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  • il y a 2 jours
Il représente 3,5 millions de TPE-PME soit les deux tiers des entreprises en France et il se désolidarise du grand rassemblement patronal promis par le Medef le 13 octobre contre une éventuelle hausse des impôts sur les entreprises. Michel Picon, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 01 octobre 2025.

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Transcription
00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:03L'invité d'RTL Matin, c'est le président de l'UDEP, l'Union des entreprises de proximité
00:07qui représente plus de 3,5 millions d'entreprises et environ 400 métiers.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL, Michel Picon.
00:13Bonjour.
00:13Il paraît que vous êtes libre le 13 octobre, c'est vrai ?
00:15Oui, je suis libre, enfin au travail, comme tout le monde, comme tout chef d'entreprise,
00:20petit chef d'entreprise, au travail, à chercher des solutions aux difficultés qui sont les nôtres.
00:25Vous savez pourquoi je vous pose la question ?
00:26Parce qu'on pensait tous que vous iriez au grand meeting du MEDEF organisé à la Cor Arena de Bercy,
00:30au nom de toutes les organisations patronales, donc en votre nom aussi.
00:33Ça sera sans vous ? Avouez que ce n'est pas facile à suivre quand même ?
00:36Oui, non, mais c'est sans nous, parce que d'abord, on n'était pas prévenus,
00:39on n'a pas été associés à cette organisation.
00:42Et puis, voilà, je sais qu'Henri IV est à la mode depuis quelques temps, mais...
00:47Il est un peu passé de mode avec François.
00:48Voilà, oui, un peu moins, mais ralliez-vous à mon panache blanc, non, ça ne le fait pas.
00:53Bon, et ensuite, après, franchement, je pense qu'il y a un problème de responsabilité.
00:57On accuse, entre guillemets, la classe politique de faire vivre le pays dans une forme d'instabilité.
01:04Les organisations aussi salariales qui manifestent tout ça, c'est quoi le message des patrons ?
01:11Le message des patrons, c'est dire, touche pas à mon or, sinon je m'en vais ?
01:15C'est le message du MEDEF pour vous, aujourd'hui ?
01:17Écoutez, la mobilisation du MEDEF sur l'entreprise, etc., elle a été décidée à quel moment ?
01:25Au moment où on parle de la taxe Zuckmann, au moment où on dit on va taxer les patrimoines les plus importants dans ce pays,
01:32on a besoin, non pas forcément de taxer à outrance, moi j'ai pris des positions là-dessus,
01:37mais c'est à ce moment-là que le MEDEF décide ce grand mouvement,
01:42ce grand mouvement, non pas pour défendre l'entreprise, ça fait des années que les petites entreprises en souffrent,
01:47est-ce qu'il y a eu une mobilisation du MEDEF envers les entreprises que parfois des grands groupes du MEDEF ont asphyxié ?
01:53Je sais que tous les commerçants dans les villes savent ce qu'ils doivent à la grande distribution.
01:57Tous les artisans, les commerçants qui voient leur marge réduite,
02:01parce que quand on est au bout de la chaîne d'une ligne de sous-traitance,
02:05votre valeur ajoutée, elle a été bouffée par les autres,
02:08et nous on va nous demander d'aller là-bas, à Bercy,
02:12asseoir l'épicier de quartier à côté de M. Leclerc.
02:17Mais il y a un peu d'indécence.
02:18Dis donc, mais c'est une rupture, c'est un divorce entre le MEDEF et vous,
02:22les mots sont très forts que vous utilisez ce matin.
02:24Oui, mais je pense qu'il faut que le MEDEF se reprenne.
02:27Il faut que le MEDEF...
02:28Sur un côté de la plaque ?
02:29Complètement, sur cette affaire-là, sur ce sujet-là, évidemment.
02:33Alors après, on a des valeurs communes,
02:35celles qui sont celles d'entreprendre,
02:38celles qui sont celles de l'effort, du travail.
02:41Oui, il faut les porter ensemble.
02:43Mais ensuite, après, le pays est dans une situation...
02:45Enfin, il faut s'habituer à 3 400 milliards,
02:47parce que jusqu'à présent, on était à 3 300.
02:49Maintenant, c'est 3 400 milliards de dettes.
02:52On a une situation internationale qui est extrêmement compliquée.
02:56Et c'est à ce moment-là que le patronat va donner cette image
02:59de contestataires, de messages complètement brouillés,
03:05parce que je ne sais pas qu'est-ce qu'on va retenir
03:07comme un message dans cette période.
03:08Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT,
03:10qui sera l'invité d'Amandine Bégaud tout à l'heure
03:11pour les auditeurs en la parole,
03:12dénonce une trumpisation du patronat.
03:15Elle accuse les grands patrons de défendre tout d'abord
03:17et avant tout leurs privilèges.
03:18Vous êtes d'accord avec la patronne de la CGT, là-dessus ?
03:21Non, mais je pense que quand elle dit le patronat,
03:24elle devrait utiliser...
03:26Les grands patrons.
03:27Oui, sur les grands patrons, je pense qu'on ne peut pas généraliser
03:31les choses comme ça.
03:32Moi, j'ai rencontré encore récemment Pascal de Murgère
03:36et puis d'autres patrons qui ont une vision d'essayer de construire
03:40et d'apporter des réponses à la fois aux difficultés de nos concitoyens
03:43parce qu'elles existent, on ne peut pas les nier.
03:46Et tout le patronat, elle a tort ou les grands patrons
03:51de généraliser autant.
03:53Mais après, elle est dans une forme aussi de lutte de classe
03:57que Patrick Martin,
03:59le patron du Médicte,
04:00le nom de Murgère est quelqu'un de charmant,
04:01mais qui est à la tête d'une organisation
04:04et qui est en train de mettre en place
04:06une lutte des classes inversée.
04:08Ça veut dire quoi, une lutte des classes inversée ?
04:09Ça veut dire qu'on est dans une dualité,
04:13on est en train de créer une dualité
04:15entre le monde du travail et le monde de la financiarisation
04:18et le monde de la finance
04:19qui détient aujourd'hui ces grandes entreprises.
04:22Aujourd'hui, ce n'est plus le patron contre le salarié
04:23ou le salarié contre le patron,
04:24c'est le monde du travail contre le monde de la finance ?
04:26Absolument.
04:26Et le MEDEF, c'est le monde de la finance alors ?
04:28Bien sûr.
04:29Bien sûr, moi je n'ai pas d'adhérent.
04:30Vous savez, Zuckman, j'ai pris une position assez basique.
04:34Nos petites entreprises, elles ne sont pas concernées
04:36par cette taxe.
04:38Mais malgré tout, chaque fois qu'on taxe l'outil de travail,
04:41qu'on l'affaiblit,
04:43évidemment, derrière, il y aura des conséquences
04:46d'investissement, d'emploi.
04:47Donc, ce n'est pas la bonne solution pour arriver.
04:50Mais tout de même,
04:51la production de cet outil de travail qu'il faut préserver,
04:55il faut qu'on ait un partage de la valeur ajoutée
04:57qui soit peut-être un peu plus équitable
04:59que ce qu'il est aujourd'hui.
05:00Je reprends un mot, Michel Picon,
05:01que vous avez utilisé tout à l'heure,
05:03tout le monde participe à l'instabilité politique,
05:05le MEDEF aussi participe à cette mobilisation ?
05:08Oui, je pense que dans cette période,
05:10il participe à l'instabilité politique
05:12que l'on critique, nous, depuis un an.
05:15Et jusqu'à présent, que nous critiquions ensemble
05:17avec le MEDEF.
05:18Et du coup, est-ce que vous comprenez les syndicats
05:20qui, eux, appellent à manifester demain ?
05:21Est-ce que leur combat, eux,
05:22ils manifestent contre le budget, en gros ?
05:24Oui, ils manifestent contre un budget.
05:26Alors, il y a des formes politiques.
05:28Mais tout de même, moi, je comprends
05:29la mobilisation des salariés
05:31d'une manière générale
05:32de tous les gens qui travaillent.
05:33Vous savez, moi, la semaine dernière,
05:35j'avais 800 personnes, 800 artisans,
05:37commerçants, professions libérales
05:38qui sont montés à Paris
05:40dans la journée annuelle
05:41que nous organisons.
05:43C'est facile de les pousser
05:44à une manifestation à la rue
05:47parce que tous les gens qui travaillent
05:48aujourd'hui n'arrivent pas à s'en sortir.
05:50Parce qu'on a des tas de sujets à traiter
05:53qu'on ne traite pas,
05:54qui est celui du financement
05:55de la protection sociale, bien sûr qu'il faut faire...
05:57Et le pouvoir d'achat ?
05:57Comment on redonne le pouvoir d'achat aux Français ?
05:59Le pouvoir d'achat des Français,
06:01nous, on a fait une solution
06:02qui est celle de...
06:03Je suis venu sur votre plateau
06:05expliquer ça.
06:07Il faut réduire
06:08sur la feuille de paix
06:11le brut du net.
06:13Pour ça, il faut déplacer
06:14une partie des cotisations.
06:16C'est la CSG, en gros.
06:17Pour nous, c'est la CSG.
06:18Il faut la baisser, la supprimer,
06:19faire remplacer la chose.
06:20Il faut supprimer la CSG
06:22sur les revenus du travail,
06:23sur les revenus d'activité,
06:25qui est sur la fiche de salaire.
06:27C'est 10 points.
06:27Et tout de suite,
06:28on peut donner 10% de pouvoir d'achat
06:30à nos salariés.
06:32Michel Picon,
06:33ce qu'on va enlever ici,
06:34il va manquer là.
06:35On se raconte des histoires,
06:36non ?
06:36Comment vous faites ?
06:37Oui, mais je vais vous dire
06:38le là.
06:38Qu'est-ce que ça peut être ?
06:40Le là, ça peut être
06:41la taxation des dividendes.
06:46Ça peut être la flat tax.
06:47Sous Sarkozy, on était à 45,
06:49on est passé à 30 dans une...
06:51La flat tax, c'est le plafond
06:52au-delà duquel on n'est plus imposé.
06:53C'est l'événement forcétaire unique.
06:55Voilà.
06:56Bon, on peut le pousser à 36,
06:57à 37, à 38.
06:58On est dans une situation difficile.
07:01Il faut aussi que tous nos concitoyens...
07:02On se passe la TVA ou pas ?
07:03Oui, bien sûr.
07:03Sur quoi ?
07:04Bien sûr.
07:05Le taux de TVA à 20,
07:07on peut le passer à 25.
07:08Il ne faut pas toucher
07:09au taux de TVA réduit.
07:1125 ?
07:11Oui, bien sûr.
07:125 points de TVA,
07:13c'est un peu plus de 500 milliards.
07:14Michel Picon, je vous écoute
07:15de 50 milliards par an.
07:16Je ne m'attendais pas
07:17à vous trouver plus proche
07:18de Sophie Binet ou de Marie-Lise Léon
07:19que de Patrick Martin.
07:21Je suis prêt du monde du travail.
07:22Je suis prêt de...
07:23Vous savez, nous,
07:23dans nos entreprises,
07:24on a des salariés.
07:25Le rapport que nous avons
07:26avec nos salariés,
07:27il n'est pas forcément le même
07:28que dans les grands groupes.
07:29Nous, on voit bien
07:30les difficultés des gens.
07:31Quand on voit nos salariés
07:32le 20 du mois
07:33venir chercher,
07:34demander un compte
07:35parce que c'est dur
07:36et qu'on n'a pas la capacité
07:38de les rémunérer davantage
07:39parce que la situation politique
07:42aujourd'hui fait que
07:43les chiffres d'affaires
07:45ne se font pas,
07:46les marges se réduisent.
07:46Donc, les hausses de salaire
07:47dans les petites entreprises,
07:48il ne faut pas y compter.
07:49C'est difficile.
07:49Mais on fera des hausses de salaire.
07:51On en a fait plein
07:52dans la restauration.
07:53Il y a eu 10 ou 12%.
07:54Un peu contraint,
07:55il y a des restaurants
07:55qui ferment
07:56parce qu'ils ne trouvent pas
07:57de collaborateurs.
07:59Mais le sujet
08:01du pouvoir d'achat
08:02de nos concitoyens
08:03est directement lié
08:05à la capacité
08:06de relance du pays.
08:07Les petits patrons
08:08n'ont pas toujours
08:09des grosses retraites.
08:10Très loin de là,
08:10il faut toucher aux retraites
08:11pour remplir la caisse.
08:12On parle de supprimer
08:13l'abattement de 10%.
08:14Non, mais moi,
08:15je pense que tout le monde
08:16doit faire un effort.
08:17Et c'est justement
08:17pour que c'est...
08:19Même ceux qui ont
08:19des petites retraites.
08:20Mais bien sûr.
08:21Non, les petites retraites,
08:22il ne faut pas toucher.
08:23Nous, on a mis la barre
08:24dans les propositions
08:25que nous avons faites
08:26à 2300 euros par mois.
08:28Mais chacun sait bien
08:29qu'il va falloir faire un effort.
08:30Mais pour que ces efforts
08:31soient acceptés
08:32par les retraités,
08:33y compris même
08:34par les salariés
08:35qui ne vont pas pouvoir
08:36faire un effort financier,
08:37mais qui vont devoir
08:38faire un effort
08:39de sobriété
08:40dans leur consommation médicale,
08:42dans des tas de domaines,
08:46pour que ce soit accepté
08:47par les petits patrons,
08:49par nos salariés.
08:50Il faut que l'effort
08:51soit équitablement porté,
08:53partagé.
08:54Michel Piquant,
08:54je veux juste revenir
08:55en quelques secondes
08:56sur un nom que vous avez cité.
08:57Vous ne voulez pas
08:57être assis à côté
08:58de Michel-Édouard Leclerc.
09:00Lui, il dit qu'il est
09:01le meilleur avocat du monde
09:03de la vie peu chère.
09:04Qu'est-ce qui vous gêne
09:04chez lui ?
09:05Pourquoi lui ?
09:05Non, mais après,
09:07c'est du marketing,
09:08il fait un travail,
09:10c'est une belle réussite,
09:13mais quel a été
09:14le prix à payer
09:15pour la société
09:15de la grande distribution
09:16telle qu'on la connaît
09:18dans notre pays ?
09:19Trop cher ?
09:19Trop cher,
09:21trop cher parce que
09:22ça atteint
09:22la vitalité des territoires,
09:24ça a tué
09:24beaucoup de petits commerces,
09:26ça a mis les gens
09:27dans la difficulté.
09:27Il a fait plus de mal
09:28que de bien ?
09:30Écoutez,
09:30quand je regarde
09:31sur la durée,
09:32les produits chinois,
09:33par exemple,
09:33aujourd'hui dont M. Leclerc
09:35dit qu'il faut arrêter ça,
09:36chaîne, t'es ému, etc.
09:37La première fois,
09:38moi, que j'ai trouvé
09:38des produits chinois,
09:39c'était vendu
09:40dans un supermarché.
09:42Sauf qu'Internet
09:43a tout bousculé
09:43parce que ces produits
09:45chinois ne sont plus
09:46donnés par les supermarchés,
09:47ils sont vendus
09:47directement par les chinois.
09:49Le franc parlait
09:49de Michel Picon
09:50ce matin sur RTL.
09:52Alors, Sophie Binet
09:53sera l'invité d'Amandine Bégaud.
09:54Si vous voulez lui poser
09:54une question,
09:55vous appelez au 3210
09:56Michel Picon
09:56et vous pourrez dialoguer
09:57avec elle tout à l'heure
09:58avec Amandine Bégaud.
09:59Merci.
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