En management, comme dans la vie en général, ce à quoi on croit ne suffit jamais pour bien comprendre le réel ni pour bien faire. En effet, la connaissance, même précise, demeure incomplète. Le présent, même lumineux, ne suffit pas sans horizon. La fragilité n’est pas toujours un défaut : elle peut signaler une forme rare d’élévation. La faiblesse, parfois, voit plus juste que la force. Et l’exactitude ? Elle n’est jamais la vérité, tout au plus son ombre bien dressée. [...]
00:11ce qu'on croit ne suffit jamais pour bien comprendre le réel, ni pour bien faire.
00:17En effet, la connaissance même précise demeure incomplète.
00:22Le présent, même lumineux, ne suffit pas sans horizon.
00:25La fragilité n'est pas toujours un défaut, elle peut signaler une forme rare d'élevation.
00:33La faiblesse, parfois, voit plus juste que la force.
00:37Et l'exactitude, elle n'est jamais la vérité, tout au plus son ombre bien dressée.
00:44C'est pourquoi il est aisé, même en fermant les yeux, de réduire les coûts et de maximiser les gains.
00:50Bien plus exigeant d'obtenir le plus en sacrifiant le moins, le tout sans perdre le sens des ensembles.
00:59Et c'est cela le management, l'art de maintenir la totalité vivante au lieu de la réduire à ses fragments.
01:07Dès lors, en managant, l'humilité face au réel s'impose.
01:12Reconnaître que toute vision du travail est partielle, située et sujette à révision revient à renoncer au mythe du chef omniscient, chef d'orchestre, homme d'orchestre.
01:25Le véritable pouvoir du manager ne réside pas dans la maîtrise ou le contrôle, mais dans sa capacité à instituer les conditions d'une coopération féconde.
01:35Cela implique de créer des espaces et des temps nécessaires à ce que j'appelle la PPT, la parole partagée sur le travail.
01:46C'est dans ces moments que le travail peut se dire, se questionner, se penser et que les collectifs peuvent faire œuvre de l'intelligence au grand jour.
01:55La parole partagée sur le travail ne se contente pas de renforcer la qualité des échanges.
02:02Elle augmente les équipes en leur permettant de se réapproprier le sens de leurs actes.
02:08Elle augmente aussi le manager, non en pouvoir, mais en justesse et en justice face au réel.
02:15Donc moins de PPT et plus de PPT, ce n'est donc pas juste un slogan.
02:23C'est un changement de paradigme.
02:26C'est déplacer le centre de gravité du management, passer d'une présentation descendante du travail,
02:33incarnée par le PowerPoint, qui simplifie le réel, nie la parole vivante et offre, selon le Franck et Maton,
02:41une impression fallacieuse d'exhaustivité et de logique, à une dynamique d'élaboration collective du travail, fondée sur la parole partagée.
02:50Comme le souligne Frank Frommer, le PowerPoint désaffectif, irréalise et met à distance tout l'inverse de ce que permet la parole partagée sur le travail,
03:03qui réintroduit de la contextualité féconde, de l'engagement subjectif et de la pensée située.
03:10Ce glissement ouvre un véritable espace de pensée, de controverse et de réflexivité, sans lequel aucune transformation durable n'est possible,
03:22car sans parole, pas de travail vivant, sans travail vivant, pas de coopération vivante, sans coopération vivante, pas de performance soutenable ni créatrice de santé.
03:34Ainsi, moins de PPT et plus de PPT s'est passé de la représentation biaisée du travail à son élucidation collective satisfaisante.
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