Papin aux PME, Geffray à l'Éducation : les politiques désavouées ?

Sud Radio

il y a 1 jour

Avec Jean-Rémi Girard (président du Syndicat national des lycées collèges) et Julien Leclercq (chef d'entreprise, auteur de "Recherche (désespérément) salariés" aux éditions Fayard)

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-10-13##

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Patrick Roger.

00:05Il est 7h11, une ouverture des personnalités de la société civile dans ce nouveau gouvernement.

00:13Il y en a plusieurs, huit précisément, dont deux dont on va parler en fait à l'instant.

00:21Serge Papin, l'ancien patron des Super-U, qui est lui ministre des PME.

00:26Et puis un autre, beaucoup plus discret, qui travaille depuis un certain temps à l'éducation nationale, DRH, etc.

00:33Il s'occupait de beaucoup de choses.

00:36Il a travaillé aussi avec François Bayrou, c'est Édouard Geffray.

00:39Alors, deux réactions à chaud dans les deux secteurs, avec, dans un instant, Jean-Rémi Girard,

00:46qui est président du syndicat national des lycées et collèges, pour savoir ce qu'il pense d'Édouard Geffray.

00:51Et dans un premier temps, un patron aussi, Julien Leclerc, un chef d'entreprise, auteur de recherche désespérément salarié,

00:58sur Serge Papin, j'allais dire patron, bah oui, quasiment patron, ministre des PME.

01:06Bonjour Julien Leclerc.

01:07Bonjour Patrick, bonjour à tous.

01:09Bon, qu'est-ce que vous en pensez ? Un patron, c'est une bonne idée ou pas ?

01:13Oui, bien sûr. De toute façon, à chaque fois qu'il y a une ouverture à la société civile,

01:16je trouve que c'est une bonne idée, parce que ça veut dire que c'est des gens qui viennent pas du même sérail,

01:20pas forcément des très grandes écoles, donc c'est un mélange des genres qui va plutôt bien.

01:26Puis là, en plus, il y a un casting intéressant, parce que c'est un patron atypique.

01:30Oui, c'est vrai.

01:31C'est quelqu'un qui a démarré manutentionnaire, donc il sait ce que c'est que de trimer,

01:36il connaît l'entreprise, il connaît le terrain,

01:38et puis c'est un patron qui est assez progressiste, qui est réputé pour ça,

01:43qui est vraiment engagé sur les sujets sociaux, sur les sujets environnementaux.

01:48Il gérait une structure coopérative, donc a priori, il sait ce que c'est que faire un compromis,

01:51ce qui n'est pas trop mal en ce moment,

01:53et à qui on a reproché, c'est assez marrant, d'être un idéaliste.

01:59Ça aussi, c'est pas mal, ça veut dire qu'il a des idées.

02:00Je trouve que, vu le contexte, c'est plutôt bien aussi qu'il y ait quelqu'un qui ait des idées.

02:05Bon, reste à savoir s'il pourra tout mettre en œuvre,

02:09mais vous appréciez plutôt, quoi, d'avoir quelqu'un qui ne vient pas des sphères technocratiques,

02:16mais du terrain, quoi, hein, Julien Leclerc ?

02:17Il en faut, mais c'est le mélange qui est intéressant, quoi.

02:21Souvent, on peut leur reprocher, ils viennent tous des mêmes écoles,

02:23ils ont tous les mêmes cursus, ils se connaissent depuis très longtemps,

02:26et ça, c'est pénible, on n'en veut plus, quoi.

02:28Donc, d'avoir un mélange des genres et des gens qui connaissent le terrain,

02:32notamment sur le sujet de l'entreprise,

02:33vous les entendez parfois parler d'entreprise,

02:35ils n'ont jamais mis les pieds, c'est hyper insupportable.

02:38Je fais une toute petite incise, vous allez en parler juste après,

02:40moi, je trouve que le hasard a voulu que j'aie travaillé avec Édouard Geffray,

02:43quand il était dégesco à l'éducation nationale,

02:46et j'ai trouvé aussi quelqu'un, pour le coup, très brillant,

02:49et avec qui c'était assez facile de bosser.

02:51Je suis curieux de savoir ce que votre invité d'après va dire.

02:54Restez avec nous.

02:55Jean-Rémi Girard, vous êtes président du syndicat national des lycées et collèges, bonjour.

03:00Bonjour.

03:01Bon, vous avez entendu la petite réflexion de Julien Leclerc.

03:04Il dit, j'ai travaillé avec lui, il était plutôt assez facile à travailler.

03:09Alors, c'est un diplômé de Sciences Po, au fonctionnaire,

03:12bon connaisseur de l'éducation nationale,

03:14il a été DRH au ministère de l'éducation nationale,

03:17avant d'être le directeur général de l'enseignement scolaire,

03:21le numéro 2 du ministère.

03:22Comment vous réagissez à chaud, vous, à cette nomination ?

03:26Bon, alors, ça fait le xième ministre de l'éducation nationale,

03:30donc c'est déjà compliqué de réagir à chaud.

03:32Oui, c'est vrai.

03:33Parce qu'on les voit défiler, on n'a pas le temps de s'attacher,

03:37j'ai envie de vous dire.

03:39Alors, bon, au moins celui-là, on le connaît.

03:41C'est une différence par rapport au précédent,

03:44qui n'avait quand même pas grand lien pour beaucoup d'entre eux avec l'éducation.

03:48Lui, il connaît les dossiers.

03:51Alors, c'est le seul directeur général de l'enseignement scolaire

03:54qui n'a pas été enseignant de ces 40 dernières années.

03:57On n'est pas sur un profil de la maison, j'ai envie de dire.

04:02Humainement, c'est quelqu'un avec qui, effectivement, on peut discuter.

04:07Maintenant, quelle marge de manœuvre il va avoir ?

04:10Quel poids politique aussi, sur des arbitrages budgétaires ?

04:13C'est quand même très important pour l'éducation nationale,

04:15de savoir à quelle sauce on va être mangé dans le prochain budget.

04:19Donc, s'il reste, j'ai envie de vous dire, on pourra dialoguer.

04:23Je ne sais pas s'il y aura grand-chose sur la table pour autant.

04:26Oui, bon.

04:27Non, mais c'est vrai.

04:27Dans les deux cas de figure, c'est s'il reste, si ce gouvernement, tiens,

04:30ce qui n'est pas du tout garanti.

04:32Mais si vous avez, tous les deux,

04:33si vous aviez une priorité à demander à chaque ministre,

04:38vous, Jean-Rémi Girard, au ministre de l'Éducation, à Édouard Geffray,

04:43ce serait quoi ?

04:44C'est des mesures pour stopper la crise d'attractivité du ministère.

04:50Donc, c'est des mesures de revalorisation de salaire et de conditions de travail.

04:53On n'arrive plus à recruter des enseignants ou des accompagnants d'élèves

04:57en situation de handicap aujourd'hui.

04:59Si on est en crise, donc il faut résorber cette crise,

05:02on n'en prend pas le chemin avec les discussions budgétaires qu'on risque d'avoir.

05:06Oui, oui, ça c'est bien vrai.

05:10Julien Leclerc, de votre côté, de la part de Serge Papin, vous attendez quoi ?

05:15Ministre des PME ?

05:16Évitez tous les clichés.

05:19C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on parlera d'entreprise,

05:20rappelez que le tissu économique français, il est composé à 99% de TPE et de PME,

05:25de petites boîtes.

05:26Si j'attends une chose d'un ministre, c'est qu'il évite

05:30toutes les portes ouvertes stupides qu'ont plus lieu d'être.

05:33Donc voilà, on évite les clichés.

05:35Maintenant, vous avez raison d'en parler à 7h du matin,

05:37parce que peut-être qu'à 10h, ils ne sont plus là.

05:39Non, quand même pas.

05:41Je pense qu'ils seront encore là cet après-midi.

05:43Je ne sais pas si en revanche...

05:45Vous êtes un grand optimiste.

05:46Non, mais il va y avoir quand même une passation de pouvoir.

05:49Vous avez vu, son micro, etc., ça va être quelque chose de très sobre, très rapide.

05:54peut-être un peu comme leur passage au gouvernement.

05:59Déjà, l'une des premières choses, c'est qu'il a fallu les convaincre

06:02pour venir sur un gouvernement qui est très fragile.

06:06Donc ils ont accepté cette mission.

06:09On va leur laisser le bénéfice, pas du doute, comme on dit dans les procès,

06:14mais le bénéfice de cette nomination et de cet espoir.

06:18Merci en tout cas à tous les deux d'avoir été avec nous ce matin

06:21pour commenter ce nouveau gouvernement.

06:24En tout cas, c'est deux personnalités de la société civile.

06:28Je rappelle qu'il y en a quelques autres,

06:29comme le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,

06:32qui a été nommé à l'intérieur,

06:33ou encore l'ancien patron de la SNCF,

06:35Jean-Pierre Farandou,

06:37qui lui devient ministre du Travail.

06:40Merci.

06:41Merci.

06:42Merci.

06:43Merci.

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