- il y a 3 mois
Regardez "On refait le monde" avec Ségolène Royal, ancienne ministre socialiste et ancienne candidate à la Présidentielle, Sibeth Ndyaye, ancienne porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe, Jean Garrigues, historien, politologue, président du comité d'histoire parlementaire, et Jean-Daniel Levy, directeur délégué de Toluna France.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 07 octobre 2025.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 07 octobre 2025.
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00:00Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL avec Anne-Sophie Lapix.
00:08Plus que 24h, Sébastien Lecornu n'a plus qu'une journée et une nuit pour tenter de convaincre le socle commun et les socialistes de trouver un compromis et éviter la dissolution.
00:17Mais pour certains, dans la majorité présidentielle, la sortie de crise ne peut passer que par le départ d'Emmanuel Macron.
00:23Ce matin, dans la matinale de RTL, Édouard Philippe appelait le chef de l'État à organiser une élection présidentielle anticipée après avoir fait adopter un budget.
00:33Emmanuel Macron doit-il démissionner ? On en débat dans Refait le Monde avec nos invités.
00:39Ségolène Royal, ancienne ministre socialiste et ancienne candidate à la présidentielle.
00:44Bonsoir.
00:44Bonsoir.
00:45Sibeth Ndiaye, ancienne porte-parole du gouvernement d'Édouard Philippe.
00:49Bonsoir.
00:50Bonsoir.
00:50Et vous êtes également, je retrouve ma feuille, senior advisor de Next Step Influence.
00:57Jean Garrigue, c'est ça ?
00:58Oui, c'est ça, c'est exact.
00:59Jean Garrigue, historien, politologue et président du comité d'histoire parlementaire.
01:03Bonsoir.
01:04Bonsoir, mais je ne suis plus président du comité d'histoire parlementaire, mais en revanche président d'une commission internationale d'histoire des assemblées.
01:10Très bien.
01:10Peu importe, mais enfin je ne veux pas que mon successeur se sente plaisé.
01:13D'accord, on va remettre nos fiches à jour d'ici peu.
01:17Les choses évoluent beaucoup aujourd'hui.
01:19Et Jean-Daniel Névy qui arrive, qui est directeur délégué de Toluna France.
01:24Il ne peut pas me contredire parce qu'il n'est pas encore arrivé.
01:27Alors, Édouard Philippe, patron du parti Horizon et ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron, a donc une solution pour sortir de la crise.
01:34Il l'a dévoilé ici même ce matin au micro de Marc-Olivier Fogiel.
01:36On peut très bien imaginer que dès lors que le budget est adopté, il annonce qu'il organise une élection présidentielle anticipée, c'est-à-dire qu'il part immédiatement après que le budget a été adopté.
01:47C'est ce que vous dites, c'est ça la sortie de crise, c'est celle-là en fait.
01:49Moi, je pense que la sortie de crise, c'est sur lui qu'elle repose, qu'il doit être à la hauteur du mandat qu'on lui a confié.
01:55Et qu'une façon d'être le garant des institutions, c'est de faire en sorte qu'elle puisse être préservée et qu'on puisse épargner au pays 18 mois d'une crise politique délétère pour le pays.
02:07C'est ce qu'on appelle un coup de tonnerre dans le monde politique, voire un coup de poignard dans le dos d'Emmanuel Macron, Ségolène Royal.
02:15Toute cette pagaille, je pense déjà, est inadmissible.
02:18Nous sommes la cinquième puissance économique du monde.
02:21La deuxième économie de la zone euro, membre du conseil de sécurité de l'ONU.
02:27Nous étions un pays qui étions écoutés dans le monde entier, qui servait même d'exemplarité en ce qui concerne le fonctionnement démocratique des institutions.
02:38Et c'est non seulement une crise démocratique, mais je voudrais dire que c'est une crise morale.
02:43Parce que lorsque l'on a la chance d'exercer des responsabilités,
02:47parce qu'on a été provisoirement désigné par les Français pour exercer ces responsabilités,
02:54on n'a que des devoirs, on n'a aucun droit.
02:57On n'est pas propriétaire de son mandat, ce n'est pas une récompense.
03:01Et on n'a pas à considérer que parce qu'on est élu, on est plus intelligent que les autres.
03:06C'est bien d'Emmanuel Macron que vous parlez.
03:08C'est de l'ensemble de ceux qui aujourd'hui ne sont pas capables ni de construire un gouvernement,
03:14ni de désigner un Premier ministre, et effectivement qui posent sur la table la question de la démission.
03:20Sur ce sujet-là, vous avez vu que c'est ce que veulent les Français.
03:23Plus de 70% des Français veulent la démission.
03:26Le sondage RTL ?
03:28C'est considérable, ça ne s'est jamais vu depuis le début de la Ve République.
03:33Et je suis bien placée pour savoir, parce que j'ai exercé des mandats locaux et nationaux,
03:37c'est que quand les Français votent pour quelqu'un,
03:40ils n'ont qu'une seule envie, c'est que ce quelqu'un se comporte bien,
03:44et de continuer à l'estimer, et à pouvoir compter sur lui.
03:48Et donc ce désaveu à l'égard du Président de la République est extrêmement grave.
03:53Il emporte bien sûr la responsabilité.
03:55Mais moi, je ne souhaite pas qu'il y ait du chaos supplémentaire.
03:59Pourquoi ? Parce que là, nous avons 170 000 entreprises qui sont en difficulté.
04:03Vous savez que les chambres de commerce et d'industrie ont communiqué cette statistique.
04:08Pas du chaos supplémentaire, ça veut dire pas de démission ?
04:13Je pense que, par exemple, la dissolution de l'Assemblée nationale serait d'une catastrophe.
04:18Si Emmanuel Macron dissout l'Assemblée nationale,
04:20c'est-à-dire fait subir aux Français un fardeau supplémentaire,
04:25une crise économique supplémentaire, alors que nous sommes déjà en grande difficulté,
04:30alors là, oui, sa démission se posera.
04:34Si Bette Ndiaye, pour revenir à cette proposition d'Edouard Philippe,
04:38il ne pouvait pas attendre un an et demi ?
04:41Ça ressemble un peu à une trahison.
04:42Je ne sais pas si c'est une trahison,
04:44et je ne crois pas du tout que ce soit le registre d'Edouard Philippe,
04:48dont je crois vraiment la sincérité.
04:50Néanmoins, j'ai un désaccord complet avec la proposition,
04:54fût-elle élégamment apportée, en ne prononçant pas le terme de démission,
04:58mais d'organisation d'une élection anticipée.
05:02Parce qu'au fond, de quoi parle-t-on ?
05:04Il ne s'agit pas, au fond, de poser la question d'Emmanuel Macron en tant que personne.
05:08Il s'agit d'interroger ce qu'est la fonction présidentielle,
05:11qui dans nos institutions est la clé de voûte qui tient l'ensemble.
05:15Et, quelque part, ouvrir la porte à réclamer la démission d'un président de la République,
05:22c'est affaiblir l'institution que représente la présidence de la République pour le futur.
05:29Et moi, j'invite tous ceux qui, demain, sont des impétrants
05:32dans le cadre de la prochaine élection présidentielle
05:35à se poser la question à la prochaine grosse colère.
05:38Quand il faudra prendre des décisions qui seront peut-être impopulaires,
05:42céderez-vous, vous aussi, vous, président de la République,
05:44à des demandes de démission ?
05:46Enfin, là, ils cherchent quand même une solution.
05:48On cherche une solution pour sortir de la crise.
05:51Édouard Philippe propose une solution, Jean Garrigue.
05:54Oui, c'est une solution et qui, il faut quand même le dire,
05:57serait conforme à l'esprit de la Ve République.
06:00Le général de Gaulle, lui-même, a démissionné
06:04parce qu'il se sentait incompris, rejeté par les Français
06:08au moment de la crise de mai 68.
06:10Et il organise ce référendum qui est un plébiscite, en fait,
06:14et démissionne parce qu'il perd ce référendum.
06:17Je ne dis pas qu'il faille aujourd'hui que ça soit le choix d'Emmanuel Macron,
06:22mais force est de constater qu'on se retrouve dans une situation
06:25où on n'a plus beaucoup de solutions.
06:27Parce que la solution que, personnellement, j'aurais souhaité,
06:31qui aurait été de trouver des compromis politiques,
06:34dans une situation où on se retrouve...
06:35Encore 24 heures, pour le faire.
06:36Oui, on se retrouve dans une situation où on n'a pas de majorité absolue.
06:40C'est-à-dire qu'on est dans quelque chose de contre-intuitif
06:42par rapport à la Ve République.
06:45Si vous ne trouvez pas des solutions de compromis,
06:47vous ne pouvez pas avancer.
06:48Une dissolution, qu'est-ce qu'elle nous donnerait ?
06:50Elle nous donnerait vraisemblablement, à nouveau,
06:53une assemblée divisée en trois blocs,
06:56avec sans doute un RN renforcé,
06:58mais ça ne changerait pas fondamentalement les choses.
07:00Donc je me dis que la seule solution,
07:03si on veut véritablement avancer aujourd'hui,
07:06ça pourrait être une des missions du président de la République.
07:09Ça ne correspond pas à l'hubris macroniste.
07:11Ce n'est certainement pas dans sa volonté.
07:14On peut comprendre aussi que par rapport à la stabilité de l'État,
07:18par rapport à la réputation de la France,
07:20il ne le souhaite pas.
07:21Il ne souhaite pas créer un précédent,
07:23qui pourrait ensuite se retrouver en cas de crise.
07:26C'est-à-dire que le président, dès qu'il se retrouverait en chute dans les sondages
07:30ou dans une impasse politique, démissionne.
07:34Ce n'est pas souhaitable par rapport à la stabilité de nos institutions.
07:37Mais je répète, on est dans un tel blocage.
07:40Moi, je pense qu'aujourd'hui, il faudrait amener les acteurs politiques
07:45vraiment à réfléchir à ce que doit être aujourd'hui
07:48l'adaptation de notre fonctionnement politique à cette situation.
07:53C'est une situation de quatrième République qu'on a aujourd'hui.
07:56Adaptons nos comportements.
08:00Et j'ai l'impression que tout le monde aujourd'hui,
08:01on le voit chaque jour,
08:03a les yeux rivés sur l'élection présidentielle de 2027.
08:07C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte
08:08qu'il faut absolument changer les comportements politiques.
08:12Jean-Daniel Lévy, Edouard Philippe,
08:13bonsoir d'abord.
08:15Il a effectivement les yeux rivés sur cette présidentielle de 2027.
08:18Donc, il souhaiterait peut-être en 2026.
08:21Il accélère parce que peut-être il faiblit un peu dans les sondages aussi ?
08:25Déjà, en fait, on peut rappeler que dès lors qu'il avait indiqué
08:28qu'il était candidat à l'élection présidentielle,
08:30c'est-à-dire quelques semaines après la dissolution,
08:32il avait dit en 2027 ou avant.
08:35Il avait déjà laissé entrevoir qu'il pourrait y avoir une situation politique
08:38qui amènerait à ce que la présidentielle soit anticipée.
08:42Alors, c'est absolument certain qu'à l'heure actuelle,
08:45il y a une situation où il baisse tendanciellement dans les enquêtes d'opinion.
08:49Il y a également un autre point, en fait, qui est assez frappant.
08:51C'est que lorsqu'on interroge les Français,
08:53les personnes qui ont été un moment ou un autre proche du président de la République
08:57sont rattachées au macronisme.
09:00Et quelles qu'aient été les distances qui, objectivement,
09:02ont été prises par Edouard Philippe,
09:04quelles qu'aient été les distances qui ont été prises également
09:06depuis plusieurs mois par Gabriel Attal,
09:08quand vous interrogez les Français,
09:10ils rencontrent une difficulté à pouvoir dire
09:12qu'ils ont des positions et des orientations différentes.
09:15Et donc, ce n'est pas tant, en fait, la tendance d'opinion
09:17concernant précisément Edouard Philippe qui joue à l'heure actuelle,
09:21c'est plutôt ceux qui font partie de l'écosystème du macronisme
09:25et qui ont tendance à baisser et à avoir leurs intentions de vote
09:28ou leur appréciation d'un point de vue des Français baisser tendanciellement.
09:31Alors, dans un instant, on va voir qu'il n'y a pas qu'Edouard Philippe.
09:34Il y a aussi Gabriel Attal qui lâche Emmanuel Macron.
09:38Et les Français attribuent la responsabilité de la crise
09:41selon notre sondage, selon votre sondage, Jean-Daniel Lévy,
09:45à Emmanuel Macron.
09:46Il souhaite sa démission.
09:46Ce sera juste après le rappel des titres.
09:48On en parle.
09:50Jusqu'à 20h, Anne-Sophie Lapix refait le monde sur RTL.
09:57RTL.
09:58Il est 19h30.
10:00Anne-Sophie Lapix.
10:02On refait le monde sur RTL.
10:03Le rappel des titres de l'actualité de ce mardi avec Alban Leprince.
10:07LR n'a pas que des désaccords avec le Rassemblement national.
10:10La sénatrice Les Républicains et ancienne porte-parole du gouvernement,
10:14Sophie Prima, n'exclut pas de gouverner avec le Rassemblement national.
10:17Elle l'a déclaré ce soir sur RTL.
10:20L'un des scénarios qui semble se dessiner ce soir après la démission de Sébastien Lecornu,
10:24c'est celui d'une dissolution, c'est une information RTL.
10:28Emmanuel Macron s'est entretenu aujourd'hui avec le président du Sénat, Gérard Larcher,
10:32et la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet.
10:35Yael Brown-Pivet qui sera l'invité de Thomas Soto demain matin à 7h40 sur RTL
10:40à l'occasion de cette journée spéciale crise politique.
10:43Comment en sortir ?
10:44Des reportages, les coulisses, vos appels au 3210, c'est toute la journée sur RTL.
10:49Dans le reste de l'actualité, le site de MaPrimeRénov' à nouveau accessible
10:53après une opération de maintenance de plusieurs jours
10:56pour faire face au nombre très important de visiteurs.
10:59À ce stade, 1700 dossiers ont été déposés sur une capacité maximale de 13 000
11:04jusqu'à la fin de l'année.
11:05Et puis Donald Trump voit une réelle chance de conclure un accord de paix à Gaza,
11:10déclaration du président américain,
11:12alors que ce mardi marque le deuxième anniversaire des attaques du Hamas en Israël.
11:16Merci Alban, on se retrouve à 20h.
11:21Anne-Sophie Lapix, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
11:25La France est une catastrophe, nous sommes la rivée de tout le monde.
11:30Monsieur le Président, partez, partez !
11:34Le Président de la République est le représentant de notre nation.
11:37À ce titre, il se doit à minima de restituer aux citoyens
11:41la dignité qu'il leur a confisquée pendant 8 ans.
11:44Seule une démission de sa part prend tout son sens dans la situation actuelle.
11:48Quelques extraits des auditeurs en la parole sur RTL.
11:52Alors que vos anciens disciples vous trahissent, qu'ils tuent le père,
11:55même si les jeunes, ça n'a rien d'exceptionnel en politique,
11:57mais dans le désamour, mais le désamour ne s'arrête pas là pour Emmanuel Macron.
12:01Les Français interrogés par notre sondeur, notamment sur la crise politique,
12:04le juge responsable dans leur majorité et appellent à cette démission.
12:07On en parle avec Sibeth Ndiaye, ancienne porte-parole du gouvernement d'Edouard Philippe,
12:11senior advisor de Next Step Influence,
12:14Ségolène Royal, ancienne ministre et ancienne candidate socialiste à la présidentielle,
12:18Jean Garrigue, historien politologue,
12:20Jean-Daniel Lévy, directeur délégué Toluna France.
12:24Sibeth Ndiaye, on a vu ce que demandait Edouard Philippe,
12:28mais il y a aussi Gabriel Attal qui prend ses distances.
12:30Il a dit aux 20h de TF1 qu'il ne comprenait plus les décisions d'Emmanuel Macron.
12:34Il a dénoncé son acharnement à vouloir garder le pouvoir.
12:37Ce sont deux anciens premiers ministres qui doivent absolument tout à Emmanuel Macron.
12:42Que se passe-t-il en Macron ?
12:44Je pense qu'on est dans un moment où des personnes qui souhaitent s'engager
12:49dans la compétition de l'élection présidentielle prennent leur distance.
12:53Mais je ne peux pas imaginer qu'ils sont uniquement dans un positionnement cynique
12:57et ces deux personnalités avec lesquelles j'ai eu l'occasion de travailler
13:03et dont je ne peux évidemment qu'imaginer qu'ils ont aussi un dessin pour le pays.
13:08Néanmoins, je pense qu'ils s'honoreraient à assumer la politique qui a été menée
13:14par le président de la République depuis 2017, ce qui est mon cas,
13:19en ayant aussi un regard critique, lucide, parce qu'on n'est pas obligé d'être des plaies mobiles.
13:25C'est un reproche qu'on faisait aux députés du début du premier quinquennat,
13:31mais on n'est pas non plus obligé d'être complètement caporalisé.
13:36Donc ça me paraît normal de pouvoir critiquer,
13:40mais j'aimerais qu'aussi dans le même temps,
13:43on puisse aussi assumer des choses bonnes
13:48qui ont été réalisées au cours des années qui se sont écoulées depuis 2017.
13:53Il y a quand même une rupture au moment de la dissolution.
13:56La dissolution, elle ne passe pas, Jean Garrigue ?
13:59Oui, oui, elle n'est pas passée, notamment pour Gabriel Attal,
14:03puisqu'il en a été, j'allais dire, la première victime.
14:05Oui, et pas informé.
14:06Et que c'est vrai que cette dissolution était incompréhensible,
14:10puisqu'elle suivait une élection européenne,
14:13et qu'il n'avait pas de rapport, en tout cas un rapport indirect,
14:16avec la situation politique française.
14:18On aurait pu penser à une dissolution un peu plus tardive,
14:22qui aurait pu être justifiée,
14:24mais là, personne n'a compris,
14:25et surtout, ça a été la manière dont ça a été conçu,
14:28parce qu'on sait bien que les présidents des assemblées
14:31n'ont pas été réellement consultés,
14:33ils ont été informés, mais pas consultés.
14:36Les proches, l'état-major, j'allais dire,
14:40d'En marche et de Renaissance,
14:42n'a pas été véritablement consulté.
14:43Donc, c'est une décision autoritaire, personnelle,
14:46qui traduit une surprésidentialisation,
14:49ce qu'on appelle la présidence jupitérienne.
14:52Et ça, c'est quelque chose qui, aujourd'hui,
14:55dans le désamour des Français,
14:58je dirais même la détestation de beaucoup de Français
15:00pour Emmanuel Macron, joue un rôle quand même très très fort.
15:03C'est-à-dire que cette manière d'avoir interprété,
15:06comme un certain nombre de ses prédécesseurs,
15:08mais peut-être encore plus que ses prédécesseurs,
15:10une forme d'autoritarisme présidentiel,
15:14c'est quelque chose qui ne passe pas,
15:16et dont on a vu, en plus, les séquelles,
15:20la reproduction au fur et à mesure
15:22de ces gouvernements qui sont succédés,
15:25où le président a voulu jouer un rôle
15:27que lui donne, c'est vrai, la Constitution,
15:30mais que les Français n'acceptent pas
15:32et que les partis n'acceptent pas.
15:35C'est-à-dire que les partis, à un moment donné,
15:37se sont dit, bon, il n'y a plus de majorité absolue,
15:39c'est à nous de prendre la main.
15:41Et on voit qu'Emmanuel Macron continue
15:44à vouloir jouer ce rôle d'un président tout-puissant,
15:47alors qu'il n'a plus les moyens,
15:49et qu'il n'a plus la légitimité pour le faire.
15:51Ségolène Royal, dans cette dissolution,
15:54Emmanuel Macron tablait sur une division de la gauche
15:56qui aurait permis d'écarter certains élus de gauche
16:01et aux élus macronistes de prospérer.
16:04Oui, c'est ça, c'était tactique.
16:07On est très loin de ce qui fait le lien de confiance
16:11entre un président de la République et le peuple français.
16:14Aujourd'hui, il y a une rupture de confiance.
16:16C'est ça qui est grave.
16:18Et il y a une forme de, plus que de la colère,
16:20il y a de la lassitude, de l'exaspération,
16:23et surtout le sentiment d'avoir été méprisé,
16:27d'avoir été mal aimé.
16:28Moi, je pense que présider un pays,
16:29c'est d'abord aimer son pays,
16:31aimer le peuple et lui faire du bien.
16:33Quand on vote pour un président de la République,
16:35on se dit, on vote pour quelqu'un
16:37qui va nous faire du bien.
16:38Qu'est-ce que c'est la politique ?
16:40C'est transmettre le pays que l'on reçoit
16:43dans un meilleur état,
16:45au moment où on transmet le pouvoir,
16:47que dans l'état dans lequel il était
16:48quand on l'a reçu.
16:50Or là, qu'est-ce qui se passe depuis plusieurs années ?
16:52C'est un sentiment de déclin,
16:53c'est pas ça, c'est une réalité de déclin,
16:56de déclin.
16:57Personne n'y arrive à rendre le pays
17:01dans un meilleur état,
17:02en tout cas au niveau de la dette.
17:04Oui, mais c'est pas parce qu'il y a une dette
17:06qu'il faut aussi que les services publics reculent,
17:10qu'on meurt dans les services d'urgence,
17:13que l'école se désagrège.
17:15C'est ça aussi, cette perte de repères,
17:17et je pense en particulier aux jeunes générations
17:19qui regardent aujourd'hui la politique française.
17:22Donc c'est un nouveau pilier qui s'effondre,
17:24parce que le fonctionnement des institutions,
17:26ça fait partie aussi du patrimoine national.
17:29Et donc quand on n'est plus capable,
17:32quand ceux qui sont élus ne sont plus capables
17:33de faire fonctionner correctement les institutions,
17:37en effet, ils aggravent cette rupture du lien de confiance.
17:40Et quand il y a une rupture du lien de confiance,
17:42c'est grave,
17:43mais il faut le reconstruire, ce lien de confiance,
17:46par le respect, par la considération,
17:49par la technique de la conciliation,
17:53un peu comme on élève ses enfants, si vous voulez.
17:56C'est ça, c'est exactement les mêmes souffrances.
17:58C'est-à-dire les souffrances d'un peuple
18:00et les souffrances d'un adolescent,
18:02par exemple, c'est pareil.
18:04C'est l'isolement, c'est l'abandon,
18:06c'est le dénigrement,
18:08et c'est l'incapacité à comprendre
18:11qu'on vous fait confiance pour avancer,
18:13pour vous élever.
18:13Mais ça, c'est grave.
18:15Jean-Daniel Lévy, en tout cas,
18:16les Français estiment que Emmanuel Macron
18:19est responsable de cette situation dégradée.
18:22Très clairement, c'est lui qui est considéré
18:24comme étant responsable,
18:26plus que les Républicains ont aussi interrogé
18:28sur le rôle qu'avait pu jouer Bruno Retailleau,
18:30plus que le Rassemblement National,
18:32plus même que Sébastien Lecornu.
18:34Et tout ceci,
18:35et ça a été indiqué par Jean Garrigue tout à l'heure,
18:37c'est qu'il y a aujourd'hui
18:38une incompréhension de la part des Français
18:39sur pourquoi a-t-il dissous l'Assemblée Nationale.
18:43Et avec la perception que
18:45les raisons de la dissolution nationale
18:47n'ont pas été comprises,
18:48est-ce qu'il y avait une crise politique
18:49aux yeux des Français
18:51au moment qui nécessitait
18:52une dissolution nationale nationale,
18:54les Français disent non ?
18:55Et même un message
18:56qui n'a pas forcément été assez précis,
18:58ce qui est assez frappant,
18:58c'est qu'on parle par exemple
18:59beaucoup aujourd'hui des enjeux de dette.
19:01Et ce que nous disent les Français
19:02au retour, c'est qu'ils disent
19:03peut-être qu'il y a un enjeu de dette,
19:04mais est-ce que vous en avez parlé,
19:05ne serait-ce que dans la campagne électorale
19:07législative ?
19:08Donc on a des sujets
19:09qui apparaissent aujourd'hui,
19:10qui n'ont pas fait l'objet de débat,
19:12et qui sont aujourd'hui des conséquences,
19:13qui peuvent se traduire
19:14notamment en matière budgétaire,
19:16et qui interrogent
19:17les citoyens,
19:18qui les amènent aujourd'hui
19:19à être critique
19:20à l'égard du président de l'Amérique,
19:21et à souhaiter
19:22beaucoup plus tôt par le passé
19:23son départ effectivement.
19:24On va examiner dans le détail
19:25les solutions de sortie de crise,
19:27celles notamment proposées
19:29par Edouard Philippe,
19:30mais pas seulement la dissolution,
19:32on en parle juste après la pause.
19:32Il reste 24h à Sébastien Lecornu
19:45pour tenter de recoller
19:46les morceaux du socle commun,
19:48de trouver une solution
19:50à une sortie de crise.
19:51En attendant,
19:52on va étudier d'autres sorties de crise,
19:54celles proposées par Edouard Philippe,
19:55les élections anticipées,
19:57ou la dissolution,
19:59qui ne serait pas forcément exclue
20:00par Emmanuel Macron,
20:01puisqu'il a consulté aujourd'hui
20:03Yael Broun-Pivet,
20:04la présidente de l'Assemblée,
20:05Gérard Larcher,
20:06le président du Sénat.
20:07On en discute avec nos invités,
20:08Ségolène Royal,
20:09ancienne ministre
20:10et ancienne candidate socialiste
20:11à la présidentielle,
20:13Sibeth Ndiaye,
20:14ancienne porte-parole du gouvernement
20:15d'Edouard Philippe
20:15et senior advisor
20:16de Next Influence,
20:18Jean Garing,
20:19historien et politologue,
20:20et Jean-Daniel Lévy,
20:21directeur délégué
20:22de Toluna France.
20:24D'abord,
20:24comment on organise
20:26des élections anticipées
20:27concrètement ?
20:28C'est le président
20:29qui peut le faire,
20:30qui peut décider ?
20:31Vous savez,
20:31Jean Garing ?
20:32En tout cas,
20:34c'est le président
20:35qui doit décider
20:36de dissoudre.
20:36Ça, ça fait partie
20:37de ces...
20:37Ça, c'est la dissolution.
20:38C'est la dissolution.
20:39Les élections anticipées.
20:39Mais les élections anticipées,
20:42ça passe par le ministère
20:43de l'Intérieur
20:44et les préfets.
20:45Et on nous dit
20:46que les préfets
20:47seraient en train
20:47de préparer,
20:48en tout cas,
20:48l'hypothèse
20:49d'élections anticipées
20:51à la fin du mois de novembre.
20:52Ils ont été,
20:53effectivement...
20:53Donc,
20:54c'est quelque chose
20:55qui est,
20:56non pas courant,
20:58mais enfin,
20:58qui s'est déjà pratiqué.
21:00Ils savent faire
21:01le problème,
21:02c'est qu'une élection,
21:04ça n'a d'intérêt
21:05que s'il y a
21:06une campagne électorale.
21:07C'est-à-dire que
21:07si on a un peu de temps.
21:09Et justement,
21:09on est dans une période
21:10où on a manqué,
21:11précisément,
21:12de ce temps.
21:13On n'a pas eu
21:13de vraie campagne
21:14présidentielle en 2022,
21:16du fait de la crise
21:16en Ukraine,
21:17etc.
21:17on n'a pas eu,
21:19on n'a pas eu non plus
21:19une campagne électorale
21:21suffisante
21:22pour les élections,
21:23pour les législatives
21:25de 2024,
21:25suite à la première dissolution.
21:27Et on va se retrouver
21:28à nouveau
21:28avec une élection,
21:31éventuellement,
21:31une élection
21:32comme ça,
21:33anticipée,
21:34où on n'aura pas eu
21:35le temps,
21:35véritablement,
21:36de préparer les programmes.
21:37On ne sait pas très bien
21:38au sein du bloc central
21:40qui va faire quoi,
21:41qui va aller avec qui.
21:43On s'aperçoit aujourd'hui
21:44qu'on a des rumeurs
21:46sur une éventuelle
21:47union des droites
21:48qui serait quelque chose,
21:50un tournant totalement,
21:52je veux dire,
21:52historique.
21:53Et avec cette m'entendue
21:54de Jardin de Bardella,
21:55ce soir,
21:56on a sui des élections.
21:56Imaginez des élections
21:57législatives
21:58dans le cadre
22:00de cette union des droites,
22:01c'est-à-dire
22:01où on aurait
22:02des candidatures,
22:04des désistements
22:05comme ça,
22:05qu'on n'a jamais connues,
22:07si ce n'est ponctuellement
22:08dans les années 90,
22:09sur des élections régionales,
22:10etc.
22:11Ça change quand même
22:12la donne.
22:13Et donc,
22:13on peut imaginer
22:15que ces élections
22:17anticipées
22:18vont se faire
22:19dans des conditions
22:20où les Français
22:20n'auront une fois de plus
22:22pas l'occasion
22:23véritablement
22:24de comprendre
22:24ce qui se passe.
22:25C'est 35 jours
22:26pour une campagne
22:27s'il y a une présidentielle
22:30anticipée.
22:31Sibeth Ndiaye,
22:32vous qui connaissez
22:33quand même bien
22:33Emmanuel Macron,
22:34est-ce que c'est son genre
22:35de démissionner ?
22:36Non,
22:36parce que le président
22:37de la République,
22:38c'est un combattant
22:39et on peut lui reprocher
22:41beaucoup de choses,
22:41mais c'est quelqu'un
22:42qui n'a jamais quitté
22:44le ring.
22:45Tant qu'il y a un ring,
22:46il sera dessus.
22:47Et donc,
22:48je crois d'ailleurs
22:48que la deadline
22:49qu'on se donne pour demain,
22:50ce n'est pas tout à fait
22:51la vraie deadline,
22:52que la vraie deadline,
22:53elle est le 13 octobre,
22:54qui est la date limite
22:56à partir de laquelle
22:57il n'est plus possible
22:58d'atteindre
22:58le vote d'un budget
23:00dans les 70 jours
23:01impartis
23:01avant le 31 décembre
23:03de cette année.
23:04Et donc,
23:05jusqu'au bout,
23:06il tentera,
23:07jusqu'à cette deadline
23:08de lundi,
23:10il tentera,
23:11et c'est ce pourquoi
23:12il a mandaté
23:13Sébastien Lecornu,
23:14il tentera de trouver
23:15une solution.
23:16Et même encore,
23:17au-delà de ça,
23:18on a une deuxième deadline,
23:20qui est celle
23:20de l'impact
23:21d'une dissolution
23:22pour un futur
23:23ou une future
23:24président ou présidente
23:26de la République
23:27en 2026.
23:28Parce que cette dissolution,
23:30on pouvait la faire
23:30une fois par an.
23:31Donc,
23:32si vous voulez
23:32ne pas lier les mains
23:34d'un futur
23:35ou d'une future
23:35présidente de la République,
23:37il faut qu'une prochaine
23:38dissolution ait lieu
23:39avant le printemps
23:412026.
23:42Et donc,
23:43au fond,
23:43moi,
23:44j'ai tendance à penser,
23:45je ne suis plus
23:46dans le secret des dieux
23:46aujourd'hui,
23:48mais j'ai tendance à penser
23:49que le président
23:49cherchera
23:50toutes les possibilités
23:52avant cette deadline-là
23:54du printemps 2026
23:55qui lui permettront
23:56soit de faire
23:57voter un budget
23:59en bonne et due forme,
24:00soit de
24:01mettre en place
24:02un budget
24:02par les lois spéciales
24:03qu'on a connues
24:04précédemment.
24:06Et je crois,
24:08en tout cas,
24:08avec une quasi-certitude
24:10que jamais
24:11il ne démissionnera.
24:12Ça donnerait quoi,
24:13Jean-Daniel Lévy,
24:14des élections
24:14législatives
24:16aujourd'hui ?
24:17Une dissolution ?
24:17Alors,
24:18élections législatives,
24:19on est un peu ennuyés
24:19parce qu'on n'a
24:21aucune connaissance
24:22de la nature
24:23de l'offre électorale
24:24qui pourrait être
24:25présente sous nos yeux.
24:25Alors,
24:26on a vu toute la journée
24:27les échanges qu'il y a pu avoir
24:28au sein de la gauche
24:29avec LFI,
24:30sans LFI,
24:31les écologistes
24:31qui étaient sensiblement
24:32au milieu.
24:33Ça,
24:33c'est assez connu.
24:34Mais il y a également
24:34d'autres inconnus.
24:35Est-ce que ce qui s'appelle
24:37le socle commun,
24:38c'est-à-dire ceux qui sont
24:38à l'heure actuelle
24:39censés être en soutien
24:41à l'égard du gouvernement,
24:43seront-ils de nature
24:44à pouvoir s'allier
24:45ou pas ?
24:46Vous avez parlé des LR,
24:47mais on peut même parler
24:48des débats internes
24:49à la majorité
24:51entre guillemets
24:51présidentielle,
24:52c'est-à-dire
24:53le Modem,
24:54Renaissance,
24:55Horizon et Edouard Philippe,
24:56voire même l'UDI
24:57dont on a vu
24:58qu'ils avaient commencé
24:59à se détacher.
25:00Et donc,
25:00il pourrait y avoir,
25:01ne serait-ce que concernant
25:02l'offre électorale
25:03de premier tour,
25:04une vraie difficulté
25:05de pouvoir savoir les choses.
25:06Le seul point
25:07dont on est à peu près certain,
25:08c'est que le RN
25:09devrait,
25:09entre guillemets,
25:10continuer sa progression.
25:11On peut rappeler
25:12qu'en deux ans de temps,
25:13entre 2022 et 2024,
25:15ils sont passés
25:15de moins de 20%
25:16des suffrages
25:17au premier tour
25:18des élections législatives
25:19à plus de 30%
25:20au premier tour
25:21des élections législatives.
25:22Et que cette progression
25:23semble,
25:24dans toutes les enquêtes,
25:24se perpétuer.
25:25C'est Colène Royal.
25:26S'il y a une dissolution
25:27des élections législatives,
25:28est-ce que la gauche
25:29pourra réitérer
25:30l'exploit
25:31des dernières législatives,
25:33c'est-à-dire
25:33d'être unie
25:34au sein des nouveaux
25:35fonds populaires ?
25:37Est-ce que le coût économique
25:38pour le pays
25:39est considérable ?
25:40Déjà,
25:41la pagaille actuelle
25:42coûte énormément
25:44au pays.
25:45Les taux d'intérêt
25:45augmentent.
25:46Donc là,
25:47par exemple,
25:47en deux jours,
25:48c'est 10 milliards
25:49d'euros de plus
25:50sur la dette
25:51parce qu'il y a
25:52un ralentissement,
25:53parce qu'il y a
25:54un décrochage
25:55des marchés financiers,
25:56etc.
25:57Plus les entreprises
25:58qui s'inquiètent
25:59énormément,
26:00plus les Français
26:00qui s'inquiètent
26:01et qui ralentissent
26:02leur consommation.
26:03Donc il y a à la fois
26:04un ralentissement
26:04de la croissance,
26:05c'est-à-dire que nous
26:05prenons du retard
26:06par rapport à nos voisins
26:07européens,
26:08et en même temps,
26:09nous donnons une image
26:10déplorable,
26:11et quand la France
26:12donne une image
26:12déplorable,
26:13c'est de la valeur
26:14économique aussi
26:15qui est détruite.
26:17Et donc la question
26:17aujourd'hui,
26:18elle est très simple
26:19puisque,
26:20effectivement,
26:20les Français considèrent
26:21que c'est le Président
26:22de la République
26:23qui est responsable
26:24de la situation.
26:25Il y a deux hypothèses
26:26par rapport à cette rupture
26:28de confiance.
26:28Plus de 73% des Français
26:30qui veulent qu'ils partent.
26:31Soit ils rétablissent
26:32cette confiance,
26:33soit ils s'en vont.
26:34C'est encore possible
26:34de rétablir la confiance ?
26:36C'est toujours possible
26:36en politique.
26:37Donc soit ils rétablissent
26:38cette confiance,
26:39soit ils s'en vont.
26:40Mais comme ce qui s'est passé
26:42depuis sa réélection,
26:44il n'a tenu aucun compte
26:45de ce qui s'est dit
26:46dans les urnes,
26:47puisqu'il est réélu
26:48grâce au Front Républicain.
26:49Il constitue un gouvernement
26:51de droite,
26:51et au lieu de faire
26:52un gouvernement
26:53d'Union Nationale,
26:54il écarte la gauche
26:55qu'il a appelée pourtant
26:56à la rescousse
26:57pour se faire élire.
26:59Ensuite,
26:59le gouvernement
27:00est censuré
27:02parce qu'il n'écoute pas
27:03les Français
27:04par rapport à la réforme
27:05des retraites en particulier.
27:07Et moi,
27:07je considère qu'un pays
27:08bien présidé,
27:09un pays comme la France
27:10qui a tout,
27:11qui a tout
27:11par rapport à d'autres pays
27:13qui n'ont rien,
27:14c'est un pays
27:15où il n'y a pas
27:15de mouvement social.
27:16Pourquoi il ne devrait pas
27:18y avoir de mouvement social ?
27:19Parce qu'on devrait avoir
27:19des dirigeants
27:20qui écoutent les gens,
27:22qui trouvent des solutions,
27:23qui apportent des remèdes
27:25aux problèmes,
27:26qui ont un esprit concret,
27:27opérationnel,
27:28et respectueux.
27:29C'est ça qui nous manque
27:30cruellement aujourd'hui.
27:31On va continuer
27:32de discuter des solutions
27:33possibles pour résoudre
27:34cette crise.
27:35Ce sera juste après la pause.
27:36Merci.
27:37Jusqu'à 20h,
27:38Anne-Sophie Lapix
27:39refait le monde sur RTL.
27:44Anne-Sophie Lapix
27:45on refait le monde
27:46jusqu'à 20h sur RTL.
27:49Je suis désavouée
27:51par une majorité
27:53d'entre vous.
27:55Ma tâche actuelle
27:56de chef de l'État
27:57deviendra
27:58évidemment
28:00impossible
28:01et je cesserai
28:02aussitôt
28:03d'exercer
28:04mes fonctions.
28:06Vous avez reconnu
28:07le général de Gaulle
28:08le 25 avril
28:101969.
28:12Alors,
28:12est-ce qu'Emmanuel Macron,
28:13Macron, lui,
28:15serait capable
28:16de démissionner,
28:18de quitter le pouvoir
28:19parce qu'il ne trouve pas
28:20d'issue
28:21à cette crise politique ?
28:22On n'en est pas
28:23totalement sûr.
28:23En tout cas,
28:24on va voir ce qui pourrait
28:24se passer s'il y avait
28:25vraiment une élection
28:26et on en parle
28:27avec nos invités.
28:28Il n'y en a plus que deux
28:29je dois dire
28:29parce que les autres
28:30devaient partir.
28:32Donc, nous sommes avec
28:33Sibeth Ndiaye,
28:34ancienne porte-parole
28:34du gouvernement
28:35d'Edouard Philippe,
28:36senior advisor
28:37de Next Step Influence
28:38et Jean Garrigue,
28:39historien et politologue.
28:41D'abord,
28:42qui pourrait être
28:44le nouveau
28:44Emmanuel Macron ?
28:46Jean Garrigue.
28:47Mais d'abord,
28:49est-ce qu'il faut
28:49qu'il y ait un nouvel
28:50Emmanuel Macron ?
28:51Est-ce qu'il faut
28:52tourner la page
28:53du macronisme totalement ?
28:54Non, ce n'est même pas
28:55ça que je veux dire.
28:56Tourner la page
28:57du macronisme,
28:58je ne prononcerai pas.
29:00Mais simplement,
29:01est-ce qu'il faut
29:02qu'à nouveau
29:03se reproduise
29:04ce phénomène
29:05récurrent dans notre
29:06vie politique
29:06d'une forme
29:07d'homme providentiel
29:09qui va tout changer,
29:10nous apporter
29:11ce que Emmanuel Macron
29:13parlait de révolution.
29:14Ce n'était pas rien
29:15quand on entrait
29:15dans un nouveau monde.
29:16de son livre.
29:17Et c'est vrai d'ailleurs
29:18que la campagne
29:19de 2017
29:20était révolutionnaire.
29:22Le En Marche,
29:23c'était quelque chose
29:24qui laissait entrevoir
29:25une vraie révolution.
29:27Je pense qu'elle n'a pas
29:28eu lieu,
29:28cette révolution.
29:29Mais ça donnerait lieu
29:31à des discussions
29:31très étonnales.
29:33Alors,
29:33est-ce que les Français
29:34ont envie à nouveau
29:35de croire
29:37dans une personnalité
29:38charismatique ?
29:39Parce que c'était le cas.
29:41Nicolas Sarkozy
29:42avait eu cet effet
29:43le gagner plus,
29:45travailler plus
29:46pour gagner plus.
29:47Il avait cette sorte
29:48de dynamisme,
29:49quelque chose
29:50d'une aura
29:50qui faisait
29:51qu'on croyait en lui,
29:52on avait cru en lui.
29:54Pour François Hollande,
29:55c'était autre chose
29:56mais il y avait quand même eu
29:57« Mon ennemi,
29:57c'est la finance ».
29:58Il y avait eu
29:58des accents comme ça
30:00un petit peu romantiques
30:02on va dire
30:02dans sa campagne.
30:03Enfin,
30:03c'est forcé
30:04par les critiques
30:06de Jean-Luc Mélenchon
30:07déjà à l'époque.
30:08Donc là,
30:09est-ce que les Français
30:10vont avoir besoin
30:11à nouveau d'un élan ?
30:12Moi,
30:12je pense que oui
30:13parce qu'il y a
30:13un tel découragement,
30:15un tel cynisme,
30:17un tel fossé
30:18entre les Français
30:19et leur vie politique
30:20qu'ils vont avoir besoin
30:21d'un nouveau souffle.
30:22Mais alors,
30:23qui pour incarner
30:24ce nouveau souffle ?
30:25Pour l'instant,
30:26on ne voit pas tellement
30:27comment ça peut se dégager.
30:29D'autant plus
30:30qu'au centre,
30:31c'est-à-dire dans l'échiquier
30:32post-macroniste,
30:34il y a quand même
30:34plusieurs figures
30:35et on ne sait pas
30:36laquelle va se détacher
30:37parce qu'il peut y avoir
30:39Édouard Philippe,
30:40il peut y avoir
30:40Gabriel Attal,
30:42Gérald Darmanin,
30:44peut-être Bruno Retailleau
30:45sur la droite
30:46de ce socle commun.
30:49Mais on a l'impression
30:49qu'il est de moins en moins
30:51associé à ce socle commun.
30:54Donc voilà,
30:55ou encore d'autres
30:56qui vont sortir
30:57de leur boîte.
30:58Et là,
30:59il y a une sorte de,
31:00comment dirais-je ?
31:01Raphaël Glucksmann,
31:02certains disent,
31:02oui,
31:03c'est un...
31:03Raphaël Glucksmann,
31:04oui,
31:04mais beaucoup vous disent
31:07aussi à gauche
31:07que Raphaël Glucksmann
31:08n'a peut-être pas aussi
31:09l'étoffe,
31:10l'envie même
31:11d'être ce nouvel homme
31:12providenciel.
31:14Sibeth Andiak,
31:14vous qui étiez
31:15dans les premiers marcheurs,
31:17une marcheuse
31:18aux côtés d'Emmanuel Macron,
31:19que reste-t-il
31:20de vos espoirs,
31:22de ce que vous espériez
31:23en l'accompagnant
31:24vers le pouvoir ?
31:26Je reste très fière
31:27de ce qui a été accompli
31:29à la fois dans la conquête
31:30du pouvoir,
31:31mais ça,
31:31ça tient plus
31:32à l'affection immense
31:34que je conserve
31:35envers le président
31:36de la République
31:36et ceux qui l'ont
31:37accompagné à cette époque-là.
31:40Je conserve aussi
31:41l'idée qu'on a tenté
31:42de changer des choses
31:42et que c'était parfois
31:44à revers de ce qu'était
31:45notre famille politique
31:46d'origine,
31:47pour bon nombre
31:47d'entre nous à gauche
31:50ou par tradition,
31:51je pense par conservatisme,
31:53on se refusait
31:55à avoir une politique
31:56économique assumée,
31:58favorable aux entreprises
32:00et au développement
32:01de notre pays.
32:02Moi,
32:03j'ai toujours considéré
32:04qu'avant de redistribuer,
32:06il fallait produire,
32:07donc c'était au fond
32:08quelque chose
32:09qui était porté
32:09par Emmanuel Macron.
32:11Ce qu'il a aussi porté
32:12et dans lequel
32:13je m'inscris toujours,
32:14c'est l'idée
32:14qu'il fallait permettre
32:16l'émancipation
32:17des individus
32:17qui était aussi
32:18un des piliers
32:19originels du macronisme.
32:21Et vous entendez
32:21la déception aujourd'hui ?
32:22Et j'entends cette déception
32:23et je ne vais pas vous dire
32:24que ce n'est pas
32:25une déception
32:26qui se comprend.
32:27En même temps,
32:28je pense qu'il y a toujours
32:28une très grande sévérité.
32:30Et je reviens
32:31sur ce que vous disiez
32:31sur l'homme
32:32ou la femme providentielle.
32:34On a au fond
32:35un pays
32:35qui dans sa mémoire politique
32:38conserve une forme
32:39d'affection pour les rois.
32:40Alors qu'on a combattu
32:42le système
32:42et on attend toujours
32:43qu'une personnalité,
32:45quelle qu'elle soit,
32:46vienne nous révéler
32:46à nous-mêmes
32:47et résoudre
32:48tous nos problèmes
32:49comme par magie.
32:50Ça n'existe jamais
32:51en politique.
32:52Merci beaucoup
32:53à tous les deux,
32:53à tous les quatre,
32:54même ceux qui ne sont plus là,
32:55d'être venus débattre
32:56sur notre plateau.
32:57Demain,
32:57Thomas Soto recevra
32:59Yael Broun-Pivet,
33:00présidente de l'Assemblée nationale,
33:01quant à Marc-Olivier Fogel,
33:03il accueillera
33:03Yasmine Belkaïd,
33:04directrice générale
33:05de l'Institut Pasteur.
33:06Il est l'heure
33:07de retrouver André Dusselier.
33:08Bonsoir André.
33:09Quelle histoire
33:10allez-vous nous raconter ce soir ?
33:11Bonsoir Anne-Sophie.
33:12Alors ce soir,
33:13je vais vous raconter
33:14l'épopée des Barjoux
33:15ou comment une équipe
33:16sans grand avenir
33:17est devenue championne
33:18du monde de handball.
33:20A tout de suite
33:20sur RTL.
33:21A tout de suite André.
33:23RTL,
33:24il est 20h.
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