00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:07Il est 7h41, les patrons, les chefs d'entreprise, comme beaucoup de salariés, interpellent Emmanuel Macron pour lui dire
00:14« Mais attendez, où va-t-on ? Que va-t-il se passer ? »
00:17Nous sommes avec Laurent Wronski, patron de PME, directeur d'Hervor, une entreprise qui compte une cinquantaine de salariés,
00:26secrétaire général de Croissance Plus, une association d'entrepreneurs.
00:30Laurent Wronski, bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Comme beaucoup de chefs d'entreprise, vous êtes assez inquiet et vous avez du mal à voir ce qui peut se passer demain.
00:42Et on le sait, les entreprises et les marchés n'aiment pas l'incertitude.
00:48Quel est votre sentiment ce matin ?
00:51Je voudrais simplement préciser que tout ce qui se passe actuellement en France intervient au plus mauvais moment,
01:00au niveau international, au niveau de l'économie mondiale et au niveau de la géopolitique.
01:06On a déjà, si vous voulez, le risque massif d'avoir un décrochage économique mondial sous l'effet d'une politique commerciale américaine extrêmement agressive
01:16et le risque d'une déferlante de produits chinois.
01:19Et comme si ça ne suffisait pas, on a également des risques politiques majeurs, le retour de la guerre en Europe, la guerre au Moyen-Orient.
01:27Donc on a déjà un niveau d'incertitude en dehors des petits problèmes purement hexagonaux et du cirque actuel qui est déjà, si vous voulez, maximum.
01:35Donc la dernière chose dont on avait besoin en plus, par rapport à ces éléments qui sont très difficiles à gérer pour la plupart des entreprises,
01:46c'est d'avoir des problèmes qui ne touchent finalement que notre pays.
01:50Oui, parce qu'il y a cette situation internationale que vous avez décrite.
01:54Et puis en France, on manque de cadres, ou alors on en a trop.
01:59D'ailleurs, ce que disait tout à l'heure quelqu'un, on a trop de normes, etc.
02:03Déjà, ça paralyse des secteurs.
02:04C'était le cas de l'immobilier.
02:06Vous, dans le cas des entreprises et avec l'ensemble de l'association des entrepreneurs,
02:13vous avez du mal peut-être à avoir de nouvelles commandes,
02:19à savoir ce qu'il faut faire, vous-même investir, parce que vous ne savez pas à quelle sauce vous allez être mangé.
02:25C'est ça, en quelque sorte, non ?
02:28Alors déjà, si vous voulez, sur le cadre, oui, je pense que la France est quand même, si vous voulez, championne en Europe de la surtransposition.
02:36Il y a plus de cadres que de tableaux.
02:38Mais ça, ce n'est pas un phénomène qui est un phénomène récent.
02:40C'est un phénomène qui ne fait que s'accroître au fil des ans.
02:44Ce qu'il faut bien voir, c'est qu'aujourd'hui, ce n'est pas juste le fait de ne pas avoir de visibilité,
02:50parce que depuis le Covid, le champ de vision s'est considérablement réduit.
02:55C'est que vous avez aujourd'hui des risques de décrochage économique qui sont absolument majeurs.
03:02Ce qui veut dire que c'est sans doute pour certains le plus mauvais moment pour charger la barre,
03:07c'est-à-dire investir, embaucher du personnel.
03:10Mais c'est également, si vous voulez, à la croisée des chemins,
03:14où les challenges n'ont jamais été aussi importants,
03:16avec la transition climatique, l'émergence dans les entreprises de l'intelligence artificielle.
03:23Donc, on est dans ce moment politico-économique,
03:27qui est un moment très solennel,
03:29où nous devons investir pour l'avenir,
03:31parce que clairement, il y a des tendances qui émergent, je viens d'en parler,
03:34mais vous avez des risques de décrochage économique majeurs.
03:38Parce que le problème, c'est que les agents économiques,
03:41quand ils sont dans cet état où on voit que finalement, tout change toutes les semaines,
03:48se disent, finalement, je préfère épargner que prendre des risques.
03:51Et j'en veux pour preuve,
03:52le prix de l'or, qui est quelque part un petit peu l'indice de la peur,
03:56pulvérise les records.
03:58Vous avez en France une épargne qui est extrêmement pléthorique,
04:02ça veut dire que les gens n'ont pas confiance en l'avenir.
04:04Oui, c'est ça.
04:06Si vous aviez Emmanuel Macron en face de vous,
04:08et que vous aviez 30 secondes pour lui passer un message,
04:11qu'est-ce que vous lui diriez, Laurent Wonsky ?
04:14Je vais vous dire, je pense vraiment que
04:16M. Macron n'est pas, s'il voulait, Mandrake le magicien.
04:20C'est-à-dire qu'il ne faut pas croire que c'est lui qui décide de tout.
04:23Il a décidé de beaucoup de choses, quand même, depuis quelques années.
04:27On est absolument d'accord.
04:30Vraiment, je m'interroge aujourd'hui sur ses capacités réelles
04:34à l'instant T de marge de manœuvre,
04:35parce qu'il doit gérer un Parlement
04:38dont il est quelque part à l'origine, avec la dissolution,
04:41où il n'y a plus de majorité.
04:43Donc vous êtes dans un bateau, qui est dans une tempête,
04:45et il n'y a plus de capitaine, et il n'y a plus de gouvernail.
04:48Donc vraiment, je ne sais pas quoi lui dire.
04:51Ah bah oui, d'accord.
04:53Non mais c'est vrai.
04:56De prendre une décision, de rester, de partir, d'y soudre,
05:00oui.
05:02Écoutez, je pense qu'aujourd'hui,
05:04je pense que de toute façon, c'est pour ça que
05:06vous pouvez nommer tous les premiers ministres que vous voulez,
05:10de toute façon, il n'y a pas de majorité au Parlement.
05:12Donc, dans cet état de fait,
05:15soit vous continuez à changer de premier ministre
05:17toutes les semaines, et on va arriver péniblement
05:19à l'échéance électorale de 2027,
05:22où il va y avoir une espèce de master reset,
05:24soit vous prenez le taureau par les cônes,
05:26et puis, je dirais, vous faites les dissolutions
05:28et les dimissions maintenant.
05:29Oui, oui, voilà, c'est ça.
05:30Merci en tout cas.
05:31Voilà, c'est la seule chose.
05:32Oui, oui.
05:32Merci Laurent Wonski, patron de PME,
05:35Airvor, c'est une cinquantaine de salariés.
05:37Je crois que vous êtes dans le secteur
05:39de la fabrique des compresseurs d'air.
05:40Je le dis au passage, ce n'est pas de la pub,
05:42mais je le dis parce que vous prenez la parole,
05:44et vous êtes secrétaire général de Croissance Plus,
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