Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Avec Alfred de Montesquiou et Catherine Alvaresse

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SUD_RADIO_MEDIA-2025-11-18##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:0010h midi, Sud Radio Média, Jean-Marie Bordry, Gilles Ganzman.
00:05Bonjour Gilles Ganzman.
00:06Bonjour Jean-Marie Bordry.
00:08Hier on retombait en enfance, aujourd'hui on replonge dans l'histoire.
00:10La vraie histoire et avec ce qui nous permet d'avoir un recul sur ce que l'on vit actuellement aussi sur notre époque, c'est la force de ce documentaire.
00:18Exactement, on va parler du procès, d'un procès historique, peut-être celui qui a le plus marqué l'histoire d'ailleurs, c'est le procès de Nuremberg.
00:25On en parle avec nos deux invités, Alfred de Montesquieu.
00:27Bonjour.
00:28Bonjour.
00:28Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes auteur, vous êtes réalisateur, c'est un honneur de vous recevoir, vous êtes aussi pris Albert Londres.
00:34Quand même, ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit.
00:35Vous êtes un tintin moderne, il suffit d'aller voir Wikipédia pour voir tous les endroits de la planète sur lesquels vous avez parcouru et raconté l'histoire de guerre le plus souvent.
00:47Sans la culotte de golf.
00:48Mais vous avez plus le bleu, la houppette.
00:52Et le petit chien.
00:53Et le petit chien Milou, bien entendu.
00:55On est aussi avec notre autre invité, Catherine Alvarez.
00:58Bonjour.
00:58Bonjour.
00:59Bienvenue sur Sud Radio.
01:00Vous êtes la présidente de KM Productions.
01:03C'est ce soir sur Arte.
01:05Et la reine des documentaires, Catherine Alvarez, a changé la façon des documentaires de France Télévisions, a mis des nouveaux réalisateurs, a mis vraiment à l'antenne des...
01:15Alors je peux vous le dire, vous n'êtes plus à France Télé.
01:17Merci.
01:17Vous avez mis des documentaires à l'antenne que personne n'avait mis jusqu'à ce jour.
01:21Vous avez eu une politique incroyable de documentaires.
01:24Voilà qui est Catherine Alvarez.
01:26Je vous assure que Gilles Grosman ne dit pas ça à tous ses invités tous les jours.
01:29Alors c'est quand même important.
01:30Merci Gilles Grosman.
01:31Non, mais c'est vrai que c'était une époque importante pour vous, France Télévisions.
01:34Très importante.
01:35Ça a été un terrain de jeu formidable, France Télévisions.
01:38Et il faut que ça le reste.
01:39Et ça vous a permis de renouveler le genre, comme on l'a bien compris.
01:42Alors ce soir, sur Arte à 21h, ce documentaire, au cœur de l'histoire, le procès Nuremberg.
01:48Alors je le disais, c'est peut-être le procès qui a le plus marqué l'histoire.
01:50Est-ce qu'on est d'accord là-dessus ?
01:51C'était une première.
01:5321 haut dignitaires nazis jugés, Alfred de Montesquieu.
01:57Absolument.
01:58On l'appelle le procès du siècle.
01:59C'est vraiment le procès charnière de notre modernité.
02:02C'est là qu'est créé le droit international moderne, le droit d'ingérence,
02:05le concept de crime contre l'humanité.
02:07Même le concept de génocide, finalement, émerge à Nuremberg.
02:11C'est vraiment un moment fondamental.
02:12Alors il y a eu beaucoup de docs sur Nuremberg.
02:15Nos précédents invités vous en ont parlé en off.
02:18Qu'est-ce que vous, vous avez voulu apporter ?
02:20Et vous avez un angle bien précis,
02:22qui est l'angle des journalistes qui sont réunis dans un château.
02:25Oui, si vous voulez.
02:26En fait, l'idée m'est venue quand même beaucoup en écoutant le procureur Robert Jackson,
02:31qui est le procureur en chef,
02:32et qui dit finalement que le jugement de ces 21 vieux nazis en bout de course importe.
02:37Mais ce qui importe le plus, c'est la mise en récit de ce jugement.
02:40C'est le fait de raconter au monde entier que la justice va triompher sur la violence,
02:44la démocratie va triompher sur le fascisme.
02:47Donc en fait, c'est très moderne.
02:48Le regard porté sur le jugement compte autant que le jugement lui-même.
02:52Et donc le regard, c'est le regard des médias, des journalistes.
02:54Donc c'est ça que j'ai voulu raconter d'abord dans mon livre,
02:56Le crépuscule des hommes, et adapté en documentaire pour Arte.
03:00Parce qu'au départ, Churchill dit on les fusille,
03:02et puis voilà, pas besoin de procès.
03:04Oui, au début, on est en pleine guerre.
03:06Churchill, même l'entourage de Roosevelt, et puis Staline,
03:09ils se disent on va dégommer les nazis, et voilà.
03:11Et c'est que petit à petit, dans un certain entourage de Roosevelt,
03:14notamment le procureur Jackson, qui dit non, en fait, il faut les juger,
03:17et puis il faut que ce soit un procès équitable,
03:20parce que c'est dans un procès équitable qu'on pourra démontrer moralement
03:24la supériorité de la justice et de la démocratie sur la violence et la dictature.
03:28Et c'est comme ça qu'on pourra dénazifier l'Allemagne.
03:30C'est-à-dire qu'on pourra montrer aux Allemands l'horreur du régime dans lequel ils ont vécu.
03:33Et c'est pour ça que les hauts dignitaires nazis n'ont pas subi le sort de Mussolini,
03:36par exemple, en Italie, qui lui a été passé par l'exam par des partisans assez rapidement.
03:41Absolument.
03:42L'image de Mussolini, mais aussi l'image du traité de Versailles
03:46et de l'échec du traité de Versailles, étaient tout le temps en tête.
03:49Les Américains notamment, mais les Anglais disaient
03:50si on ne juge pas et qu'on n'arrive pas à clôturer la guerre
03:53par un procès clair, net et précis,
03:56il y aura une nouvelle guerre dans 20 ans.
03:58Exactement. Et c'est pour ça qu'on va y revenir avec vous deux.
04:00Alors je vous le disais à l'instant, Gilles Gansman adore tous vos documentaires, manifestement,
04:04parce que Gilles Gansman regarde beaucoup la télé.
04:06Ça tombe bien, il l'a fait toute la journée d'hier
04:08et il vous propose de rembobiner la journée.
04:15Ce premier son fait écho à votre documentaire.
04:17On va découvrir la nécessité de ne pas oublier
04:20et c'est au moment où sort votre documentaire sur Nuremberg,
04:24sur le procès de Nuremberg,
04:25que 80 ans plus tard, une messe est célébrée pour célébrer Pétain.
04:30interdit par la mairie et la justice l'a autorisé.
04:33Et hier soir, cet avoué était sur place.
04:35C'est l'histoire d'une messe, une messe célébrée samedi à Verdun,
04:54en hommage à Philippe Pétain, qu'il ne faut plus appeler maréchal
04:57puisqu'il a été déchu de toutes ses distinctions militaires en 1945.
05:00Cette messe était organisée par l'ADMP,
05:03l'Association pour la défense de la mémoire de Pétain.
05:06Le maire de la ville l'avait interdite,
05:07mais la justice l'a finalement autorisée.
05:09Elle s'est tenue à huis clos, en l'église Saint-Jean-Baptiste de Verdun,
05:13entourée d'une cinquantaine de policiers et dans un climat houleux.
05:15Je trouve inadmissible qu'à Verdun, en 2025, on rende hommage au maréchal Pétain.
05:19On ne peut pas tolérer qu'une messe, en sa mémoire,
05:22soit célébrée ici à Verdun, qui est la ville symbole de la paix.
05:26Ils n'ont pas l'air très catholiques pour aller à la messe.
05:28Certainement plus que toi.
05:31Les trois quarts de l'armée française sont passés à Verdun.
05:34Donc chaque Français a eu un mort à Verdun, plus ou moins.
05:36Et qui était leur chef, c'était Pétain.
05:40Donc voilà, c'est tout.
05:42Le vainqueur de Verdun.
05:44Quel regard a le réalisateur du documentaire de Nuremberg sur la messe de Pétain ?
05:48Je trouve ça tellement honteux.
05:49En fait, je trouve ça tellement irrespectueux pour les millions de soldats
05:52qui se sont battus, d'être réduits.
05:54Parce qu'en fait, c'est la mémoire de Pétain de 40 à 45 qu'on est en train de célébrer.
05:59Ce n'est pas celle de Verdun.
06:01Vous entendiez justement le secrétaire général du parti de la France chanter
06:04« Maréchal nous voilà » en argant les manifestants.
06:06C'est honteux, c'est honteux, honteux.
06:09Catherine Alvarez ?
06:10Forcément, c'est honteux.
06:12Et ça montre à quel point la foi de tout est polarisé.
06:16Et à la fois, je continue à croire qu'ils sont peu à honorer encore Pétain.
06:23Regardons votre documentaire.
06:25On se dit qu'on vit une époque qui est dure de croire à l'homme et à l'humanité.
06:30Et ce qui va suivre encore plus avec ce scandale en Italie,
06:33vous allez voir, on découvre que durant la guerre en Aix-Yougoslavie,
06:38des riches touristes européens, vous avez suivi,
06:42étaient payés pour jouer aux snipers, c'est-à-dire faire des safaris humains.
06:48Ils allaient en Yougoslavie pour tuer comme des snipers.
06:54Reportage hier dans le 20h de France 2.
06:5630 ans plus tard, ces images de civils pris pour cible dans les rues de Sarajevo
07:02reviennent hanter l'Europe.
07:04Cette semaine, le parquet de Milan ouvre une enquête sur de riches Italiens
07:08soupçonnés d'avoir fait partie des snipers serbes
07:11qui tiraient sur des civils bosniaques pendant le siège de Sarajevo.
07:16Ces investigations font suite à la plainte de ce journaliste italien
07:19qui enquête sur ces hommes depuis des années.
07:21Des notaires, des avocats, des personnes disposant de revenus confortables,
07:27passionnés d'armes, ont payé pour pouvoir se rendre
07:30sous les collines environnantes et tirer impunément sur la population civile.
07:38Des safaris humains, largement facilités par les forces serbes.
07:43Selon le journaliste qui dépose plainte,
07:45une centaine d'hommes y auraient participé originaires de plusieurs pays
07:48dont la France, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis.
07:51Pour l'heure, la plainte se concentre sur trois Italiens
07:54originaires de Turin, Milan et Trieste
07:57d'où ils auraient emprunté des avions pour Belgrade
07:59afin d'être ensuite emmenés sur les collines de Sarajevo par les milices.
08:04On rappelle le siège de Sarajevo, c'était le siège le plus long du 20e siècle,
08:08c'était dans la guerre de Yougoslavie dans les années 90.
08:10Et je corrige ce que j'ai dit, c'est pas ils ont été payés,
08:13ils payaient pour aller faire ce film.
08:16Comme dans un mauvais film américain.
08:18C'est stupéfiant cette histoire, Catherine Delvarez ?
08:21Oui, c'est plus que stupéfiant, c'est horrifiant.
08:25Puisqu'on parle aussi de Nuremberg, ça montre à chaque fois,
08:27et c'est ça qui est horrifiant,
08:29que l'homme est toujours capable du meilleur et du pire.
08:32Je pense toujours que l'homme est capable de la chapelle Sixtine
08:35et des camps d'Auschwitz.
08:36Et vous ?
08:38Évidemment, je suis d'accord avec Catherine,
08:39mais il n'a pas le choix en même temps.
08:41Mais non, il y a quand même quelque chose de positif,
08:46il faut le souligner,
08:47c'est que ça démontre aussi la force du journaliste d'investigation.
08:51Parce que cette histoire, ce n'est pas la justice,
08:53ce n'est pas l'Union Européenne,
08:54ce n'est pas les Serbes ou les Croates,
08:57ou les Bosniens qui sont en train de sortir,
08:59c'est un journaliste.
09:00Donc ça prouve quand même l'importance
09:01du travail du journalisme sérieux dans nos sociétés.
09:0430 ans après.
09:05Oui, mais c'est mieux que jamais.
09:06Avec Vincent Cassel, c'est un peu comme avec Jean-Pierre Bacry,
09:10ce sont des râleurs magnifiques.
09:13Dans Clique, Moulouda Chou a reçu Vincent Cassel,
09:15il explique qu'il déteste les réseaux sociaux,
09:18même s'il avoue qu'au début, il a été un peu addict.
09:22Les réseaux, ça a pu te rendre fou, toi ?
09:24Fou, non.
09:25Con, oui.
09:25Il ne faut pas prendre tout ça au sérieux.
09:26Tout ça, c'est un jeu.
09:27Et des fois, il faut faire du bluff.
09:28Déjà, ça enlève énormément de pression et de trucs.
09:31Les likes, les followers, les trucs, c'est un truc à devenir fou.
09:34Ce n'est pas comme ça que ça marche, en fait.
09:36Que ce soit de la musique, que ce soit des photos, que ce soit des films.
09:39C'est juste de s'installer dans l'inconscient des gens.
09:41Et il n'y a pas tant de place que ça dans l'inconscient des gens.
09:43C'est-à-dire que tout d'un coup, il y a un truc où il s'identifie.
09:45Ça devient une référence pour quelque chose.
09:47C'est le seul truc.
09:47Mais ce qui est fou, c'est que même...
09:49Quand tu lâches les réseaux, tu sais, il y a des anniversaires, des trucs,
09:51tu dis putain, l'autre, il a pris les boules
09:53parce que tu n'as pas souhaité joyeux anniversaire.
09:55C'est comme si le regard des autres sur ton intimité
09:59avait plus d'importance que ton intimité elle-même.
10:01C'est très malsain, en fait.
10:02Ça a normalisé un narcissisme débridé.
10:06Ça a changé notre époque, les réseaux sociaux aussi, hein ?
10:08Ah oui, moi, je suis absolument d'accord avec son analyse.
10:11Et c'est un problème pour le travail.
10:12C'est-à-dire que...
10:13Bon, là, en ce moment, je fais la promo du livre et du film.
10:17Donc, je suis beaucoup sur les réseaux sociaux.
10:18Mais c'est un temps très rapide, très narcissique,
10:21avec des petites endorphines, des petits likes, comme disait Kassel.
10:23Et ça n'a rien à voir avec le temps, par exemple, de l'écriture,
10:27qui est un temps de solitude, de doute, de nuance,
10:29où il n'y a pas de récompense.
10:32Et ce n'est pas si facile de basculer d'un mode cérébral
10:35à un autre mode cérébral.
10:36Bonjour Marie.
10:37Oui ?
10:38Je vous dis Black Carrington, Christelle Carrington
10:40ou Alexis Colby, ça vous parle ?
10:42Oui, peut-être.
10:42Allez-y, continuez.
10:43Non, ça ne vous parle pas.
10:44Non, ça ne vous parle pas.
10:45Et à vous, ça vous parle ou pas ?
10:47Non.
10:47Mais enfin...
10:48Pas la moindre idée.
10:49Désolé, j'ai commencé par lui mentir.
10:51Je dis oui, peut-être.
10:52Black Carrington, Christelle Carrington,
10:53mais c'est dynastie !
10:54Ah !
10:55Moi, j'étais Dallas.
10:57Ben oui !
10:58Et je vous en parle parce que Linda Evans,
11:00qui joue Christelle Carrington,
11:02fait de ses 83 ans.
11:04Elle avait donc deux ans au moment du procès Nuremberg.
11:07Et aujourd'hui, c'est son anniversaire.
11:09Bon ben, je vous mets le générique de dynastie, quoi.
11:11J'imagine très bien des images de générique,
11:27où on voit Valérie Expert et Gilles Ganzman,
11:28un repas de famille en train de célébrer l'amitié.
11:31Voilà, tout simplement.
11:32Vous n'avez jamais regardé dynastie ?
11:34Non, moi j'ai des souvenirs de gosses d'amour, gloire et beauté,
11:36parce qu'à la fin de ce que je regardais sur France 2 en vacances,
11:39par exemple, vont tomber sur amour, gloire et beauté.
11:40C'est là que je sens qu'il fallait que je cours.
11:41Un de bonge, un de beautiful.
11:42Exactement.
11:43Mais non, non, j'étais pas dynastie.
11:44Nous, dans la profession, on est plus Dallas,
11:46parce qu'en fait, il y a des plans dans Dallas
11:47qui sont devenus des...
11:48C'est comme frigidaire pour vos frigos.
11:50Un Dallas, c'est un type de plan d'ouverture,
11:53c'est un panneau.
11:54Donc, en fait, il y a des tours...
11:56Ou sur les immeubles.
11:57Quand on filme des immeubles, un plan à la Dallas,
11:59c'est filmer des immeubles en hauteur.
12:01Et puis c'est vrai que la musique de Dallas,
12:02on l'a tous utilisé à la radio en direct
12:04pour raconter une situation rocambolesque.
12:07Mais c'était dynastie aujourd'hui.
12:09Bon, allez, restez avec nous.
12:10On va revenir dans un instant
12:11pour parler des 80 ans du procès de Nuremberg.
12:15C'est 21 aux dignitaires nazis,
12:17jugés face à l'histoire
12:19et face aux journalistes pour la première fois.
12:22On en parle dans un instant.
12:23On est toujours avec Gilles Ganzemann
12:32sur Sud Radio jusqu'à midi.
12:34On reçoit nos invités Alfred de Montesquieu,
12:36auteur, réalisateur,
12:37Prie-Albert Londres,
12:38Catherine Alvarez aussi,
12:39présidente de KM Productions
12:41et qui a lancé énormément de documentaires
12:43qu'elle a révolutionnés à l'époque,
12:45notamment sur France Télévisions.
12:47Alors ce soir, à 21h, sur Arte,
12:50documentaire spectaculaire,
12:52très instructif,
12:53au cœur de l'histoire.
12:54Le procès Nuremberg,
12:55dans l'œil des journalistes en quelque sorte,
12:57c'est à découvrir ce soir à 21h sur Arte,
12:59comme je le disais.
13:0020 novembre 1945,
13:02un procès inédit s'ouvrait à Nuremberg,
13:05sous l'œil de reporters et d'écrivains du monde entier.
13:08Quels étaient pour eux les enjeux de ce procès historique ?
13:10C'était le mal qui était jugé.
13:13Et comment leur regard nous influence-t-il encore aujourd'hui ?
13:16La notion de crime contre l'humanité n'existait pas.
13:19Elle a été créée de toutes pièces.
13:21Au cœur de l'histoire,
13:24le procès de Nuremberg,
13:25à voir sur la plateforme Arte.tv.
13:27Et ce soir sur Arte,
13:30à 21h.
13:31Oui, 21 haut dignitaires nazis,
13:34jugés par les Alliés,
13:35devant près de 300 journalistes et hommes de lettres,
13:38Joseph Kessel par exemple.
13:40Oui, John Dospasso,
13:41Elsa Triolet.
13:43Là, on a entendu la très belle musique d'Olivier Militon,
13:45le compositeur.
13:46J'adore cette musique.
13:47Alors, les Américains vont prendre la main sur ce procès,
13:51et ils vont décider de réunir tout le monde dans un château,
13:54sauf les Russes,
13:55qui sont dans un autre endroit,
13:57et les Allemands aussi.
13:58Et dans ce château,
13:59va avoir une certaine communauté intellectuelle
14:04pour ce procès ?
14:07Oui, en fait,
14:07la ville est rasée à 90%.
14:09Donc, où loger toutes ces stars de la profession qui convergent ?
14:12Les Américains réquisitionnent le château d'un riche millionnaire,
14:15l'industriel du crayon Faber-Castell,
14:18c'est en banlieue de Nuremberg,
14:20et ils logent les hommes dans le château principal,
14:23les femmes dans un pavillon dans le parc,
14:24et les soviétiques dans les communs,
14:27qui s'appellent,
14:27ils caricaturent,
14:29ils appellent ça le palais rouge.
14:30Mais tout le monde vit ensemble,
14:32et prend les repas ensemble dans la salle de balle,
14:33qui est une grosse salle de balle néo-gothique,
14:35avec des armoiries germaniques,
14:37et il y a une ambiance un petit peu,
14:39comment dire,
14:39un peu colonie de vacances.
14:40C'est-à-dire qu'il y a deux huis clos qui se font face.
14:42Il y a le huis clos du procès,
14:44d'où émerge l'horreur absolue du Troisième Reich,
14:48et il y a le huis clos des journalistes
14:50qui apprennent à s'apprivoiser,
14:51qui deviennent amis,
14:52parfois qui tombent amoureux,
14:53qui couchent ensemble,
14:54ou qui se disputent,
14:55et qui, eux, vivent ensemble,
14:57donc le soir dans ce château.
14:59Et le documentaire,
15:00et le livre aussi d'ailleurs,
15:01cherche à raconter ce basculement
15:03entre les petites histoires
15:04et la grande histoire,
15:06qui se font face tous les jours,
15:07et que nous, en tant que journalistes,
15:08on connaît,
15:08parce que quand on est confronté à la grande histoire,
15:10c'est comme ça qu'on la vit.
15:12Dans votre documentaire,
15:14il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'archives,
15:16et dans ces archives,
15:17on découvre les visages,
15:19parfois impassibles,
15:21et on découvre surtout
15:22qu'ils n'ont aucun regret.
15:24Pour moi, c'est une des archives
15:26les plus terribles du film,
15:27c'est le 28 novembre.
15:28En fait, les nazis ont très vite,
15:30les chefs du nazisme,
15:31notamment Göring,
15:32ont très vite trouvé cette justice
15:34un peu petite bourgeoise,
15:36très procédurière.
15:37Et il y a ces images,
15:38on les voit,
15:39qui rigolent,
15:39qui rigolent,
15:40mais qui ont des larmes
15:40qui leur coulent sur les joues,
15:42tellement ils sont en train
15:42de se moquer du procureur.
15:44Enfin, si vous voulez,
15:45c'est écœurant,
15:45et on se dit,
15:46pour les victimes,
15:46pour le monde entier,
15:47qui attendaient ce procès,
15:49quel moment révoltant.
15:50Est-ce qu'ils savent
15:50qu'ils vont mourir,
15:52tous ceux qui vont mourir,
15:52parce que tous ne seront pas
15:53condamnés à mort,
15:54mais Keitel, par exemple,
15:55pour la Wehrmacht,
15:56vous avez dit Göring,
15:57évidemment,
15:58est-ce qu'ils l'ont déjà compris ?
15:59Pas du tout,
16:00puisqu'ils ricanent,
16:01ils se disent,
16:01ce procès,
16:02c'est tellement de la rigolade,
16:03ils se disent,
16:03on va s'en servir comme tribune
16:05pour faire le match retour,
16:07l'apologie du nazisme,
16:08et en fait,
16:09ils vont mettre de novembre
16:10jusqu'à avril,
16:11à partir d'avril,
16:12à partir du témoignage
16:13de Rudolf Heuss,
16:14le directeur d'Auschwitz,
16:16le 15 avril,
16:17là,
16:17il y a une bascule.
16:18Il y en a eu deux,
16:19trois avant,
16:19il y a eu donc la projection
16:20du film-preuve
16:21sur les camps de concentration,
16:24le 29 novembre,
16:25il y a le grand témoignage
16:26de Marie-Claude Van Couturier
16:27le 28 janvier 46,
16:29et puis le témoignage de Heuss
16:30le 15 avril 46.
16:32Après ça,
16:33ils ont compris qu'en fait,
16:35plus personne rigole,
16:35non,
16:36plus personne rigole,
16:37mais le procès rentre
16:38dans une deuxième phase,
16:39c'est d'ailleurs ce qui le rend
16:39assez ennuyeux,
16:40c'est qu'en fait,
16:41pour prendre une métaphore triviale,
16:43ils jouent la montre,
16:43c'est-à-dire que eux
16:44et leurs avocats,
16:45comme ils savent
16:46qu'ils ne peuvent plus gagner,
16:47essaient de délayer,
16:48délayer, délayer
16:49les procédures,
16:50en se disant,
16:51mais aussi parce qu'entre-temps,
16:54il y a le début de la guerre froide,
16:55et donc ils font le pari politique
16:57que si on retarde
16:58le plus possible la procédure,
17:00les Russes et les Américains
17:02vont tellement mal s'entendre
17:04politiquement
17:04qu'ils ne seront plus capables
17:05de juger.
17:05Et que peut-être
17:06les Américains auront besoin
17:07des nazis
17:07pour se battre
17:08contre les Soviétiques.
17:10Comment on choisit
17:10de produire un documentaire
17:12sur Nuremberg ?
17:12Parce que c'est vrai
17:13qu'on a tous l'impression
17:13d'avoir entendu parler
17:1515 fois du procès de Nuremberg
17:16de cette époque,
17:17notamment sur Arte par exemple,
17:19et pourtant,
17:19on apprend une foule de détails
17:21dans votre documentaire,
17:23mais ce n'est pas un choix évident
17:23quand on est productrice,
17:25Catherine Alvarez ?
17:26C'était un choix évident
17:28justement parce que
17:29ce que proposait Alfred
17:30quand il est venu me voir,
17:31c'est exactement
17:32ce qui est le but
17:34du documentaire,
17:35c'est de raconter
17:35avec un angle différent,
17:38raconter avec un prisme différent,
17:40et un prisme,
17:41le prisme des journalistes
17:42et des reporters de guerre
17:43qui sont quand même
17:43sur le front de l'histoire,
17:46c'était la bonne...
17:47Je savais que c'était
17:48le bon regard
17:49puisque c'est justement
17:50le regard que porte Alfred
17:51puisque lui-même
17:53pris Albert Londres,
17:54comme vous disiez,
17:55reporter de guerre
17:56et de terrain.
17:57Donc je savais
17:58que le regard
17:59serait juste
18:00et ce regard-là
18:02en ce moment
18:03avait un impact
18:04très fort
18:05puisque nous vivons
18:06aujourd'hui
18:07avec une guerre
18:08qui se déroule
18:09au cœur de l'Europe.
18:10C'est ça aussi
18:11le documentaire,
18:11le documentaire d'histoire
18:12et vraiment,
18:13c'est une phrase
18:14qu'on dit souvent
18:14et là pour éclairer le présent
18:16et avec ce regard
18:17que nous apportait Alfred,
18:19je savais que c'était
18:20un documentaire important.
18:21Est-ce que finalement
18:22les hommes ne seront
18:23jamais raisonnables ?
18:26Vaste question.
18:27Vaste question.
18:27Vous avez deux heures.
18:28Vaste question.
18:29certainement pas
18:32et à la fois,
18:34comme le raconte ce film,
18:35on a besoin
18:36de droits internationaux.
18:39On a besoin
18:39d'une communauté internationale
18:41et c'est ce que raconte
18:43ce film aujourd'hui.
18:44Oui, allez-y.
18:45Sauf que justement,
18:46on a eu une époque
18:47où la communauté internationale,
18:48ça n'existe plus.
18:49On a eu une époque
18:49où l'ONU n'est même plus écoutée
18:50ou presque
18:51et où la moitié des crimes
18:53qui sont perpétrés
18:54à droite, à gauche,
18:55au Soudan, en Ukraine,
18:55je ne sais ou ailleurs,
18:56on a le sentiment
18:57qu'ils ne seront jamais jugés.
18:58Alors, pas tout à fait.
19:00C'est-à-dire qu'il y a
19:01Laurence Douglas dans le film
19:02qui le dit d'ailleurs très bien.
19:04Parce que je lui ai posé
19:04la même question que vous.
19:05On est à une période
19:06un peu désespérante.
19:07Et en fait, lui,
19:08à cette phrase,
19:09il dit, voilà,
19:09le droit international,
19:10ça avance lentement.
19:12C'est traversé de médiocrité,
19:13de problèmes politiques,
19:14de plein de choses.
19:15Mais ça avance quand même.
19:16Et on peut toujours choisir
19:17de regarder le verre
19:18à moitié vide
19:19ou à moitié plein.
19:20Et lui dit,
19:20en ce moment,
19:21on est dans une période
19:21où il est un dixième plein,
19:23mais c'est déjà ça.
19:24C'est déjà mieux qu'avant 1945.
19:25C'est mieux qu'avant Duremberg.
19:27Et puis, il y a l'histoire aussi
19:28incroyable d'Ernest Michel
19:30qui est journaliste.
19:32Alors lui, il a été dans les camps
19:33et il fait face à ses bourreaux.
19:35Et il doit raconter l'histoire
19:37pour son journal.
19:38Il y a de longs passages.
19:40C'est un des personnages
19:41assez forts de votre documentaire.
19:42Oui, je pense que c'est
19:43un être extraordinaire.
19:45Donc, vous le disiez,
19:47il est déporté à l'âge de 16 ans
19:48parce qu'il est allemand
19:49mais juif de Mayence.
19:50Il va faire un, deux, trois, quatre,
19:52cinq camps de constration.
19:53Le sixième, il arrive en février 1943,
19:56c'est Auschwitz.
19:58Il survit vraiment à l'horreur absolue.
19:59Il a le crâne fracassé par un SS.
20:01Il finit brancardier
20:02dans les services de Mengele,
20:03dans les expériences de Mengele.
20:05Le docteur Mengele
20:05qui faisait des expériences médicales
20:07sur les déportés.
20:09C'est un multi-miraculé, ce personnage.
20:11Il va survivre à la première marche
20:13de la mort d'Auschwitz,
20:14la deuxième de Buchenwald.
20:15Il est orphelin,
20:17toute sa famille est morte.
20:18Il se retrouve projeté un peu
20:20à Nuremberg par les Américains
20:21qui ont besoin de journalistes
20:22germanophones,
20:24non compromis avec les nazis
20:25pour pouvoir justement
20:26raconter le procès aux Allemands.
20:28Et là, il signe ses articles
20:2910, 49, 95.
20:31Il signe ses articles du numéro
20:32que les SS lui ont tatoué sur le bras.
20:34C'est quand même absolument stupéfiant.
20:37Et il est d'une force de vie,
20:39d'une force de caractère telle
20:40que franchement,
20:41il force l'admiration.
20:42Demain, quand même,
20:43production,
20:43un deuxième documentaire,
20:45cette fois-ci sur France Télévisions.
20:47Vous pouvez nous en parler ?
20:48Oui, c'est un documentaire,
20:50encore une fois,
20:50un documentaire engagé,
20:51un documentaire, j'espère,
20:53d'impact.
20:54C'est sur les auditions Mélanie,
20:56les auditions qui se déroulent
20:57notamment à Saint-Denis,
20:59à La Réunion,
21:00des auditions exemplaires
21:02pour recueillir les paroles
21:04des enfants victimes
21:05de violences intrafamiliales.
21:07Là aussi,
21:08comme disait Alfred,
21:09on peut voir le verre à moitié vide,
21:11le verre à moitié plein.
21:12Là, c'est justement
21:13pour voir des professionnels
21:14exemplaires
21:15dans un territoire ultramarin
21:17de Saint-Denis à La Réunion
21:18qui savent,
21:19qui écoutent ces enfants
21:20et qui leur rend justice.
21:22Donc, c'est un documentaire
21:23très important
21:24qui passe demain soir.
21:25Et toujours pour rendre justice.
21:27Ce sera le leitmotiv
21:27des deux documentaires
21:28dont on aura parlé.
21:29Rendez-vous ce soir.
21:30Sur la plateforme de France TV aussi.
21:32Absolument.
21:33Merci.
21:33Rendez-vous en tout cas ce soir
21:34à 21h sur Arte.
21:37Documentaire assez spectaculaire,
21:38instructif,
21:39très instructif,
21:40mon cher Péricault.
21:40Légaz, qui fête votre entrée.
21:42Signé de nos deux invités
21:43que nous remercions.
21:44Alfred de Montesquieu
21:45et Catherine Alvarez.
21:47Péricault Légaz,
21:48vous venez d'entrée.
21:49Bonjour.
21:49Oui.
21:50Et nous allons tenter de savoir
21:51si le centre de Paris
21:52vire au far ouest.
21:53Est-ce qu'il y aurait des zones
21:54de l'endroit au cœur
21:54de la capitale de la France ?
21:55On en discutera avec Ariel Veil,
21:57maire de Paris-Centre,
21:58les quatre réellements du centre.
22:00Où commence le sexisme
22:01dans le débat parlementaire ?
22:02On recevra également
22:03le député Géraud Verny
22:04qui a été interpellé par Madame,
22:06rappelé alors par Madame
22:07il y a une branle privée.
22:09Alors,
22:09une conversation passionnante
22:11avec un buraliste de Compiègne.
22:13Le bureau de tabac
22:13est devenu l'Observatoire sociologique
22:14de la France.
22:15Il va nous raconter sa vie.
22:17Le Louvre continue à s'effondrer.
22:18Puis on cruche,
22:19puis ça va tomber.
22:21Il y a un concours des détenus.
22:22Est-ce qu'on peut s'évader
22:23par la littérature ?
22:24Et puis nous conclurons
22:25avec l'effondrement de la Macronie,
22:28chronique d'un effondrement annoncé
22:30avec le journaliste du Figaro,
22:31Louis Ouzalter,
22:32qui a refait lui aussi un bouquin
22:33La foudre et les cendres.
22:36Alfred de Montessieux,
22:38vous vouliez dire quelque chose
22:39à Perico ?
22:40J'y participe en ce moment
22:41au concours des détenus
22:42puisque mon livre
22:42Le crépuscule des hommes
22:43a été sélectionné.
22:44Mais pas en tant que détenu ?
22:45Non, en tant que...
22:46J'interviens dans les prisons
22:47et dans les maisons d'arrêt
22:48et les centrales.
22:49Je suis à Nilderay vendredi.
22:51Très belle initiative.
22:52Très très belle initiative.
22:53C'est très intéressant.
22:54C'est très intéressant.
22:55Et un documentaire remarquable
22:56sur France TV.
22:57Absolument.
22:57Remarquable.
22:59Vous avez bien fait d'en parler.
23:00Quoi qu'il en soit,
23:01il ne manque plus
23:01que les violons du Titanic
23:02pour votre émission,
23:03mon cher Perico.
23:04Qu'on vous voit
23:05ce que vous décrivez
23:05de la France
23:08dans tous ses états.
23:08On vous retrouve juste après
23:09les informations de midi.
23:10A tout de suite, Perico.
23:12Sud Radio.
23:13Sud Radio.
23:13Parlons vrai.
23:14Parlons.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations