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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00Le public, c'est un séisme politique, judiciaire, institutionnel.
00:00:04Nicolas Sarkozy est convoqué le 13 octobre pour connaître la date de son incarcération.
00:00:09L'ancien président a été condamné à 5 ans de prison dans l'affaire du financement libyen de sa campagne en 2007,
00:00:15reconnu coupable d'association de malfaiteurs.
00:00:18Même s'il fait appel, il ira en prison.
00:00:20Relaxé de 3 chefs d'accusation sur 4, il n'échappe pas à la sanction forte.
00:00:25Pourquoi cette condamnation est-elle un tournant pour la justice française ou un simple cas d'école ?
00:00:31Sommes-nous face à une erreur lourde de la justice ?
00:00:35Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:00:38« Je suis innocent », a déclaré Nicolas Sarkozy.
00:00:41« Cette injustice est un scandale », a-t-il martelé, dénonçant un jugement, je cite,
00:00:46« d'une gravité extrême pour l'état de droit ».
00:00:49Il a aussi rappelé que le tribunal est allé plus loin en déclarant que le document Mediapart
00:00:53à l'origine de cette procédure était un faux.
00:00:56Dès lors, une question s'impose.
00:00:58Quel est le rôle de certains médias dans ce que certains considèrent comme une chasse à l'homme orchestrée ? »
00:01:05L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:08François Mitterrand déclarait « Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie, ils vont tuer la République ».
00:01:15Les juges avaient-ils réellement tué la monarchie ?
00:01:18Sont-ils aujourd'hui en train de tuer la République ?
00:01:20Sommes-nous au cœur du coup d'État des juges que dénonce Éric Desmours depuis 20 ans ?
00:01:26Ou bien au début d'un changement institutionnel profond ?
00:01:29Le regard de Marc Menand.
00:01:31Pas d'enrichissement personnel reconnu pour Nicolas Sarkozy,
00:01:35pas de pacte de corruption, pas de financement illégal de campagne,
00:01:39pas de recel de détournement de fonds publics, mais Nicolas Sarkozy ira en prison.
00:01:43De François Fillon à Nicolas Sarkozy en passant par Marine Le Pen, la droite, est-elle spécialement visée ?
00:01:50Le mur des cons, souvenez-vous, résonne encore dans nos mémoires.
00:01:54Ces décisions desservent-elles la cause de l'injustice ?
00:01:57S'agit-il d'une justice politique ?
00:02:00L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:01Quand des multirécidivistes ressortent libres et qu'un ancien président ait envoyé en prison,
00:02:08une question s'impose.
00:02:09La justice est illégale pour tous ou spéciale pour Nicolas Sarkozy ?
00:02:13Pourquoi la justice paraît-elle clémente avec certains délais,
00:02:16quand elle est implacable avec certains responsables politiques ?
00:02:19Pourquoi semble-t-elle laxiste face à des violeurs, des multirécidivistes,
00:02:23des agresseurs de policiers, mais d'une extrême fermeté envers un ancien président de la République ?
00:02:28Est-il injusticiable comme les autres ?
00:02:31Ou existe-t-il une justice spéciale pour Nicolas Sarkozy ?
00:02:36L'édito de Mathieu Bobcote.
00:02:38Et puis, la haine n'a donc décidément aucune limite,
00:02:42a déclaré Nicolas Sarkozy en réaction à sa condamnation.
00:02:45Nous allons recevoir ce soir Michel Maffezoli, sociologue,
00:02:48qui a écrit « Sarkologie, pourquoi tant de haine ? »
00:02:51Nous allons essayer de comprendre avec lui si cette condamnation
00:02:54confirme-t-elle sa thèse de la haine dont il serait victime.
00:02:59L'indépendance de la justice devrait être une garantie
00:03:02contre l'arbitraire du pouvoir exécutif.
00:03:05Mais quand certains juges s'érigent en acteurs politiques,
00:03:09quand l'opinion l'emporte sur le droit,
00:03:11quand les procès deviennent spectacles,
00:03:13qui protège vraiment la République ?
00:03:16La justice juge-t-elle les faits ou les personnes ?
00:03:20Pouvoir indépendant ou pouvoir absolu ?
00:03:23Justice égale ou justice politique ?
00:03:26Michel Maffezoli est notre invité ce soir.
00:03:30Une heure avec nos mousquetaires pour cette édition spéciale
00:03:32pour tout ce dit récentage.
00:03:33Ce qui s'est passé aujourd'hui
00:03:49dans cette salle du tribunal correctionnel de Paris
00:03:54est d'une gravité extrême
00:03:57pour l'état de droit,
00:04:01pour la confiance qu'on peut avoir pour la justice.
00:04:07Plus de 10 ans d'enquête,
00:04:11des millions d'euros dépensés
00:04:13pour trouver un financement libyen
00:04:18dont le tribunal correctionnel vient de dire
00:04:22qu'il n'a pas pu, et pour cause,
00:04:25être trouvé dans ma campagne.
00:04:27La haine n'a donc décidément
00:04:31aucune limite.
00:04:35J'assumerai mes responsabilités,
00:04:39je déférerai aux convocations de la justice,
00:04:43et s'ils veulent absolument
00:04:44que je dorme en prison,
00:04:47je dormirai en prison.
00:04:49Mais la tête haute,
00:04:51je suis innocent.
00:04:53cette injustice
00:04:55est un scandale.
00:04:59Sans doute devrais-je
00:05:01comparaitre les monottes aux mains
00:05:02devant la cour d'appel.
00:05:06Ceux qui me haïssent à ce point
00:05:08pensent m'humilier.
00:05:13Ce qu'ils ont humilié
00:05:14aujourd'hui,
00:05:16c'est la France.
00:05:17Nous parlerons de la haine
00:05:20dans un instant
00:05:21avec notre invité.
00:05:22D'abord, Nicolas Sarkozy
00:05:23a donc été condamné
00:05:25à 5 ans de prisonnement
00:05:26avec mandat de dépôt
00:05:28à effet différé,
00:05:29assorti
00:05:30d'une exécution provisoire
00:05:32pour association
00:05:33de malfaiteurs.
00:05:34Charles-Ordon, hélas,
00:05:35beaucoup d'incompréhension
00:05:37autour de cette peine
00:05:39qui fait énormément réagir.
00:05:42En effet,
00:05:43comme dans le cas
00:05:43de la condamnation
00:05:44de Marine Le Pen,
00:05:45puisqu'il y a cette question
00:05:45de l'exécution provisoire
00:05:46qui prend beaucoup de place
00:05:47à la fois
00:05:48surtout dans les commentaires,
00:05:51c'est en premier lieu
00:05:51la forme et la manière
00:05:52de faire qui interroge.
00:05:54Je passe sur la forme
00:05:55de cette lecture interminable
00:05:57du délibéré
00:05:57avec deux heures d'intervalle
00:05:59entre le fait
00:06:00qu'il soit relaxé
00:06:01sur trois des infractions
00:06:03et la peine
00:06:04qui finit par tomber
00:06:05et à laquelle
00:06:05personne,
00:06:07même les gens
00:06:07qui assistaient
00:06:08à la lecture du délibéré,
00:06:09ne s'attendaient.
00:06:11C'est une pratique
00:06:12qui est sinon courante,
00:06:14en tout cas récurrente
00:06:15et que récuse d'ailleurs
00:06:17à la fois beaucoup
00:06:17de justiciables
00:06:18et beaucoup d'avocats.
00:06:20Dans le cas
00:06:21de Nicolas Sarkozy,
00:06:23il faut bien comprendre
00:06:24qu'il y avait
00:06:24quatre infractions,
00:06:25donc ça tout le monde
00:06:25a suivi depuis midi,
00:06:28trois sont tombées,
00:06:29il en reste une quatrième
00:06:30association de malfaiteurs
00:06:31pour laquelle
00:06:31il est condamné
00:06:32et pour laquelle
00:06:33la mise en examen
00:06:34a été plus tardive
00:06:35que les autres,
00:06:36que les trois autres infractions.
00:06:38C'est une infraction
00:06:39pour laquelle
00:06:39on incrimine
00:06:40des éléments
00:06:40de préparation,
00:06:42on lui reproche
00:06:42d'avoir participé
00:06:43à un groupement
00:06:44dans le but,
00:06:45là c'est le texte
00:06:45qui parle,
00:06:46de préparer,
00:06:47de faciliter
00:06:48ou de commettre
00:06:49l'infraction
00:06:50pour laquelle
00:06:50en l'occurrence
00:06:51il a été relaxé.
00:06:54Cette accusation
00:06:55caractérise
00:06:56en plus de ça
00:06:57une abstention,
00:06:58il a laissé faire
00:06:59l'organisation
00:07:01par plusieurs
00:07:02de ses proches
00:07:03de ses rendez-vous.
00:07:06Donc il en court
00:07:06pour cela,
00:07:07donc ça c'est pour
00:07:07ce pourquoi
00:07:08il a été condamné,
00:07:09ce qui est déjà
00:07:09une interrogation
00:07:10cette fois-ci
00:07:10de la loi
00:07:11et non pas
00:07:11de l'application
00:07:12de la loi
00:07:13mais la loi
00:07:13elle-même
00:07:13en interroge
00:07:14certains.
00:07:15Ensuite il en court
00:07:16pour cela
00:07:165 ans de prison.
00:07:18Donc la peine
00:07:18qui a été prononcée
00:07:19correspond au maximum
00:07:20légal,
00:07:22ce qui est factuellement
00:07:23rarissime,
00:07:24a fortiori
00:07:25pour une infraction
00:07:26financière.
00:07:27Ça c'est également
00:07:27on peut le noter
00:07:29dans ce cas-là.
00:07:31Ensuite la peine
00:07:31vous l'avez dit
00:07:32est prononcée
00:07:32avec un mandat
00:07:33de dépôt différé.
00:07:34Alors là
00:07:34c'est une création,
00:07:36certains magistrats
00:07:36m'ont expliqué
00:07:37que c'était
00:07:37une création
00:07:38qui avait été
00:07:38faite dans le cadre
00:07:40de ce que l'on a appelé
00:07:41la justice apaisée
00:07:43parce que de fait
00:07:44quand vous arrivez
00:07:45libre au tribunal
00:07:46et que vous êtes
00:07:46interpellé à la barre
00:07:47pour être directement
00:07:48placé en incarcération
00:07:49c'est évidemment
00:07:50un choc
00:07:51pour tous les justiciables
00:07:53à qui ça arrive.
00:07:53ça existe depuis 2019
00:07:56et c'est également
00:07:57justifié
00:07:58par le besoin
00:07:59d'organisation
00:08:00de la logistique
00:08:01de l'incarcération.
00:08:02En gros
00:08:02les places disponibles
00:08:04en prison
00:08:04on y revient toujours
00:08:05les conditions de transfert
00:08:06la situation personnelle
00:08:07du condamné
00:08:08par exemple
00:08:09la question professionnelle
00:08:10ou familiale.
00:08:11En l'occurrence
00:08:12et là tout le monde
00:08:13s'accorde à dire
00:08:13que c'est très probablement
00:08:14lié à la qualité
00:08:16de Nicolas Sarkozy
00:08:17c'est-à-dire
00:08:18un ancien président
00:08:18de la République
00:08:19une telle incarcération
00:08:20nécessite un minimum
00:08:21d'organisation
00:08:22et de logistique.
00:08:23C'est peu de le dire.
00:08:25Le but est toutefois
00:08:26dans la tête du magistrat
00:08:28qui prononce
00:08:28le mandat de dépôt
00:08:29même à délai différé
00:08:31de s'assurer
00:08:31de l'effectivité
00:08:32de la peine.
00:08:33C'est le but
00:08:33d'un mandat de dépôt
00:08:34à délai différé
00:08:35c'est exactement
00:08:35la même chose
00:08:36sans juger
00:08:38en l'occurrence
00:08:38qu'il y a nécessité
00:08:39d'incarcération immédiate.
00:08:41C'est un petit peu
00:08:41bâtard comme système
00:08:43le mandat de dépôt
00:08:43à délai différé
00:08:44soit vous prononcez
00:08:45un mandat de dépôt
00:08:45et vous l'assumez
00:08:47soit il est à délai différé
00:08:48c'est assez original
00:08:50pas seulement pour Nicolas Sarkozy
00:08:51de manière générale
00:08:52d'ailleurs.
00:08:53A quoi s'ajoute enfin
00:08:54cette fameuse exécution provisoire
00:08:56cette fois-ci justifiée
00:08:58par la présidente
00:09:00en raison de la gravité
00:09:01des faits.
00:09:02Elle a parlé
00:09:02de préparation de corruption
00:09:03au plus haut niveau possible
00:09:04au plus haut niveau
00:09:05puisque Nicolas Sarkozy
00:09:06allait accéder
00:09:07au plus haut niveau
00:09:08de l'État
00:09:09et là
00:09:10il y a clairement
00:09:10une volonté
00:09:11de s'assurer
00:09:12de l'effectivité
00:09:13de la peine
00:09:13quelle que soit
00:09:14la poursuite
00:09:15de la parole
00:09:17de l'autorité judiciaire
00:09:19puisque c'est la deuxième
00:09:20enfin c'est l'appel
00:09:21qui n'est pas suspensif
00:09:22de la décision
00:09:23de la première instance
00:09:24en clair
00:09:25il y a la volonté
00:09:26de ce tribunal
00:09:28que la peine
00:09:28soit appliquée
00:09:29quelle que soit
00:09:30la lecture
00:09:30par la cour d'appel
00:09:31du même dossier.
00:09:34Comment comprendre
00:09:34que Nicolas Sarkozy
00:09:36ne puisse avoir
00:09:37aucun recours
00:09:39contre cet emprisonnement
00:09:40malgré sa volonté
00:09:42de faire appel ?
00:09:44Alors là
00:09:44j'ai demandé
00:09:44à plusieurs magistrats
00:09:45à quoi servait
00:09:46cette exécution provisoire
00:09:47parce que franchement
00:09:48dans le premier cas
00:09:48qu'on a vu cette année
00:09:49comme dans le second
00:09:50on se demande
00:09:51quelle est la nécessité absolue
00:09:54que l'incarcération
00:09:55intervienne maintenant
00:09:55si le tribunal
00:09:58aujourd'hui considère
00:09:59qu'avec le dossier
00:10:00qu'il a entre les mains
00:10:00l'incarcération
00:10:01est absolument inévitable
00:10:02en raison de la gravité
00:10:03des faits
00:10:04on imagine
00:10:05que la cour d'appel
00:10:06avec les mêmes textes
00:10:06et les mêmes faits
00:10:07prononcera également
00:10:08une peine d'emprisonnement
00:10:09donc à quelques mois
00:10:10ou années d'intervalle
00:10:12quelle est la nécessité
00:10:13que ça intervienne
00:10:14absolument maintenant ?
00:10:15Alors plusieurs magistrats
00:10:16m'ont donné des exemples
00:10:17de la nécessité
00:10:18de l'exécution provisoire
00:10:19je vais vous en donner
00:10:20un très simple
00:10:21pour qu'on comprenne
00:10:21pourquoi en fait
00:10:22le législateur a pensé
00:10:23à installer
00:10:25cette exécution provisoire
00:10:26imaginez un homme
00:10:27qui commet des violences
00:10:28légères
00:10:30je mets beaucoup de guillemets
00:10:30mais légères
00:10:31envers une femme
00:10:32c'est-à-dire
00:10:33qui ne nécessite pas
00:10:34en raison de la loi
00:10:36une incarcération
00:10:37le juge prononce une peine
00:10:39en disant
00:10:40écoutez monsieur
00:10:40vous n'êtes pas incarcéré
00:10:41il y a un aménagement
00:10:42de votre peine
00:10:43avec sursis
00:10:43ou inférieur à un an
00:10:44mais il y a
00:10:46dans la peine
00:10:47l'interdiction
00:10:48de voir votre épouse
00:10:49ou votre ex-épouse
00:10:50cette personne
00:10:52peut faire appel
00:10:53mais le juge décide
00:10:54qu'il y a un tel risque
00:10:55de récidive
00:10:56de ces violences
00:10:57qu'il met une exécution
00:10:58provisoire
00:10:58que vous fassiez appel
00:10:59ou non
00:11:00vous avez interdiction
00:11:01de voir votre femme
00:11:01là on comprend bien
00:11:02l'idée
00:11:03et la légitimité
00:11:04de l'exécution provisoire
00:11:06mais là cette fois-ci
00:11:07la présidente
00:11:09n'a pas parlé
00:11:10du risque de récidive
00:11:11ça aurait été un peu ridicule
00:11:12on en conviendra tous
00:11:13donc elle a parlé
00:11:14de l'exceptionnelle gravité
00:11:16là c'est à l'appréciation
00:11:17on ne voit pas
00:11:17pourquoi l'incarcération
00:11:18changerait quelque chose
00:11:20à la gravité ou non
00:11:21des faits
00:11:23il y a clairement
00:11:23une volonté
00:11:24de voir Nicolas Sarkozy
00:11:26en prison
00:11:27en raison
00:11:27de la peine
00:11:28qui a été prononcée
00:11:30là pour le coup
00:11:31ça a étonné
00:11:31un bon nombre
00:11:32de magistrats
00:11:33à qui j'ai posé
00:11:34la question
00:11:34parce qu'il n'y a
00:11:35évidemment aucun risque
00:11:37de renouvellement
00:11:37des faits
00:11:38aucun risque
00:11:39de fuite
00:11:40évidemment
00:11:41et il est difficile
00:11:42quand même
00:11:43de plaider
00:11:43l'absence
00:11:44de garantie
00:11:45de représentation
00:11:46chez Nicolas Sarkozy
00:11:47ni le besoin impérieux
00:11:49d'incarcéré
00:11:50en urgence
00:11:51évidemment
00:11:51le tribunal
00:11:52pourrait attendre
00:11:53la confirmation
00:11:53ou non
00:11:54de cette peine
00:11:55en appel
00:11:55il y a donc
00:11:57une véritable question
00:11:58sur cet usage
00:12:00de l'exécution provisoire
00:12:01qui a été soulevé
00:12:01immédiatement
00:12:02par Marine Le Pen
00:12:02évidemment
00:12:03mais par d'autres
00:12:04avec elle
00:12:05notamment dans la classe politique
00:12:06c'est une question
00:12:07qui revient au législateur
00:12:08on l'avait déjà dit
00:12:09au moment
00:12:09de la peine
00:12:12prononcée
00:12:12contre Marine Le Pen
00:12:13ça devient absolument
00:12:14évident aujourd'hui
00:12:15ce qu'il faut voir
00:12:16c'est que l'évolution
00:12:17de la législation
00:12:18notamment
00:12:19vis-à-vis des hommes politiques
00:12:21au nom de la transparence
00:12:22et de la moralisation
00:12:23de la vie publique
00:12:24beaucoup d'hommes politiques
00:12:26ont demandé
00:12:27la mise en place
00:12:28d'outils
00:12:28dont se servent
00:12:29les magistrats
00:12:30puisqu'on leur a donné
00:12:30ces outils-là
00:12:31par le biais de la loi
00:12:32sans que personne
00:12:34ne veuille
00:12:35à l'époque
00:12:36en mesurer les conséquences
00:12:37souvenez-vous
00:12:38des quelques-uns
00:12:39qui avaient dit
00:12:40attention à ces outils
00:12:41parce que ça pourrait
00:12:41transformer absolument
00:12:42la vie politique
00:12:43ou même
00:12:44le pouvoir
00:12:45laissé aux magistrats
00:12:46par rapport
00:12:47aux politiques
00:12:48et cela a été accusé
00:12:49évidemment
00:12:50de ne pas vouloir
00:12:51la transparence
00:12:52de ne pas vouloir
00:12:53la moralité
00:12:53de la vie publique
00:12:54on voit bien
00:12:55qu'il y a une question
00:12:55politique extrêmement forte
00:12:57derrière la peine
00:12:58qui est prononcée
00:12:59aujourd'hui
00:12:59nous analyserons
00:13:01tous ces sujets
00:13:02au cours de l'émission
00:13:03dernière question
00:13:05pour vous Charlotte
00:13:05pour bien planter le décor
00:13:07que va-t-il se passer
00:13:09maintenant
00:13:09pour Nicolas Sarkozy
00:13:10ira-t-il
00:13:11réellement en prison
00:13:12alors il est convoqué
00:13:14on l'a appris
00:13:14donc par le parquet
00:13:15national financier
00:13:17le 13 octobre prochain
00:13:18puisque ce fameux
00:13:19mandat de dépôt
00:13:20à délai différé
00:13:21il y a une convocation
00:13:22dans le mois
00:13:23qui suit
00:13:23le prononcé de la peine
00:13:25et ensuite
00:13:25à partir du 13 octobre
00:13:27le parquet
00:13:28a 4 mois
00:13:29pour incarcérer
00:13:31Nicolas Sarkozy
00:13:33donc entre le 13 octobre
00:13:34par ailleurs
00:13:35bon courage
00:13:35à la cour d'appel
00:13:36puisque après
00:13:37interviendra le procès
00:13:38en appel
00:13:39du rassemblement national
00:13:41tout ça va être
00:13:42compliqué à organiser
00:13:43en même temps
00:13:43bon bref
00:13:44donc 13 octobre
00:13:45il y a 4 mois
00:13:45pour l'incarcération
00:13:46alors là
00:13:47je vais être très honnête
00:13:48avec vous
00:13:49c'est tellement compliqué
00:13:51et par ailleurs
00:13:52tellement inédit
00:13:53que les magistrats
00:13:54n'étaient pas sûrs eux-mêmes
00:13:55de ce qu'il était possible
00:13:56de faire
00:13:56ce que j'ai eu en tout cas
00:13:57il y a évidemment
00:14:00la question qui se pose
00:14:01c'est est-ce que
00:14:02la demande
00:14:03de remise en liberté
00:14:04peut être refait
00:14:05à partir du moment
00:14:06où il a sa date
00:14:06d'incarcération
00:14:07auquel qu'elle pourrait
00:14:08être examinée en urgence
00:14:10avant même l'incarcération
00:14:11ou est-ce qu'il faut
00:14:12attendre l'incarcération
00:14:13effective pour qu'elle
00:14:14soit examinée
00:14:15quoi qu'il arrive
00:14:16il y a soit
00:14:17la demande de remise
00:14:18en liberté
00:14:18qui va évidemment
00:14:19être déposée
00:14:19immédiatement
00:14:20par ses avocats
00:14:21ou la demande
00:14:23de libération
00:14:24conditionnelle
00:14:25puisqu'il est âgé
00:14:25de 70 ans
00:14:27et par ailleurs
00:14:28nul aujourd'hui
00:14:29la peine prononcée
00:14:30est 5 ans d'emprisonnement
00:14:31nul ne peut se prononcer
00:14:32sur la durée réelle
00:14:33d'emprisonnement
00:14:34si Nicolas Sarkozy
00:14:35va bien en prison
00:14:36d'abord un
00:14:37parce qu'elle peut varier
00:14:37sur décision
00:14:38de la cour d'appel
00:14:39puisqu'il a annoncé
00:14:40déjà faire appel
00:14:41il peut également
00:14:42obtenir une libération
00:14:43conditionnelle
00:14:43ou un aménagement
00:14:44de peine
00:14:45et par ailleurs
00:14:46il y a une voie spécifique
00:14:47je vous le disais
00:14:47pour les personnes
00:14:48de 70 ans
00:14:49c'est-à-dire qu'elles peuvent
00:14:50faire une demande
00:14:50de libération conditionnelle
00:14:51vous savez pour n'importe
00:14:52quelle personne
00:14:53qui va en prison
00:14:54si vous faites une demande
00:14:55de libération conditionnelle
00:14:56c'est à partir
00:14:57d'un minimum
00:14:57de peine purgée
00:14:58la moitié en l'occurrence
00:14:59de la peine
00:15:00qui a été prononcée
00:15:01quand vous avez 70 ans
00:15:02ou plus
00:15:03les habituels critères
00:15:04de durée minimale
00:15:05de peine purgée
00:15:06sont levées
00:15:07pour des raisons
00:15:08de santé
00:15:08et de dignité
00:15:09des personnes
00:15:10qui sont incarcérées
00:15:11Merci pour ce décor planté
00:15:14à la sortie
00:15:15du tribunal
00:15:17Carla Bruni-Sarkozy
00:15:19a eu un geste particulier
00:15:21regardez
00:15:22Monsieur le Président
00:15:25vous voyez une injustice
00:15:26Elle a arraché
00:15:31la bonnette
00:15:31de Mediapart
00:15:33et on va s'arrêter
00:15:34avec vous
00:15:35Mathieu Bocoté
00:15:35sur une lecture
00:15:37particulière
00:15:38de ce qui s'est passé
00:15:39aujourd'hui
00:15:40on peut avoir
00:15:40une lecture politique
00:15:42mais on peut aussi
00:15:43avoir une lecture médiatique
00:15:45parce que Mediapart
00:15:46a été montré
00:15:47du doigt aujourd'hui
00:15:48Et le médiatique
00:15:49et le politique
00:15:50finissent par s'accoupler
00:15:51comme on le verra
00:15:52Alors le point de départ
00:15:54de cette histoire
00:15:55je pense
00:15:55c'est de revenir sur le personnage
00:15:57qu'est Nicolas Sarkozy
00:15:58On n'est pas devant
00:16:00ici
00:16:00un homme politique
00:16:02comme il y en a tant
00:16:03aujourd'hui
00:16:03une forme d'Olivier Fort
00:16:04comme les autres
00:16:05On est devant
00:16:06un homme politique
00:16:07à l'ancienne
00:16:08qui ne provient pas
00:16:09de l'énarchie
00:16:09c'est un élément important
00:16:11qui provient
00:16:12d'un tout autre parcours
00:16:13et qui a réussi
00:16:14à s'imposer en politique
00:16:16par une véritable
00:16:16pure méritocratie politique
00:16:18donc il n'a pas fonctionné
00:16:19étape par étape
00:16:21par les réseaux de copinage
00:16:22qui viennent de l'ENA
00:16:23ou d'ailleurs
00:16:24on est devant quelqu'un
00:16:25qui a réussi à s'imposer
00:16:25par Neuilly
00:16:27les hautes scènes
00:16:27les partis
00:16:28la voix classique
00:16:29des partis
00:16:30et de ce point de vue
00:16:31on est devant
00:16:32un personnage
00:16:32qui fait davantage
00:16:33penser aux grandes
00:16:34bêtes politiques
00:16:35qu'on a connues
00:16:35en France
00:16:36les grands fauves
00:16:36comme
00:16:37François Mitterrand
00:16:39Jean-Marie Le Pen
00:16:40Charles Pasqua
00:16:41on aurait pu en nommer
00:16:42d'autres
00:16:42chacun avec leur trajectoire
00:16:43des gens
00:16:44qui sont des politiques
00:16:45dans le sang
00:16:46pas des fonctionnaires
00:16:47engagés ensuite
00:16:48dans la vie publique
00:16:48de vraies politiques
00:16:50Sarkozy
00:16:51par ailleurs
00:16:51c'est quelqu'un
00:16:52qui on le sait
00:16:53a suscité
00:16:54les plus grandes passions
00:16:55passion positive
00:16:56ou négative
00:16:57de grandes déceptions
00:16:59aussi
00:16:59ça sert à rien
00:17:00de le nier
00:17:00de grands espoirs
00:17:02mais c'est quelqu'un
00:17:02qui réussissait à créer
00:17:04à fédérer autour de lui
00:17:05un lien passionnel
00:17:06et c'est un élément
00:17:07important
00:17:07donc il suscitait
00:17:08des passions
00:17:09dans la société
00:17:09il suscitait
00:17:10des passions
00:17:10pour ou contre lui
00:17:12il y avait des gens
00:17:12qui étaient à un rapport
00:17:13clinique avec lui
00:17:14des gens qui le détestaient
00:17:15à s'en confesser
00:17:16donc on est un personnage
00:17:18comme celui-là
00:17:18ajoutez un élément
00:17:20qui est assez important
00:17:21je crois dans tout cela
00:17:22ce type de politique
00:17:23on ne les tolère plus
00:17:24aujourd'hui
00:17:25on est dans une époque
00:17:26qui a développé
00:17:26un rapport
00:17:27finalement allergique
00:17:28à ce type de politique
00:17:29à l'ancienne
00:17:30et tout ça s'explique
00:17:31à la lumière
00:17:32d'une transformation
00:17:33vous l'avez dit
00:17:34du journalisme
00:17:35des médias
00:17:36depuis les années 70
00:17:37mais plus encore
00:17:38depuis les années 90
00:17:39les années 70
00:17:41pourquoi je dis ça
00:17:42référence américaine
00:17:43le Watergate
00:17:44le Watergate
00:17:44qu'est-ce que c'est ?
00:17:45c'est ce moment
00:17:46où le journalisme
00:17:47change de nature
00:17:48change de fonction
00:17:49où il se pose désormais
00:17:51en procureur
00:17:52de la société
00:17:53où il se pose désormais
00:17:54en tribunal moral
00:17:55il est le gardien du bien
00:17:56devant des politiques
00:17:58qui sont quant à eux
00:17:59vus comme des créatures déchues
00:18:00qu'il faudrait examiner
00:18:02et persécuter
00:18:03en permanence
00:18:04sur le mode
00:18:04nous allons vous regarder
00:18:05vous coupables
00:18:06bêtes déchues
00:18:07nous ne tolérons plus
00:18:08le propre du politique
00:18:09le journalisme
00:18:10et regarde
00:18:11et distribue des torts
00:18:12bon coup
00:18:13mauvais coup
00:18:13bon coup
00:18:13vertueux
00:18:14pas vertueux
00:18:15il y a un certain type
00:18:16de journalisme politique
00:18:17qui est mort au fil
00:18:18des dernières années
00:18:19d'ailleurs
00:18:19je prends la peine
00:18:20de le dire
00:18:20par exemple
00:18:21le journalisme à la fog
00:18:22François-Olivier Gisbert
00:18:23qui était un livre
00:18:24de l'habitude
00:18:24de ses plateaux
00:18:25qui lui accompagnait
00:18:26les politiques
00:18:27cherchait à les comprendre
00:18:28de l'intérieur
00:18:28présentait
00:18:29ceux qui ont pris la peine
00:18:30de lire ses livres
00:18:31présentait la politique
00:18:32à la manière
00:18:33d'un grand roman
00:18:34c'était les passions humaines
00:18:35qu'il racontait
00:18:36à travers ses livres
00:18:37et son journalisme
00:18:38c'est un peu
00:18:39le dernier de sa race
00:18:39de ce point de vue
00:18:40François-Olivier Gisbert
00:18:42un autre
00:18:43qui était en ce siège
00:18:44autrefois
00:18:44Éric Zemmour
00:18:46lui accompagnait
00:18:46les politiques
00:18:47mais non pas
00:18:47sur le mode
00:18:48de la complicité
00:18:49qui vient ensuite
00:18:50avec les confidences
00:18:51d'excellents récits
00:18:52lui
00:18:53c'est un journaliste politique
00:18:54qui voulait expliquer
00:18:55les grands enjeux
00:18:56de l'époque
00:18:56donc on écoutait Zemmour
00:18:57pourquoi ?
00:18:58parce que lorsqu'il était
00:18:59dans son rôle de journaliste
00:19:00et d'essayiste
00:19:01il nous expliquait le monde
00:19:02il parlait aux politiques
00:19:03aux uns aux autres
00:19:04pour voir comment
00:19:05il voyait le monde
00:19:05il voulait nous expliquer
00:19:07l'époque
00:19:07Zemmour disait
00:19:08cet événement
00:19:09n'est pas qu'un événement
00:19:10il s'inscrit dans une trame
00:19:11plus longue
00:19:11il s'inscrit dans une trame
00:19:12plus large
00:19:13cet événement
00:19:14est un révélateur d'époque
00:19:15Zemmour était une forme
00:19:15d'historien du temps présent
00:19:17ce type de journaliste
00:19:19n'est plus le bienvenu
00:19:21aujourd'hui
00:19:21depuis les années 90
00:19:23je l'ai dit
00:19:23et plus encore
00:19:24dans les années 2000
00:19:25et ainsi de suite
00:19:25on a eu cette espèce
00:19:27de volonté
00:19:27de pratiquer
00:19:28un nettoyage éthique
00:19:29ou une épuration éthique
00:19:31de la politique
00:19:31donc la politique
00:19:32c'est vu désormais
00:19:33comme le domaine
00:19:34qui doit être soumis
00:19:34à la transparence intégrale
00:19:36on tient pour acquis
00:19:37que le politique
00:19:38est corrompu
00:19:39on tient pour acquis
00:19:40que tout ce qui n'est pas
00:19:41exposé à la lumière médiatique
00:19:43est par définition
00:19:44sale et coupable
00:19:45et dès lors
00:19:46le journaliste se pose
00:19:47comme le grand inquisiteur
00:19:49qui est chargé
00:19:50d'exécuter
00:19:51justement
00:19:51ces vieilles créatures
00:19:52qui veulent le pouvoir
00:19:53qui doivent être dégommés
00:19:54pour cela
00:19:55de ce point de vue
00:19:56le journaliste
00:19:59se réclame
00:19:59de l'éthique
00:20:00entre guillemets
00:20:00et fait le tri
00:20:01des actes moraux
00:20:02et immoraux
00:20:03et ça correspond
00:20:04en France
00:20:05à l'émergence
00:20:05de Mediapart
00:20:06évidemment
00:20:07qui incarne
00:20:08ce journalisme
00:20:09d'inquisition
00:20:10permanente
00:20:11pour être capable
00:20:11de faire tomber
00:20:12une classe politique
00:20:13étant vue généralement
00:20:15comme corruptible
00:20:16et non seulement corruptible
00:20:17mais corrompue
00:20:18et l'autre version
00:20:19de cela
00:20:19parce que ça vaut la peine
00:20:20de le dire
00:20:20la version centriste
00:20:21c'est un journalisme
00:20:22très prétention
00:20:24français-terrienne
00:20:25disons ça comme ça
00:20:25qui prétend
00:20:26parler de politique
00:20:27avec une pure objectivité
00:20:28une pure neutralité
00:20:30sans aucune passion
00:20:31sans opinion
00:20:32sans préjugés
00:20:33on traite la politique
00:20:34avec une distance immense
00:20:36et on prétend ensuite
00:20:37ne jamais comprendre
00:20:39ce monde de l'intérieur
00:20:40bien qu'il arrive
00:20:41de temps en temps
00:20:41qu'on les prend
00:20:42des cafés
00:20:42avec des cartes
00:20:43du parti socialiste
00:20:43dans des cafés
00:20:44pour conspirer avec eux
00:20:45ce qui ne change pas
00:20:46la prétention
00:20:46à incarner
00:20:47la pure objectivité
00:20:48évidemment
00:20:49mais il s'agit aussi
00:20:51pour vous
00:20:52d'un coup de force
00:20:53politique
00:20:54évidemment
00:20:55coup de force médiatique
00:20:56dans un premier temps
00:20:57les médias ont abattu
00:20:58le politique
00:21:00ils ont dit
00:21:00nous sommes
00:21:01l'instance suprême
00:21:01le politique
00:21:02ne sera que gestionnaire
00:21:04ensuite coup de force
00:21:06politique
00:21:06au sens juridique
00:21:08du terminant
00:21:08la caste des juges
00:21:10a émergé
00:21:11dans nos sociétés
00:21:12plus que jamais
00:21:12c'est un changement
00:21:14de régime
00:21:14il faut comprendre
00:21:15ce qui s'est passé
00:21:15partout en Occident
00:21:16mais en France en particulier
00:21:17c'est un changement
00:21:18de régime
00:21:19mais je veux dire
00:21:19en France en particulier
00:21:20suivez l'Italie aussi
00:21:21regardez le principal
00:21:22adversaire en politique
00:21:23de Georgia Meloni
00:21:24c'est pas la gauche
00:21:25c'est la justice italienne
00:21:26qui est une justice
00:21:27politisée et idéologisée
00:21:28retour en France
00:21:30on est devant une justice
00:21:31qui puisse qu'aujourd'hui
00:21:32elle a fait alliance
00:21:33avec le journalisme
00:21:34cette justice
00:21:35elle prétend désormais
00:21:36incarner la vertu
00:21:38la morale
00:21:39le droit
00:21:39tout ça avec des majuscules
00:21:41tout ça presque écrit
00:21:42qu'en majuscules
00:21:43qui regarde justement
00:21:44c'est l'instance morale
00:21:45c'est l'instance religieuse
00:21:46d'aujourd'hui
00:21:47alliée
00:21:47et ça ça permet quelquefois
00:21:48d'exécuter des fâcheux
00:21:50François Fillon par exemple
00:21:51on pourrait en nommer d'autres
00:21:52Marine Le Pen plus récemment
00:21:53j'y reviendrai dans un instant
00:21:54donc on est devant
00:21:55deux pouvoirs
00:21:56qui se sont accouplés
00:21:57pour opérer une forme
00:21:58de coup d'état
00:21:59qui ne dit pas son nom
00:22:00le juridique
00:22:01et le médiatique
00:22:02et dès lors
00:22:03ivre de vertu
00:22:04la justice
00:22:05change son rapport
00:22:06aux politiques
00:22:06normalement
00:22:07on s'attendait
00:22:07de la part d'un juge
00:22:08qu'il soit prudent
00:22:09on se disait
00:22:09le propre d'un juge
00:22:10c'est qu'il y a une forme
00:22:11de justice sous le signe
00:22:12de la prudence
00:22:12une justice d'équilibre
00:22:14la vertu du juge
00:22:15c'était sa saine prudence
00:22:16mais c'est le contraire
00:22:18maintenant
00:22:18de Marine Le Pen
00:22:20à Nicolas Sarkozy
00:22:22aujourd'hui
00:22:23les juges
00:22:23s'enorgueillissent
00:22:25de leur absence
00:22:25de prudence
00:22:26donc l'exécution provisoire
00:22:28dans les circonstances
00:22:28pour Marine Le Pen
00:22:29comme pour Nicolas Sarkozy
00:22:31ce n'est pas un moment
00:22:32de justice pure
00:22:33c'est un acte de pouvoir
00:22:35c'est un acte politique
00:22:37à part entière
00:22:38pour dire
00:22:38voilà
00:22:39qui a
00:22:40le pouvoir
00:22:40aujourd'hui
00:22:41ce n'est plus vous
00:22:42politique
00:22:42c'est nous qui avons
00:22:43le pouvoir
00:22:43de vous exécuter
00:22:44publiquement
00:22:45à la face
00:22:46du commun
00:22:47et mortel
00:22:48et dès lors
00:22:48je dirais
00:22:50qu'il y a
00:22:50un orgueil
00:22:52du manque
00:22:53de modération
00:22:53parce qu'on se dit
00:22:55nous sommes la vertu
00:22:55et pourquoi la vertu
00:22:56serait-elle modérée
00:22:57pourquoi la noblesse
00:22:59d'âme serait-elle modérée
00:23:00pourquoi la vertu incarnée
00:23:01déciderait-elle
00:23:02d'être prudente
00:23:03elle doit être
00:23:03intransigeante
00:23:04et utiliser une forme
00:23:05de guillotine morale
00:23:06et juridique
00:23:07qui s'appelle
00:23:07aujourd'hui
00:23:08l'exécution provisoire
00:23:09donc la psychologie
00:23:10des juges
00:23:11a changé
00:23:12et il faut abattre
00:23:14donc quand on décide
00:23:15véritablement
00:23:15de faire tomber
00:23:16un pouvoir
00:23:16on fait tomber
00:23:17le politique
00:23:17on fait tomber
00:23:18le politique classique
00:23:19on fait tomber
00:23:19les grosses bêtes
00:23:20et bien
00:23:21il faut de temps en temps
00:23:22avoir un scalp
00:23:23il faut de temps en temps
00:23:24avoir la grosse bête
00:23:24vous savez
00:23:25les américains
00:23:26quelquefois
00:23:26vous entrez dans leur chalet de chasse
00:23:28il y a une grosse tête d'orignal
00:23:29qui est là
00:23:29vous avez
00:23:31j'ai buté l'orignal
00:23:32ou à la rigueur
00:23:32les français aussi
00:23:33alors mon dieu
00:23:35comme que nous avons
00:23:35des poignets
00:23:36comme dans la cire de chasse
00:23:37l'orignal pas vraiment
00:23:38alors
00:23:39donc il y a la grosse tête d'orignal
00:23:41le gros ours
00:23:42ou le gros lion
00:23:42et ça plante le décor
00:23:43et bien sûr
00:23:44et bien là
00:23:44on est de temps en temps
00:23:45capable d'avoir
00:23:46le gros lion
00:23:47le gros ours
00:23:48et bien Sarkozy
00:23:49dans les circonstances
00:23:49c'est le gros ours abattu
00:23:51c'est l'orignal abattu
00:23:52c'est le trophée de chasse
00:23:53regardez
00:23:54on l'a eu
00:23:54et les autres
00:23:55comprenez le message
00:23:56c'est lui
00:23:56on l'a eu
00:23:57les autres
00:23:58on vous aura
00:23:58donc je l'ai dit
00:23:59François Fillon
00:24:00Marine Le Pen
00:24:01Nicolas Sarkozy
00:24:02d'autres sont ciblés
00:24:03aujourd'hui
00:24:04je mentionne
00:24:05en passant
00:24:07l'acharnement
00:24:08du
00:24:09contre le RN
00:24:10aujourd'hui
00:24:11à travers
00:24:11Jordan Bardella
00:24:12rappelez-vous
00:24:12la descente
00:24:13au siège du RN
00:24:14de gens
00:24:15qui étaient équipés
00:24:16comme s'ils allaient
00:24:16rencontrer la mafia
00:24:17pour être capables
00:24:18de faire une descente
00:24:19là-bas
00:24:19sur le mode
00:24:19de l'intimidation
00:24:20juridico-financière
00:24:21et plus largement
00:24:22petit détour occidental
00:24:24faisons la liste
00:24:25des hommes politiques
00:24:26qui sont aujourd'hui
00:24:27persécutés juridiquement
00:24:28au Brésil
00:24:29Bolsonaro
00:24:30pour des raisons
00:24:31on l'accuse
00:24:31de coup d'état
00:24:32la définition
00:24:33est assez large
00:24:33aujourd'hui
00:24:34prison
00:24:34en Roumanie
00:24:35Georgescu
00:24:36prison
00:24:36l'acharnement
00:24:37contre Trump
00:24:37ça n'a pas fonctionné
00:24:38et aujourd'hui
00:24:39on le voit
00:24:40en France
00:24:40avec Nicolas Sarkozy
00:24:41mais ce qu'on
00:24:42comprend ici
00:24:44c'est que le droit
00:24:46n'est jamais pur
00:24:47le droit
00:24:48il n'y a pas une histoire
00:24:49strictement juridique
00:24:51du droit
00:24:51le droit
00:24:52est un instrument
00:24:53de pouvoir
00:24:54le droit
00:24:55est un instrument
00:24:55qui permet à des gens
00:24:57à des réseaux
00:24:57à des castes
00:24:59à des groupes
00:24:59à des classes sociales
00:25:00à des parties
00:25:01visibles ou invisibles
00:25:02ça permet à des mouvances
00:25:03d'affirmer
00:25:04un pouvoir
00:25:05c'est un instrument
00:25:06d'exécution
00:25:07c'est un instrument
00:25:08d'affirmation
00:25:09c'est un instrument
00:25:09de répression
00:25:10et c'est ce qu'on voit
00:25:11en ce moment
00:25:11et c'est un pouvoir
00:25:12qui n'aime pas
00:25:13se faire nommer
00:25:14et ça c'est très important
00:25:15de le dire
00:25:15chaque fois que dans
00:25:16un jugement
00:25:18comme celui-là
00:25:18on dit
00:25:19pourrait-on savoir
00:25:19quel est le profil
00:25:20du juge
00:25:20quel est le profil
00:25:21du magistrat
00:25:21on nous dit
00:25:22ah là là
00:25:22vous êtes dangereux
00:25:23pour l'état de droit
00:25:24en ce moment
00:25:24nommer
00:25:25comme si on personnalise
00:25:26même dans l'affaire
00:25:26philippine
00:25:27etc
00:25:27mais évidemment
00:25:28il ne faut jamais
00:25:29donc on est devant
00:25:30un pouvoir
00:25:30qui en plus
00:25:31n'est pas
00:25:32on n'accepte pas
00:25:34l'idée
00:25:34qu'il puisse être examiné
00:25:35parce qu'il parle
00:25:36au nom d'une justice
00:25:37désincarnée
00:25:38et ce qui fait en sorte
00:25:40que quelquefois
00:25:41rappelez-vous
00:25:41ça c'est un ancien
00:25:42homme politique
00:25:42du FN
00:25:43qui aujourd'hui
00:25:44est à la tête
00:25:45d'une fondation
00:25:45qui s'appelle
00:25:45Polémia
00:25:46Jean-Yves Le Galou
00:25:47avait critiqué
00:25:48une juge
00:25:49et bien il a été
00:25:50poursuivi
00:25:50pour avoir critiqué
00:25:51une juge
00:25:51donc là ça commence
00:25:52à être compliqué
00:25:53c'est-à-dire que
00:25:54le juge ne veut plus
00:25:55être nommé
00:25:55parce qu'il se prend
00:25:56pour la raison
00:25:57juridique universelle
00:25:58mettez tout ça ensemble
00:25:59c'est l'alliance
00:26:00des médias
00:26:01des juges
00:26:01un nouveau pouvoir
00:26:02s'affirme
00:26:03le politique doit tomber
00:26:04revenons aux médias
00:26:06Mathieu
00:26:07le public
00:26:08n'a-t-il pas été
00:26:09préparé
00:26:09depuis des années
00:26:10à la condamnation
00:26:12de Nicolas Sarkozy
00:26:13ah mais bien sûr
00:26:14mais sachant
00:26:15que le juridique
00:26:16aujourd'hui
00:26:16relève aussi
00:26:17d'une forme
00:26:17de littérature bizarre
00:26:19c'est un récit
00:26:20qu'on nous raconte
00:26:21et le récit
00:26:22c'est le récit
00:26:22justement
00:26:23de la traque
00:26:23du coupable
00:26:24c'est le récit
00:26:24de la traque
00:26:25du gibier
00:26:25et bien depuis
00:26:26un bon moment
00:26:27on nous avait expliqué
00:26:28que Sarkozy
00:26:28avait moins à voir
00:26:29dans le discours public
00:26:30avec la politique
00:26:31qu'avec une version
00:26:33vaguement civilisée
00:26:34de la mafia
00:26:34on nous le présentait
00:26:35comme un mafieux
00:26:36on nous le présentait
00:26:37comme un coquin
00:26:37on nous le présentait
00:26:38comme un véreux
00:26:39et bien dès lors
00:26:40qu'on l'a ainsi présenté
00:26:41le récit
00:26:42donc c'est une manière
00:26:43soit dit en passant
00:26:44de préparer les esprits
00:26:45à la condamnation
00:26:46qui viendra
00:26:47c'est une manière
00:26:48de réduire un homme
00:26:49au procès
00:26:50qu'on lui fait
00:26:51dans des termes
00:26:52très orientés
00:26:53pour l'exécuter
00:26:54juridiquement
00:26:54immédiatiquement
00:26:55et bien dès lors
00:26:56le système avait besoin
00:26:57de cette condamnation
00:26:58le système ne pouvait pas
00:27:00arriver à une absence
00:27:01de condamnation
00:27:02ce qui fait
00:27:03et Charlotte l'évoquait
00:27:04que finalement
00:27:04on va
00:27:05comment dire
00:27:06on va trouver le moyen
00:27:08de formuler le jugement
00:27:08à la dernière instance
00:27:09il est innocenté
00:27:10le reconnu non coupable
00:27:12sur les points essentiels
00:27:13donc on va
00:27:14à la dernière instance
00:27:15l'exécuter autrement
00:27:16par une ruse juridique
00:27:17inattendue
00:27:18pour être capable
00:27:19de se débarrasser de lui
00:27:20le grand récit
00:27:21de la culpabilité
00:27:22de Nicolas Sarkozy
00:27:22ne pouvait se passer
00:27:23du happy end
00:27:24désiré par les juges
00:27:26Sarko en prison
00:27:27ils ont réussi leur coup
00:27:29je ne suis pas certain
00:27:30cela dit
00:27:30que la justice soit honorée
00:27:31je ne suis pas certain
00:27:32que l'état de droit
00:27:33soit honoré
00:27:33mais je suis certain
00:27:34qu'une caste aujourd'hui
00:27:35applaudit
00:27:36ils ont eu le gros gilier
00:27:37merci pour votre analyse
00:27:40Mathieu
00:27:40dans un instant
00:27:41on aimerait avoir aussi
00:27:41votre regard
00:27:42sur le
00:27:42deux poids deux mesures
00:27:44justice laxiste
00:27:45pour certains
00:27:46plus ferme pour d'autres
00:27:48on va vous écouter
00:27:49dans un instant
00:27:50avec Gabriel Cusel
00:27:51vous avez évoqué
00:27:51François Fillon
00:27:52Nicolas Sarkozy
00:27:54Marine Le Pen
00:27:54on fera un petit peu
00:27:55le tour
00:27:56de ce qui sont
00:27:57des politiques
00:27:58pour chasser
00:27:59si je peux me permettre
00:28:00l'expression
00:28:01par la justice
00:28:01sont-ils tous de droite
00:28:03c'est une question
00:28:04que beaucoup de téléspectateurs
00:28:05se posent
00:28:05et avec notre invité
00:28:08dans un instant
00:28:08Michel Maffezoli
00:28:10il a écrit ce livre
00:28:10Sarkologie
00:28:11et on se posera
00:28:13pourquoi tant de haine
00:28:14on se posera
00:28:15la question
00:28:16avec lui
00:28:16dans un instant
00:28:17pourquoi tant de haine
00:28:18ce sociologue
00:28:20qu'on aime bien recevoir
00:28:22et on aime bien partager
00:28:23des discussions
00:28:24avec lui
00:28:25d'abord
00:28:26avec vous
00:28:26Marc Menand
00:28:27François Mitterrand
00:28:28disait
00:28:29méfiez-vous des juges
00:28:30ils ont tué
00:28:31la monarchie
00:28:32ils vont tuer la république
00:28:33les juges ont-ils
00:28:35tué la monarchie
00:28:36les juges
00:28:37sont-ils en train
00:28:38de tuer la république
00:28:39alors déjà
00:28:40il faut essayer
00:28:41de replacer
00:28:42le moment
00:28:42où François Mitterrand
00:28:44aurait dit
00:28:45car on est
00:28:47dans les coulisses
00:28:48du pouvoir
00:28:49alors il semblerait
00:28:50que dès les années 90
00:28:52et je vous expliquerai
00:28:53pourquoi dans un instant
00:28:54pourquoi
00:28:56François Mitterrand
00:28:58a cette idée
00:29:00qui lui vient
00:29:01et en 1995
00:29:03lors de son
00:29:04dernier conseil
00:29:06des ministres
00:29:07il semblerait
00:29:08là encore
00:29:09d'après ceux
00:29:09qui y assistaient
00:29:11et qui se livrent
00:29:12à quelques confidences
00:29:14qu'il ait redit
00:29:15méfiez-vous
00:29:16des juges
00:29:17ils ont tué
00:29:18la monarchie
00:29:18ils tueront la république
00:29:20parmi les fuiteurs
00:29:22il y a
00:29:22François Mitterrand
00:29:24Olivier Gisberg
00:29:25oui il aime bien
00:29:26avoir sa petite plume
00:29:27comme ça
00:29:28non pas
00:29:28parce qu'il est
00:29:30un personnage
00:29:33qui cherche à chaque fois
00:29:34à créer
00:29:35l'éclat
00:29:35non
00:29:36il aime
00:29:37replacer
00:29:38les situations
00:29:39et montrer
00:29:40comment les hommes
00:29:41ont peut-être
00:29:42aussi
00:29:43des petitesses
00:29:45et ces petitesses
00:29:46nous révèlent
00:29:47ce qu'ils sont
00:29:48exactement
00:29:48alors c'est quoi
00:29:49la petitesse
00:29:49de Mitterrand
00:29:50en l'occurrence
00:29:51bien il y a eu
00:29:52un grand
00:29:53scandale
00:29:54c'est l'affaire urbain
00:29:55aujourd'hui
00:29:56plus personne
00:29:57ne connaît
00:29:57l'affaire urbain
00:29:58c'était quoi
00:29:58l'affaire urbain
00:29:59ça commence
00:30:00en 1971
00:30:02lorsque
00:30:03François Mitterrand
00:30:04a pour objectif
00:30:06la conquête
00:30:07du pouvoir
00:30:08on a besoin
00:30:08d'argent
00:30:09et où trouver
00:30:10l'argent
00:30:11bien on va monter
00:30:12un petit système
00:30:13chaque municipalité
00:30:15socialiste
00:30:16aura
00:30:17un bureau
00:30:17d'études
00:30:18et lorsque
00:30:19l'on a
00:30:20un appel
00:30:21d'offres
00:30:21les entreprises
00:30:24qui seront
00:30:25choisies
00:30:25devront verser
00:30:264%
00:30:27à ce
00:30:29bureau d'études
00:30:30qui lui-même
00:30:31étant affilié
00:30:32au parti
00:30:32socialiste
00:30:33reversera
00:30:35une bonne partie
00:30:36au parti
00:30:38socialiste
00:30:39parisien
00:30:40et au parti
00:30:40local
00:30:41voilà comment
00:30:42l'affaire
00:30:43éclate
00:30:44et en 1990
00:30:47il y a un procès
00:30:49Henri-Emmanueli
00:30:51sera condamné
00:30:52on reconnaît
00:30:53les faits
00:30:53c'est-à-dire
00:30:53qu'il y a bien eu
00:30:54détournement de fonds
00:30:55etc
00:30:56Henri-Emmanueli
00:30:57étant le trésorier
00:30:58il est condamné
00:31:00à un an de prison
00:31:02avec sursis
00:31:03un an de prison
00:31:04avec sursis
00:31:05il fait appel
00:31:06reconnu coupable
00:31:07de détournement
00:31:08reconnu coupable
00:31:09de détournement
00:31:10et on appelle
00:31:12il prend 18 mois
00:31:13il paye un peu plus cher
00:31:15mais toujours avec sursis
00:31:16c'est confirmé
00:31:17par les autres
00:31:18juridictions
00:31:19voilà donc
00:31:20ce qui a déclenché
00:31:21la colère
00:31:22de François Mitterrand
00:31:23alors
00:31:24il nous faut ouvrir
00:31:25les livres d'histoire
00:31:26est-ce que
00:31:27les parlements
00:31:28en l'occurrence
00:31:30qui représentaient
00:31:31le contre-pouvoir
00:31:33sous la royauté
00:31:34ont été
00:31:36des empêcheurs
00:31:37de gouverner en rond
00:31:39pour les rois
00:31:40alors celui qui instaure
00:31:41les parlements
00:31:41c'est Philippe Lebel
00:31:44le petit-fils
00:31:45de Louis IX
00:31:46à l'époque
00:31:46la France
00:31:47elle est extrêmement
00:31:48prospère
00:31:48il a un pouvoir
00:31:50qui règne
00:31:52sur des régions
00:31:53où les mœurs
00:31:54et les habitudes
00:31:55ne sont pas les mêmes
00:31:56alors il faut aussi
00:31:58que quand il prend
00:31:58une décision
00:31:59partout
00:32:00on n'a pas le téléphone
00:32:01on n'a rien du tout
00:32:02il faut bien
00:32:03que les textes
00:32:04arrivent quelque part
00:32:05et que par conséquent
00:32:06ils soient consignés
00:32:08avec précision
00:32:09mais comme dans
00:32:10chaque région
00:32:10on a une mentalité
00:32:12différente
00:32:12on a des coutumes
00:32:14différentes
00:32:14certaines décisions
00:32:17ne peuvent
00:32:18en aucun cas
00:32:18être appliquées
00:32:19à la lettre
00:32:20donc chaque parlement
00:32:21aura sa petite touche
00:32:24pour rendre
00:32:24compatible
00:32:25avec l'endroit
00:32:26où il règne
00:32:27sur
00:32:28l'application
00:32:30de la loi
00:32:31de là
00:32:33au fur et à mesure
00:32:33de ce rôle
00:32:35de huissier
00:32:35d'une certaine façon
00:32:36ils vont commencer
00:32:38à dire
00:32:38là il faudrait peut-être
00:32:39retoucher un peu plus
00:32:40ils feront remonter
00:32:42ça au roi
00:32:43et on appellera cela
00:32:44les remontrances
00:32:46et on s'aperçoit
00:32:47peut-être que les lois
00:32:48les rois sont un peu
00:32:49trop laxistes
00:32:50au fur et à mesure
00:32:51ces gens-là
00:32:52qui achètent
00:32:53leurs charges
00:32:53qui en tirent
00:32:55des privilèges
00:32:55finissent par
00:32:57posséder
00:32:58un réel pouvoir
00:33:00alors il y en a qui sera
00:33:01contrarié
00:33:02alors ça c'est qui ?
00:33:03c'est Louis XIV
00:33:04n'oubliez pas
00:33:05le début du règne
00:33:07il y a
00:33:08la fronde
00:33:08la fronde aristocratique
00:33:10et ces gens-là
00:33:11font partie
00:33:11de la fronde aussi
00:33:12et ça devient
00:33:13la fronde
00:33:15du tribunal
00:33:17la fronde
00:33:18du parlement
00:33:19alors
00:33:20il décide
00:33:21d'interdire
00:33:23les remontrances
00:33:24comme ça
00:33:25il est tranquille
00:33:26il reprend
00:33:27le pouvoir
00:33:27absolu
00:33:28et il gouverne
00:33:30mais lorsqu'il décède
00:33:32la succession
00:33:33n'est pas si facile
00:33:34il a son petit-fils
00:33:35le duc d'Humaine
00:33:36qui pense pouvoir
00:33:37prendre la place
00:33:38mais il avait promis
00:33:40cette place
00:33:42au régent
00:33:44enfin celui qui va
00:33:45devenir le régent
00:33:45Philippe d'Orléans
00:33:47et Philippe d'Orléans
00:33:48comme il est contesté
00:33:49il reconcède
00:33:51les remontrances
00:33:52au parlement
00:33:53et ça rendra
00:33:54la situation
00:33:55pour Louis XV
00:33:57impossible
00:33:57quand il sera
00:33:58au pouvoir
00:34:00et là
00:34:00un jour
00:34:01il prend la décision
00:34:02de renvoyer
00:34:03les juges
00:34:04de les enfermer
00:34:05l'exil
00:34:06et comme ça
00:34:06il est débarrassé
00:34:08mais
00:34:09malheureusement
00:34:10pour lui
00:34:11et surtout
00:34:12pour la monarchie
00:34:14lorsqu'il meurt
00:34:15deux ans
00:34:16trois ans après
00:34:17le petit Louis XVI
00:34:19il a 21 ans
00:34:20il est conseillé
00:34:21par qui ?
00:34:22par un de ses fils
00:34:23qui ont
00:34:25été
00:34:26spoliés
00:34:27si je puis dire
00:34:28par les décisions
00:34:29du roi
00:34:29qui n'ont
00:34:30non plus
00:34:30le pouvoir
00:34:31c'est Morpa
00:34:32alors Morpa
00:34:32il dit
00:34:33non non
00:34:33il faut rétablir
00:34:34les parlements
00:34:35il faut rétablir
00:34:36les parlements
00:34:36et il invoque
00:34:39le fait
00:34:40que ces parlements
00:34:41représentent le peuple
00:34:42et ils deviennent
00:34:44des agitateurs
00:34:45et ils seront
00:34:46effectivement
00:34:47de façon
00:34:48souterraine
00:34:49mais de façon
00:34:50sagace
00:34:50capable
00:34:52de dynamiser
00:34:53les forces
00:34:55de contestation
00:34:56du peuple
00:34:57qui connaît
00:34:57la famine
00:34:58et toutes les autres
00:34:59histoires
00:34:59donc
00:34:59moralité
00:35:00moralité
00:35:01François Mitterrand
00:35:03n'avait pas
00:35:03tout à fait tort
00:35:05reste que je pense
00:35:06qu'il y a un syndrome
00:35:07chez les juges
00:35:08qui n'a rien à voir
00:35:09avec ça
00:35:09c'est le syndrome
00:35:10de Zed
00:35:11le fameux film
00:35:12de Costa Gavras
00:35:14qui fait tomber
00:35:15qui ?
00:35:15il fait tomber
00:35:16les colonels
00:35:17c'est pourri
00:35:17compris
00:35:17la tête
00:35:18en Grèce
00:35:20et donc
00:35:21un juge
00:35:21n'est plus
00:35:22un juge
00:35:23il a un devoir
00:35:24de justicier
00:35:26et aujourd'hui
00:35:27et bien
00:35:27au nom
00:35:27de ses convictions
00:35:28profondes
00:35:29on a tendance
00:35:31à faire valoir
00:35:32ce qui vous anime
00:35:33et on en sort
00:35:35grandi
00:35:35on est un héros
00:35:36on est zoro
00:35:37merci pour ce regard
00:35:40en partant
00:35:41de cette phrase
00:35:41de François Mitterrand
00:35:42méfiez-vous
00:35:43des juges
00:35:44ils ont tué
00:35:44la monarchie
00:35:45ils vont tuer
00:35:46la république
00:35:47et puis on pense
00:35:47à ce livre
00:35:48d'Éric Zemmour
00:35:49coup d'état
00:35:49des juges
00:35:50sorti en 1997
00:35:51Gabriel Cluzel
00:35:52après François Fillon
00:35:54Marine Le Pen
00:35:56Nicolas Sarkozy
00:35:57que faut-il en conclure
00:35:59que la gauche
00:36:00si peu visée
00:36:01par la justice
00:36:01et par nature
00:36:03profondément honnête
00:36:04et la droite
00:36:05intrinsèquement
00:36:06malhonnête
00:36:07ou que l'on est
00:36:08face à une justice
00:36:09politique
00:36:10qui ne veut pas
00:36:11dire son nom
00:36:11qui réserve ses flèches
00:36:12mortelles
00:36:13à ses ennemis politiques
00:36:14oui alors moi
00:36:16ce soir
00:36:16j'ai peut-être
00:36:17m'adressé
00:36:17à ceux que j'ai
00:36:18beaucoup vu
00:36:19aujourd'hui
00:36:19sur les réseaux sociaux
00:36:20et même
00:36:21que j'ai eu au téléphone
00:36:22pour certains
00:36:23qui finalement
00:36:24trouvent qu'on fait
00:36:25beaucoup de tintouins
00:36:26autour
00:36:27de cette condamnation
00:36:29qui disent
00:36:30on en fait des tonnes
00:36:31vous savez
00:36:31ce sont souvent
00:36:32des déçus
00:36:33des déçus
00:36:33de Nicolas Sarkozy
00:36:34des gens très à droite
00:36:35qui ont des idées
00:36:36diamétralement
00:36:36opposées à celles
00:36:38de Mediapart
00:36:38et qui lui en veulent
00:36:40pour
00:36:41vous savez
00:36:42selon la formule
00:36:42de Eric Zemmour
00:36:43qui a fait
00:36:44Flores
00:36:44le Kouchner
00:36:47à la place
00:36:48du Karcher
00:36:49la crise en Libye
00:36:50l'ouverture
00:36:51à gauche
00:36:52et puis surtout
00:36:53le traité
00:36:54de Lisbonne
00:36:54donc finalement
00:36:55ils se disent
00:36:56presque
00:36:56il l'a bien mérité
00:36:59finalement
00:36:59sauf que
00:37:00c'est pas du tout
00:37:01pour cela
00:37:01qu'il est condamné
00:37:03exactement
00:37:04et donc
00:37:05eux
00:37:07reprochent
00:37:08à Nicolas Sarkozy
00:37:10de ne pas avoir été
00:37:10assez à droite
00:37:11quand les juges
00:37:12lui reprochent
00:37:13de trop l'avoir été
00:37:14là où ils ont vu
00:37:15un filet d'eau tiède
00:37:16les juges ont vu
00:37:16un couteau
00:37:17entre les dents
00:37:18donc évidemment
00:37:19c'est diamétralement
00:37:20opposé
00:37:21donc à cela
00:37:22on peut peut-être dire
00:37:23mais imaginez
00:37:24si ce sort
00:37:25est réservé
00:37:26à Nicolas Sarkozy
00:37:27que peut-être
00:37:28vous ne trouvez pas
00:37:29très à droite
00:37:30imaginez le sort
00:37:31qui va être réservé
00:37:32à quelqu'un
00:37:33qui pourrait être
00:37:34encore plus à droite
00:37:35et cela tombe
00:37:37évidemment sous le sens
00:37:38donc je dirais
00:37:39qu'il n'est pas besoin
00:37:39d'apprécier Nicolas Sarkozy
00:37:41pour s'inquiéter
00:37:42de cette décision
00:37:42de la même façon
00:37:43aurait-on pu dire
00:37:45qu'il n'est pas besoin
00:37:45d'apprécier Marine Le Pen
00:37:46pour s'inquiéter
00:37:47de la décision
00:37:48qui a été prise
00:37:49il y a quelques mois
00:37:50et ce n'est pas étonnant
00:37:52du reste
00:37:52que ce soit Marine Le Pen
00:37:53qui était l'une des premières
00:37:55à réagir
00:37:55elle non plus
00:37:56c'est pas nécessairement
00:37:57sa tasse de thé
00:37:57Nicolas Sarkozy
00:37:58on ne les a pas vues
00:38:00toujours à l'unisson
00:38:01n'est-ce pas
00:38:01c'est un euphémisme
00:38:02et cependant
00:38:03elle s'est inquiétée
00:38:04notamment
00:38:05Charlotte l'a dit
00:38:05de cette exécution
00:38:07provisoire
00:38:08la vérité
00:38:09c'est que
00:38:10donc la question
00:38:10n'est pas de savoir
00:38:11si on trouve
00:38:11Nicolas Sarkozy
00:38:12sympathique
00:38:13ou pas sympathique
00:38:13mais de savoir
00:38:14si on veut
00:38:15que notre démocratie
00:38:16devienne
00:38:17une magistrocratie
00:38:18c'est le seul sujet
00:38:20donc les juges
00:38:21ont interféré
00:38:22en 2012
00:38:22l'impact pour la France
00:38:23pardon
00:38:24l'impact pour la France
00:38:25exactement
00:38:26c'est l'impact
00:38:27sur la France
00:38:27donc en 2012
00:38:29c'était les débuts
00:38:30de cette affaire
00:38:31en 2017
00:38:31on a vu
00:38:32que c'était
00:38:33l'affaire Fillon
00:38:34et puis peut-être
00:38:35en 2027
00:38:36avec Marine Le Pen
00:38:37les juges
00:38:38interféreront
00:38:39à nouveau
00:38:40donc on a quand même
00:38:42ce sentiment très fort
00:38:43que toute personnalité
00:38:43de droite
00:38:44qui s'approche
00:38:45trop près de l'Elysée
00:38:46et bien
00:38:47elle se retrouve
00:38:47avec la tête sur le bio
00:38:48et la comparaison
00:38:49avec l'ancien régime
00:38:51Marc maintenant
00:38:51en a parlé
00:38:52mais elle n'est pas
00:38:53fortuite
00:38:54alors on a parlé
00:38:56aussi des médias
00:38:57Mediapart
00:38:58donc le trac
00:38:59Nicolas Sarkozy
00:39:00depuis 13 ans
00:39:01c'est Mediapart
00:39:03qui a sonné
00:39:03la lille
00:39:04organisée
00:39:05la curée
00:39:05etc
00:39:05mais où est
00:39:07le vrai sujet
00:39:09de colère
00:39:09on se souvient quand même
00:39:10qu'à Edoui Plenel
00:39:10après le discours
00:39:12de Grenoble
00:39:12de 2010
00:39:13parce que Nicolas Sarkozy
00:39:15proposait
00:39:15la déchéance
00:39:16de nationalité
00:39:17pour certains criminels
00:39:18d'origine étrangère
00:39:19voilà ça résonne
00:39:20toujours aujourd'hui
00:39:21et bien Edoui Plenel
00:39:22avait qualifié Nicolas Sarkozy
00:39:23de délinquant constitutionnel
00:39:25donc on voit
00:39:26exactement
00:39:27où se situe
00:39:28la vraie colère
00:39:29quand on veut
00:39:29noyer son chien
00:39:30on dit
00:39:31qu'il a la rage
00:39:31pourquoi Marine Le Pen
00:39:33a été la première
00:39:33à réagir
00:39:34et bien parce que
00:39:36l'une des premières
00:39:37oui
00:39:37elle ne s'était pas trompée
00:39:38elle a bien compris
00:39:39que c'était
00:39:41le principe même
00:39:43qui était
00:39:44très dangereux
00:39:45alors cette exécution
00:39:46proviseure
00:39:47elle en a été
00:39:47elle-même victime
00:39:49et c'est vrai que
00:39:49Charlotte en a parlé
00:39:50c'est inintelligible
00:39:51pour le commun des mortels
00:39:53parce que
00:39:54ça se justifierait
00:39:55s'il y avait une mise
00:39:56en danger
00:39:56de la vie d'autrui
00:39:57je ne sais pas
00:39:58la vie de qui
00:39:59Nicolas Sarkozy
00:40:00m'est en danger
00:40:01enfin au moment
00:40:02du procès
00:40:03de Crépole
00:40:04ou du violeur
00:40:05de Claire Gérodimi
00:40:06on se dit
00:40:07à côté de qui
00:40:07on a envie
00:40:08de voir nos enfants assis
00:40:09plus Nicolas Sarkozy
00:40:11que ceux
00:40:11dont je viens
00:40:12de vous parler
00:40:12ça c'est sûr
00:40:13si on doit mettre
00:40:13quelqu'un à l'ombre
00:40:14puisqu'il paraît
00:40:14qu'on manque
00:40:15de place de prison
00:40:15on peut peut-être
00:40:16se diriger
00:40:17vers d'autres
00:40:18donc tout cela
00:40:19se ferait sourire
00:40:19en fait
00:40:20si ce n'était pas
00:40:20si grave
00:40:22on voit bien
00:40:22que dans cette volonté
00:40:23de mettre
00:40:24toutes affaires cessantes
00:40:25en prison
00:40:26Nicolas Sarkozy
00:40:27il y a une volonté
00:40:28d'humiliation
00:40:29publique
00:40:30symbolique
00:40:30et publique
00:40:31donc
00:40:32c'est vrai
00:40:33qu'on se dit
00:40:33je m'avance peut-être
00:40:34mais que ça ne sent pas
00:40:36très bon
00:40:36pour Marine Le Pen
00:40:37moi je ne suis pas juge
00:40:38mais c'est vrai
00:40:38qu'on ne peut pas
00:40:39s'empêcher de le dire
00:40:40et beaucoup
00:40:40le disent
00:40:41alors vous me direz
00:40:43c'est vrai
00:40:43qu'il y a des
00:40:44des procédures
00:40:45engagées
00:40:46contre des personnalités
00:40:47de gauche
00:40:47mais c'est la stratégie
00:40:49du lièvre
00:40:51et de la tortue
00:40:51vous voyez
00:40:52alors moi
00:40:53les surfacturations
00:40:54des campagnes
00:40:54de Jean-Luc Mélenchon
00:40:55des assistants parlementaires
00:40:56de LFI
00:40:57je n'ai pas de nouvelles
00:40:58vous voyez
00:40:59et puis je remarque
00:41:00qu'on s'intéresse
00:41:00beaucoup plus
00:41:01aux costumes
00:41:01de François Fillon
00:41:02qu'aux tenues
00:41:04assez baroques
00:41:06pourtant tant dans leur volume
00:41:07que dans leur taille différente
00:41:08de Anne Hidalgo
00:41:09c'est des sujets
00:41:09beaucoup moins intéressants
00:41:11si on doit parler
00:41:11chiffon
00:41:12on dit que la justice
00:41:15est laxiste
00:41:15on reviendra dans un instant
00:41:16avec Mathieu aussi
00:41:17sur ce sujet
00:41:18mais est-ce que c'est le cas
00:41:19selon vous finalement
00:41:20et bien en fait
00:41:21ça dépend
00:41:21avec qui
00:41:22vous souvenez
00:41:22vous avez eu raison
00:41:23de parler tout à l'heure
00:41:24du mur des cons
00:41:25c'est extrêmement important
00:41:25de s'en souvenir
00:41:26Nicolas Sarkozy
00:41:28avait été épinglé
00:41:29sur le mur des cons
00:41:31il n'était pas le seul
00:41:31on se souvient
00:41:32c'était quand même horrible
00:41:33notamment
00:41:33moi ça m'avait beaucoup frappé
00:41:34de deux parents
00:41:35de victimes
00:41:36nous avons reçu
00:41:36les parents de Philippines
00:41:37ce souvenir
00:41:38résonne cruellement
00:41:39notamment le père
00:41:40d'Anne-Lorraine Schmitt
00:41:41et cette affaire
00:41:44avait été révélée
00:41:44par le journaliste
00:41:45Clément Veil-Renal
00:41:47et vous savez
00:41:48ce qui lui est arrivé
00:41:49au lieu de dire
00:41:50ah c'est magnifique
00:41:51c'est un scoop
00:41:51il a fait son métier
00:41:52de journaliste
00:41:53c'est incroyable
00:41:53c'est scandaleux
00:41:54donc c'est bien
00:41:54qu'il l'ait révélé
00:41:55il a été mis à pied
00:41:56voyez
00:41:57et à la demande
00:41:58du syndicat
00:42:00SNJ-CGT
00:42:01de France 3
00:42:01voyez les syndicats
00:42:02ils défendent vachement
00:42:03les salariés
00:42:04je le dis au passage
00:42:05en revanche
00:42:06quand Mediapart
00:42:06sort des documents
00:42:07même s'ils se révèlent faux
00:42:08tout le monde
00:42:08trouve ça merveilleux
00:42:09on dit que Mediapart
00:42:10c'est vraiment
00:42:11des reporters incroyables
00:42:13en revanche
00:42:14Clément Veil-Renal
00:42:15lui il est mis à pied
00:42:16on s'en souvient
00:42:16il a écrit un bouquin
00:42:17qui s'appelle
00:42:18le fusier
00:42:19du mur des cons
00:42:20donc on se souvient
00:42:21qu'avec la harangue Baudot
00:42:22le syndicat de la magistrature
00:42:23revendiquait son impartialité
00:42:25donc c'est quand même
00:42:26un peu compliqué
00:42:27aujourd'hui
00:42:27de dire que
00:42:28que les juges
00:42:30sont forcément
00:42:31impartiaux
00:42:32vous avez raison
00:42:33là aussi
00:42:33vous allez me dire
00:42:34oui mais
00:42:34tous les juges
00:42:35loin s'en faut
00:42:36ne font pas partie
00:42:38du syndicat de la magistrature
00:42:39et en l'occurrence
00:42:41la magistrate
00:42:41dont je ne donnerai pas le nom
00:42:42là parce que
00:42:43je ne veux pas
00:42:44qu'il m'arrive des soucis
00:42:45on est prudent
00:42:46on est prudent
00:42:47et bien
00:42:49ne faisait pas partie
00:42:50du syndicat de la magistrature
00:42:51ça faisait partie
00:42:52du cahier des charges
00:42:53néanmoins
00:42:53on sait qu'en 2011
00:42:54elle avait manifesté
00:42:55quand elle était à Nice
00:42:56contre Nicolas Sarkozy
00:42:58et puis
00:42:59ce qui est amusant
00:43:00coïncidence ou pas
00:43:01mais c'est elle
00:43:02qui avait
00:43:02qui était présidente
00:43:03du tribunal
00:43:04pour François Fillon
00:43:05on peut dire que
00:43:05si elle l'était
00:43:06pour Marine Le Pen
00:43:07ce serait strike
00:43:08vous voyez
00:43:09donc
00:43:11vous avez raison
00:43:13la gauche n'est pas laxiste
00:43:15enfin la magistrature
00:43:16de gauche n'est pas laxiste
00:43:17donc simplement
00:43:18à titre de comparaison
00:43:19mais peut-être que
00:43:20Mathieu va le faire
00:43:215 ans de prison
00:43:23c'est plus que
00:43:24des complices logistiques
00:43:25d'actes terroristes
00:43:26au Bataclan
00:43:26c'est plus que
00:43:27certains accusés
00:43:28du procès
00:43:30Pellico
00:43:30c'est plus que
00:43:31des agresseurs
00:43:32de vieilles dames
00:43:32coupables d'une dizaine
00:43:33de vols à l'arraché
00:43:34ça c'est 3 ans de prison
00:43:35je les ai vérifiés
00:43:36avant de venir
00:43:37donc
00:43:38c'est
00:43:39c'est
00:43:40c'est ainsi
00:43:40voilà
00:43:41notre justice
00:43:43deux poids deux mesures
00:43:44alors oui
00:43:45quoi qu'on puisse penser
00:43:46du président Sarkozy
00:43:47et bien
00:43:47un pays qui
00:43:48emprisonne ses opposants politiques
00:43:50sur une
00:43:50sur une intention
00:43:52parce que c'est quand même ça le sujet
00:43:53et bien
00:43:54cela devient très dangereux
00:43:55et si les juges
00:43:56veulent présider
00:43:57à la destinée des français
00:43:58mais qu'ils y aillent
00:43:59qu'ils se présentent
00:44:00au moins
00:44:01ils auront leur visage
00:44:02et on aura leur visage
00:44:03et ils ne
00:44:04comment dire
00:44:04s'envelopperont pas
00:44:06dans leur toge
00:44:06pour rester
00:44:07au-dessus
00:44:08de leurs opposants
00:44:09merci beaucoup
00:44:11Gabriel Cluzel
00:44:12dans un instant
00:44:13Mathieu
00:44:13on s'arrêtera
00:44:13avec ce qu'a souligné
00:44:15Gabriel
00:44:16c'est-à-dire cette justice
00:44:17laxiste
00:44:17et on en parle tous les jours
00:44:18on se pose beaucoup de questions
00:44:19ce soir
00:44:20on va d'abord accueillir
00:44:21Michel Maffezoli
00:44:22qui a écrit ce livre
00:44:24que vous allez voir affiché
00:44:25pourquoi tant de haine
00:44:26Sarko-logie
00:44:28vous connaissez
00:44:29Michel Maffezoli
00:44:30sociologue reconnu
00:44:32de l'imaginaire
00:44:33et des tribus
00:44:34qui détritent
00:44:35ce traité
00:44:36ironique
00:44:37et érudit
00:44:38la personnalité
00:44:39si controversée
00:44:40de Nicolas Sarkozy
00:44:43de sa posture
00:44:44compassionnelle
00:44:45à son comportement
00:44:46ostentatoire
00:44:47ses
00:44:48sarkologies
00:44:49explorent
00:44:50le mélange
00:44:51inédit
00:44:51d'hostilité
00:44:52et de fascination
00:44:54que suscite
00:44:55l'actuel
00:44:56président
00:44:57bonsoir
00:44:57Michel Maffezoli
00:44:58bonsoir
00:44:59bonsoir
00:44:59pourquoi tant de haine
00:45:01pourquoi tant de haine
00:45:03pourquoi c'est une vraie question
00:45:04une vraie question
00:45:05je disais dans ce livre
00:45:08que le pauvre Sarkozy
00:45:10était un oxymore
00:45:12sur pattes
00:45:13il est ceci et cela
00:45:15et ça dérange tout le temps
00:45:17finalement
00:45:18et c'est de longue date
00:45:20moi je
00:45:21dans le milieu
00:45:22qui était un peu le mien
00:45:23dans le milieu universitaire
00:45:24cette critique de Sarkozy
00:45:27fut une critique constante
00:45:28et importante
00:45:29alors bien sûr
00:45:31les sociologues
00:45:32sont tous de gauche
00:45:34donc là de toute façon
00:45:35on voit bien
00:45:36comment la critique
00:45:37pouvait se faire
00:45:38mais sans
00:45:38on a deux sociologues
00:45:41sur le plateau
00:45:42qui font exception
00:45:43je suis
00:45:43c'est pas la question
00:45:44c'est pas le problème
00:45:45traditionnellement
00:45:48quand on dit sociologue
00:45:49on dit de gauche
00:45:49c'est naturellement
00:45:50ou plutôt
00:45:51on salive de gauche
00:45:52non peu importe
00:45:52c'est pas là l'essentiel
00:45:53l'essentiel
00:45:54c'est que
00:45:54il fut le pauvre
00:45:56moi j'ai discuté avec lui
00:45:57puisque de toute façon
00:45:58j'ai écrit un livre sur lui
00:45:59il m'a reçu plusieurs fois
00:46:01et nous avons mangé ensemble
00:46:03sinon qu'il ne boit pas de vin
00:46:04donc ça c'était pour moi
00:46:06un dilemme important
00:46:08mais enfin il me servait du bon vin
00:46:09alors voilà c'est tout
00:46:10ce que je peux dire
00:46:11c'est-à-dire qu'il y a actuellement
00:46:12qu'est-ce qu'on peut dire
00:46:14excusez-moi
00:46:15c'est la fin de la démocratie
00:46:16je sais que vous en avez
00:46:17beaucoup sous le coude
00:46:18vous faites comme si
00:46:19vous n'avez rien à dire
00:46:20vous avez énormément de choses à dire
00:46:22oui la fin de la démocratie
00:46:24la fin de l'idéal démocratique
00:46:26de l'idéal démocratique
00:46:27lorsque Nicolas Sarkozy
00:46:28dit là en sortant du tribunal
00:46:29il dit
00:46:30la haine n'a donc
00:46:32décidément aucune limite
00:46:33oui
00:46:34ben
00:46:35c'est amusant
00:46:36je lisais
00:46:37ou je relisais
00:46:38il y a 2-3 jours
00:46:39les mémoires d'outre-tombe
00:46:41de Chateaubriand
00:46:42il faut lire
00:46:43à mon sens
00:46:44très souvent
00:46:44et il montrait bien
00:46:46comment dans le fond
00:46:47dans la révolution
00:46:48c'était ceux qui étaient
00:46:49les plus moralistes
00:46:51qui ont créé la terreur
00:46:54qui ont tué
00:46:55etc
00:46:55et Max Weber
00:46:57reprend cela
00:46:58dans le savant et le politique
00:46:59il montre que
00:47:00quand on fonctionne
00:47:02sur une logique
00:47:03du devoir être
00:47:04ce que devrait être le monde
00:47:05ce qu'on aimerait qu'il soit
00:47:06ce qu'il pourrait être
00:47:08et bien on devient
00:47:09à ce moment
00:47:09on tue
00:47:10très intéressant
00:47:11et il oppose cela
00:47:12Weber
00:47:12en s'inspirant d'ailleurs
00:47:14en prenant
00:47:14le texte de Chateaubriand
00:47:16sur la révolution
00:47:17il dit
00:47:18plutôt que de voir
00:47:19ce que devrait être
00:47:20essayons de voir
00:47:21les faits
00:47:22ce qui est
00:47:23et en la matière
00:47:25ce qui est en jeu
00:47:26actuellement
00:47:26c'est que c'est du devoir être
00:47:28et que les faits
00:47:29il n'y en a pas
00:47:30c'est ça
00:47:30c'est à dire que
00:47:31le fait
00:47:32vous voyez
00:47:32l'état de droit
00:47:34c'est le fait
00:47:34en principe
00:47:36d'une manière
00:47:37je dirais
00:47:38comme ça
00:47:39souveraine
00:47:40mais juste
00:47:41on constate
00:47:42ce qui est
00:47:43et non pas
00:47:43ce qu'on aimerait
00:47:44qu'il soit
00:47:44c'est pas le cas
00:47:45actuellement
00:47:45voilà
00:47:46c'est pour le dire
00:47:46très simplement
00:47:47finalement
00:47:48le jugement
00:47:49selon vous
00:47:50se moque
00:47:51des faits
00:47:51des preuves
00:47:52des règles
00:47:53de droit
00:47:53mais les juges
00:47:54expriment des opinions
00:47:55leurs opinions
00:47:56c'est le vrai problème
00:47:58selon vous
00:47:58c'est le vrai problème
00:47:59c'est à dire
00:48:00on l'a bien vu
00:48:01si vous voulez
00:48:01on ne peut pas citer de nom
00:48:02on se moque des faits
00:48:03et on cible les gens
00:48:04non je ne peux pas citer de nom
00:48:07mais en restant
00:48:09d'une manière
00:48:10très simple
00:48:11comment ça s'appelle
00:48:12l'union
00:48:12l'union
00:48:13des syndicalistes
00:48:14magistrats
00:48:16l'union syndicale
00:48:17des magistrats
00:48:18etc
00:48:18oui c'était
00:48:19le mur des comptes
00:48:20et puis
00:48:21c'était
00:48:22des manifestations
00:48:23contre Sarko
00:48:24la magistrature
00:48:25oui
00:48:25il y a plusieurs syndicats
00:48:27tous ne sont pas
00:48:28non non
00:48:29c'était intéressant
00:48:31il semblerait
00:48:31que même
00:48:32dans le tribunal
00:48:33en question
00:48:33certains membres
00:48:34de ce tribunal
00:48:35justement faisaient partie
00:48:36de ces manifestations
00:48:39là c'est des opinions
00:48:41quand s'est fondée
00:48:43la démocratie
00:48:44il y avait
00:48:45trois pouvoirs
00:48:47le pouvoir
00:48:47qui était
00:48:48exécutif
00:48:49le président
00:48:49le gouvernement
00:48:50le pouvoir
00:48:52qui était législatif
00:48:53le parlement
00:48:54qui élaborait les lois
00:48:55et le judiciaire
00:48:56qui voyait
00:48:57quand il y avait
00:48:57un manquement au droit
00:48:58et quand il y a un accord
00:48:59c'était ça
00:49:00la belle démocratie
00:49:01c'est Anna Arendt
00:49:02qui montre bien cela
00:49:03quand il y a cet accord
00:49:04c'est comme cela
00:49:05que ça marche
00:49:05or on voit bien
00:49:06comment actuellement
00:49:07la démocratie
00:49:08qu'est-ce que ça veut dire
00:49:10la démocratie
00:49:10en principe
00:49:12c'est le pouvoir du peuple
00:49:13je vais vous dire une phrase
00:49:14moi que j'entends souvent
00:49:15dans mon petit village
00:49:16cette phrase
00:49:18que tout le monde
00:49:18on rigole
00:49:20quand tous les politiques
00:49:21les journalistes
00:49:22ils disent
00:49:22je fais confiance
00:49:23à la justice
00:49:24de mon pays
00:49:25j'ai envie de dire
00:49:26mon cul
00:49:26non
00:49:27attention
00:49:29quand je suis toujours
00:49:30ce qui m'intéresse
00:49:30ça rentre d'un côté
00:49:33ça sort de l'autre
00:49:34tellement pour vous
00:49:35c'est déconnecté
00:49:37de la réalité
00:49:37voilà c'est tout
00:49:38c'est quelque chose
00:49:39qui fait que
00:49:39d'une certaine manière
00:49:40c'est une phrase
00:49:41un peu
00:49:42Orwell
00:49:43dans
00:49:431984
00:49:45parle des antiphrases
00:49:47vous voyez
00:49:47quand on appelle
00:49:48le ministère de l'amour
00:49:49de la guerre
00:49:50le ministère de l'amour
00:49:50je fais confiance
00:49:52à la justice de mon pays
00:49:53voilà une antiphrase
00:49:54c'est à dire
00:49:55que le peuple
00:49:56ne se reconnait plus
00:49:57dans cette justice
00:49:58c'est ça
00:49:58et ça c'est grave
00:49:59vous voyez
00:50:00quand le pouvoir
00:50:01institué
00:50:02n'est plus en phase
00:50:03avec la puissance populaire
00:50:05ce qui me paraît
00:50:05être le cas actuellement
00:50:06nous sommes dans un moment
00:50:08où l'ère des soulèvements
00:50:09n'est pas loin
00:50:10et où le sang peut couler
00:50:12et c'est un exemple
00:50:15de ce qui vient de se passer
00:50:16pour moi
00:50:16c'est une des manifestations
00:50:18si vous voulez
00:50:19cette espèce de désaccord
00:50:20de désamour
00:50:21de discrépance
00:50:23si on le dit
00:50:23de manière un peu
00:50:24un peu plus soutenue
00:50:25qui existe encore une fois
00:50:27entre encore une fois
00:50:28ce qui est l'idéal démocratique
00:50:29et puis ce qui est en jeu
00:50:31actuellement
00:50:31et il se trouve que
00:50:32quand il y avait
00:50:34ces accords
00:50:34entre les trois pouvoirs
00:50:35que j'ai dit
00:50:36exécutifs
00:50:37législatifs
00:50:37et judiciaires
00:50:38voilà
00:50:38et bien de toute façon
00:50:40il y avait un type
00:50:40de correspondance
00:50:41qui pouvait se faire
00:50:42là actuellement
00:50:43les politiques
00:50:45que ce soit
00:50:47les présidents
00:50:48que ce soit
00:50:48les élus
00:50:49on voit bien
00:50:50qu'ils ne représentent
00:50:50plus grand chose
00:50:51en termes même
00:50:53de chiffres
00:50:54si je puis dire
00:50:54on le ressent
00:50:55par contre
00:50:56les juges
00:50:57je tiens à vous le signaler
00:50:58j'ai pas entendu ça
00:51:00ils sont inamovibles
00:51:02ils sont
00:51:03on peut pas les toucher
00:51:04irrévocables
00:51:05oui
00:51:05et donc du coup
00:51:06c'est plus ce type d'accord
00:51:08qui était
00:51:09ce que j'ai dit
00:51:09le fondement
00:51:10de la démocratie
00:51:11saint Thomas
00:51:13le dit fort bien
00:51:14omnis populus
00:51:15omnis autoritas
00:51:17adeo
00:51:17per populo
00:51:18toute l'autorité
00:51:19à Dieu
00:51:20par le peuple
00:51:21et c'est quand
00:51:22il n'y a plus
00:51:22ce rapport au peuple
00:51:24et bien qu'il y a
00:51:25quelque chose
00:51:25qui est de l'ordre
00:51:26de la dictature
00:51:27le moralisme
00:51:28qui est en train
00:51:29de prédominer
00:51:29il faut toujours
00:51:30se méfier de la morale
00:51:31Nietzsche nous l'a appris
00:51:32quand on veut
00:51:35toujours le bien
00:51:36on amène toujours
00:51:37quelque chose
00:51:38qui est de l'ordre du mal
00:51:39qui va se faire
00:51:40on tue
00:51:40Robespierre
00:51:42par exemple
00:51:42comme il est moulin
00:51:44bien sûr
00:51:45je prends une phrase
00:51:46il faut un paquet là-dessus
00:51:47oui
00:51:47il faut un paquet
00:51:48une phrase de votre livre
00:51:49qu'est-ce qu'il y a ?
00:51:49non non c'est mon
00:51:50et mes oreilles
00:51:51qui sont en même
00:51:51ah d'accord
00:51:52ah pardon
00:51:52une phrase de votre livre
00:51:54de la démocratie
00:51:55à la théatrocratie
00:51:59la séparation des pouvoirs
00:52:01et l'état de droit
00:52:01sur lesquels reposait
00:52:03la démocratie
00:52:04depuis la révolution française
00:52:05a cédé le pas
00:52:07à une grande scène médiatique
00:52:09sur laquelle
00:52:10les différents protagonistes
00:52:11décideurs
00:52:12élus
00:52:12se battent
00:52:13pour avoir le dernier mot
00:52:15au mépris
00:52:16de l'état de droit
00:52:17et de la séparation des pouvoirs
00:52:18comme vous
00:52:18comme Nicolas Sarkozy
00:52:20vous critiquez
00:52:21cet état de droit
00:52:22oui bien sûr
00:52:23non mais
00:52:23si je parle de démocratie
00:52:25j'aime bien rendre à César
00:52:26ce qui lui revient
00:52:27c'est Platon
00:52:28qui montre dans la république
00:52:29que quand il y a
00:52:30une dégénérescence
00:52:31de la démocratie
00:52:32mais ça en sort du terme
00:52:33le pouvoir du peuple
00:52:34il y a ce moment là
00:52:35la théatrocratie
00:52:36c'est lui qui donne
00:52:37pour moi
00:52:39c'est un terme
00:52:40qui est très intéressant
00:52:40qui montre un peu
00:52:41cette théâtralisation générale
00:52:43et là c'est en train
00:52:44ce qui est en train
00:52:45de se passer
00:52:45si vous voulez
00:52:46une théâtralisation
00:52:47où par le biais
00:52:48des journalistes
00:52:49ou de tel ou tel
00:52:50article
00:52:51ou de scoop
00:52:52comment dire
00:52:53eh bien
00:52:53des juges
00:52:54si vous voulez
00:52:55rentrent sur la scène publique
00:52:57et c'est ce qui est en train
00:52:58de se passer
00:52:58mais parce que les politiques
00:52:59ont fait la même chose aussi
00:53:00je veux dire
00:53:01et même Sarkozy
00:53:02a été
00:53:03à bien des égards
00:53:04et parfois
00:53:05a fait du théâtre
00:53:06mais actuellement
00:53:07c'est une
00:53:07bon mon ami Debord
00:53:09parlait de la société
00:53:10du spectacle
00:53:11moi je dirais
00:53:12c'est la politique
00:53:12du spectacle
00:53:13qui est là actuellement
00:53:14et on le voit
00:53:15en la matière
00:53:15quand les juges
00:53:16si vous voulez
00:53:17ne prennent plus aucun recul
00:53:18ne restent plus
00:53:19dans l'état de droit
00:53:20ne se prononcent pas
00:53:22sur des faits
00:53:22et sur des preuves
00:53:23c'est ça le problème
00:53:24c'est ça
00:53:25mais sur des gens
00:53:26mais sur
00:53:27des gens
00:53:27des opinions
00:53:28sur des convictions
00:53:29etc
00:53:30or à bien des égards
00:53:32c'est le contraire même
00:53:33de ce qu'est l'attitude
00:53:34du juge
00:53:36enfin
00:53:36de ce qui est le judiciaire
00:53:40j'aimerais revenir sur
00:53:41ce que vous disiez
00:53:42en prenant un peu de hauteur
00:53:43par rapport à tous vos livres
00:53:45l'ère des soulèvements
00:53:46etc
00:53:46pourquoi est-ce que vous dites
00:53:48que ça contribue
00:53:49ce qui s'est passé aujourd'hui
00:53:50journée historique
00:53:51dans la démocratie française
00:53:53ça contribue
00:53:55au soulèvement
00:53:56ça contribue
00:53:57à aller vers la violence
00:53:58alors écoutez
00:53:59mon dada théorique
00:54:01depuis longtemps
00:54:02qui est assez peu entendu
00:54:03en France
00:54:04c'est que c'est une époque
00:54:06qui est en train de s'achever
00:54:06en grec époque
00:54:08ça veut dire parenthèse
00:54:09la parenthèse moderne
00:54:11la parenthèse démocratique
00:54:13est en train de cesser
00:54:14et nous sommes dans une période
00:54:16crépusculaire
00:54:18c'est-à-dire où on ne sait pas
00:54:19on pressent ce qui est en train
00:54:20de s'achever
00:54:21on se contente de balbutier
00:54:23c'est ça pour moi
00:54:23la post-modernité
00:54:25mais il y a beaucoup
00:54:26de difficultés en France
00:54:27alors pour moi c'est un peu
00:54:28ce qui est en train de se passer
00:54:29ça c'est un exemple
00:54:30pas plus
00:54:31un exemple à côté d'autres
00:54:33si vous voulez
00:54:33qui montre bien que
00:54:34c'était un bel idéal démocratique
00:54:37soyons clairs
00:54:38j'ai bien dit
00:54:39Anna Arendt
00:54:39que j'ai utilisé tout à l'heure
00:54:40dit
00:54:41j'ai une représentation philosophique
00:54:43j'arrive à vous convaincre
00:54:45vous me donnez votre voix
00:54:46c'est la représentation politique
00:54:48alors ne parlons pas
00:54:49de l'abstentionnisme
00:54:50ne parlons pas
00:54:51des non-inscrits
00:54:51sur les systèmes terrois
00:54:52ne parlons pas des votos
00:54:53dans des votos tenus
00:54:54actuellement
00:54:55un président
00:54:57un député
00:54:57représente 10%
00:54:59de la population
00:54:59ce n'est plus
00:55:00de la démocratie
00:55:01voilà
00:55:01et donc il y a quelque chose
00:55:03d'autre qui est en gestation
00:55:04et dans ces périodes
00:55:05crépusculaires
00:55:06n'ayons pas peur des mots
00:55:07période crépusculaire
00:55:08qui dure quelques décennies
00:55:09à ce moment là
00:55:11il y a toute une série
00:55:12d'éléments
00:55:13qui contreviennent
00:55:14au bon sens
00:55:15au sens commun
00:55:16puisque j'ai cité
00:55:17tout à l'heure
00:55:18saint Thomas d'Aquin
00:55:19il montre bien
00:55:19que ce qui est essentiel
00:55:20c'est le bien commun
00:55:21et que le bien commun
00:55:23repose sur ce sens commun
00:55:24en particulier
00:55:25avec ce rapport
00:55:27que j'ai bien dit
00:55:27s'accarder au fait
00:55:29et non pas
00:55:29encore une fois
00:55:30avoir des convictions
00:55:31et des opinions
00:55:32que l'on va imposer
00:55:34aux autres
00:55:34c'est le moralisme
00:55:35qui est la pire des choses
00:55:36est-ce que vous pensez
00:55:38que cette condamnation
00:55:39va renforcer
00:55:40ou affaiblir
00:55:42l'aura
00:55:42de Nicolas Sarkozy
00:55:44ah ça
00:55:44je n'en sais rien
00:55:45moi ça je ne suis pas
00:55:46un prophète
00:55:46je ne peux pas
00:55:47non mais je parle
00:55:47par rapport à votre livre
00:55:48Sarkologie
00:55:49à mon avis
00:55:50ça sera une
00:55:51c'est quelque chose
00:55:53qui montre bien
00:55:54la discrépance
00:55:55alors disons
00:55:57des accords
00:55:57des amours
00:55:58qui existent
00:55:59entre le peuple
00:56:00et les élites
00:56:00et il se trouve
00:56:02que
00:56:03je dois avouer
00:56:04je l'explique
00:56:05dans ce livre
00:56:05Sarko quand même
00:56:06quand je dis
00:56:06un oxymore sur pattes
00:56:08il avait ce côté
00:56:09qui d'une certaine manière
00:56:10s'accordait
00:56:11à une sensibilité populaire
00:56:13voilà
00:56:14ce qui chagrinait beaucoup
00:56:16à bien des égards
00:56:17et c'est pour ça
00:56:17qu'il y avait des critiques
00:56:18qui ont été faites
00:56:19contre lui
00:56:20très fortes
00:56:21de diverses manières
00:56:22parce que justement
00:56:23il y avait quand même
00:56:24ce côté chez lui
00:56:25même s'il n'employait pas
00:56:26ce mot
00:56:27si moi qui le dis
00:56:28compassionnel
00:56:28sans simple terme
00:56:30il partageait des passions
00:56:31voilà
00:56:31alors ça
00:56:32pour répondre précisément
00:56:34oui
00:56:35cela peut l'aider
00:56:36à bien des égards
00:56:37auprès du peuple
00:56:39oui auprès du peuple
00:56:39ça j'en suis sûr
00:56:40mais non
00:56:41moi je ne suis pas
00:56:42je pense
00:56:43qu'il n'a pas
00:56:44d'ambition politique
00:56:45actuellement
00:56:46il ne peut pas
00:56:47il ne peut pas
00:56:47il ne peut plus
00:56:48mais c'est plus son objectif
00:56:49etc
00:56:49vous dites que les politiques
00:56:51ont donc
00:56:52dernière question
00:56:53les politiques
00:56:54dans leur course
00:56:55à la communication
00:56:56comme Nicolas Sarkozy
00:56:57à une époque
00:56:59ont mis la main
00:57:00dans une sorte
00:57:01d'engrenage
00:57:02et comme si en fait
00:57:04les politiques
00:57:04sont victimes
00:57:05d'un jeu
00:57:06avec
00:57:07d'un jeu de communication
00:57:08avec ce qui se passe
00:57:10aujourd'hui
00:57:10ou comme
00:57:11rappelez-vous
00:57:11ce que je disais tout à l'heure
00:57:12il n'y a plus de
00:57:14représentation
00:57:14philosophique
00:57:16quand je dis philosophique
00:57:17c'est-à-dire
00:57:17un ensemble d'idées
00:57:18vous voyez
00:57:19en les écoutant
00:57:20on peut penser
00:57:21à ce que disait
00:57:22ce grand théoricien
00:57:24qui était Raymond De Vos
00:57:25quand j'ai rien à dire
00:57:26je veux que ça se sache
00:57:27d'une certaine manière
00:57:29c'est cela
00:57:30qui est en jeu
00:57:30c'est-à-dire
00:57:31ça tchatche
00:57:32c'est ça la théâtrocratie
00:57:34c'est ça la théâtralisation
00:57:35généralisée
00:57:36et soyons clairs
00:57:37ce que je dis
00:57:39est grave
00:57:39et fort embêtant
00:57:40c'est à partir de là
00:57:42qu'il y a
00:57:42cette espèce
00:57:43de déconnexion
00:57:43entre les élites
00:57:45et le peuple
00:57:45vous voyez
00:57:46et alors
00:57:46j'ai parlé
00:57:47des abstentionnimes
00:57:49des non-inscrits
00:57:49etc
00:57:50mais ça montre bien
00:57:51qu'il y a plus
00:57:52ce processus
00:57:52de représentation
00:57:54donc aujourd'hui
00:57:55jusqu'à ce que
00:57:57s'élabore autre chose
00:57:58je ne peux pas ici
00:57:59le développer ce soir
00:58:00mais moi je considère
00:58:01qu'au-delà
00:58:02de l'idéal démocratique
00:58:04c'est mon idée
00:58:04des tribus
00:58:05c'est un idéal communautaire
00:58:07qui est en gestation
00:58:08non plus la république
00:58:09une et indivisible
00:58:10mais la républica
00:58:12à partir justement
00:58:13des communautés
00:58:13et c'est le moment
00:58:14difficile cela
00:58:15c'est à dire
00:58:15comment on va s'ajuster
00:58:17ces petites tribus
00:58:18si je reprends ma métaphore
00:58:20les unes par rapport aux autres
00:58:21mais ce qui est certain
00:58:22c'est que
00:58:23j'ai écrit un des
00:58:25mes livres
00:58:25qui s'appellent
00:58:26la faillite des élites
00:58:27la faillite des élites
00:58:28j'ai bien dit
00:58:29excusez-moi
00:58:30cher ami
00:58:31politique
00:58:31certes
00:58:32journalistes non moins
00:58:34experts
00:58:35ces fameux experts
00:58:36comme moi
00:58:36qui vont sur des plateaux
00:58:37machin chose
00:58:38et bien tout ça
00:58:40c'est déconnecté
00:58:41c'est tout
00:58:42c'est à dire
00:58:42qu'il y a un langage
00:58:43qui n'est plus en face
00:58:44moi quand je vais
00:58:45dans mon petit village
00:58:46je me rends compte
00:58:47bien que
00:58:47quand je vais
00:58:49dans le café du commerce
00:58:50discuter avec mes amis
00:58:51mes voisins etc
00:58:52il y a cette espèce
00:58:53de désamour
00:58:54et c'est là
00:58:55où quand il y a
00:58:56cette faillite des élites
00:58:57chaque époque doit avoir
00:58:58des élites
00:58:58il faut le savoir
00:58:59ça
00:58:59mais la faillite des élites
00:59:01et vous dites
00:59:02pour qu'on puisse écouter
00:59:03la dernière chronique
00:59:04de Mathieu Bocotet
00:59:05restez avec nous
00:59:05en tout cas
00:59:06ce que vous dites
00:59:07lorsque vous avez déjà parlé
00:59:08dans vos livres
00:59:09de faillite des élites
00:59:10de l'ère du soulèvement
00:59:11et de ce livre
00:59:12Sarchologie
00:59:13vous dites qu'aujourd'hui
00:59:14journée historique
00:59:15pour la démocratie française
00:59:18marque un pas
00:59:19dans cet idéal
00:59:20en tout cas
00:59:21cet idéal démocratique
00:59:22et on va vers
00:59:23vers l'ère des soulèvements
00:59:25vous en avez beaucoup parlé
00:59:26et vers la violence
00:59:27c'est vous qui l'avez dit
00:59:28ne me dites pas
00:59:29il ne faut pas avoir peur
00:59:30c'est vous qui l'avez dit
00:59:31Ville-Ferre de Pareto
00:59:31qui est un sociologue
00:59:32qu'on ne connait plus en France
00:59:33montrait qu'à certains moments
00:59:34il y avait une circulation
00:59:36des élites
00:59:37l'expression est de lui
00:59:38circulation des élites
00:59:39pour moi c'est ce qui est
00:59:40en train de se passer maintenant
00:59:41restez avec nous
00:59:43sur cette circulation
00:59:44des élites
00:59:45on retient
00:59:46mais Mathieu
00:59:47on aimerait voir
00:59:48avec vous
00:59:48en parlant de
00:59:50peut-être cette déconnexion
00:59:51aussi
00:59:51dont il parlait
00:59:52pourquoi est-ce qu'on se dit
00:59:54que
00:59:54le violeur
00:59:56de
00:59:56comment dirais-je
00:59:58de Claire Gironimi
00:59:59comment on a mis du temps
01:00:01pour l'arrêter
01:00:01les OQTF
01:00:02on n'arrive pas
01:00:03à les arrêter
01:00:03et Nicolas Sarkozy
01:00:05aussi sévère
01:00:06en prison
01:00:06aussi sévère
01:00:07et on l'envoie en prison
01:00:08pourquoi
01:00:08ce laxisme
01:00:09à deux vitesses
01:00:10ce laxisme d'un côté
01:00:11absolument
01:00:12je suis absolument d'accord
01:00:13sur l'idée
01:00:14qu'il y a
01:00:14une faillite des élites
01:00:15d'ailleurs sur ce plateau
01:00:16on a souvent parlé
01:00:16de Ville-Fredo Pareto
01:00:17et de la question
01:00:18de la circulation
01:00:18des élites
01:00:19je vous rassure
01:00:19alors le point de départ
01:00:21entre sociologues
01:00:22quand on a l'impression
01:00:23quelquefois
01:00:24qu'il y a une forme
01:00:24d'incohérence
01:00:25c'est-à-dire
01:00:25pourquoi aussi sévère
01:00:26à l'endroit
01:00:27de Nicolas Sarkozy
01:00:28pourquoi aussi
01:00:29autant d'acharnement
01:00:30par exemple
01:00:31devant les tribunaux
01:00:32la 17ème chambre
01:00:33contre Éric Zemmour
01:00:34puis de l'autre côté
01:00:34pourquoi tant de laxisme
01:00:36lorsqu'on se retrouve
01:00:37devant tel agresseur
01:00:38tel violeur
01:00:39et ainsi de suite
01:00:39comment comprendre cela
01:00:40c'est qu'il faut comprendre
01:00:41le système de valeurs
01:00:43qui est derrière
01:00:43le système de justice
01:00:44et distinguons
01:00:46les trois personnages
01:00:46que je viens d'évoquer
01:00:47d'un côté
01:00:48je l'ai dit
01:00:49en premier édito
01:00:50Nicolas Sarkozy
01:00:51c'est l'incarnation
01:00:53d'un système à abattre
01:00:54c'est qu'il doit tomber
01:00:55pour qu'un autre pouvoir
01:00:57puisse s'installer
01:00:58premier élément
01:00:59donc pour que le politique
01:01:00soit remplacé
01:01:01par l'alliance
01:01:02du journaliste
01:01:02et du juge
01:01:03il doit tomber
01:01:04et dès lors
01:01:04il ne faut rien
01:01:05concéder à cet homme
01:01:06d'autant qu'il était
01:01:07de droite en effet
01:01:08ensuite
01:01:10le délinquant idéologique
01:01:11le délinquant idéologique
01:01:13Éric Zemmour
01:01:14tant d'autres
01:01:14qui passent devant
01:01:15les tribunaux
01:01:16qui sont condamnés
01:01:16pour propos haineux
01:01:17et ainsi de suite
01:01:17mais ceux-là
01:01:18doivent être persécutés
01:01:20sans la moindre hésitation
01:01:21pourquoi ?
01:01:22parce qu'ils sont
01:01:22les défenseurs
01:01:23et les porteurs
01:01:24et les promoteurs
01:01:25d'une vision
01:01:26mauvaise de la société
01:01:28ils sont les promoteurs
01:01:29de haine
01:01:29c'est à cause d'eux
01:01:30que la société
01:01:31est fondamentalement
01:01:32inégalitaire
01:01:33injuste
01:01:34inqualifiable
01:01:35et de ce point de vue
01:01:36il ne faut rien
01:01:36leur laisser passer
01:01:38il faut multiplier
01:01:39les lois répressives
01:01:41et les outils répressifs
01:01:42et les instruments
01:01:42de persécution
01:01:43pour s'assurer
01:01:44que les promoteurs
01:01:45de haine
01:01:45à l'origine
01:01:47des dérèglements sociaux
01:01:48ceux-là
01:01:48soient persécutés
01:01:50sinon en prison
01:01:51à tout le moins
01:01:51payer les amendes
01:01:52et les amendes
01:01:52pour que nous sachions
01:01:53tous que ce sont
01:01:54des délinquants
01:01:54mais alors que faire
01:01:56des vrais délinquants
01:01:56c'est-à-dire
01:01:57ceux que vous craignez
01:01:57peut-être dans la rue
01:01:58lorsque vous sortez
01:01:59ceux qui vous inquiètent
01:02:00quand vous pensez
01:02:00à votre fille
01:02:01qui un jour
01:02:01va se promener
01:02:02dans la rue
01:02:02et vous dire
01:02:02j'ai peur pour elle
01:02:03ceux qui inquiètent
01:02:04probablement Gabriel
01:02:05qui a plusieurs enfants
01:02:06qui sont ces délinquants ?
01:02:09mais ces délinquants
01:02:09ne sont pas des délinquants
01:02:10ce sont des victimes
01:02:11ce sont les victimes
01:02:13d'une société
01:02:14fondamentalement injuste
01:02:15donc agresseurs
01:02:16violeurs
01:02:17assassins même
01:02:18quelquefois
01:02:19ou tout simplement
01:02:21des gens qui sèment
01:02:22une forme de peur
01:02:23constante dans la rue
01:02:24vous n'allez pas mourir
01:02:25mais vous savez désormais
01:02:26vous circulant dans la rue
01:02:27qu'il est toujours possible
01:02:29qu'il vous arrive quelque chose
01:02:30et bien ces personnes-là
01:02:31ce sont les victimes
01:02:32de la société
01:02:33et dès lors
01:02:34ces victimes
01:02:34il faut être clément
01:02:35à leur endroit
01:02:36lorsqu'ils se rendent coupables
01:02:37de quelque chose
01:02:38ils sont d'abord victimes
01:02:39d'une société
01:02:40qui les a poussés
01:02:41au crime
01:02:41qui les a poussés
01:02:42à la transgression
01:02:42qui les a poussés
01:02:44au vice
01:02:44de ce point de vue
01:02:45la justice
01:02:46est absolument
01:02:47clémente à leur endroit
01:02:48pourquoi ?
01:02:49parce que ce sont
01:02:49les vraies victimes
01:02:50de notre société
01:02:51même si vous les voyez
01:02:52d'abord et avant tout
01:02:52comme des agresseurs
01:02:53possibles pour votre vie
01:02:54mais les français
01:02:55ne risquent-ils pas
01:02:56de se sentir abandonnés ?
01:02:58ils se sentent abandonnés
01:02:59depuis longtemps
01:02:59parce qu'ils le sont
01:03:00le politique a abandonné
01:03:01les français
01:03:02parce que le politique
01:03:03lui-même
01:03:03s'est dénaturé
01:03:04le politique a voulu
01:03:05se surmoraliser
01:03:06se suréthiciser
01:03:08avec de l'éthique partout
01:03:09il a renoncé
01:03:10à sa fonction première
01:03:10qui est une fonction
01:03:11de protection
01:03:12qui est une fonction
01:03:13de protection
01:03:14c'est-à-dire
01:03:14nous prendrons
01:03:15les moyens
01:03:15pour assurer
01:03:16la sécurité
01:03:16du commun des mortels
01:03:17le politique a changé
01:03:19il a soumis
01:03:19la société
01:03:20et on le voit
01:03:21partout en Occident
01:03:22depuis 40 ans
01:03:22une forme
01:03:23d'expérimentation
01:03:24idéologique permanente
01:03:26une expérimentation
01:03:27idéologique permanente
01:03:27où je le dis
01:03:28le coupable
01:03:29est en fait la victime
01:03:30et la victime
01:03:30est en fait le coupable
01:03:31quand vous êtes
01:03:32dans cette inversion
01:03:33morale généralisée
01:03:34institutionnalisée
01:03:35codifiée juridiquement
01:03:37vous vous retrouvez
01:03:37dans une société
01:03:38où le peuple
01:03:39est de trop
01:03:40et celui qui s'inquiète
01:03:41justement d'être
01:03:42il est en danger
01:03:43en fait il a le sentiment
01:03:45d'insécurité
01:03:45dont nous parlait
01:03:46d'ailleurs un ancien
01:03:46garde des Sceaux
01:03:47il y a quelques jours
01:03:48et celui qui rappelle
01:03:50l'insécurité permanente
01:03:51est un événement
01:03:52anxiogène
01:03:53qu'il faut persécuter
01:03:54et celui qui de l'autre côté
01:03:55dit tout va bien
01:03:55tout est merveilleux
01:03:56celui-là est un homme
01:03:57de justice
01:03:57au service de l'état de droit
01:03:58c'est la grande inversion
01:04:00dont nous sommes témoins
01:04:00aujourd'hui
01:04:01de ce point de vue
01:04:02Nicolas Sarkozy
01:04:02s'il avait une carrière
01:04:03de vrai voyou
01:04:04de vrai voyou
01:04:04serait condamné
01:04:05avec beaucoup moins
01:04:06de sévérité
01:04:07aujourd'hui
01:04:08s'il s'était
01:04:09justement comporté
01:04:10comme un homme
01:04:10du crime organisé
01:04:11dans le gang
01:04:12mais là aujourd'hui
01:04:13c'est un ancien président
01:04:14de la République
01:04:14il doit payer
01:04:15Merci beaucoup
01:04:17Mathieu, Gabrielle, Charlotte, Marc
01:04:19Michel Maffezoli
01:04:20pour cette journée
01:04:21historique de la République française
01:04:24séisme politique, judiciaire
01:04:26et institutionnel
01:04:27Pascal Proleur des Pro2
01:04:28Merci
01:04:29Écoutez
01:04:33Bonsoir à tous
01:04:36Que la Sarkozy est condamnée
01:04:38Merci
Recommandations
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