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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Je suis ravie de vous retrouver ce soir. Les infos du soir avec Mathieu Devesse.
00:04Bonsoir Mathieu.
00:05Bonsoir Christine et bonsoir à tous. Cela fait désormais 5 ans, 5 ans, jour pour jour,
00:10que Samuel Paty a été décapité en pleine rue par un terroriste islamiste.
00:14Le professeur d'histoire-géographie avait montré des caricatures du prophète Mahomet
00:18dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.
00:21Un hommage lui est rendu ce soir à Conflans-Saint-Honorin, la ville où il enseignait
00:25et un bus à son effigie sera inauguré, place de la liberté.
00:30La parole est à la défense au procès de Cédric Jubilard.
00:33Son avocate dénonce, je cite, la chronique d'un désastre judiciaire annoncé.
00:38Elle plaide l'acquittement. Une peine de 30 ans de prison a été requise hier
00:42et le verdict lui est attendu demain.
00:45Enfin, la France dénonce la condamnation arbitraire de Cécile Collère et Jacques Paris.
00:49Les deux Français détenus en Iran depuis plus de 3 ans ont été condamnés
00:53pour espionnage à 20 et 17 ans de prison.
00:56Et selon leur famille Christine, la survie de nos deux compatriotes est désormais en jeu.
01:01Merci beaucoup Mathieu Devez.
01:04Alors, on a un petit souci technique pour les images, mais je vais vous dire grosso modo ce dont nous allons parler.
01:12Souvenez-vous...
01:12C'est comme sur le jeu de la radio.
01:13Non, pas tout à fait. Il y a quand même un peu d'image.
01:20Alors, on va parler un peu de Lucas. Vous vous rappelez, le jeune Lucas, 18 ans, l'agriculteur,
01:25vous avez sollicité pour qu'il puisse sauver la ferme de ses grands-parents.
01:31On en parlera, on vous donnera des nouvelles.
01:33Avec Mathieu, on parlera du gouvernement qui a échappé de justesse à la motion de censure.
01:37On parlera de Yann Bolle privé et de sa notion de l'héritage avec Gabriel Cluzel.
01:43On parlera de Marcel Pagnol avec un Marc Menand qui accueillera Nicolas Pagnol pour son film
01:50Marcel et Monsieur Pagnol.
01:53Avec Charlotte Dornelas, on parlera des 1 700 personnes qui ont été écartées
01:57des métiers de l'enfance pour antécédents judiciaires.
02:00Et puis, avec Mathieu, on parlera aussi de l'INSEE qui révèle que 31% des naissances en 2024
02:07proviennent d'au moins un parent né hors Union Européenne.
02:11Et puis, nous recevrons Emmanuel Hirsch, professeur émérite d'éthique médicale
02:16pour son livre « Euthanasie, le dernier acte ».
02:18Voilà pour le sommaire. On va commencer avec vous, Mathieu.
02:22D'abord, le suspense est derrière nous.
02:25Le gouvernement a finalement évité la censure.
02:29À quoi ressemble le paysage politique désormais ?
02:32Les Français pourront-ils de nouveau entendre parler de leur vie, de leur quotidien,
02:36de leurs problèmes réels et pas seulement de cette tambouille parlementaire ?
02:40Alors, pour un temps, peut-être et probablement pas.
02:43Mais, nous sommes sortis sur l'édit d'une séquence.
02:46Alors, tout ce qui est assez fascinant, c'est que l'ensemble de la vie collective française
02:51était aspiré par la politique devenue trou noir.
02:55Par la politique devenue trou noir, c'est-à-dire que, globalement, le réel n'existait plus.
02:59Nous vivions dans le décompte. Est-ce qu'il y aura un premier ministre ?
03:02Bon. Ce premier ministre pourra-t-il former un gouvernement ?
03:05Ensuite, est-ce qu'il pourra se maintenir ? Est-ce qu'il y aura censure ?
03:08Et là, on vivait, dans ce moment, censure, pas censure, le décompte des voix.
03:11On se racontait qu'il va peut-être tomber par deux voix ou se maintenir par deux voix.
03:15C'est derrière nous, pour l'instant.
03:17Pour l'instant, et je note que, par ailleurs, que depuis quoi, une semaine,
03:21quelques jours, en fait, tout le débat a porté sur une chose, la question des retraites.
03:26Un débat qui était derrière nous.
03:27On pensait que c'était tranché.
03:29Les macronistes, ils voyaient le grand accomplissement de leur passage au pouvoir.
03:33Eh bien, même ça, ils étaient prêts à le brader pour rester au pouvoir quelques semaines de plus.
03:38Donc ça, c'est une autre leçon à retenir des dernières semaines, des derniers jours,
03:42sur la puissance des convictions macronistes.
03:45Gardons-le à l'esprit, comme qui dirait.
03:48Autre élément, eh bien, est-ce qu'on va revenir à une forme de vie politique un peu ordinaire,
03:55de vie politique, en fait, une vie qui ne soit pas confisquée par la politique,
03:58où la politique ne soit pas le trou noir de la vie collective, plus ou moins.
04:02Parce qu'un nouvel horizon se pose devant nous, la question du budget.
04:07La question du budget, donc, désormais, toute l'attention collective va être
04:10est-ce qu'un budget est possible ? Quel budget est possible ?
04:13Et là, c'est à ce moment qu'il faut faire un petit retour dans le passé.
04:15Et le passé, c'est quelques semaines.
04:16Le passé, c'est François Béroux.
04:17Vous savez, il y a déjà été premier ministre.
04:19François Béroux a quitté les affaires sur une question.
04:22Il voulait imposer un débat sur les dépenses publiques,
04:26sur une société, un État qui dépense trop,
04:28une France qui dépense plus qu'elle n'en a les moyens,
04:31sur une France qui doit être capable de poser à neuf la question des finances publiques.
04:35Bon, là, on parlait de ça.
04:37On a eu ensuite, parce qu'il faut toujours se rappeler,
04:39l'histoire récente de l'actualité.
04:41Moi, ça me frappe, c'est notre travail, mais on voit les sujets arriver.
04:44Ils occupent tout l'espace.
04:45Trois jours plus tard, c'est comme s'ils n'avaient jamais existé.
04:47Et pourtant, chacun s'enchaîne.
04:49C'était quoi ensuite, après Béroux ?
04:51C'était la taxe Zuckman.
04:52Rappelez-vous, la séquence sur la taxe Zuckman, on ne parlait que de ça.
04:55Et on a compris assez rapidement quelle était la fonction de la taxe Zuckman dans le débat.
05:01C'était de nous dire qu'on devait passer de la problématique 1,
05:04réduction des dépenses de l'État, baisser vos foutues dépenses, pour le dire poliment,
05:09à une autre, il y aurait moyen de le dire plus brusquement aussi,
05:12à une autre problématique, c'est plutôt l'augmentation des revenus.
05:15Donc, il n'y a pas de problème dans cette logique des revenus,
05:17donc l'augmentation des impôts.
05:19Donc, dans cette logique, il n'y a pas de problème de dépenses publiques en France,
05:22il n'y a pas de dysfonctionnement généralisé du modèle social,
05:25il n'y a pas de dysfonctionnement des retraites,
05:27il n'y a pas de dépenses publiques abusives,
05:29il y a tout seulement une perception fiscale trop limitée.
05:35Et ce qu'on voit au terme de cette séquence commencer avec François Béroux,
05:38ce qu'on en retient, c'est que l'État ne taxe et n'impose pas suffisamment en France.
05:43Et c'est ce que nous a dit Roland Lescure, figure nouvelle de la Macronie économique,
05:48qui nous dit, qui a annoncé des hausses d'impôts, si on le comprend bien,
05:51de 14 milliards d'euros.
05:53On verra ce que ça veut dire concrètement tout cela.
05:56Mais donc, j'insiste vraiment sur ça.
05:58De Béroux à l'escure, on est passé en quelques semaines
06:02de comment être capable d'enfin réduire les dépenses,
06:04à finalement comment être capable de faire un peu plus les poches des Français.
06:08Et on nous présente ça, évidemment, sous le signe de la responsabilité économique
06:11et de la crédibilité fiscale.
06:13Avec cette idée, inévitablement, qui doit-on taxer?
06:17Bon, la vérité, un peu tout le monde, ne vous inquiétez pas.
06:19Mais au final, on nous présente ça sur le mode « taxer les riches ».
06:22Taxer les riches, taxer les riches, c'est leur slogan, c'est tout ce qu'ils savent faire, en fait.
06:26Et qu'est-ce qu'ils appellent « taxer les riches », en fait, c'est que dans la logique
06:29de cette espèce de socialisme qui ne dit pas son nom, qui est l'extrême-centre aujourd'hui,
06:33eh bien la prospérité, la richesse, l'enrichissement personnel, d'une manière ou de l'autre,
06:37ce n'est jamais le fruit d'un mérite véritable.
06:39C'est le fruit d'un dysfonctionnement structurel.
06:42D'ailleurs, vous le noterez, quand vous êtes un peu trop prospère,
06:44vous devenez coupable de quelque chose, vous êtes coupable d'inégalités.
06:47Donc, quand les hommes, quand les femmes s'enrichissent exagérément,
06:50le système est là pour dire « vous dépassez, vous dépassez les bornes, vous en avez trop pris,
06:55vous êtes coupable d'entretenir les inégalités,
06:57et dès lors, nous sommes en droit d'aller prendre notre part, fouiller vos poches,
07:01et là, Gabriel va revenir sur la question des héritages dans un instant,
07:04pour récupérer la part qui nous est due,
07:06parce que l'enrichissement personnel, au-delà d'un certain seuil, serait immoral.
07:10Donc, qu'est-ce qu'on voit à travers cela, au terme de cette séquence,
07:12le débat des prochaines semaines, c'est comment taxer davantage les Français ?
07:17Un sujet qui vous est cher, vous n'hésitez jamais à critiquer
07:20ce que vous appelez le braquage fiscal, mais dans les circonstances actuelles,
07:25cette augmentation des impôts, est-ce qu'elle n'est pas une nécessité pratique ?
07:29C'est ce qu'on va nous dire, on va nous dire notre modèle social,
07:31qu'on doit sauver à tout prix, point d'interrogation, si je peux me permettre,
07:35un modèle social qu'il faut toujours sauver, il faut toujours colmater les brèches,
07:38qui a toujours besoin de plus d'argent pour livrer moins de services,
07:41je ne suis pas certain que c'est le modèle social du siècle.
07:43Mais imaginons, dans leur logique, on doit être capable de sauver ce modèle social à tout prix,
07:47quitte à sacrifier le droit de propriété des Français.
07:49Parce que c'est de ça dont on parle, globalement,
07:51c'est quand on considère que votre argent leur appartient,
07:54tout ce que vous avez gagné ne vous appartient pas, c'est réglé.
07:57Donc, de leur point de vue, c'est une nécessité circonstancielle, logique.
08:01Du point de vue du commun immortel, on peut dire que la caste dominante
08:04est devenue une kleptocratie.
08:06Gros-leur, c'est le règne du vol.
08:07À partir d'un certain degré d'imposition, de taxation, c'est le règne du vol.
08:11Et on doit penser ça dans les termes de la lutte des classes.
08:13C'est mon petit côté marxiste, mais marxiste amendé.
08:16C'est-à-dire que la lutte des classes, ce n'est pas les 1 % de méchants
08:19et contre les 99 % de pauvres qui seraient dominés par le 1 % de méchants,
08:23des capitalistes avec des chapeaux haute forme.
08:25Dans les faits, la lutte des classes, aujourd'hui, qu'est-ce que c'est?
08:28C'est une technocratie, c'est la classe bureaucratique
08:30qui s'est développée sur un siècle, mais plus encore ces dernières décennies.
08:34Donc, il s'est étendu.
08:35C'est une classe sociale qui, fondamentalement,
08:38se trouve toujours de nouvelles raisons d'exister.
08:41Donc, il multiplie les postes, multiplie les administrations,
08:44multiplie les hautes administrations, multiplie les ministères,
08:47multiplie les conseils régionaux, multiplie les conseils départementaux,
08:50multiplie tout ce qu'on peut subventionner d'une manière ou de l'autre,
08:52parce que cette classe sociale veut diriger le pays
08:55et s'enrichit à même le travail des autres.
08:58Je ne dis pas, évidemment, qu'on se comprenne.
08:59Il y a des tonnes de métiers, des gens qui travaillent pour l'État,
09:01qui sont essentiels, l'enseignement, tout ce qui relève de la santé,
09:05il y a des tonnes de métiers qui relèvent du vrai régalien.
09:09Mais au-delà du vrai régalien, on a assisté à un détournement massif
09:13de fonds publics pour alimenter cette classe sociale
09:15qui se dissimule derrière la rhétorique d'un intérêt général.
09:19Alors, c'est une classe bureaucratique,
09:21et il faut voir le budget qui nous est présenté,
09:22puisque là, ça commence à se présenter.
09:24Ces gens-là traitent l'économie, non pas globalement,
09:26comme un phénomène organique.
09:27L'économie organique, c'est-à-dire créer les conditions maximales
09:30la création de la richesse,
09:32puis à terme, tout le monde va en profiter d'une manière ou de l'autre.
09:35Non. Pour eux, quand on regarde ça,
09:36avec notamment les niches fiscales,
09:37je me suis passionné aujourd'hui pour les niches fiscales.
09:41Et là, on est vraiment devant des gens
09:42qui se voient comme des grands technocrates,
09:44presque des sorciers, qui regardent l'économie,
09:46puis ils se disent, bon, on va faire une niche fiscale ici,
09:48on va enlever cette niche fiscale-là,
09:50on va enlever ça, dance, puppet, dance.
09:52Et à travers cela, j'ai quand même l'impression
09:55d'être devant des sorciers.
09:55Et là, on se dit, l'idée de base,
09:59qui consisterait à dire,
10:00ne prenez pas leur argent aux gens
10:02pour leur redonner à travers une niche fiscale
10:05que vous leur retirez ensuite,
10:06ça ne vous passe pas par la tête,
10:08mais on comprend que pour eux,
10:09justement parce que ce sont des technocrates,
10:11justement parce que ce sont des bureaucrates,
10:13ils veulent administrer la société,
10:15ils veulent avoir leur chouchou,
10:17leurs privilégiés,
10:18ceux qui auront droit à la niche fiscale
10:19et les autres qui ne l'auront pas,
10:21ceux qu'on peut punir,
10:22ceux qu'on peut récompenser.
10:23Et de ce point de vue, la multiplication
10:25ou la réduction, selon les circonstances
10:27des niches fiscales,
10:28c'est un autre visage,
10:29une forme de socialisme économique
10:30qui ne dit pas son nom.
10:33Et je note une chose dans le débat,
10:35parce que je l'ai vu revenir aujourd'hui,
10:37vous noterez que quand on parle
10:37de l'argent des Français,
10:38ça, on va l'entendre beaucoup
10:39dans les prochains jours,
10:40les prochaines semaines,
10:41on dit, vous savez,
10:42les Français épargnent trop.
10:43Ils devraient épargner un peu moins.
10:45Le taux d'épargne est alarmant en France.
10:47Est-ce que je peux au moins,
10:49l'argent que j'ai gagné,
10:50est-ce que je peux le garder un peu pour moi,
10:51le thésauriser, le transmettre peut-être
10:53à mes enfants, mes petits-enfants ?
10:54Ah non, ça, surtout pas.
10:55Ça, il paraît que ça tombe du ciel.
10:57Donc, on est dans cette idée très étrange
10:59où l'épargne,
11:00donc le fait de conserver de l'argent
11:01pour être capable de se projeter
11:03à court terme, à moyen terme, à long terme,
11:05d'assurer sa sécurité,
11:07d'assurer son indépendance,
11:08de ne pas être dépendant de l'aide de l'État,
11:09quelles que soient les circonstances,
11:11eh bien ça, l'épargne, c'est dangereux.
11:13Il ne faut pas que les Français épargnent davantage.
11:15Au-delà de la question du budget, Mathieu,
11:17d'autres questions politiques majeures
11:19ne risquent-elles pas de structurer
11:22l'actualité à nouveau ?
11:23Vous noterez que le système fait tout
11:25pour qu'on ne parle jamais de l'immigration.
11:26On a l'impression, ici, d'en parler beaucoup,
11:28mais on est un tout petit milieu.
11:30Regardez globalement le débat public
11:32et l'immigration, c'est le parent pauvre
11:34du débat public.
11:35Donc, on cherche toujours à ne pas en parler.
11:37Toutes les questions de sécurité,
11:39on y accorde une importance.
11:41Ici, ce n'est pas vrai partout.
11:43Donc, toutes ces questions qui ont été refoulées
11:44vont peut-être reprendre un peu d'espace,
11:47mais j'aimerais faire un lien
11:48qui me semble nécessaire
11:49entre économie et identité.
11:52Parce qu'on a l'impression,
11:52c'est l'héritage, en fait,
11:54à la fois du dynamique d'après-guerre,
11:56mais aussi des années 90,
11:57que l'économie, c'est seulement technique.
11:59Que l'économie, ce n'est pas aussi des valeurs.
12:00Que l'économie, ce n'est pas une valeur
12:01d'une conception de l'homme.
12:03Que l'économie, ce n'est pas une vision
12:04de la société.
12:05Or, dans les faits,
12:06qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ?
12:07Eh bien, l'économie est connectée
12:09à l'identité, à la culture.
12:11Elle est connectée à une vision
12:12de l'être humain,
12:12à une conception de la liberté humaine,
12:14à une conception de l'égalité,
12:15si on y tient.
12:16Et ce qu'on va voir dans les prochains temps,
12:17c'est le retour, je le disais hier,
12:19d'une forme de socialisme.
12:20On croyait que le socialisme
12:21était enterré quelque part
12:22au 20e siècle.
12:23Pas du tout.
12:24Et même quand on parle des verts,
12:25il y a une forme de néo-communisme vert
12:26qui ressurgit dans l'espace public
12:28avec l'idée de réguler l'ensemble
12:29de vos vies pour assurer
12:30que vous ne dérapiez pas
12:31en voyageant trop.
12:33Donc, je pense que oui,
12:34ces débats vont revenir,
12:35mais je pense qu'on est appelé
12:36dans les prochains temps
12:37à connecter économie-identité,
12:39économie-immigration,
12:40économie-logement,
12:42économie-rapport à l'Union européenne
12:43pour être capable de penser
12:45tout cela dans son ensemble.
12:47Et on verra à travers cela
12:48que nous dit l'opposition
12:49dite de droite,
12:50qui n'est rien d'autre,
12:50tellement la droite
12:51qui n'est rien d'autre
12:52qu'une gauche un peu plus au ralenti.
12:53Est-ce qu'elle a quelque chose
12:54à dire dans ce débat
12:55ou elle se contentera de se faire
12:56encore une fois pire dessus
12:57en disant, s'il vous plaît,
12:58pourriez-vous nous respecter
12:59en nous écrasant ?
13:00J'ai l'impression que c'est leur destin.
13:02On marque une pause.
13:03On revient tout de suite
13:04avec beaucoup de sujets ce soir
13:06et notamment une très bonne nouvelle.
13:08Vous verrez dans un instant.
13:13Beaucoup d'actualités
13:14et comme le disait Mathieu Beaucouté,
13:16l'actualité politique
13:17ne nous empêchera pas
13:18de parler d'autres sujets.
13:20D'ailleurs, Charlotte Dornela,
13:21ces derniers jours,
13:22c'est une école parisienne
13:23qui fait parler d'elle
13:25après la suspension
13:26d'un troisième animateur
13:28pour des faits
13:29à caractère sexuel.
13:32Que se passe-t-il concrètement
13:33dans cette école, Charlotte ?
13:35Alors, il y a beaucoup d'inquiétudes.
13:36On est dans le 11e arrondissement
13:38de Paris.
13:39Cette fois-ci,
13:39et le Parisien, le journal,
13:41pose la question en ces termes.
13:42Est-ce que l'école est victime
13:43d'un réseau de pédophilie
13:44très organisé
13:45ou simplement
13:46d'une paranoïa grandissante ?
13:48Vous avouerez qu'entre les deux,
13:49on comprend qu'il y ait
13:49des parents un petit peu inquiets.
13:51Quand bien même,
13:52ils espèrent que la deuxième partie
13:53de la réponse soit la bonne.
13:55Lundi,
13:56les services de la direction
13:57des affaires scolaires
13:58de la mairie de Paris,
13:59de la ville de Paris,
14:00ont organisé une réunion
14:01pour informer les parents
14:02puisque depuis la rentrée,
14:04deux personnes,
14:05donc des agents de la ville
14:05qui travaillaient
14:06dans cette école maternelle,
14:08avaient été suspendues
14:09en raison d'accusations,
14:10d'agressions
14:11ou de comportements
14:13à caractère sexuel
14:14vis-à-vis des enfants.
14:14On est dans une école maternelle.
14:16Et il se trouve
14:17qu'au moment d'organiser
14:18cette réunion,
14:19ils ont une mauvaise nouvelle
14:20à annoncer aux parents.
14:21Une troisième personne
14:22est suspendue
14:23pour les mêmes raisons.
14:25Et une enquête administrative
14:26est immédiatement ouverte.
14:27Alors, quand il y a des accusations,
14:30c'est désormais automatique.
14:32Ça fait trois
14:32depuis début septembre.
14:33Les plaintes ont été déposées
14:35par les parents.
14:36Un audit est en cours.
14:37Et la direction
14:39des affaires scolaires
14:40annonce le renouvellement
14:41de l'équipe périscolaire
14:42de l'école.
14:43C'est vous dire
14:44si la chose est prise au sérieux.
14:45Il y a des enquêtes de police
14:46qui sont faites en parallèle,
14:47évidemment.
14:48Et l'angoisse
14:49est d'autant plus forte
14:50que deux autres personnes,
14:52deux autres agents de la ville,
14:53ont été suspendues
14:54l'année dernière
14:55dans une école
14:56qui est située à quelques mètres
14:57pour les mêmes faits.
14:59Une des plaintes
15:00concernant ces deux personnes
15:03avait été classée sans suite.
15:04Vous savez, parfois,
15:05c'est par manque de preuves,
15:06par manque de temps,
15:06par manque d'actes d'enquête.
15:08Et le premier animateur,
15:09lui, est poursuivi,
15:10soupçonné de sept agressions sexuelles,
15:13dont cinq sur mineurs.
15:14Donc, il y a une réalité
15:14à une partie de ces faits.
15:17Alors, ces affaires
15:18nous rappellent deux évidences.
15:20Si on va rapidement,
15:20d'abord, un,
15:21le risque existe partout
15:23où existent des enfants.
15:24J'insiste sur ce point
15:26parce que vous avez remarqué
15:27que ces dernières années,
15:28en fonction de l'institution
15:29qui était visée,
15:30il y avait plus ou moins
15:30d'intérêt médiatique sur la chose.
15:32Si on veut défendre à la fois
15:33la cause,
15:35qui est extrêmement noble,
15:36de protéger les enfants,
15:37et donc les petites victimes,
15:39à savoir les enfants,
15:40il faut s'intéresser
15:41à tous les sujets,
15:42dans toutes les institutions,
15:43où se trouvent des enfants
15:44et où se rendent,
15:46parfois,
15:47évidemment,
15:48les prédateurs.
15:49Deuxièmement,
15:50les accusations,
15:50et je pense que c'est important
15:51de le rappeler,
15:52ne valent pas nécessairement
15:53condamnation.
15:55Il faut être prudent
15:55dans les deux sens.
15:57Évidemment,
15:57il faut exercer
15:58une prudence immense
15:59vis-à-vis des enfants.
16:00On est dans une école maternelle,
16:01il y a des choses
16:02qu'on ne peut pas se permettre
16:03de faire en attendant
16:04d'éclaircir,
16:05en effet,
16:06la situation,
16:07mais également vis-à-vis
16:08des accusés,
16:09parce que l'accusation
16:10est précisément,
16:11suffisamment ignoble
16:12pour briser une vie
16:13si cette accusation
16:15est injuste.
16:16C'est un équilibre
16:17difficile à trouver,
16:18j'en conviens,
16:19mais qu'il est nécessaire
16:20de poursuivre au minimum.
16:21Alors la haute commissaire
16:22à l'enfance,
16:23Sarah Elahiri,
16:24annonçait elle-même,
16:25voici il y a quelques jours,
16:27des chiffres glaçants.
16:29Charlotte,
16:29de quoi ça s'agit ?
16:30En effet,
16:31c'était au début du mois,
16:32elle annonçait la généralisation
16:34d'un dispositif
16:34qui a été mis en place
16:35en 2024
16:36dans six départements,
16:37qui a été peu à peu étendu
16:38et qui est désormais
16:39généralisé.
16:41Et l'idée
16:41est d'écarter
16:42les prédateurs sexuels
16:43déjà identifiés
16:45parce que déjà condamnés.
16:47C'est vous dire
16:47où nous en sommes
16:48quand même,
16:49en l'occurrence,
16:50et de les éloigner
16:51de tous les métiers
16:52qui touchent de près
16:53ou de loin
16:53à la protection
16:54de l'enfance.
16:55En clair,
16:55les salariés
16:56ou les bénévoles
16:57doivent désormais remettre
16:58ce qu'on appelle
16:59une attestation
17:00d'honorabilité,
17:01c'est-à-dire
17:01un casier judiciaire
17:03vierge
17:03pour tout ce qui concerne
17:05l'intervention
17:06auprès des mineurs,
17:07donc des personnes
17:08non condamnées
17:08à être éloignées
17:10des mineurs.
17:11Ce sont des accusations
17:12précises,
17:13on ne parle pas
17:13de délit routier,
17:14évidemment.
17:15ou alors
17:17des inscriptions
17:18au fichier judiciaire
17:19automatisé,
17:20on se demande
17:20d'automatiser de quoi
17:21du coup,
17:22des auteurs
17:23d'infractions sexuelles
17:24et violentes.
17:25Donc quand vous êtes
17:25inscrit sur ce fichier,
17:26il faut désormais
17:27approuver la preuve
17:28que vous n'êtes pas
17:29inscrit sur ce fichier
17:30pour exercer un métier
17:31ou du bénévolat
17:33auprès des enfants.
17:34Il y a 342 000 attestations
17:37qui ont été réclamées
17:38depuis le début
17:39de l'expérimentation.
17:4065 % d'entre elles
17:43concernent les personnes
17:44qui directement interviennent
17:45dans la petite enfance.
17:47Eh bien,
17:47il y a quand même
17:471733 attestations
17:49qui ont été refusées.
17:50Elles sont donc refusées
17:51parce que les personnes
17:52sont déjà condamnées.
17:54Le commissaire à l'enfance
17:55expliquait que c'était,
17:56elle prenait l'exemple
17:57de la détention
17:58d'images pédopornographiques,
17:59donc c'est quand même
18:00assez clair
18:01comme condamnation,
18:02en l'occurrence
18:02pour aller travailler
18:03auprès des enfants.
18:04Et parmi ces attestations
18:05refusées,
18:0680 % relevés
18:07de personnes
18:08directement impliquées
18:09dans la petite enfance,
18:11dans le travail
18:12de cette petite enfance.
18:14Alors évidemment,
18:14le chiffre,
18:14il est glaçant,
18:15elle a raison,
18:151733 attestations refusées,
18:18c'est énorme.
18:19Ça représente aussi,
18:19il est important de le dire,
18:210,5 % des personnes
18:22qui ont demandé
18:23cette attestation.
18:24Je le dis parce que
18:25c'est une question
18:26d'élémentaire justice
18:27à l'égard de personnes
18:28qui exercent un métier
18:28par ailleurs indispensable.
18:30On parle suffisamment
18:31des déboires
18:32de la protection de l'enfance
18:33pour saluer le travail
18:35parfois franchement sacerdotal
18:37des personnes
18:38qui se dédient
18:39à ces enfants.
18:40Et en même temps,
18:41je le disais,
18:41les chiffres existent
18:43et les contrôles
18:44s'avèrent donc
18:45particulièrement nécessaires.
18:47Ils ont lieu désormais,
18:48alors ça je vous assure,
18:49je n'en revenais pas en fait,
18:50ils ont lieu
18:51pour les professionnels
18:52et les bénévoles
18:52de la protection de l'enfance
18:53et de l'accueil
18:54du jeune enfant,
18:55par exemple dans les crèches.
18:56Et pour les personnes
18:57qui ont plus de 13 ans
18:58et qui sont au domicile,
18:59vous savez,
18:59des assistants maternels
19:00et familiaux.
19:02Ça représente
19:02un million de personnes
19:03qui vont être donc
19:03passées au crible.
19:04On va leur demander
19:05de prouver cela.
19:07Et ensuite viendront,
19:08nous explique
19:09le haut-commissaire à l'enfance,
19:10les candidats à l'adoption,
19:11puis les personnes
19:12intervenant dans les secteurs
19:13du handicap
19:13et des personnes âgées.
19:15Je l'assure,
19:15j'ai été chef-taine de guide
19:16pendant des années,
19:17on me demandait
19:17mon casier judiciaire
19:18pour emmener 30 guides
19:19dans la nature
19:21pendant deux semaines.
19:22je ne comprends pas
19:23comment ce n'est pas
19:24automatique,
19:25en l'occurrence
19:25sur ces métiers-là
19:26pour des personnes,
19:26encore une fois,
19:27qui ont été condamnées
19:28par la justice.
19:30Bon,
19:31mais demeure,
19:32au-delà de cette question-là,
19:33et puisqu'on parle
19:34des atteintes
19:34qui sont faites aux mineurs,
19:36demeure la question
19:37relativement taboue
19:38des agressions
19:40de mineurs
19:40entre eux.
19:41C'est-à-dire,
19:44Charlotte,
19:44les mineurs,
19:44est-ce qu'ils peuvent être
19:45eux-mêmes
19:46les prédateurs
19:47de leur père ?
19:48On l'a vu
19:49sur la question
19:49des violences,
19:50on a beaucoup parlé
19:51de la question
19:52de la justice,
19:52par exemple,
19:53des mineurs
19:53ces dernières années
19:54en raison de la violence
19:54qu'ils peuvent exercer.
19:56Bon, là,
19:56on a l'histoire
19:57de drame en chaîne.
19:58On a un tiers
19:59des agressions
20:00sur mineurs
20:00aujourd'hui en France
20:01qui sont commises
20:02par d'autres mineurs.
20:04Un tiers
20:04de toutes ces agressions
20:05et des mineurs
20:06qui eux-mêmes
20:07souvent ont été victimes.
20:09Raison pour laquelle
20:09je vous parle
20:10de drame en chaîne
20:11qu'il convient
20:11de stopper
20:12pour éviter
20:13précisément
20:14qu'ils se poursuivent.
20:15Le chiffre,
20:15en l'occurrence,
20:16a été fourni
20:16en juin dernier
20:17par le ministère
20:18de la justice,
20:19ce qui veut dire
20:20qu'on parle
20:20des infractions
20:21traitées par
20:22l'autorité judiciaire.
20:23Donc,
20:23on ne parle pas
20:24évidemment des enfants
20:25très jeunes
20:25et il y en a parfois
20:26qui sont très jeunes
20:27et victimes
20:27et qui ne peuvent
20:28évidemment pas parler
20:29donc évidemment
20:30pas porter plainte.
20:31On a des enfants
20:32aussi qui sont atteints
20:32de déficience mentale
20:34ou handicapés
20:34qui sont parfois
20:35très largement victimes
20:37de ces horreurs
20:38et qui, eux non plus,
20:39ne peuvent pas forcément
20:40les exprimer
20:41et il s'agit largement
20:42d'un tabou.
20:43Alors,
20:43on a un rapport
20:44qui a été fait
20:44notamment par Adrien Taquet
20:46qui s'est beaucoup intéressé
20:47à cette question-là
20:48et il disait
20:49on a du mal
20:50à concevoir
20:50la violence
20:51d'un enfant tout court.
20:52Ça m'a intéressée
20:52parce que ça rejoint
20:53évidemment
20:54la question
20:54de la justice des mineurs.
20:56Il dit
20:56cela révèle notre incapacité
20:58à considérer un enfant
20:59comme lui-même auteur
21:00car cela porte atteinte
21:01à une image idéalisée
21:02de l'enfance.
21:03Maurice Berger,
21:04pédopsychiatre bien connu
21:05des gens qui nous écoutent,
21:06lui parle d'un déni terrible
21:08sur la question
21:09des agressions sexuelles
21:10en particulier
21:11entre mineurs.
21:12On a 46%
21:13des agresseurs sexuels
21:14cette fois-ci
21:15qui ont entre 13 et 15 ans.
21:1730% d'entre eux
21:18ont moins de 13 ans.
21:20Je ne sais pas
21:21si on réalise bien
21:22ce dont ils sont capables.
21:2393% d'entre eux
21:24sont des garçons
21:25mais les filles
21:26qui sont impliquées
21:27dans ces affaires
21:28le sont notamment
21:28dans les dossiers
21:29de proxénétisme
21:30d'autres mineurs
21:31qui sont réduits.
21:33Alors,
21:33il y a cette question
21:34de l'auteur victime
21:36en permanence.
21:37Les filles impliquées
21:38dans les dossiers
21:38de proxénétisme
21:39sont souvent
21:39d'anciennes
21:40très jeunes filles
21:42recrutées
21:43pour être prostituées
21:44et qui,
21:45la manière
21:45d'en sortir
21:46entre guillemets
21:47est de devenir
21:48soi-même bourreau.
21:5072% des enfants
21:51ou adolescents
21:52poursuivis
21:52pour agression sexuelle
21:53et viol
21:53ont eux-mêmes
21:54subi des abus sexuels
21:55identifiés.
21:57Et alors,
21:57il y a un cas particulier,
21:59c'est l'hôpital Ballanger
22:00qui est le service de soins
22:01de la maison d'arrêt
22:02de Ville-Pinte.
22:02Il y a une quarantaine
22:03de mineurs
22:04qui sont à l'intérieur.
22:0580% des mineurs
22:07qui sont auteurs
22:07de violences sexuelles
22:08sont incarcérés
22:09et ont été
22:10eux-mêmes victimes.
22:11Là, encore une fois,
22:12avec condamnation
22:12au passage
22:13de l'autorité judiciaire.
22:1450% d'entre eux
22:16sont passés
22:16par l'aide sociale
22:17à l'enfance.
22:1750% d'entre eux.
22:20Donc, quand on parle
22:20de générosité
22:21toute la journée,
22:22de c'est notre honneur,
22:23il y a quand même
22:24des chiffres
22:24qui devraient nous mobiliser
22:25de manière assez urgente.
22:28Il y a deux profils
22:28parmi ces agresseurs.
22:30Un, ce qu'ils appellent
22:31les agresseurs
22:31en bande organisée.
22:32Donc là,
22:32c'est la volonté de puissance
22:33par le viol,
22:35en l'occurrence,
22:36et des profils
22:36psychopathologiques.
22:38Et il y a une donnée
22:38qui est par tous
22:39soulignée,
22:40c'est l'exposition
22:41massive à la pornographie
22:42de plus en plus jeune
22:44qui induit
22:44un rapport à la sexualité
22:45absolument désordonnée
22:47et parfois
22:48qui s'exerce
22:49dans une toute puissance
22:50et une violence
22:51absolument ignoble.
22:53Il y a des détails
22:53mais c'est inimaginable.
22:55Vraiment.
22:56Merci beaucoup Charlotte
22:58pour ces précisions
22:59et ces informations.
23:01On va recevoir
23:03maintenant accueillir
23:04Emmanuel Hirsch
23:04puisqu'on parle aussi
23:06de ces sujets.
23:07Mathieu, vous le disiez
23:07tout à l'heure,
23:08les sujets dont on ne parle pas
23:09que la politique efface.
23:12On va en parler
23:12justement de la fin de vie
23:14par exemple.
23:15Emmanuel Hirsch,
23:15bonsoir, merci.
23:16Installez-vous,
23:17vous êtes professeur
23:18émérite d'éthique médicale
23:19à l'université Paris-Saclay,
23:21cofondateur du collectif
23:22démocratie, éthique et solidarité.
23:25Nous avions déjà reçu,
23:27vous publiez,
23:28aux éditions du CERR,
23:29un essai majeur,
23:31euthanasie,
23:31le dernier acte,
23:32une éthique des renoncements,
23:34un texte pour comprendre
23:36ce qui demain
23:37engagera chacun d'entre nous.
23:39Alors on le disait
23:40tout à l'heure,
23:41alors que les débats budgétaires
23:43dominent la scène politique,
23:44le débat sur la fin de vie
23:45qui devait se tenir au Sénat
23:47a été reporté.
23:49Un report d'autant plus décevant,
23:51on peut le dire peut-être,
23:52Emmanuel Hirsch,
23:53que l'on attendait des sénateurs,
23:55une évolution du texte
23:56peut-être plus sage,
23:57plus équilibrée,
23:58une évolution peut-être plus humaine.
24:00Est-ce que vous êtes déçu
24:00de ce report ?
24:02D'abord, merci de l'invitation.
24:03Et vous avez vu que le titre
24:04ne correspond pas uniquement
24:05à l'actualité fin de vie,
24:07mais à l'actualité politique.
24:08Tout à fait.
24:08Parce que le dernier acte
24:10et l'éthique du renoncement,
24:11on le vit depuis des mois.
24:13Et on se demande
24:14à quoi véritablement
24:15on va aboutir.
24:16Et ce que j'ai essayé
24:18de faire valoir,
24:19et vous le faites au quotidien
24:20dans cette émission,
24:22c'est les valeurs d'humanité,
24:24les valeurs de société
24:24qui sont engagées aujourd'hui.
24:26Alors c'est bien
24:26de trouver des compromis
24:27ou des compromissions
24:28pour arriver à ce qu'une apparence
24:30d'unité nationale
24:32subsiste à une crise
24:34qui est un calvaire
24:35pour les gens
24:35qui sont sur le terrain
24:36et qui sont en situation
24:37de vulnérabilité.
24:38Je parle à des personnes,
24:40et je parle notamment
24:40au quotidien des personnes
24:42qui sont dans des situations
24:43de handicap,
24:43qui ont créé récemment
24:44ce collectif Les Éligibles,
24:46puisqu'ils ont l'impression
24:47que depuis le 27 mai,
24:49depuis le vote,
24:50en première lecture
24:50de la loi sur la fin de vie,
24:52ils ont une cible
24:52derrière le dos,
24:54qu'ils sont déjà
24:54dans des vulnérabilités
24:55quotidiennes
24:56pour vivre,
24:57quelquefois pour survivre,
24:59et comme reflet du politique
25:01que la préoccupation
25:01de savoir dans quelles conditions
25:03ils vont mourir.
25:04Et puis les personnes
25:05qui sont atteintes
25:05de maladies chroniques,
25:07où ils étaient présents
25:08dans les débats
25:08ces dernières semaines,
25:10pas un parlementaire
25:11n'a évoqué ces questions
25:12et ces enjeux
25:12qui sont fondamentaux.
25:14C'est ce qui fait une société,
25:15c'est notre identité,
25:16c'est ce à quoi on est attaché.
25:17On entend aussi
25:18la présidente
25:19de l'Assemblée nationale
25:20qui devrait s'occuper
25:21en Yveline
25:22de l'unité
25:23de soins palliatifs
25:24d'Oudan,
25:24puisqu'elle est députée
25:25qui est en train de fermer.
25:27Et cette présidente
25:28de l'Assemblée nationale
25:29considère que sa priorité politique
25:31c'est d'une part
25:32d'avoir une loi
25:33sur la fin de vie,
25:34comme si c'était vraiment
25:35notre priorité à nous tous,
25:36alors que nous
25:37on est plutôt pour une loi
25:37pour la vie,
25:38pour la vie de la démocratie.
25:40Et puis un deuxième temps,
25:41elle nous a fait hier le coup
25:42de nous parler
25:43de la transmission
25:44intergénérationnelle.
25:46Comment on en parlera
25:46à la guerre royale ?
25:47Et pourquoi c'est un scandale ?
25:48Pourquoi ?
25:49Parce que moi qui vais
25:49dans les EHPAD,
25:50moi qui rencontre au quotidien
25:51des personnes
25:52qui sont des personnes âgées,
25:54qui ont à être
25:55confronté à un dilemme.
25:56Comment j'aime mes proches ?
25:57Comment j'aime mes enfants ?
25:59Comment je vais transmettre
26:00quelque chose
26:01que j'ai acquis
26:02à travers un travail
26:03qui a de la valeur,
26:04qui a de la signification
26:05qui fait partie
26:05de notre patrimoine ?
26:06Et entendre cette insulte
26:08par une personnalité politique
26:09qui apparemment
26:10ne connaît pas
26:11la réalité des choses
26:12parce qu'on ne peut pas dire
26:13dans une démocratie
26:14qu'il y a des équilibres.
26:16On ne peut pas remettre en cause
26:18la dignité et les valeurs
26:19auxquelles les personnes
26:20sont attachées.
26:21Donc on a l'impression
26:21d'un système de déconstruction
26:23et effectivement
26:24au Sénat
26:25faute d'avoir
26:27effectivement la possibilité
26:28puisqu'il y a d'autres urgences
26:29il va falloir parler
26:30de retraite
26:31et puis aussi
26:32de tout ce qui est
26:33financement
26:34du budget et autres
26:35donc on a déporté
26:36de quelques semaines
26:38mais logiquement
26:39entre le 20 et le 27 octobre
26:40on devait avoir
26:41le dernier acte
26:43puisqu'on parle
26:43de le dernier acte
26:44qui était bradé.
26:46Et donc je pense que
26:47et ce n'est pas uniquement
26:48la question de la fin de vie
26:49ce n'est pas la question
26:50de l'euthanasie
26:50du suicide assisté
26:51c'est la question de comment
26:53le bien-vue, la société
26:54ce que vous dites au quotidien
26:56c'est-à-dire
26:57comment les personnes
26:58attendent de notre part
26:59un signal qui les rassure
27:00ils attendent
27:02la confiance
27:03ils attendent aussi
27:04la fraternité
27:05et ces mots
27:06que j'entends au quotidien
27:08qui sont dits
27:08ou non dits
27:09ces mots
27:10ont disparu
27:11sont une insulte
27:12qu'on fait
27:13vous le dites souvent
27:14d'une autre manière que moi
27:15moi je ne suis pas
27:16dans votre registre
27:17mais vous le dites souvent ici
27:18c'est une insulte
27:19faite à ce que l'on est
27:20à notre histoire
27:21à notre identité
27:22aux valeurs qui font société
27:23Emmanuel Hirsch
27:24qu'est-ce que vous répondez
27:25ce soir à Olivier Falornay
27:26qui dans Libération
27:27dit qu'il appelle
27:28à un référendum
27:29sur la fin de vie
27:30il dit justement
27:30on a reporté
27:33ce texte au Sénat
27:34j'appelle à un référendum
27:35d'abord pour moi
27:36Olivier Falornay
27:37est une personnalité politique
27:38c'est un élu
27:39il a le droit
27:40d'avoir ses positions
27:41quand on voit
27:42ce qu'on a fait
27:43de la loi
27:43sur la fin de vie
27:44c'est-à-dire
27:45un modèle
27:46que d'autres pays
27:47d'une certaine manière
27:48ont mis des années
27:49à faire aboutir
27:51d'une certaine manière
27:52quand on voit
27:52l'inconsistance
27:53des règles
27:54d'encadrement
27:55quand on voit
27:56les conséquences
27:56déjà que ça
27:57sur les soignants
27:58il ne faut pas oublier
28:00qu'aujourd'hui
28:00les soignants
28:01sont dans
28:01des soignants
28:02par voie totale
28:03il n'y a pas
28:03de réponse politique
28:04qui permette vraiment
28:05à l'hôpital
28:06aux services publics
28:06mais aussi
28:07aux médico-socials
28:08d'exister
28:08c'est-à-dire
28:09tous sont en résistance
28:11tous se donnent d'eux-mêmes
28:11et on ajoute
28:12à leur souffrance
28:13comme c'était une urgence
28:15les dilemmes
28:16auxquels ils veulent
28:16être confrontés demain
28:17c'est-à-dire
28:18qu'ils auront un devoir
28:19d'apporter l'assistance
28:21à la mort
28:21à des personnes
28:22ce que je veux dire
28:23par rapport
28:24à la réalité d'aujourd'hui
28:25je rejoins souvent
28:27quand je vous écoute
28:28vos points de vue
28:29mon obsession
28:30c'est pas la loi
28:31sur la fin de vie
28:32c'est l'éthique
28:33d'une société
28:34et d'une éthique
28:35d'une société
28:36dont on sait
28:37que les plus vulnérables
28:38ils attendent surtout
28:39le sentiment
28:40de notre part
28:41qu'ils existent parmi nous
28:42qu'ils ont une place
28:42une reconnaissance
28:43ils sont stupéfaits
28:46et j'allais dire
28:46amoindris
28:47indignés
28:48par le débat politique
28:49qui n'a pas fait
28:50la moindre place
28:51à ces considérations
28:52et donc
28:53dans l'ouvrage
28:54que j'ai sorti
28:55je parle des renoncements
28:56et pas uniquement
28:56des renoncements
28:57des politiques
28:57je parle aussi
28:59des renoncements
28:59des personnes
29:00qui sont imbues
29:01d'autorité
29:01en matière d'éthique
29:02parce que
29:03si on a cette loi
29:04aujourd'hui
29:04c'est bien parce
29:05qu'elle a été cautionnée
29:06d'un point de vue éthique
29:07et donc je dis
29:08mais je le dis
29:09avec modestie
29:09avec humilité
29:10comme citoyen
29:12aujourd'hui
29:12qui est sur le terrain
29:13j'ai envie d'être
29:14parmi ceux
29:15qui défendent
29:16les valeurs
29:17auxquelles on est attaché
29:18c'est ça mon message
29:19et vous voyez
29:20dans ce que j'exprime
29:22c'est Emmanuel Hirsch
29:23qui vous parle
29:24imaginez le nombre
29:24d'Emmanuel Hirsch
29:25qui sont dans ma position
29:26mais on avait reçu
29:28Louis Bouffard
29:28qui a créé
29:30les éligibles
29:30mais il n'y a pas
29:32que les personnes
29:33en situation de handicap
29:34au secours
29:35aidez-nous
29:36on existe
29:36il y a une société aussi
29:37celle des proches
29:39il y a 10 millions de proches
29:40aujourd'hui
29:41à part en parler
29:42d'une manière un petit peu
29:43générale
29:44ou générique
29:44à part être dans les pétitions
29:46de principe
29:46qu'est-ce qu'on fait concrètement
29:47qu'est-ce qu'on fait concrètement
29:49également
29:49des personnes qui veulent
29:50rester au domicile
29:51malgré une dépendance
29:52c'est-à-dire
29:53toutes ces politiques
29:53qui ne sont pas uniquement
29:55des questions de financement
29:56c'est des questions de choix
29:57des questions d'arbitrage
29:59donc je dis
30:00merci de m'inviter
30:01peut-être qu'on trouvera
30:02un peu excessif
30:03et qu'on trouvera
30:04que je ne suis pas
30:04je suis un citoyen
30:05qui est indigné
30:07avec un I majuscule
30:08par rapport à la dérision
30:10d'un certain nombre
30:10de débats
30:11par rapport à un certain
30:12nombre de compromissions
30:13dont les gens
30:15qui sont les plus vulnérables
30:16voient à quel point
30:17ça les défigure
30:18ça les exclut
30:19ça les mutile
30:20ça les exclut
30:22de ce qui est
30:22notre démocratie
30:23et je termine
30:24sur un point
30:25qui me paraît important
30:25j'ai toujours appris
30:27en matière d'éthique
30:28plus une personne
30:29est vulnérable
30:29plus on a d'obligations
30:31à nos égards
30:31à leur égard
30:32quelles sont les obligations
30:33aujourd'hui
30:34des parlementaires
30:35dans leur choix
30:35par rapport à ces personnes
30:36Emmanuel Hirsch
30:37ce n'est pas la première fois
30:38que vous venez
30:39sur notre plateau
30:39mais je vous sens
30:41particulièrement
30:42remontée
30:43et indignée ce soir
30:44une dernière question
30:45de la part de Charlotte Dornelas
30:46oui vous disiez
30:48qu'en effet
30:48le texte devait être examiné
30:50rapidement
30:51et en urgence
30:52par le Sénat
30:52ce ne sera plus le cas
30:54du coup j'imagine
30:54est-ce que vous avez
30:55une idée de ce calendrier
30:56est-ce que ce n'est pas souhaitable
30:57qu'au moins le temps
30:58soit pris
30:59d'un véritable débat
31:00au Sénat
31:01et de retour à l'Assemblée
31:02au minimum
31:02moi j'observe
31:03en tant que citoyen
31:04tout ce qui se passe
31:05de manière subreptiste
31:06tous ces calculs
31:08dès lors que c'est un totem
31:09pas uniquement
31:10pour monsieur Falorni
31:11pour le président
31:11de la République aussi
31:12c'était emblématique
31:13de son gouvernement
31:15en tous les cas
31:15de son mandat aujourd'hui
31:17alors c'est triste
31:19de dire que
31:19une loi sur l'euthanasie
31:21est emblématique
31:21de ce que la Russie
31:22du politique aujourd'hui
31:23est d'un président de la République
31:24donc moi ce que je crains
31:25voilà
31:26ce que je crains
31:27c'est que ça nous reviendra
31:28dans le cadre des compromis
31:30puisque les gens ont dit
31:32la présidente de l'Assemblée nationale
31:33et un certain nombre de politiques
31:34là on nous a parlé
31:35effectivement des retraites
31:37on nous a parlé
31:38de madame
31:38je dis de madame Zuckman
31:40je me permets juste un point
31:41on nous parle de la taxe Zuckman
31:43Elisabeth Zuckman
31:44que j'ai connue
31:45qui était la grand-mère
31:46a été une des personnels
31:48c'est plus fabuleux
31:49c'est un médecin
31:49qui a développé
31:50toute la politique
31:51du polyhandicap
31:52je voulais juste
31:52me permettre
31:53de lui rendre un hommage
31:54tout ça pour dire
31:55pour conclure
31:55par rapport à votre question
31:56je crois qu'il faut être vigilant
31:58il ne faut pas être naïf
31:59il est évident
32:00que dans les arbitrages
32:01notamment économiques
32:02cette loi fin de vie
32:03retrouvera son actualité
32:05et on la verra
32:05on ne sait pas tout
32:07de ce qui se négocie aujourd'hui
32:08dans les calculs
32:09dans les combines
32:10et j'allais dire
32:11dans les compromissions
32:11c'est pour ça
32:12que j'ai cette véhémence
32:13merci beaucoup
32:15Emmanuel Léonchette
32:16d'être venu
32:17sur ce plateau
32:18à crier
32:18pour ceux
32:19qu'on n'entend pas
32:20justement
32:21derrière toutes ces
32:22tombouilles politiques
32:24merci infiniment
32:25pour votre présence
32:26on va continuer
32:27je vous laisse libre
32:28de rester avec nous
32:29de partir
32:29mais on va continuer
32:30avec Gabriel Cluzel
32:31puisque vous avez évoqué
32:33justement la présidence
32:34de l'Assemblée nationale
32:35Gabriel Cluzel
32:36c'est un sujet
32:37sur lequel on va revenir
32:39avec vous
32:39qui a beaucoup fait parler
32:40pour Yael Bourne-Piv
32:42et l'héritage
32:43le truc
32:44qui vous tombe
32:45du ciel
32:46il y a un moment
32:47où cela suffit
32:48voilà ces mots
32:49pourquoi l'argent
32:50des successions
32:51pourrait être
32:52la prochaine cible
32:53pour tenter de combler
32:54le tonneau
32:55des Danaïdes
32:56de la dette
32:57écoutez
32:58il n'a pas pu vous échapper
33:00que le gouvernement
33:00cherche de l'argent
33:01partout
33:01il furette
33:02il cherche dans les bas de laine
33:04sous les matelas
33:05et Yael Bourne-Piv
33:07elle a une idée
33:08cette idée
33:09c'est un peu un tic
33:09un toc
33:10une manie
33:11une marotte
33:12parce que ce n'est pas
33:12la première fois
33:13elle revient régulièrement
33:15là-dessus
33:15donc déjà
33:16en septembre dernier
33:18elle affirmait
33:19vouloir faire bouger
33:20la fiscalité
33:21sur les hauts patrimoines
33:22vous savez le problème
33:23c'est qu'on ne sait jamais
33:24très bien
33:25ce qu'est un haut patrimoine
33:26la question
33:27elle est sur le qualificatif
33:29et puis hier
33:30donc elle est repartie
33:31à l'assaut
33:32elle a dit
33:32il faut taxer davantage
33:34les héritages
33:34elle parle notamment
33:35des héritages en rebond
33:37qui passent d'une génération
33:38à une autre
33:39elle dit
33:40vous savez c'est le truc
33:40qui tombe du ciel
33:41il y a un moment
33:42où ça suffit
33:43elle rajoute même
33:44ce n'est pas sain
33:45alors Yael Bourne-Piv
33:47ne le sait peut-être pas
33:48mais elle est devenue LFI
33:49puisque c'est
33:51peu ou prou
33:52la théorie développée
33:53par cette économiste
33:54d'extrême gauche
33:55qui a beaucoup contribué
33:56au programme économique
33:57de LFI
33:57qui s'appelle Thomas Piketty
33:58qui s'appelle Thomas Piketty
34:00cette réflexion
34:01a beaucoup fait réagir
34:03d'ailleurs on l'a vu
34:03aussi avec Emmanuel Lierge
34:05pourquoi Gabrielle ?
34:06alors déjà je pense
34:06par le temps méprisant
34:08parce que le truc
34:10voyez
34:10le truc qui vous tombe
34:12du ciel
34:13c'est la sueur
34:14sur le front
34:15de feu vos parents
34:16ou grands-parents
34:17alors oui
34:19ça vous tombe du ciel
34:20les croyants
34:20le pensent aussi
34:21parce qu'ils sont là-haut
34:22mais c'est vrai
34:24que ça a quelque chose
34:24de professement choquant
34:25j'ai été frappée
34:26par la réflexion sur X
34:28d'un professeur
34:29d'université de Rouen
34:30spécialiste en fiscalité
34:32qui s'appelle Frédéric Doué
34:33je ne le reconnaissais pas
34:34mais il a eu cette phrase
34:35lapidaire
34:36pour commenter cela
34:37j'irai taxer sur vos tombes
34:40vous savez
34:40par référence
34:41à cette phrase
34:42de Boris Vion
34:42j'irai
34:43cracher sur vos tombes
34:45et c'est vrai que
34:45la similitude
34:47est assez frappante
34:48Eric Ciotti
34:49lui parle d'impôt
34:50sur la mort
34:51et même Julien Courbet
34:53et ça rejoint tout à fait
34:54ce que vous avez dit
34:54a réagi sur X
34:56il a dit
34:57ma maman
34:58qui avait la maladie
34:58d'Alzheimer
34:59on le voit
34:59durant les rares moments
35:01de lucidité
35:01donc il s'adresse vraiment
35:02à Yael Brunpivet
35:03qu'elle avait
35:04n'avait qu'une obsession
35:05savoir s'il y avait
35:06un peu d'argent
35:06sur son compte
35:07pour ses enfants
35:08taxez-moi sur mon gros salaire
35:10c'est plus juste
35:10pas la transmission
35:12donc vous voyez
35:13que ça a été
35:13vraiment très très fort
35:15une émotion
35:16comme si on faisait mal
35:17à nos anciens
35:18au point que
35:19Yael Brunpivet
35:20a été obligée
35:20de se justifier
35:21sur LinkedIn
35:22elle a fait
35:23un long post
35:24elle dit
35:24je ne prétends
35:26là m'occuper
35:27que des super héritages
35:28mais c'est toujours pareil
35:28c'est où le super
35:29ça commence où
35:30parce qu'on connaît
35:31un petit peu le refrain
35:32on nous l'a déjà chanté
35:33vous savez c'est au moment
35:33de la CSG
35:34on pose le principe
35:35du curseur
35:36puis après on le déplace
35:37doucement
35:38et ça passe crème
35:40elle prétend aussi parler
35:42des héritages rebonds
35:43accumulés au fil des générations
35:44mais la sédimentation
35:45au fil des générations
35:46elle n'est pas choquante
35:48c'est pas du vol
35:50et il est normal
35:50que chaque génération
35:51ait un petit peu envie
35:53de mettre sa pierre
35:53à l'édifice
35:54pour permettre
35:55à ses enfants
35:56de grimper
35:57de comment dire
36:00de progresser
36:02dans la vie
36:02alors c'est vrai
36:04que ça a paru
36:04spécialement hypocrite
36:06si je puis me permettre
36:08parce que
36:08Yael Brunpivet
36:09vous voyez
36:09c'est pas un mystère
36:10elle est même
36:10conseillère municipale
36:11donc elle habite
36:12le Vésiné
36:13vous savez
36:13le Vésiné
36:14dans le département
36:15des Yvelines
36:16c'est la ville
36:17qui est réputée
36:19c'est le parisien
36:20qu'il écrit
36:21la plus bourgeoise
36:22vous voyez
36:23c'est là
36:23où il y a
36:24le revenu fiscal
36:26des ménages
36:26par département
36:27le plus élevé
36:28plus que Saint-Germain
36:29en lait
36:29plus que Versailles
36:30c'est très beau
36:31et le parisien décrit ça
36:32il y a des espaces verts
36:33des jolis
36:34des hôtels particuliers
36:3619ème
36:36des résidences de luxe
36:37et c'est très bien
36:38c'est parfait
36:39elle a le droit
36:39et elle fait ça
36:40pour ses enfants
36:41vous savez
36:41elle est mère de familles
36:42nombreuses
36:42et elle a raison
36:43comme toutes les bonnes mères
36:44elle a envie
36:45d'offrir du confort
36:46à ses enfants
36:47mais vous savez
36:47du point de vue
36:48de Durdieu
36:48les enfants
36:49de Yael Brunpivet
36:50ce sont des héritiers
36:51mais c'est pas un crime
36:51mais ce sont des héritiers
36:54donc c'est pour ça
36:56que
36:56comment peut-elle
36:59refuser
36:59que d'autres parents
37:01aient envie aussi
37:02de faire bénéficier
37:04d'un héritage
37:04parfois d'un héritage
37:06petit
37:06mais néanmoins
37:06d'un héritage
37:07leurs enfants
37:08et petits-enfants
37:09et pourtant
37:10on demande aux générations
37:11âgées
37:12plus aisées
37:13de donner
37:14aux plus jeunes
37:15est-ce que la succession
37:16c'est pas ça ?
37:17Oui c'est ça qui est un peu paradoxal
37:19parce que vous vous souvenez
37:19François Béraud avait dit
37:20je demande
37:21aux boomers
37:22de m'aider
37:23à aider
37:24les jeunes générations
37:25mais c'est le principe
37:26de la succession
37:27c'est le fameux ruissellement
37:28d'Emmanuel Macron
37:29c'est que la génération
37:30des boomers
37:31et bien dans les
37:31dans les prochaines années
37:33elle finira par donner
37:34aux générations
37:36suivantes
37:37et même
37:38on pourrait dire
37:39que pour accélérer
37:39cet échange
37:40il faudrait faciliter
37:41supprimer les droits
37:42de succession
37:42facilitant encore plus
37:44la transmission
37:44du vivant
37:45à des enfants
37:46à des petits-enfants
37:46voilà
37:47ça permettrait
37:48là de faciliter
37:50ce transfert
37:51et on se dit
37:52mais c'est quoi
37:53ce paradoxe ?
37:54En fait on ne résout
37:55cette aporique
37:56en modifiant
37:56l'hypothèse de base
37:57en fait c'est pas
37:58l'effort que l'on demande
37:59aux boomers
38:00c'est pas pour enrichir
38:02ou aider
38:03ou aider leurs propres
38:04descendants
38:04c'est pas ça
38:05parce que
38:06en fait ça servira
38:07à ce tonneau
38:08des dataïdes
38:09dont nous parlions
38:10en début d'émission
38:11par exemple
38:12pour rester dans l'actualité
38:13c'est 2 milliards
38:14que coûte l'accord
38:15franco-algérien
38:16il faut bien trouver
38:17l'argent
38:18quelque part
38:19et que sondage
38:21après sondage
38:21les français
38:21soient très opposés
38:23vous savez
38:23c'est vraiment
38:24extrêmement fort
38:2577%
38:26c'est un point justifié
38:2784%
38:29souhaitent que les parents
38:29transmettent
38:30le plus de patrimoine
38:31possible à leurs enfants
38:32et bien n'y fait rien
38:33même quand on leur dit
38:34mais vous regardez
38:34en Italie
38:35il n'y a quasiment
38:35pas de droit de succession
38:36c'est un pays
38:38qui est en train
38:38de se relever
38:39donc visiblement
38:40il n'est pas là le sujet
38:41et bien là non plus
38:43ça n'y fait rien
38:43parce que
38:44c'est idéologique
38:46et ce qui est fou
38:48c'est que l'argent
38:49autour duquel
38:50finalement
38:51les vautours
38:51de l'Etat tournent
38:52et bien il a été
38:53déjà imposé
38:54c'est l'impôt sur le revenu
38:55puis les droits de mutation
38:58en cas d'immobilier
38:59donc c'est un impôt
39:00sur l'impôt
39:00sur l'impôt
39:01c'est une espèce
39:01d'impôt au cube
39:02donc vous voyez
39:03Yael Brunpivet dit
39:05il y a un moment
39:05où ça suffit
39:06c'est peut-être là
39:07et là il y a un moment
39:07où ça suffit
39:08de fait
39:08imposer sur l'imposition
39:10c'est très
39:12très injuste
39:14et paradoxalement
39:15c'est en général
39:16pas les plus fortunés
39:18vous voyez
39:18qui sont très taxés
39:20ou en tout cas
39:21pour lesquels
39:22non si
39:22les très fortunés
39:24sont taxés
39:25mais c'est parfois
39:25pour les moins fortunés
39:27que la succession
39:28est la plus déchirante
39:29je vais vous expliquer
39:29pourquoi
39:30parce que les plus fortunés
39:31souvent ils ont un patrimoine
39:32équilibré
39:32donc ils ont de l'immobilier
39:33puis ils ont des valeurs
39:34mobilières
39:34puis ils ont des liquidités
39:35alors que les moins fortunés
39:38il y a une maison
39:39qui est l'oeuvre de la vie
39:40des parents
39:41et pour les enfants
39:42il n'y a pas moyen
39:43avec des liquidités
39:44ou des valeurs mobilières
39:45de payer les droits
39:47de succession
39:48tout simplement
39:48donc souvent ils sont obligés
39:49de la vendre
39:50cette maison
39:51dans laquelle ils ont grandi
39:52et la mort dans l'âme
39:53et il faut quand même
39:54se rendre compte
39:55pour conclure
39:55que la philosophie
39:56quand même
39:57de cet héritage matériel
39:58elle vaut pour
39:59tous les héritages
40:01la France
40:02elle a été construite
40:03préservée
40:04dans ses mœurs
40:05ses frontières
40:07ses contours
40:08bref
40:09au prix du sang
40:10et de la sueur
40:10par nos ancêtres
40:11et on nous explique
40:12toute la sainte journée
40:14que cela
40:14ne nous donne
40:16aucun droit
40:17de propriété
40:18finalement
40:18sur cette France
40:19qu'ont construit
40:20nos ancêtres
40:22nos aïeux
40:22ceux qui nous ont précédés
40:23il faut que nous
40:24nous rentrions ça
40:24dans la tête
40:25merci beaucoup
40:26Gabriel Cluzel
40:27peut-être Emmanuel Herge
40:28comme vous êtes encore
40:28avec nous
40:29un dernier mot
40:29une réaction
40:30peut-être à cette chronique
40:31de Gabriel Cluzel
40:32puisque vous avez évoqué
40:33ce sujet
40:33je la trouve remarquable
40:35moi qui vis dans les EHPAD
40:36je vais d'EHPAD
40:37en EHPAD
40:37c'est ce que les gens disent
40:39j'ai dû abandonner
40:40mon domicile
40:41et pour payer l'EHPAD
40:43même s'il y a des évolutions
40:44législatives
40:45j'ai dû renoncer
40:46à mon studio
40:47à mon appartement
40:47qu'est-ce que je laisse
40:49que m'image
40:50à mes enfants
40:51à mes petits-enfants
40:52mais je dis aussi
40:53il y a le côté sacrificiel
40:55de personnes âgées
40:57qui soutiennent
40:58des familles
40:59parce que le père
41:00est au chômage
41:01parce que le petit-fils
41:01a des problèmes
41:02etc
41:02ça fait partie
41:04de notre patrimoine
41:05ça fait partie
41:05de notre tradition
41:06ça fait partie aussi
41:07de ce qui nous rend fiers
41:08de faire partie
41:09dans une société
41:10si c'est pour tout
41:11dilapider
41:11d'une certaine manière
41:12avec un autoritarisme
41:14qui monte à quel point
41:15on est déconnecté
41:16du réel
41:16moi je m'insurge
41:18merci beaucoup
41:20Emmanuel Hirsch
41:21d'avoir été avec nous
41:22dans cette émission
41:23merci pour votre regard
41:24Gabriel Cluzel
41:26on va parler d'un sujet
41:27enfin vous
41:28avec les mousquetaires
41:29d'un sujet
41:29avec Lucas
41:31souvenez-vous
41:32alors beaucoup d'entre vous
41:33vous aviez demandé
41:34alors mais qu'est-ce qui devient
41:35Lucas
41:36vous savez ce jeune
41:38qui avait
41:3918 ans
41:40qu'on avait eu
41:41en ligne
41:42le voilà
41:42en ligne
41:43qui voulait sauver
41:43la ferme de son grand-père
41:45rappelez-nous le contexte
41:46Gabriel
41:47et on va demander à Lucas
41:49sa réaction
41:49parce qu'on a une bonne nouvelle
41:50à vous apprendre
41:50il faut bien qu'il y ait
41:52quelques bonnes nouvelles
41:53en ce moment
41:54donc il est en ligne
41:55il pourra dire
41:55si je raconte des bêtises
41:57mais pour résumer
41:58en juin dernier
42:00donc
42:00Lucas
42:01avait décidé
42:02de
42:03racheter
42:04la ferme
42:05de ses aïeux
42:06notamment de ses grands-parents
42:07que divers revers de fortune
42:09empêchaient eux-mêmes
42:11de racheter cette ferme
42:12ils étaient même menacés
42:13d'expulsion
42:14s'il y avait une vente
42:16et donc
42:17Lucas voulait vraiment
42:19avoir ce projet
42:19après la fin de ses études
42:21et donc les paysans
42:22les agriculteurs
42:23autour de lui
42:24qui ont vraiment
42:24des vraies valeurs
42:26de solidarité
42:26de transmission
42:27s'étaient un peu mis d'accord
42:29en disant
42:29on ne surenchérira pas
42:31quand cette vente aura lieu
42:33au moment de la vente
42:34aux enchères à Agin
42:35il y avait aussi
42:37la chambre d'agriculture
42:38qui avait missionné
42:39la SAFER
42:40vous savez la chambre d'agriculture
42:41de son coin
42:42c'est la coordination rurale
42:43qui est majoritaire
42:43donc ils avaient vraiment
42:44travaillé
42:45parce que pour eux
42:45c'est important
42:46pour que ce jeune
42:47puisse reprendre
42:48la ferme de ses grands-parents
42:49et puis
42:50la vente s'était faite
42:52à un bas prix
42:52pour lui permettre de racheter
42:53et puis
42:54il y a eu une semaine de délai
42:55et au cours de la semaine
42:56s'était présenté
42:57un acheteur
42:58qui avait surenchéri
42:59donc faisant tout
43:00capoter
43:01si j'ose dire
43:02alors finalement
43:03cet acheteur avait dit
43:04bon
43:04moi je ne savais pas
43:05moi je me retire
43:06etc
43:06sauf que ce n'était
43:07plus possible
43:08et donc
43:10il y a eu une nouvelle vente
43:12qui s'est passée
43:12aujourd'hui
43:13alors c'est une bonne nouvelle
43:16parce que
43:17Lucas va pouvoir
43:18acheter cette ferme
43:19il y a quand même
43:19un surenchérisseur
43:20je ne sais pas comment on appelle ça
43:21ou un enchérisseur
43:22c'est très simple
43:22il y a un surenchérisseur
43:23qui s'est présenté
43:26qui a fait monter
43:27les enchères
43:27à 115 000 euros
43:28alors qu'on aurait pu
43:29vendre l'affaire
43:30elle aurait pu être vendue
43:31à Lucas
43:31pour 12 000 euros
43:32lui permettant
43:32d'utiliser
43:33l'argent de la cagnotte
43:35parce qu'il faut parler
43:35de la cagnotte
43:36ailleurs
43:37mais néanmoins
43:37ça lui permet
43:39de racheter cette ferme
43:40moi je crois
43:40qu'il est important
43:41quand même de le dire
43:42parce que
43:42tous les téléspectateurs
43:43enfin beaucoup
43:45je ne sais pas
43:46de CNews
43:48avaient été émus
43:48et s'étaient mobilisés
43:50nous on avait suivi
43:51la cagnotte
43:52elle s'était envolée
43:53après son passage
43:54on avait demandé
43:55donc je crois
43:56qu'il faut vraiment dire
43:56merci
43:57les téléspectateurs
43:59de CNews
44:00nous avaient réussi
44:01à sauver Lucas
44:01par hasard
44:02à Lucas
44:03d'ailleurs
44:03s'il avait une cagnotte
44:04oui c'est vous
44:05qui aviez eu l'idée
44:06exactement
44:07bonsoir Lucas
44:08comment allez-vous
44:09ce soir ?
44:11on va me quitter le roi
44:12donc vous êtes
44:16on voit le montant
44:17de la cagnotte
44:18là si j'arrive
44:19à 132
44:21133 000
44:23alors est-ce que
44:24vous êtes enfin heureux
44:25soulagé
44:26après tous ces rebondissements
44:27mon cher Lucas
44:28après ce soutien
44:29des téléspectateurs
44:30qui vous ont soutenu
44:32avec cette cagnotte ?
44:34bien sûr
44:35bien sûr
44:35mais après
44:36je suis content
44:38parce que j'ai réussi
44:39à recevoir
44:39l'exploitation
44:41des grands-parents
44:41j'ai mon rêve
44:44d'agriculteur
44:46au continu
44:47mais bon
44:48il y a quelqu'un
44:49
44:49qui est venu
44:51me casser les pieds
44:52et puis moi
44:56on a montré les dents
44:57et puis l'avocate
44:58elle a eu peur
44:58et puis elle a dit
44:59elle a fait son ordre
45:00à 110
45:01mon avocat
45:02il a dit 15
45:03et elle a compris
45:05qu'en fait
45:05la propriété
45:06elle était quoi à moi
45:07et pour elle
45:07et du coup
45:09elle a fermé
45:10son classeur
45:10tous ses cahiers
45:11et puis elle a fait
45:11une tête de grime
45:12je crois qu'on ne sait pas
45:15qui c'est
45:16ce qu'il y avait
45:16la finale
45:17excellent
45:20en tout cas
45:20Lucas
45:21on tenait absolument
45:22à vous avoir
45:23parce que les spectateurs
45:24demandaient de vos nouvelles
45:25régulièrement
45:25alors
45:26qu'est-ce que
45:27vous devenez
45:28on vous encourage
45:29on vous embrasse
45:30on vous félicite
45:31bravo
45:32d'avoir tenu bon
45:33pour sauver
45:34la ferme
45:35et d'être
45:35ce symbole
45:36de la transmission
45:37dont on parle
45:38dans cette émission
45:38ce symbole
45:39du patrimoine
45:40on parlait de la transmission
45:41il y a quelques instants
45:42et ça fait le lien
45:43directement avec
45:44notre sujet suivant
45:46merci beaucoup Lucas
45:46je vous embrasse
45:47bonne fin de journée
45:48et bonne chance
45:50voilà
45:50et avec
45:52Nicolas Pagnol
45:54c'est marrant
45:55je vous ai vu sourire
45:56à l'accent
45:58de Lucas
45:59oui ou non
46:00alors
46:00je le trouve tellement
46:01tellement bien
46:02il est heureux
46:03on sent que
46:04voilà la transmission
46:06c'est important
46:07il va pouvoir reprendre
46:08cette ferme familiale
46:09c'est la vie
46:10c'est la vie
46:11alors Nicolas Pagnol
46:12le film d'animation
46:14Marcel et Monsieur Pagnol
46:16est sorti hier
46:17au cinéma
46:18il ravive la mémoire
46:19d'un géant
46:20de nos lettres
46:21et de nos collines
46:22Marcel Pagnol
46:23est réalisé par
46:25Sylvain Chomet
46:26ce premier biopic
46:27qui s'accre un pionnier
46:28du cinéma parlant
46:30et un amoureux éternel
46:31de la langue française
46:32alors c'est
46:33Marc Menand
46:34qui est à côté de vous
46:35qui vous posera
46:36des questions
46:37sur ce film
46:37qui est sorti hier
46:38on est très très très
46:40honoré de vos accueilleurs
46:41ce soir Nicolas Pagnol
46:42un film pour parler
46:43de la langue
46:44un film pour parler
46:45de l'enchantement
46:46un film pour parler
46:47de la joie
46:48un film pour évoquer
46:49le bonheur
46:50alors tout à l'heure
46:51il fait une figure
46:52de grimace
46:53c'est quand même
46:53extraordinaire
46:54c'est digne de Pagnol
46:56et alors
46:58il y a tout ça
46:58dans ce livre
46:59quand on lit
47:00les critiques du monde
47:01de libération
47:02ils sont là
47:04mais ces gens
47:04n'ont rien compris
47:05au bonheur
47:06de vivre
47:07ce qu'a apporté
47:08Pagnol
47:09à l'époque
47:10à des populations
47:12entières
47:12au-delà de la France
47:13c'est-à-dire que
47:15dans ces films
47:16il y a
47:18cette joie
47:19qui emporte
47:21par le verbe
47:22grâce au verbe
47:22c'est le champion
47:23de la langue
47:24et à trois ans
47:26son père découvre
47:28qu'il sait déjà lire
47:29tout seul
47:29oui tout à fait
47:31oui oui oui
47:31que dire après
47:32une telle présentation
47:33effectivement pour moi
47:35Marcel Pagnol
47:37enfin mon grand-père
47:37je l'appelle Marcel
47:39c'est un amoureux
47:41de la culture française
47:42un amoureux
47:42de l'histoire de France
47:43un amoureux
47:44de la langue
47:45et surtout
47:46on parle souvent
47:47de Provence
47:47alors la Provence
47:48c'est le décor
47:49de ses oeuvres
47:50mais son vrai sujet
47:52c'est l'âme humaine
47:53et il nous parle
47:55de tout ce qui nous relie
47:56dans notre humanité
47:57ce qu'il y a
47:59de plus beau
47:59dans l'humanité
48:00parce que même
48:01les petites vacheries
48:02elles sont inscrites
48:04dans la gaieté
48:05sont les petites
48:06contrariétés
48:07mais allez
48:08ça s'arrange
48:08avec un petit verre
48:09en coin de table
48:10c'est formidable
48:11mais non
48:13en plus il voit pas Marc
48:17on peut s'égayer
48:19d'un verre d'eau
48:20c'est le bonheur
48:21mais ce que je trouve
48:23formidable
48:24c'est qu'aujourd'hui
48:25dans la sinistrose
48:26la vie qui est
48:28comme une gang
48:29de faire rejaillir
48:30ce personnage
48:31avec ceux
48:32qui l'avaient créé
48:33ses héros
48:34oui c'est un aventurier
48:36Marcel Pagnol
48:36qui a traversé
48:37le 20ème siècle
48:38le monde théâtral
48:39les débuts du cinéma parlant
48:41qu'il va porter
48:42au pinacle
48:43et puis ensuite
48:44la littérature
48:46mais vous l'avez dit
48:46il aime ses personnages
48:48il aime les autres
48:49il avait dit
48:50si j'avais été peintre
48:51je n'aurais fait
48:51que des portraits
48:52c'est vraiment
48:53l'homme qui l'intéresse
48:54et puis notre relation
48:56et puis voilà
48:56il nous parle
48:57de comment nous pouvons
48:58vivre ensemble
48:59il y a le curé
49:00face à l'instituteur
49:01mais il ne les juge pas
49:03en fait il a beaucoup
49:04de respect pour l'instituteur
49:05beaucoup de tendresse
49:06pour le curé
49:06et beaucoup de tendresse
49:08aussi pour tout ce petit peu
49:10mais c'est une leçon de vie
49:11pour les politiques
49:11aujourd'hui
49:12c'est à dire que
49:13on a
49:15des différences
49:16forcément
49:16mais à un instant donné
49:18les âmes doivent se rencontrer
49:20un minimum de compassion
49:22un minimum
49:24d'honnêteté
49:24d'honnêteté
49:26et de sincérité
49:27c'est ça qui apparaît
49:28dans le film
49:28et dans le livre
49:29c'est ça
49:29c'est le monde
49:30que Marcel nous présente
49:32qui commence avec Topaz
49:33qui est une charge
49:34très violente
49:35sur la corruption
49:37la prévarication
49:37et après
49:38comme quoi
49:39on n'invente rien
49:40à grand pouvoir
49:43grande corruption
49:43c'est de César
49:45mais voilà
49:46mais Marcel
49:47jamais ne juge
49:48parce qu'il connaît
49:48nos petits défauts
49:49nos grands travers
49:50et à partir du moment
49:51il penge
49:52qui que vous soyez
49:53à partir du moment
49:54où vous voulez le bien
49:55où vous vous dévoilez
49:57tel que vous êtes
49:58il n'y a pas de raison
49:59que les choses
50:00se passent mal
50:00il n'y a aucune raison
50:01que nous nous tapions dessus
50:02mais de faire jaillir ça
50:05aujourd'hui
50:06est-ce que les gamins
50:07pour beaucoup
50:08apparemment
50:09en dépression
50:10quand ils vont se retrouver
50:11devant cette authenticité
50:14est-ce qu'ils ne vont pas
50:15là avoir le ressort
50:16pour essayer de
50:18se relancer
50:19dans l'existence
50:19est-ce que c'est un peu
50:20le but ?
50:21oui
50:21il n'y a pas de nostalgie
50:23il n'y a pas
50:24beaucoup de nostalgie
50:25dans ce film
50:25c'est l'histoire
50:26d'un self-made man
50:27qui tombe
50:28qui se relève
50:29qui crée
50:30avec des drames terribles
50:31bien sûr
50:31il perd une de ses enfants
50:34son frère
50:35sa fille
50:35sa maman a 15 ans
50:37si les enfants
50:40devaient retenir quelque chose
50:41les jeunes de ce film
50:43c'est que tout est possible
50:44à partir du moment
50:45où l'on croit
50:45dans ses rêves
50:46où l'on ne baisse pas les bras
50:48où l'on travaille
50:49surtout qu'on n'écoute pas
50:51les gens qui vous disent
50:52que c'est impossible
50:53oui c'est possible
50:54tout est possible
50:55il faut y croire
50:55et il faut s'en donner
50:56les moyens
50:57il faut se lever le matin
50:59on voit des extraits
51:00de ce film
51:01voilà
51:01Marcel et monsieur Pagnole
51:03qui est sorti hier
51:04au cinéma
51:05alors on sort
51:06à la pétanque
51:08avec les boules
51:09alors dernière question
51:14Nicolas Pagnole
51:16pourquoi aujourd'hui
51:19des enfants
51:21des adultes
51:22des français
51:22doivent aller voir ce film
51:24parce que c'est un film
51:25qui fait du bien
51:26c'est un film
51:27qui fait du bien
51:28sur tout ce qu'on vient de dire
51:29on y retrouve
51:32la magnifique langue
51:33de Pagnole
51:34on y retrouve
51:34des anecdotes
51:36croustillantes
51:36à mourir de rire
51:37les enfants peuvent y trouver
51:38leur compte
51:39et les adultes aussi
51:40parce qu'il y a
51:41plusieurs leçons
51:42et c'est cela
51:42une grande oeuvre
51:43et c'est ce qu'a fait
51:43Sylvain Chomé
51:44et surtout j'ai envie de dire
51:45la poésie de ce film
51:47Sylvain Chomé
51:48est un immense poète
51:49poète
51:49comme Marcel Pagnole
51:50sans poésie
51:51sans mots
51:52il n'y a pas de possibilité
51:53de s'enchanter
51:54n'oubliez pas ça
51:55tous ceux qui défendent
51:57la langue inclusive
51:58voilà
51:59pour vous batailler
52:00merci beaucoup
52:02merci
52:03bravo
52:03merci à vous
52:04merci beaucoup Nicolas Pagnole
52:06d'être avec nous
52:06restez avec nous
52:07pour la dernière chronique
52:08de cette émission
52:10Mathieu Bocoté
52:10voudrait-on cesser
52:11de parler d'immigration
52:13que le sujet
52:14toujours se réinvente
52:16dans la vie publique
52:17l'histoire
52:17de l'observatoire
52:18pardon
52:19de l'immigration
52:19et de la démographie
52:20notait ainsi
52:21hier
52:22que selon l'INSEE
52:2331% des naissances
52:24enregistrées en France
52:25sur l'année 2024
52:27ont été issus
52:28d'au moins un parent
52:29né hors de l'Union Européenne
52:32en quoi cela
52:33devrait nous interpeller
52:35parce que derrière
52:37les statistiques
52:38derrière les chiffres
52:40qui en tant que tels
52:40nous en disent
52:41beaucoup sur la réalité
52:42derrière ces statistiques
52:44nous sommes témoins
52:45d'un changement
52:46culturel et démographique
52:49en temps réel tel
52:50qu'en l'espace
52:51d'une ou deux générations
52:52cela changera complètement
52:54le visage de la France
52:55j'entends par là
52:56la culture de la France
52:57j'entends par là
52:58l'identité de la France
52:59donc derrière ça
53:00qu'est-ce que ça nous dit
53:00ça nous dit en fait
53:01que la France aujourd'hui
53:02bon c'est géographiquement
53:04un pays européen
53:05mais à l'échelle
53:07de quoi
53:07une quarantaine d'années
53:0850 ans
53:09ça pourrait être
53:10un pays géographiquement
53:11européen
53:11mais culturellement
53:13du sud de la Méditerranée
53:16dans ses différentes composantes
53:17religieusement musulman
53:19et tout ça
53:20on nous dirait ensuite
53:21c'est la France
53:22la France demeure
53:23la France change
53:23non
53:23quand vous changez de culture
53:25de langue
53:25d'identité
53:26de mémoire
53:27tout ça
53:27vous changez tout simplement
53:28vous n'êtes plus le même
53:29vous êtes tout autre chose
53:30et c'est ce que disent
53:31ces statistiques
53:31et je voulais en parler
53:33aujourd'hui pour une raison simple
53:33c'est que ça fait écho
53:34au débat d'hier
53:35dont on a parlé
53:35à propos des patriotes
53:37pour la diversité
53:38alors pourquoi je vais en parler
53:39parce que
53:40c'est la question
53:41c'est qu'est-ce qui fait un peuple
53:42qu'est-ce qui fait un peuple
53:43finalement
53:43est-ce qu'un peuple
53:44c'est un territoire
53:45une administration
53:47des valeurs
53:49une
53:50à la rigueur
53:51on ajoutera à tout cela
53:51un drapeau
53:52et on dira
53:53puisqu'il y a la continuité
53:54du drapeau
53:54et bien
53:55le reste est secondaire
53:57ou est-ce qu'un peuple
53:58un pays
53:58est-ce que c'est
53:59justement
54:00une population
54:00inscrite dans la durée
54:02inscrite dans l'histoire
54:04avec une mémoire
54:05une population
54:06à laquelle on peut s'assimiler
54:07une population
54:08qui a une mémoire longue
54:09une population
54:10qui sait dire nous
54:11à travers les âges
54:12une population
54:13qui a le sens
54:13de l'enracinement
54:14est-ce qu'un pays
54:16donc c'est deux conceptions
54:17qui aujourd'hui
54:18objectivement
54:19je suis obligé de le dire
54:20mais s'affrontent
54:21soit vous avez
54:22un territoire
54:23avec des valeurs républicaines
54:25et vous plantez un drapeau
54:26en disant à tout le monde
54:27si vous aimez le drapeau
54:28le reste ne compte pas
54:29soit vous avez un pays
54:30qui est un organisme
54:31vivant en fait
54:32qui est un organisme vivant
54:33et parce que vous assimilez
54:34à ce pays
54:35et bien là vous pouvez
54:36le rejoindre
54:37quelle que soit votre origine
54:38comme on le disait hier
54:39mais il y a un lien ici
54:40quand on voit
54:41de telles statistiques
54:42des naissances étrangères
54:43dans un contexte
54:44dans un contexte
54:45où la machine à assimiler
54:46ne fonctionne plus
54:47j'entendais hier
54:49un homme politique
54:49sur lequel je reviendrai
54:50dans un instant
54:51le ministre de l'intérieur
54:52je crois
54:52dire
54:53l'assimilation commence peut-être
54:55à moins bien se passer
54:56mais c'est une blague
54:57la machine à assimiler
55:00est brisée
55:01depuis 40 ans
55:02au moins
55:02et aujourd'hui
55:03tout juste
55:04on dirait
55:04que ça commence
55:05à mal se passer
55:07c'est absolument tragique
55:08et j'ajoute une chose
55:09qui me semble importante
55:10quand on décide
55:11de ne plus parler de peuple
55:12on dit
55:12il y a des valeurs
55:13il y a une nation
55:14strictement civique
55:15juridique
55:15administrative
55:16il y a une république
55:16quand on chasse
55:17le substantiel
55:18quand on oublie
55:19le peuple français
55:20dans son histoire
55:20ses mœurs
55:21sa culture
55:21son visage
55:22mais à la fin
55:23le résultat
55:23c'est qu'on va parler
55:24de race
55:24plutôt
55:24parce que les gens
55:25vont vouloir retrouver
55:26une identité forte
55:27et si vous sacrifiez
55:28l'identité nationale
55:29inscrite dans la durée
55:30les mœurs
55:31la continuité
55:32des âges
55:32et vous sacrifiez tout
55:34à la fin
55:34les gens vont vouloir
55:35une identité forte
55:36ils n'auront que la race
55:37comme référence
55:37et là ça va être
55:38véritable foutoir
55:39pour tout le monde
55:40une véritable désagrégation
55:41du pays
55:41sous le signe
55:42d'une guerre civile
55:42ne disant pas son nom
55:43le débat politique
55:45ne s'est-il pas ouvert
55:46à cette réalité
55:47ces derniers mois
55:48vous avez raison de le dire
55:49et c'est l'héritage
55:50de Bruno Retailleau
55:50politiquement
55:51il faut le dire
55:51l'héritage intellectuel
55:52de Zemmour
55:53à Retailleau
55:53on pourra nommer plusieurs
55:54mais Retailleau
55:55au gouvernement
55:55a parlé de submersion
55:57démographique
55:57il a parlé de cette réalité
55:58François Bérou
55:59l'a fait aussi
55:59deux observations hier
56:01Laurent Nunez
56:02j'en parlais
56:02dit il ne faut pas
56:03parler de submersion
56:04migratoire
56:04il faut être prudent
56:05avec le vocabulaire
56:06ne parlons pas
56:07de submersion migratoire
56:08parlons de valeur
56:09républicaine
56:09autrement dit
56:10ne parlons pas du réel
56:11et parlons plutôt
56:12du substitut idéologique
56:13ne parlons pas du réel
56:14et des dérangeants
56:15et ce matin
56:16je crois
56:16oui c'est Gilles Platret
56:17le verre qu'on a reçu ici
56:18d'ailleurs
56:18un ancien LR
56:19qui aujourd'hui est d'hiver droite
56:20qui dit dans sa ville
56:21il s'inquiète lui
56:22d'une ville
56:23sous le signe
56:23de la ségrégation ethnique
56:24d'une ville
56:25où chacun finalement
56:26se chasserait
56:26une impossible cohabitation
56:28il parle d'épuration ethnique
56:30dans sa ville
56:30la formule est forte
56:31sans le moindre doute
56:32que se passe-t-il
56:33les deux journalistes
56:34qui sont là devant lui
56:35sont en pensant
56:35vous ne pouvez pas
56:36utiliser de tels termes
56:37c'est choquant
56:38c'est très choquant
56:39on ne peut pas utiliser
56:40ces mots
56:40et Platret dit
56:41bon instant
56:41j'utilise ces mots
56:42parce qu'ils me semblent
56:43être les bons
56:44et la journaliste
56:46lui dit
56:46la journaliste
56:48non non
56:48c'est notre fierté
56:49qu'on ne puisse pas aussi
56:50utiliser de tels mots
56:51le réel ne passera pas
56:53encore une fois
56:53merci beaucoup
56:55Nicolas Pagnol
56:55c'était un honneur
56:56de vous avoir reçu
56:57courez vite
56:59voir ce film
57:00Marcel et M. Pagnol
57:01La France
57:02l'histoire
57:03le patrimoine
57:04merci encore d'être là
57:05excellente suite de programme
57:07Pascal pour l'heure des produits
57:08et M. Pagnol
57:10la France
57:11l'histoire
57:12l'histoire
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