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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00Il est 19h sur CNews, nous restons sur cet hommage pendant cette édition, mais d'abord les informations, le rappel de l'actualité avec Mathieu Devez.
00:00:11Bonsoir Christine et bonsoir à tous, on commence avec les suites, les suites du procès de Cédric Jubilard, 12ème jour d'audience,
00:00:18marqué aujourd'hui par les témoignages de deux anciennes compagnes de l'accusé, deux femmes rencontrées après la disparition de Delphine,
00:00:25l'une affirme que Cédric lui aurait confié avoir enterré le corps de son épouse, l'autre qui l'aurait avoué l'avoir étranglé, Cédric Jubilard conteste ses déclarations.
00:00:3410 ans de prison, c'est la peine prononcée contre le seul accusé des viols de Mazan à avoir fait appel cet ancien ouvrier de 44 ans
00:00:42écope d'une peine plus lourde pour le viol de Gisèle Pellicot, un an de plus que lors du premier jugement.
00:00:48Enfin, Donald Trump se félicite de l'accord de cesser le feu entre Israël et le Hamas,
00:00:52qui permet notamment la libération des 50 otages restants.
00:00:55Le président américain assure qu'il dit qu'il va essayer d'aller en Égypte la semaine prochaine pour la signature officielle de cet accord, Christine.
00:01:04Merci beaucoup Mathieu Devez, édition spéciale ce soir, soirée de panthéonisation de Robert Bannater,
00:01:11cérémonie que vous pourrez suivre en direct dans un instant.
00:01:14Mais nous aurons également les chroniques des mots secrétaires avec le portrait de cet homme
00:01:21qui a marqué la vie politique et la justice française, le regard de Marc Menon.
00:01:27Nous évoquerons aussi Donald Trump qui signe la paix, la hou, régnait les tempêtes.
00:01:32Un accord historique de cesser le feu et de libération des otages a été annoncé dans le conflit entre Israël et le Hamas.
00:01:38Les otages devraient être libérés lundi, plus qu'un discours, le président américain est passé aux actes.
00:01:45Comment expliquer ce succès ? L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:49La demande de démission d'Emmanuel Macron n'est plus un murmure, mais un large écho.
00:01:56D'où que l'on regarde les macronistes, les Français.
00:02:01La presse, de nombreux politiques appellent à son départ après cette séquence politique historique et affligeante.
00:02:06Si le président s'est muré dans le silence le plus profond, il a décidé de parler ce soir, mais pour Robert Badinter, le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:02:17Robert Badinter qui a voulu réhabiliter le principe même de la justice, mais forcé de constater qu'aujourd'hui, certaines dérives inversent les rôles.
00:02:27On glorifie parfois le coupable, on oublie la victime.
00:02:31Tout le monde se souvient du nom de Patrick Henry, celui que Badinter a fait gracier, mais qui se souvient encore de celui du petit Philippe Bertrand qui était sa victime, l'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:44Jour de gloire pour Robert Badinter, héros de la justice humaniste.
00:02:48Jour d'unanimisme aussi, où la mémoire devient un message politique.
00:02:53Le panthéon célèbre un idéal, mais impose aussi une vision du monde.
00:02:58Badinter panthéonisé, bonne ou fausse ?
00:03:02Bonne idée, l'édito de Mathieu Bocoté.
00:03:05Voilà, une heure avec nos mousquetaires, c'est parti.
00:03:06D'abord, le portrait de Robert Badinter.
00:03:24Qui est cet homme, Marc Menon ?
00:03:27Alors, j'aimerais rebondir sur ce que vous avez formulé en introduction.
00:03:32La dérive, on glorifie le coupable.
00:03:38Il faut essayer de comprendre Robert Badinter et de voir qu'il incarne effectivement l'esprit d'une justice.
00:03:50C'est une sorte de rouoïste, rousseauïste.
00:03:53Et c'est aussi un homme d'un destin.
00:03:55Un destin qui, dans un premier temps, s'inscrit dans une jeunesse plutôt heureuse.
00:04:02Ses parents sont émigrés, ils sont juifs, et ils réussissent néanmoins à une très belle assimilation en France.
00:04:10C'est l'opulence.
00:04:12Et le petit garçon, jusqu'à douceur, bénéficie de la belle éducation,
00:04:17de la sensibilisation à l'écriture, de la sensibilisation à la lecture.
00:04:21Et puis, il y a ce drame épouvantable quand on est juif à douze ans en France.
00:04:28D'abord, sa grand-mère qu'il adorait, qu'il prénommait ou surnommait Idriss,
00:04:34qui lui apprenait le yiddish.
00:04:36Avec elle, il y avait une véritable connivence, plus qu'une complicité.
00:04:41C'était des cœurs en unification.
00:04:43Et cette femme, soudain, est embarquée par la police française et est conduite dans les camps de concentration où elle décède.
00:04:52On est en 1942.
00:04:55La famille Zita Lyon est en 1943.
00:05:00Il y a une rafle.
00:05:02Et c'est son père.
00:05:02Son père qui est emporté, qui se retrouve lui aussi dans ses camps de l'épouvante et qui est tué, éliminé par les nazis.
00:05:15Et puis, il y a l'oncle qui subit le même sort.
00:05:19Voilà ce qui est réservé à ce jeune garçon lorsqu'il a 14 ans.
00:05:23la terreur, comment il frissonne avec sa maman et son petit frère et qu'il cherche le temps de la guerre qui reste,
00:05:34c'est-à-dire pendant deux ans, à échapper à ceux qui ne pensent qu'à une chose, l'éliminer parce qu'il est juif.
00:05:42Quand il réintègre, je dirais, la société, il est toujours dans l'emballement de la République.
00:05:49Ce sont les racines que ses parents lui ont données.
00:05:54Il réussit des études.
00:05:55C'est un intellectuel.
00:05:57C'est un homme qui veut sans doute essayer de montrer qu'il est digne de ceux qui ont disparu,
00:06:03de ceux qui l'ont accueilli dans l'existence.
00:06:06Et le jeune badinter devient avocat.
00:06:09Le jeune badinter, à ce moment-là,
00:06:13prend en considération
00:06:14le sort des individus.
00:06:17Et il a aussi une place dans un cabinet d'affaires avec Jean-Denis Bredin.
00:06:23Et là, disons que c'est la source de la réussite.
00:06:28On défend des cas de personnes comme Coco Chanel,
00:06:32c'est-à-dire des gens qui ne sont pas dans la souffrance.
00:06:35C'est la justice de l'enrichissement.
00:06:38Il défend également les responsables du talc morange,
00:06:42où il y a eu des enfants qui ont été tués à cause de ce talc morange.
00:06:47Il est le défenseur de ceux qui sont à l'origine du drame.
00:06:51Et puis, un jour, il y a Bontemps.
00:06:55Bontemps, c'est un garçon qui, dans la vie, part de rien,
00:06:59qui se révèle avec un esprit patriote.
00:07:02Il sera même formateur parachutiste.
00:07:06Mais la vie, parfois, est vacharde.
00:07:08Il est fauché par le destin.
00:07:10Et là, d'accident en délinquance,
00:07:13il devient un incarné considéré comme féroce.
00:07:17Et avec Buffet, un jour, ils prennent en otage
00:07:20une infirmière et deux autres personnes.
00:07:24Il y aura deux morts.
00:07:26Et Badinter est chargé de la défense.
00:07:28Et Badinter est confronté au fait que Bontemps n'est pas celui
00:07:33qui a donné la mort, mais il est complice.
00:07:36Il essaie de faire valoir cela.
00:07:38Mais en dehors de tout, lorsque le matin
00:07:41où l'exécution doit avoir lieu,
00:07:44il fait partie de ceux qui n'ont pas feutré
00:07:47avancent dans la nuit pour s'abattre sur celui
00:07:51où on a oublié.
00:07:53Je dirais qu'il y a un crime.
00:07:55On est devant un homme et on s'abat dessus
00:07:58comme des vautours et on le conduit à la guillotine.
00:08:01Voilà ce qui est la force humaniste de Badinter.
00:08:04Il dit que ça n'aurait pas empêché le crime.
00:08:07Ça n'aurait pas permis d'avoir une force dissuasive.
00:08:10C'est contre ça qu'il lutte contre une illusion.
00:08:14Il ne dit pas qu'il ne faut pas punir l'individu.
00:08:18Il dit que l'État, dans sa dignité, dans sa force,
00:08:21ne doit pas s'abaisser à tomber aussi bas que le criminel.
00:08:27Voilà ce qui ressort.
00:08:29C'est donc un homme de cœur.
00:08:30Il y a peut-être une dérive.
00:08:32Mais un homme d'une foi qui veut incarner une morale,
00:08:36je dirais presque une morale chrétienne.
00:08:38Dans un instant, on parlera avec Gabriel Cluzel,
00:08:43peut-être d'un autre regard qu'on pourrait peut-être avoir sur Robert Badinter.
00:08:47D'abord, on ne peut pas ne pas parler, Mathieu Bocoté,
00:08:50de cet accord historique.
00:08:52Parce qu'on va aussi garder un pied dans l'actualité,
00:08:57tout en regardant ce qui se passe pour la panthéonisation de Robert Badinter.
00:09:00Donald Trump a annoncé aujourd'hui que la première étape d'un rapport de paix
00:09:05entre Israël et le Hamas a été d'ailleurs signé
00:09:09et que cela pourrait vraiment changer le paysage de la région.
00:09:13Voilà un homme politique qui passe des paroles aux actes.
00:09:18Comment expliquer ce succès ?
00:09:20Alors, très juste qu'il passe des paroles aux actes,
00:09:23mais demandons-nous, qu'est-ce qui rend possible ce passage ?
00:09:27Parce que cette rupture, Donald Trump rompt ici avec la politique américaine
00:09:31des dernières années, il rompt possiblement avec la politique américaine
00:09:34des dernières décennies.
00:09:36Et il faut comprendre cette rupture pour voir ce qui est peut-être,
00:09:39peut-être en train de se faire au Proche-Orient.
00:09:42Alors, on l'a dit, signature, donc cesser le feu.
00:09:45On comprend que cette guerre sans fin pour certains entre Hamas et Israël,
00:09:51cette guerre destructrice, cette guerre absolument abominable
00:09:54pour tous ceux qui la subissent, eh bien là, il y a la possibilité d'en finir.
00:09:58Je note une chose, on annonce, je crois que c'est pour lundi,
00:10:01la libération des otages.
00:10:03La question qui revenait en boucle depuis le 7 octobre,
00:10:06eh bien les otages seront vivants et morts,
00:10:08mais les vivants d'abord, c'est l'essentiel, seront rendus à leur famille.
00:10:11Et de l'autre côté, il y aura libération de prisonniers palestiniens
00:10:15qui sont dans les prisons d'Israël.
00:10:17Donc, il y a, on pourrait dire, concession mutuelle.
00:10:21Et je pense que la première chose à dire,
00:10:23pour comprendre comment cette décision est-elle possible,
00:10:26c'est que Trump marque une vraie rupture
00:10:28avec un siècle de politique américaine en politique étrangère.
00:10:32On n'a pas l'habitude de le voir ainsi
00:10:33parce qu'on a décrété que Trump est un gros idiot,
00:10:35inculte et imbécile, une brute épaisse,
00:10:37incapable d'avoir la moindre réflexion.
00:10:38Or, le fait est que Trump,
00:10:41qui a probablement une personnalité extravagante et brutale,
00:10:43je ne dis pas le contraire,
00:10:45voit le monde différemment que les Américains le voient depuis un siècle.
00:10:48Quand j'entends depuis un siècle de quoi,
00:10:50quelle est ma référence?
00:10:52Woodrow Wilson.
00:10:54Après la Première Guerre, on dit,
00:10:55alors c'est l'homme de la Première Guerre,
00:10:56Wilson dit que les Américains ont une vocation à ce monde,
00:10:59c'est ce qu'on pourrait appeler le messianisme démocratique.
00:11:02Donc, il y a cette idée que fondamentalement,
00:11:03à travers le monde, l'ensemble des peuples,
00:11:05l'ensemble des populations rêvent d'un destin à l'américaine,
00:11:09que les hommes partout sur Terre sont potentiellement identiques
00:11:12et les États-Unis ont un rôle de promotion ardente
00:11:16de la démocratie à travers le monde.
00:11:18Ça, c'est une intuition qui sera reprise dans les années 80, 90, 2000
00:11:22par ceux qu'on appelait les néo-conservateurs.
00:11:25Les néo-conservateurs avaient une idée simple,
00:11:27encore une fois, c'était qu'il était fondamentalement,
00:11:29la planète était en attente de devenir américaine.
00:11:32Donc, il était possible d'imposer, ici et là,
00:11:35la démocratie avec des bombardiers,
00:11:36il était possible de convertir les peuples
00:11:38en une forme de rêve américain, l'American Dream, pour tous.
00:11:41Et les néo-conservateurs, dans cette logique,
00:11:43avaient une logique en politique du bien et du mal.
00:11:45Il faut bien comprendre, les néo-conservateurs
00:11:47qui étaient présents chez les démocrates comme chez les républicains.
00:11:49Donc, c'est le bien et le mal, ils avaient des alliés,
00:11:51leurs alliés, c'était le bien absolu,
00:11:53ils avaient des ennemis, leurs ennemis,
00:11:55c'était le retour de l'axe du mal, c'était la formule de l'époque.
00:11:58Donc, les néo-conservateurs étaient dans cette espèce de logique
00:12:00d'une guerre sans fin pour imposer la démocratie sans fin.
00:12:03Trump voit le monde différemment.
00:12:05On peut ne pas l'apprécier, je le rappelle,
00:12:08mais Trump voit le monde différemment.
00:12:10Pour Trump, le monde est composé d'une diversité de civilisations,
00:12:14d'une diversité de cultures, d'une diversité de peuples.
00:12:17Et dans son esprit, quand on veut faire un deal,
00:12:20ce qui est quand même le cœur de sa pensée politique,
00:12:23quand on veut faire un deal,
00:12:24il faut être capable de tenir compte des intérêts de chacun.
00:12:27Autrement dit, chacun doit trouver son intérêt
00:12:30dans la solution proposée.
00:12:32Traduisons tout ça concrètement dans la présente séquence
00:12:35avec l'Israël et le Hamas.
00:12:38Trump avait déjà, rappelez-vous, les accords d'Abraham,
00:12:40il avait cette idée de pacifier durablement le Proche-Orient
00:12:44en faisant accepter une fois pour toutes
00:12:45l'existence d'Israël aux États arabes
00:12:48et en faisant en sorte de créer un contexte
00:12:51de pacification globale de la région.
00:12:53Dans les circonstances, qu'est-ce que ça veut dire?
00:12:55Ça veut dire que les États-Unis, avec Trump,
00:12:56demeurent les alliés d'Israël.
00:12:58Personne ne dira le contraire
00:13:00et personne ne souhaiterait le contraire.
00:13:02Mais au même moment, il dit,
00:13:03les Palestiniens ont leurs propres intérêts
00:13:05et on doit tenir compte des intérêts des Palestiniens
00:13:08si on veut que les Palestiniens soient capables
00:13:09de se rendre à la raison pacifique.
00:13:11Autrement dit, les Israéliens ont leurs raisons,
00:13:14les Palestiniens ont leurs raisons,
00:13:15et même si on préfère les uns ou les autres,
00:13:17il faut tenir compte des intérêts de chacun
00:13:19pour être capable d'établir une paix dans la région.
00:13:22Trump, par ailleurs,
00:13:23et je ne pense pas qu'on s'est abusif de le dire,
00:13:25« ne croit pas non plus à la vocation universelle de la démocratie ».
00:13:28Il croit que la démocratie, c'est un truc occidental.
00:13:30Il ne pense pas que tous les peuples à travers le monde
00:13:32ont pour vocation à une démocrate.
00:13:34Qu'est-ce que ça veut dire concrètement?
00:13:35Il est capable de parler avec des régimes autoritaires.
00:13:38Il est capable de parler avec des régimes
00:13:39qui n'ont rien à voir avec le mot occidental.
00:13:41Et il est capable de chercher à s'entendre avec eux.
00:13:43Alors, pourquoi est-ce que je dis tout cela dans les circonstances?
00:13:46Parce que la condition d'une paix dans la région,
00:13:48ce n'était pas une paix de réconciliation.
00:13:51Ce n'est pas une paix kantienne.
00:13:53Ce n'est pas une paix universelle.
00:13:54Ce n'est pas une paix où finalement tout le monde va finir par s'aimer
00:13:57parce qu'on n'aurait pas dû se détester.
00:13:59Ce n'est pas du tout ce qu'il dit.
00:14:00C'est une paix de compromis.
00:14:01C'est une paix de cesse et le feu.
00:14:03C'est une paix d'accommodement successif.
00:14:05Et Trump, dans les circonstances,
00:14:06avec sa vision qui est profondément réaliste,
00:14:09qui comprend la diversité du monde,
00:14:10qui sait que les peuples n'ont pas vocation à s'entendre,
00:14:13qui sait que les peuples n'ont pas vocation à s'aimer,
00:14:14ils constatent que les peuples ont peut-être vocation
00:14:16à ne pas se faire la guerre.
00:14:18Et de ce point de vue, c'est l'arrière-fond mental
00:14:20qui rend possible cette décision.
00:14:22Vous voyez les images en direct de Donald Trump
00:14:24qui est en pleine conférence en ce moment.
00:14:26Il vient d'assurer qu'il y aura un désarmement
00:14:30dans une prochaine phase de l'accord sur Gaza.
00:14:34On peut, avant ma dernière relance,
00:14:36Mathieu s'interroger aussi sur le tweet de Rima Hassan.
00:14:39Rima Hassan qui dénonce un accord colonial
00:14:42par rapport à la décision de Donald Trump.
00:14:45Mais c'est parce qu'on peut se rappeler
00:14:46que Rima Hassan, à l'échelle de l'histoire du monde,
00:14:49c'est comme une forme de satellite périphérique
00:14:50d'un satellite d'un satellite de Pluton.
00:14:53Donc ça ne compte pas tant que ça.
00:14:54Ne disait-on pas, Mathieu, de Donald Trump
00:14:56qu'il était un être trop primaire
00:14:58pour arriver à un tel accord?
00:15:00Ah mais, vous savez, de temps en temps,
00:15:01dans le commentariat politique francophone,
00:15:04québécois, français en la matière,
00:15:05il y a un belge, il n'y a pas vraiment de différence,
00:15:07il y a un mépris à l'endroit de Trump.
00:15:09On le présente vraiment comme un gros débile primaire sans cervelle.
00:15:14Et là, on regarde ça,
00:15:14puis l'espèce de journaliste de circonstance
00:15:16qui, normalement, a une culture assez limitée,
00:15:18croit se hausser dans la vertu et dans l'intelligence
00:15:21en disant, regardez le gros débile de la Maison-Blanche.
00:15:23Ce que je constate, c'est que le gros débile en question
00:15:25a été capable pour l'instant.
00:15:27On verra si cet accord va fonctionner.
00:15:28Rien n'est définitif, tout est étape par étape,
00:15:31rien n'est jamais définitif, tout peut toujours déraper.
00:15:34Mais là, c'est la première fois
00:15:35où il y a la possibilité d'un accord dans la région
00:15:37après le 7 octobre.
00:15:39C'est sûr.
00:15:40Eh bien, ça implique que le commentariat se demande
00:15:42pourquoi a-t-il réussi.
00:15:43Ça implique que le commentariat fasse, je dirais,
00:15:45la grève de son mépris.
00:15:47Ça implique que le commentariat soit capable
00:15:48de voir en cet homme, peut-être un homme politique
00:15:51qui a plus d'envergure qu'on veut le dire,
00:15:52ça ne veut pas dire qu'on doit l'admirer
00:15:54de manière obligatoire,
00:15:55ça veut dire que peut-être que certaines analyses
00:15:57qu'on nous répète depuis deux ans
00:15:58étaient fondamentalement fausses parce que bêtes.
00:16:00Merci beaucoup pour votre regard, monsieur de l'autre côté.
00:16:05Si le gouvernement israélien et si Ben Amin Netanyahou réagit,
00:16:09on le prendra en direct éventuellement dans cette émission
00:16:12si, effectivement, il s'exprime.
00:16:15Avant de revenir à Robert Badinter
00:16:17et à votre regard, Gabriel Cluzel,
00:16:19j'aimerais aussi qu'on ne passe pas,
00:16:21Charles Dornelas, à côté de cette actualité,
00:16:23celle d'Emmanuel Macron.
00:16:25Puisque ces derniers jours,
00:16:26plusieurs voix sont venues demander sa démission.
00:16:29Il ne parle pas sur l'actualité politique,
00:16:32mais il parle sur Robert Badinter.
00:16:34Que comprendre de cette évolution,
00:16:36de cette demande de démission aujourd'hui ?
00:16:38Oui, il a aussi parlé cet après-midi,
00:16:40on l'a entendu justement, sur l'accord de paix.
00:16:42Alors c'était une intervention assez originale
00:16:44parce qu'on a bien compris au début
00:16:46qu'il voulait s'inscrire lui-même
00:16:47dans cette réussite sur l'accord de paix.
00:16:49Puis après, il s'est inquiété de la situation à Gaza
00:16:52pour de très bonnes raisons,
00:16:53mais notamment de la situation financière à Gaza.
00:16:56Je ne peux pas m'empêcher de le noter.
00:16:58Bon, cela dit, je reviens à la situation française.
00:17:01Je crois en effet que le bon mot,
00:17:03c'est la question de l'évolution
00:17:04par rapport à cette demande de démission.
00:17:06Parce qu'en effet, il y a eu une évolution.
00:17:09Il y a d'abord la question de la population française,
00:17:11d'une partie de la population française,
00:17:13mais une partie qui devient de plus en plus significative
00:17:16et qui correspond, on va dire, à la chute vertigineuse
00:17:20dans l'opinion, la fameuse opinion positive
00:17:23que les Français ont d'Emmanuel Macron.
00:17:26Elle a chuté de plus en plus
00:17:28et on l'a vu ces derniers jours,
00:17:29elle a atteint le pire de la Ve République,
00:17:32à savoir François Hollande,
00:17:33dans ses heures les plus pénibles.
00:17:36Simplement, ça n'est pas du tout suffisant
00:17:38pour que même les appels à la démission
00:17:40qui parfois surgissent ici et là
00:17:42dans des manifestations
00:17:43ou à l'occasion de mouvements populaires
00:17:45soient une option reprise dans la classe politique.
00:17:48François Hollande, par exemple,
00:17:50avait une notoriété négative extrêmement forte,
00:17:54aussi forte que celle d'Emmanuel Macron aujourd'hui,
00:17:56et personne dans la classe politique à l'époque
00:17:58ne se saisissait, on va dire, de ce désamour
00:18:01pour appeler à sa démission de manière sérieuse
00:18:04dans, encore une fois,
00:18:06dans l'échec qui est politique, on va dire.
00:18:08Ce qui montre qu'un désaccord politique,
00:18:11même de fond, même dans la méthode,
00:18:13même dans la manière de faire,
00:18:14ne suffit pas, évidemment,
00:18:16à ce que cet appel soit relayé.
00:18:18Alors, cette fois-ci, la demande a traversé,
00:18:19on va dire, le mur de la classe politique.
00:18:23Alors, on a la France Insoumise, évidemment,
00:18:25qui réclame la destitution depuis août 2024.
00:18:28Alors, eux, leur originalité,
00:18:29c'est qu'ils n'appellent pas à la démission,
00:18:32ils veulent la destitution,
00:18:33c'est-à-dire la démission forcée
00:18:34par le vote du Congrès.
00:18:37Alors, ils maintiennent cette ligne,
00:18:38ils sont relativement lisibles
00:18:39dans des circonstances assez illisibles,
00:18:41on peut leur reconnaître ça ces derniers jours.
00:18:43Ensuite, il y a Éric Ciotti,
00:18:45qui, lui, dès la fin des législatives,
00:18:47vous savez, après la dissolution,
00:18:49qui avait posé la question de la démission
00:18:51du chef de l'État sur la table,
00:18:53le Rassemblement National,
00:18:54qui l'évoque, et notamment depuis cet été,
00:18:58lui, cette fois-ci,
00:18:59et qui met un point d'honneur
00:19:00à recommander la démission à Emmanuel Macron,
00:19:02et à signifier qu'ils ne veulent pas,
00:19:04qu'ils n'appellent pas à la démission,
00:19:06mais qu'ils lui recommandent de le faire.
00:19:08Donc, il n'empêche,
00:19:09cette petite bataille sémantique,
00:19:11l'appel, évidemment, existe.
00:19:13Et il ne s'agit pas,
00:19:14ni dans un cas, ni dans l'autre,
00:19:16du désaccord politique
00:19:17qui est mis en scène
00:19:18avec le président de la République.
00:19:20En l'occurrence,
00:19:21il s'agit pour eux
00:19:22de répondre à une situation de blocage.
00:19:24Alors, j'entends ici et là
00:19:25qu'en effet,
00:19:25les gens qui appellent
00:19:27soit à la démission,
00:19:27soit à la dissolution,
00:19:28ce sont ceux qui,
00:19:29politiquement,
00:19:29pourraient en tirer parti.
00:19:31On ne va pas reprocher
00:19:32à des hommes politiques
00:19:32de vouloir gagner des élections.
00:19:34Ce serait quand même un peu
00:19:35abusif comme reproche,
00:19:37me semble-t-il,
00:19:38mais en l'occurrence,
00:19:38ça ne suffit pas d'habitude.
00:19:40Et là,
00:19:40ils appellent quand même
00:19:41à la démission,
00:19:42preuve que la situation de blocage
00:19:44est la première chose
00:19:45qui est identifiée.
00:19:46On a eu le même son de cloche
00:19:47du côté de Reconquête,
00:19:48Éric Zemmour appelant lui aussi
00:19:49le président de la République
00:19:50à partir pour permettre
00:19:52une clarification
00:19:52et un déblocage
00:19:54de la situation.
00:19:55Mais tous ces gens-là
00:19:56ne sont pas seuls non plus.
00:19:58Eux, en effet,
00:19:58font partie de ce que
00:20:00le socle commun appelle
00:20:01les extrêmes,
00:20:01mais ces appels
00:20:03se sont étendus.
00:20:04Et oui,
00:20:04et c'est peut-être
00:20:05le plus original,
00:20:05on va dire,
00:20:06de ces derniers mois
00:20:07et semaines,
00:20:07parce que l'appel
00:20:08à la démission,
00:20:09hors de ce que
00:20:10le socle commun
00:20:10trouve bien pratique
00:20:12d'appeler les extrêmes
00:20:12pour ne pas leur répondre,
00:20:14en réalité,
00:20:15c'est qu'on se souvient
00:20:16l'un des premiers
00:20:17à avoir dégainé,
00:20:18on va dire,
00:20:19dans ce socle-là,
00:20:19c'était le président
00:20:20de la région Normandie,
00:20:21Hervé Morin,
00:20:22qui avait appelé
00:20:22à la démission
00:20:24d'Emmanuel Macron
00:20:25et qui réitérait
00:20:26encore dimanche
00:20:27en jugeant
00:20:28que le gouvernement
00:20:28qui avait été présenté
00:20:29était une insulte
00:20:30en raison de la situation.
00:20:32Le lendemain,
00:20:33on a David Lissnard
00:20:34qui lui appelait également
00:20:35à la démission
00:20:35du président de la République
00:20:36pour, je le cite,
00:20:37débloquer une situation
00:20:38qui était incontournable
00:20:40depuis la dissolution absurde.
00:20:42Lui a fait remonter ça
00:20:43à la dissolution,
00:20:44le président de la République
00:20:45étant le responsable,
00:20:46c'est à lui de partir.
00:20:47Il y avait également eu
00:20:48l'ancien patron de l'UMP,
00:20:49Jean-François Copé,
00:20:51qui avait appelé
00:20:51à la démission
00:20:52du président de la République.
00:20:54Alors,
00:20:54les Républicains
00:20:55ne reprennent pas
00:20:55cet appel-là,
00:20:57ils se contentent
00:20:58ces derniers jours
00:20:58et c'est une évolution
00:20:59de leur côté aussi,
00:21:00à envisager éventuellement
00:21:02une dissolution.
00:21:04Et on a ces derniers jours
00:21:05la une du point,
00:21:06quand même pas
00:21:07le journal d'opposition
00:21:08à Emmanuel Macron
00:21:09le plus féroce
00:21:10depuis son accession
00:21:11au pouvoir
00:21:12et qui carrément
00:21:13en une,
00:21:13voilà,
00:21:14Monsieur le Président
00:21:14sortait la tête haute
00:21:15et quand vous lisez
00:21:16à l'intérieur,
00:21:17alors ils prennent
00:21:17leur distance
00:21:18avec les gens un peu mal élevés
00:21:19qui demandent la démission
00:21:20parce qu'eux,
00:21:20ils la demandent
00:21:20mais pas vraiment pareil
00:21:21que les gens mal élevés
00:21:22et eux expliquent
00:21:24qu'en gros,
00:21:25il faut qu'Emmanuel Macron
00:21:26parte parce que
00:21:27le blocage est tel
00:21:28qu'il ne pourrait pas
00:21:29mettre en place
00:21:29une politique
00:21:30qui est pourtant nécessaire.
00:21:32Je résume un peu rapidement
00:21:33mais globalement,
00:21:34c'est ça,
00:21:35donc vous voyez
00:21:35que c'est vraiment
00:21:35le point de blocage,
00:21:37le point commun
00:21:37entre tous ces gens,
00:21:39c'est évidemment
00:21:39ce qui rend la situation
00:21:40inédite
00:21:41et c'est sans doute
00:21:42ce qui a réveillé
00:21:42des appétits
00:21:43peut-être moins sincères
00:21:45jusque dans le propre camp
00:21:46d'Emmanuel Macron.
00:21:47En effet,
00:21:48comment comprendre
00:21:49Charlotte que des voix
00:21:50macronistes
00:21:51d'anciens premiers ministres
00:21:53mêlant ainsi leur voix
00:21:54à ses appels
00:21:55à la démission ?
00:21:56Alors quand je dis
00:21:56moins sincère,
00:21:57eux aussi identifient
00:21:59le blocage
00:21:59de manière évidente,
00:22:00il faudra être
00:22:01véritablement aveugle
00:22:02pour ne pas le voir
00:22:03mais de leur part,
00:22:05on comprend qu'il s'agit
00:22:05de se démarquer
00:22:06le plus possible
00:22:07d'un héritage
00:22:08qui devient objectivement
00:22:09beaucoup trop lourd
00:22:10à porter
00:22:11pour quiconque
00:22:12a des ambitions politiques
00:22:13à venir
00:22:14et,
00:22:15Gabriel Attal
00:22:16est né dans le giron
00:22:17d'Emmanuel Macron.
00:22:18Edouard Philippe est né
00:22:19avant mais il a été
00:22:20premier ministre
00:22:20d'Emmanuel Macron.
00:22:22Ceux-là veulent purger
00:22:23le macronisme
00:22:23d'Emmanuel Macron
00:22:24pour assurer évidemment
00:22:25leur survie,
00:22:27on va dire,
00:22:27politique
00:22:28et pour sauver
00:22:29le socle commun,
00:22:30le cercle de la raison,
00:22:31le cœur nucléaire
00:22:32du régime politique
00:22:33en place.
00:22:34Il semble désormais
00:22:35qu'il faille lâcher
00:22:36le champion d'hier.
00:22:37Et alors là,
00:22:38la plus belle preuve,
00:22:39c'est Alain Minc.
00:22:40Alain Minc soutient
00:22:41indéfectible
00:22:42d'Emmanuel Macron
00:22:43qui nous l'a vendu
00:22:45le matin,
00:22:45le midi,
00:22:46le soir,
00:22:47en 2017,
00:22:48en 2022,
00:22:48quand vous voulez
00:22:49et qui dit aujourd'hui
00:22:50Emmanuel Macron
00:22:51est le pire président
00:22:52de la cinquième
00:22:53et j'ose espérer
00:22:54qu'il n'en ait pas
00:22:54le faux soyeur.
00:22:56C'est une attaque
00:22:56quand même extrêmement
00:22:57agressive
00:22:58mais je pense qu'en l'occurrence
00:22:59de leur part à eux,
00:23:01il s'agit moins d'une attaque
00:23:02que d'une défense
00:23:03en réalité.
00:23:04Merci beaucoup Charlotte.
00:23:06C'est important pour nous
00:23:07de rester quand même
00:23:08au cœur de l'actualité
00:23:09tout en gardant
00:23:11un œil sur la cérémonie
00:23:12qui a lieu en ce moment même
00:23:14de panthéonisation
00:23:16de Robert Badinter.
00:23:17On aura le discours
00:23:18d'Emmanuel Macron
00:23:20dans un instant
00:23:21mais d'abord,
00:23:23avant qu'il ne parle,
00:23:24on a quand même le temps
00:23:25d'aller un peu plus loin
00:23:26ce soir
00:23:27avec vous,
00:23:28Gabriel Cluzel.
00:23:28Tout le monde le connaît,
00:23:29connaît le nom
00:23:30par exemple
00:23:31de Patrick Henry,
00:23:32celui que Robert Badinter
00:23:34a fait gracier
00:23:36mais pas celui
00:23:37de sa petite victime
00:23:39Philippe Bertrand.
00:23:40S'il a encore une famille,
00:23:41est-ce que ce n'est pas
00:23:42profondément douloureux
00:23:44pour celle-ci ?
00:23:45Oui, vous avez raison,
00:23:46tout le monde connaît
00:23:47le visage de Patrick Henry,
00:23:48peut-être même que tout le monde
00:23:50ou presque a lu,
00:23:51en tout cas beaucoup de monde,
00:23:52le livre qu'il a publié
00:23:54au début des années 2000,
00:23:56il en a même publié deux je crois,
00:23:58mais tout le monde a oublié
00:23:59sa petite victime,
00:24:00Philippe Bertrand.
00:24:01Philippe Bertrand a 7 ans,
00:24:03il était à l'école
00:24:03à Saint-Pierre,
00:24:04à Pont-Sainte-Marie,
00:24:05à Jouxte-Troix.
00:24:06Ce vendredi 30 janvier 1976,
00:24:10il sort pour déjeuner,
00:24:12donc il est à droite,
00:24:12c'est la seule photo du reste
00:24:13qu'on puisse retrouver
00:24:15et il doit aller au passage
00:24:17chercher son petit frère Christophe
00:24:19en maternelle à côté,
00:24:20il doit se rendre ensuite
00:24:21devant le fleuriste,
00:24:22c'est là que son père,
00:24:24Gérald Bertrand,
00:24:25le récupère pour le déjeuner.
00:24:26Sauf que quand Gérald Bertrand arrive,
00:24:29il ne trouve que Christophe,
00:24:31le petit dernier.
00:24:32Il est à 12h20,
00:24:34midi 20,
00:24:35Patrick-Henri,
00:24:36qui a 23 ans,
00:24:37qui a déjà un passif de voyou,
00:24:39appelle au téléphone
00:24:40la mère de Philippe,
00:24:41donc Marie-Françoise Bertrand,
00:24:43et lui demande
00:24:43une rançon d'un million de francs.
00:24:46Alors il a attiré le petit garçon,
00:24:49il était connu de la famille,
00:24:50la famille l'avait vu,
00:24:52donc le petit garçon le connaît,
00:24:54il l'a attiré en lui disant
00:24:55tes parents n'ont pas pu venir,
00:24:56c'est urgent,
00:24:57je vais m'occuper de toi
00:24:58en les attendant.
00:24:59Il l'attire dans une chambre
00:25:01de location meublée
00:25:02et finit par le tuer
00:25:03parce qu'il ne supporte plus
00:25:05de l'entendre pleurer.
00:25:07L'enfant veut revoir ses parents,
00:25:10le supplie de le ramener chez lui
00:25:11et finalement agacé,
00:25:13il finit par l'étrangler.
00:25:15Donc on imagine
00:25:16la souffrance psychologique
00:25:17endurée par cet enfant.
00:25:19La police retrouve
00:25:20le petit garçon mort,
00:25:22enroulé dans un tapis,
00:25:23sous le lit,
00:25:23dans la chambre
00:25:24que Patrick-Henri a abandonnée.
00:25:26Il sera arrêté
00:25:26une dizaine de jours plus tard.
00:25:28Alors on connaît la suite,
00:25:29grâce à l'aide
00:25:30de Robert Van Inter
00:25:31et bien qu'elle ne soit pas
00:25:33encore abolie.
00:25:34Il évite la peine de mort.
00:25:36Il restera en prison
00:25:37jusqu'en 2001,
00:25:38date à laquelle
00:25:38il obtiendra
00:25:39une libération conditionnelle.
00:25:42Et il écrit
00:25:43un livre de souvenirs
00:25:44chez Calment-Lévy.
00:25:46En avril 2002,
00:25:48il accorde
00:25:48une interview
00:25:49à Paris Match
00:25:50intitulée,
00:25:51attention,
00:25:52jeu de mots,
00:25:52Patrick-Henri
00:25:54sort de l'ombre.
00:25:56Les journalistes
00:25:56qui l'approchent
00:25:57le trouvent
00:25:57généralement
00:25:59sans remords
00:26:00et très intéressés
00:26:01par l'argent.
00:26:02Il finit par repartir
00:26:03en prison
00:26:04pour vol
00:26:05et trafic de drogue
00:26:06et puis par ressortir
00:26:07et il meurt
00:26:08d'un cancer
00:26:09en 2017.
00:26:10Plusieurs artistes
00:26:12célèbres,
00:26:12dont Julien Clerc,
00:26:13ont parlé de lui
00:26:14dans une chanson.
00:26:15Bref,
00:26:16il bénéficie
00:26:17d'une vraie notoriété.
00:26:19Alors on ne peut pas
00:26:19dire autant
00:26:20de sa victime.
00:26:20Au moment des faits,
00:26:21les Français,
00:26:22peut-être ceux qui nous regardent
00:26:23parmi les plus anciens
00:26:24s'en souviennent.
00:26:25Il y a eu la fameuse phrase
00:26:26de Roger Gickel,
00:26:27La France a peur,
00:26:28le 18 février 1976.
00:26:30Mais aujourd'hui,
00:26:31retrouver des éléments
00:26:32sur le petit
00:26:33Philippe Bernard,
00:26:34c'est une mission impossible.
00:26:35Donc je ne sais pas
00:26:36ce que sont devenus
00:26:36ses parents,
00:26:37Gérald et Marie-Françoise.
00:26:38Je ne sais pas
00:26:38ce qu'est devenu
00:26:39son petit frère
00:26:40qui doit avoir
00:26:40une cinquantaine d'années,
00:26:41Christophe.
00:26:42J'ai cherché,
00:26:43j'ai trouvé
00:26:43qu'une pauvre
00:26:44petite photo comme ça
00:26:45en noir et blanc.
00:26:50appelle au ravisseur
00:26:51en disant
00:26:51« Mais rendez-moi mon fils ! »
00:26:52Et puis,
00:26:53une très courte vidéo,
00:26:54Ina,
00:26:55qui est peut-être passée
00:26:55aux informations à l'époque
00:26:56de son enterrement.
00:26:58Il y a vraiment une minute
00:26:59et une photo floue
00:27:00de sa tombe
00:27:00avec quelques fleurs.
00:27:01Voilà, c'est tout.
00:27:02Son souvenir a disparu,
00:27:04sa famille aussi.
00:27:05Patrick Horry,
00:27:06symbole de l'abolition
00:27:07de la peine de mort,
00:27:08a éclipsé sa victime.
00:27:10Mais Philippe Bertrand
00:27:12n'est pas le seul
00:27:13dans ce cas.
00:27:14Oui, on peut en dire
00:27:15autant d'autres victimes.
00:27:16Alors,
00:27:17ce que j'ai découverte
00:27:18aujourd'hui,
00:27:20en lisant « Le Parisien ».
00:27:21Pour venir écrire
00:27:22un nouveau chapitre
00:27:23de la géographie
00:27:24de Robert Madinter,
00:27:25le Parisien s'est intéressé
00:27:26à Philippe Maurice.
00:27:28Moi, je ne connaissais pas.
00:27:29Philippe Maurice,
00:27:30un ancien voyou
00:27:31devenu historien.
00:27:32C'est comme ça
00:27:33que le décrit le Parisien.
00:27:34Condamné pour avoir tué,
00:27:36c'est toujours le Parisien
00:27:36qui écrit,
00:27:37un vigile et un policier
00:27:38dans une fusillade
00:27:39rumonge à Paris.
00:27:40Il sera appelé
00:27:41par Robert Madinter
00:27:41le visage de l'abolition
00:27:43parce que c'est lui,
00:27:44finalement,
00:27:44le premier à bénéficier
00:27:46de l'abolition,
00:27:48de la peine de mort.
00:27:49Alors, depuis,
00:27:49on nous dit
00:27:50qu'il a eu la chance
00:27:50de connaître
00:27:51une deuxième vie
00:27:52de père de famille,
00:27:53qu'il est devenu historien
00:27:54au CNRS.
00:27:55Et depuis,
00:27:56il court les colloques
00:27:57et les congrès
00:27:58en France
00:27:59et à travers le monde.
00:28:00Il fait des conférences
00:28:01contre la peine de mort.
00:28:02Il précise bien
00:28:03qu'il est de gauche.
00:28:06Et donc,
00:28:06on nous explique,
00:28:07le Parisien,
00:28:08qu'il fige le public
00:28:09dans l'émotion.
00:28:10Malheureusement,
00:28:11dans l'article,
00:28:11je n'ai pas vu
00:28:11une once d'émotion
00:28:12pour les victimes
00:28:14de ce monsieur,
00:28:15seulement désigné
00:28:15comme un vigile
00:28:16et un policier.
00:28:17dans une petite légende
00:28:18en italique.
00:28:19Alors,
00:28:19je suis quand même
00:28:19allée voir.
00:28:20En fait,
00:28:20c'est un veilleur de nuit
00:28:21et deux policiers.
00:28:22Simplement,
00:28:23on n'est pas un policier prêt
00:28:24ou en tout cas,
00:28:25ils ont trouvé la mort
00:28:25tous les deux.
00:28:26Au moins,
00:28:27étaient-ils complices ?
00:28:27Je ne sais pas
00:28:28si c'est son comparse
00:28:30qui l'a tué.
00:28:30Mais un veilleur de nuit
00:28:32et deux policiers
00:28:32ont trouvé la mort.
00:28:33Le premier s'appelle
00:28:34Mohamed Hachemi.
00:28:35C'est important
00:28:35de dire leur non,
00:28:36quand même, non ?
00:28:37Et les deux autres,
00:28:38Jean-Yves Ruel
00:28:38et Gérard Crou,
00:28:39ils ont même un visage.
00:28:41On le trouve,
00:28:41mais là aussi,
00:28:42il faut chercher longtemps.
00:28:43En tout petit format,
00:28:44c'est une photo d'identité
00:28:46sur le site
00:28:47Police Action Solidaire.
00:28:49C'est tout.
00:28:49Alors,
00:28:50je ne sais pas
00:28:50s'ils ont eu le temps
00:28:51d'être papa,
00:28:52mais ce que je sais,
00:28:53c'est qu'ils n'ont pas coulé
00:28:55des jours heureux
00:28:56à faire des conférences,
00:28:57ça c'est sûr.
00:28:58Et qui sont les membres
00:28:59de leur famille ?
00:28:59Je ne sais pas.
00:29:01C'est incroyable
00:29:01de voir comment
00:29:02les victimes sont oubliées,
00:29:03mais ce n'est pas volontaire
00:29:04quand même,
00:29:05Gabrielle.
00:29:06Bien sûr que si,
00:29:06c'est volontaire.
00:29:07Le focus est sur le criminel.
00:29:09Seul lui doit être humanisé.
00:29:11C'est une technique bien connue.
00:29:12Elle est connue
00:29:13et expliquée déjà
00:29:14par Victor Hugo.
00:29:16Vous savez,
00:29:16c'est un abolitionniste d'avant-garde
00:29:19finalement dans son livre
00:29:20Le Dernier Jour du Condamné.
00:29:21Vous l'avez peut-être lu.
00:29:22Moi, je l'ai lu au collège
00:29:23et je me souviens,
00:29:24j'avais demandé à mon prof à l'époque
00:29:25« mais qu'est-ce qu'il a fait
00:29:26ce monsieur pour être là ? »
00:29:28Elle m'avait dit
00:29:28« on ne sait pas,
00:29:29c'est ce qu'a voulu Victor Hugo
00:29:30parce qu'il n'a pas voulu
00:29:32humaniser les victimes
00:29:34parce que ça aurait déshumanisé
00:29:35le criminel,
00:29:36ça aurait suscité de l'émotion. »
00:29:37Donc on ne sait pas
00:29:37pourquoi il est là.
00:29:39Donc on s'imagine
00:29:39que c'est sans doute
00:29:40un agneau immolé.
00:29:41Finalement,
00:29:42la technique a été la même
00:29:43pour tous ces cas cités.
00:29:46Et c'est vrai
00:29:46qu'on est quand même frappé
00:29:47par l'anonymat
00:29:48comparé à la visibilité
00:29:49des criminels.
00:29:51Au-delà de la peine de mort,
00:29:52c'est la technique utilisée
00:29:53pour toute la culture
00:29:55de l'excuse
00:29:56en matière judiciaire.
00:29:57Il y a un décentrage
00:29:58de la victime,
00:30:00un recentrage
00:30:01vers le coupable
00:30:02qui devient lui aussi
00:30:02victime
00:30:03mais de la société.
00:30:06Et l'invisibilisation
00:30:08des victimes
00:30:09fait partie
00:30:10de cet infléchissement général
00:30:11qui a suivi
00:30:12l'abolition de la peine de mort.
00:30:13Moi, j'étais toujours surprise.
00:30:14Je croyais qu'après
00:30:15l'abolition de la peine de mort,
00:30:16on aurait construit
00:30:17des peines,
00:30:18un arsenal judiciaire
00:30:19extrêmement fort pour le compenser.
00:30:21C'est exactement l'inverse
00:30:22qui s'est passé.
00:30:23Tout s'est infléchi.
00:30:25Et donc,
00:30:25cette invisibilisation
00:30:26des victimes
00:30:27en fait partie.
00:30:28Donc, Robert Bantinter
00:30:29a aboli
00:30:30la peine de mort
00:30:31pour les criminels
00:30:32mais pas pour les victimes.
00:30:34Les familles
00:30:34prennent perpétuité
00:30:35sans aménagement de peine
00:30:36et en prime,
00:30:37on les oublie.
00:30:39C'est une conséquence.
00:30:40Merci beaucoup,
00:30:40Gabriel,
00:30:41pour ce regard.
00:30:42En attendant,
00:30:43le discours
00:30:44d'un instant à l'autre
00:30:45d'Emmanuel Macron
00:30:46pour la panthéonisation
00:30:48de Robert Bantinter,
00:30:49j'aimerais qu'on fasse
00:30:50un tour du tableau
00:30:51par rapport à ce que
00:30:52vient de dire Gabriel.
00:30:53Peut-être Marc Menand,
00:30:54la compassion pour le coupable,
00:30:56est-ce qu'elle peut cohabiter ?
00:30:57Il n'y a jamais eu
00:30:58de compassion pour le coupable.
00:30:59Je peux poser la question ?
00:31:00Non, pardon.
00:31:01Non, mais je sais que...
00:31:02Laissez-moi poser ma question.
00:31:04Est-ce que la compassion
00:31:05pour le coupable
00:31:06peut cohabiter
00:31:08avec la mémoire des victimes ?
00:31:10Je ne vais pas parler,
00:31:11je ne vais pas dire
00:31:12Robert Bantinter
00:31:13de façon générale.
00:31:15Il y a une certaine compassion.
00:31:16Il n'y a pas de compassion
00:31:17pour un coupable.
00:31:20Dans la logique
00:31:21de Bantinter,
00:31:22enfin moi,
00:31:23j'avoue que j'ai
00:31:23totalement adhéré
00:31:25à son action à l'époque.
00:31:26Aujourd'hui,
00:31:27je m'interroge
00:31:28sur des crimes barbares
00:31:29qui font qu'il y a des gens
00:31:30qui se rendent coupables
00:31:35de telles horreurs,
00:31:36je ne vois pas comment
00:31:37ils peuvent un jour
00:31:38être réintégrés.
00:31:39Mais là,
00:31:40c'est en dehors
00:31:41de la peine de mort.
00:31:42Moi, je pense
00:31:42qu'il faut dans certains cas,
00:31:44enfin aujourd'hui,
00:31:45ma réflexion,
00:31:46elle est,
00:31:47dans certains cas,
00:31:49ce n'est plus
00:31:49la condamnation
00:31:50d'une personne,
00:31:51c'est l'élimination
00:31:52d'une personne
00:31:53parce qu'elle est incompatible
00:31:54avec la société.
00:31:56C'est-à-dire que je déplace
00:31:57le débat.
00:31:58Mais à l'époque,
00:31:59Bantinter,
00:32:00et il épouse
00:32:00effectivement le livre,
00:32:02il faut lire Victor Hugo
00:32:03pour comprendre.
00:32:04Mais là encore,
00:32:05la justice,
00:32:06quand Victor Hugo
00:32:06raconte son histoire,
00:32:08pourquoi il élimine
00:32:10le fait initial,
00:32:13c'est-à-dire de quoi
00:32:14s'est rendu
00:32:14l'auteur
00:32:15de celui
00:32:17qui a été condamné,
00:32:18c'est parce qu'en ce temps-là,
00:32:20on est condamné à mort
00:32:21pour avoir volé une pomme.
00:32:23On se retrouve
00:32:23au bagne
00:32:24pour pas grand-chose.
00:32:25Et c'est ça
00:32:26qui meurtrissait.
00:32:27Mais jamais
00:32:28Bantinter a dit
00:32:29qu'il ne faut pas
00:32:29qu'il y ait de condamnation.
00:32:31Il dit au contraire
00:32:31qu'il faut qu'il y ait
00:32:32une condamnation.
00:32:34Mais il raconte
00:32:35ce qu'il a vécu lui-même
00:32:37dans l'exécution.
00:32:38C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:32:40il était avec le procureur général
00:32:42et les autres,
00:32:42il devenait lui-même
00:32:43un assassin
00:32:44en arrivant à 3h du matin
00:32:46à pas feutrer
00:32:47et en sautant
00:32:48sur un individu.
00:32:49Et il dit là,
00:32:50l'État s'abaisse
00:32:52à devenir lui-même
00:32:53un assassin.
00:32:54Voilà la réflexion
00:32:56philosophique.
00:32:57Mais jamais cet homme
00:32:58a fait l'ordre
00:32:59des criminels.
00:33:00Jamais il a dit
00:33:01je ne compatis pas
00:33:03au sort
00:33:03des victimes
00:33:04et en particulier
00:33:05quand il a défendu
00:33:06Patrick Henry.
00:33:08Qui a dit ça
00:33:09à un seul instant ?
00:33:10Pardon ?
00:33:10Qui a dit à un seul instant ?
00:33:11Non mais c'est pas ça.
00:33:12J'ai beaucoup d'amitié pour...
00:33:14Non, non, non.
00:33:15Est-ce que là
00:33:15on est en train de parler
00:33:16des conséquences
00:33:17de ce qui s'est passé ?
00:33:18Personne n'imagine ce soir
00:33:20à l'heure de la panthéonisation
00:33:21qu'il a fait exprès
00:33:22qu'on aille vers
00:33:23une certaine compassion
00:33:24du coupable.
00:33:25C'est pas ça.
00:33:26Mais ça fait partie
00:33:26des conséquences.
00:33:28Charlotte Dornelas
00:33:28peut-être de votre regard ?
00:33:30Est-ce que je repose
00:33:30aussi ma question ?
00:33:31Vous votre regard ?
00:33:32Est-ce que la compassion
00:33:34pour le coupable
00:33:34peut cohabiter
00:33:35avec la mémoire
00:33:36des victimes
00:33:37suite à la chronique
00:33:38de Gabriel Cluzel ?
00:33:40Mais c'est surtout
00:33:40qu'il y a la question
00:33:42de la mémoire des victimes
00:33:42en effet
00:33:43qui est factuellement
00:33:44oubliée
00:33:45et ça nous en sommes
00:33:46tous responsables
00:33:46au-delà de la question
00:33:47de l'abolition
00:33:48de la peine de mort.
00:33:48Surtout moi
00:33:49ce qui me marque
00:33:50dans l'héritage
00:33:51de Robert Badinter
00:33:52c'est qu'il se limite
00:33:53apparemment
00:33:54à l'abolition
00:33:54de la peine de mort.
00:33:55Or Robert Badinter
00:33:56a été garde des Sceaux
00:33:57pendant 5 ans
00:33:57il a ensuite été
00:33:59président du conseil constitutionnel
00:34:00il a une oeuvre
00:34:01à son actif
00:34:02qui est extrêmement forte
00:34:03c'est un militant
00:34:04au parti socialiste
00:34:05qui était absolument
00:34:06revendiqué
00:34:06dont il ne s'est jamais caché
00:34:08et la première décision
00:34:08quand il arrive
00:34:09comme garde des Sceaux
00:34:10c'est de gracier
00:34:12bon nombre de prisonniers
00:34:13c'est avant
00:34:14l'abolition
00:34:14de la peine de mort
00:34:15donc en parallèle
00:34:16de la question
00:34:17il est clair que Robert Badinter
00:34:18a été traumatisé
00:34:20par l'exécution
00:34:21de bon temps
00:34:22et ça franchement
00:34:22tout le monde peut le comprendre
00:34:23arriver à 3h du mat
00:34:24et voir la guillotine
00:34:25trancher la tête d'un homme
00:34:26Marc l'a bien expliqué
00:34:27tout à l'heure
00:34:27donc ça c'est clair
00:34:29il a été
00:34:29ce que je veux dire
00:34:30c'est que sa vision
00:34:31de la justice
00:34:32ne s'arrête pas du tout
00:34:33à l'abolition
00:34:33de la peine de mort
00:34:34il gracie ces personnes là
00:34:36à l'époque
00:34:36il évoque
00:34:37la fameuse générosité
00:34:39de la gauche française
00:34:40c'est quand même son expression
00:34:41donc il appelle bien
00:34:42ça comme ça
00:34:44ensuite
00:34:45c'est lui
00:34:45qui met en place
00:34:46le concept
00:34:47d'aménagement des peines
00:34:48donc de réduction des peines
00:34:50c'est lui qui fait entrer
00:34:51le syndicat de la magistrature
00:34:52non seulement dans son cabinet
00:34:53mais à l'école nationale
00:34:54de la magistrature
00:34:55le syndicat de la magistrature
00:34:57on est dans les années 80
00:34:58la harangue de Baudot
00:34:59qui dit de prendre partie
00:35:00pour le voleur
00:35:01contre le policier
00:35:02et vous connaissez le reste
00:35:03de cette harangue
00:35:04date de 73
00:35:04il la connaît déjà
00:35:05donc il a une vision
00:35:08de la justice
00:35:08qui est enracinée à gauche
00:35:10qui est revendiquée
00:35:10d'ailleurs à gauche
00:35:11je ne dévoile pas
00:35:12un scoop immense
00:35:13et qui est une vision
00:35:15dont aujourd'hui
00:35:16qui est remise en cause
00:35:17par certains
00:35:17qui est très largement contestée
00:35:19et qui fait également partie
00:35:20de l'héritage
00:35:21de Robert Badinter
00:35:22Mathieu Bocoté
00:35:24je reviendrai
00:35:25dans un deuxième édito
00:35:26sur le sens politique
00:35:28de cette panthéonisation
00:35:29mais je voudrais revenir
00:35:30seulement un instant
00:35:31sur la question
00:35:32de la peine de mort
00:35:32qui me semble assez importante
00:35:34alors personne aujourd'hui
00:35:35à ce que j'en sais
00:35:36ne plaide pour sa restauration
00:35:37mais à l'échelle de l'histoire
00:35:38ou à tout le monde
00:35:39ils sont peu nombreux
00:35:39convenons-en
00:35:40dans l'espace public
00:35:41dans l'espace public
00:35:42alors oui
00:35:42si vous faites la précision
00:35:43dans la société
00:35:44beaucoup de gens le souhaitent
00:35:46dans l'espace public
00:35:46je ne connais plus personne
00:35:48qui plaide pour cela
00:35:49et je peux dire
00:35:51que si par exemple
00:35:52à l'antenne
00:35:52on plaide pour ça
00:35:53on est sanctionné
00:35:54autant le dire
00:35:55voilà
00:35:56on ne peut pas plaider
00:35:57non plus pour ça
00:35:57je veux dire
00:35:58officiellement
00:35:59sur des médias
00:35:59parce qu'effectivement
00:36:00c'est un délit d'opinion
00:36:01il faut respecter la loi
00:36:02et on respecte la loi
00:36:03quand on interdit une opinion
00:36:04on ne l'a pas
00:36:05on respecte la loi
00:36:06cela dit
00:36:06j'aimerais dire
00:36:07à l'échelle de l'histoire
00:36:08chaque fois qu'on a appliqué
00:36:10la peine de mort
00:36:10je ne suis pas certain
00:36:11qu'on susciterait
00:36:12la même indignation
00:36:13apparemment
00:36:14c'est le crime des crimes
00:36:15la peine de mort
00:36:16j'entends qu'elle suscite
00:36:17les plus grands malaises
00:36:18mais le procès de Nuremberg
00:36:20juste revenir là-dessus
00:36:20quand on a exécuté
00:36:22les dirigeants nazis
00:36:23après la deuxième guerre mondiale
00:36:24est-ce que des gens se disent
00:36:26finalement
00:36:26on n'aurait pas dû
00:36:27les igouiller
00:36:28disons ça comme ça
00:36:28on n'aurait pas dû
00:36:29exécuter les dirigeants nazis
00:36:31est-ce que ces gens-là
00:36:32si on avait attrapé Hitler
00:36:33avant qu'ils ne se suicident
00:36:34est-ce qu'on aurait dû
00:36:35lui épargner la peine de mort
00:36:37et tous les dirigeants
00:36:38justement nazis
00:36:38qui ont été exécutés
00:36:39est-ce qu'on aurait dû
00:36:40leur épargner
00:36:41donc je ne plaide pas
00:36:42ici pour la peine de mort
00:36:43on le comprend bien
00:36:43je dis simplement
00:36:44que l'espèce d'absolutisation
00:36:46de cette abolition
00:36:47me semble
00:36:48ne pas tenir compte
00:36:49de l'histoire longue
00:36:50de cette peine
00:36:51dans le rapport
00:36:52dans le rapport
00:36:53à la justice
00:36:53et pour le reste
00:36:55et pour le reste
00:36:55vous posez la très juste question
00:36:57la compassion
00:36:58pour la victime
00:36:59compassion pour le coupable
00:37:00je note qu'effectivement
00:37:02depuis quand même
00:37:02une soixantaine d'années
00:37:04il y a un plaidoyer
00:37:05pour la compassion
00:37:05pour le coupable
00:37:06parce que le coupable
00:37:07est toujours vu
00:37:07comme une victime
00:37:08de la société
00:37:08donc certes
00:37:09il tranche une gorge
00:37:10certes il assassine
00:37:11certes il vole
00:37:12certes il viole
00:37:14mais au fond de lui-même
00:37:15c'est que la société
00:37:15l'a transformé
00:37:16en pauvre individu
00:37:18qui n'avait finalement
00:37:18que cette violence
00:37:19pour surmonter
00:37:21son désespoir inaugural
00:37:23son désespoir premier
00:37:24et ça je crois
00:37:25que cette philosophie
00:37:27qui est ancrée
00:37:27dans la vision
00:37:29de la justice à gauche
00:37:30dans les années 60-70
00:37:31a contaminé l'an
00:37:32ensemble du système judiciaire
00:37:34partout en Occident
00:37:34vous noterez que
00:37:35dans certains pays
00:37:36anglo-saxons aujourd'hui
00:37:38on nous dit par ailleurs
00:37:39oui M. X par exemple
00:37:41il faut qu'il y ait
00:37:41des circonstances
00:37:42atténuantes à son crime
00:37:43parce qu'il est
00:37:44de telle communauté
00:37:45ethnique ou culturelle
00:37:46et appartenant
00:37:47à cette communauté
00:37:47il y a des circonstances
00:37:48atténuantes
00:37:49donc je pense
00:37:49qu'il y a toute
00:37:50une philosophie
00:37:51de la justice
00:37:51qui a fait faillite
00:37:52et dont on est
00:37:52les gestionnaires
00:37:53aujourd'hui
00:37:53ce qui ne remet pas
00:37:54en question
00:37:54bien évidemment
00:37:55l'humanisme
00:37:56de M. Badinter
00:37:56pendant que nous sommes
00:37:57en train de parler
00:37:58le cercueil de Robert Badinter
00:38:01entre au Panthéon
00:38:02sous les applaudissements
00:38:04d'un instant à l'autre
00:38:05Emmanuel Macron
00:38:06prendra la parole
00:38:07vous voyez Marc Menon
00:38:08j'entends bien
00:38:09ce que dit Mathieu Bocoté
00:38:10et ça
00:38:11cette compassion
00:38:12vous voyez ce que je veux dire
00:38:13c'est ce que je voulais dire
00:38:14par là
00:38:15aujourd'hui
00:38:16on le ressent
00:38:16au quotidien
00:38:17nous aujourd'hui
00:38:18avec tout le respect
00:38:20le recueillement
00:38:20que nous avons
00:38:21à l'instant T
00:38:22à l'heure qu'il est
00:38:23on peut aussi
00:38:24entendre
00:38:25ces dérives
00:38:26aujourd'hui
00:38:26de la justice
00:38:28vers la compassion
00:38:30on tend vers cette compassion
00:38:31pour le coupable
00:38:32mais ça c'est l'exploitation
00:38:33que l'on fait
00:38:34d'une décision
00:38:37je reviens
00:38:37à ce que Mathieu
00:38:38vient de formuler
00:38:39je suis d'accord avec lui
00:38:40d'où mon interrogation
00:38:41moi-même
00:38:42qui étais
00:38:43dans l'adhésion totale
00:38:44aux propos de Badinter
00:38:45parce que oui
00:38:46pour moi Hugo
00:38:47c'était le bonhomme
00:38:48de la réflexion
00:38:49qu'il a vécu
00:38:51parmi les pauvres
00:38:52quand j'étais gamin
00:38:53j'ai vu des copains
00:38:54qui terminaient en tôle
00:38:56et je retrouvais
00:38:57des circonstances
00:38:58atteignantes
00:38:58je dirais
00:38:59c'est le côté chrétien
00:39:00que nous avons tous
00:39:01c'est pas spécialement
00:39:02la gauche
00:39:02c'est à un moment donné
00:39:04Jésus pardonne
00:39:05donc il y a ça en nous
00:39:06mais après
00:39:07il y a la barbarie
00:39:08quand vous avez
00:39:09ceux qui tuent
00:39:11les journalistes
00:39:12de Charlie Hebdo
00:39:13est-ce que
00:39:13s'ils avaient échappé
00:39:15à la situation
00:39:16lorsqu'ils étaient en fuite
00:39:17est-ce qu'on les mettait
00:39:18en prison pendant 20 ans
00:39:19on leur rouvrait
00:39:20la porte après
00:39:21est-ce que
00:39:22cette jeune gamine
00:39:23qui a 20 ans
00:39:24qui commet
00:39:26c'est même pas
00:39:27l'improbable
00:39:28l'indicible
00:39:29etc
00:39:29c'est quelque chose
00:39:30qu'on ne peut même pas
00:39:31formuler
00:39:31le vocabulaire nous manque
00:39:33que fait-on
00:39:34d'une jeune femme
00:39:35comme ça
00:39:35quand elle a 35 ans
00:39:3640 ans
00:39:37on la remet dehors
00:39:38et c'est là
00:39:39où moi je pose la question
00:39:40et j'utilise ce mot
00:39:41c'est peut-être
00:39:42c'est l'élimination
00:39:44d'un être
00:39:45par rapport
00:39:46à une société
00:39:46et que
00:39:47là c'est la responsabilité
00:39:49de cette société
00:39:50après
00:39:50et je complète
00:39:52le propos de Badinter
00:39:53qui dit
00:39:53l'État ne peut pas
00:39:55devenir soi-même
00:39:56l'assassin
00:39:58c'est-à-dire
00:39:58qu'on mandate
00:39:59quelqu'un
00:40:00pour devenir
00:40:01un criminel
00:40:02professionnel
00:40:02et ça
00:40:03ça le heurtait
00:40:04dans ses convictions
00:40:06et là
00:40:07on est dans la philosophie
00:40:09vous avez raison
00:40:10mais il n'a jamais
00:40:11cherché
00:40:12à éliminer
00:40:13et j'espère
00:40:14bien sûr
00:40:15bien sûr
00:40:15non mais
00:40:15non mais
00:40:17j'essaie d'être clair
00:40:19dans le propos
00:40:20je me veux à la fois
00:40:22le défenseur
00:40:23mais il n'a pas besoin
00:40:24de moi
00:40:24pour essayer
00:40:25d'éclairer
00:40:26une façon de penser
00:40:27Emmanuel Macron
00:40:28en droit à parler
00:40:29dans un instant
00:40:30je pose deux questions
00:40:31j'ai envie
00:40:32qu'on puisse parler
00:40:33de la panthéonisation
00:40:34dont on doit parler
00:40:35après le discours
00:40:35d'Emmanuel Macron
00:40:36mais si on n'a pas le temps
00:40:37on va quand même
00:40:37en parler avant
00:40:38on ne sait jamais
00:40:39mais juste avant
00:40:40d'en parler
00:40:41est-ce que
00:40:43comment dirais-je
00:40:44aujourd'hui
00:40:45parmi les conséquences
00:40:46peut-être Gabriel
00:40:46parmi les conséquences
00:40:49justement
00:40:49de toute cette abolition
00:40:51de la peine de mort
00:40:52on arrive aujourd'hui
00:40:54avec
00:40:55jusqu'au bout
00:40:56on en parle régulièrement
00:40:57avec Charlotte Dornelas
00:40:58aujourd'hui
00:40:59à ne plus
00:41:00à avoir
00:41:02même arrivé
00:41:03au point
00:41:03de ne plus
00:41:04mettre
00:41:04en prison
00:41:05aujourd'hui
00:41:07jusqu'où
00:41:07il faut aller
00:41:08parce qu'on voit
00:41:09qu'il n'y a plus
00:41:09l'abolition
00:41:10de la peine de mort
00:41:11on ne met plus
00:41:12en prison
00:41:12est-ce qu'il faut
00:41:13même abolir
00:41:14maintenant la prison
00:41:15écoutez
00:41:16ça revient
00:41:18du temps long
00:41:19et vous savez
00:41:20du reste
00:41:20qu'ils se connaissaient
00:41:23Robert Badinter
00:41:24et Michel Foucault
00:41:25mais Michel Foucault
00:41:26était extrêmement
00:41:27opposé
00:41:28au principe
00:41:28même de prison
00:41:29qu'il considérait
00:41:30comme générant
00:41:32de la violence
00:41:35et de la délinquance
00:41:35mais je vais peut-être
00:41:36laisser la parole
00:41:36au président de la république
00:41:38sinon c'est ça
00:41:38il va s'exprimer
00:41:39à l'instant
00:41:40et on revient après
00:41:41ici aussi
00:41:42nous écoute
00:41:44et il est des voix
00:41:47que nous entendons
00:41:48encore résonner
00:41:49celle de Robert Badinter
00:41:53en est une
00:41:54singulière
00:41:56et forte
00:41:57porteuse
00:41:59des idéaux
00:42:00de la France
00:42:00et de la république
00:42:01Robert Badinter
00:42:06dans un instant
00:42:07prendra place
00:42:08aux côtés
00:42:08des hommes
00:42:09de 1789
00:42:11Condorcet
00:42:13l'abbé Grégoire
00:42:15Gaspard Monge
00:42:17et non loin
00:42:18reposent déjà
00:42:19Victor Hugo
00:42:20Émile Zola
00:42:21Jean Jaurès
00:42:23Jean Moulin
00:42:25Missac Manouchian
00:42:26et tant d'autres
00:42:27Robert Badinter
00:42:31entre au Panthéon
00:42:32avec les Lumières
00:42:33et l'esprit
00:42:34de 1789
00:42:35la promesse
00:42:38accomplie
00:42:38de la révolution
00:42:39Robert Badinter
00:42:42entre au Panthéon
00:42:43avec les principes
00:42:45de l'état de droit
00:42:46une certaine idée
00:42:47de l'homme
00:42:48inséparable
00:42:50de l'idéal
00:42:52républicain
00:42:53et dans cet instant
00:42:58nous entendons
00:43:02sa voix
00:43:02précise
00:43:05articulée
00:43:08aux accents
00:43:09quelquefois
00:43:10caverneux
00:43:11montant soudain
00:43:12sous les échos
00:43:13de cette voûte
00:43:13cette voix
00:43:14pleine de colère
00:43:15d'indignation
00:43:17de passion
00:43:18toujours juste
00:43:20il entre au Panthéon
00:43:24et nous entendons
00:43:25sa voix
00:43:25qui plaide
00:43:26ses grands combats
00:43:27essentiels
00:43:28et inachevés
00:43:29l'abolition universelle
00:43:32de la peine de mort
00:43:33la lutte
00:43:35contre le poison
00:43:35antisémite
00:43:36et ses prêcheurs
00:43:37de haine
00:43:38la lutte
00:43:39pour la défense
00:43:41de l'état de droit
00:43:41ces combats
00:43:45sont ceux
00:43:47qui traversent
00:43:48les siècles
00:43:48et portent
00:43:50nos idéaux
00:43:50comme la définition
00:43:52véritable
00:43:53de ce que nous sommes
00:43:54combat contre
00:43:58l'antisémitisme
00:43:59d'abord
00:44:00Robert Badinter
00:44:03n'ignore rien
00:44:04de ce qu'est
00:44:05la lutte
00:44:05contre le négationnisme
00:44:06contre Robert
00:44:08Faurisson
00:44:08et tant d'autres
00:44:09et contre tous
00:44:10les faussaires
00:44:10de l'histoire
00:44:11on ne renonce
00:44:14jamais
00:44:15à combattre
00:44:17l'antisémitisme
00:44:18quand on a entendu
00:44:20dans la cour
00:44:21de son lycée
00:44:22mort au youpin
00:44:23quand on a vu
00:44:24ses parents
00:44:25forcés de vendre
00:44:25leur boutique
00:44:26en raison des lois
00:44:27antisémites
00:44:28du régime de Vichy
00:44:29quand on a frôlé
00:44:31l'arrestation
00:44:32à Lyon
00:44:32rue Sainte-Catherine
00:44:33quelques minutes
00:44:35après celle
00:44:36de son propre père
00:44:37quand on sait
00:44:38sa famille
00:44:39ses proches
00:44:40dénoncés
00:44:40arrêtés
00:44:41exterminés
00:44:43parce que juifs
00:44:44quand on a
00:44:45attendu
00:44:45en vain
00:44:46le retour
00:44:48de ce père
00:44:48arrêté
00:44:50à Lyon
00:44:50sur ordre
00:44:51de Klaus Barbie
00:44:52et assassiné
00:44:53à Sobibor
00:44:54quand on a dû
00:44:56faire traduire
00:44:57ce même Klaus Barbie
00:44:58devant la cour
00:44:59d'assises
00:44:59d'une justice
00:45:00qui ne tue plus
00:45:01personne
00:45:02même le plus
00:45:04ailé
00:45:04des criminels
00:45:05nazis
00:45:06Robert Badinter
00:45:11né dans les années
00:45:14vingt ravagé
00:45:15par la haine
00:45:15des juifs
00:45:16s'est éteint
00:45:19dans nos années
00:45:20vingt
00:45:20où à nouveau
00:45:22la haine
00:45:24des juifs
00:45:25tue
00:45:25et notre époque
00:45:29nous oblige
00:45:29alors n'éteignons
00:45:32jamais cette colère
00:45:33face à l'antisémitisme
00:45:35visage premier
00:45:39de la haine
00:45:39c'est le combat
00:45:42urgent
00:45:42de chacun
00:45:43d'entre nous
00:45:43pour que les juifs
00:45:44ne soient pas seuls
00:45:45c'est là surtout
00:45:46l'un des combats
00:45:47existentiels
00:45:48de notre république
00:45:49pour que nous demeurions
00:45:50ce que nous sommes
00:45:51combat au nom même
00:45:53de notre universalisme
00:45:56Robert Badinter
00:46:02à dix-sept ans
00:46:03réclamait au tribunal
00:46:06la restitution
00:46:08de l'appartement
00:46:09dont pendant la guerre
00:46:11sa famille
00:46:11avait été spoliée
00:46:12premier procès
00:46:16les premiers mots
00:46:19du président
00:46:19alors
00:46:20monsieur Badinter
00:46:22la déportation
00:46:24de votre père
00:46:25cela n'intéresse
00:46:27pas le tribunal
00:46:28l'injustice
00:46:32pour Robert Badinter
00:46:33ce fut aussi
00:46:35cette phrase
00:46:36le mépris
00:46:38la haine
00:46:41l'odieuse
00:46:43condescendance
00:46:44antisémite
00:46:45la justice
00:46:48pour Robert Badinter
00:46:49sera pour toujours
00:46:51le refus
00:46:52de cette phrase
00:46:53et de sa flétrissure
00:46:56alors avocat
00:46:58le jeune Robert Badinter
00:47:00ne s'assigne
00:47:00qu'une seule mission
00:47:01défendre la vérité
00:47:04d'un homme
00:47:04défendre la justice
00:47:08défendre l'accusé
00:47:09quel qu'il soit
00:47:10quoi qu'il ait fait
00:47:11défendre l'homme
00:47:13derrière l'accusé
00:47:14et la dignité
00:47:15que nul ne peut lui ôter
00:47:16oui
00:47:18défendre
00:47:20une certaine idée
00:47:21de la justice
00:47:22qui pour être exemplaire
00:47:24doit être impartiale
00:47:26voilà pourquoi
00:47:29il plaide pour la vie
00:47:31de Patrick Henry
00:47:32qui a assassiné
00:47:32un enfant de 7 ans
00:47:34lui
00:47:35Robert Badinter
00:47:37qui 5 ans plus tôt
00:47:40aux côtés
00:47:41de ses confrères
00:47:42n'a pu sauver
00:47:45Claude Buffet
00:47:45et Roger Bontemps
00:47:47de cette exécution
00:47:50Robert Badinter
00:47:51a tout vu
00:47:51la guillotine
00:47:55dressée au petit matin
00:47:56le bruit du couperet
00:47:58un homme coupé en deux
00:48:01et la conviction
00:48:03plus que jamais
00:48:03ancrée en lui
00:48:04que ce spectacle
00:48:05n'est pas digne
00:48:06de la société
00:48:07des droits de l'homme
00:48:08que cette férocité
00:48:10qui croit venger
00:48:11nous déshonore tous
00:48:12c'est ce chemin de vie
00:48:19qui mène Robert Badinter
00:48:20à François Mitterrand
00:48:21dont il est un compagnon
00:48:24de route fidèle
00:48:24et c'est à lui
00:48:27et à lui seul
00:48:29que le premier président
00:48:31socialiste
00:48:32de la 5ème république
00:48:33confie la tâche
00:48:34ultime
00:48:35obtenir l'abolition
00:48:39de la peine de mort
00:48:41face à une opinion
00:48:44rétive
00:48:44Robert Badinter
00:48:45au-delà des rangs
00:48:46de la gauche
00:48:47sut convaincre
00:48:47des parlementaires
00:48:48de la droite
00:48:49et du centre
00:48:50de voter en faveur
00:48:51de l'abolition
00:48:52la loi fut promulguée
00:48:56voilà 44 ans
00:48:58ce combat pourtant
00:49:02n'est pas terminé
00:49:05et jusqu'au bout
00:49:06il continua
00:49:07et nous continuerons
00:49:09de le porter
00:49:09jusqu'à l'abolition universelle
00:49:12pour Robert Badinter
00:49:15chaque jour devant nous
00:49:18doit être un 9 octobre
00:49:20c'est la même exigence
00:49:26qui habite
00:49:27le ministre de la justice
00:49:28celui qui entend
00:49:31mettre fin
00:49:31à l'inhumanité
00:49:32dont peuvent être
00:49:33l'objet les prisonniers
00:49:34dans leurs cellules
00:49:34qui fait abroger
00:49:36avec l'aide de Gisèle Halimi
00:49:38la loi de Vichy
00:49:39réprimant encore
00:49:40l'homosexualité
00:49:41qui supprime
00:49:42les tribunaux
00:49:43d'exception
00:49:43des forces armées
00:49:44qui abroge
00:49:46la loi anticasseur
00:49:46qu'il juge
00:49:47à juste titre
00:49:48attentatoire
00:49:49aux libertés individuelles
00:49:51qui offre
00:49:52un nouveau recours
00:49:53celui de la convention
00:49:54européenne
00:49:54des droits de l'homme
00:49:55aux justiciables
00:49:56qui donne plus
00:49:58de place
00:49:59aux victimes
00:50:00et protège mieux
00:50:01les atteintes
00:50:02à la dignité humaine
00:50:03garde des Sceaux
00:50:05Robert Badinter
00:50:07est gardien d'un idéal
00:50:09et parce qu'il entend
00:50:13œuvrer
00:50:13en demeurant fidèle
00:50:16à ceux qui fondent
00:50:17l'engagement d'une vie
00:50:18il est critiqué
00:50:21attaqué
00:50:23moqué
00:50:25vélipendé
00:50:27insulté
00:50:29injurié
00:50:30haï même
00:50:32et jusqu'à aujourd'hui
00:50:36cette haine odieuse
00:50:38de quelques-uns
00:50:39le poursuivant même
00:50:41dans son soleil
00:50:42d'outre-tombe
00:50:43ses ennemis
00:50:47les plus farouches
00:50:48n'ont de cesse
00:50:48de vouloir
00:50:49lui accoler
00:50:49l'étiquette
00:50:50qu'il pense infamante
00:50:51de laxiste
00:50:52jusque sous les fenêtres
00:50:54de son ministère
00:50:55il vocifère
00:50:56mais aujourd'hui
00:50:57comme hier
00:50:58ceux qui dénoncent
00:50:59le laxisme
00:51:00d'une justice
00:51:01qui ne tue plus
00:51:02n'aiment pas
00:51:03que la justice
00:51:04soit juste
00:51:04chaque fois
00:51:06que ses ennemis
00:51:06traitent Robert Badinter
00:51:08de laxiste
00:51:08il lui décerne
00:51:10le titre d'humaniste
00:51:12c'est au nom
00:51:15de cette exigence même
00:51:17toujours guidé
00:51:19par le souci
00:51:19de protéger
00:51:20les lois fondamentales
00:51:21qui assurent
00:51:22à chacun d'entre nous
00:51:23liberté et dignité
00:51:25que le président
00:51:26du conseil constitutionnel
00:51:28se fait le défenseur
00:51:30et le promoteur
00:51:31de l'état de droit
00:51:31Robert Badinter
00:51:35le sait mieux
00:51:36que quiconque
00:51:36là où l'arbitraire
00:51:38se répand
00:51:39là où l'état
00:51:40de droit
00:51:41est attaqué
00:51:41prospère
00:51:43toutes les formes
00:51:44de haine
00:51:44de racisme
00:51:46d'antisémitisme
00:51:48s'impose aussi
00:51:49la loi du plus fort
00:51:50ou la démagogie
00:51:51du moment
00:51:52oui
00:51:54défendre
00:51:56l'état
00:51:57de droit
00:51:57c'est protéger
00:52:00chacun
00:52:01dans sa dignité
00:52:02c'est protéger
00:52:04la nation
00:52:05dans sa liberté
00:52:06c'est protéger
00:52:08les lumières
00:52:09dans leur clarté
00:52:10parce qu'il croit
00:52:16à l'universel
00:52:17Robert Badinter
00:52:19porte ses combats
00:52:20au-delà des frontières
00:52:21en Europe
00:52:23d'abord
00:52:23où il aide
00:52:24de jeunes démocraties
00:52:25à écrire
00:52:26leur constitution
00:52:27comme témoin
00:52:29du procès
00:52:29Hichmann
00:52:30à Jérusalem
00:52:30ou artisan
00:52:31du procès
00:52:31de Klaus Barbie
00:52:32à Lyon
00:52:33militant
00:52:34de la justice
00:52:34internationale
00:52:35Robert Badinter
00:52:37défend
00:52:38ce refus
00:52:38de l'impunité
00:52:39assignant
00:52:40à chaque bourreau
00:52:41sa peine
00:52:42car les crimes
00:52:44partout
00:52:44et toujours
00:52:45doivent trouver
00:52:47leur juste châtiment
00:52:48Robert Badinter
00:52:52c'est la vie juste
00:52:56partout
00:53:00et toujours
00:53:01défendre
00:53:03ce droit
00:53:03de chacun
00:53:04à devenir meilleur
00:53:05partout
00:53:07et toujours
00:53:08rendre
00:53:09l'homme
00:53:09plus libre
00:53:10c'est par le savoir
00:53:12et l'éducation
00:53:13que l'on s'arrache
00:53:14à ses assignations
00:53:15croire en l'homme
00:53:16c'est croire
00:53:17oui qu'il peut
00:53:18devenir meilleur
00:53:19et le combat
00:53:21de Condorcet
00:53:21fut le sien
00:53:22fils d'immigrés
00:53:26russes
00:53:27naturalisés
00:53:27français
00:53:28Robert Badinter
00:53:30devient professeur
00:53:31agrégé
00:53:32c'est par l'amour
00:53:36qu'on trouve
00:53:37parfois
00:53:38la force
00:53:38de cette quête
00:53:39Robert et
00:53:42Elisabeth Badinter
00:53:43écrivent
00:53:44du couple
00:53:44formé
00:53:44par Condorcet
00:53:45et Sophie
00:53:46ils sont
00:53:48l'un pour l'autre
00:53:49le monde entier
00:53:50à leur tour
00:53:53à leur manière
00:53:55Elisabeth
00:53:57et Robert
00:53:57sont l'un pour l'autre
00:53:59l'universel
00:54:00tout entier
00:54:00lumière
00:54:03d'un grand amour
00:54:04amour
00:54:06des grandes lumières
00:54:07alors oui
00:54:11ce soir
00:54:12Robert Badinter
00:54:15entre ici
00:54:16avec ses combats
00:54:17et nous entendons
00:54:18sa voix
00:54:18nous entendons
00:54:21sa voix
00:54:22qu'en visitant
00:54:23Auschwitz
00:54:23pour la première fois
00:54:24un jour de printemps
00:54:25Robert Badinter
00:54:27remarqua
00:54:28trois fleurs
00:54:28dans ce champ
00:54:29dévasté
00:54:30et songea
00:54:31c'est en voyant
00:54:33ces fleurs
00:54:33que j'ai compris
00:54:34que la vie
00:54:34est plus forte
00:54:36que la mort
00:54:36nous entendons
00:54:40sa voix
00:54:40et derrière elle
00:54:44se dessine
00:54:44son sourire
00:54:45une confiance
00:54:48une espérance
00:54:50alors oui
00:54:54les morts
00:54:56nous écoutent
00:54:57à nous aussi
00:55:00de les entendre
00:55:01de nous dresser
00:55:03à notre tour
00:55:04de porter
00:55:07leur combat
00:55:08à nouveau
00:55:10pour que les vivants
00:55:12espèrent
00:55:13vive la République
00:55:17vive la France
00:55:19voilà pour la panthéonisation
00:55:43et le discours
00:55:44d'Emmanuel Macron
00:55:45la panthéonisation
00:55:46de Robert Badinter
00:55:48Mathieu Bocoté
00:55:49je me tourne vers vous
00:55:50c'est un jour de gloire
00:55:51pour Robert Badinter
00:55:52dont la panthéonisation
00:55:54fait consensus
00:55:56au sein de la Macronie
00:55:58qu'est-ce que se joue
00:55:59dans cet événement
00:56:00Mathieu ?
00:56:01alors évidemment
00:56:02c'est un jour de gloire
00:56:03vous avez raison de le dire
00:56:03c'est un événement
00:56:04qui a son importance
00:56:05dans l'histoire
00:56:07du présent régime
00:56:08oh pardon
00:56:09on écoute
00:56:10le jour de gloire
00:56:12est arrivé
00:56:14contre nous
00:56:16de la tirannie
00:56:18les cadres
00:56:20sanglants
00:56:21élevés
00:56:23les cadres
00:56:24sanglants
00:56:25élevés
00:56:26entendez-vous
00:56:28dans la campagne
00:56:30j'ai
00:56:31j'ai
00:56:32fait
00:56:32ce soir
00:56:33il vient
00:56:35le juge
00:56:37dans le bras
00:56:39égorger
00:56:39nos fils
00:56:41nos compagnies
00:56:42aux âmes
00:56:43aux âmes
00:56:44aux âmes
00:56:44aux âmes
00:56:44aux âmes
00:56:45aux âmes
00:56:46aux âmes
00:56:47aux âmes
00:56:48aux âmes
00:56:49à l'échang
00:56:50à l'échang
00:56:51à l'échang
00:56:52à l'échang
00:56:53à l'échang
00:56:54qu'un sang
00:56:56impurible
00:56:57à pleine
00:57:00de l'océan
00:57:07voilà pour
00:57:15la marseillaise
00:57:17et après le discours
00:57:19d'Emmanuel Macron
00:57:20Mathieu Bocoté
00:57:21je vous disais
00:57:21que c'est un jour
00:57:22de gloire
00:57:22pour Robert Badinter
00:57:23dont la panthéonisation
00:57:25fait consensus
00:57:26au Sénat Macron
00:57:26et qu'est-ce qui se joue
00:57:27dans cet événement
00:57:29ce soir ?
00:57:29Alors vous le disiez
00:57:30c'est un événement
00:57:31important pour le présent régime
00:57:32c'est-à-dire
00:57:33oui ok d'accord
00:57:34donc je disais
00:57:35c'est pas la marseillaise
00:57:36on peut parler
00:57:36alors tout régime
00:57:38met de l'avant
00:57:39ses héros
00:57:39tout régime
00:57:40met de l'avant
00:57:41ses figures
00:57:42quasi saintes
00:57:42quasiment saintes
00:57:43des figures
00:57:44que tous doivent admirer
00:57:45sans quoi
00:57:46ils sont frappés
00:57:47d'anathèmes socialement
00:57:48or ce qu'on comprend
00:57:49dans les circonstances actuelles
00:57:51c'est que Robert Badinter
00:57:52qui est un homme
00:57:53on l'a dit
00:57:53d'un humanisme incontestable
00:57:55est aujourd'hui
00:57:57la figure obligatoire
00:57:59d'admiration
00:58:00imposée par la Macronie
00:58:01pour dire
00:58:02voilà le symbole
00:58:03de ce qui est un honnête homme
00:58:04voilà le symbole
00:58:05de l'humanisme
00:58:06évidemment on est tous d'accord
00:58:08pour s'incliner devant
00:58:09les symboles d'humanisme
00:58:09mais il y a aussi
00:58:11peut-être là-dedans
00:58:12quelque chose
00:58:12qui relève de la domination
00:58:13politique classique
00:58:14c'est-à-dire
00:58:15qu'est-ce qu'une de la domination
00:58:16classique
00:58:16ça consiste à obliger
00:58:18l'adversaire
00:58:19à prier ses propres dieux
00:58:21dans les circonstances
00:58:23Robert Badinter
00:58:24est une figure sacralisée
00:58:25parce qu'il représente
00:58:27et j'y reviendrai
00:58:27dans un instant
00:58:28Charlotte l'a très bien dit
00:58:29il y a quelques minutes
00:58:29il représente
00:58:31non seulement
00:58:31l'abolition de la peine de mort
00:58:32dont on a parlé
00:58:34donc qui fait consensus
00:58:35chez les élites
00:58:36et chez ceux
00:58:37qui surveillent
00:58:37le discours public
00:58:38peut-être un peu moins
00:58:39dans la population
00:58:40mais cela dit
00:58:41il représente
00:58:42donc cela
00:58:43il représente aussi
00:58:44toute une philosophie
00:58:44de la justice
00:58:45qui aujourd'hui
00:58:46est la philosophie
00:58:47dominante
00:58:48de la justice
00:58:49en France
00:58:50on la résumera
00:58:51de cette manière
00:58:52une philosophie
00:58:53qui pense toujours
00:58:54et c'est ce que vous évoquiez
00:58:56qui pense le coupable
00:58:57comme une victime
00:58:58de la société
00:58:59une philosophie
00:59:00qui présente
00:59:01l'institution
00:59:02enfin la prison
00:59:04comme une institution
00:59:06fondamentalement toxique
00:59:07dont il faudrait souhaiter
00:59:09à terme
00:59:09pas demain évidemment
00:59:10mais à terme
00:59:11sinon l'abolition
00:59:12à tout le moins
00:59:13la marginalisation
00:59:14dans la société
00:59:15par exemple
00:59:16avec la recherche
00:59:16toujours de peine alternative
00:59:18comme si la prison
00:59:19devait être
00:59:19l'ultime recours
00:59:21donc une aversion
00:59:22pour la prison
00:59:23une aversion
00:59:24pour la sanction
00:59:25une compréhension
00:59:27empathique
00:59:28pour le coupable
00:59:30qui est pensé
00:59:30comme victime
00:59:31de la société
00:59:32donc le régime
00:59:34nous dit
00:59:34mettant de l'avant
00:59:35Robert Badinter
00:59:36aujourd'hui
00:59:37nous nous reconnaissons
00:59:38dans cette philosophie
00:59:39ce qui n'est pas
00:59:40surprenant
00:59:41soit dit en passant
00:59:42ce qui n'est pas
00:59:43surprenant
00:59:43pourquoi
00:59:44mais parce que
00:59:44c'est la philosophie
00:59:45à laquelle adhère
00:59:46le régime encore aujourd'hui
00:59:47je pense que
00:59:47M. Dupond-Moretti
00:59:48qui est une figure
00:59:49éminente de la Macronie
00:59:50lui-même se reconnaît
00:59:52assurément dans ce discours
00:59:53et on entend néanmoins
00:59:56ici et là
00:59:56des gens confessés
00:59:57quelques réserves
00:59:59à propos de cette
00:59:59panthéonisation
01:00:00vous avez vu par ailleurs
01:00:02l'horreur aujourd'hui
01:00:03des gens qui ont profané
01:00:03la tombe
01:00:04et c'est absolument atroce
01:00:05ça il faut simplement
01:00:06le rappeler
01:00:06profaner une tombe
01:00:08c'est absolument scandaleux
01:00:10on l'a vu
01:00:10tout comme on avait profané
01:00:11la tombe de Jean-Marie Le Pen
01:00:13tout comme on profane
01:00:13d'autres tombes
01:00:14profaner une tombe
01:00:15quelle qu'elle soit
01:00:15c'est odieux
01:00:16c'est scandaleux
01:00:17donc ça c'est une chose
01:00:18qu'on doit rappeler
01:00:18mais au même moment
01:00:19on ne doit pas assimiler
01:00:20et je reviendrai dans un instant
01:00:21à la profanation d'une tombe
01:00:23toute critique
01:00:24d'un héritage
01:00:25or le propre
01:00:26de la panthéonisation
01:00:26c'est que ça consiste
01:00:28à sacraliser une figure
01:00:29et dès lors
01:00:29elle devient incritiquable
01:00:31il n'est pas permis
01:00:32de questionner cet héritage
01:00:33qui est désormais écrit
01:00:35de manière majusculaire
01:00:36il n'est pas interdit
01:00:37non plus
01:00:38de se demander
01:00:38si le présent régime
01:00:39comme tous les régimes
01:00:40dans l'histoire
01:00:40soit dit en passant
01:00:41n'a pas tendance
01:00:42à privatiser le panthéon
01:00:44en fonction
01:00:44de son propre agenda politique
01:00:46d'autrement dit
01:00:47on impose
01:00:47des figures
01:00:48une figure
01:00:49une autre
01:00:50une autre
01:00:50pour imposer son agenda
01:00:51quitte à privatiser
01:00:53le panthéon
01:00:54en quelque sorte
01:00:54comme si le panthéon
01:00:55devenait
01:00:56le temple spécifique
01:00:58de la gauche
01:00:59et de l'extrême centre
01:01:00qui finalement
01:01:01ont privatisé ce lieu
01:01:02pour dire
01:01:02les symboles
01:01:03de notre camp
01:01:04seront les symboles
01:01:05de l'ensemble
01:01:05de la nation
01:01:06Robert Valinter
01:01:07aussi s'est distingué
01:01:08il faut le dire
01:01:09par son combat
01:01:09contre l'antisémitisme
01:01:11et ça a été souligné
01:01:13par le président
01:01:13de la république
01:01:14d'ailleurs
01:01:14et on lui prête même
01:01:15une formule
01:01:15particulièrement
01:01:16vigoureuse
01:01:17lorsqu'il dit
01:01:18il faut le dire
01:01:20assez clairement
01:01:21vous me pardonnerez
01:01:21je le cite
01:01:22un antisémite
01:01:23c'est un con
01:01:24disait-il
01:01:25et qui serait en désaccord
01:01:26avec Robert Valinter
01:01:27mais je suis persuadé
01:01:28qu'il dirait lui aussi
01:01:29aujourd'hui
01:01:30que ceux qui ont favorisé
01:01:31l'arrivée massive
01:01:33d'antisémites
01:01:34en France
01:01:34au fil du temps
01:01:35sont des cons aussi
01:01:36ça je n'en doute pas
01:01:37qu'il condamnerait lui aussi
01:01:38ceux qui ont favorisé
01:01:39cet avènement
01:01:40et de ce point de vue
01:01:41on peut penser
01:01:42notamment dans son rôle
01:01:43au conseil constitutionnel
01:01:44il réfléchirait
01:01:45probablement aujourd'hui
01:01:46à son propre héritage
01:01:47en se demandant
01:01:48dans quelle mesure
01:01:49le conseil constitutionnel
01:01:50qui a tout fait
01:01:50sous son empreinte
01:01:51mais pas la seule
01:01:52pour déconstruire
01:01:53les lois sur
01:01:54restrictives
01:01:55en matière d'immigration
01:01:56dans les années 80
01:01:57et ainsi de suite
01:01:57est-ce qu'on n'a pas favorisé
01:01:58sans le vouloir évidemment
01:01:59sans le prévoir évidemment
01:02:00même si certains
01:02:01l'avaient peut-être
01:02:02déjà envisagé
01:02:02est-ce qu'on n'a pas favorisé
01:02:04en quelque sorte
01:02:05des catastrophes
01:02:08au nom de l'humanisme
01:02:10encore une fois
01:02:10il existe une telle chose
01:02:11que les effets pervers
01:02:12d'un humanisme mal pensé
01:02:14si on a le temps
01:02:15on fera un petit tour de table
01:02:16sur cette question
01:02:17de la panthéonisation
01:02:18mais encore une autre question
01:02:19Mathieu
01:02:20autrement dit pour vous
01:02:21cette panthéonisation
01:02:22elle est politique
01:02:23elle est même d'abord
01:02:24et avant tout politique
01:02:25et on peut le comprendre
01:02:26encore une fois
01:02:27que reste-t-il
01:02:28dans les circonstances
01:02:29pour la Macronie
01:02:29c'est la panthéonisation
01:02:31c'est l'arme symbolique
01:02:33de confiscation
01:02:34de l'espace public
01:02:34parce qu'aujourd'hui
01:02:35tout le monde attendait
01:02:36la prise de parole
01:02:36d'Emmanuel Macron
01:02:41apparemment la France
01:02:42est sans gouvernement
01:02:43apparemment il y a
01:02:44une crise politique
01:02:45apparemment il y a
01:02:45une forme d'effondrement
01:02:46même de la vie politique
01:02:47française
01:02:47donc c'est ce moment
01:02:49particulier
01:02:49où le président de la République
01:02:50qui est un homme de qualité
01:02:51ne le conteste
01:02:52décide d'intervenir
01:02:54sur toute autre chose
01:02:55comme s'il considérait
01:02:56désormais la vie politique
01:02:57ordinaire française
01:02:58à la manière
01:02:59finalement c'est de l'écume
01:03:01c'est secondaire
01:03:02l'essentiel n'est pas là
01:03:03l'essentiel est dans
01:03:04la panthéonisation
01:03:05il faut dire qu'aujourd'hui
01:03:06on est dans une journée
01:03:06très particulière
01:03:07où on regarde les choses
01:03:09j'ai entendu dire
01:03:10soit dit en passant
01:03:11que Jean-Louis Borloo
01:03:12serait peut-être
01:03:12premier ministre
01:03:13on verra
01:03:13j'ai même entendu dire
01:03:14des gens qui trouvaient
01:03:15que c'est une hypothèse
01:03:16disruptive
01:03:16ce qui m'a semblé étonnant
01:03:18mais quoi qu'il en soit
01:03:19cette panthéonisation
01:03:20ah c'est lui
01:03:21d'accord
01:03:22et cette panthéonisation
01:03:25j'y reviens
01:03:26sur sa dimension politique
01:03:27c'est aussi une totémisation
01:03:28en quelque sorte
01:03:29si on transforme
01:03:30un être humain
01:03:30avec ses grandeurs
01:03:32ses faiblesses
01:03:32on le transforme
01:03:34on figure absolument
01:03:35incritiquable
01:03:36et c'est une manière
01:03:37de traquer
01:03:37aussi
01:03:38et c'est important
01:03:38de le dire
01:03:39de traquer
01:03:40tous ceux
01:03:41qui ne voudront pas
01:03:42participer à l'hommage
01:03:43donc si vous ne participez
01:03:44pas à l'hommage
01:03:45si vous confessez
01:03:46des réserves
01:03:46Éric Zemmour l'a fait
01:03:47vous l'avez dit
01:03:48Marion Maréchal l'a fait
01:03:49on peut le noter
01:03:50d'autres l'ont fait
01:03:51dans la droite nationale
01:03:52ont marqué des réserves
01:03:53ont pas condamné l'homme
01:03:54ont pas condamné
01:03:55la noblesse d'âme
01:03:56ils ont dit
01:03:57cette panthéonisation
01:03:58masque en fait
01:03:59on le disait d'abord
01:04:00tout un héritage juridique
01:04:01qui est beaucoup plus problématique
01:04:03qu'on ne le croit
01:04:03et bien quand on panthéonise
01:04:05comme ça
01:04:05c'est l'occasion
01:04:06de traquer le salaud
01:04:07qui ne veut pas prier
01:04:08le dieu du moment
01:04:09de la même manière
01:04:10que tout le monde
01:04:11on l'avait vu au moment
01:04:12d'Isaac Manouchi
01:04:13si vous n'étiez pas d'accord
01:04:15si vous aviez des réserves
01:04:16vous étiez probablement
01:04:17un xénophobe
01:04:18fascisant
01:04:18d'extrême droite
01:04:19raciste
01:04:19et ainsi de suite
01:04:20donc là dans les circonstances
01:04:22si vous avez des réserves
01:04:23sur cette panthéonisation
01:04:24en fait vous êtes un nostalgique
01:04:25de la peine de mort
01:04:26si vous avez des réserves
01:04:27sur cette panthéonisation
01:04:28en fait vous êtes complice
01:04:31de la peine de mort
01:04:32d'hier, d'aujourd'hui
01:04:32et de demain
01:04:33de ce point de vue
01:04:34oui on peut traiter ça
01:04:35comme un événement politique
01:04:36sans remettre en question
01:04:37bien évidemment
01:04:38la noblesse d'âme
01:04:39de cet homme
01:04:40qui a compté
01:04:40dans l'histoire de France
01:04:41alors est-ce que je rends l'antenne
01:04:45vous m'avez dit
01:04:46jusqu'à 20h06
01:04:47dites-moi si c'est maintenant
01:04:48je rends
01:04:48ok c'est maintenant
01:04:49excellente suite de programme
01:04:50l'heure des pros de Pascal Pro
01:04:52non mettez-moi
01:04:54non mettez-moi
01:04:54bon
01:04:55s'il y a
01:04:56de
01:04:57l'entend
01:04:58qui le fait
01:04:59de
01:05:00l'entend
01:05:00d'autre
01:05:01c'est
01:05:02ce
01:05:03qui
01:05:03s'il y a
01:05:05qui
01:05:05est
01:05:05qui
01:05:06s'il y a
01:05:06qui
01:05:07se
01:05:08n'a
01:05:09qui
01:05:09s'il y a
01:05:10qui
01:05:10s'il y a
01:05:11d'être
01:05:11qui
01:05:12s'il y a
01:05:12qui
01:05:13s'il y a
01:05:13qui
01:05:14s'il y a
01:05:15s'il y a
01:05:17s'il y a
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