00:00Tech & Co, la quotidienne sur BFM Business.
00:06Et j'accueille tout de suite mon premier invité, David Carvalho. Bonjour.
00:10Bonjour.
00:10Vous êtes le directeur général de L2 Concept, c'est un bureau d'études basé à Sofia Antipolis.
00:17Et David, vous n'êtes pas venu seul, vous êtes ici à Dubaï pour présenter votre robot, votre drone terrestre.
00:23Il s'appelle Alf. Alors pour ceux qui nous suivent en radio, ça ressemble un petit peu à une trottinette mais sans le guidon.
00:29C'est à trois roues, alors présentez-nous Alf.
00:31Alors Alf, finalement, vient de l'idée de penser le futur du transport.
00:37On travaille déjà avec des constructeurs dans l'industrie plus traditionnelle comme Lexus, Toyota, Renault.
00:44Vous êtes un ancien justement d'ailleurs de l'industrie auto, vous avez travaillé pour un grand carrossier, c'est ça ?
00:48Pilinfarina, exactement.
00:50Et on voit bien que le futur de la mobilité, c'est les robots.
00:53On voit l'explosion de l'intelligence artificielle et à un moment donné, on a envie de cohabiter avec eux.
00:57Et il y a les fantasmes aussi, des dessins animés, des films de science-fiction.
01:03Et on voulait incarner un peu cette IA dans les objets de mobilité du quotidien et c'est pour ça qu'Alf est né.
01:08Alors vous avez choisi de ne pas faire un robot humanoïde finalement comme tout le monde, mais un robot de mobilité.
01:14Concrètement, il sert à quoi ? Donnez-nous des exemples.
01:17Alors c'est vrai qu'on voulait incarner une intelligence artificielle, mais j'ai travaillé chez Orange.
01:22Et on a vu qu'une technologie qui parle est un peu en compétition avec l'humain et donc difficilement acceptée.
01:27Donc on voulait être plus rapport à un animal, un animal qu'on peut éduquer, on peut apprendre des choses,
01:33où on crée un relationnel plus affectif avec lui.
01:36Et c'est vraiment l'idée de Half.
01:37On fait la moitié de la plateforme, c'est-à-dire qu'on veut ouvrir à toutes les industries la possibilité de créer des usages différents de la mobilité.
01:44Ça peut être une machine pour intégrer une pharmacie par exemple ou un distributeur de boissons.
01:52Ça peut être aussi une citerne pour faire des arrosages des espaces verts.
01:56Ça peut être aussi de la surveillance de sites un peu sensibles.
01:59Ça peut être aussi du transport de personnes, de marchandises, de matériel.
02:03Alors transport de personnes, je le précise pour ceux qui nous suivent en télévision.
02:06Ça c'est une maquette, ce n'est pas la taille du robot.
02:09Le robot en vrai, il fait quelle taille à peu près ?
02:12À peu près 1m20 de large, un peu comme une amie de Citroën, un petit peu plus long.
02:15C'est à peu près le gavari.
02:18Ok, d'accord.
02:19Et vous êtes ici à Dubaï du coup pour vendre ce robot.
02:22Pourquoi vous avez choisi de le présenter à Dubaï et pas sur un salon français,
02:25parce que vous êtes une entreprise française ?
02:27Alors on a exposé il y a quelques mois à Paris, à Vivatech.
02:31Et c'est là qu'on a rencontré Hawaitech, vous avez déjà interrogé ici avec Raphaël.
02:35Oui, Hawaitech, c'est la start-up avec qui vous développez ce robot
02:37et qui justement apporte l'intelligence artificielle dans ce robot.
02:40On va en parler dans un instant.
02:41Exactement.
02:42Donc du coup, grâce à Hawaitech, on peut aussi rendre autonome ce robot,
02:47ce qui donne toute une dimension en termes d'usage,
02:50qui colle pas mal avec l'ambition des Émirats ici à développer sur le plan urbain
02:54des nouveaux territoires, être aussi à explorer, à expérimenter de nouvelles solutions.
03:00Et voilà, venir ici à Dubaï, c'est aussi participer à cette dynamique.
03:03Et grâce finalement aux différents sponsorings des acteurs ici qui nous sont faits venir,
03:09comme Rising Sud, comme la région Sud aussi, de pouvoir montrer notre savoir-faire et de développer des synergies.
03:15Alors pour le marché émiratif, vous pensez que ce robot, c'est quoi sa fonction principale pour ce marché ?
03:21Ce robot, c'est-à-dire qu'il est all by wire, c'est-à-dire qu'on peut s'affranchir d'un pilotage purement humain,
03:28on peut le superviser, ce qui fait qu'on peut développer des capacités de transport silencieux.
03:33Et par exemple, on a discuté avec un élu ici de Dubaï et il y a la possibilité d'opérer des services pendant la nuit,
03:42pendant que tout le monde dort et de fermer certains espaces comme des marchés pour les piétons
03:46et de pouvoir apporter, de transporter de la marchandise, d'apporter de l'eau, de faire des arrosages
03:52et tout ça en mode silencieux pendant la nuit.
03:55D'accord. Ce robot, vous dites qu'il écoute à la voix, c'est ça ?
04:00En fait, il est autonome et on peut le piloter à la voix, mais je crois qu'on peut aussi le piloter avec des gestes, non ?
04:05Oui.
04:05C'est pour ça que vous parliez d'animal de compagnie tout à l'heure.
04:08Exactement. La révolution qui arrive en ce moment, c'est des nouvelles puces qui ne sont plus des puces
04:13où on programme avec un script, donc qui est programmé et qui est exécuté.
04:17L'idée là, c'est de mettre des modèles, des nouveaux modèles d'intelligence artificielle
04:21et qui ont la capacité de prendre des décisions.
04:24Et aussi, sur le plan cognitif, de nous reconnaître, de reconnaître des gestes, la parole, bien sûr,
04:28comme on le voit avec ChatGPT. Donc là, en fait, on est en train de créer un véritable personnage
04:33avec une personnalité. Et ce qu'on a fait ici sur le half, on lui a développé un faciès
04:38pour avoir de l'expressivité et donc d'avoir une dynamique émotionnelle engagée,
04:43un peu comme un animal de compagnie. On sait s'il est bien, s'il est fatigué,
04:46s'il comprend ce qu'on lui dit, s'il nous reconnaît. C'est toute cette logique qu'on veut développer psychologique.
04:50Et comment il peut nous reconnaître ? Parce qu'il n'y a pas de caméras ?
04:52Si, il y a des caméras.
04:53Ah, il y a des caméras embarquées, d'accord.
04:55On a tout un setup dessus avec des caméras, des lidars, des différents types, même de l'ultrason.
05:03Donc, il est complètement sensible à son environnement.
05:06Et donc, cette sensibilité, on doit la mettre dans un contexte, dans une expérience.
05:10Et donc, du coup, on peut vraiment créer une personnalité à l'objet.
05:13Il est prêt ou pas ? Vous êtes prêt à le vendre aujourd'hui ou il est encore en phase de test ?
05:17Alors, on a fait un prototype. On en a même fait deux, mais ça coûte extrêmement cher.
05:22Ça coûte combien ?
05:24Alors, en faire un comme ça, ça coûte dans les 200 à 300 000 euros.
05:28Le robot ?
05:29Oui, le robot. Et l'idée, c'est de faire une production de masse.
05:33Si on arrive à 1 000 robots…
05:33Pour faire des économies d'échelle ?
05:35Oui, c'est ça, exactement.
05:36Quand on arrive à 1 000 robots par an, on descend déjà à 40, 45 000 euros.
05:40Si on en fait 5 000, on descend à 10, 15 000 euros.
05:43Et si on en fait plus de 10 000 par an, on arrive à 7 000 euros.
05:46Ce qui est complètement raisonnable pour un objet comme celui-là.
05:48Oui, ça reste raisonnable, c'est vrai.
05:50Écoutez, merci. Merci, David Carvalho, directeur général de L2 Concept, à l'origine du robot ALF.