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  • il y a 2 jours
L’Insee l’assure : depuis fin 2019, le pouvoir d’achat global des Français a progressé. Selon les méthodes de calcul, la hausse cumulée est de 8,2%, ou de 5,1% en tenant compte de l’évolution du nombre de ménages et de leur composition. Sur le papier, les Français sont donc plus aisés qu’avant la pandémie. Mais faites l’expérience. Demandez autour de vous : la réponse tombe systématiquement — « mon pouvoir d’achat baisse » — c’est d’ailleurs une tendance lourde. Ce décalage nourrit l’idée d’une fracture croissante entre les statistiques et le vécu d’une majorité de Français. [...]

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00:00L'INSEE l'assure. Depuis fin 2019, le pouvoir d'achat global des Français a progressé.
00:16Selon les méthodes de calcul, la hausse cumulée est de 8,2% ou de 5,1% en tenant compte de
00:23l'évolution du nombre de ménages et leur composition. Sur le papier, les Français sont
00:30donc plus aisés qu'avant la pandémie. Mais faites l'expérience, demandez autour de vous.
00:36La réponse tombe systématiquement. Mon pouvoir d'achat baisse. C'est d'ailleurs une tendance
00:42lourde. Ce décalage nourrit l'idée d'une facture croissante entre les statistiques et le vécu d'une
00:49majorité de Français. Le premier hiatus tient la composition du revenu disponible brut des
00:56ménages, c'est-à-dire le ressource financière après impôt. Sa progression reflète la moyenne
01:02des évolutions des différents éléments qui le composent. Or, l'essentiel de cette hausse
01:08provient des revenus financiers alimentés par les intérêts et dividendes reçus. Il s'élève
01:15plus rapidement que les autres composants. Cela provient de l'épargne forcée héritée
01:20des périodes de confinement et abondée depuis ainsi que de la hausse des taux d'intérêt
01:25jusqu'en 2024. Moins visibles que les salaires ou les pensions de retraite qui tombent chaque
01:31mois, ces revenus sont en outre souvent recapitalisés et les ménages ne les comptabilisent
01:37pas dans le périmètre de leurs revenus consommables. Il y a donc un biais de perception.
01:42A cela s'ajoute une autre dimension. L'effort d'épargne, et donc les revenus qui
01:48y sont liés, demeurent très inégalitaires. Les données disponibles datent, mais le message
01:54reste bon. Le taux d'épargne net des 20% les plus modestes était de moins 2% en 2022.
02:02Un chiffre négatif qui traduit une situation de désépargne ou d'endettement pour les ménages
02:08entrant ou ayant récemment intégré cette catégorie de revenus. La hausse du nombre
02:14de dossiers de surendettement traités par la Banque de France depuis confirme une fragilisation
02:19financière croissante. Face aux revenus disponibles bruts, il y a l'inflation pour arriver au pouvoir
02:26d'achat. Elle s'est considérablement assagi. A environ 1%, elle a retrouvé un niveau proche
02:34de celui d'avant ses deux flambées successives à la sortie de la crise sanitaire puis après
02:39le déclenchement de la guerre en Ukraine. Un retour à la normale, mais une partie des
02:44ménages ne le vit pas ainsi. L'inflation ralentit, certes, mais cela ne s'y finit pas
02:52que les prix baissent. Ils progressent moins vite après avoir explosé sans aucune correction
02:59et effacer les hausses passées. Le surplus d'inflation actuelle peut être estimé à
03:0411 points par rapport à la tendance qui se définit sur la période 2015-2020. C'est ce dont les ménages
03:10ont-ils à l'esprit ? En outre, l'inflation passée a été à géométrie variable et très
03:16inégalitaire. C'est le second hiatus. Elle s'est d'abord concentrée sur l'alimentaire.
03:21L'indice des prix à la consommation sur ce segment atteint un pic historique et la tendance
03:27est une nouvelle accélération. La seule petite éclaircie viendrait des prix de l'énergie
03:33qui se sont calmés, mais c'est après avoir flambé et le compte n'y est vraiment pas.
03:38Du fait de la structure de leur consommation, ce sont ces ménages modestes qui ont été
03:44les plus impactés par ce type de hausse, alors même que l'augmentation des revenus, en
03:49raison de sa nature, leur a été moins profitable qu'aux autres. Ils ne sont pas à l'origine
03:56de la hausse moyenne du pouvoir d'achat. Et leur reste à vivre se réduit encore davantage
04:02une fois déduite des dépenses pré-engagées, logements, abonnements téléphoniques, etc. au
04:08risque d'être asphyxiés. De quoi alimenter la colère sociale.
04:13Sous-titrage Société Radio-Canada
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