vous étiez à ce procès, on rappelle, c'est cette jeune fille qui s'est faite sauvagement assassinée il y a près de trois ans, c'était à Paris, un père qui est décédé de chagrin, il était retombé dans l'alcoolisme, son procès s'est ouvert et il y avait beaucoup d'attentes, notamment sur ce procès, vous qui avez assisté au deuxième jour, est-ce que vous pouvez en quelques mots nous retracer un peu cette affaire et nous contextualiser, peut-être nous raconter l'ambiance qu'il y avait dans cette salle ?
00:51Alors pour vous retracer cette affaire, il faut bien comprendre qu'à l'époque, moi j'étais déjà journaliste police-justice pour ces news à l'époque, et ce qui avait beaucoup choqué et ce qui nous avait attiré notre attention, d'ailleurs les policiers eux-mêmes qui nous en avaient parlé nous avaient dit c'est quelque chose qu'on n'a jamais vu,
01:04et tout avait commencé lorsqu'on avait découvert dans les parties communes d'un immeuble des valises parmi lesquelles une grosse malle et dans cette grosse malle, le corps d'une petite fille nue, enroulée de gros paradraps, de gros scotch, mutilée avec des traces de lésions vaginales et annales dont il y a eu viol, et bien sûr cette petite fille était morte,
01:27et c'est qu'après coup qu'on a compris, nous journalistes, et même d'ailleurs la police aussi, que c'était une petite fille qui était dans la même résidence de cet immeuble,
01:38qui était la fille du couple de gardiens de cet immeuble, et qu'elle avait été tuée de manière absolument sauvage, puisqu'aujourd'hui on retient les actes de torture et de vie,
01:47par la sœur d'une résidente de cet immeuble, qui a fait une espèce d'évaivien totalement absurde avec le corps de la jeune Lola dans cette malle.
01:56Et d'ailleurs le premier jour du tribunal, enfin le premier jour de l'audience de ce procès, on a aperçu les vidéos, en effet, quand elles arrivent, parce qu'elles se pointent dans un bar,
02:05notamment avec ses valises, et il me semble que les vidéos ont été diffusées, mais justement vous parliez de la criminelle et de l'assassin présumé,
02:12c'est une Algérienne, c'est ça, Dabia Benkiren, et il faut rappeler qu'au moment des faits, elle était sous une OQTF, et c'est ça aussi à l'époque qui avait interpellé.
02:20Exactement. En fait, il y avait à la fois, j'allais dire, l'horreur du crime, je crois que dans la dernière donnée, on n'a jamais vu de crime aussi barbare, aussi incompréhensible,
02:29d'ailleurs les enquêteurs le diront, on y reviendra, mais le mobile n'est toujours pas, les enquêteurs n'ont pas compris le mobile,
02:36et en même temps il y avait effectivement cette dimension qui malheureusement revient souvent dans des faits divers,
02:41puisque l'auteur présumé était sous OQTF depuis quelques mois, et donc a priori ne devait pas être sur le territoire français.
02:49C'est d'ailleurs pour moi un peu, j'allais dire, l'absent dans ce boxe, c'est l'État français qui malheureusement, encore une fois,
02:56n'a pas réussi à faire appliquer ses OQTF.
02:59Et il y a d'une certaine manière, en réalité, une part de responsabilité.
03:05Le premier jour de procès, j'encourage les personnes en réalité à aller lire votre article, mon cher Amori Bucco,
03:10« Au procès de l'affaire Lola », l'autre visage de Dabia Benkiret,
03:13on a essayé de comprendre son profil avec notamment une enfance, un contexte, un milieu qui était tout sauf simple.
03:19– Bien sûr, ça c'est la première partie, le matin, donc c'était effectivement l'enquêtrice de personnalité.
03:25Il faut comprendre qu'une enquête de personnalité, ce n'est pas une enquête policière,
03:28c'est quelque chose qui est purement déclaratif, ça consiste en interrogeant en fait la mise en cause,
03:34en lui posant des questions sur son enfance, en essayant d'interroger son entourage.
03:38Malheureusement, elle n'a pas beaucoup de personnes dans son entourage,
03:40ses deux sœurs en fait n'ont pas voulu répondre à l'enquêtrice de personnalité,
03:44mais donc Dabia a dressé un portrait assez chaotique, assez confus, il faut le dire,
03:50d'une enfance entre l'Algérie et la France, avec un père violent,
03:55des tantes qui l'auraient abusées d'elles sexuellement,
03:58puis quand elle arrive en France, elle aurait sombré dans le cannabis,
04:02elle se serait prostituée, elle aurait également été violée,
04:06et puis à la mort de ses parents, surtout de sa mère,
04:09elle aurait continué à vivre dans l'appartement de sa mère en France,
04:12mais elle serait tombée dans la marginalité,
04:15elle n'aurait pas trouvé de travail, elle aurait fumé du cannabis,
04:18elle aurait une espèce de vie d'errance, elle s'est retrouvée à la rue.
04:21C'est ça, un parcours un peu d'errance,
04:22et il y a aussi eu, dans le premier jour de ce procès,
04:25quelque chose d'intéressant que vous soulignez dans votre article,
04:27c'est l'amour de sa vie, en réalité,
04:30l'amour qui serait une sorte de motif pour ce crime-là,
04:33ça sera ma dernière question, Amoribu, c'est vraiment ça qui s'est passé ?
04:36En fait, c'est ce que la défense, on comprend que c'est ce que la défense va mettre en avant
04:40pour essayer de tisser un récit autour de ce crime,
04:43puisqu'il va bien falloir donner une explication à cela,
04:46qu'elle d'ailleurs va donner.
04:47Alors bien sûr, on imagine que ce qu'elle va donner comme explication,
04:50est-ce que c'est vraiment sincère ?
04:51Est-ce que ce n'est pas la stratégie qu'a adoptée la défense ?
04:56En tous les cas, leur récit consiste à dire qu'effectivement,
04:59à ce stade, qu'elle a effectivement rencontré un homme
05:02qui a été un peu l'amour de sa vie à Paris,
05:04que c'est à cause de lui d'ailleurs qu'elle serait tombée dans le cannabis,
05:06elle prétend qu'elle se serait prostituée pour lui,
05:08mais la police n'a trouvé aucune trace de ça.
05:10Donc là encore, toujours avec elle, malheureusement,
05:12on se demande quelle est la part de vérité,
05:14est-ce qu'elle dit la vérité ?
05:16Et ce jour-là, elle aurait échangé des messages avec lui.
05:19La défense de Dabia a voulu montrer la concomitance
05:22entre les échanges qu'elle avait élus avec lui ce jour-là par message,
05:26des messages extrêmement violents qu'il lui avait envoyés
05:28puisqu'il la traitait très mal,
05:29et le fait qu'elle s'en soit prise à une espèce de proie facile,
05:33vulnérable qui passait par là, en l'occurrence,
05:35la jeune Lola, 12 ans, qui est rentrée de l'école.
05:37Et on a bien compris que c'est un procès,
05:39simplement pour terminer, mon cher Amory,
05:40qui va durer combien de temps ?
05:42Eh bien, ça va durer encore 5 jours la semaine prochaine.
05:45Voilà, ça va être important
05:47parce que c'est ce qu'a demandé les yeux dans les yeux
05:49le frère de Lola le premier jour du procès,
05:52quand il est allé à la barre,
05:52il a demandé l'autorisation au président du tribunal
05:54de s'adresser directement à Dabia,
05:56ce qui ne se fait jamais dans une cour d'assises,
05:58et il a dit qu'on veut connaître la vérité
06:00à la fois pour nous, pour la France,
06:01et là, pour l'instant, on ne comprend rien
06:03de ce qui s'est passé,
06:04toujours le mobile, je vous le dis,
06:05paraît totalement conflit.
06:06En effet, on voit qu'il y a un flou total.
06:09Merci beaucoup Amory Bucco,
06:10journaliste police-justice,
06:11à l'heure actuelle d'avoir été avec nous.
06:12Il faut rappeler en effet que la présumée coupable
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