- il y a 13 heures
- #faceabockcote
Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:0019h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Mathieu Boc-Côté.
00:04Cher Mathieu, bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir Arthur de Vatrigan, l'ami de France Télévisions et de France Inter.
00:11Tout va bien ?
00:11Très bien.
00:12Ravis de vous retrouver.
00:13Moi aussi.
00:14C'est un plaisir.
00:15On fait le point avec Noémie Hardy pour le point sur l'information.
00:19Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:21Au Proche-Orient, une paix est-elle envisageable ?
00:24Le Hamas aurait accepté le plan de Donald Trump
00:26qui prévoit la libération de tous les otages, vivants ou morts.
00:30Selon un média israélien, cet accord pourrait être finalisé ce lundi
00:34lors d'un entretien entre le président américain et Benyamin Netanyahou.
00:38Il s'appelle Frankenstein, c'est le nouveau variant du Covid-19.
00:42Il échapperait au système immunitaire.
00:44Selon l'organisation Santé publique France,
00:47les cas de suspicion de Covid ont augmenté de 37% la semaine dernière,
00:51en partie à cause de ce variant.
00:53Et puis, nouvelle désillusion pour les Bleus au Mondial de rugby.
00:58Elles ont été battues 42 à 26 par les Néo-Zélandaises,
01:01double tenantes du titre.
01:03Les Françaises ont laissé échapper la médaille de bronze.
01:06Et ce sont les Anglaises qui viennent de remporter le Mondial
01:08pour la troisième fois consécutive en battant le Canada 33 à 13.
01:13Merci, chère Noémie, pour le point sur l'information.
01:17À la une de face à Mathieu Bock-Côté,
01:19trois des quatre chefs d'accusation balayés.
01:22Aucun risque de réitération, aucun risque d'évasion.
01:26Mais trois juges ont décidé de mettre en prison Nicolas Sarkozy.
01:29Cinq ans de prison avec mandat de dépôt pour association de malfaiteurs.
01:32C'est plus que le logeur de terroristes.
01:35Rajoutez l'exécution au provisoire.
01:36Et vous avez une décision que beaucoup disent inique.
01:40Ressort la formule du gouvernement des juges.
01:43Comment l'expliquer, mythe ou réalité ?
01:45On en parle d'en face à Mathieu Bock-Côté.
01:48Le peuple européen veut moins d'immigration,
01:50moins de Bruxelles.
01:51Pour retrouver deux mots, nation et frontière.
01:53Mais les institutions européennes, les cours s'en moquent.
01:56Il faut accueillir, même si l'afflux est incontrôlé.
01:59Et l'accueil rendu indigne.
02:01Élément de réponse avec vous, Mathieu et Arthur de Vatrigan.
02:04Enfin, vous recevez ce samedi soir Eric Branca,
02:07historien, auteur de La République des imposteurs,
02:11chronique, indiscrète, de la France d'après-guerre.
02:16Entretien passionnant à suivre en seconde partie d'émission.
02:20Mathieu Bock-Côté, le sujet du gouvernement des juges,
02:22est de retour au cœur du débat public
02:25avec la condamnation de Nicolas Sarkozy.
02:27Et c'est sur l'histoire de la prise de pouvoir des juges en Occident
02:30que vous avez souhaité revenir pour votre première édite.
02:33Oui, pour en fait inscrire cette décision concernant Nicolas Sarkozy
02:38dans la trame de fond qui touche l'ensemble des sociétés occidentales,
02:43pour chercher à comprendre comment en fait les juges partout ont pris le pouvoir,
02:47mais comment cette prise de pouvoir des juges s'accompagne,
02:51ou je dirais est indissociable d'un effacement du politique
02:54et d'un effacement de la démocratie.
02:56Donc en fait raconter l'histoire d'un basculement
02:58qui a eu lieu depuis 50 ans un peu partout en Occident.
03:02Alors le point de départ, je le dis, du gouvernement des juges,
03:05c'est l'effacement d'une conception plus classique,
03:08plus traditionnelle de la politique.
03:10La politique est un lieu de charge passionnelle
03:12où des intérêts se confrontent,
03:14où des projets se confrontent,
03:15où des idéologies se confrontent.
03:17À partir des années 70 et plus encore des années 80,
03:20le politique est un peu en crise partout en Occident.
03:23Pourquoi?
03:24Parce qu'il était jusqu'alors dominé
03:26par ce qu'on pourrait appeler une conception socialiste du politique.
03:29Quand la politique devait changer la vie,
03:31la politique devait transformer fondamentalement l'être humain,
03:34la politique avait une charge utopique,
03:36elle devait accoucher d'une société révolutionnaire.
03:39Donc une forme d'idéologie, d'utopie en fait très forte,
03:43qui jusqu'aux années 70,
03:45on commence, on pourrait dire, dans ces années-là,
03:46on y croit de moins en moins.
03:48Le socialisme fait faillite, le communisme fait faillite,
03:50et dès lors on est à la recherche d'une utopie de substitution.
03:53L'utopie de substitution, qu'est-ce que c'est?
03:55Très rapidement, c'est l'utopie droit de l'homiste.
03:57L'utopie droit de l'homiste qui se conjugue à l'utopie mondialiste,
04:00qui se conjugue à l'utopie diversitaire.
04:02Donc l'utopie droit de l'homiste se substitue aux politiques
04:06et dès lors fixe un nouvel horizon à nos sociétés.
04:09Un nouvel horizon va être décrit par les chartes de droit,
04:11les différentes chartes que nos gouvernements vont signer
04:13les uns après les autres, un peu partout.
04:15Chartes de l'environnement, chartes 2,
04:17si chartes 2, ça charte des droits de telle minorité.
04:19Et avec un pouvoir qui s'opère,
04:21donc on proclame les chartes,
04:22et qui a le pouvoir d'interpréter les chartes dans ce monde nouveau?
04:26Ce sont les tribunaux.
04:27Les tribunaux ont ce pouvoir nouveau
04:29de fixer les orientations normatives de nos sociétés.
04:33Et au même moment,
04:34on pourrait dire que les droits de l'homme, comme référence,
04:36se substituent au peuple,
04:38comme référence fondatrice de la politique.
04:40Le peuple, c'est dangereux.
04:41Le peuple, c'est inquiétant.
04:42Le peuple, ça a des préjugés.
04:43Le peuple a probablement traversé de vieilles scories,
04:48de vieilles passions inavouables.
04:50Donc, les droits de l'homme, c'est tout autre chose.
04:52On doit rééduquer le peuple au nom des droits de l'homme.
04:54Et il faut une classe de rééducateurs.
04:56Et les rééducateurs, ce seront les juges
04:58à qui ils vont prêter une forme d'objectivité,
05:00parce qu'ils seraient justement indépendants,
05:02affranchis des passions populaires.
05:05L'utopie des droits de l'homme va être portée par deux vecteurs.
05:08Je l'ai dit, les tribunaux,
05:09et aussi les autorités, les autres autorités administratives.
05:12L'administration, qui elle aussi a ce pouvoir,
05:15cette marque particulière,
05:16de ne rien devoir au peuple.
05:18Et là, qu'on comprenne bien ce qui se passe à ce moment-là,
05:20des années 80, 90, 2000,
05:22c'est parce qu'un pouvoir ne dépend pas du peuple
05:24qu'il est apprécié.
05:26C'est parce qu'un pouvoir ne dépend pas d'un peuple
05:28qu'on a tendance à bestialiser,
05:30à présenter comme une collection de xénophobes,
05:32racistes, insupportables et toxiques.
05:34C'est parce qu'une autorité ne dépend pas du peuple
05:36qu'elle est célébrée.
05:37Et, vous noterez d'ailleurs que le pouvoir,
05:39les nouveaux pouvoirs qui se présentent à nous,
05:41le pouvoir des médias aussi,
05:42qui sont à la fois le magistère moral,
05:45qui prétendent être l'incarnation de l'objectivité,
05:46les tribunaux, l'administration revendiquent leur impersonnalité.
05:50Quand la justice parle, c'est la justice qui parle.
05:53Ce n'est pas tel juge qui parle,
05:55ce n'est pas tel magistrat qui parle.
05:56C'est la justice dans son impersonnalité.
05:59À un point même où, quand on dit
06:01« Mais quel juge a parlé ?
06:02Quel est le profil de ce juge ?
06:03Quelle est son histoire ?
06:04Quel est son engagement ? »
06:05On nous dit « Ah là là, vous n'avez pas le droit
06:07de critiquer une décision de justice. »
06:09Et par ailleurs, si vous nommez le juge,
06:11si vous dites « Ce juge a une subjectivité,
06:13ce juge a une idéologie,
06:14ce juge est emparé du droit
06:16pour faire de la politique à sa manière,
06:18si vous dites cela,
06:19vous êtes accusé de remettre en question
06:21la démocratie,
06:23parce que la démocratie a changé de visage,
06:25c'est maintenant le culte de l'État de droit,
06:27l'État de droit absolu.
06:29Et l'État de droit n'a pas le droit
06:29de le critiquer en aucune circonstance.
06:31Donc, il y a un changement de pouvoir
06:32qui s'opère à travers ça.
06:34On pourrait dire que la politique
06:35est ramenée à une fonction purement gestionnaire.
06:37Donc, la politique est vidée de son contenu,
06:39elle est vidée de sa charge.
06:40La démocratie est ramenée finalement
06:41à une alternance d'équipes gestionnaires
06:43de peu d'envergure.
06:44On pourrait dire que c'est
06:45l'olivier-phorisation de la politique en France,
06:49mais on pourrait trouver des exemples ailleurs,
06:51la justin-trudoïsation ailleurs,
06:53la kirst-armorisation en Grande-Bretagne.
06:55Donc, désormais,
06:56la politique devient un gestionnaire,
06:57le vrai pouvoir est ailleurs.
06:59Et les seules affaires de la politique
07:01dans ce monde nouveau,
07:02ce sont ceux qu'on appelle les populistes,
07:04parce que les populistes, eux,
07:05n'ont rien à voir avec l'utopisme,
07:07que ce soit l'utopie socialiste
07:08ou l'utopie des droits de l'homme.
07:09Les populistes ont une conception
07:10plus réaliste, plus classique de la politique.
07:12Ils se préoccupent de l'identité,
07:14de la sécurité, de la prospérité,
07:16de la puissance de leur pays.
07:17Ils incarnent le vrai clivage dans nos sociétés.
07:20Ils sont dès lors renvoyés
07:21dans l'opposition illégitime
07:22parce qu'eux n'acceptent pas
07:23ce nouveau régime fondé
07:25sur un pouvoir à prétention impersonnelle
07:27qui, dans les faits,
07:28s'impose à nos sociétés
07:29sans qu'on nous donne le droit de le critiquer.
07:32Et justement, pourquoi le politique
07:34ne se révolte-t-il pas
07:36contre cette situation, Mathieu Bocoté?
07:38Il y a une révolte.
07:39C'est celle des populistes, justement.
07:40Les populistes sont là pour dire un instant.
07:42La politique, ça consiste à débattre
07:43des institutions.
07:45La politique, ça consiste à dire
07:46le cadre dans lequel nous exerçons le pouvoir.
07:48Ce cadre doit être discuté,
07:49remis en question.
07:50La politique, ça consiste à dire
07:52qui est responsable de la décision.
07:55Mais de fait,
07:55un dispositif très efficace
07:57s'est mis en place,
07:58un dispositif répressif en deux temps.
08:01D'un côté,
08:01il y a l'étouffement financier du politique.
08:03Vous le noterez,
08:04les sources de financement du politique
08:05se sont rétrécies de plus en plus.
08:07de plus en plus,
08:08ce qui fait partout en Occident,
08:10moins aux États-Unis,
08:11j'en conviens,
08:11ce qui fait en sorte
08:12que les partis, globalement,
08:13dépendent soit d'une base militante
08:15qui peut aller franchement
08:16à coup de financement minimal,
08:19ou alors dépendent
08:20du financement de l'État.
08:21Mais quel est le problème
08:22du financement des partis politiques
08:23strictement par l'État?
08:24Mais ça donne la crise
08:25des attachés parlementaires
08:26au Rassemblement national.
08:28C'est-à-dire que les partis
08:28sont désormais obligés
08:29de se traiter
08:30comme des succursales gestionnaires
08:32du grand pouvoir technocratique
08:34qui dit
08:34vos militants,
08:35enfin vos employés,
08:36ne doivent pas faire de politique.
08:37Les partis ne doivent surtout
08:38pas faire de politique.
08:39Ils doivent se soumettre au système
08:40sans quoi on les accuse
08:41de faire des détournements de fonds.
08:43Autre manière
08:44de casser la politique,
08:46c'est la multiplication des lois,
08:47on en parle souvent ici,
08:48qui réprime la liberté d'expression
08:50comme jamais.
08:51Donc le droit accordé
08:52à toute une série de milices
08:53aujourd'hui militantes
08:55de traîner devant les tribunaux
08:57tous ceux qui s'éloignent
08:58de la ligne de pensée dominante,
09:00ce qui crée un climat
09:01d'inhibition généralisée,
09:02de censure généralisée.
09:03Donc des partis paralysés
09:05d'un côté,
09:06la liberté d'expression
09:07mutilée de l'autre,
09:08dans un contexte
09:08où le vrai pouvoir aujourd'hui
09:10est celui qui ne dépend pas
09:11du peuple.
09:11Encore une fois,
09:12oui, on parle d'un changement
09:13de régime.
09:13Mais certains font encore
09:14du gouvernement des juges
09:15un projet.
09:16Gabriel Attal,
09:16lors de son discours
09:17samedi dernier,
09:18a proposé d'intégrer
09:20un principe nouveau
09:21dans la Constitution,
09:22celui de non-régression sociétale.
09:25Que cache cette étrange expression?
09:27Alors, j'ai été frappé
09:28par cette déclaration.
09:29Ce que Gabriel Attal nous dit
09:30dans le cadre de son discours
09:31très politique,
09:32je le cite,
09:33« Face aux conservateurs
09:34et aux réactionnaires
09:35dont les offensives
09:36n'ont jamais été aussi nombreuses,
09:38je formule une proposition.
09:40De la même manière
09:40que dans notre Constitution,
09:42il y a un principe
09:42de non-régression environnementale,
09:44inscrivons-y un principe
09:45de non-régression sociétale
09:47pour qu'aucune loi
09:48ne puisse revenir
09:49sur les droits,
09:50sur les progrès,
09:51sur les conquêtes
09:52obtenues de hautes luttes
09:53pour l'égalité. »
09:53Fin de la citation.
09:55Qu'est-ce que ça veut dire
09:55concrètement?
09:56Qu'il faut rendre
09:57anticonstitutionnel
09:58le conservatisme.
09:59Il faut rendre anticonstitutionnel
10:00ce qu'ils appellent
10:01la réaction.
10:02Il faut rendre
10:02encore plus anticonstitutionnel
10:03ce qu'ils appellent
10:04l'extrême droite,
10:05en guillemets,
10:05ou les populistes.
10:07Donc, dans les faits,
10:08quand la gauche
10:08réussit à inscrire
10:10dans la Constitution,
10:11à force d'un travail politique,
10:13une revendication
10:14qu'elle impose ensuite,
10:14qu'elle présente
10:15comme un droit fondamental,
10:16il ne devrait plus être possible
10:18pour la population,
10:19si elle vote pour un parti
10:20qui voit les choses autrement,
10:21de changer la Constitution.
10:23Donc, la Constitution
10:24verrouille désormais,
10:25devrait verrouiller
10:26une forme de progressisme
10:27obligatoire
10:28dont elle ne pourra pas
10:30s'extraire.
10:30Donc, la Constitution
10:31est plus importante
10:32que la souveraineté populaire
10:33qu'il faut encore une fois
10:34mater, mutiler,
10:36faire régresser.
10:37Mais la question que je pose,
10:38c'est qui va décider
10:39ce que sont
10:39les régressions sociétales?
10:41Je considère
10:42que le multiculturalisme
10:43est une régression sociétale.
10:44Est-ce que j'ai le droit
10:45de rendre le multiculturalisme
10:46comme idéologie
10:47anticonstitutionnelle?
10:48Je considère
10:49que l'impôt abusif
10:50est une régression sociétale
10:52parce que ça tue l'énergie,
10:53ça tue le courage,
10:54ça tue la volonté de travail,
10:55ça tue la méritocratie.
10:56Est-ce que je peux rendre
10:57l'impôt progressif
10:59à partir d'un certain seuil
11:00anticonstitutionnel?
11:01En fait, ce qu'on voit,
11:02c'est lorsque Gabriel Attal
11:04nous dit qu'on doit rendre
11:05le progressisme obligatoire
11:06dans la Constitution,
11:07on doit faire en sorte
11:07que les conservateurs
11:08et ce qu'il appelle
11:09les réactionnaires,
11:09même lorsqu'ils gagnent
11:10les élections,
11:11ne puissent pas porter
11:12leur vision de la société
11:13parce qu'elle est fondamentalement
11:14contre le progrès
11:15dont il est le seul interprète,
11:17dont il est le seul...
11:18Est-ce qu'il nous dit?
11:20Dans les faits,
11:20ce que ça veut dire,
11:21c'est qu'on ne croit plus
11:21à la démocratie.
11:22L'extrême-centre
11:24ne croit plus à la démocratie.
11:25L'extrême-centre
11:26nomme État de droit
11:27un autoritarisme nouveau
11:28qui réclame non seulement
11:30le gouvernement des juges,
11:30mais peut-être
11:31une dictature des juges.
11:33Dictature des juges.
11:34Peut-être.
11:35Peut-être.
11:36Arthur de Batrigan,
11:37ce gouvernement des juges,
11:39est-ce un mythe
11:40ou une réalité?
11:42Un ancien journaliste
11:43devenu responsable politique
11:45en 1996,
11:46on parlait déjà.
11:47C'était il y a
11:48un peu plus de 28 ans.
11:50Éric Zemmour.
11:50Le grand Michel Audiard
11:53faisait dire
11:53au nom moins grand
11:54Philippe Noiré
11:54dans l'excellent film
11:55Piloupha,
11:56ce qu'on a un peu oublié.
11:57La justice,
11:58c'est comme la Sainte Vierge.
11:59Si on ne la voit pas
11:59de temps en temps,
12:00le doute s'installe.
12:01Alors les juges,
12:02on ne les voit pas beaucoup,
12:03mais la justice,
12:04disons que la voir,
12:05ça signifie
12:06qu'elle doit paraître
12:07comme bien rendue.
12:08Et je rappelle
12:08qu'elle doit être rendue
12:09au nom du peuple français.
12:11C'est-à-dire que le minimum
12:12serait quand même
12:13d'avoir des explications,
12:14ce qu'on n'a jamais,
12:15dans aucun cas,
12:16et pourquoi pas même aussi
12:17que des magistrats
12:20dans les études d'opinion
12:21que deux tiers des Français
12:22ne font pas confiance
12:23à la justice.
12:25C'est-à-dire que le doute
12:25s'est installé.
12:26Et certains se demandent même
12:28au nom de qui
12:28elle est rendue aujourd'hui.
12:30Et or,
12:30quand une société
12:31ne croit plus
12:32dans une institution judiciaire,
12:34généralement,
12:34ça se termine très mal.
12:36Alors,
12:36sur le cas Sarkozy,
12:37je ne vais pas m'avancer
12:39ou me prononcer
12:40sur le fond de l'affaire
12:40parce que j'ai commencé
12:41à lire les 380 pages
12:43du jugement,
12:44n'étant pas juriste
12:45et je n'ai pas terminé.
12:46Mais je vais plutôt
12:47me concentrer
12:48sur ce qu'il y a
12:50qui est intéressant
12:51ce sont les réactions
12:51du personnel politique.
12:54Alors,
12:54la gauche applaudit
12:56avec un plaisir
12:57un peu sadique
12:58parce qu'elle est persuadée
12:59qu'on a tué,
13:01en tout cas socialement,
13:02un type de droite,
13:03un facho.
13:04Chez eux,
13:05cracher sur un homme à terre
13:06s'est autorisé.
13:07Du côté de la droite
13:08dite du gouvernement,
13:10elle s'oblige
13:10à s'indigner,
13:11à sortir du bois
13:12parce qu'elle n'a pas
13:12complètement rompu
13:13avec le sarkozisme.
13:14Et du côté des autres,
13:16ils ont compris
13:16que le politique
13:17n'est plus intouchable
13:18et même qu'il est
13:18une cible de choix
13:19pour certains magistrats
13:20qui inventent un peu
13:21le mythe du grand inquisiteur.
13:23Surtout,
13:23c'est le politique
13:24qui jugeait un peu trop
13:25à la droite du centre.
13:27Mais quant aux Français,
13:27là,
13:28c'est aussi intéressant.
13:28Il y a eu différentes études
13:29parce que le procès Sarkozy
13:31ne date pas d'hier.
13:32Donc,
13:32il y a eu différentes études
13:33d'opinions sur ce que pensaient
13:34les Français.
13:35Et si on les regarde,
13:36les Français ne croient pas
13:37que Nicolas Sarkozy
13:39soit un bouc émissaire
13:40comme il ne croyait pas
13:41que François Fillon l'était
13:42et comme il ne croit pas
13:43que Marine Le Pen
13:44n'a pas fauté.
13:45En revanche,
13:46il s'interroge
13:47et on peut s'interroger
13:48sur les moyens déployés
13:50pour Nicolas Sarkozy.
13:51Je rappelle,
13:51il y a plus de 200 policiers
13:52spécialisés,
13:53une douzaine de magistrats,
13:55des moyens techniques énormes.
13:56On peut s'interroger
13:57sur la rapidité surprenante
13:59avec laquelle le PNF
14:01est saisi de l'affaire Fillon
14:03et du sens de timing étonnant.
14:05Et on peut aussi s'interroger
14:06sur l'exécution provisoire,
14:08sur l'inigibilité de Marine Le Pen
14:09avant une élection.
14:11Alors,
14:11la question,
14:12c'est est-ce que les trois
14:12sont des justiciables
14:13comme les autres ?
14:14On en doute,
14:17étant donné le traitement de faveur.
14:18Ça ne veut pas dire
14:18qu'ils sont des martyrs
14:19pour autant,
14:20mais ça veut dire peut-être
14:21que les Français
14:22aimeraient voir
14:23la même armada judiciaire
14:24lancer à l'encontre
14:26des tueurs
14:27ou des violeurs
14:27de leurs filles
14:28ou de leurs sœurs
14:29et que les bourreaux
14:30soient jugés
14:30avec une rapidité,
14:31ce qui n'est pas le cas
14:32dans les tribunaux,
14:33avec une sévérité,
14:34ce qui n'est pas souvent
14:35le cas non plus,
14:36et quiconque a eu affaire
14:37à la justice,
14:38chacun malheureusement
14:39a forcément un moment
14:40ou un autre
14:40à faire la justice,
14:41mais on sait que
14:41ce n'est pas comme ça
14:42que ça se passe.
14:43Donc,
14:43quant à penser
14:44s'il s'agit d'un règlement
14:45de compte
14:45entre gens
14:46d'un même système
14:47ou,
14:49d'ailleurs se moquent
14:49un peu les Français,
14:50ou le chant du signe
14:51d'une caste
14:52qui veut asseoir son règne
14:53face à une poussée
14:54de la plèbe
14:54ou encore une affaire
14:56dont on soupçonne
14:56l'existence,
14:57je vous laisse juge.
14:58En revanche,
14:59si je reviens
14:59sur le lien
15:00avec l'affaire
15:02Gabriel Attal,
15:03qui n'est pas sans lien
15:03avec tout ce qu'on a dit avant,
15:05il ne faut quand même
15:06vraiment pas avoir confiance
15:07dans ces idées
15:07quand on veut les graver
15:08dans une constitution.
15:09Autre sujet à présent,
15:11c'est une décision
15:12de la Cour de justice
15:12de l'Union européenne
15:13qui en étonnera plusieurs,
15:17ou peut-être pas.
15:18Un État membre
15:19ne peut invoquer
15:20un influx imprévisible
15:22de demandeurs
15:22de protection internationale
15:23pour se soustraire
15:24à son obligation
15:25de couvrir
15:25les besoins fondamentaux
15:27des demandeurs d'asile.
15:28La violation
15:29de cette obligation
15:29peut engager
15:30la responsabilité
15:32de l'État membre
15:33concerné.
15:35Qu'est-à-coup,
15:35Mathieu Bocoté ?
15:36Alors, j'ai vu ça.
15:37On l'a appris
15:38grâce à l'excellent
15:39Pierre Sautarelle
15:40avec le CETF de Souches
15:41où vous disiez
15:42très récemment
15:43que tout le monde
15:43le consulte.
15:44Personne n'ose le citer.
15:46Tout le monde
15:46le consulte
15:47et personne n'ose le citer.
15:47Tout le monde est sur Twitter.
15:49J'ai rarement vu
15:50un site aussi pillé.
15:51C'est clair.
15:53Je suis fasciné
15:55par cette espèce
15:56de sans-gêne
15:57où tout le monde
15:57se rue sur le site
15:58mais personne ne veut
15:59l'avouer.
15:59Une fois que c'est dit,
16:00on nous parle
16:01d'une histoire irlandaise
16:02mais on sait
16:03le monde dans lequel
16:03on vit une histoire
16:04irlandaise
16:04est aussi une histoire
16:05française demain
16:06ou peut-être même
16:06aujourd'hui.
16:07En Irlande,
16:08deux demandeurs d'asile
16:09ont été contraints
16:10de vivre pendant
16:11plusieurs semaines
16:12dans des conditions
16:13précaires.
16:13C'est le moins
16:13qu'on puisse dire.
16:15Et l'État irlandais
16:17a refusé de leur fournir
16:17des conditions
16:18d'accueil minimales.
16:19C'est-à-dire
16:19globalement
16:20les accueillir,
16:21les installer,
16:22les loger.
16:23Eh bien,
16:23la question a été
16:24traitée jusqu'à
16:26la Cour de justice
16:26de l'Union européenne
16:27et le résultat
16:29est assez fascinant.
16:30On accuse
16:31l'Irlande
16:32dans les circonstances
16:33de ne pas avoir
16:34honoré ses responsabilités
16:36fondamentales
16:36qui consistent,
16:37je le précise,
16:39à accueillir
16:40en fonction
16:40des besoins fondamentaux
16:41les demandeurs d'asile
16:42nonobstant
16:44la capacité
16:44d'accueil
16:45de la société irlandaise.
16:47Donc,
16:47qu'on comprenne bien
16:48ce qui se joue ici.
16:50L'obligation d'accueil
16:51selon la Cour de justice
16:52de l'Union européenne
16:53est devenue
16:54inconditionnelle.
16:56L'obligation d'accueil
16:57pour la Cour de justice
16:58de l'Union européenne
16:59ne tient pas compte
17:00de la capacité particulière
17:01d'une société,
17:02ne tient pas compte
17:03du fait peut-elle
17:03ou non loger des gens,
17:05ne tient pas compte
17:05du fait que cet État
17:06peut être quelquefois
17:07surendetté,
17:08que cet État
17:08peut connaître
17:09de vive tension
17:09à force de subir
17:10des vagues migratoires.
17:12Non,
17:12le gouvernement des juges
17:13tient,
17:14on le rencontre à nouveau
17:15au niveau européen,
17:16au niveau supranational,
17:17comme s'il avait
17:18de ce point de vue
17:18une forme de légitimité
17:19supérieure,
17:20dit « nous vous imposons
17:22désormais
17:23cette obligation
17:24en toutes circonstances ».
17:25Alors on se dira
17:26« oui, mais c'est un truc
17:26d'Irlandais,
17:27ça ne nous concerne pas
17:28vraiment ».
17:29Sauf que ça concerne
17:30en même temps
17:30les Pays-Bas.
17:32Aux Pays-Bas,
17:32qu'est-ce qu'on a vu
17:33tout récemment ?
17:33Le gouvernement avait
17:34présenté un projet de loi,
17:35je cite,
17:36« pour supprimer
17:37la priorité aux réfugiés
17:38dans les logements sociaux ».
17:40Donc il y avait
17:40priorité aux réfugiés
17:42dans les logements sociaux.
17:44Le Conseil d'État,
17:45donc les Cours suprêmes
17:46partout présentes,
17:47a dit non,
17:48on critique ce projet
17:49de loi-là
17:50parce que,
17:51là je cite ça
17:52encore une fois,
17:53cette proposition
17:54conduirait à une inégalité
17:56de traitement,
17:57ce qui est contraire
17:58à la Constitution.
17:59Donc ne pas accorder
18:01une préférence étrangère
18:03dans l'allocation
18:04des logements sociaux,
18:06ça briserait l'égalité
18:07de traitement prévue
18:08par la Constitution.
18:10Donc là vous comprenez
18:11assez clairement
18:11dans les circonstances
18:12que c'est une obligation,
18:14c'est une institutionnalisation
18:15de la préférence étrangère
18:17dans l'allocation
18:17des logements sociaux
18:18dans une époque
18:19où la question du logement
18:20est probablement le point
18:21qui force tout le monde
18:23à se poser la question
18:23de l'immigration.
18:24Vous savez,
18:24au Canada,
18:25le Canada qui est
18:25le pays de l'immigration
18:27sacralisée,
18:28même au Canada,
18:29à partir d'il y a
18:303-4 ans,
18:32on questionne
18:32l'immigration massive.
18:33Pourquoi ?
18:34Parce qu'on a constaté,
18:35par la crise du logement,
18:36que tout le monde
18:37en payait le prix.
18:38Donc même les plus fervents
18:39immigrationnistes,
18:40les plus fous,
18:41ça le dit,
18:41il y en a,
18:42on dit,
18:42on va faire venir des migrants
18:43pour qu'ils construisent
18:44les logements
18:44dont nous avons besoin.
18:45Bon,
18:45ça y est toujours
18:46des fous partout,
18:47mais cela dit,
18:48la question du logement
18:48se pose partout.
18:49Et en Allemagne,
18:50nous ne nous trompons pas.
18:51En Allemagne,
18:52on a vu depuis 2023
18:53des cas d'expulsion
18:54des locataires.
18:55On les a chassés
18:56pour installer
18:57des réfugiés.
18:59Et au Royaume-Uni,
19:00la confiscation des hôtels
19:01à grande échelle
19:02et les financements
19:02à grande échelle
19:03pour loger les migrants.
19:04Donc qu'est-ce qu'on voit
19:05à travers la question
19:05du logement aujourd'hui,
19:06qui peut sembler
19:07une question banale,
19:08mais à travers cela,
19:10c'est l'expulsion
19:11d'un peuple
19:11de son propre pays
19:12pour faire place
19:13à ceux qui s'y installent
19:14sans en avoir le droit.
19:15À vous entendre,
19:16il y aurait en Europe
19:17une sorte de préférence étrangère.
19:19Mathieu Bocoté,
19:19c'est ça que vous dites.
19:20Non seulement je le dis,
19:21mais je crois
19:21que beaucoup de Français
19:22le disent.
19:24Au sondage juge d'aider,
19:2577 % des Français
19:27veulent réserver
19:28les logements sociaux
19:30aux nationaux.
19:3277 %.
19:33Alors là,
19:34ça nous ramène
19:34à ce principe
19:35qui est celui
19:37de la préférence nationale.
19:38Alors,
19:38préférence nationale,
19:39c'est un concept
19:40qui,
19:41pour la petite histoire,
19:42est forgé
19:43par Jean-Yves Le Galou
19:44au temps du Club
19:45de l'horloge
19:45des années 80.
19:47C'est un concept
19:47qui va être repris
19:48par le Front national,
19:49ensuite par le RN,
19:51qui va le,
19:51moi-même,
19:52changer le sens
19:52en disant
19:52la priorité nationale.
19:54Et ce qui est fascinant
19:55autour de ce concept,
19:56c'est l'espèce
19:56de sentiment d'horreur
19:58qui l'inspire.
19:59Mais moi,
19:59je rappelle souvent
20:00la chose suivante.
20:02Sur un territoire,
20:03ce n'est pas l'ensemble
20:04de la population
20:04qui vote.
20:05Ce sont les citoyens.
20:07Donc,
20:07ne serait-ce que
20:07dans la reconnaissance
20:09du droit de vote,
20:10il y a une préférence nationale.
20:11Si vous êtes
20:12un national français,
20:13vous votez en France.
20:14Si vous n'avez pas
20:14de la nationalité française,
20:15vous ne votez pas
20:16aux élections nationales françaises.
20:17Même la gauche
20:18est d'accord avec ça.
20:19Donc,
20:19même la gauche reconnaît
20:20qu'il est normal
20:21que les citoyens
20:22disposent de droits
20:23dont les autres
20:23ne disposent pas.
20:25Sans quoi la citoyenneté
20:25ne veut rien dire.
20:26Sans quoi la citoyenneté
20:27est une pure illusion,
20:28une pure folie.
20:29Bon,
20:30la question est donc
20:30où place-t-on le curseur?
20:32Ce qu'on constate aujourd'hui
20:33dans des sociétés submergées
20:34comme jamais,
20:36comme jamais,
20:37eh bien,
20:37l'allocation des ressources
20:38est devenue
20:38la question la plus centrale.
20:40Puis ça dépasse
20:40la question,
20:40soit dit en passant,
20:41du logement.
20:42Quand on pense aujourd'hui
20:43à la politique de la ville,
20:44est-ce qu'on décide
20:44de mettre des milliards
20:45et des milliards
20:46dans la politique de la ville?
20:47Ou est-ce qu'on décide
20:48de baisser les impôts
20:49des Français?
20:50Ou est-ce qu'on décide
20:50de prendre cet argent-là
20:51pour l'offrir à la ruralité
20:52qui souffre elle aussi?
20:54Comprenez que c'est
20:54la même logique
20:55qui se joue ici.
20:57Et par ailleurs,
20:57on rencontre encore une fois
20:58la question du gouvernement
21:00des juges.
21:01La Grande-Bretagne
21:01voulait envoyer
21:03les migrants
21:04non autorisés
21:05au Rwanda.
21:06Les tribunaux ont dit
21:07vous ne pouvez pas.
21:08En Italie,
21:08Mélonie voulait envoyer
21:10les migrants non autorisés,
21:11en fait,
21:12les clandestins,
21:13les migrants
21:14qui étaient sur le mode
21:15nous entrons
21:15sans en avoir le droit.
21:16Eh bien,
21:17en Albanie,
21:18les juges lui ont dit
21:18qu'elle n'avait pas le droit.
21:19En France,
21:20le Conseil constitutionnel
21:21a retoqué la loi
21:22visant à prolonger
21:22la détention
21:23des étrangers dangereux.
21:24Eh bien,
21:25le Conseil constitutionnel a dit
21:26vous n'avez pas le droit
21:26pour la politique.
21:27c'est un système
21:28de ce point de vue
21:29qui nous pousse au suicide
21:29ou on pourrait dire
21:30qui programme notre mort.
21:32Alors que le nombre
21:32de détentions ancras
21:33en France
21:34est en dessous
21:35de la moyenne européenne.
21:36Oui, bien sûr, bien sûr.
21:37Mais on est gouverné
21:38par des sages.
21:39Très grands sages.
21:40Et j'ajoute
21:41qu'il n'est pas permis
21:42de critiquer
21:42parce que si vous le critiquez,
21:43vous critiquez l'État de droit.
21:44C'est exceptionnel.
21:45Juste 15 secondes là-dessus,
21:46c'est fascinant.
21:47Cette idée
21:48que quand il y a une décision
21:48de justice,
21:49on ne peut pas la critiquer
21:49si on nomme le juge.
21:51En fait,
21:51c'est vu comme une atteinte
21:52à l'État de droit.
21:52C'est un pouvoir
21:53qui réclame l'abolition
21:54de la possibilité même
21:55des contre-pouvoirs.
21:56Je connais le Mathieu Boccoté
21:58par cœur.
21:58Il suffit de mettre
21:59une pièce dans la machine
22:00et tout est lancé.
22:01Je connais aussi
22:01un peu le Arthur de Vatrigan.
22:02Et rajoutez en anglais,
22:03vous allez voir la même chose.
22:05Arthur de Vatrigan.
22:06Alors,
22:07sur cette question migratoire,
22:08est-ce que le peuple
22:09a le droit de choisir
22:10ou est-ce qu'il faut attendre
22:11le blanc-seing
22:12des courses européennes
22:14ou de Bruxelles ?
22:16À l'exception
22:17de quelques mondialistes
22:18passionnés d'aéroports,
22:19une grande majorité
22:20de Français,
22:20pas que de Français,
22:21d'Européens,
22:22a bien compris
22:23que l'Europe,
22:24l'Union européenne,
22:24ce n'était plus une union,
22:25ce n'était pas une fédération,
22:26ce n'était pas un empire,
22:27c'était le royaume des lobbies.
22:30Forcément,
22:30dans un lobby,
22:31tout ce qui est
22:31une idée de nation,
22:33c'est un ennemi
22:33qu'il faut sulfater
22:34parce qu'un lobby,
22:35c'est une idéologie.
22:36Ça peut être un business,
22:37ça peut être une entreprise.
22:38Donc, forcément,
22:40le meilleur antivirus à ça,
22:41c'est une nation
22:41parce que la nation,
22:42c'est un corps social,
22:43c'est un bien commun.
22:43Donc, dès qu'il y a
22:44une agérence étrangère
22:45ou une agérence individuelle
22:47qui rentre,
22:47le meilleur rempart,
22:48c'est la nation.
22:49Donc, si vous voulez
22:50que le virus rentre,
22:51vous éliminez la nation.
22:53Et donc, en effet,
22:54quoi de mieux
22:54qu'une préférence étrangère
22:57pour dépecer la nation ?
22:58Je précise que je ne fais
22:59aucun lien entre un virus
23:00et une préférence étrangère.
23:01Je parlais juste d'un système.
23:03Et que cette découpe,
23:04elle a lieu à Bruxelles,
23:05la capitale du royaume.
23:06Et je précise que
23:07si la souveraineté se vend,
23:10la France et les autres pays
23:11se vend la découpe à Bruxelles,
23:12c'est avec l'accord
23:13de nos gouvernants.
23:14Donc, gouvernement successif
23:15de droite comme de gauche.
23:17Que si la France est...
23:18Alors, la France,
23:19c'est peut-être le dernier pays
23:20encore à se ployer
23:20devant la Sainte-Europe.
23:21Les autres ont compris que non.
23:22C'est parce que
23:23les gouvernements ont dit oui.
23:24Et le meilleur exemple,
23:25c'est...
23:26On parlait du droit.
23:26C'est la primauté
23:27du droit européen
23:28sur le droit français.
23:29Je rappelle que ça n'a jamais été
23:31décidé souverainement
23:32par les Français,
23:33que c'est un coup d'État
23:34des juges.
23:35Et que la seule fois
23:35où on a demandé
23:36les Français leur avis,
23:36c'était en 2005
23:37qu'ils ont dit non.
23:38Et que c'est revenu
23:39en louser dans une constitution
23:40en 2007.
23:41Donc, tout le monde
23:43l'a compris en Europe.
23:44Je pense que les sages
23:46qui n'ont rien de sages
23:47et qui pensent
23:48qu'à eux-mêmes
23:49et leur idéologie
23:50se durcissent
23:51parce qu'ils voient
23:51ce qu'ils appellent
23:52la lèpre populiste grimper
23:53et qu'il ne reste plus
23:54que le droit
23:55pour assurer
23:56et assumer leur statut
23:57de prince de la raison.
24:00Voilà ce qu'on pouvait dire
24:01dans cette première partie.
24:02On revient dans un instant.
24:03Vous allez recevoir
24:03Éric Branca,
24:05journaliste historien,
24:06auteur de non pas
24:08la République des juges
24:09mais la République
24:10des imposteurs.
24:11Et on va parler
24:12des imposteurs
24:13de l'après-guerre.
24:15Il y en a encore
24:15quelques-uns peut-être.
24:16Des imposteurs ?
24:17Je crois.
24:18Partout,
24:18sauf dans notre métier.
24:19Évidemment.
24:20A tout de suite.
24:24Il est 19h30 sur CNews
24:26et on poursuit
24:27face à Mathieu Bocoté,
24:28toujours avec Mathieu bien sûr,
24:30avec Arthur de Vatrigon
24:31toujours,
24:32et Éric Branca
24:32nous a rejoint.
24:33Vous êtes journaliste historien
24:34et auteur de
24:35La République des imposteurs.
24:38Bonsoir,
24:38M. Branca.
24:39Mathieu Bocoté,
24:40pourquoi avoir invité
24:41M. Branca
24:42ce samedi soir ?
24:43D'abord et avant tout
24:44parce que j'ai lu
24:45ce livre passionnant
24:46l'an passé
24:46et j'en m'en étais
24:47beaucoup voulu
24:48de ne pas avoir
24:48eu l'occasion
24:49de le recevoir
24:49pour parler de ce livre
24:51en particulier,
24:51La République des imposteurs,
24:53chronique indiscrète
24:54de la France d'après-guerre,
24:5544-54,
24:56passionnant.
24:56Et par ailleurs,
24:57puisqu'en ce moment
24:58on a l'impression
24:58de vivre dans une crise
24:59de régime
24:59et que les comparaisons
25:00historiques entre la quatrième
25:01et la cinquième
25:02peuvent justement
25:03nous éclairer,
25:04c'est l'occasion
25:05de le recevoir.
25:05Éric Branca,
25:06bonsoir.
25:07Bonsoir.
25:07Alors,
25:08quand on pense
25:08à la quatrième république,
25:09normalement,
25:10on pense surtout
25:10à sa chute.
25:11On voit les conditions
25:12de son effondrement,
25:14mais peut-être
25:14peut-elle nous éclairer
25:15autrement justement
25:16qu'à travers sa chute
25:17sur les temps présents.
25:19Mais d'abord et avant tout,
25:20la quatrième république.
25:21Si vous deviez décrire
25:22l'histoire de cette république,
25:23comment la présenteriez-vous ?
25:24Par un énorme malentendu.
25:26Un énorme malentendu
25:27puisque la quatrième république,
25:29elle est créée
25:30pour en finir
25:31avec les défauts
25:32de la troisième
25:33et pour en finir
25:34avec la catastrophe
25:36à laquelle avait conduite
25:37la troisième,
25:38l'impuissance publique,
25:39la corruption,
25:40etc.
25:41Et elle aboutit
25:42à une troisième empire.
25:44Empire
25:44et elle entre en crise
25:46à peine
25:46est-elle portée
25:47sur les fonds baptismaux
25:48en 1947.
25:50Je rappelle que
25:50De Gaulle
25:51quitte le pouvoir
25:51de gouvernement provisoire
25:53en janvier 1946,
25:54chassée par les partis
25:55d'avant-guerre
25:56qu'il avait rétabli
25:57dans leurs droits
25:57et qui,
25:58comme les émigrés de 1815,
25:59n'avaient rien appris,
26:00n'aient rien oublié.
26:02Et deux ans plus tard,
26:03donc,
26:04un an et demi plus tard,
26:06la quatrième arrive
26:08et reconduit
26:11les défauts
26:11de la troisième
26:12et vraiment
26:13en pire
26:15parce que
26:16là aussi,
26:17on ne se souvient
26:19que de la chute
26:19de la troisième
26:20qui aboutit à Vichy,
26:21etc.
26:21Mais on oublie
26:22qu'il y a une troisième
26:23république,
26:24avant 14 notamment,
26:25qui avait fait
26:26de la France
26:26une immense puissance
26:27économique,
26:28qui a gagné la guerre,
26:29la première guerre mondiale,
26:31voilà,
26:32qui a instruit
26:33les Français.
26:34Donc,
26:34il y avait
26:35des qualités
26:36éminentes
26:36avant de sombrer
26:37dans la décadence.
26:38Alors que
26:39la quatrième
26:40n'a eu,
26:41je ne lui vois,
26:41aucune qualité.
26:43Aucune.
26:44normalement,
26:45quand on pense
26:45à la quatrième
26:46avec un titre,
26:47le titre
26:47aurait pu
26:47être la république
26:48des impuissants.
26:49Oui.
26:49Vous nous dites
26:50des imposteurs.
26:51Pourquoi les imposteurs ?
26:52Alors,
26:52les imposteurs,
26:53parce qu'on a voulu
26:54d'abord faire croire
26:55aux Français
26:56qu'on allait rétablir
26:57une France prospère
26:59et digne
27:00et ça a été l'inverse.
27:02Ensuite,
27:02parce que
27:02j'ai découvert
27:04l'occasion
27:05a fait le larron
27:05en compulsant
27:07des archives inédites
27:08qui étaient celles
27:08de Jacques Faucard,
27:10pas celles
27:11du temps
27:12où il était
27:12le conseiller général
27:13de Gaulle,
27:13mais celles
27:14où il était
27:14le conseiller
27:15de Gaulle
27:16sous la quatrième
27:17justement
27:17au sein du RPF,
27:19le rassemblement
27:20du peuple français
27:20qu'avait créé
27:21De Gaulle
27:21pour lutter
27:22contre la quatrième.
27:23Et ces dossiers
27:23étaient absolument stupéfiants.
27:25Je savais qu'il y avait
27:25beaucoup d'imposteurs,
27:27d'escrocs,
27:28d'affaires politiques
27:29qu'on connaît
27:29ou qu'on a oubliés,
27:31mais je ne pensais pas
27:31que c'était
27:32à ce point-là.
27:33J'ai découvert
27:33par exemple
27:34qu'un parlementaire
27:35qui s'appelait
27:36Jacques Ducreux,
27:38qui s'appelait
27:38en fait
27:38Tacné,
27:40était un ancien
27:41collaborateur,
27:42mais alors un collaborateur
27:43de très haut niveau
27:44des Allemands
27:45qui dirigeait
27:45une feuille antisémite
27:46épouvantable
27:47au sein d'une agence
27:50qui s'appelait
27:50Interfrance.
27:51Le type avait été
27:52recherché,
27:53il s'était échappé,
27:54il était condamné
27:56par Contumas,
27:58il avait pris,
27:58il s'était,
27:59il avait disparu
28:00pendant deux ans,
28:01il avait pris
28:0230 kilos,
28:03on ne le reconnaissait pas,
28:04il avait pris
28:04une fausse identité
28:05et il s'était fait
28:06élire député
28:07radical socialiste
28:09d'une circonscription
28:11de l'Est de la France
28:12en faisant
28:15de grandes proclamations
28:16pour lutter
28:16contre la collaboration
28:17et contre les suppos
28:19de Vichy
28:19qui disaient
28:20qu'ils reviennent
28:21en force.
28:22Et en fait,
28:23c'est à l'occasion
28:23d'un accident de voiture
28:24qu'on découvre
28:25que ce personnage
28:26avait trois cartes
28:28d'identité,
28:29des mallettes
28:29de dollars
28:30et en fait,
28:31était celui
28:33qu'on recherchait
28:34et qu'on ne retrouvait pas.
28:35Mais les traîtres d'hier
28:36parvenaient finalement
28:37à s'installer
28:38au premier rang
28:38de la société
28:39en se disant
28:40anti-traîtres d'excellence.
28:41Exactement.
28:42Et c'est vraiment,
28:44moi je fais
28:45une comparaison
28:46avec le directoire,
28:47la période du directoire
28:48entre la fin
28:48de la Révolution française
28:49et la grande remise
28:50en ordre
28:51napoléonienne
28:52parce qu'il y avait
28:54deux causes matérielles
28:56qui sont exactement
28:56les mêmes.
28:57Beaucoup d'archives publiques
28:58d'États civils
29:00à la fin de la Révolution
29:01avaient été détruites
29:02et à la fin
29:04de la Seconde Guerre mondiale
29:05beaucoup d'archives
29:06d'États civils aussi
29:07avaient été détruites
29:07par les bombardements alliés
29:09et donc beaucoup de choses
29:10se sont fait passer
29:11pour d'autres,
29:12y compris,
29:12je l'ai dit,
29:13un parlementaire.
29:15Arthur Lovatrigan,
29:16est-ce que c'est
29:17spécifique à cette époque-là ?
29:19Alors là,
29:19on est sur des cas
29:21très particuliers
29:21parce que collaboration,
29:22chiffre perdu,
29:23mais j'ai quand même
29:23le sentiment
29:24que des traites d'hier
29:25qui deviennent
29:26aux premières loges
29:27pour dénoncer
29:28leurs amis d'hier,
29:30par exemple,
29:30si on prend aujourd'hui
29:31le nombre de personnes
29:32que j'entends
29:32critiquer sévèrement
29:34l'immigration
29:34alors qu'ils étaient
29:35les premiers à unir
29:36ceux qui critiquaient
29:38l'immigration
29:38il y a 40 ans,
29:39ça m'amuse.
29:40Est-ce que ce n'est pas
29:40finalement le cas
29:41dans toutes les époques ?
29:42C'est une espèce de,
29:43je ne sais pas,
29:44ce talent de ballerine
29:46de pouvoir toujours
29:46se replacer au bon moment.
29:47Oui,
29:48mais là,
29:48ça a été fait quand même
29:49dans un laps de temps
29:51très court,
29:52très très court
29:52et c'est d'ailleurs
29:54pour ça
29:55que la quatrième
29:56a été immédiatement
29:58dévalorisée
29:59aux yeux des Français,
30:01elle est entrée en crise
30:01immédiatement,
30:03à peine portée
30:04sur les fonds baptismaux.
30:05Donc les Français
30:06savaient finalement
30:07que les élites
30:07qu'ils avaient devant eux
30:08n'étaient des élites
30:09qui n'étaient pas à la hauteur,
30:10ils n'y ont jamais cru ?
30:11Ils n'y ont jamais cru.
30:12Jamais.
30:12De ce point de vue,
30:13alors je me rapproche
30:15lentement des temps présents,
30:16j'ai vaguement l'impression
30:17en regardant l'époque actuelle
30:19que les Français
30:19regardent leur classe politique,
30:21ils n'y croient pas non plus,
30:22ils n'y croient plus
30:22à tout le moins.
30:23Est-ce que de ce point de vue
30:25la quatrième est claire
30:26à la cinquième ?
30:26Oui,
30:27elle est claire
30:28à ceci près
30:29que la quatrième
30:30est rentrée en crise
30:31immédiatement
30:32alors que la cinquième
30:32a quand même
30:33une grande période
30:34de stabilité.
30:36Mais le point commun,
30:38le vrai point commun
30:39entre la crise de régime
30:40de la quatrième
30:41qui commence d'emblée
30:42tout de suite
30:42et la crise de régime
30:44de la cinquième
30:44qui à mon avis
30:46commence vaguement
30:47avec la cohabitation
30:48mais s'est accélérée
30:49ces dernières années
30:50avec l'instabilité
30:51gouvernementale
30:52contre laquelle
30:54on avait justement
30:54fait les institutions.
30:57Donc ça,
30:58c'est arrivé
30:59beaucoup plus tard
31:00mais c'est exactement
31:02la perte de confiance
31:03dans le politique,
31:05perte de confiance massive,
31:06vous parliez tout à l'heure
31:07de la perte de confiance
31:08dans la justice,
31:09elle existait aussi
31:10sous la quatrième république
31:11il y a eu des affaires
31:12absolument insensées.
31:15Là, on accuse
31:16un ancien président
31:17de la république
31:17d'association de malfaiteurs
31:19ce qui est quand même
31:20assez inédit
31:21mais on a accusé
31:23à l'époque
31:24un chef de la police
31:25d'avoir organisé
31:27le hold-up du siècle.
31:29Le hold-up du siècle.
31:30Alors lui n'était pas accusé
31:31par des journalistes
31:32ni par des délateurs,
31:34il était accusé
31:35par son propre adjoint
31:37qui était le patron
31:38de la PJ.
31:39C'est une affaire
31:40qui a vraiment
31:42beaucoup pégété
31:43la presse
31:44et l'opinion publique
31:45à l'époque
31:45qui était liée
31:48à ce qu'on a appelé
31:48le hold-up
31:52des bijoux de la Bégomme.
31:54Le chef de la police française
31:56qui s'appelait
31:57Pierre Berthaud
31:57de la Sûreté Nationale
31:59a été accusé
31:59d'avoir organisé
32:01le cambriolage,
32:04le hold-up
32:05des bijoux de la Bégomme.
32:06C'était absolument insensé.
32:07Alors je fais le lien,
32:08je me détache évidemment
32:09de l'événement
32:10qui nous occupe
32:11ces derniers jours
32:12Nicolas Sarkozy
32:12mais quand on parle
32:13des élites aujourd'hui,
32:15certains disent
32:16à tort ou à raison
32:17que nous sommes devant
32:18une élite qui finalement
32:19n'a plus du pouvoir
32:20que les privilèges.
32:21C'est-à-dire qu'ils sont installés
32:22dans les palais de la République,
32:24ils ont accès à une vie
32:25à laquelle ils n'auraient pas accès
32:26autrement s'ils n'étaient pas
32:27installés justement
32:28dans les mécanismes du pouvoir.
32:29Est-ce que de ce point de vue
32:30on n'est pas d'une époque
32:31à l'autre encore une fois
32:32devant une caste
32:33qui s'accroche au pouvoir
32:34absolument,
32:35qui ne sait rien faire d'autre
32:36que s'accrocher au pouvoir
32:37mais qui sait s'y accrocher
32:38absolument,
32:39quatrième et cinquième
32:39de ce point de vue
32:40en forme de notion.
32:42À l'époque c'était
32:43les politiques,
32:48le parti disait-il
32:49et la justice elle,
32:50elle était à l'inverse
32:51d'aujourd'hui
32:52totalement aux ordres.
32:53Totalement aux ordres.
32:55Aujourd'hui c'est l'inverse.
32:56C'est plutôt
32:57le gouvernement des juges.
32:59Voilà.
32:59Mais la perte de confiance
33:01et dans la justice
33:02et dans la politique
33:03elle est allée de pair.
33:05Elle est allée de pair.
33:06Arthur de Batrigan.
33:07Sur la justice,
33:09donc forcément
33:09il y a les jugements
33:10de ceux qui ont collaboré
33:12et de Maréchal Pétain
33:13sauf que vous vous rappelez
33:14un seul magistrat
33:16a refusé de prêter serment.
33:17Donc comment on fait
33:18quelques temps après
33:19pour juger
33:20les responsables ?
33:21C'est une affaire extraordinaire.
33:24En fait
33:24on cherchait un magistrat
33:26pour requérir
33:28contre Pétain
33:29qui n'avait pas prêté serment.
33:31On en a trouvé
33:31un très prestigieux
33:32qui était
33:33le procureur général Mornay.
33:34Or le procureur général Mornay
33:36n'avait pas prêté serment
33:38tout simplement
33:39parce qu'il était
33:39à la retraite
33:40au mois de juillet 1940
33:42depuis très peu de temps.
33:44Il a cependant
33:45repris du service
33:46et pendant la guerre
33:47pendant la guerre
33:48et sous les ordres
33:50du gouvernement de Vichy
33:51et il a passé
33:53quatre ans
33:53à dénaturaliser
33:54des juifs français.
33:56Dénaturaliser
33:56des juifs français
33:57à l'époque
33:57ça voulait dire
33:58tout simplement
33:59les envoyer à la mort
34:00parce que les juifs français
34:01qui restaient
34:02citoyens français
34:03en zone libre
34:04on n'y touchait pas
34:05ils étaient
34:05mis de côté
34:07persécutés
34:09enfin
34:10chassés de la fonction publique
34:11mais
34:12jusqu'en 1942
34:13on n'y l'a pas touché
34:13alors que ceux
34:14qui étaient dénaturalisés
34:15c'était immédiat
34:16ils partaient
34:17et donc ce personnage
34:19on a découvert ça
34:20après
34:20mais
34:21les résistances
34:23le gouvernement
34:24de reprovisoire
34:25était très content
34:26d'avoir trouvé
34:26quelqu'un
34:27qui n'avait pas prêté serment
34:28mais il n'avait pas prêté serment
34:29parce qu'il était
34:30et c'est lui
34:31qui a requis
34:31contre Pétain
34:32qui a requis
34:33contre Laval
34:35alors qu'il était
34:36il aurait dû être
34:37à leur place
34:37ou en tout cas
34:38avec eux
34:39alors
34:39sixième chapitre
34:41avec un thème
34:42dont on parle souvent
34:43en cette émission
34:44le mensonge
34:45au coeur de l'État
34:45alors
34:46le fait est que
34:47le propre du politique
34:48est de mentir un peu
34:49tout le monde le sait
34:50un politique
34:51qui dit strictement la vérité
34:52aurait une très mauvaise carrière
34:53ça fait partie du jeu
34:54en quelque sorte
34:55on appelle ça
34:56secret d'État
34:56quelquefois
34:57mais là
34:57vous nous parlez
34:58de quelque chose d'autre
34:59vous parlez pas
34:59de la part de mensonges
35:00machiavéliens
35:01inévitables en politique
35:02vous nous parlez d'un régime
35:03vous reprenez de ce point de vue
35:04l'analyse de Michel Debré
35:05fondé sur une forme
35:06de mensonge institutionnalisé
35:08absolument
35:08comment ?
35:09c'est très lié
35:10à la construction européenne
35:11vous parliez tout à l'heure
35:13du gouvernement des juges
35:14le gouvernement des juges
35:16qui s'exprime au niveau national
35:17mais qui s'exprime aussi
35:18au niveau européen
35:19avec la jurisprudence
35:21de la cour de justice européenne
35:22qui est maintenant
35:23supérieure au droit interne
35:24qui est supérieure même
35:25aux constitutions
35:26c'est à partir de ce moment là
35:28que tout ça est forgé
35:29avec la CECA
35:31communauté européenne
35:32du charbon et de l'acier
35:331950
35:33et puis avec la CED
35:34qui est devenue
35:36l'affaire Dreyfus
35:38de la 4ème République
35:39c'est pour ça d'ailleurs
35:40que mon livre s'arrête en 54
35:41parce que 54
35:42c'est le début de la fin
35:43et l'affaire de la CED
35:46c'est elle qui a vraiment
35:48consommé la défiance massive
35:51des citoyens vis-à-vis de leurs gouvernants
35:53pourquoi ?
35:54aujourd'hui on parle de lanceurs d'alerte
35:56on n'en parlait pas à l'époque
35:57mais il y a eu exactement ce phénomène
36:00au moment de la CED
36:01des diplomates
36:02des gens en poste
36:03dans les rouages gouvernementaux
36:05et dans la diplomatie française
36:07au sein du Quai d'Orsay
36:08ont alerté la presse
36:09sur une série de protocoles secrets
36:11qui faisaient que
36:12cette communauté européenne
36:14de la France
36:14cette CED
36:15n'était pas du tout
36:17une communauté européenne
36:18elle était sous les ordres
36:18des Etats-Unis
36:19et en cas d'invasion soviétique
36:21il n'était même pas prévu
36:23que l'Europe soit défendue
36:24et j'ajoute que
36:26les Allemands
36:27qui vous occupaient
36:28encore 10 ans plus tôt
36:29avaient un contingent
36:30supérieur aux Français
36:31et donc tout ça a été
36:33mis sur le tapis
36:34et la CED
36:35a été repoussée
36:37in extremis
36:38lors d'un vote
36:39en août 1954
36:42qui a réuni
36:43ce qu'on appellerait
36:44aujourd'hui
36:44l'extrême droite
36:45jusqu'au parti communiste
36:47contre les
36:48contre les partis au pouvoir
36:52qui étaient
36:53le parti socialiste
36:54et
36:54et les radicaux
36:58et le MRP
36:59mouvement républicain
37:00populaire
37:01les démocrates chrétiens
37:02de l'époque
37:02qui gouvernaient ensemble
37:03contre
37:04les deux tiers
37:05de l'opinion
37:06c'est très étrange
37:07on pourrait presque
37:08penser au temps présent
37:08mais oui
37:09parce que tout ça
37:10a été fondé
37:11sur un mode de scrutin
37:13qui était
37:14proportionnel intégral
37:15et sur un système
37:16qui là aussi
37:17avait excité
37:18la défiance
37:18des citoyens
37:19qui étaient
37:20les apparentements
37:21c'est le front républicain
37:22de l'époque
37:22les apparentements
37:23c'est le front républicain
37:24exactement
37:24c'est à dire qu'en fait
37:25deux tiers de l'opinion
37:26s'arrogent le droit
37:27d'éloigner du pouvoir
37:31les deux
37:31un tiers
37:32c'est le droit d'éloigner
37:33les deux tiers restants
37:34les deux tiers
37:34voilà
37:35Arthur Le Batrigan
37:36pourquoi rien ne change
37:37alors vous parlez de la CED
37:39mais aussi de plan Marshall
37:40alors le plan Marshall
37:41vous expliquez
37:42c'est une énorme escroquerie
37:43c'est une énorme imposture
37:44alors racontez-nous
37:46c'est une imposture
37:46en ce sens que
37:47ça a effectivement aidé
37:49la France à se reconstruire
37:51mais enfin
37:51la France n'a pas été
37:52la seule à se reconstruire
37:53l'Allemagne s'est reconstruite
37:54elle était encore
37:55beaucoup plus par terre
37:56que la France
37:57l'Italie aussi
37:58etc
37:58la Grande-Bretagne
37:59bref
38:00et c'était surtout
38:02un moyen
38:02de mettre
38:04l'économie française
38:05dans une situation
38:06je dirais
38:07ancillaire
38:08est-ce que vous savez
38:10par exemple
38:10que le budget
38:11de la France
38:12avant d'être
38:13présenté au Parlement
38:15pour qu'il le vote
38:16était soumis
38:17à des conseillers
38:19américains
38:20que des entreprises
38:21françaises
38:22qui exportaient
38:23se voyaient flanquer
38:24dans leur board
38:25de conseillers
38:27mandatés
38:28par le plan Marshall
38:29pour vérifier
38:31s'ils n'exportaient
38:32pas des choses
38:33qui pouvaient concurrencer
38:34les produits américains
38:36etc
38:36etc
38:36c'est
38:37le remembrement
38:39par exemple
38:39qui a été décidé
38:42par les techniciens
38:43du plan Marshall
38:43pour pouvoir
38:45pour que les français
38:46et les européens
38:47en règle générale
38:48puissent acheter
38:48du matériel américain
38:50du matériel de culture
38:52des tracteurs
38:52etc
38:53américains
38:53parce que
38:54les champs français
38:55étaient trop petits
38:55il y avait des haies
38:56alors on a détrui
38:57à ce moment-là
38:58sur ordre
38:58des technocrates
39:00du plan Marshall
39:00et donc voilà
39:02c'était un
39:02un des
39:04premiers actes
39:06de De Gaulle
39:06quand il revient au pouvoir
39:07c'est d'arrêter tout ça
39:08alors je reviens
39:09sur le thème du mensonge
39:10parce que
39:11à ce jeu
39:11entre de la quatrième
39:12à la cinquième
39:13des temps d'hier
39:14au temps d'aujourd'hui
39:14on a parlé du mensonge
39:16de la quatrième république
39:17si on parlait aujourd'hui
39:18y en a-t-il un
39:18y en a-t-il deux
39:19y en a-t-il trois
39:19si on parlait d'un mensonge
39:21qui serait aujourd'hui
39:21caractéristique des temps présents
39:23et qui caractériserait
39:24ce que certains voient
39:25comme la cinquième république
39:26agonisante
39:27est-ce que vous repérez
39:28quelque chose
39:28comme un mensonge
39:29des temps présents ?
39:30je crois que vous l'avez
39:32dit tout à l'heure
39:33c'est l'idéologie
39:35des droits de l'homme
39:35qui a remplacé
39:37la démocratie
39:38c'est évidemment
39:40des canons supérieurs
39:43aux droits communs
39:44qui s'imposent
39:45et puis on dit
39:45aux gens
39:45ben voilà
39:46c'est ça qui
39:47et alors vous avez parlé
39:48des commissions
39:48de sages
39:50des
39:50voilà
39:53c'est exactement ça
39:54c'est exactement ça
39:55alors vous êtes aussi
39:56un historien de la droite
39:57je me permets de le rappeler
39:58vous avez écrit
39:58le roman de la droite
39:59vous avez écrit
40:00un autre ouvrage
40:00sur les deux mémoires
40:01j'ai pas le titre exact
40:02en tête
40:02mais les cinquante ans
40:03oui sur les cinquante ans
40:06du secret
40:06du coup d'ordi
40:07voilà
40:08vous avez écrit
40:08sur le général de Gaulle
40:09alors si on cherchait
40:11à penser
40:12bon en chaque époque
40:13on peut dire
40:13qu'il y a une force
40:14de sortie de la crise
40:15de la quatrième
40:15c'est le gaullisme
40:16le gaullisme est prêt
40:17pour refonder la France
40:19dans les paramètres
40:19de ce que sera
40:20la cinquième république
40:20et de ce point de vue
40:21le gaullisme était
40:22certes pas seulement de droite
40:24mais quand même
40:24un peu plutôt à droite
40:25si vous conduisez
40:28l'histoire de la droite
40:28jusqu'au temps présent
40:29est-ce que vous voyez
40:30aujourd'hui en France
40:31des forces de redressement
40:33semblables à celles
40:34qui portaient à rien
40:34le général de Gaulle
40:35il y a bien sûr
40:35des forces de redressement
40:36mais elles sont éclatées
40:38et l'avantage de de Gaulle
40:40est de disposer
40:42à l'époque
40:42d'une légitimité
40:44qui était une légitimité
40:45historique
40:46il avait fait le 18 juin
40:47donc ça
40:48ça ne s'invente pas
40:49personne ne peut se draper
40:50dans une légitimité
40:51pareille
40:52mais je voudrais peut-être
40:54revenir en arrière
40:55sur peut-être
40:57ce qui empêche
40:58aujourd'hui
40:59la cinquième
41:00de fonctionner
41:01ce qui l'empêche
41:02de fonctionner
41:03aujourd'hui
41:03c'est que
41:04ces institutions
41:05qui ont été faites
41:06et qui fonctionnent
41:08mais ne sont pas servies
41:10par un mode de scrutin
41:11adéquat
41:11le mode de scrutin
41:13quel qu'il a été
41:13choisi en 1958
41:15était parfait
41:17pour créer
41:18une bipolarisation
41:19mais quand il y a
41:20tripolarisation
41:21voire même
41:22quatre tendances
41:23qui s'affirment
41:24ça ne fonctionne plus
41:26et quelqu'un
41:28que j'aime beaucoup
41:28qui s'appelle
41:29Michel Debray
41:29avait conseillé
41:31à de Gaulle
41:32de créer
41:34un mode de scrutin
41:36à la britannique
41:37uninominal
41:38à un seul tour
41:40parce qu'il disait
41:40que c'était le seul
41:41capable d'assurer
41:43une majorité
41:44certaine
41:44sans pour autant
41:45empêcher l'émergence
41:46d'une troisième force
41:49en Grande-Bretagne
41:50il y a un parti libéral
41:51il n'y a pas
41:52que le parti conservateur
41:54et le parti
41:54et on va peut-être
41:55d'ailleurs voir
41:55surgir
41:57quelque chose
41:57de nouveau
41:58et ça
41:59c'est extrêmement important
42:00parce que
42:01le mode de scrutin
42:02actuel
42:03en fait
42:05ne garantit plus
42:06l'obtention
42:07d'une majorité
42:07et
42:08même
42:10provoque
42:11ces fameux
42:12fronts républicains
42:13qui font que
42:13des minorités
42:14décident
42:15pour la majorité
42:16de ce qui est bon
42:16pour la France
42:17Arthur Levatrigan
42:18je me permets de revenir
42:19sur les histoires
42:20des histoires dans votre livre
42:21c'est ça qui est passionnant
42:22dans vos récits
42:23si on découvre des personnages
42:24avec des parcours
42:25surprenants
42:25mais je crois que mon préféré
42:26ça reste Roger Perret
42:27alors peut-être
42:28que vous pouvez expliquer
42:28qui est ce personnage
42:30assez sordide
42:31ah c'est
42:31sordide
42:32est le mot oui
42:33Roger Perret
42:34c'était un
42:34homme qui était
42:36dans le choc au labo
42:37il était au PBF
42:39de Jacques Doriot
42:40il avait fait fortune
42:41d'ailleurs
42:42il joignait
42:43l'utile à l'agréable
42:43parce qu'il faisait de la politique
42:44et il vendait
42:45il était
42:46il était dans le textile
42:48et il vendait
42:49les uniformes
42:49de la milice
42:50à la milice
42:50et donc
42:51il était aussi franc-maçon
42:53et donc il s'en est sorti
42:54comme ça
42:54à la fin de la guerre
42:55en dénonçant
42:57certains de ses complices
42:59et en devenant
43:00l'agent
43:01pas électoral
43:03mais l'agent
43:04de promotion
43:04d'officier supérieur
43:08et notamment
43:08d'un officier supérieur
43:09qui s'appelait
43:10le général Revers
43:11il fallait en prononcer
43:13Revers
43:14parce que Revers
43:14pour un militaire
43:15c'est pas
43:15il y a mieux
43:16et il avait
43:18il faisait vraiment
43:20la promotion
43:21de ce général
43:22pour qu'il devienne
43:22chef d'état-major
43:23des armées
43:24et il achetait
43:26des parlementaires
43:27on a retrouvé
43:27ses carnets
43:28il y avait devant
43:29plusieurs dizaines
43:30de noms de parlementaires
43:31les sommes qu'il avait
43:32remises aux parlementaires
43:33et comment
43:34d'où sortait-il
43:36cet argent
43:36alors ça c'est tout à fait
43:37extraordinaire
43:37en vendant
43:39aux Vietmines
43:40et peut-être aux Russes
43:43et peut-être aussi
43:44aux Américains
43:44mais enfin essentiellement
43:45aux Vietmines
43:46des informations
43:47ultra secrètes
43:48sur les positions
43:49de l'armée française
43:50en Indochine
43:51alors qu'on était
43:52confronté
43:52à l'armée Lyon
43:55vietnamienne
43:57etc
43:57et donc
43:58c'était vraiment
43:59de la haute trahison
44:00de la haute trahison
44:01et bien il a été jugé
44:03par ses pairs
44:03et avant
44:05le jugement définitif
44:07il s'est échappé
44:08on ne l'a jamais
44:09refus
44:10jamais refus
44:10et il est passé donc
44:11au travers de
44:12la collaboration
44:13la libération
44:14et d'un des plus
44:16grands scandales
44:17de la quatrième
44:18qui a été
44:19cette affaire
44:19des généraux
44:20où des généraux
44:22vendait
44:24des secrets militaires
44:26Un grand merci
44:27Éric Branca
44:28au historien
44:29auteur de
44:29La République
44:30des imposteurs
44:31merci à vous Mathieu
44:31merci à Arthur
44:32de Vatrigan
44:33restez avec nous
44:33parce qu'on va
44:35découvrir dans un instant
44:37l'interview
44:38exclusive
44:38de Nicolas Sarkozy
44:40au JDD
44:41quelques heures
44:42après donc
44:43sa condamnation
44:45en première instance
44:46le journal du dimanche
44:47a pu rencontrer
44:48le président
44:49de la République
44:49on en parle dans un instant
44:50sur CNews
44:52dans l'heure des pros
44:53restez avec nous
44:53le journal de la République
44:59sur CNews
45:00sur CNews
45:00en la République
45:01l'internet
45:02sur CNews
45:03sur CNews
Recommandations
43:55
48:12
42:04
45:56
43:43
45:18
47:46
43:34
42:11
44:10
44:42
44:56
49:39
49:40
49:51
49:43
44:29
50:13
44:14
50:24
45:08
43:33
41:10
57:55
Écris le tout premier commentaire