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  • il y a 1 jour
La musique n’est plus un bien que l’on possède, collectionne, chérit. Ce n’est plus un objet de culture. Elle est devenue un flux illimité, omniprésent, accessible en permanence. Jadis incarnée par le vinyle ou le CD, elle s’est dissoute dans les écrans et les écouteurs, souvent réduite à un bruit de fond. Le passage du disque au streaming a changé non seulement la forme, mais la nature même de l’expérience musicale. [...]

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00:00La musique n'est plus un bien que l'on possède, collectionne, chérie.
00:12Ce n'est plus un objet de culture.
00:14Elle est devenue un flux illimité, omniprésent, accessible en permanence.
00:20Jadis incarnée par le vinyle ou le CD,
00:23elle s'est dissoute dans les écrans et les écouteurs,
00:26souvent réduite à un bruit de fond.
00:27Le passage du disque au streaming a changé non seulement la forme,
00:33mais la nature même de l'expérience musicale.
00:36Selon la dernière étude Xerfi sur l'édition et la distribution musicale,
00:40le numérique concentre désormais près de 80% du marché français.
00:45En disant, les proportions se sont totalement inversées.
00:48Cette mutation ne relève plus d'une évolution technique,
00:51mais d'une révolution économique et culturelle.
00:55mais elle dicte aussi ses règles à la production musicale en la formatant.
01:01Les titres sont calibrés pour coller au standard de l'écoute en flux,
01:06trois minutes maximum, une entrée immédiate,
01:09pas d'introduction instrumentale.
01:11Conséquence, nombre d'artistes contraints par l'économie de la skip culture
01:16adaptent leur création pour survivre.
01:19Le CD, acte d'achat ponctuel, a cédé la place à l'abonnement récurrent.
01:24Spotify, Deezer, Apple Music ou Amazon Music exploitent un modèle de rente
01:29qui assure aux plateformes des revenus stables,
01:32mais alienent les auditeurs dans un accès perpétuel
01:35où la musique n'est plus qu'un flux de consommation.
01:40Là où le disquaire ou la radio guidait autrefois les choix,
01:45ce sont désormais des playlists automatisées qui dictent l'écoute.
01:49L'artiste existe s'il est recommandé par l'algorithme.
01:54Celui-ci devient le directeur artistique planétaire,
01:57dépossédant les créateurs de leurs liens directs avec le public.
02:01Pour retenir leurs abonnés, les plateformes ne s'arrêtent plus à la musique.
02:05Podcasts, livres audio, partenariats…
02:08La musique n'est qu'un appât dans une stratégie globale.
02:13L'objectif n'est pas de vendre des œuvres,
02:16mais de coloniser le temps disponible.
02:19Spotify et d'autres ont augmenté ses tarifs en juin 2025.
02:24Peu importe, l'utilisateur ne paie plus pour un album,
02:27mais pour un droit d'accès illimité.
02:29La valeur ne réside plus dans l'œuvre,
02:32mais dans la continuité du flux.
02:35Le consentement à payer mesure désormais la dépendance,
02:39plus que l'amour de la musique.
02:42En devenant un flux indistinct,
02:44la musique a perdu son aura d'œuvres singulières.
02:48Le disque incarnait la valeur de l'art.
02:51Le streaming l'a dilué
02:52dans une logique de captation et de monétisation du temps d'écoute.
02:57Spotify, Deezer et les autres n'ont pas seulement changé la musique,
03:03ils l'ont transformée en un simple bruit de fond de l'économie numérique.
03:07Sous-titrage Société Radio-Canada
03:13Sous-titrage Société Radio-Canada
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