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L’Archive Sud Radio de Maxime Lledo

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##ARCHIVE_SUD-2025-10-11##

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Transcription
00:00Pour l'archive Sud Radio, ce sera une première puisque c'est une archive politique ce matin.
00:04Dans le marasme ambiant, l'envie de se replonger dans un pays, notre pays,
00:08à une époque où il y avait encore un pilote dans l'avion.
00:11C'était il y a 63 ans, presque jour pour jour, 1962, une année charnière,
00:17une bascule silencieuse dans l'histoire de la Vème République.
00:20Et cette année-là, le général de Gaulle décide que désormais,
00:23le président de la République sera élu au suffrage universel direct.
00:26Et c'est une révolution institutionnelle.
00:29Jusqu'alors, c'était de grands électeurs, parlementaires, maires, notables,
00:33qui portaient directement le chef de l'État au pouvoir.
00:35Désormais, ce serait et ce sera le peuple, le peuple directement.
00:40Mais cette réforme, comme souvent dans l'histoire française, ne s'est pas faite sans tumulte.
00:43Une coalition inédite entre les radicaux, les socialistes, les chrétiens démocrates, les indépendants,
00:49se sont dressés contre le gouvernement de Georges Pompidou.
00:52Et le 5 octobre 1962, la motion de censure est adoptée.
00:55280 voix contre l'exécutif.
00:58Le gouvernement tombe et la crise éclate.
01:01Charles de Gaulle alors, fidèle à son tempérament, dissout aussitôt l'Assemblée.
01:05L'épreuve se transforme en triomphe, puisque à l'issue des élections,
01:08c'est la majorité présidentielle qui obtiendra la majorité absolue.
01:11L'histoire est en marche.
01:13Mais peut-être que ce que je viens de vous raconter,
01:15vous dit quelque chose, vous rappelle l'événement des derniers jours,
01:18des dernières semaines, des derniers mois.
01:20Mais ce matin-là, alors que l'incertitude plane,
01:23c'est le premier ministre de l'époque, en personne, qui prend la parole.
01:26Georges Pompidou, un homme impeccablement engoncé dans son costume gris
01:30et sa fine cravate noire, à la fois banquier et poète,
01:33l'ancien professeur de lettres devenu serviteur de l'État,
01:36auteur de cette anthologie de la poésie française extraordinaire,
01:39dans laquelle nous devrions tous nous replonger.
01:41Et bien, durant cette prise de parole, il parle d'une voix grave, lente, habitée.
01:46Et dans ces mots, il y a cette inquiétude lucide, cette élégance du doute,
01:49cette fidélité à une certaine idée de la France.
01:52On y entend la profondeur d'un homme d'État, la noblesse d'un verbe,
01:55la conscience aiguë d'un moment de bascule.
01:57Et c'est ce qui frappe, 60 ans plus tard, c'est la modernité de ce ton.
02:01Ces phrases pourraient être celles d'un acteur de la vie publique,
02:04aujourd'hui, tant elles résonnent avec notre époque,
02:06le pouvoir contesté, le Parlement fragmenté,
02:09la méfiance envers les institutions, le risque de chaos
02:12et la difficulté d'incarner l'autorité avec un grand A.
02:16C'est donc une archive politique, celle d'un temps où les mots avaient du poids,
02:19où le verbe précédait l'acte, et où Gouverner voulait encore dire quelque chose,
02:23c'est-à-dire penser à la France.
02:24Nous sommes le 5 octobre 1962, Georges Pompidou.
02:28Le 5 octobre 1962, à la tribune de l'Assemblée nationale,
02:34j'ai senti physiquement que le mauvais génie d'autrefois
02:39était de nouveau présent dans l'hémicycle.
02:42J'ai vu la grande majorité de l'Assemblée nationale,
02:47depuis les communistes, inclus,
02:49jusqu'aux sympathisants de l'OAS, également inclus.
02:53Je les ai vus animés,
02:55moins par le désir d'exercer un droit de contrôle légitime
02:59de la politique du gouvernement,
03:03que par la passion de renverser tout ce qui s'oppose
03:07au règne exclusif des partis.
03:11Je les ai vus revivre avec exaltation
03:15l'atmosphère des crises d'autrefois.
03:18Et c'est pourquoi, monsieur,
03:20je me suis senti triste et angoissé.
03:23Pour le Parlement,
03:24plus que pour mon gouvernement,
03:26et pour la France.
03:27J'espère que dimanche,
03:31le pays dissipera ses appréhensions
03:33qui ne sont pas que les miennes,
03:35et qu'il fera comprendre à tous
03:38qu'il entend vivre dans la liberté
03:41et dans la paix intérieure et extérieure
03:45en répondant oui
03:47à celui qui, par deux fois déjà,
03:50lui a ramené cette paix.
03:52Je vous remercie.
03:52Je vous remercie.
03:54Et je me suis senti triste.
03:55C'était la voix et les mots de Georges Pompidou,
03:58un certain 5 octobre 1962.
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