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  • il y a 2 jours
La théorie de l’agence émerge dans les années 1970, sous l’impulsion de Michael Jensen et William Meckling, dans un contexte où l’actionnaire — le principal — cherche à reprendre le contrôle de l’entreprise face à des dirigeants — les agents — jugés potentiellement déloyaux. Cette théorie repose sur une idée rugueuse mais fondatrice : les agents poursuivent avant tout leurs propres intérêts, qui peuvent diverger de ceux du principal. [...]

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00:00La théorie de l'agence émerge dans les années 70 sous l'impulsion de Michael Jensen et William
00:13Remakeling, dans un contexte où l'actionnaire, le principal, cherche à reprendre le contrôle de
00:19l'entreprise face à des dirigeants, les agents jugés potentiellement déloyaux. Cette théorie
00:24repose sur une idée rugueuse mais fondatrice, les agents poursuivent avant tout leurs propres
00:30intérêts qui peuvent diverger de ceux du principal. Dès lors, l'entreprise devient un lieu d'asymétrie
00:36d'informations et de conflits d'intérêts. Pour y remédier, la solution ne passe plus par la
00:42confiance mais par le contrôle, contrats explicites, incitations financières alignées, dispositifs de
00:49surveillance ou de sanctions. La rationalité économique commande donc de cadrer les
00:54comportements des agents dans une logique de réduction des coûts d'agence. Pour les défenseurs
01:01de la théorie de l'agence, l'entreprise ne doit avoir qu'une mission, maximiser la valeur pour
01:07les actionnaires. Le reste, environnement, société, bien-être au travail, est jugé secondaire, voire
01:14suspect. Toute dépense RSE est donc vue a priori comme une perte d'efficience qu'il est indispensable
01:21de justifier. Mais depuis les années 2000, la RSE s'impose. D'abord cosmétique, elle devient stratégique.
01:27Climat, inégalités, risques sociaux, réputation, l'entreprise doit répondre à de multiples attentes.
01:35Elle n'est plus souvent redevable à ses actionnaires mais à la société tout entière. Mais un problème surgit.
01:41La théorie de l'agence peine à gérer la complexité actuelle. Qui est le principal quand le demandant
01:48sont multiples ? Actionnaires, salariés, clients, ONG, collectivités, voire générations futures ? Comment
01:56aligner les intérêts de l'entreprise avec ceux du climat ou de la société ? La RSE authentique suppose
02:03des choix éthiques, des arbitrages risqués, parfois coûteux. Or, la logique de l'agence évacue la morale.
02:10Elle réduit les comportements à des réponses à des incitations. C'est une mécanique du soupçon,
02:16pas un appel à la conscience. Intégrer réellement la RSE, c'est sortir du tout contractuel. Cela
02:23suppose de redéfinir la mission de l'entreprise, d'ouvrir la gouvernance aux parties prenantes,
02:28de redonner aux dirigeants un rôle de stratège et de garant du bien commun.
02:34La RSE promet le long terme, mais les dirigeants restent jugés à la courbe du trimestre. On parle
02:40climat, mais leurs bonus suivent le cours de l'action. On prône la durabilité, mais les
02:46fonds activistes dictent leurs lois. Ce n'est pas la volonté qui manque, c'est la cohérence. Tant
02:52qu'on n'aura pas changé de cadre mental, la RSE restera une promesse en trompe-pleuble, voire du greenwashing.
02:58C'est parti, c'est parti, c'est parti, c'est parti.
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