Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
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00:00Et avec Philippe David, on est en direct pour cette édition spéciale jusqu'à 20h.
00:05Horaire normalement, c'est à 20h, on devrait avoir une fumée blanche.
00:10On attend la fumée blanche du côté de l'Elysée, c'est un petit côté conclave au Vatican.
00:15Voilà, c'est ça. Autour de cette table, Philippe Bilger, Anne Mazoyer-Jankowska,
00:20et puis Michael Sadoun et Coralie Dubost, et vous au 0826 300 300.
00:25Et il a un sujet, Pierre a des choses à nous dire, il nous appelle de Montauban.
00:31Bonsoir Pierre.
00:32Bonsoir Pierre.
00:33Oui, bonsoir.
00:34C'est la situation, Pierre, que vous voulez décrire aujourd'hui.
00:37Oui, la situation, je pense qu'on est à un moment de vérité.
00:41Les Français sont en train de le réaliser, et ils sont en train de réaliser que ceux qui ont créé le problème ne le résoudront pas.
00:49Donc là, ils sont en train de se réunir, mais pour chercher de la stabilité, alors qu'on a une chute libre.
00:54On a une chute libre économiquement, avec le déficit, l'admettement, des problèmes liés à l'immigration, une perte de souveraineté énergétique.
01:02On peut les lister.
01:04Aujourd'hui, ceux qui ont créé le problème, ils sont encore aux manettes, que ce soit des socialistes, des centristes, des LR.
01:11Et ces gens-là, en fait, ils ne réalisent pas que la population, avec des difficultés venant, va les disqualifier, mais très rapidement.
01:24Et je pense qu'aujourd'hui, il y a une sorte d'aveuglement.
01:29Et comme a dit Nicolas tout à l'heure, il ne comprend plus.
01:31Il ne fait plus confiance aux politiques, parce que ces politiques-là n'ont pas compris le problème.
01:37Et je crois qu'il faut prendre du recul.
01:38Il faut dire qu'est-ce qui a mené la France dans cette situation, et comment en sortir.
01:44Mais ce n'est pas en stabilisant une situation avec un technicien, je ne sais d'où.
01:49C'est vraiment, il faut une vision politique, mais c'est une vision politique qui doit imposer à l'Europe nos volontés, notre intérêt,
01:58et qui change fondamentalement, et qui va peut-être enlever 20 ou 30 000 hauts fonctionnaires qui coûtent 150 000 euros par an.
02:06Et je pense que ça va se faire dans la douleur.
02:08Mais là, on n'y est pas encore, mais voilà.
02:10Pierre, on va réagir.
02:11On a l'impression, ce que dit Pierre, on revient un peu sur les politiques hors sol,
02:16qui ne comprennent plus, finalement, ce que veulent les Français et Coralie.
02:20Oui, on l'a entendu à peu près sous tous les gouvernements, et à propos de tous les partis.
02:25Mais c'est peut-être vrai.
02:27Il y a probablement une partie vraie et une partie fausse.
02:31Ce qu'il y a de vrai, dont je peux témoigner, c'est que quand vous êtes élu, vous êtes propulsé dans une dimension qui change votre rythme de vie,
02:40votre administration de vie, on change vos documents administratifs, vos régimes de sécurité sociale, etc.
02:45Votre exposition, votre nom exposé en permanence, les comptes qui vous sont demandés en permanence, votre vie familiale, enfin, tout explose.
02:53Donc, évidemment que ça vous transforme un petit peu.
02:55Et quelle que soit votre partie d'origine et vos convictions d'origine, ça vous met sous pression.
02:59Et le fait d'être sous pression et de vouloir bien faire, parce que la plupart d'entre eux, quand même, veulent bien faire,
03:04qu'ils le fassent ou pas, mais ils en ont bien intention,
03:06ça vous met en tension vers des objectifs qui, peut-être, vous déconnectent de ce que vous étiez juste avant, dans la réalité, comme tous les Français.
03:15C'est pas forcément un surplomb, une arrogance, c'est aussi la façon dont est fabriquée la vie d'un élu.
03:21C'est comme ça.
03:22Et puis, il y a aussi une volonté, une attention qui est portée, selon les partis, avec des sujets de prédilection.
03:29Donc là, selon comment on se situe dans sa vie, si on est plutôt à gauche ou à droite, on a le sentiment d'être entendu ou pas entendu.
03:35Mais pour revenir sur ce qui était dit et qui était intéressant sur le côté imposer sa voix sur l'Europe.
03:41En fait, lundi, quand les ministres ont été démissionnés, et quand je dis les ministres démissionnés,
03:47je pense aussi à tous ceux qui n'avaient pas...
03:49La deuxième salle, vous savez, de ministres n'avaient pas été renommés, tous les ministres délégués.
03:52Donc là, ce sont des ministres démissionnés disparus, qui sont même plus en affaires courantes.
03:57Anomisés.
03:58Anonymisés.
03:59Anomisés.
04:00Donc je les appelle les ministres...
04:00J'ai mal à part les ministres disparus, non remplacés.
04:03J'en peux plus.
04:03Donc l'exercice de leurs administrations non remplacés, à ce stade.
04:09Par exemple, sur l'industrie, nous sommes des sujets sur lesquels on travaille énormément.
04:13Il se trouve que dans la semaine, tout ce qui avait été fait par feu, le ministre d'Industrie, Marc Ferracci,
04:19a emporté au niveau européen le plan acier.
04:21La Commission a suivi la France.
04:23Et le plan acier a été adopté.
04:24Donc même quand on a des victoires en Europe, sur des choses très concrètes,
04:28le plan acier, c'est quelque chose de concret pour nos industries,
04:31ce n'est pas ça qui va rétablir une crise politique.
04:32C'est malheureux.
04:33C'est malheureux parce qu'en fait, on a une victoire et on aurait pu se féliciter de cette victoire.
04:37On a imposé notre vent en Europe.
04:38Mais la crise de la semaine fait que c'est totalement inaperçu.
04:41Ça, c'est terrible.
04:43Donc des victoires, on en a quand même de temps en temps.
04:45Et peut-être qu'il faut qu'on apprenne à plus les regarder et les valoriser.
04:49Et ce que vous disiez sur la suppression d'un certain nombre de fonctionnaires, etc.,
04:53ça, ce sont des débats de présidentielle.
04:54Pour moi, ce n'est pas le Premier ministre qui arrive ce soir,
04:56qui doit se mettre à liquider les administrations ou quoi que ce soit,
04:59ou au contraire, à les préserver.
05:00Pour faire un budget, ça m'a aidé.
05:02Oui, mais vous ne pouvez pas changer fondamentalement les orientations de départ
05:06par rapport à un programme de présidentielle qui va être débattu.
05:08Je répète, on va commencer à parler des présidentielles dans six mois à peu près.
05:12Six mois, c'est rien.
05:13On peut attendre six mois.
05:13Tu as raison, mais il y a un point sur lequel les Français ne peuvent pas te suivre.
05:19C'est que je suis d'accord avec toi.
05:21Je suis une européiste convaincue.
05:22Et cette victoire, c'est fantastique pour Alstom, pour tout le monde.
05:26D'accord.
05:27Quelle est l'influence directe sur la vie des Français ?
05:29Mais c'est ça, c'est ce que j'allais dire.
05:32Sur les emplois, ça va être une influence directe.
05:34Tout ne peut pas avoir un impact direct sur la vie des Français non plus.
05:38Parce qu'eux, ils ne sont pas tous dans ce secteur.
05:40Ils ne travaillent pas tous dans les aciéries.
05:42Dans le micro.
05:43Pardon, ils ne travaillent pas tous dans les aciéries.
05:45Et très clairement, même si nous, on considère,
05:47et on a raison du reste de le considérer ainsi,
05:49comme une victoire extrêmement importante.
05:51Mais il faut prendre de la hauteur.
05:53Oui, et puis surtout, finalement,
05:55quelle est l'externalité positive pour le Français moyen ?
05:58Ce sont des emplois, ce sont des partenaires,
06:00ça veut dire d'autres entreprises qui vont pouvoir sous-traiter, etc.
06:03En réalité, économiquement et socialement parlant,
06:05c'est notre cuisine.
06:06Mais il faut déjà pouvoir en parler.
06:07Or, c'est inaudible dans une semaine où on n'a que des crises politiques.
06:10Coralie, eux, ils veulent savoir ce qu'il va se passer avant la fin du mois.
06:13Oui, mais il faut un petit peu de vision stratégique.
06:15Je veux dire, quand De Gaulle, il met en place un plan pour construire le nucléaire français,
06:18il s'occupe à l'immédiatement.
06:19C'était une autre époque, Mickaël.
06:20Vous ne pouvez pas demander aux Français d'avoir une vision stratégique.
06:23Ce n'est pas leur boulot.
06:24L'époque ne change rien au fait qu'en politique, il faut avoir une stratégie.
06:27C'est vrai, mais le contexte était différent.
06:30Moi, je ne crois pas à la déconnexion des élus.
06:32Je trouve que c'est un élément de langage journalistique très facile.
06:35Je pense qu'il n'y a personne qui parle plus aux Français que les élus.
06:38Ils parlent aux Français toute la journée.
06:40Dans leur circo.
06:40Ils sont parfois insultés sur des marchés.
06:43Vous inquiétez pas, je pense qu'ils les connaissent, les Français.
06:45Dans leur circo en fin de semaine, dans leur permanence.
06:47Mais ce n'est pas un problème de connaissance, c'est un problème de caractère.
06:51Est-ce qu'ils ont le courage pour mettre en place les solutions qu'ils ont constatées sur le terrain
06:55et qu'on leur fait remonter ?
06:56Pas toujours.
06:56Ça dépend de leur parcours politique, de leur sensibilité propre, etc.
06:59Et puis surtout, il faut dire un truc.
07:01Les politiques, ce qu'ils ont aujourd'hui et ce qu'ils n'avaient pas il y a quelques années,
07:04c'est qu'aujourd'hui, ils sont cadenassés par les Cours suprêmes, par l'Europe.
07:09Vous êtes une Européenne convaincue, je veux bien.
07:11Mais c'est précisément l'Europe qui a déglingué la souveraineté nationale
07:15et qui a fracassé la crédibilité des élus parce qu'ils ne peuvent plus rien faire
07:20sans rendre des comptes à une institution qui, aujourd'hui, les dépasse
07:23et qui leur a pris une part de leur souveraineté sur tout un tas de sujets.
07:27Une partie de l'économie, contrôle des concentrations des entreprises,
07:30évidemment, le dossier énergétique, les négociations commerciales.
07:34On ne négocie absolument plus nos tarifs douaniers.
07:36Tout ce qui est, évidemment, la délégation de souveraineté sur les questions de monnaie.
07:39Avant, on avait la maîtrise de notre monnaie, plus aujourd'hui.
07:41Bon, ce serait évidemment compliqué d'en sortir de l'euro.
07:43Je ne dis pas le contraire.
07:44Mais les politiques sont dans une situation où ils ne peuvent plus rien faire, en fait.
07:48Je me demande si l'Europe ne devient pas un alibi à l'impuissance nationale.
07:54Philippe, franchement, même quand on a des dirigeants durs,
07:57qu'on nous présentait vraiment comme des quasi-néofascistes du style Mélanie,
08:01elle est finalement obligée de se rendre à l'Europe
08:03pour finalement faire un peu bouger les lignes dans son pays.
08:06Oui, mais elle y arrive.
08:07Non, mais cela étant, l'Europe nous a protégés.
08:09Sur la monnaie, là, ça nous protège.
08:11On n'est pas avec l'euro.
08:12Non, non, non, je ne peux pas accepter ça.
08:14On entend plus.
08:15La monnaie européenne nous protège,
08:16mais elle a quand même tué notre industrie en grande partie.
08:19Parce que l'euro est sur...
08:19Attendez, permettez.
08:20C'est un rapport du FMI 2017
08:23qui disait que l'euro était sous-évalué de 18% pour l'Allemagne
08:26et sur-évalué de 7,8% pour la France.
08:29C'est-à-dire que l'Allemagne a un produit dopant à 18%.
08:32La France a une charge de 8%.
08:33Donc, il ne faut pas s'étonner que la France se soit désindustrialisée aussi.
08:37Il ne faut pas sauter comme des cadres en disant...
08:39Le plan de désindustrialisation de la France, il a 40 ans.
08:42C'est pas l'euro.
08:42C'est pas l'euro.
08:43C'est pas l'euro.
08:44Parce que la désindustrialisation de la France a été décidé il y a très longtemps.
08:48Je vous arrête.
08:48Quelle est la dernière année d'excédent commercial de la France ?
08:522002.
08:53Et 2002, c'est l'année de l'euro.
08:55Et après, on est parti en déficit.
08:57Voilà, CQFD...
08:58Oui, mais ça serait arrivé avec le franc, en fait.
09:00Ah non, parce qu'on aurait dévalué le franc systématiquement.
09:02Tout le monde aurait fait comme l'Italie pendant des années.
09:04Non, non.
09:05Assiste ici ?
09:05Il y a des réseaux endogènes aussi.
09:07Endogènes, mais ça, je suis bien d'accord.
09:08La diminution du temps de travail.
09:09Je suis bien d'accord aussi, les 35 heures, etc.
09:12Les enfants, vous restez avec nous, on va faire une petite pause.
09:15Ça va vous détendre.
09:16On va servir de camomille à tout le monde.
09:18Ah non, avec un peu de gingembre, on n'est pas énervé.
09:20Nous, on est d'accord pour continuer à se parler.
09:23On ne quitte pas la table des négociations.
09:25Avec un peu de gingembre, je dis.
09:27Comme ça, ça va vous exciter.
09:28Ah, c'est intéressant.
09:30Gingembre et vodka, c'est très bon.
09:3208, c'est l'école et d'enjeu pour la santé.
09:34Je vous le signale.
09:360826 300 300.
09:39Je suis obligée de le dire.
09:40C'est mon travail.
09:41Allez, on revient dans un instant, tout de suite.
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