- il y a 3 mois
Regardez "On refait le monde" avec Bruno Jeudy, directeur délégué de "La Tribune Dimanche", Richard Werly, correspondant du média Suisse "Blick", Nathalie Goulet, sénatrice (centriste) de l'Orne, Olivier Calon, journaliste, auteur des "Privilégiés de la République", et Gauthier Delhon-Bugard, journaliste à RTL.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 15 septembre 2025.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 15 septembre 2025.
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00:00...
00:00Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL, avec Anne-Sophie Lapix.
00:08Les Français, pour beaucoup d'entre eux, en sont venus à penser que les politiques s'en mettaient plein les poches,
00:15qu'ils profitaient de la situation, que c'était une gabegie d'argent public.
00:19Il faut éclaircir tout ça.
00:21Et je prends l'engagement solennel devant vous.
00:23Que s'il y a des privilèges, un dû, des avantages, ces avantages seront supprimés.
00:30Bon, c'était une autre époque, un autre Premier ministre, François Bayrou, mais le message reste d'actualité.
00:35Sébastien Lecornu l'a bien compris, qui a proposé samedi de s'en prendre aux avantages à vie des anciens premiers ministres et ministres.
00:43Quels sont ces avantages ? Sont-ils scandaleux, dépassés ?
00:46Sommes-nous plus généreux avec nos anciens dirigeants que ne le sont nos voisins ?
00:50Combien, d'ailleurs, tout cela nous ferait-il économiser ?
00:53On va essayer d'y voir plus clair, sans tomber dans la démagogie, avec nos invités.
00:57Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune Dimanche.
00:59Bonsoir.
01:00Bonsoir Anne-Sophie.
01:01Richard Verly, correspondant pour la France et l'Europe du quotidien suisse-plique.
01:05Bonsoir.
01:06Nathalie Goulet, sénatrice union centriste de l'Orne, qui est avec nous au téléphone.
01:11Bonsoir.
01:12Bonsoir.
01:13Olivier Callon, journaliste auteur des Privilégiés de la République aux éditions de l'Opportun 2025.
01:19Bonsoir.
01:19Et puis, Gautier Delon-Bugard, qui est journaliste à RTL.
01:22Bonsoir à tous.
01:24Bonsoir.
01:25On refait le monde sur RTL.
01:29Ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates, on répondra.
01:33Ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates, on répondra.
01:37Vous avez reconnu ce célèbre chant de la Révolution française.
01:40Alors, on n'en est pas à vouloir couper la tête des anciens premiers ministres,
01:43mais à remettre de l'ordre dans les avantages dont il bénéficie.
01:46Gautier Delon-Bugard, d'abord, de quoi parle-t-on, de qui ?
01:51Des premiers ministres et des ministres, quels sont leurs avantages respectifs ?
01:54Alors, il y a deux régimes différents, presque rien, ou presque, pour les anciens ministres,
01:59qui, eux, bénéficient du maintien de leur salaire, environ 10 000 euros brut par mois,
02:02pendant trois mois, s'ils ne trouvent pas de travail dans ce délai.
02:05C'est tout.
02:05Pas d'autres avantages.
02:06Ils doivent aussi rendre leur logement de fonction.
02:08Ils ont un mois pour le faire.
02:10Les privilèges, finalement, concernent surtout les anciens premiers ministres.
02:13Il y a un seul privilège à vie.
02:15Il concerne les voitures avec chauffeur.
02:17Ils peuvent en demander une.
02:19Et l'autre avantage, il est limité dans le temps.
02:21Les anciens locataires de Matignon peuvent bénéficier d'un secrétariat particulier.
02:25Là, c'est pour une durée de 10 ans maximum, jusqu'à l'âge de 67 ans.
02:28Michel Barnier, François Bayrou ne peuvent donc pas profiter de ce privilège,
02:32puisqu'ils ont 74 ans chacun.
02:35Les anciens chefs de gouvernement ont également le droit à une protection policière,
02:39si le ministère de l'Intérieur l'estime nécessaire.
02:42Et là aussi, leur salaire, environ 15 000 euros par mois, est maintenu pendant 3 mois à la fin du mandat,
02:46sauf s'ils trouvent un travail.
02:49Il n'y a donc pas de retraite à vie.
02:51Les anciens premiers ministres cotisent comme n'importe quel autre fonctionnaire
02:55et toucheront donc une retraite en fonction de leurs éleaux monuments
02:58et du temps passé au gouvernement.
03:00Et ce qui coûte le plus cher, tout ça, c'est la sécurité ?
03:02C'est la sécurité qui coûte le plus cher, environ 3 millions d'euros.
03:05Pour ce qui est de leurs frais, que ce soit le secrétariat ou la voiture,
03:11là, on est sur 1,6 million au total.
03:14Il faut ajouter les deux.
03:15Donc, on a une estimation d'environ 4,5 millions d'euros.
03:18Voilà ce que les anciens premiers ministres coûtent à l'État aujourd'hui.
03:21Et sachant qu'il y a 17 anciens premiers ministres,
03:23il y a eu une petite accélération ces dernières années.
03:27Justement, Bruno Jeudy, on ne découvre pas ses avantages,
03:30mais ils ressurgissent régulièrement dans le débat.
03:32Oui, ils ne sont pas nouveaux.
03:35Alors, ils ont été révisés, parce qu'il y a eu aussi...
03:37Enfin, là, il y a eu d'autres avantages qui ont été rognés
03:40au fur et à mesure des petits scandales
03:42qui ont ponctué notre 5ème République.
03:46Aujourd'hui, c'est vrai, grosso modo, on en est à 4,5 millions.
03:49Alors, ce n'est pas rien comme somme.
03:50Ce n'est pas avec ça qu'on va boucher les milliards qu'il faut
03:55pour le budget 2026.
03:59Mais c'est symbolique, surtout à un moment
04:00où les hommes et les femmes politiques au pouvoir
04:03demandent des efforts aux Français.
04:05Et François Bayrou voulait en demander à tout le monde.
04:08Donc, c'est vrai que beaucoup se disent
04:10« Oui, mais bon, les mêmes qui n'ont pas trouvé les solutions
04:13pour boucher les trous, on les a élus pour ça.
04:15En plus, ils ont encore des avantages. »
04:17Donc, c'est vrai que ces avantages symboliques
04:20ne passent plus dans l'opinion.
04:23C'est vrai, vous avez rappelé, 17 anciens premiers ministres.
04:26J'imagine déjà certains auditeurs qui disent « Ah ben, ça va s'accélérer
04:29parce qu'au rythme, ça va, 4 en 1 an, on va en avoir de plus en plus. »
04:36D'ailleurs, ils ont tout de suite droit à ces avantages.
04:37Il faut rester une certaine période avant d'avoir droit à tout ça.
04:40C'est automatique, même un mois.
04:42Jusqu'à présent, il restait quand même un peu plus que 99 jours.
04:46Ce qui est le record de faible durée, c'est Michel Barnier.
04:50Et c'est vrai que c'est une hécatombe puisqu'il dure à peine quelques mois.
04:53C'est une situation nouvelle qui a existé, mais il y a très très longtemps, Sophie.
04:57Olivier Callon, ça choque les Français, ces avantages qui ne sont pas démesurément...
05:03Ça choque les Français, oui, parce qu'aussi, on en parle beaucoup.
05:07Ceci dit, c'est un peu l'arbre qui cache un peu la forêt aussi.
05:10Il y a beaucoup d'autres privilèges sur lesquels on pourrait revenir.
05:16Non, pour les premiers ministres, effectivement, je pense que ce qui choque aujourd'hui,
05:19c'est, un, la dette abyssale, et deux, le turnover des premiers ministres.
05:27Je pense que la fonction aussi a perdu un peu de son prestige du fait de ces changements aussi rapides.
05:33Avant, un premier ministre a resté plusieurs années.
05:37Le problème se pose un peu différemment aujourd'hui.
05:39Mais ils ont toujours eu ces avantages, les anciens premiers ministres, et ce n'est pas nouveau.
05:42Ce n'est pas nouveau, mais il y en a surtout, il y en a de moins en moins.
05:45Il ne faut pas non plus se faire d'illusions.
05:47Ce n'est pas non plus quelque chose d'extraordinaire.
05:51Et la protection dont on parlait, en fait, elle n'est inscrite nulle part.
05:55C'est une habitude républicaine de protéger les anciens premiers ministres.
06:00Mais il n'y a pas un texte qui l'évoque ou qui oblige à ça.
06:05Et chaque année, il faut valider ses avantages ?
06:07Il faut qu'un ministre valide ses avantages ?
06:09Oui.
06:10Ce sont des dépenses publiques.
06:12Il faut les valider dans le cadre du budget.
06:14Il y a une ligne dans le budget qui est prévue pour les avantages afférents aux anciens premiers ministres,
06:21afférents aux anciens présidents de la République.
06:23On n'en a pas parlé, mais ils disposent aussi d'avantages.
06:26Supérieurs d'ailleurs aux anciens premiers ministres.
06:27Pour l'instant, on se concentre sur ceux que Sebastien Lecornu veut supprimer.
06:30Mais effectivement, il faut les valider, les voter chaque année.
06:34Et Édouard Philippe avait déjà un peu baissé les avantages.
06:39Oui, en 2019, il y a une circulaire.
06:41Qu'est-ce qu'il avait baissé ?
06:42Qu'est-ce qu'il avait fait exactement ?
06:43Notamment la durée.
06:44La durée.
06:45La durée, voilà.
06:46C'est-à-dire qu'il avait limité à 10 ans.
06:48C'est 10 ans maximum.
06:49Avant, il n'y avait pas de limite.
06:50Richard Verny, vous qui travaillez pour un média suisse, Blic, c'est différent en Suisse ?
06:56Alors, ce n'est pas différent sur le plan de l'inquiétude de la contestation populaire.
07:02Aujourd'hui, les Suisses aussi, vous savez que les Suisses sont réputées plutôt dociles.
07:07Eh bien, non.
07:07Sur ce sujet aussi, ils estiment que leurs élus ne doivent pas avoir des avantages à vie parce que c'est le cas.
07:14Vous avez deux niveaux de gouvernement en Suisse.
07:16Vous avez le gouvernement fédéral et vous avez les gouvernements cantonaux.
07:19C'est un système assez proche de celui des Etats-Unis.
07:22Alors, il faut savoir que pour l'instant, les anciens conseillers fédéraux, c'est-à-dire les anciens ministres,
07:27ont toujours une rente à vie dès qu'ils quittent le pouvoir.
07:31En général, un conseiller fédéral reste à peu près 10 ans, entre 10 et 15 ans.
07:35À partir du moment où il quitte le pouvoir, il va avoir une rente à vie qui est à peu près entre 220 et 250 000 euros,
07:43c'est-à-dire un salaire de 20 000 euros par mois.
07:46Et ça, récemment, le Parlement a tenté de revenir sur cette rente à vie.
07:50Et finalement, eh bien, ça n'a pas été le cas.
07:52Et puis, vous avez les ministres cantonaux.
07:54Alors là, les salaires varient selon les cantons.
07:57Et la rente à vie a disparu dans quasiment tous les cantons, sauf un, figurez-vous, c'est le canton de Vaud, Lausanne.
08:03Vous connaissez sans doute.
08:04Eh bien, dans le canton de Vaud, les ministres vaudois, une fois qu'ils quittent leur fonction,
08:09continuent d'avoir une rente à vie qui est à peu près du même niveau que celle des conseillers fédéraux.
08:13C'est-à-dire que c'est un job très bien payé.
08:15Et je peux vous dire qu'en ce moment, ça passe très mal.
08:17Alors, figurez-vous que chez nous aussi, il y a une sénatrice qui a essayé de supprimer les avantages des anciens premiers ministres.
08:24C'est Nathalie Goulet, sénatrice centriste de Lornes, qui est avec nous au téléphone.
08:28Lors de la préparation du budget 2025, en janvier dernier, vous avez déposé un amendement, c'est ça, pour supprimer ces avantages ?
08:35C'est ça, qui a été voté à l'unanimité des présents, moins une voix.
08:40C'était les avantages des premiers ministres et des présidents de la République.
08:43Ce n'est pas beaucoup, ce n'était pas la sécurité, c'était 2,8 millions.
08:47Donc, symbolique, pas démagogique, mais symbolique.
08:51Ça s'était très bien passé au Sénat, et puis ça s'est moins bien passé en commission mixte paritaire ensuite.
08:56Il faut dire que l'ensemble du budget de l'année dernière a été quand même très chaotique.
09:01Mais pourquoi il a été rejeté alors, si ça s'était si bien passé au Sénat ?
09:04Qu'est-ce qui s'est passé en commission mixte paritaire ?
09:07Écoutez, je ne sais pas, je crois qu'un ancien président de la République a montré...
09:12François Hollande, non ?
09:13Non, je ne crois pas.
09:15Un ancien président de la République ?
09:16Je crois que c'est M. Sarkozy qui...
09:19Il n'était pas en commission.
09:19Il me semble, c'est ce qui...
09:21Ah non, non, il n'y était pas, mais il a fait passer le message.
09:23Il a fait passer le message.
09:26Il y a quand même des moyens de faire passer le message.
09:28Enfin, l'histoire, c'est comme ça qu'on l'a dit.
09:34Et puis, on nous a expliqué qu'on allait revoir ça pour cette année,
09:39qu'on allait faire évaluer précisément...
09:44On comprend bien que Mme Cresson ne peut pas avoir les mêmes besoins
09:49que quelqu'un, par exemple, comme Bernard Cazeneuve,
09:52qui a été Premier ministre, mais aussi ministre de l'Intérieur
09:54au moment des attentats.
09:56Oui, donc vous parlez de la protection, là.
09:58Voilà, la sécurité n'était pas en cause.
10:00Mais par exemple, les loyers, les chauffeurs, etc.,
10:04ça semblait une mesure de bon sens.
10:07Malheureusement, ça n'a pas fonctionné.
10:08Mais enfin, puisque M. Lecornu nous le repropose,
10:11je pense que ce sera voté encore cette année.
10:13Et pour vous, c'est important de faire disparaître ces avantages ?
10:17Ça a eu un impact très important au niveau de la population
10:21qui, finalement, nos concitoyens, nos électeurs,
10:26les gens qu'on rencontre sur les marchés toutes les semaines, etc.,
10:29ont trouvé que c'était normal qu'on supprime ces avantages
10:33qui semblaient évidemment pas légitimes, en tous les cas,
10:37pour des gens qui ont des retraites, etc.,
10:40qui ont les moyens.
10:41Vous voyez, il y a une espèce d'inadéquation
10:44entre cette contribution du contribuable,
10:47enfin, cette contribution publique,
10:49et le fait que des anciens premiers ministres
10:51aient quand même des moyens importants.
10:53Et ça ne se justifiait pas tellement.
10:55Bruno, je dis, vous pensez que...
10:56C'est comme ça que le sujet était présenté, en tous les cas.
11:00Vous pensez qu'il y a d'anciens ministres, d'anciens présidents
11:02qui peuvent se faire pression pour qu'on leur laisse leurs avantages ?
11:06Oui, ça a dû arriver, je pense.
11:07Ça a dû arriver.
11:08Je n'ai pas de nom, mais oui, bien sûr.
11:12Pour eux, c'est souvent...
11:15Pour beaucoup, c'était justifié.
11:17Donc, au fur et à mesure que les avantages ont été un peu réduits,
11:22je pense aux anciens ministres de l'Intérieur, par exemple,
11:25les anciens n'ont pas force...
11:28Je ne parle pas de tous, parce qu'ils sont aussi assez nombreux.
11:31Certains, oui, ont gentiment fait pression sur les commissions ad hoc.
11:36Oui, ça, c'est sûr, c'est déjà arrivé.
11:37Et très récemment, François Bayrou a été sollicité par des députés,
11:40des sénateurs, dans une question écrite.
11:42Il y a répondu, ses services ont répondu,
11:43en disant que c'était des sommes très faibles
11:45et qu'il ne comptait pas revenir sur cette décision,
11:49sur ses avantages.
11:50On peut peut-être le comprendre,
11:51parce qu'il se trouve qu'il y a moins d'une semaine,
11:53un peu plus d'une semaine...
11:54Il est devenu ancien premier.
11:56C'est ça que vous dites, Gauthier Delon-Buga, journaliste à RTL.
12:00Dans un instant, on va continuer de s'interroger
12:01sur les avantages à vie des anciens ministres.
12:04En ont-ils tous besoin ?
12:06La vie professionnelle de beaucoup d'entre eux
12:07ne s'arrête pas à la sortie du gouvernement.
12:09On en parle juste après le rappel des titres.
12:13On refait le monde sur RTL.
12:16Avec Anne-Sophie Lapix.
12:20RTL.
12:21Il est 19h30.
12:23Anne-Sophie Lapix.
12:25On refait le monde sur RTL.
12:27Le rappel des titres de l'actualité de ce lundi
12:29avec Alban Leprince.
12:31À trois jours de la grande grève du 18 septembre,
12:33à l'appel de l'intersyndical,
12:34les autorités s'attendent à une mobilisation plus forte que le 10 septembre.
12:39Les services de renseignement évoquent une menace hybride
12:42avec des actions coups de poing dès la veille au soir
12:44et plusieurs centaines de manifestants radicaux dans les cortèges des grandes villes.
12:48Le dispositif de sécurité, lui, ne change pas.
12:5080 000 policiers et gendarmes partout en France.
12:53Ce soir, ce sont les auto-écoles et les inspecteurs du permis de conduire
12:57qui appellent à débrayer.
12:58Ils annoncent une grande manifestation le 29 septembre
13:01pour protester contre les délais pour passer l'examen
13:04qui sont en moyenne de 85 jours.
13:08Pris pour cible et lynchés par une dizaine de personnes,
13:117 policiers hors service ont été tabassés samedi soir en plein centre de Reims.
13:15D'après le syndicat Unité Champagne-Ardenne,
13:18ils auraient été reconnus après une altercation survenue 1h30 plus tôt.
13:23Et alors que les agents étaient en service,
13:25deux personnes ont été interpellées.
13:26Elles contestent tout.
13:27Aux Etats-Unis, l'ADN prélevé sur des objets retrouvés
13:30près du lieu de l'assassinat de Charlie Kirk.
13:33Et bien celui de Tyler Robinson.
13:35C'est ce qu'annonce le directeur du FBI
13:37cinq jours après la mort de l'influenceur conservateur pro-Trump.
13:40Et puis le moment est venu de dire au revoir.
13:43C'est avec ces mots que le défenseur et champion du monde 2018,
13:46Samuel Umtiti, annonce ce soir sur Instagram
13:49mettre un terme à sa carrière.
13:51Merci Alban.
13:52On vous retrouve à 20h.
13:53A tout à l'heure.
13:55Anne-Sophie Lapix.
13:56On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
13:59Les gouttes d'eau finissent par faire des fleuves, des océans.
14:02Contrairement à ce que j'entendais,
14:03c'est un monsieur qui avait laissé un message.
14:06Il disait que c'est rien du tout.
14:08Et dès rien du tout à dictionner,
14:10ça finit par faire un montant agréable.
14:13Il n'y a pas de petites économies quand il n'y a pas d'argent.
14:16C'est Daniel, une auditrice au micro d'Amandine Bégaud à la mi-journée.
14:21Alors, est-ce qu'avoir dirigé un gouvernement est un tel service rendu à l'État
14:25qu'il ouvre le droit à des privilèges, des avantages ?
14:28Voyager gratuitement, bénéficier d'une secrétaire, d'un chauffeur ?
14:31On peut se poser la question, d'autant que certains ont une autre vie
14:34en quittant le gouvernement, un tout autre métier,
14:36et pas forcément besoin d'être aidés.
14:38On en parle avec nos invités.
14:40Bruno Jeudy, directeur délégué de la Tribune dimanche.
14:43Richard Verli, correspondant pour la France et l'Europe du Média Suisse,
14:46explique, Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne,
14:50Olivier Calon, journaliste auteur des privilégiés de la République,
14:54et Gauthier Delon-Bugard, journaliste à RTL.
14:57Gauthier, on peut perdre ses avantages,
15:00notamment quand on est élu député, tout simplement.
15:03Oui, c'est ça, c'est le décret de 2019 qui le dit.
15:05Le dispositif ne s'applique pas aux anciens premiers ministres
15:08qui disposent déjà de tels moyens grâce à leur mandat parlementaire,
15:11un mandat d'élu local ou une fonction, un poste
15:15dans la fonction publique.
15:16C'est le cas, par exemple, de Jean Castex.
15:18On en parlera sûrement, mais lui, il a annoncé
15:20à la fin de son mandat en 2022
15:22qu'il allait renoncer à tous ses avantages.
15:26C'est le cas.
15:27Donc, voilà, il y a quelques anciens premiers ministres.
15:30Par exemple, Gabriel Attal, aujourd'hui parlementaire,
15:32n'en dispose plus.
15:35On peut citer également Laurent Fabius,
15:37qui, lui, lorsqu'il était président du Conseil constitutionnel,
15:39ne pouvait pas avoir accès à ses privilèges.
15:41Désormais, il va de nouveau pouvoir être aidé
15:43puisqu'il a quitté le Conseil constitutionnel.
15:45On peut les récupérer après.
15:46On peut les récupérer après, quand on quitte une fonction.
15:49Récupérer la voiture, la sécurité.
15:51Parce que le secrétariat, vu qu'il a plus de 67 ans...
15:54Alors, le secrétariat, comme le décret est passé en 2019,
15:58on a, pour les anciens premiers ministres,
16:00qui étaient premiers ministres avant 2019,
16:02on leur a accordé un petit délai.
16:03Donc, en gros, ils ont le droit à tous ses avantages
16:06pendant encore 10 ans.
16:06Même s'ils n'ont plus de 65 ans.
16:08Comme Edith Cresson, qui a 91 ans,
16:10et qui, en 2029, n'aura plus aucun privilège.
16:13Et donc, c'est quand même un véritable avantage à vie
16:14puisqu'on peut le récupérer une fois qu'on retrouve cette non-activité.
16:19Il y a aussi Edouard Philippe, qui, en devenant maire,
16:21a récupéré une voiture de chauffeur.
16:24Vous parliez de Jean Castex.
16:27Jean Castex, c'est un cas un peu à part, non, Bruno Jeudy ?
16:30Oui, alors c'est un cas vraiment singulier
16:32parce que c'est le seul ancien premier ministre
16:34qui a renoncé aux avantages en quittant Matignon.
16:37Il est retourné au Conseil d'État.
16:42Le corps dont il était issu,
16:44avant de devenir quelques mois, je crois, plus tard,
16:46je ne sais plus à quel moment, PDG de la RATP.
16:49Mais dès qu'il est sorti, il a renoncé à la voiture
16:51puisqu'on l'a vu, tout le monde l'a vu.
16:54Il a été pris en photo.
16:55Moi, je n'habite pas très loin de chez lui.
16:56C'est le hasard.
16:56Et je l'ai vu aussi.
16:57On le croisait dans le métro.
16:58On le croisait dans le métro.
17:00Et c'est un ancien premier ministre qui n'a pas de sécurité.
17:04Et donc, il a fait un choix personnel.
17:08Discret, d'ailleurs.
17:09Il ne doit jamais vraiment chercher de la publicité là-dessus.
17:12D'autant plus que Jean Castex est plutôt retiré du monde politique.
17:16Il est aujourd'hui PDG de la RATP.
17:18Il sera peut-être, possiblement, dit-on,
17:21à la tête de la SNCF dans quelques mois.
17:24C'est ce qui se dit.
17:25Donc, il ne concourt pas dans une autre compétition électorale politique
17:30où on lui avait prêté des intentions,
17:31enfin, certains présidentiels.
17:33Il se semble que ce ne soit pas le cas.
17:35Olivier Callon, c'est un des seuls, en fait, à avoir fait ça.
17:38C'est le seul ?
17:39Oui, c'est le seul, oui.
17:40Ça correspond assez au personnage, d'ailleurs.
17:42Enfin, ce n'est pas très surprenant de venant de sa part.
17:45Non, je voulais juste ajouter une chose.
17:47C'est que l'évaluation du coût des premiers ministres,
17:50c'est quelque chose de très nouveau.
17:53Avant, c'était totalement opaque.
17:55Il a fallu que des parlementaires, vraiment, se donnent du mal.
17:59René Dozière, ancien député de l'État,
18:02s'est beaucoup battu pour cette transparence.
18:04C'est des rapports tous les ans sur le coût, aussi,
18:06du fonctionnement de l'Élysée, aussi.
18:08Moi aussi, voilà, c'est le spécialiste de ça.
18:09Mais avant, on ne connaissait absolument pas,
18:11on ne savait pas ce que coûtait un premier ministre.
18:13C'est très récent.
18:14Donc, cette transparence, je pense, c'est quand même aussi un progrès.
18:19Richard Verly a cette envie, aussi, ailleurs, en Europe,
18:22de savoir combien ça coûte et de régler tout ça
18:26pour que tout le monde participe aux efforts.
18:27Oui, justement.
18:28Avant de venir à l'émission, j'ai regardé un peu la presse étrangère
18:31et vous avez des mouvements à peu près dans tous les pays européens,
18:34les mêmes doléances.
18:35Au fond, vous avez deux doléances.
18:37D'abord, on ne comprend pas pourquoi les anciens membres du gouvernement
18:40ou les anciens patrons du gouvernement,
18:43alors ils s'appellent tantôt premier ministre,
18:44tantôt président du Conseil,
18:46ils conservent des avantages au-delà d'une certaine période.
18:48C'est-à-dire que personne ne remet en cause, en gros, une sorte de sas
18:52qui serait de 3 à 5 ans.
18:54Parachute.
18:55Absolument.
18:55Parachute et aussi parce que, pour des raisons de sécurité,
18:58ça dépend bien sûr de l'importance des pays.
19:00On peut penser que la France, étant une puissance de premier ordre,
19:04elle est engagée sur le terrain international
19:06et que, par conséquent, son premier ministre est exposé.
19:09Plus, par exemple, qu'un pays neutre comme la Suisse,
19:12qui est moins dans le grabuge du monde, on va dire.
19:15Mais là où ça bloque, et ça bloque partout,
19:18ça bloque au Royaume-Uni, ça bloque en Allemagne, ça bloque en Italie,
19:21c'est à partir du moment où ces avantages deviennent des avantages à vie.
19:24Et là, on ne comprend plus, surtout quand, par ailleurs,
19:26ces personnalités, parce qu'il faut le savoir,
19:28c'est le cas en Suisse, par exemple, mais c'est le cas en Italie,
19:31ont des jetons dans des conseils d'administration,
19:33souvent, se recassent peut-être pas dans des fonctions exécutives,
19:36mais au sein d'instances où elles sont fort bien rémunérées.
19:40Et ça, on voit que ce n'est plus acceptable.
19:43La rente à vie est quelque chose qui ne passe plus aujourd'hui
19:46quand vous êtes un ancien homme ou femme politique.
19:49C'est pour ça qu'il faut bien insister sur le fait
19:51que les anciens premiers ministres n'ont pas de retraite à vie,
19:54parce que c'est vraiment quelque chose qu'on entend.
19:56Oui, oui, ça, par contre, c'est vraiment le fake news.
19:58Mais c'est pas vrai du tout.
20:00Je trouve important de le dire, je crois.
20:01Nathalie Goulet, c'est ce qu'on disait,
20:02parce qu'on a évoqué les personnalités
20:05qui reprenaient un emploi dans la fonction publique.
20:07Quand on travaille dans le privé,
20:09on peut absolument tout garder,
20:11quel que soit son niveau de salaire.
20:13Voilà.
20:14Et même dans des fondations,
20:16ou quand on est avocat,
20:18je pense à Demi de Villepin, par exemple, etc.
20:21C'est-à-dire que moi, ce que j'avais plaidé,
20:23entre guillemets, l'an dernier,
20:25c'était aussi le cumul qui ne se justifiait pas.
20:29Si vous voulez, à partir du moment
20:30où les gens avaient un revenu suffisant,
20:33il n'y avait pas de raison que le contribuable
20:34contribue en plus.
20:37Vous voyez, on peut imaginer
20:39comme ce qui se passe,
20:40c'est-à-dire le maintien du salaire
20:42ou de l'indemnité pendant trois mois,
20:44effectivement, à la fois dans la durée
20:46et à la fois dans les montants,
20:49et aussi dans les prestations.
20:50Parce qu'encore une fois,
20:51on ne parle pas de la sécurité.
20:52Mais moi, je ne suis pas d'accord
20:53avec le journaliste suisse qui est là.
20:57Parce que le monde est quand même extrêmement...
21:00Pardonnez-moi, comme je ne suis pas en face de vous.
21:03Le monde est quand même extrêmement dangereux maintenant.
21:07Et vous pouvez avoir des besoins de sécurité
21:10de la part de ministres
21:12qui ont été exposés à un moment ou à un autre.
21:14Je pense à Bernard Cazeneuve, par exemple,
21:16même si ça date un peu.
21:17Il a quand même marqué de son empreinte
21:20l'époque des attentats à Paris.
21:23On peut considérer qu'il a sûrement
21:25encore besoin de sécurité, vous voyez ?
21:27Oui, bien sûr.
21:27Je crois que Richard Verli...
21:29C'est ce que je voulais dire.
21:30En gros, la contestation globale au niveau européen,
21:34c'est pour tout ce qui est perçu
21:35comme des avantages à vie
21:37qui ne correspondent plus à une mission
21:39ou à un risque.
21:40Voilà.
21:40Et la protection policière,
21:42elle est rarement discutée,
21:43à condition, encore une fois,
21:44que les personnes le justifient
21:46par les postes qu'ils ont occupés.
21:47En tout cas, si on veut vraiment restreindre
21:49le train de vie de l'État,
21:50est-ce qu'il faut aussi s'en prendre aux avantages
21:52des ministres et premiers ministres ?
21:54En fonction, on en débat avec nos invités
21:56dans un instant.
21:56Et une fois qu'on aura supprimé
22:10les avantages des anciens ministres
22:12et anciens premiers ministres,
22:13est-ce que c'est au train de vie
22:15du gouvernement, des ministres en place
22:16qu'on s'en prendra ?
22:18On en parle avec nos invités.
22:20Richard Verli, correspondant pour la France
22:21et l'Europe du média suisse Blic,
22:23Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne,
22:26Bruno Jeudy, directeur délégué
22:28de la tribune dimanche,
22:29Olivier Callon, journaliste auteur
22:31des privilégiés de la République
22:32et Gauthier Delon-Bugard,
22:34journaliste à RTL.
22:36Alors, Gauthier, combien les ministres
22:38et les premiers ministres sont-ils payés
22:40en moyenne ?
22:41Alors, pour les ministres, en général,
22:42c'est 10 000 euros bruts par mois,
22:44que ce soit des ministres
22:44ou des ministres délégués.
22:46Et pour le premier ministre,
22:47c'est un petit peu plus élevé.
22:48Chef de gouvernement,
22:49on est aux alentours
22:50de 15 900 euros bruts.
22:52Est-ce qu'il gagnerait plus
22:54dans le privé, Olivier Callon ?
22:56C'est très probable, oui.
22:58Oui, oui, oui, oui.
22:59Vraisemblablement.
23:01Juste un petit point de droit.
23:04Le premier ministre,
23:05quand il quitte sa fonction,
23:07il est démissionné.
23:08Il démissionne.
23:10Dans le privé, quand on démissionne,
23:12on n'a droit à rien.
23:13Alors que les ministres,
23:14ce n'est pas tout à fait pareil.
23:15Ils ne démissionnent pas.
23:16Ils sont éjectés.
23:18Ils sont virés, en fait.
23:18Voilà, ils sont virés.
23:19Donc, c'est pour ça qu'ils ont...
23:21Mais bon, le système est le même.
23:23Mais il y a une différence
23:23entre le public et le privé, là.
23:26Je posais la question
23:27de savoir combien ils étaient payés
23:29dans le privé
23:29pour tout simplement avoir une idée
23:31sur leur salaire.
23:33Est-ce que c'est un bon salaire
23:34ou un mauvais salaire, Bruno Jeuny ?
23:36Écoutez, ils sont publics,
23:38les revenus des ministres
23:39et premiers ministres.
23:40Premier ministre, c'est...
23:41Monsieur Dupont,
23:43on a eu du mal
23:44à trouver le chiffre exact.
23:44En gros, on est à 15 000 euros
23:47pour un premier ministre.
23:48Et un ministre, c'est...
23:49Suivant qu'il soit ministre d'État,
23:51ministre délégué,
23:53c'est, on va dire,
23:53grosso modo, 10 000.
23:54Mais par rapport à leur formation,
23:56est-ce que c'est un bon salaire ou pas ?
23:57Parce que c'est pour ça que je demande
23:58s'ils sont mieux payés dans le privé.
24:00Est-ce que ça sacrifie ce qu'ils font
24:01sur leur salaire ?
24:02Alors, beaucoup des ministres
24:04sont souvent issus
24:06de grands corps de l'État.
24:09Donc, grosso modo,
24:10ils sont souvent parfois un peu plus
24:12que s'ils étaient restés au Conseil d'État
24:14ou à la Cour des comptes.
24:16C'est le cas de quelques-uns d'entre eux.
24:19Dans le privé,
24:20ils gagneraient beaucoup plus.
24:21C'est évident que
24:22quelqu'un qui a fait polytechnique
24:25et qui rentre dans une grande boîte
24:28dans l'armement,
24:30dans l'informatique,
24:32le numérique,
24:33ils gagneraient beaucoup plus que ça.
24:35Il faut bien...
24:35Il n'y a pas tant que ça
24:36des polytechniciens dans le gouvernement,
24:37pour le coup.
24:38Enfin, il y a aussi des ministres
24:39qui sont très politiques.
24:39Il y a Elisabeth Borne.
24:40Oui, pas tant que ça.
24:42Ennard,
24:43ou s'ils travaillent dans la finance,
24:44ils gagneront beaucoup plus.
24:46Donc, il y a quand même...
24:47Voilà, il y a aussi...
24:49C'est un engagement.
24:51Même si ça peut choquer les auditeurs
24:52de ces sommes qui sont très importantes,
24:54évidemment.
24:55Mais c'est quand même
24:55une forme d'engagement.
24:56Pour beaucoup d'entre eux,
24:57s'ils travaillaient dans leurs fonctions
25:00dans des grandes sociétés,
25:01ils gagneraient plus.
25:03D'autres, en revanche,
25:04peut-être c'était un joli bonus pour eux
25:07parce qu'ils gagneraient peut-être moins
25:08parce qu'ils étaient assistants parlementaires.
25:11Vous savez,
25:11il y a un petit côté république
25:12des assistants parlementaires.
25:14Et là, pour le coup,
25:15ils gagnent nettement plus
25:16à devenir parlementaires,
25:17voire ministres,
25:18que s'ils étaient restés
25:19assistants parlementaires.
25:20Alors, ils ont droit quand même
25:21à un certain nombre d'avantages,
25:22les ministres,
25:22et notamment le logement.
25:24Quelle est la règle
25:25pour les logements des ministres ?
25:27Il y a un logement de fonction
25:29par un ministre.
25:31Alors, c'était compliqué.
25:32Alors, il y a une règle
25:33depuis une affaire bienvenue.
25:33Oui, oui, parce que Sarkozy
25:34a voulu changer les choses.
25:36Pardon.
25:36Pardon.
25:37Je sais de quoi vous parlez.
25:38Oui.
25:38Vous parlez d'Hervé Guémard.
25:39Absolument.
25:39Alors, on va écouter.
25:40Oui, il avait dû démissionner
25:43parce qu'il occupait un appartement,
25:45un très grand appartement
25:46loué aux frais de l'État
25:46au cœur de Paris,
25:48alors qu'il était propriétaire
25:48de son propre appartement
25:49dans la capitale.
25:50On écoute un extrait
25:51du journal de l'époque.
25:52C'était en février 2004,
25:555 ?
25:565.
25:565.
25:57Février 2005.
25:58Février 2005.
25:59Le 15 février dernier,
26:01le Canard Enchaîné
26:02s'apprête à publier
26:03que le couple Guémard
26:04et leurs 8 enfants
26:04vivent dans un duplex
26:06de 600 mètres carrés
26:07pour 14 000 euros par mois
26:08payés par l'État.
26:10Dès le lendemain,
26:11le ministre annonce
26:12qu'il quitte cet appartement
26:13et tente de se justifier.
26:15Je me reproche tout simplement
26:16de ne pas être occupé moi-même
26:18de ce dossier.
26:19Je ne savais pas le prix
26:20de cet appartement
26:22quand je suis rentré dedans.
26:24Là, ça a été un calvaire
26:26de chaque jour
26:27parce que dès lors
26:28que l'affaire a éclaté...
26:29Alors ça, c'est quelque chose
26:30d'assez spécifique à la France.
26:33Il me semble que l'Italie
26:34également a des logements
26:35de fonction,
26:35mais j'ai regardé par exemple
26:36que ce n'est pas le cas
26:37au Royaume-Uni.
26:37Alors bien sûr,
26:38pas pour le Premier ministre,
26:39mais pour les ministres,
26:40il n'y a pas systématiquement
26:41des logements de fonction.
26:42Et je crois que c'est là-dessus
26:43aussi que porte l'attention
26:44des gens.
26:44C'est cette impression
26:45qu'au-delà de la rémunération,
26:47vous êtes protégé,
26:48vous avez tout.
26:49En gros, on vous met tout
26:50à disposition
26:51et on vous le met au-delà
26:53parfois de votre départ.
26:54En tout cas,
26:54c'est l'impression que les gens
26:55ont, même si la réalité
26:56est différente.
26:57Et le logement de fonction,
26:59c'est quelque chose
26:59qui, dans nos vies quotidiennes,
27:01ça pèse très lourd
27:02parce que c'est le logement
27:03dans les meilleurs quartiers
27:04et voilà ce que pensent les gens.
27:06Alors, ce qu'il faut expliquer,
27:07par exemple,
27:08dans le cas de la Suisse,
27:08vous n'avez pas de logement
27:09de fonction.
27:09Vous avez des indemnités.
27:11Donc, chaque membre du gouvernement,
27:13que ce soit au niveau cantonal
27:14ou fédéral,
27:14a des indemnités pour se loger,
27:16mais il n'y a pas
27:16de logement de fonction
27:17donné par la République.
27:18Vous vouliez revenir sur ce sujet ?
27:20Oui, alors,
27:20cette affaire est intéressante
27:22parce qu'à la suite
27:23de cette affaire
27:24qui avait été un méga scandale
27:25à l'époque,
27:25l'affaire Guémard,
27:27Jean-Pierre Raffarin,
27:28qui était le Premier ministre,
27:30a publié une circulaire
27:31pour fixer les règles
27:33des logements des ministres.
27:34Il faut savoir qu'aujourd'hui,
27:35à part les ministres régaliens,
27:37c'est-à-dire le ministre
27:37de l'Intérieur,
27:38le ministre des Affaires
27:39Ero-Étrangères,
27:41le ministre des Armées,
27:43le ministre de la Justice,
27:44ce sont des ministres
27:44qui peuvent être,
27:45notamment les affaires intérieures,
27:47peuvent être mobilisées
27:48jour et nuit.
27:49Et donc,
27:50ils ont un logement
27:50et ces ministres
27:51peuvent occuper le logement
27:52s'ils le souhaitent,
27:53ce qui n'est pas toujours le cas.
27:54Pour les autres ministres,
27:56le logement est occupé
27:58s'ils n'ont pas
27:59de logement à Paris.
28:00Vous avez des ministres
28:01qui sont élus
28:02de certains départements français,
28:06loin de Paris,
28:07évidemment,
28:07ils n'ont pas de logement à Paris.
28:08Donc, du coup,
28:10la République,
28:11le temps qu'ils sont ministres,
28:12prend en charge
28:12leur logement.
28:14Soit il y a un logement
28:15dans le ministère,
28:16il y a des logements à Bercy,
28:17il y a des logements
28:18dans certains ministères.
28:18Soit il n'y en a pas
28:19et à ce moment-là,
28:20la République va payer
28:21le logement
28:22pendant que la personne
28:24est ministre.
28:24Ça, ça a été fixé
28:25en 2005,
28:26ça n'existait pas avant.
28:27Avant,
28:27ils pouvaient,
28:28ils occupaient tous
28:29des logements,
28:30parfois,
28:31parce qu'il n'y a pas
28:32des logements
28:32dans tous les ministères.
28:33Mais souvent,
28:34les ministères sont installés
28:35dans des hôtels particuliers.
28:36Donc, il y a souvent...
28:37Pas toujours confortables,
28:38mais quand même.
28:39Il y a souvent...
28:39Ils ne sont pas toujours
28:40confortables.
28:40Par exemple,
28:41François Bayrou,
28:41souvent pas confortables
28:43du tout.
28:43Oui, oui,
28:44vraiment pas confortables.
28:45Pour une vie de famille,
28:46non.
28:46François Bayrou est un Premier
28:47ministre qui n'a pas,
28:48comme Michel Barnier,
28:49qui n'a pas habité
28:50à Matignon.
28:51Il avait son logement,
28:52pas très loin d'ailleurs
28:53de l'hôtel.
28:54Et puis une famille
28:55avec des enfants
28:55qui sont très grands maintenant.
28:57Lui, il a souhaité
28:58ne pas y habiter.
28:58Mais Jean Castex
28:59habitait avec sa famille.
29:01Il avait des enfants.
29:02Il était un peu nombreuse.
29:03Et donc, lui,
29:04il a habité à Matignon
29:05où franchement,
29:07d'ailleurs,
29:08ce n'est pas très adapté
29:09pour une vie familiale.
29:11Mais enfin bon,
29:11il y a un logement
29:12pour le Premier ministre.
29:15On fait une petite pause
29:16et après,
29:16on va essayer de voir
29:17si vraiment les Français
29:17ont soif de cette exemplarité
29:20que propose Sébastien Lecornu.
29:22A tout de suite.
29:24Jusqu'à 20h,
29:25Anne-Sophie Lapix
29:26refait le monde sur RTL.
29:28Pourquoi l'un des premiers gestes
29:36de Sébastien Lecornu
29:37est de s'en prendre
29:38aux avantages
29:38des anciens premiers ministres ?
29:40Est-ce que c'est une manière
29:41pour lui d'entendre
29:42les Français
29:43qui auraient besoin
29:44de justice ?
29:45On en parle avec nos invités.
29:47Bruno Jeudy,
29:47directeur délégué
29:48de la Tribune dimanche.
29:50Richard Verli,
29:50correspondant pour la France
29:51et l'Europe du média suisse
29:52Blic.
29:53Olivier Callon,
29:54journaliste,
29:55auteur des Privilégiés
29:55de la République.
29:56Gauthier Delon-Bugard,
29:57journaliste à RTL.
29:58Et Nathalie Goulet,
29:59sénatrice centriste
30:01de l'Orne.
30:02Nathalie Goulet,
30:04est-ce que ce n'est pas
30:05le premier indice
30:06du populisme
30:07de vouloir s'en prendre
30:07aux avantages
30:08des ministres
30:09et des anciens ministres ?
30:10Écoute,
30:11François Bayrou,
30:13je vous rappelle,
30:14avait demandé
30:14à Dosière,
30:16il lui avait confié
30:17une mission,
30:18précisément,
30:19qui aurait pu aussi
30:20revenir
30:20sur des idées reçues.
30:23Moi,
30:24je voudrais juste
30:25sur les ministres
30:26et les avantages,
30:27il y a d'abord
30:28des logements
30:28dans les ministères
30:29qui ne sont pas
30:29extraordinairement
30:30confortables,
30:32mais qui sont
30:32très pratiques,
30:33rappeler quand même
30:34le nombre d'heures
30:35de travail,
30:36la masse de travail,
30:37de rendez-vous
30:38sans samedi
30:39et sans dimanche.
30:41Je veux dire,
30:42il faut aussi
30:42que les gens considèrent
30:43que c'est la même chose
30:43pour les parlementaires,
30:45parce que ce n'est pas
30:46seulement être dans
30:46l'hémicycle
30:47de travailler
30:48comme parlementaires.
30:50Je crois qu'il y a
30:50une méconnaissance
30:52de ce que font
30:53ou ce que ne font pas
30:54les ministres
30:54et les parlementaires
30:55qui, là,
30:59entraîne du populisme.
31:01Je crois qu'il y a
31:01aussi une grande défiance
31:03à l'égard
31:05du monde politique
31:06qui a complètement
31:07perdu sa crédibilité
31:09et tout ça
31:10crée un ensemble
31:11tout à fait
31:12tout à fait
31:13suspicieux
31:14qui est
31:15qui est effectivement
31:16très proche
31:17du populisme.
31:18Dans l'amendement
31:18que vous aviez porté,
31:20vous vouliez supprimer
31:21les avantages
31:22des anciens premiers ministres
31:23et des anciens présidents
31:24aussi ?
31:25Absolument, oui.
31:26Oui, parce que
31:27c'était la même.
31:29Quelle est la situation
31:30pour les présidents,
31:32Gauthier ?
31:32Pour les anciens présidents,
31:33c'est quand même différent.
31:34Il y a beaucoup plus
31:34d'avantages
31:35et des avantages, là,
31:36qui sont des avantages
31:37à vie.
31:38Un cabinet de 7 membres
31:39et 2 agents de service
31:40pendant une durée de 5 ans.
31:41Ensuite, c'est 3 membres
31:42et 1 agent de service.
31:43L'eau commeublée équipée
31:44dont le loyer
31:45et les charges.
31:46Tout est pris en charge
31:47par l'État.
31:47Également, la prise en charge
31:48des frais de réception
31:49et de déplacement
31:50pour eux-mêmes
31:51et leurs collaborateurs
31:52dans leur fonction
31:53d'ancien chef d'État.
31:54À cela, on ajoute
31:55le véhicule,
31:56les conducteurs
31:57mis à disposition
31:57par le ministère
31:59de l'Intérieur.
31:59Vous le disiez tout à l'heure,
32:00Nathalie Goulet,
32:01on arrive environ
32:02à 2,8 millions,
32:033 millions d'euros
32:04par an
32:04pour les deux anciens présidents,
32:06Nicolas Sarkozy
32:06et François Hollande.
32:07Justement, il y en a deux.
32:08François Hollande,
32:08il est député aujourd'hui.
32:10Donc, qu'est-ce qui se passe
32:11dans ce cadre-là ?
32:12Ce n'est pas la même règle
32:13que pour les anciens
32:14premiers ministres.
32:16Là, il a le droit
32:16à maintenir
32:17ses avantages
32:19et donc
32:19à maintenir
32:20ce cabinet,
32:22ces locaux meublés,
32:23cette prise en charge
32:24des frais de réception
32:24et ce véhicule,
32:26à voir si le véhicule
32:26est pris en charge
32:27par les frais du Parlement
32:29ou par les frais
32:30de l'État.
32:32Il faudrait le déterminer
32:33mais il bénéficie
32:35de ses avantages.
32:35Il n'a pas de fonction
32:36de président de commission
32:37ou de vice-président
32:39de l'Assemblée
32:40qui lui donnerait droit
32:41à une voiture escalité.
32:46Il est député de base
32:47entre guillemets
32:48François Hollande
32:48à l'Assemblée nationale
32:49ce qui justifie
32:50le fait que
32:51la République continue
32:52de lui payer son véhicule
32:54en tant qu'ancien président
32:55de la République
32:56tout comme pour
32:57Nicolas Sarkozy.
32:59Mais c'est vrai
32:59qu'on peut s'interroger
33:00quand même sur
33:01ce que la République
33:03donne comme avantage
33:05aux anciens présidents.
33:06C'est vrai que ce ne sont pas
33:07des gens
33:07qui restent en fonction.
33:10Ils ont encore
33:11de la représentation
33:12il reste potentiellement
33:14des cibles aussi
33:15il peut y avoir
33:17à peser sur eux
33:18des menaces
33:18qu'on ne connaît pas
33:19et moi je pense que
33:20le pays
33:21qui a élu
33:22ces personnes
33:23à un moment
33:23doit aussi
33:24leur doit
33:25je pense
33:25la sécurité
33:27c'est normal
33:28après c'est vrai
33:29que les bureaux
33:31payés
33:32c'est peut-être
33:33beaucoup
33:34oui on peut s'interroger
33:34sur cette question.
33:35L'exemple qu'on donne souvent
33:36c'est Valérie Giscard d'Estaing
33:38qui est resté 36 ans
33:39après sortie de l'Elysée.
33:41Alors vous imaginez Emmanuel Macron
33:42s'il part à la retraite ?
33:44On avait calculé
33:45pour Giscard d'Estaing
33:47que ça coûte à peu près
33:48130 millions.
33:49Emmanuel Macron avait indiqué
33:50qu'il...
33:50Oui normalement
33:51il a dit non.
33:52Ses avantages.
33:54C'est le début d'une réforme peut-être.
33:56Oui alors il y a des pays aussi
33:57qui contournent un peu ça
33:58je pense à l'Italie
33:59par exemple
33:59vous n'avez pas les avantages à vie
34:01mais vous avez
34:01les parlementaires à vie
34:02qui sont nommés.
34:03Vous avez un quota
34:04de parlementaires à vie
34:06c'est quand même
34:06un peu la même chose
34:07sauf que c'est parlementaire...
34:08C'est comme un ordre.
34:09Exactement.
34:09Voilà.
34:10J'allais y venir.
34:11Tout à fait.
34:12Donc il y a...
34:13C'est-à-dire en France
34:13on se focalise sur ce qui sont
34:15effectivement des statuts particuliers
34:17mais dans d'autres pays
34:18quelquefois
34:19on donne des charges
34:20à l'ancienne
34:21en quelque sorte.
34:22Alors la différence
34:22c'est que vous êtes supposé siégé
34:24vous êtes supposé être toujours parlementaire
34:25vous n'y allez ou vous n'y allez pas
34:26et vous avez tous les bénéfices
34:28qui vont avec.
34:28Donc vous voyez
34:29il faut un petit peu regarder ailleurs
34:30la France n'est pas le seul pays
34:32qui concède des avantages
34:34discutables
34:35ou pas à ces élus
34:36ou à ces anciens responsables
34:37gouvernementaux.
34:38Ils ne sont pas non plus
34:40fantasmés sur ces avantages.
34:42Tout ça est quand même très symbolique
34:44les mesures qui sont prises actuellement.
34:47Pour parler de mon livre
34:49les anciens présidents et premiers ministres
34:51c'est quelques pages
34:52sur 250.
34:53Il y a beaucoup d'autres privilèges
34:55auxquels on pourrait s'attaquer
34:58ceux-là sont symboliques
34:59mais ce n'est pas ça qui va changer
35:01fondamentalement la donne
35:02et c'est effectivement peut-être
35:02un peu populiste.
35:04Merci beaucoup d'être venu
35:06sur notre plateau
35:07merci d'être venu débattre
35:09et demain Thomas Soto
35:11recevra Manuel Bompard
35:13coordinateur national de LFI
35:16et député des Bouches-du-Rhône
35:18quant à Marc-Olivier Fogiel
35:20il accueillera le capitaine Nicolas
35:22qui pilote équipier extérieur
35:25droit de la patrouille de France
35:27excusez-moi c'est un peu technique
35:29il est l'heure de retrouver
35:30André Dusselier
35:31bonsoir André
35:32quelle fabuleuse histoire
35:33allez-vous nous raconter ce soir ?
35:35Bonsoir Anne-Sophie
35:36ce soir
35:37retour sur le destin
35:39hors du commun de Jim Morrison
35:40de l'épopée rock
35:42avec The Dance
35:43à sa disparition brutale à Paris
35:45comment le chanteur
35:47est-il devenu une légende du rock ?
35:49son dernier voyage
35:50c'est tout de suite
35:51sur RTL
35:52et on vous retrouve dans quelques instants
35:55André RTL
35:56il est 20h
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